NOTRE VILLAGE AUTREFOIS SOUEICH MEMOIRES DE SOUEICHOIS

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "NOTRE VILLAGE AUTREFOIS SOUEICH MEMOIRES DE SOUEICHOIS"

Transcription

1 NOTRE VILLAGE AUTREFOIS SOUEICH MEMOIRES DE SOUEICHOIS

2 Il n y a pas d avenir sans mémoire PRESENTATION et INTRODUCTION Ce recueil, forcément incomplet, ne prétend pas présenter toute l histoire de notre village. Il rassemble l essentiel des textes du journal du Foyer Rural «Contact» parus à ce jour. Tous ceux qui ont lu cette publication ont pu apprécier la qualité de son contenu. Quelques documents historiques, provenant des archives départementales, précèdent une suite de textes relatant la vie au village d hier et d avant-hier, avec ses témoignages, ses anecdotes, ses personnages. Pour que ces «richesses», qui sont en quelque sorte la mémoire de notre village, ne tombent pas dans l oubli, nous vous présentons ces écrits qui, nous en sommes persuadés, intéresseront de nombreux Soueichois et au delà, les amis de Soueich. Merci à tous ceux qui ont effectué les recherches et recueilli les différents témoignages, aux auteurs de textes et poèmes, avec une pensée émue pour ceux qui ne sont plus là Le Comité Directeur du Foyer Rural 3

3 SOMMAIRE Histoire 1. Historique du village 2. Les grands évènements 3. Les personnalités Notre village La mairie L école Le foyer rural l église Le Ger La vie au village autrefois 1. L agriculture. 2. Les vieux métiers 3. Les coutumes 4

4 HISTOIRE 5

5 6

6 I HISTORIQUE DU VILLAGE 7

7 Testament de Maître Jean de Soueich (1293) Photo d une partie du testament retrouvé aux archives départementales de Toulouse par Madame Raoux Le texte a été déchiffré par un spécialiste en écritures anciennes. Analyse Maître Jean de Soueich, détenu par une grave infirmité, fait son testament. - Il institue son héritière, sa fille Anglesia, pour un tiers de ses biens. - Pour le repos de son âme et de celles de ses parents, il lègue tous ses biens à la milice du Temple de Montsaunès. - Il reconnaît tenir, en raison de la dot de son épouse, 500 sous. - Cette somme est représentée par une maison qu il possède au lieu de Montesquieu. - Il lègue à Saint-Pierre de Soueich le casal de Bernard de (?) ou les deux sous d oblie de ce casal, et de la borde où habite Pierre de Los. - Il veut que tous les biens qu il possède à Saint-Aventin et au lieu dit Puginet, à cirirolum (ceriros?) soient vendus, et la somme recueillie distribuée aux pauvres, aux indigents et aux orphelins. - La vente d un palefroi, trois bœufs, deux juments et un âne, doit servir à payer les exécuteurs testamentaires et sa sépulture. - Il lègue aux deux casaleres 6 s. à l œuvre du pont de Soueich et à l'église SainteEulalie, que devra payer le précepteur de Montsaunès. - Il institue le frère Arnaud de Calmont et R. (Arsali) ses exécuteurs testamentaires. - A Raimond et Sans, frères, deux journaux (1) de terre qu il a au lieu dit Campanha. Fait à Soueich le ( ) juillet Témoins : Pierre d Artigat et Bernard de Soueich, (autres témoins) et le notaire : Bonhomme de Vicinis qui a écrit l acte. (1) Unité de mesure ancienne. Le testament de Jean de Soueich nous laisse supposer ses origines. 8

8 Propriétaire d un palefroi, cheval de parade, il était le fils d un seigneur du Larboust. Victime du droit d aînesse, les Templiers de Montsaunès le prirent sous leur protection en lui attribuant des terres à Soueich, qui était en pleine expansion. SOUEICH Les terres adjacentes des Seigneurs d Encausse firent aussi désigner le village sous le nom de Soueich d Encausse, en copropriété avec les Templiers de Montsaunès, avec qui ils eurent de sérieux démêlés au sujet des dîmes d Encausse. Ce bourg ne manque pas de souvenirs historiques. Comme bourg fortifié, il n a pu avoir d importance qu à l époque de sa création, vers le XIIème ou le XIIIème siècle. Tout y rappelle qu il a été créé pour servir d abri à ses habitants contre les gens armés qui battaient la campagne et les bêtes fauves qui infestaient le pays. Le Pati (quartier intérieur du village) était entouré de fossés que l on remplissait avec les eaux du Ger, coupés de deux ponts pour en permettre l accès aux habitants. Avant que l orthographe des noms propres soit fixée, ce lieu inculte s appelait Soueis, Soueix ou Suis, du latin sus/suis:porc sauvage, ou sanglier, animal très répandu sur ce versant des Pyrénées ; le mont Pourcetch nous le confirme. Dans le canton d Aspet au XVIIIème siècle on parle encore de la destruction des loups, qui était primée. La Revue du Comminges signale qu à Soueich le quartier de Buchet était très fréquenté par les loups. Les Loubère, résidant dans ce quartier, étaient surnommés Del Loup ; et leur voisin et cousin, Michel Dumont, avait tué, le 23 septembre 1798, une louve. Ayant présenté la peau et les oreilles, la prime lui a été accordée. Puis cet animal s étant raréfié, Bonaparte a supprimé la prime, qui fut rétablie en

9 En 1363 (14 avril ) par acte passé à Aspet le mercredi avant la fête de la nativité de la Vierge, devant Jean de Maylin, notaire et Arnaud d Aspet, témoin, noble Bernard d Aspet, chevalier, coseigneur du dit lieu, désirant payer les legs et restitution des testaments de sa mère Barrave de Mirapeix et de sa femme Sibelie (ou Sybille) d Aspet, abandonne aux Jacobins de Saint-Gaudens (couvent) les rentes et revenus des lieux de Suexio (Soueich). (Livre des Obits p. 140) Extrait de «La Seigneurie ou Baronnie d Aspet par l abbé P.E Ousset) Incluse dans le diocèse de Comminges, la paroisse de Soueich faisait partie de l Archiprêtré d Izaut. Les Templiers de Montsaunès y acquirent des droits en Puis ils partagèrent la Seigneurie avec d autres seigneurs. Les Templiers possédaient une grande maison au bout de Buchet (chez Gaoudens) entourée de terres. Halte pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle, via les Pyrénées, en longeant l ancienne route, rive droite du Ger. Seigneurie de Soueich Par Jules Dupin ( de Pujos ) Article paru dans la Revue de Comminges 4eme trimestre 1971 Documents recueillis par l auteur aux archives départementales de Toulouse. La Seigneurie de Soueich dans la châtellenie de Salies était partagée entre les commandeurs de Montsaunès et les Seigneurs particuliers. Vers 1400, Marguerite d Izaut «Dame de Souech» porte sa part de cette seigneurie aux Saint-Jean de Pointis par son mariage avec Roger de Saint-Jean, gouverneur de Saint-Lizier, part qui demeure entière dans cette maison, jusqu à la fin du XVIème siècle. En 1552, Gaspard Saint-Jean dénombre à Soueich comme bien noble : une maison, deux champs, trois prés, une ferme, un moulin à blé à deux meules et un moulin drapier. Cette seigneurie est ensuite divisée entre les deux fils de Gaspard Saint-Jean : Tristan et Gaudens. Ce dernier transmet sa portion ainsi que le titre seigneurial à sa descendance directe Jean-Jacques II Saint-Jean ( ). La fille de Tristan, Marie, porte l autre part aux Encausse Labastide par son nom de mariage, en 1643 avec Jean-Louis d Encausse. Le petit-fils de Jean-Louis, Joseph Ignace d Encausse Saint-Jean, en hérite de son frère Joseph François et la laisse à sa mort (1760) à son neveu Hugues de la Tour, Baron de SaintIgnan, sieur de Saux, Roques, Landorthe, Souech, Mancieux et autres lieux. Hugues de la Tour fut le président de l Assemblée municipale de Soueich. (Voir copie de la délibération municipale de 1788) Notes recopiées par Mme Simone Anglade sur «Chapitres des biens nobles». 10

10 La compagnie de soixante lances de Bernard de la Valette, Grand amiral de France. La renommée militaire de l amiral de la Valette et de son frère, le duc d Epernon, deux gascons de vieille souche, l un et l autre favoris d Henri III, avait attiré dans cette compagnie de nombreux Commingeois. Nous possédons le rôle de cette compagnie dressée à l occasion de la revue qui en fut faite dans la ville de Saluces en Piémont le 19 septembre Nous y relevons le nom de Gaudens de Saint-Jean, Seigneur de Soueich, parmi d autres noms qui appartiennent au Comminges. Cette compagnie était chargée de pacifier le marquisat de Saluces en 1580, puis la Provence vers * * * * Nous savons que la seigneurie de SOUEICH était entrée dans la maison de St--JEAN de POINTIS dès 1e début du XV ème siècle, par le mariage de Roger de St-JEAN capitaine gouverneur de St-LIZIER en Couserans, avec Marguerite d IZAUT, dame de SOUEICH, Alliée aux B1NQUE, aux PREISSAC, aux NOE, aux COMMINGES, aux TRESSAC, aux d USTOU; cette maison maintenait son rang dans la haute noblesse commingeoise : «Demoiselle Marie de St-JEAN, femme à noble Jean Louis DANCAUSSE (d ANCAUSSE), seigneur dud. lieu, Labastide et autres, seigneuresse héritière unique de SOUEIX. ST-IGNAN et autres places, est décédée dans la ville de St-GAUDENS et transportée avec I honneur et respect et inhumée dans le presbytère (chœur) de l église de SOUEIX du cousté gauche vers septentrion, vis à vis le grand chandelier et lampe, le 26 Janvier 1654 : officiant, Mre Gérauld DANCAUSSE (d ENCAUSSE) de LABASTIDE, son beau-frère, chanoine de St-.JUST, recteur de MONTASTRUC, estant assistants, Mre Jean DUFOUR, recteur, jeune, Mre GERAC, MONSERIE vicaires, est à noter : la neufvaine a esté différée pour les troubles de guerre, la terre tremblant et ne voyant que des soldats sacheminant vers la valée d aran, jusques au bout du mois, officians qui dessus et moy MONSERIE..» Ces précisions permettent de compléter ou rectifier certains détails généalogiques. Marie de St-JEAN nous est bien signalée comme fille unique de Tristan et de Bertrande de Vic, mais avec la qualité d épouse de Guy baron d ENCAUSSE celui qui est nommé dans l acte JeanLouis. Aucune mention de mariage n est faite dans la généalogie des D ENCAUSSE de LABATUT, par Villain seigneur de Save, de Régades, de Labastide, de Pouy de Touges, gouverneur de la ville et de la Baronnie d ASPET, où ils possédaient une antique tour seigneuriale et «trois maisons joignantes». L obligation de différer le service de la neuvaine de Marie de St-JEAN pour raison de troubles généraux, de tremblement de terre, de passage de soldats indisciplinés en route vers le val d Aran et Castélléon en particulier, en dit long sur les calamités qui accablaient les gens de 11

11 SOUEICH et du voisinage. La rébellion du Prince de Condé, au service de Philippe IV avec le titre de généralissime des armées rallumait plus vivement la guerre d Espagne et autorisait des chefs de bandes irrégulières à revendiquer la qualité de belligérant. Les attentats multipliés compromettaient la sécurité du pays. Peu de jours avant le décès de la seigneuresse de SOUEICH, le juge de Comminges, opéra dans la région en compagnie d un commissaire du parlement, reçut onze coups de fusil et resta mort sur le chemin. Le sieur de Labatut, consul de MARTRES, fut lui-même assassiné par une troupe de bandits. Cependant, Marie de St-JEAN nous paraît décédée de mort naturelle plutôt que de peste bubonique ; sinon on se fut empressé de l ensevelir à St-GAUDENS, sans laisser à son corps le temps d être transporté à SOUEICH et d être inhumé avec des honneurs funèbres exceptionnels dans le chœur même de l église. L acte précité est suivi de cette note : «Epitaphe de ladite damoiselle, et prières poétiques composées un par desdits officiants.» L auteur, qui se tait par modestie ne peut être que le vicaire MONSERIE qui tient toujours la plume et a lui-même écrit ces deux documents, assez caractéristiques d une certaine culture littéraire, en un temps où le clergé rural, encore privé du bénéfice de la formation des séminaires, ne passait pas pour très cultivé. Le premier est une prière acrostiche, supposée faite par Melle de SUIS (SOUEIX) malade, à la veille de sa mort, (sur l air de triorets) M Mes chers amis, priez pour moy D Donnez moy ceste obligation A Ayant recours à Dieu mon roy E En espérant vostre guerdon D Dont j implore l ayde propice S Suivant les célestes promesses A Affin que avec douce justice U Vos charités et vos prouesses M Me voyant dans l infirmité I Issus juste compensera O Oblie mon iniquité S Sur l empire qui le suivra. I Je crois en toute vérité M Mes jours s en vont bientôt finir S Sur la dextre de sa bonté A Au gré de mon Dieu mon plaisir E Estre mis le cours de ma vie L La gloire du monde est passée L L heur aussy de ma maladie A Auprès de moi comme fumée L Luy seul peut sursoir le décret D Devant mes yeux desjà esblouis E Et vos prières son arrest E Es épitaphes soubs escripts La lecture des lettres grasses en tête des vers donne l acrostiche : Mademoiselle de SUIS malade. Marie de St-JEAN, femme vertueuse, devait être aimée de ses vassaux. Morte à trente sept ans, le 25 janvier 1654, le jour où l église commémore la conversion de St-PAUL ce qu'explique un vers suivant ; elle laissait dans la douleur son mari, le baron Jean-Louis D ENCAUSSE. Notre vicaire connaissait-il de MALHERBE : Et rose elle a vécu ce que vivent les roses L espace d un matin..? 12

12 Avait-il appris que Jean de Rotrou, que Corneille appelait son père, venait de mourir de la peste, en accomplissant héroïquement son devoir? Avait-il lu le Cid et Polyeucte? L hypothèse en est permise : et les huit quatrains suivants révèlent, à défaut de vraies qualités poétiques, un certain goût pour la poésie et des sentiments délicats. Cy gist Marie de St-JEAN Noble héritière seigneurialle Vainquant le monde courtisan A conquis l her(ed)ditté royale DANCAUSSE, n en soyez jaloux Pour guide assuré de son âme Reçoit son légitime époux Plus puissamment pour vous resclame Dans le conclave celestin Achevant son parfait ouvrage Par sa douceur qui n aura fin Plus heureux est cest héritage Cinq fois sept avait entassé Touts ses beaux ans climatériques C est assez d avoir surpassé L age du crucifix mistique Du grand St-PAUL la conversion Ayant enflammé sa poitrine Ce jour mesme à sa dévotion S unit la volonté divine Laissant de ce monde l action L an mil six cent cinquante quatre L auréole de son guerdon Luira sans jamais plus combattre. Changeant le terrestre séjour Avec le séjour de la gloire Préfère le divin amour A son mariage transitoire Combattons touts nos ennemis Comme faisoit ceste colombe Par sa douceur et non par cris Par sa douceur et non par cris. Il est visible que l abbé MONSERIE se sentit plus à l aise dans les quatrains de l épitaphe que dans l exercice de l acrostiche, où l obligation de constituer un vers à chaque lettre du sujet choisi comprimait l essor de son inspiration. On y remarque de curieuses trouvailles : «le conclave célestin», les trente sept «beaux ans climatiques» : surpassant les trente trois ans «du crucifix mystique». Il y a quelques expressions charmantes : «l auréole de son guerdon luira sans jamais plus combattre». Mais le dernier quatrain surtout est empreint de très évangélique charité dans la manière de se comporter avec son prochain : «Combattons tous nos ennemis Comme faisait cette colombe Par sa douceur et non par cris.». Qu on songe à la cruauté des ennemis divers dont SOUEICH était environné, guerre, soldats débandés, peste, famine, et l on discernera dans l âme de cet humble vicaire de montagne une possession de soi, une sérénité sacerdotale qui le maintiendront en état de remplir admirablement un dangereux devoir, en des heures mortelles où la nature épouvantée cherche ordinairement le salut dans la fuite. 13

13 14

14 15

15 Les Archives municipales remontent à 1788 Première Délibération ( orthographe de l époque) L an 1788 et le 16ième jour du mois de Janvier au lieu de Souech en Commenges, dans un appartement de Mr Dencausse, se sont trouvés réunis les membres de l Assemblée municipale du présent lieu qui est composée dans l ordre suivant : Monsieur le Marquis de Latour de Landorte (une descendante : Mme la Marquise Latour de Landorte de Lapeyrouse est décédée à Soueich en juillet 1970, lorsqu elle était en vacances chez Cannes (Pujos) et inhumée au caveau de famille à St-Ignan) Bertrand Dencausse : sindic Mr Dabeaux : curé Pierre Dencausse : négociant Etienne Foch : négociant Augustin Rumèbe : négociant Jean Bertrand Abadie : bourgeois Pierre Dumont : négociant Jean Oueilhé : greffier Attendu que Mr le Marquis de Latour de Landorthe seigneur du dit lieu et Mr Dabeaux Curé, sont absents, l assemblée a fait son travail avec les autres membres. Mr Dencausse Sindic a réprezenté les assamblées de notre Ellection de Commenges et de la Commission intermédiaire état fixé à Muret, lieu très incommode pour les membres qui la compozent et encore très perjudiciable, après que touttes les communautés de l Ellection qui auront des affaires à traiter avec les assemblées à cauzes des grandes dépenses quelles seront forcées de faire pour aller à Muret qui se trouve à l estrémité de l Ellection au moins 60 mille de diamètre et surtout l après Comté qui serait éloigné d environ douze lieux. D après touttes ces raisons, il conviendrait de tacher d obtenir la permission de faire ces assemblées dans une ville plus commode aux membres qui la compozent et moins préjudiciable aux communautés. La matière mise en délibération les voix Collegies a été unanimement Délibéré de supplier l Assemblée Provincialle de sinteresser auprès de sa Majesté pour obtenir de sa bonté, la permission de Tenir les assemblées de l Ellection de Commenges et de la Commission intermédiaire à St-Martory qui en est le centre. Cette ville offre dailleurs tous les agréments qu on peut désirer pour y tenir ces assemblées. Elle est encore très comode à toute lellection. Trois grandes routes y aboutissent et un Pont sur la Garonne y réunit les deux parties de l ellection. En conséquence la présente Assemblée charge le Sindic dadresser un expédie de la présente délibération à l assemblée provinciale et n ayant plus à Délibérer lassemblée s est retirée après avoir signé les an, mois et jour susdit. Ont signé : Rumèbe, Dumont, Abadie, Arjo, Foch, Dencausse sindic Oueilhé greffier Une tête gauloise à Soueich 16

16 Après les travaux du remembrement en 1970, des dépôts de terre et de matériaux furent déposés près du Ger. Quelques temps après, une jeune fille, intriguée par l aspect insolite d une grosse pierre, fit appel à des personnes compétentes qui y virent les caractéristiques d une tête gauloise. Ceci pourrait s expliquer par le fait que notre village se situait non loin de Lugdunum Convenarum, à une époque où les arts gaulois et romain se confondaient. Cette statue aurait pu se trouver en un lieu de culte gaulois sur lequel une chapelle des Templiers se serait construite plus-tard. Monsieur Burgalat, un instituteur érudit, en affirmait l existence (chez Gaoudens) au quartier de Buchet. De 0,28 m de diamètre sur une hauteur d'environ 0,40 m la "pierre" recueillie est une roche dure, comme une sorte de granit. Elle est restée brute sauf sur un côté nettement entaillé, qui montre un nez rectiligne bien accusé formant angle droit avec les traits de deux arcades sourcilières horizontales. Tête gauloise de Soueich, vue de gauche ( Photo Georges Fouet ) Extrait d un article de Mr G.Fouet Revue du Comminges

17 18

18 II - LES GRANDS EVENEMENTS 19

19 Les grands évènements sont ceux qui marquèrent notre pays, notre région ; ceux qui, propres à notre village, nous furent contés... LA PESTE DE 1654 A SOUEICH D'après Mgr Clément Tournier 1629 : Peste dans tout le midi : à Cazères-sur-Garonne : 350 à 400 morts sur 2000 habitants 1652 : Réveil du fléau à Carcassonne et Castelnaudary. Epouvante à Toulouse : on posa un corps de garde au faubourg Saint-Michel pour exiger des passeports de santé aux voyageurs venant du Languedoc. Néanmoins, les pestiférés se multiplièrent et la calamité s'aggrava d'une disette effroyable tandis que la guerre civile et la fronde désolaient le pays. Malgré toutes les précautions prises, la peste bubonique ne tarda pas à se répandre jusqu'au fond du Comminges. Soueich est une commune du canton d'aspet, relevant de la Chatellenie de Salies. Au point de vue ecclésiastique, elle appartenait à l'archiprêtré d'izaut. Un document inédit - le cahier des défunts de Soueich de 1649 à fournit, sur les ravages subis par la localité, un témoignage de premier ordre. Les premières lignes de ce cahier annoncent que le recteur est Jean Dufour, les vicaires Jean Dufour son neveu, Blaise Dupuy de l'hôpital (actuellement Lespiteau) et Luc Monsérié de Barbazan. En 1649 : 9 défunts sont inhumés à Soueich, 10 en Une dizaine de décès par an accuse une population d'environ 1000 personnes pour les trois paroisses de Soueich, Barbazan et l'hôpital. En 1651 : 13 défunts ; en 1652 : 15 défunts ; et 39 en On ne mentionne pas encore la peste pour cette dernière année mais le fléau accomplit son œuvre dans le voisinage et on en redoute les atteintes. Voici relaté un cas assez caractéristique des inquiétudes qui envahissent le pays: " Jean de Saint-Jean", dit «Bonis de Soueich» était arrivé de fraîche date des champs, et le peuple craignant qu'il fut passé par les lieux de contagion, lui avait interdit la conversation et relégué dans un quartier du lieu-dit appelé Buchet, où il est mort et inhumé, privé de sépulture ecclésiastique pour la suspicion d'infection, le cinquième septembre "Signé Luc Monsérié Vicaire -" En tête des défunts de 1654, Luc Monsérié, prêtre de Barbazan, vicaire de Soueich écrit : «1654 : an de misère, famine, peste et guerre, tout ensemble et à la fois.» Dès février, les décès commencent à courir d un mouvement qui va en s accélérant. Certains se produisent en d émouvantes circonstances : 2 frères meurent le 24 mars presque à la même heure et sont ensevelis dans la même tombe. Vers la fin juillet, un nota frappe les yeux du lecteur : «Temps de peste découverte ou soupçonnée» (1654). On paraissait ne pas soupçonner celle qui sévissait déjà cruellement. 20

20 La nouvelle série s ouvre par le décès de 2 époux à 5 jours d intervalle, suivis 4 jours plus tard par leur fils. Les pestiférés sont expulsés de l agglomération et on se hâte de leur construire de grossières baraques. Ils sont le plus souvent enterrés au lieu-même de leur décès et il n est pas rare de voir les gens d une famille enterrer leurs morts car il ne semble pas que Soueich ait été doté comme l avait été Cazères en 1630 d une compagnie de «corbeaux», employés chargés de creuser les fosses et d ensevelir les morts. Et la série continue, interminable, des pauvres victimes du fléau, ensevelies au bout de Moulère, au quartier de Pujos, au quartier de Valette, au bout de Buchet, au jardin d Arjo, près de la rivière du Ger, au jardin de Raymond Giscard au quartier de la Grave, au quartier de Trusse. L importance meurtrière de la peste se mesure au nombre des victimes qui fut de 139 pour la seule année de Nom des familles les plus touchées : Familles : Cassagne (12 membres) - Dumont (11 membres) - Abadie et Caze (10 membres) Depeyres (8 membres) - Caichou, Tentou et Arjo (6 membres). Contre ces 139 décès en 1654, on n en a enregistré que 9 pour l année La dernière victime fut Jean Caze, enterré le 15 mars 1655 ; près de sa mère A cet endroit le cahier porte : «fin de la peste»; le clergé de Soueich, conscient de son devoir, l accomplit vaillamment. Et la scrupuleuse tenue du registre au cours d une année terrifiante, révèle chez le vicaire Luc Monsérié une âme élevée, fortement attachée dans le malheur au sort de ses paroissiens. * * * * Monsieur Maurice CASSAIGNE XVIIème siècle - sur un point d histoire locale contrairement à ce qui est dit, implicitement, dans une note de la mairie de Soueich (décembre 1993) et par ailleurs confirmé dans la note sur l église Sainte Eulalie, il est peu probable que Luc M0NSERIE soit mort de la peste ou de ses conséquences. Mort de la peste, il n aurait pas été inhumé dans le chœur de 1 ég1ise. Luc MONSERIE natif de Barbazan, était en ce milieu de I7ème siècle, un des vicaires de la paroisse de Soueich. (La paroisse de Soueich était alors pourvue de deux annexes :Couret et Lespiteau, l hôpital des Ormeaux, ce déjà depuis plusieurs siècles,(cf. 21

21 Pouillié Commingeois de 1387). Pour l époque, prêtre d une grande culture, quelque peu poète, comportement admirable durant l épidémie de peste de 1654, chroniqueur précis, décédé le L épidémie de peste de 1654, a fait à Soueich nombre de victimes, 139 pour l année 1654, au moins 5 victimes sur les 9 décès de l année Pour l année 1654, on a relevé que les familles CASSAIGNE ou CASSAGNE perdirent 12 de leurs membres dont l avocat Jean CASSAIGNE âgé de 40 ans; les DUMONT 11; les ABADIE, 10; les CAZE, 10; les DESPEYRES, 8; les CAUCHAU, 6 ; les PENTOU, 6 ; les ARJO, 6; les LAPFONT, 5; les DECHEIN, 5; les DENCAUSSE, 4; les BARRERE, 4; les FONTAN, 3; les BELLAN, 3; les VIALA, 2; les BURGALAT, 2; les LATREILLE, 2; les FOIG, 2; etc... Peu de pestiférés ont été inhumés dans le cimetière paroissial. A l initiative des consuls, ils ont été mis en terre qui à Buchet, qui à Molère, qui à Pujo, qui à "Trusse", qui à "Campagne". La dernière victime de 1 épidémie est Jean CAZE, enterré le Entre le I (enterrement de la dernière victime de l épidémie) et le (décès de Luc MONSERIE), il y a 8 années et 2 mois. 22

22 LA REVOLUTION PARTAGE DES BIENS COMMUNAUX En 1789 le terroir du village est partagé en trois. -Les jardins proches des maisons: Culture des légumes, cultures expérimentales de plantes nouvelles. -Les champs consacrés aux céréales. Récolte faite, les champs entrent dans le domaine communal, mais les nouvelles techniques agricoles et notamment les fourrages artificiels condamnent cette pratique. -Les bois, les friches, les terrains marécageux appelés «biens communaux». Le partage et la vente des biens communaux divisent les villages entre les plus riches des agriculteurs et les plus pauvres. Le partage des biens communaux était demandé par un certain nombre de cahiers de doléances. En décembre 1789, la Constituante prescrivit une grande enquête sur la situation des biens communaux et le 12 août 1790 elle invita les administrations départementales à faire des propositions sur la vente ou le partage des biens communaux. Le département de la Haute Garonne se montra d abord favorable au partage. Mais les biens communaux n étaient étendus que dans les Pyrénées et précisément dans les régions de montagne où le partage n était ni pratiquement possible ni souhaitable. En effet, les paysans pauvres pouvaient envoyer plusieurs bêtes paître sur un communal, surtout s il s agissait d une montagne. Sur un petit lopin de terre qui lui serait échu après partage, le paysan n aurait pu entretenir qu une seule bête. Pour la Haute-Garonne l enquête montra qu une minorité seulement de communes désirait le partage : 25 % dans le district de St-Gaudens. Le décret du 14 août 1792 rendit le partage en principe obligatoire mais les modalités n en furent fixées que le 10 juin 1793 par la Convention. En fait dans la Haute Garonne il y eut très peu de partages. La plupart des communes du district de St-Gaudens arrivèrent à cette conclusion «les pacages se trouvent dans des lieux très escarpés : il serait impolitique de les partager, attendu qu ils sont très utiles pour la dé paissance des bestiaux. Un jugement du tribunal de Valentine du 29 Prairial an 3 de la République française, nous montre que ce partage des biens communaux avait été réalisé à Soueich. Extrait du jugement : Raymond Foch se plaignait en effet de ce que Jean Bertrand Dencausse fils de Guy, lui avait causé un dommage en introduisant le 24 floréal dernier un troupeau de cinquante têtes de moutons sur un terrain au quartier de Montaric qui avait été désigné par les commissaires nommés par la commune de Soueich pour le partage des biens communaux en exécution de la loy du 10 juin 1793 ; il est prétendu qu il fut avancé lors de la plaidoirie que l opération des commissaires était nulle, parce qu ils étaient membres de la commune de Soueich au lieu qu elle devait être faite par des commissaires étrangers. Nous remercions la famille Artigue qui a bien voulu nous confier ces précieux documents. 23

23 NOMINATION D UN COLLECTEUR D IMPOTS POUR LA COMMUNE L An Mil Sept Cent Quatre Vingt Huit et le quinzième jour du mois de novembre après midi, dans la maison du greffier, les membres de l assemblée municipale se sont réunis... Le syndic partant de la paroisse a dit que pour nous conformer aux Règlements et notamment à l Arrest du conseil du Roy du 8 août 1788, il fallait nommer un collecteur pour faire la levée des deniers royaux et charges locales que la Communauté est dans l usage d imposer pour l année prochaine 1789, que cette nomination pressait d autant plus qu on n avait pu remplir les Etats envoyés par le bureau intermédiaire pour les avoir reçus trop tard, par conséquent faire cette nomination le jour marqué, sur quoi les Voix Colligées, il a été unanimement délibéré de nommer le Sieur Simon St Aubien, Maître en chirurgie compris dans la première division auquel effet la présente assemblée le nomme collecteur pour l année 1789, lequel prié de venir à l assemblée pour venir prendre connaissance de la susdite nomination, l a acceptée. Fait et clos au sortir de la Messe Paroissiale et affiché à la porte de l Eglise. Couret représentant le Seigneur. Archives communales * * * * AN II DE LA REPUBLIQUE -va du 2l Sept l793 au 2l Sept 1794La Convention imposa par la Terreur une véritable dictature. Un comité de salut public était chargé de préparer les lois. Elle créa un tribunal révolutionnaire pour juger les suspects. Toute personne suspecte de s entendre avec l ennemi, de regretter l Ancien Régime, ou même sans avoir rien fait contre la liberté, de n avoir rien fait pour elle fut envoyée devant le tribunal révolutionnaire qui, la plupart du temps la condamnait à mort. D odieux excès furent ainsi commis. La Convention fit exécuter ses ordres dans les départements et aux armées par des inspecteurs, les représentants en mission auxquels elle donna des pouvoirs illimités.. Dans la Haute Garonne les représentants en mission furent Paganel et Dartigoeyte dont on parle plus loin. 24

24 NOMINATION DU COMITE DE SURVEILLANCE Le vingt huit pluviose, l an deuxième de la République Française, une et indivisible, la municipalité et le conseil général de la commune de Soueich assemblée en la forme ordinaire dans la maison commune du lieu, le citoyen maire absent, le citoyen Couret officier municipal a dit vous vous rappelez que le vingt et unième courant nous eûmes le citoyen Sancerin commis pour l enregistrement au bureau du canton d Aspet pour commissaire à l effet de l épuration des corps constitués et qu après cette épuration il fait question d établir un comité de surveillance par devant ledit Sancerin commissaire, à laquelle il fut procédé, séance tenante, la nomination des sujets fut de suite proclamée des citoyens Augustin Rumèbe, Jean-Bertrand Abadie, Bertrand Foch, Pierre Dumont, Roger Loubère, Jean-Bertrand Saint-Jean, Guilhem Barrère, Raymond Agasse, Jean-Bertrand et Dominique Dencausse, de laquelle nomination nous eûmes ledit jour le tenir de pouvoir après leur serment prêté inscrire leurs noms en ce que l heure était trop tarde, mais qu il convient maintenant d en retenir les noms et d approuver cette nomination par le présent délibéré s il plaît à l assemblée de ce faire à laquelle invitation elle est invitée. Sur quoi l agent national entendu et ayant égard à la réquisition du citoyen Couret, l assemblée a d une vive et unanime voix délibéré qu elle agréait ladite nomination de comité de surveillance. Le an et jour fixé. Archives communales * * * * ARRESTATION DE L ADMINISTRATEUR DE DISTRICT Ce treize jour de ventose l an deuxième de la République Française, une et indivisible, la municipalité et le conseil général de la commune de Soueich, assemblés dans la maison commune du lieu un membre prenant la parole a dit vous êtes tous instruits que le citoyen Cazaux ci-devant notre administrateur de district est devenu en vertu d un mandat d arrêt lancé par le citoyen Dartigoeyte, représentant du peuple - Citoyens vous avez été présents à la Société lorsque sa conduite a été discutée, son innocence a été unanimement nommée vous l avez vu avec attendrissement - s il eût été coupable, je vous engagerai à provoquer la sévérité des lois contre lui - il est innocent à ce que nous croyons, je vous invite à préconiser son innocence. Sur quoi l agent de la commune entendu l assemblée a unanimement délibéré qu elle ne connaissait rien de répréhensible dans la conduite de Mr Cazaux, qu au contraire elle devait le tribut de son éloge à son administration, qu en conséquence le citoyen représentant Dartigoeyte demeurait invité au nom de la justice qui le caractérise de lui rendre promptement la liberté. L agent national est chargé d envoyer extrait de la présente tant au citoyen représentant du peuple qu au citoyen Cazaux pour servir au dossier conformément à nos désirs. Ainsi a été délibéré, l an et jour que dessus. Archives Communales A la date de cette délibération, la Terreur sévissait en France; le citoyen Cazaux en fut-il victime? 25

25 DELIBERATION DE L AN Il PRISE PAR LA MUNICIPALITE DE CETTE EPOQUE, POUR OBLIGER LES HABITANTS DE LA COMMUNE A RESPECTER LE JOUR DE LA DECADE L an deuxième de la République Française, une et indivisible et le vingt huit floréal, la municipalité et le conseil général de la commune de Soueich, assemblés en la forme ordinaire où les séances se tiennent, un membre a pris la parole et a dit : Citoyens, il serait urgent pour se conformer aux décrets et arrêtés de commettre le mandataire de cette municipalité de se transporter dans tous les carrefours et rues de cette commune pour faire savoir à tous les citoyens et individus qu elle renferme que demain vingt neuf du courant, ci-devant dimanche, qu ils sont obligés de travailler comme les jours ordinaires excepté les jours de décades. C est en conséquence, de ce que l assemblée est invitée à délibérer. Sur quoi, l assemblée ayant égard aux dires et réquisitions dudit membre et ouï l agent national de la commune, a unanimement délibéré que le mandataire de cette commune sera commis d aller publier dès aujourd hui, que la municipalité fait avertir tous les particuliers de travailler demain jour sus-dit et ci-devant dimanche, tout ainsi que les autres jours ordinaires, excepté les jours de décades qui doivent être consacrés pour l inauguration du temple de la raison. Ainsi a été délibéré les an et jour que dessus. Suivent huit signatures apposées au registre. (Monographie communale 1886) Il semblerait que la municipalité de Soueich aurait fait respecter les dispositions ci-dessus puisqu on trouve dans le même registre des procès verbaux dressés contre les contrevenants aux susdites dispositions. * * * * Madame Raoux écrit : J ai appris que la guillotine était à Saint-Girons et que le Seigneur de Binos de Lespiteau y aurait été exécuté. La charrette révolutionnaire suivait la route de Ganties, lorsqu au niveau de Payssas, un jeune adolescent aurait sauté de la charrette et aurait vécu plusieurs années dans ce quartier, près d une fontaine (dite Fontaine du Chevalier). Qui était-il? Peut être un Gérus, famille venue du château de Cescau à Castillon (Ariège). Des personnes âgées de Soueich se souviennent de la famille de Gérus, mais ne connaissent pas la cause de son arrivée à Soueich. Le chevalier de Gérus de Laborie est mort à Soueich, la propriété de Payssas vendue. 26

26 ERAS PRUMEROS TRUFOS DETH MEN BILADJE (Narracioun, libro, classado prumèro) Qan éro petit, qu em haio goi de hè-m counda era istuèro deras prumèros trufos qu es minjèren en mèn bilaje. Bêt-t-ens à, praouboun,ça-m didio ma gran mai, nou counéguion cap eras trufos à Sùeich ; et mounde que tenguion de bèris troupèts de bacos è de gùelhos ; es us que haion hariatch, es autis hourmadje ; d autis qu ess haion mendatch endap musturètch ou qu es bèouin era leït blousso. Quan nou I-auio péchiu pes prats, era bacos nou haion cap forço leït, alabèts et mounde qu es passauon hame. Per io d aqueros loungos hames de match, couco Stiéni et men gran pai, qu anèc enta Sent-Gaudèns, ana croumpa io musuro de blat-morou, ta hè musturetch. Mès, quan arribèc ena plaço det gran, tout, qu èro bénuth, é nou n i soubrauo cap souloménts io junto. Que s en tournauo tout chagrinatch sensé sabé bric, quin hè, enta biué, è hè biué ra sio familho. Qu èro déjà atch houns dera costo quan entenéc io hénno que l apérauo é qué courrio pera costo uatch endap un paè tout acaperatch. E qué pourtats aquiu? ça-u didec couco Stiéni. Tiets, auitats! ça hé ra hénno, en tout descapéra t paè. E-qué diable carréjats aquiu, praubo dé bous? ca dits edj aute, tout estounatch. Sèi cap s auèts entenuth à parla d aqueèt Parmentiè qué troubec, sèi cap ce oun, d quéros. E, qu m pourtats : pouduon? Nani, nani, qué m en bau! Mès, trigats-bous, praube ome» cà-u hè-r auto en tout arrestau pet bras. Ne cap pouduon, brico, brico. A Sent-Gaudens, qu en i-a tout plén, qu en an minjatch, è qu en hèn dé bèros oulos, qu ac boudèts crèil! Jou tabèn qu an è minjath, è qu é plan boun, tièts. Ob atau, qu è-nténuth à didé que s auio empouduatch tout plen de mounde en Franço, endap aquéro. Nù-ac crédats cap aquéro, praube dé bous ; qu ac hèn ana, sensé qué sio bertatch. Tiets, arribats at Puètch sé boulets, è demandats se nou n an pas hèt codé. E quan né bouléts deth paè? Quaranto-cin sos. Ja le-m dicharats per quaranto, ja ça dits couco, en catch que m a calho jéta tout! Tiets, anèm! E quin ac apèron aquéro, à Sent-Gaudens, sé bous plats? Trufos! ça hè ra henno. Noste couco qu es met eras trufos en sac, qué les mét sus eth cotch à qué part. Pet camin, cà-s pensaus «En nou aue troubatch blat-morou, j auram toustens d aqueros trufos ; mès, Marioun, èra maïnado, dilheù, nou boulé-n!» B arribec, toutun, dé cap at sé, at cap deth coustet dé Pujos, aun es drolle le démourauon. Qué l anèren at déuant en tout crida-u : N aouets troubatch, papaï? Et praubé omé que les dits qué nou, e, tout secoudi et cap qu en auanço ent acaba d arriba caso. Et calei j e déjà lugatch, è Marioun, abachado, endap sa miadéro, qu é ocupado à hé na un gran caudè dé hariath. Quan bétch eth sac dé couco, tout bourroumutch : - Mès n é pas blatmorou que mous portos, aquiù, 27

27 Oh! pas blat-morou, nou, ma hilho, premou qué nou n è troubatch. E qué doun? Bé sabès, ço que parlaouon jassé, d aquéro planto qué Parmentiè a pourtatch en païs. E doun coumo nou è troubatch arrèn, mès, qu en è pourtatch un paè. Mès b es penjadé, tu prauboun, d aué gousatch croumpa d aquero! E qué mous bos empoudra, flancà-mous era pèsto! Jeto-m oc bité, bité! Tiro-m oc dé dessus era taulo, qué Lou Diable, nou mous engamuchèré endap sas pouduèros! Mes, à Sent-Gaudens qu en minjon à nou poudé mès. ça dits couco tout chagrinatch. Arrén, Arrén! ça hè Marioun en coulèro encaro didion jassé qu aquetch Parmentiè, qu èro un sourciè è que s auio mort tout plén de mounde dé minja-n! Aquéro n é cap bertatch», arrespoun couco Stiéni, - «Qu an dit at countrari, qu edj arréï qu en minjauo tout dio é qu es metio ra flou d aquéro planto, na boutuèro. At Puech tabèn, en ço d Anna qu en hen code, é qué parèch qu é ta boun! Té doun, ça dits Marioun, qu et bau da-t éra oulo hiénudo enta hêt-t oc code ; qué s en ba chinhau, mès enta d aquero, ja é prou bouno. Mès qué t ac pouiras minja tu, é, s ac bos : es drôlles è jou nou-i toucaram cap sé Diu ac bo! Couco Stiéni qu es pélo ras trufos? Las sé met éna oulo, qué les dècho léua eth bourith, è qu ei met io préso de sau. Après, que las trempo, è qué jeto r aïgo. Quan tata Marioun sentie aquéro audou de trufos : Nou-n minjes cap, eh! Stiéni, d aquéro! ça dits,- qu t bas empoudüa! Né bric tapoc! ça hè couco ; é qué s ataulo decap at plat deras trufos. Es drôlles, quilahts déuant etch, qué démoron qué lad ajo tastados. E b é boun, aço praubous, cà dits quan n a minjatch io Benguets, benguets, huloucous! Sé bosto maï nou-n-bo, qu ac dèché! Es drôlles qu auèïton à sa maï, é coumo nous les dits arren, qué s assiéton at coustatch de sa paï è qué minjon io trufo cadun en tout truca-s edj estoumac de countentoment. En tout qué s en passauon es talhucs deras trufos, Marioun ça les haïo : Hèts atencioun, praubous, qué nou bous empoudûets, nou-n minjéts pas ptropos, é sénhats-bous abans, enta hé hugé ras sourcièros, s'en i a. Couco Stiéni è s drôlles qué minjèren trufos è nou s empouduèren cap. E Marioun, edj endéman, nou auec cap mès pou qué i auésso pouduèros è qu en minjec autant qu éris. Après, poc-à-poc, be benguérén à minja-n toutis è à sémia-n presque autant coum aro. Atau, migoun ça-m diguio nfin ma gran maï - éras prumeros trufos de Sueich, qu es minjèren à caso nosto. Auteur : Pierro d Etchéni (ou Estiéni) Narracioun libro classado pruméro à Jocs Flouraous, pendent era Guerro 14 18, publiado per : Era Bouts dera mountanho n

28 LES PREMIERES POMMES DE TERRE DE MON VILLAGE Lorsque j étais petit, j avais plaisir de me faire raconter l histoire des premières pommes de terre que l on mangea dans le village. Autrefois, pauvret, me disait ma grand-mère, on ne connaissait pas les pommes de terre à Soueich ; les gens avaient des beaux troupeaux de vaches et de brebis. Les uns faisaient des gaudes et les autres du fromage. D autres faisaient de la soupe au lait avec du pain de maïs, ou buvaient le lait pur. Lorsque le pacage manquait dans les prés, le lait tarissait et alors, les gens ne mangeaient pas à leur faim. Par une de ces longues faims de mai, Couco Etienne, mon arrière grand-père, était allé à St-Gaudens pour y acheter 25 litres de maïs pour faire du pain. Lorsqu il arriva à la Halle aux grains, tout était vendu et il n en restait même pas deux poignées. Il repartit, contrarié, sans savoir comment faire pour vivre et faire vivre sa famille. Il était déjà au fond de la Côte, lorsqu il entendit une femme qui l appelait et qui courait en descendant la côte avec au bras un panier bien recouvert Et que portez-vous là? lui dit Couco Etienne. Voilà, regardez dit la femme en découvrant le panier. Et que diable, charriez-vous là, pauvre femme?.. dit l autre tout étonné. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ce Parmentier, qui trouva je ne sais où, de ceci. Et que me portez-vous? du poison? Non, non, je m en vais. Mais, arrêtez-vous donc, pauvre homme, dit la femme en le retenant par le bras. Ce n est pas du poison, mais pas du tout, pas du tout. A St-Gaudens, il y en a beaucoup qui en ont mangé, et qui en font de belles potées, vous pouvez me croire - Moi aussi, j en ai mangé, et c était bien bon, tenez» Allons donc j ai entendu dire que beaucoup de personnes s étaient empoisonnées en France, avec cela Ne croyez rien de cela, pauvre homme : ce sont des racontars. Tenez, arrivez au Pouech, si vous voulez et demandez s ils n en ont pas fait cuire?.. Et combien voulez-vous de ce panier?... Quarante cinq sous Vous me le laisserez pour quarante, sûr...dit Couco pour le cas où il me faudrait tout jeter... Tenez, allons! Et comment appelle-t-on ceci à, St-Gaudens s il vous plait? Des pommes de terre dit la femme. Notre Couco met les pommes de terre dans le sac, le charge sur son cou, et s en va. En chemin, il se disait A défaut de maïs, ils auront toujours de ces pommes de terre, mais Marion et les enfants n en voudront probablement pas!...» Il arriva tout de même, à la tombée de la nuit, en haut de la Côte de Pujos, où les enfants l attendaient. Ils allèrent à sa rencontre, en criant En avez-vous trouvé papa? Et le pauvre homme leur dit non, en secouant la tête et il hâtait le pas pour arriver à la maison. Le caleilh (lampe à huile) était déjà allumée, et Marion baissée dans l âtre l amiadéro à la main, était occupée à battre un grand chaudron de gaudes ; elle s écria Mais 29

29 ce n est pas du maïs que tu nous portes, là? Oh pas du maïs, non, ma chère, parce que je n en ai pas trouvé Et quoi alors? Tu sais bien, nous en parlions hier soir de cette plante que Parmentier a portée dans le pays. Alors, comme je n ai rien trouvé, j en ai porté un panier. Vais, tu es à pendre, mon ami, d avoir osé acheter cela. Tu veux nous empoisonner! Nous donner la peste. Jette-le vite, vite! Et sors-le de dessus la table que le diable ne nous entortille avec ses sorcières! Mais à St-Gaudens ils en mangent tant et plus, dit Couco tout chagriné. Rien, rien, dit Marion, en colère. Hier au soir encore, on disait que ce Parmentier était un sorcier, et que ceux qui en avaient mangé étaient morts. Ceci, n est pas vrai, dit Etienne, on dit au contraire, que le roi en mange tous les jours et qu il met la fleur de la plante à sa boutonnière. Au Pouech aussi, chez Anna, on en a fait cuire; il paraît que c est si bon! Tiens, donc, dit Marion. Je vais te donner la oule (le pot) fendue pour le faire cuire. Elle fuit un peu, mais elle est assez bonne pour cela. Mais tu pourras le manger toi-même, si tu veux; les enfants et moi n y toucherons pas, si Dieu veut. «Couco» Etienne, épluche les pommes de terre, les met dans l oule, et au premier bouillon, met une pincée de sel, ensuite, jette l eau. Quand tata Marion sentit cette odeur de pommes de terre elle dit : «N en mange pas, Etienne, de cela, tu vas t'empoisonner Mais. du tout», répond Etienne. Et il s attable devant le plat de pommes de terre. Les enfants debout, devant lui, attendent qu il les ait goûtées. «C est délicieux, ceci, pauvrets, dit-il lorsqu il en eût mangé une. Venez, venez, petits enfants, si votre mère n en veut pas, qu elle le laisse!» Les enfants regardent leur mère, et comme elle ne dit rien, ils s assoient à côté de leur père et ils mangent une pomme de terre chacun, en se tapant l estomac de satisfaction. Tandis qu ils avalaient les morceaux de pomme de terre, Marion leur disait : «Faites attention, pauvrets, de ne pas vous empoisonner, n en mangez pas de trop et, avant faites le signe de la croix, pour faire fuir les sorcières, s il y en a. «Couco» Etienne et les enfants mangèrent les pommes de terre et ne s empoisonnèrent pas. Et Marion, le lendemain, n eut plus peur qu il y eut des sorcières et elle en mangea comme les autres. Puis tout le village en mangea et en planta presque autant que de nos jours. «Ainsi, cher petit» me disait ma grand mère «les premières pommes de terre de Soueich se mangèrent chez nous». Pierre D ETCHENI Pierre BATAILLE Pierre D ETCHENI = Pierre BATAILLE, né à Soueich, le 30 Septembre 1897, mortellement blessé par un obus le 18 Avril 1917, à Mourmelon-Le-Grand. Texte imprimé avec l'autorisation de la famille BATAILLE-LEYRAUT 30

30 LES INONDATIONS INONDATION ANNEE 1875 L an mil huit cent soixante quinze et le vingt trois juin, fut un jour mémorable par la grande inondation des eaux de la rivière Ger, qui submergeaient les quartiers du village de Soueich à la suite de cinquante quatre heures de pluie incessante. Nous allons donc relater les faits qui se sont passés et la hauteur atteinte par l eau dans les différents quartiers, afin que les descendants de la génération présente aient un aperçu des épreuves terribles qu éprouvaient dans cette journée néfaste les habitants qui faisaient partie de l agglomération du village. A trois heures du matin, le Ger grossissait à vue d œil. On remarquait dans les maisons établies le long de la rivière ( rive gauche ) une quantité d eau s élevant à 0,40m au dessus-du sol. A quatre heures la crue s élevait à un mètre au-dessus du sol et les habitants de la rue Cazaubon s occupent avec la plus grande énergie du déménagement de leur maison qu ils sont obligés de quitter. A cinq heures, le Pati est inondé, les habitants fuient et sauvent les bestiaux qui sont conduits dans les quartiers élevés, l eau va atteindre la hauteur du pont; le quartier de Campagne n est guère plus favorisé, l eau entre avec une rapidité effrayante dans la rue du Sr Ayasse Jean Lérissé ; le portail de la grange est emporté. A six heures la rivière charrie des quantités énormes de bois, beaucoup de peupliers qui présentaient l aspect le plus magnifique sur les bords du Ger, sont entraînés avec leurs racines, l eau venant par le Pati et le Cazaubon arrive au pré commun avec une vitesse extrême, les personnes vont habiter les premiers étages de leur maison et d autres évacuent emportant avec elles des effets mobiliers. A sept heures, on entend le fracas d une grange et d une écurie qui s écroulent au quartier de Buchet, appartenant à Castoup François Chibeler, quatre vaches et un veau sont emportés par le courant ; l une passe sous le pont au milieu des flots impétueux, elle aborde sur la rive droite du Ger dans la propriété de Barrère Louis Coundou, au quartier de las Madéres, malgré la rapidité avec laquelle elle était emportée, nous avons constaté qu elle fut trouvée vivante sans avoir reçu la moindre égratignure, les autres aussi se sauvèrent si ce n est le veau qui n a pas été retrouvé. A huit heures la crue est au-dessus du pont et les habitants craignent qu il soit emporté, les pièces de bois y heurtent et s y brisent avec des chocs épouvantables, la rampe est brisée et le pont résiste à l impétuosité des vagues, les murs longeant la rive droite du Ger se reliant au pont s écroulent. On entend dans le moulin du Sr St Martory Bertrand, des cris désespérants, c est le meunier qui demande du secours, il ne peut sortir de l usine tant elle est entourée de l énormité des eaux ; personne ne pouvant lui venir en aide, tout le monde était consterné en présence de cette scène douloureuse. 31

31 A neuf heures la pluie continue sans cesse, et le niveau de l eau demeure. A dix heures on s aperçoit que la crue a sensiblement diminué et en effet à onze heures on commence à apercevoir la quantité excessive de bourbe que l eau a déposée sur la place publique (ou pré commun). A midi, les habitants peuvent sortir des maisons, l eau se retire au lit du Ger. Jamais disait-on, on n avait ouï parler d un débordement si terrible, les prairies d Escadalassès, la Hierle, Hierle-close, Nougarolles, Camarang, Sacoun qui présentaient la plus éclatante apparence d une bonne récolte, ont été enterrées et endommagées d une manière irréparable, la vase y forme une couche de quinze centimètres d épaisseur et l on ne peut y découvrir une seule plante d herbe ; la plupart des digues situées sur la rivière ont été enlevées ainsi que les passerelles. Le Ger est détourné de son lit à cause d une digue de bois qui s est formée dans la propriété de Agasse Jean Désiré, une partie passe par le pré de Abadie Jean Guillaume et de Dumont Jean, l autre par la prairie d Escadalassès. Voici le résultat de la hauteur des eaux dans chaque quartier : Dans le quartier de Campagne, dans la maison Agasse Jean Désiré, on mesure un mètre trente centimètres d eau au-dessus du sol, à l embranchement du chemin nouveau au coin de la maison Couadeau Bertrand, dit Sourd : soixante dix centimètres, à l oratoire de Trusse : vingt centimètres, au pré commun dans la maison commune façade est : quatre vingt dix centimètres, à Seyos à la claire voie de la maison Duchein Baptiste : vingt centimètres, à Moulère à l oratoire du jardin Arjo : dix centimètres, au coin de la maison de Cassagne Bernard près de la route départementale : cinq centimètres. Fait à Soueich le vingt quatre juin mil huit cent soixante quinze et transcrit dans les archives de la mairie comme mémoire d une si frémissante catastrophe par le soussigné Le Maire : Laffont François Augustin Laffont INONDATION DU 17 AOUT 1932 Après la canicule du 16 août, un orage violent et subit, avec des pluies diluviennes, s abat, le jour de la fête de Lespiteau, sur les vallées du Job et du Ger. Notre Ger grossit démesurément ; ses eaux boueuses et bouillonnantes entraînent sur leur passage, des troncs d arbres, des branchages, des instruments aratoires oubliés sur les berges... des paniers, des corbeilles d osier... des hottes à vendange etc... Le hangar de l usine Lassère, sapé à la base par le flot tumultueux, s effondre. Son 32

32 énorme charpente emportée par le courant dévastateur, ne peut passer sous l unique arche étroite du pont. L eau rugissante, ainsi arrêtée, atteint le niveau du pont et, par lés gouas (abreuvoirs naturels pour le bétail) notamment par celui de Milou (maison de Marie Bonzon) elle s échappe en vagues énormes et jaunâtres dans les ruelles du quartier. Par le Cazaouboun elle déferle derrière chez Monthieu-Bonzon et, par la cour, elle pénètre dans la maison qu elle traverse de part en part, pour ressortir par la porte de la rue du Pati, rue qu elle envahit aussi de même que les deux places de chez Boya et de la Poste actuelle. Par la ruelle, derrière chez Torguet-Anglade elle s engouffre dans la cour Loumagne-Lazès et s infiltrant sous l énorme portail qui s ouvre tout grand, elle rejoint la place du Madeth, transformée en immense lac houleux. Le flot rageur poursuit aussi sa course vers l écurie-hangar Burgalat et se déverse sur la grande place publique, devant le Monument aux Morts jusqu à l'ancienne bascule. Les habitants du quartier du Pati essaient (tant que faire se peut! ) d obstruer leur porte d entrée sur la rue, par du fumier, de la paille tassée, des sacs de serpillière... Le boulanger notamment, craint pour ses sacs de farine entreposés dans son fournil. Quelle panique! Effrayée par un tel spectacle, accompagnée de ma mère je me réfugie dans la galerie du levant, au second étage. De ce promontoire nous voyons, emporté et ballotté par les énormes vagues, le petit cochon de la voisine, dont la porcherie a été éventrée par le flot. Des paniers, des fagots, des chevalets de bois etc... flottent éperdument. Tout à coup, un craquement sinistre retentit : la charpente du hangar Lassère, disloquée, démantelée, passe enfin sous l arche du pont! Peu après, le flot rageur s apaise et se retire du quartier pour regagner son lit où le Ger encore bondissant et sale, continue à emporter vers l aval des branches énormes qui, parfois, s accrochent désespérément aux berges. Mlle Marie-Thérèse Foch Le pont sur le Ger 33

33 INONDATION DU 19 MAI 1977 Le «Goua» de chez Milou : la ruelle menant chez les Anglade. Photo prise du chemin de Buchet. L eau s étale devant le monument aux Morts. 34

34 INONDATION DU 19 MAI 1977 A Campagne, la rue devant chez Néné Rozès et Jean et Lucien Abadie. La place et l ancienne mairie vues à partie de la poste au Pati. 35

35 LA NAISSANCE DU PETIT TRAIN Sans trop y croire tant la dépense était importante on parlait depuis longtemps de ce fameux projet. Il ne devait devenir une réalité que lorsque le Conseil Général de la HauteGaronne vota le 15 mai 1900, une subvention de cinq cents francs destinée aux premières études du tracé de la ligne. Le 8 décembre 1900, est ouverte une enquête d utilité publique. Peu de réclamations, peu de résistance de la part des propriétaires des terrains où devait en certains endroits, passer la ligne. Du reste ils furent grassement indemnisés. Apparemment, seules deux difficultés se présentaient sur le tracé de la ligne : le train devait passer par Encausse les Thermes, et à Aspet, il devait y avoir deux gares (Fontagnères et Sarradère). Aspet obtint satisfaction, mais Encausse pour des raisons d ordre politique, dit-on, se verra privé de ce train d intérêt local et donc, public. Le projet était déclaré d utilité publique, le 20 décembre Dès lors, les travaux spectaculaires pouvaient commencer et devaient être menés à bon terme ; ils demandèrent trois années sans interruption. La dépense totale s éleva à F. LE PETIT TRAIN SAINT-GAUDENS -- ASPET C est le 17 septembre 1905 qu a lieu l inauguration du petit train d Aspet à SaintGaudens. Le Maire de Saint-Gaudens souhaite la bienvenue au ministre dans les salons de la gare du Midi. A quelques pas de là, à la petite gare du Sud-Ouest, un luxueux wagon accroché à 4 wagons ordinaires, à la tête desquels se trouvait une belle locomotive à vapeur pavoisée, attendaient le ministre et les personnalités. Par une belle journée ensoleillée le petit train d Aspet autrement dit le Sud-Ouest, autrement dit le Tortillard, après un terrible sifflement, s ébranla emportant qui le ministre, qui les personnalités, qui les pékins triés sur le volet. Un témoin féru d histoires des empereurs romains dira c est une apothéose. Le convoi passe aux stations de Miramont, Pointis-Inard, Lespiteau et Soueich où chaque Maire des localités desservies y va de son petit discours auquel répond avec grandiloquence le ministre très ému. Partout des acclamations des foules, fleurs, baisers des enfants. 36

36 Après deux heures de route, le petit train arrive à Fontagnères (Aspet) où l attend une foule immense, mais continue sans s arrêter jusqu à Sarradère (Aspet) saluer son terminus et, machine arrière, revient à Fontagnères. Puis comme il se devait, un banquet fut offert par souscription publique. Mais la journée se termina sous une pluie battante. Et les officiels trempés jusqu aux os au cours du trajet jusqu à la gare de Sarradère, précipitamment se tassèrent dans les petits locaux de la gare. LA MORT DU PETIT TRAIN C est le 10 janvier 1936 que le petit train à vapeur Saint-Gaudens - Aspet cessa son service, qu il avait assumé avec beaucoup de brio et avec une régularité exemplaire, pendant trente et un ans. En avait-il transporté des hommes, des femmes, et des enfants, eux, toujours émerveillés! Ne parlons pas des amoureux poétiques qui, la nuit venue, en cours de route, se réfugiaient, pour se conter fleurette sur les plates formes en avant et en arrière des wagons!... C était le bon temps. Mais c est surtout du matériel et des matériaux que notre train transportait. L entreprise TOVO qui exploitait les bois de Paloumère, à elle seule en avait fait transporter pendant plusieurs années, plus de m3. Le transport aussi du marbre des carrières d Arguenos et du plomb argentifère du Pal de Raze Mais tout a une fin, même les petits trains, et à partir de ce jour triste et fatidique de janvier 1936, certaines personnes qui, quand elles entendaient siffler au loin le petit train d Aspet disaient un peu avec mépris Tiens c est la vache de Ruau qui passe, en eurent le sifflet coupé... et pour cause, le tortillard était mort de sa plus belle mort, tué par le progrès technique. Relevé par Marie Line CYRUS «Célébrités», personnalités marquantes et personnes pittoresques du CANTON D ASPET. Jules DUPIN 37

37 COMMUNE DE SOUEICH MORTS POUR LA FRANCE Guerre de DENCAUSSE J. COLONEL ABADIE J. AGASSE J.M. ALIOS ELIE BARRERE BERTRAND BATAILLE PIERRE ABBÉ BOZON OCTAVE CASSAGNE JEAN COURET JEAN DARBON GERMAIN ESCAIG FRANÇOIS FERRAN AIMÉ FERRAN JULIEN GIMET ALFRED GOUZENES MARCEL LAFFONT ARISTIDE LAFFONT IRÉNÉE LAFFONT JULIEN LAFFONT PAUL LAJOUS HENRI MARTIN JEAN MASSAS LÉON METGE PAUL PUJOL JEAN PUJOL OMER ROZES MAXIME SAINT-PAUL RENÉ SENTENAC PIERRE GUERRE DE SARRADET PIERRE-JEAN Le jour du dépiquage Anselme, le fils Castera était porté «disparu» dans l attaque du «Chemin des Dames». C était Delphine qui faisait le courrier ; et bien en vue, sur le sac postal, elle vit une carte d Anselme : -«Suis prisonnier, en bonne santé». Vite, vite, elle a monté la côte et a porté la bonne nouvelle. Ce fut un grand bonheur. Tous ceux qui avaient travaillé au dépiquage étaient à table. Après avoir pleuré, on a ri. Pensez! Pensez! Anselme était sûr de revenir -Mon Dieu, mon Dieu, dit la mère, si j avais su, j aurais fait rôtir les poulets à la broche, plutôt que de les cuire à la poêle. Car en 1914, faire rôtir les poulets était une fête, et la fête sans le fils, ces deux pauvres vieux ne pouvaient pas la faire. 38

38 III LES PERSONNALITES 39

39 HENRI ROZÈS Il est né à Soueich (Hte-Garonne) le 31 Mai 1894 dans une nombreuse famille de six enfants. L aîné, Maxime, est tué dès le début de la guerre Henri, son cadet, mobilisé aussi dès les premiers jours du conflit dans l infanterie, se distingue immédiatement par son audace et son sang-froid. Plusieurs citations et la Croix de Guerre viennent attester de ses qualités de combattant. Sévèrement blessé devant Verdun, il demande, dès sa convalescence, à servir dans l aviation. Dès le début de son apprentissage, se font jour ses qualités innées de combattant de choc. Très vite, il obtient son brevet de pilote et en 1917, il est affecté à une escadrille de chasse. Comme il s était distingué dans l Infanterie, il se distingue dans l Aviation abattant plusieurs avions allemands dont quatre lui furent homologués. A peine démobilisé, il est engagé comme pilote aux Lignes Aériennes Latécoère à ToulouseMontauban où son habileté au pilotage, son sang-froid et son exceptionnelle résistance attirent sur lui l attention de ce chef difficile qu est Didier Daurat. Très vite, Henri Rozès s affirme comme pilote de ligne de haut niveau. Sa réputation s impose sur Toulouse-Casablanca et atteindra son plus haut niveau lorsqu il sera affecté sur le dangereux secteur Casablanca-Dakar. Le 22 Juillet 1925, effectuant avec son camarade Ville, pilotant à ses côtés l avion de secours prévu sur ce difficile tronçon du parcours Casablanca-Dakar, il tombe en panne, se pose en bordure de la mer où Ville vient aussitôt le rejoindre, se posant à ses côtés, en laissant par précaution tourner son moteur. Au moment où les deux pilotes se préparent à charger dans l avion de Ville le courrier de l avion de Rozès en panne, les Maures pillards surgissent et attaquent les deux aviateurs qui, pour sauver leur vie, sont obligés de dégainer leurs revolvers, abattent plusieurs Maures et décollent sous une grêle de balles. La tête d Henri Rozès est mise à prix par les Maures à 200 Douros, somme énorme pour l époque et pour le désert. Reculant devant leurs responsabilités, les autorités espagnoles du Rio de Oro demandent à la Direction de la Ligne de muter Henri Rozès sur un autre secteur. Le voilà en Amérique du Sud, mêlé à l équipe fameuse dont Jean Mermoz est le chef. Là, comme ailleurs, il accomplit sa tâche en homme exceptionnel parmi d autres hommes exceptionnels. Il défriche un continent gigantesque où tout est démesuré, forêts, fleuves, montagnes, tempêtes et tornades. Henri ROZES, pourtant, n est pas heureux. Ce Toulousain, fruit exclusif de son terroir, rêve de revenir en France d abord, à Toulouse ensuite. Et comme chez lui, la décision va de pair avec l action, il démissionne de la Cie Aéropostale pour rentrer en France. A peine a-t-il fait sa demande qu il est embauché par la Sté Air-Union qui exploite les 40

40 liaisons Paris-Londres, Paris-Amsterdam. Mais tout cela n est pour lui qu un expédient provisoire. Ce qu il veut, c est «revenir à Toulouse». Aussi, après avoir soigneusement préparé ses voies, donne-t-il à nouveau sa démission et rejoint-il Toulouse où il fonde une école de pilotage à son nom. Heureux, maître de son destin, il pourrait vivre tranquille en faisant profiter ses élèves de son prodigieux savoir. Mais la guerre civile éclate en Espagne et, sans hésiter, Henri Rozès offre ses services à la République espagnole. Il amènera chez ses amis républicains les avions dont ils ont le plus grand besoin et il y risquera, plus d'une fois, sa vie. A peine terminée, la guerre d Espagne fait place à la guerre tout court, la vraie, celle avec les Allemands contre lesquels il s est si vaillamment battu de 1914 à Devenu trop vieux pour le combat, il sert, en convoyant vers les points qui lui sont indiqués, les avions militaires les plus divers. C est à l occasion de ce travail de routine, pratiquement sans risque, que le destin a donné rendez-vous à ce «géant» de l air. Convoyant un Potez 63 qu il devait amener à Toulouse, trompé par des renseignements météo erronés, bloqué par une brume allant jusqu'au soi, fonçant comme il avait toujours foncé, il réalise avec quelques minutes de retard le piège où il s est engagé. Volant trop bas, il heurte le sol du bout d une aile au moment de manœuvrer pour se dégager. Le choc est terrible. Ejecté de l habitacle par la violence l'impact, projeté à une dizaine de mètres, il heurte le sol avec violence et restera plusieurs jours dans le coma. Durant le même laps de temps son mécanicien, Bruniquel, un ancien lui aussi de la Ligne, prisonnier de l avion désarticulé brûle dans l'inconscience. Tous deux pourtant, seront sauvés par la promptitude des secours. Bruniquel survivra malgré ses terribles brûlures. Henri Rozès mourra des suites de cet accident le 2 Septembre Les ailes se refermeront sur celui qui les avaient déployées dans tous les cieux. Un grand et beau destin d aviateur. Un destin à la «MERMOZ». Emile Rozès MISE AU POINT (Suite à un article paru dans "Contact") Il est regrettable que le rédacteur de Contact, de bonne foi j en suis sûr, ait choisi pour présenter la personnalité d Henri Rozès, un extrait de Kessel (qui était un romancier et non un historien) qui pour donner quelque relief à ses romans a attribué aux sujets de ses livres une présentation excessive, imaginaire, en particulier en ce qui concerne Henri Rozès, mon oncle et parrain. Le portrait qu il donne d Henri Rozès, qu il a connu à peine lors de son passage sur la Ligne est une véritable caricature. Non, Henri n était pas un soudard, ni un hargneux, ni un comique, ni un raconteur d histoires. Bon vivant, certes, comme tous ces pilotes échappés de la guerre, il était d un courage à toute épreuve, d une franchise totale, très aimé de ses collègues pilotes, dont beaucoup hélas ont jalonné de leur vie cette oeuvre insensée pour l'époque. La Ligne ne dut son succès qu au courage et l abnégation de ces pilotes qui avaient à lutter sans aucune protection 41

41 contre les éléments avec un matériel nettement insuffisant, les Breguet 14, résidus de la guerre, mais qu il fallait utiliser pour le meilleur bénéfice du constructeur. Henri Rozès était un être très sensible, fier de son accent méridional, aimant Soueich, affectionnant tous les siens, ayant une véritable vénération pour sa mère, Mama Cô. Par ailleurs, j'ajouterai un renseignement omis dans le récit de son frère, mon oncle Emile ; Henri Rozès termina en effet la guerre dans l aviation de chasse, où dans l escadrille SPAD, il ne tarda pas à se distinguer, abattant plusieurs avions allemands, dont 4 homologués lui valant chaque fois une citation élogieuse s ajoutant à sa croix de guerre méritée dans l Infanterie. C est pour que les jeunes et pour ceux qui ont appris l épopée de l Aéropostale par les romans de Kessel, que je me suis cru obligé de rétablir la vérité sur Henri Rozès ; que le rédacteur ne m en veuille pas. LAFFONT Théo Henri, Retraité d Air France (39 ans de service dont 20 ans à l Aéropostale à MONTAUDRAN.) 42

42 JEAN LASSERE Le maire Le football Le maire : Le 13 novembre 1975, Tous les Soueichois ont été frappés de stupeur en apprenant la mort de leur Député Maire et Ami. Jean Lasserre. Aussi est-il inutile, encore aujourd hui de retracer ce qu il fit pour tous et pour son village, car tout le monde le sait et s en souvient. Nous nous contenterons, en hommage à sa mémoire, de rappeler les paroles, oh combien émouvantes de sincérité et de sensibilité, de son adjoint André DUPUY au moment de ses obsèques. «Mon Cher JEANNOT L annonce de ta mort si brutale nous a remplis de stupeur. Ce n est pas seulement le Député Maire que nous pleurons mais aussi l ami, le confident de tous les jours, celui vers lequel nous nous tournions quand des problèmes nous paraissaient insolubles. Nous savions que tes conseils éclairés. et efficaces nous aideraient à les résoudre. Pendant 30 années, tu as été le guide au dévouement inlassable de ce village que tu aimais tant, et qui te le rendait bien. Tu lui as donné le meilleur de toi-même tu ne pensais qu à sa prospérité. Les jeunes étaient l une de tes préoccupations essentielles. Tu voulais les sentir heureux à Soueich, toutes tes réalisations avaient pour but le bonheur de tous. Rappelons seulement que tu électrifias jusqu aux maisons les plus éloignées, auxquelles tu apportas aussi l eau potable, que tu fis rénover le groupe scolaire car tu connaissais la valeur unique de l instruction et l attachement de l homme à son école, qui rappelle son enfance insouciante et heureuse. Sur le plan agricole tu encourageais ce qui pouvait être bénéfique pour tous. Aucun problème ne te paraissait indifférent. Tu menas à bien avec un tact remarquable, un souci de justice et d équité, la difficile tâche du remembrement ainsi que l implantation de la pisciculture. Enfin une salle des fêtes pimpante fut édifiée pour animer la vie du village. Quand, le dimanche, tes si nombreuses occupations te laissaient un peu de répit, nous étions contents de te voir sur la touche de notre terrain de football, sport qui te procura tant de joies. Le vide que tu laisses est immense. Nous te pleurons avec les tiens, à qui nous adressons l expression de notre amitié affligée, et avec lesquels nous partageons la très grande peine. Au nom du conseil municipal et de tous les habitants de ta commune je te dis : ADIEU JEANNOT!» 43

43 «Dans ce monde où le temps et les sentiments n ont plus beaucoup de portée faudrait pas croire que nous, les jeunes, on t a oublié. Passeront les heures, les jours et les années que jamais, de notre mémoire, ne seront effacés les souvenirs éternels du grand homme que tu as été. Et si, malgré tout, plus tard, l amnésie nous gagnait, la concrétisation de ton ouvrage bien vite alors nous rappellerait, les écoles, la Maison des Jeunes, le stade, nous refléteraient ainsi ton visage, comme une sorte de mirage, un visage heureux, heureux de voir les jeunes heureux. Non, Jeannot, on ne pourra jamais t oublier, ni toi ni ton œuvre, et tu peux être certain, que sur cette scène où un jour tu triomphais, et sur ce stade où tu te plaisais, des jeunes de leur immense reconnaissance, pour toute la vie, te feront la preuve et te diront Merci!» Joël SENTENAC Le football : Rétrospective du football à Soueich de 1940 à 1950 Préambule. Il s agit bien d une rétrospective, ces quelques lignes ne prétendent en aucun cas, retracer dans le détail, l histoire du football à Soueich. C est volontairement que l auteur s est limité à ne donner que les noms des présidents, des capitaines et des entraîneurs des différentes équipes ayant pratiqué le football, avec autant de bonheur dans un si beau stade. «Un club sans prétention avec un seul ballon». L Union Sportive Soueichoise (U.S.S.) existait déjà avant la guerre dans les années trente, maillot jaune avec une large bande noire horizontale. C était une équipe essentiellement composée de joueurs du village, qui n avait pas de terrain officiel, les rencontres se déroulaient sur des prairies mises à la disposition des jeunes par des cultivateurs ( tantôt aux «Eths cazalasses», tantôt à Lannemarte»). Les déplacements se faisaient à bicyclette, dans un secteur forcement limité. Ce n est qu en 1941 que l U.S.S. renaît de ses cendres à l initiative et sous l impulsion enthousiaste de Jeannot Lassère et de Marcel Lécussan, à l époque, à la fois joueurs et dirigeants. L histoire du terrain actuel remonte à cette période. Une loi du gouvernement de Vichy imposait à chaque commune l aménagement d un terrain de sport scolaire. Ce fut chose faite à Soueich, le maire d alors était Auguste Saint-Martory. Mais cette aire de rêve était formée de plusieurs parcelles qui était irriguées très facilement grâce à un réseau de canaux. Elles représentaient une certaine valeur pour leurs propriétaires qui faisaient là deux petites récoltes de foin par an. Ces derniers abandonnèrent contre une indemnité, leurs précieuses terres (Ah! les braves gens! ). Ce terrain, il a fallu l aménager : combler les fossés d irrigation, niveler l ensemble. C est ainsi que, pendant plusieurs semaines, des jeunes joueurs et des supporters munis de pelles et de pioches travaillèrent le samedi et le dimanche matin. L équipe en maillot vert, écusson blanc, formée essentiellement de joueurs du «cru» débute en troisième série. Le président est Pierre Sarradet, le directeur sportif Jeannot Lassère et le capitaine Marcel Lécussan. Elle remporte en 1942 le titre de champion et la coupe Gallieni, 44

44 tant convoités à l époque. L année suivante, montée en première série, l équipe se renforce de quelques joueurs de la région. Grégoire Semper en est le capitaine entraîneur, elle remporte le titre. En 1944, montée en promotion d honneur, l U.S.S. termine en tête et accède à la division d honneur. Elle y restera jusqu en Bien sûr, au fil des saisons, les équipes se renforcent d excellents joueurs de la région attirés par l ambiance et la réputation du groupe crée par Jeannot Lassère et l ensemble des dirigeants et supporters. En division d honneur une équipe junior devait suivre obligatoirement l équipe I. Elle jouait en lever de rideau. L entraîneur était Marcel Lécussan, le capitaine Janot Caubère. Nous possédions une des meilleurs équipes de Midi-Pyrénées. Je cite : «Janot Caubère fut le capitaine de cette merveilleuse équipe junior de Soueich des années 1946 à 1949, équipe choyée, dorlotée, si brillante et à l esprit offensif, elle attirait tout autant de spectateurs que ses aînés de la première.» (J.L.). Le transporteur attitré était le soueichois Jean Cassagne dit «Jean de Poulon», un personnage de notre village. Les déplacements étaient longs dans l ensemble : Toulouse (T.F.C.), Bouhassol, Castelnaudary, Carcassonne, Mazamet, Castres, Luchon, SaintGaudens. C est au cours de ces long trajets (il n y avait pas d autoroute et la vitesse était limitée par la capacité des mécaniques d alors) que j ai entendu des chansons paillardes inédites. Le maître à chanter était encore lui, Jeannot Lassère. Il faut rappeler qu il était passé par l école supérieure des Arts et métiers (des Quat-z-arts), il n y avait pas obtenu que son diplôme d ingénieur! Notre ami «Ricougne» (Henri Sanglade) qui suivait tous les déplacements n était pas en reste! Nous, les juniors, groupés au fond du car, nous écoutions, surpris d abord, puis hilares, et nous reprenions en chœur quelques bribes des refrains. Le siège du club n était autre que le café «Maylin» au quartier de Moulère. Dès 1942 et jusqu à 1948, je pense, il a été tenu par un des plus prestigieux et des plus fidèles joueurs de l U.S.S. : Roger Trioulier aidé par son épouse. C est là qu avaient lieu les séances «de tableau noir» (Eh oui!) dirigées et avec quelle compétence par l entraîneur Grégoire Semper. Tout a une fin Dans l euphorie générale nous percevions mal la lassitude de Jeannot, due à la lourdeur et à la multiplicité des tâches qu il assumait au sein du club depuis sa création (direction sportive, recrutement et transport des joueurs, équilibre financier...), aussi, l été 1949, lors d une réunion extraordinaire qui se déroulait à l école dans une salle de classe désaffectée, Jeannot annonce sa décision d abandonner le poste de directeur sportif. C est la mort dans l âme que nous reçûmes cette annonce. Il y avait là, je me souviens, les amis, quelques joueurs, les principaux dirigeants de l U.S.S. : Pierre Sarradet, Ferdinand Santouil, Achile Abadie, René Marignac. Ce dernier, très réaliste lance à la cantonade : «Si tu abandonnes, autant dire que c est la fin du football à Soueich». C était la fin d une belle aventure. Donc en 1949, la solution la plus raisonnable fut la fusion avec l U.S.SaintGaudens. L équipe ainsi formée comptait une forte représentation de joueurs de l U.S.S. sous la direction sportive de Jeannot Lassère, bien épaulé par le président Michelot et l entraîneur Grégoire Semper. Elle fut championne de division d honneur du Midi et opéra ensuite dans 45

45 l élite du football amateur en championnat de France amateur (C.F.A.). A son apogée elle disputa un seizième de finale de la coupe de France contre la fameuse équipe professionnelle de Reims qui remporta cette année là, le championnat et la Coupe. On parlait de plus en plus de l U.S.Saint-Gaudens et l'u.s.soueich tombait naturellement dans l oubli. Il faudra attendre les années 1970 pour voir un nouveau départ de l U.S.S.. Ce redémarrage s opère sous les présidences successives d André Dupuy et de Marcel Sères (luimême ancien joueur), solidement secondés par Janot Cyrus, secrétaire dévoué et efficace. Eloigné du village de longues années, il ne m appartient pas de retracer l épopée de cette période. D autres qui ont bien connu cette nouvelle aventure, en qualité de joueurs et de dirigeants, le feront mieux que moi. Ce que je peux dire, c est qu à chaque congé, je revenais avec grand plaisir au stade où évoluaient d excellentes équipes, en grande partie composées de joueurs du cru. Jacky SALLES U.S.Soueich. Saison de division d honneur (groupe Ligue) 46

46 U.S.Soueich à Revel (junior) 1946 Chanson de L U.S.Soueich Sur l air de LA CHANSON DU Musique d Henri BETTY I MAÇON II Sur les rives du Ger, De série en série, A deux pas du Bois Vert, Les échelons gravis, Naquit un jour en notre village Aujourd hui en promotion nous sommes Un club sans prétention, Nous avons eu aussi Avec un seul ballon La coupe Galliéni Il partait pour un fort beau voyage ; En prouvant que nous étions des hommes Depuis deux ans il poursuit son chemin, Maintenant que nous sommes bien lancés Aussi en chœur reprenons ce refrain. Forts seront ceux qui nous feront chuter. III. Refrain De l U.S De succès en succès, Voici la chanson Nous volons sans arrêt Chantons-là toujours à l unisson Car de partenaire en partenaire Et répétons partout ce refrain Le ballon prend son vol Qui plein d entrain Et dans sa course folle Joyeux Evite toujours les adversaires Nous rendra tous heureux Et nos amis seront très satisfaits Et ce ballon Lorqu en trombe il ira dans les filets. Que toujours nous adorerons Nous permettra, nous les gais lurons IV. De respirer tous à pleins poumons De rire et chanter cette chanson. Ce que sera demain, Est encore incertain, Mais notre cœur est plein d espérance, Et peut-être qu un jour Après bien des détours Nous arriverons Champions de France Et bercés par cette folle illusion Nous porterons très haut notre Fanion. 47

47 LEON FOCH La pêche à la truite 48

48 Le 8 décembre 1974, Champion Soueichois de la pêche à la truite, Monsieur Léon FOCH, instituteur honoraire est subitement décédé à l âge de 76 ans. Il était un grand familier des torrents et des ruisseaux de montagne où il réalisait fréquemment de remarquables tableaux. Le plus grand hommage que nous puissions lui rendre est de le laisser parler de ce qu il aimait tant.. La nature a voulu que la truite soit un poisson magnifique et elle l a comblée de ses dons. La truite est une noble Dame Majestueuse dans sa robe de grand couturier, multicolore et pourtant discrète (...), la truite est encore reine dans sa façon de nager lorsque, sans appétit ni frayeur elle évolue en eau calme et limpide, sous nos yeux émerveillés. ( ) Lorsque de temps en temps, vous abandonnez le contr6le de votre ligne pour profiter de la magnificence du lieu et de toutes les splendeurs qui vous entourent, vous êtes troublés par la fantasmagorie née du jeu des eaux vives, des rayons, des ombres, des clairs-obscurs... ( ) Le Torrent et les montagnes demeurent, témoins éternels et discrets de toute la vie de la vallée depuis la naissance du Monde. Et ils nous convient à l humilité (Extraits du livre de Monsieur FOCH Avec Dame Truite) 49

49 DAME TRUITE Telle une élégante raffinée elle, avance lentement, sûre d elle, flânant sur les bords dans très peu d eau, comme pour mieux se faire admirer et désirer... Passant de l ombre au soleil, et du soleil à l ombre, elle ralentit jusqu à ne progresser qu imperceptiblement, avant de s immobiliser pour quelques instants ou pour longtemps, au gré de sa fantaisie. Parfois aussi ses déplacements sont fulgurants, quand elle est effrayée - et il faut bien peu de chose pour troubler sa quiétude! - ou lorsqu un vairon imprudent ou distrait passe trop près d elle... Aussi prompts que l éclair ses zigzags sont étonnants de précision et de grâce. Exigeante, comme le sont les gens de qualité, la truite ne s accommode pas d une eau quelconque: il la lui faut limpide et fraîche et courante. Quand elle l a choisi, elle veut son fief bien à elle, et elle n y tolère personne. D ailleurs la fraîcheur et la puissance de l eau sont inhospitalières aux autres espèces de poissons, du moins dans le cours supérieur de la rivière. La truite se complaît dans les gorges sauvages, d accès difficile, sinon périlleux. Elle y est davantage à l abri des intrus... Il faut être jeune et ardent, pour aller l y courtiser. Quelle agréable partenaire elle est, Dame Truite! Si elle n avait pour elle que sa beauté et sa réputation incontestée de poisson le plus savoureux qui soit, quand il est accommodé dignement, comme il se doit, elle compterait certes des adorateurs, mais moins nombreux et surtout moins passionnés... Mieux encore que belle et bonne", la truite est intelligente Vous allez sourire, ou rire. Mon affirmation vous paraîtra moins amusante, moins risible un jour prochain, au bord de l eau... Elle est, aussi fantasque, capricieuse : un attrait de plus à mes yeux. Un autre de ses charmes est la personnalité de chaque sujet, de chaque truite. MERCI, DAME TRUITE! Dès mon jeune âge vous m avez séduit, charmes multiples de la pêche à la truite! Puis vous m avez conquis... Vous avez décidé du choix de ma profession ; vous m avez rendu fidèle à mon beau Comminges natal, à nos incomparables Pyrénées et à leurs gaves d émeraude... Enfin, vous avez enchanté ma modeste vie de montagnard! Merci, ô Dame Truite, pour tant de joies! 50

50 TRUITE QUI CHASSE GARDE SA PLACE Un aphorisme bien connu affirme le contraire quand il s'agit des humains, mais nous considérons celui-ci comme parfaitement valable. Qui n'a vu ce pêcheur immobile au bord de la rivière, fixant la surface avec une attention soutenue! Que regarde-t-il donc? Pourquoi sa canne est-elle piquée dans le sol, près de lui ou posée contre un arbre? Pourquoi ne s en sert-il pas? C est un observateur averti qui veut acquérir une certitude : savoir si la truite qui a moucheronné sur l autre rive va continuer. Si oui, elle est en chasse, donc bonne à "essayer ; si les ronds ne se renouvellent pas, notre pêcheur va en déduire que c'était un poisson voyageur qui, au cours de sa promenade, a gobé un insecte tombé à l'eau telles une sauterelle, une mouche d aulne, et que ce n est qu un pur hasard qui les a fait se rencontrer. La truite à l affût va rester dans le coin bien longtemps, jusqu'à ce qu une autre plus grosse l en ait chassé, ou qu une crue ait modifié le régime du cours d'eau. Elle a élu ce domicile parce qu il est favorable : un courant lui apporte sa nourriture, les insectes entraînés par l eau passent toujours là, les cachettes sont toutes proches où elle fuira en cas d alerte ou viendra prendre son repos. Et si elle est en position de chasse, toutes les deux on trois minutes, elle va monter cueillir l éphémère qui passera pendant I'éclosion; cet intervalle de temps, tout théorique, variera selon l intensité de l'éclosion et ne peut-être aussi qu hypothétique. Par contre, le gobage peut-être unique, comme je le disais tout à l heure et attaquer une telle truite est bien aléatoire : elle n est probablement déjà plus là, Les pêcheurs de truites connaissent, certes les fantaisies de leurs adversaires; ils savent qu'à certains moments de la journée la truite part en balade, dans un carrousel nommé ronde des truites", en un jargon halieutique fort pertinent, d une régularité de manège. Elle décrit de grands cercles concentriques toujours dans le même sens et se désintéresse presque totalement de ce qui se passe au-dessus d elle, sauf de rares exceptions. Si elles sont plusieurs dans le circuit, la grosse est toujours devant, ses consœurs plus jeunes n aimant sans doute pas sentir derrière elles une présence peu sûre : un coup de gueule est vite donné et,... dame! :la matrone peut avoir des lubies, Lui (leur) présenter une mouche dans ces conditions est jouer avec le hasard, ce qui ne veut pas dire que se sera un insuccès certain. Mais, soudain, deux ou trois éphémères descendent le courant, ailes dressées, minuscules voiliers fragiles, qui vibrent au vent. La (les) truite a cessé son manège et face au courant rejoint son poste tout proche : l éclosion a commencé, la chasse aussi. Et les gobages se succèdent, d abord rares, plus pressés, et le pêcheur a préparé sa canne. Quelques faux lancés pour trouver la longueur de la soie à déployer, et la mouche tombe entre deux éphémères à droite ou à gauche de la tête du poisson : un déplacement latéral et, hop! L artificielle est saisie en douceur, rapidement accrochée d un ferrage léger. La bagarre est déclenchée. Lorsque deux, même trois truites, chassent l une derrière l autre, il convient d attaquer celle qui est en aval, puis la deuxième, et enfin la première, afin que les ébats de la capture d amont n effraient pas celle qui est en-dessous. Ne croyez pas que ce soit un cas exceptionnel, certaines rivières ayant des postes privilégiés; mais encore faut-il que les lancers soient précis. Dès que vous voyez un rond sur l eau, arrêtez-vous longuement même, ce n est pas du temps perdu, à plus forte raison si vous ne pêchez pas. Vous tirerez des conclusions sûres de vos observations et, après un succès retentissant, vous aurez le plaisir d entendre : «Mais où avez-vous appris tout ça?» Un passionné de la pêche 51

51 52

52 NOTRE VILLAGE 53

53 54

54 I LA MAIRIE 55

55 NOS MAIRES DEPUIS septembre 24 janvier 1er novembre 12 mars 18 mars 31 décembre octobre décembre et 17 septembre 1er septembre juillet août er octobre 1865 octobre er mars janvier mai mai mai juillet mai mai mai mai mai Cathérinot Jean Saint-Martory Thomas Rumèbe Jean Saint-Martory Jean Rumèbe Jean Couret (1er conseil municipal élu 11 juin 1837) Oscar Mouroux Foch Jean-Baptiste nommé par le préfet Laffont Jean-Paul Blanchard Blanchard 1er maire élu par le conseil municipal Couret Jean-Pierre Laffont Bertrand "Carrérot" Laffont Bertrand (1er tour) Cassaigne Bertrand (1er tour) - Salles Bertrand (élu maire au 3è tour étant le plus âgé des conseillers) Duboux Henri 10 décembre mai mai mai 1935 Saint-Martory Auguste (élu maire au 3è tour, étant le plus âgé des candidats) août octobre mai mars mars mars novembre mars Lassere Jean - Cassagne Jacques Dupuy Georgette Rimailho André

56 LA POPULATION A SOUEICH de 1790 à nos jours Mon désir d établir l Arbre Généalogique de ma famille m a conduite à feuilleter, depuis que j ai pris ma retraite, les registres d Etat Civil de notre commune. Comme moi sans doute, jeune et moins jeunes, tout en restant à l écoute du monde présent, vous êtes attirés par le passé de notre cher village. Nous ressentons le besoin de remettre nos pas dans ceux de nos grands-parents, sans pour cela, souscrire à une mode dérisoire. La nostalgie de notre enracinement nous submerge désormais. Mais, j en conviens, il faut avoir des loisirs pour compulser les archives communales! Et pourtant, vous ne sauriez vous imaginer combien ces recherches sont distrayantes et enrichissantes! Elles vous permettent de réapprendre l histoire en remontant son cours, elles vous donnent l occasion de vérifier, sans vous en rendre compte, les lois de l hérédité. Il y a des tendances qui se retrouvent, à chaque génération, des goûts, des modes de vie, des dispositions ou des prédispositions dans telle ou telle famille qui peuvent expliquer, avec l influence du milieu, l évolution de la vie de notre village. Je n ai pas la prétention de faire œuvre de généalogiste, ni d historiographe. Néanmoins je vous livre modestement le résultat de mes recherches, consultations et découvertes. Je me contenterai, dans ce premier chapitre, de vous entretenir : - sur l évolution démographique de notre village, - sur l espérance de vie de ses habitants de 1790 à nos jours. Evolution de la population à Soueich 1790 : 993 habitants 1831 : : : : : : : : : : : 650 habitants 1906 : : : : : : : : : : : 483 On remarque donc une expansion démographique durant la première moitié du XIXème siècle, le déclin a commencé sous le Second Empire, à partir de Depuis cette date, la diminution du nombre d habitants a été régulière 57

57 A) pendant le première moitié du XIXème siècle, on relève sur les registres d état civil : a) beaucoup de familles nombreuses : 4 enfants au minimum par ménage et jusqu à 6 ou 10. b) mariages entre jeunes du village (peu de personnes venues d ailleurs). Les jeunes couples habitent le village et vivent même au sein de la famille initiale. c) La population est essentiellement agricole : les paysans ( gens du pays) vivent sur leurs terres, modestement certes, mais ils se contentent d une vie simple et frugale. De même les artisans : charrons, forgerons, charpentiers, tisserands, tailleurs d habits, sabotiers, barbiers, meuniers B) Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, le déclin s amorce : a) moins de familles nombreuses : 2 à 3 enfants par famille. Quelques familles de enfants, b) quelques mariages à l extérieur, notamment dans les villages voisins. c) Le mode de vie a changé, bien que la population reste éminemment agricole, on sent «l appel des villes», et, de nos jours, ces départs deviennent hélas! une nécessité. Les progrès des sciences et des techniques ont amené le développement de l industrie et des moyens de transports. De ce fait, bon nombre de Soueichois se sont expatriés (patrie = ici village). De même le développement de l instruction a permis d accéder à des emplois divers dans les cités urbaines, on assiste, comme vous pouvez le constater, à un exode rural qui s accroît d année en année. Certes, c est une constatation générale dans toute la France. Mais, ce déclin de la population de notre cher village nous touche profondément et, avec moi, vous voulez que «SOUEICH VIVE», n est-ce pas? Melle Marie-Thérèse FOCH 58

58 II L'ECOLE 59

59 60 Salle de classe 1881

60 LISTE DES INSTITUTEURS Classe des filles, puis à partir de 1939 classe des petits (SE, CP, CE1) MeI1e VIGNAUX Rose ( ) Première institutrice de la classe des filles à Soueich. Melle FOCH Marie ( ) Après 29 ans d exercice à Boulogne est revenue dans son village natal. Elle a été secondée à partir de 1860 par sa sœur, Melle Foch Jeanne. Leur classe était au premier étage de l actuelle maison de Melle Foch Marie-Thérèse. MeI1e FLORANNE Julie ( ). D abord institutrice libre, elle fut nommée directrice de la classe enfantine. Melle DUCHEIN ( ) Melle SOUMASTRE Mme DENCAUSSE Mme FOCH JEAN (née SUBERCAZE) Mme LAJOUS Anna (née LECUSSAN) ( ) Mme FOCH Jules (née ROUZES) ( ) Mme LERE Urbain (née NARTIIOS Maria) ( ) Melle TOUZET Maria ( ) Mme LAJOUS Raymond (née NARTHUS) Mmc BOUCHE ( ) ( ) Mme DUFOUR Jules (née CASTEX Lucie) ( ) Mme LHUSSA (née Berthaud Lea) ( ) Melle ROUCH Berthe ( ) Melle FOCH Marie-Thérèse ( ) Mme DORCHAIN Claudette ( ) Mr BAUS Elie ( ) 61

61 LISTE DES INSTITUTEURS Mr CASSAGNE Jean ans Mr CASSAGNE Dominique nommé instituteur communal en 1836 Mr FOCH Jean-Bertrand instituteur libre Mr BORDES Mr MERON Mr ESTOUP Mr CASSAGNE Placide Mr LECUSSAN Bernard auteur de la monographie de 1886 Mr LAJOUS Raymond Mr FOCH Léon Mme BARES Odette Mr GASTON Robert Melle PRADERE Danièle Mme ADOUE Maryse Mr DEDIEU Bernard Mme STOLFO Angèle Mr DORCHAIN Christian Mme PRADERE Mireille Mme PEREMIQUEL Annick Mme BOISSE Françoise Melle KIEFER Lydia ( cycle 3 ) 34 ans Melle PARMENTELOT Véronique ( cycle 2 ) M. BRUZY Valérie 1993 M. LAPAIX M.Claude M THIGOULET Marilyne M. LUCAS Vincent 2001 L historique détaillé de l école à Soueich a été réalisé par les élèves, et le contenu se trouve dans la monographie de Soueich II Année scolaire

62 63

63 64

64 65

65 66

66 67

67 68

68 69

69 Monographie écrite par Mr Bernard LECUSSAN 70

70 Extrait d un compte-rendu de la SOCIETE AMICALE COOPERATIVE de l école de filles de Soueich 1931 Une coopérative scolaire, «L Amicale Coopérative» fonctionne à l école de filles de Soueich. Toutes les élèves sont membres actifs de l association. Mesdames Lajous et Lère, institutrices, en sont membres honoraires. Cotisations mensuelles des membres actifs.. Cotisations annuelles des membres honoraires. 0,25 F 5,00 F Les statuts ont été examinés et adoptés par tous les membres en Le bureau se compose de 4 membres : Présidente : Vice-Présidente : Secrétaire : Trésorière : Isaure Cazes, Carmen Farre, Léontine Cassagne, Jeanne Bouigue, 12 ans 11 ans 12 ans 12 ans. Le bureau est nommé par les sociétaires et parmi les sociétaires. Il se réunit 2 fois ou 3 fois par an. Les dates ne sont pas fixées d avance. La coopérative scolaire fait aimer l école. Les petites coopératrices sont justement fières des améliorations ou embellissements qu elles apportent. Achats divers jusqu en 1935 : Papier à lettre pour la fête des mères : Un lavabo Une fontaine Un porte savon Corbeille à papier Un soufflet Une pelle Des pincettes Balance Roberval Balai de foyer 1,25 F 48,00 F 3,00 F 10,50 F 7,50 F 6,50 F 4,25 F 50,00 F 2,00 F De plus, la Coopérative est une école de solidarité entre les élèves et un lien entre les générations qui se succèdent sur les mêmes bancs. Par elle, les enfants s habituent à user sagement de la liberté qu on leur laisse et à se gouverner elles-mêmes. En résumé, la Coopérative donne des résultats matériels très appréciables et aussi, ne l oublions pas, des résultats éducatifs de premier ordre. 71

71 Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle (Proverbe africain) Lamartine au téléphone Fin mai 1990, après la profanation du cimetière de Carpentras. Coup de fil d'alice Vaqué qui vient de faire installer le téléphone, bien qu' "étant allergique aux nouvelles techniques" comme elle dit. Alice est une amie d'enfance de ma mère Andrée Lazès, comparse sur le même banc de la communale, quatre vingt trois ans chacune cette année-là. "Ici Soueich. Alice Vaqué!" On aurait dit un grand personnage téléphonant de NewYork. Dans la pièce, le haut parleur de l'appareil téléphonique étant mis, je ne perdais pas une miette de la communication. Cette dernière ne prêtait pas à rire. La sensibilité des deux amies d'enfance, aujourd'hui bien âgées, me remua le cœur. «Ecoute Andrée, après ces évènements entendus à la radio (encore une entorse de sa part concernant " l'allergie aux nouvelles techniques " pensai-je),. je vais te réciter le poème que nous avions appris ensemble, dans la classe de Madame Lère, je suis sûre que tu te rappelleras des deux derniers vers, je les ai perdus et ça me chagrine fort!» Et Alice récita avec son bel accent commingeois, amplifié par le téléphone, qui chantait un peu rocailleux comme les galets du Ger roulés par le torrent. Chacune à l'écouteur, les deux petites femmes âgées étaient bien émouvantes, l'une écoutant comme à l'école, il y a bien longtemps, sa petite camarade qui ne butait sur aucun mot, l'autre depuis le quartier de Trüsse récitant : «Le pauvre colporteur est mort le nuit dernière. Nul ne voulait donner des planches pour sa bière. Le forgeron lui-même a refusé son clou. "C'est un Juif, disait-on, venu d'on se sait d'où. Un ennemi du Dieu que notre terre adore Et, qui, s'il vivait l'outragerait encore! Aux crevasses du roc, traînons-le comme un chien. La croix ne doit pas d'ombre à celui qui la nie Et ce n'est qu'à nos os que la terre est bénie!" Et la femme du juif et ses petits enfants Imploraient vainement la pitié des passants. Et disposant le corps au dégoût populaire Retenait par les pieds le mort dans son suaire. Averti par hasard, j'accourus, j'écoutais la foule du regard, Et rougissant pour eux qu'on ne l'ensevelit Je fis honte aux chrétiens de leur dureté d'âme Et tendis mes deux mains aux enfants, à la femme, "Allez, dis-je, et prenez les planches de mon lit"» 72

72 Il y eut un silence au bout du fil, puis Alice s'excusa comme une mauvaise élève, dont la mémoire avait failli par manque de travail. «Je ne sais que jusque là» Ma mère toute émue poursuivit gentiment et lentement : «Ces deux mots ont suffi pour retourner leur âmes, Et l'on se disputait les enfants et la femme.» «C'est ça, merci, je me souviens maintenant, répondit Alice toute heureuse, tu as une bien meilleure mémoire que la mienne.» Ma mère ne pipa mot tant elle était fière. «C'est de Lamartine ou de Victor Hugo?» questionna Alice du quartier de Trüsse tout proche, et non de New York. Péremptoire ma mère décréta : «Alphonse de Lamartine». Pour donner plus de poids à ses connaissances, elle avait même ajouté le prénom! «Ah, merci encore reprit Alice si je n'avais pas "eu" ces deux derniers vers, je n'en aurais pas dormi de la nuit et je dors si peu ces temps-ci avec toutes ces mauvaises nouvelles» Elle raccrocha. Ainsi sont nos vieilles femmes commingeoises dans nos villages qui dépérissent : écoutant le monde avec une grande mémoire du passé, et leurs jambes un peu fatiguées d'avoir tant marché, utilisant le téléphone pour des recettes de cuisines à améliorer, une maille de tricot de travers : "comment y remédier?", ou pour retrouver les deux derniers vers d'une récitation comme elles disaient lorsqu'elles étaient petites oubliés. Si vous voulez des nouvelles de la poésie évènementielle, ne téléphonez pas à New York mais à Trüsse un quartier du village au , où Alice, si elle a perdu deux vers de Lamartine, se souvient au bon moment de tous les autres. En cette fin de 2001 ne téléphonez plus : les deux petites amies de la classe de Madame Lère ne répondront jamais plus. Jean-Michel LAZES 73

73 «Si tu t'éloignes de ta montagne, elle te rattrapera.» (Proverbe tibétain) Du côté de Cagire «Si tu veux connaître le temps, regarde toujours du côté de Cagire». Ainsi disait ma grand-mère, lorsque j'étais enfant. Cagire, montagne proche, dominant le village, lui servait de référence dans ses prévisions météorologiques. Si son sommet, le matin, était encapuchonné de nuages, le temps dans la vallée serait pluvieux dans la journée. Si Cagire portait de la neige jusqu'à la zone sombre des sapins, il serait froid. Si son sommet nous paraissait éloigné et bien vert, le beau temps chez-nous était là pour longtemps. Si la montagne, par un effet d'optique, semblait se rapprocher, la pluie était tombée abondamment chez-nous. Pour les orages, notre rivière, le Ger, était là, à domicile et nous indiquait ce qui s'était passé là-haut, dans le Cagire : éclairs, tonnerre et chutes abondantes de pluie ou de gros flocons. Jusqu'à ce que j'écrive quelques petites histoires de notre pays, la montagne proche, pour moi, ne fut qu'un indicateur de temps froid, ensoleillé ou pluvieux. La vie m'éloigna du village et pour connaître le temps en d'autres contrées, je n'eus plus de repère. Je supprimai alors la première partie de la phrase que répétait souvent ma grand-mère. Il ne me resta plus dans l'oreille que : «regarde toujours du côté de Cagire!» Avec cette courte phrase, j'ai traversé plus d'un demi-siècle de vie et j'ai compris, depuis peu, qu'elle possédait un deuxième sens. Ayant quelquefois rencontré des gens qui ne regardaient que leurs souliers, parfois aussi des regards fuyants, j'ai appris qu'il ne fallait faire confiance qu'aux yeux qui regardaient droit, ou vers le haut, du côté de Cagire. Ta morale, Grand-mère, était celle d'une femme honnête et franche, sensible et vive, tu l'étais aussi, amoureuse de ta terre et de ton village. Ton conseil impliquait bien autre chose que les couleurs du temps! Ta maison, Caroline, existe heureusement toujours au pied de Cagire, ou plutôt du Cagire, comme nous disons. Lorsque j'ai la chance de m'y retrouver, en ouvrant ses volets de bois, je regarde vers le sommet, et le temps qu'il va faire, et ma conduite de vie. De plus, «regarde toujours du côté de Cagire» m'incita à revenir à la source, là où enfant, j'avais été heureux. Grand-Mère, je te remercie du conseil. Ici, aujourd'hui dans mon village, au pied de la montagne, j'ai retrouvé la fraîcheur des matins, les arcs-en-ciel d'après la pluie et la douceur des soirs. Si de nombreux anciens qui m'ont aidé à grandir ont disparu, je retrouve dans l'allure et dans les yeux de leurs enfants et maintenant déjà, de leurs petits enfants, le souvenir vivant de ceux que j'ai aimés. Mars 1987 Michel LAZES (Ancien élève de l'école de Soueich) 74

74 75

75 III - LE FOYER RURAL Anciennes maisons qui ont été démolies pour construire le Foyer rural Construction du Foyer rural entre1970 et Inauguration en

76 IL ETAIT UNE FOIS. Il était une fois une maison si décriée Que nombreux d entre nous ont discuté Trop petite disaient les uns, Pas assez grande disaient les autres. Ce qu ils oubliaient de dire tous entr autre C'est qu il fallait la faire, Ce qui n'était déjà pas une mince affaire. De jour en jour, la maison s élevait, Les critiques s apaisaient ; Chacun avant qu elle ne fut terminée En passant, l avait visitée. Si bien que lorsqu elle fut finie Personne ne fut surpris. Tout le monde alors l admirait; Tout le monde s enorgueillissait; De posséder cette petite beauté Qui fait aujourd hui notre fierté. Petits et grands, Tous étaient contents, Monsieur le Maire aussi, comme je le comprends... Heureux, il avait gagné son pari Notre maison était finie. Joël SENTENAC Photo communiquée par Pierre Plana Première sortie du groupe Foyer Rural pour la réunion départementale des foyers ruraux de la Haute Garonne (Labastide Beauvoir Juillet 1959) 77

77 NAISSANCE OFFICIELLE DU FOYER RURAL DE SOUEICH Comme le montre la photo copie d'un extrait du journal officiel paru le 17 juin 1958 sous le n 892, la déclaration en fut faite à la sous-préfecture de Saint-Gaudens le 6 juin (encadré en rouge) Journal officiel du 17 juin 1958 n 892 Le foyer rural est agréé par la Fédération des Foyers Ruraux en 1960 sous le numéro Il a reçu l agrément ministériel pour association sportive en date du 22 mai 1981 sous le numéro 31-AS-91, avec comme activités : basket-ball, quilles, sport en milieu rural. 78

78 LE BASKET AU FOYER RURAL Ses débuts remontent à l année 1973, lorsque le Foyer Rural recommença à fonctionner. Ce fut Emile Bonzom (secrétaire de mairie, déjà à la retraite à cette époque) qui, grâce à notre député-maire Jean Lassère, nous fit aménager un terrain dans la cour de l école, place du village. Beaucoup contribuèrent, et en particulier la famille Anglade qui se chargea de mettre en place les panneaux, fixés directement sur le tronc des platanes (fait unique sur un terrain de basket). Une Soueichoise, professeur d éducation physique, Annie-Andrée Fontas, fit les entraînements dès le début, puis ce fut la Fédération des Foyers Ruraux du Comminges, avec son secrétaire, Mr Lavergne, qui mit à notre disposition Mme Touboul et Mr Martinez, qui venaient du Toulousain pour nous conseiller. Ainsi se mit en place la section basket avec Jacques Viala (directeur et souvent arbitre), Elie Blanco (sous-directeur, transports), Mr et Mme Garcia (PTT, qui recevaient les appels téléphoniques), Octave Sentenac (transports), Mr Sajous (président du F.R., maillots), Léon Cyrus (responsables des douches). Après plusieurs matches amicaux, brillamment disputés, le foyer rural engagea une équipe dans de modestes compétitions, et peu à peu les efforts furent récompensés. En septembre 1974, sous le présidence de Jean Rozès (quelquefois arbitre), un stage d animateurs basket organisé au C.R.E.P.S. ( château Lespinet à Toulouse) par Mr Lavergne (conseiller technique régional), aidé de Georges Touboul et Paul Solomiac, accueillit Claudette Dorchain, Claudine Laffont et Paulette Rozès, Janine Boya (folklore). Il fut complété par un stage qui eut lieu à Soueich du 1er au 4 avril 1975, réunissant 21 jeunes de 15 à 18 ans venus des Foyers Ruraux, et 25 mini-basketteurs de Milhas et de Soueich les épreuves du Panier d Or... la neige au début et à la fin du stage sont autant de souvenirs. Tout ceci se déroula dans une très bonne ambiance, et fut suivi d une distribution d écussons.. Résultats du Panier d Or Ecusson vermeil : Maryse Cyrus, Christian Gramont, Dominique Labat, Isabelle Malgras, Jean-Louis Vidal. Ecusson argent : Pascal Allemane, Gisèle Brunet, Paulette Brunet, Philippe Dorchain, Nathalie Jacques, Corinne Rozès Ecusson bronze : Lydie Domench, Lucie Dufour, Gilles Junqua, Michel Junqua, Thierry Junqua, Jean-Philippe Laffont, Sylvie Rozès, Anne Sajous, Martine Touret, Isabelle? Notre jeune arbitre Francis Rozès laissa un bien bon souvenir. Durant toute cette saison , Camille Charles (Saint-Gaudens) et Paul Solomiac (Saint-Jory) furent chargés des entraînements. Trois équipes furent engagées en championnat F.F.B.B. secteur Comminges, en Foyers Ruraux, en C.A.P.S. et U.S.E.P. face à Boulogne, Cierp, Mazères, Milhas, Mondavezan, Rieux, Saint-Gaudens, et nous avons disputé plusieurs tournois. Nos cadettes-juniors Dominique Boué, Martine Brunet, Noëlle Dufour, A.Marie Junqua (Milhas), Patricia Rodriguez (Izaut), Paulette Rozès, Paulette Brunet (benjamine!), furent 3èmes au championnat F.F.B.B. derrière Cierp et Saint-Gaudens, mais remportèrent la coupe d Aurignac devant Boulogne et Rieux. Nos benjamins(es) Jean-Pierre Abadie, Pascal Allemane, Paulette Brunet, Maryse Cyrus, Lydie Domench, Philippe Dorchain, Christian Gramont, Corinne Rozès, Jean-Louis Vidal furent champions du district du Comminges devant Saint-Gaudens, Cierp et Mondavezan. Nos poussines furent aussi en tête devant Laffite-Vigordane et Milhas. 79

79 Pendant la saison , toujours sous la direction de Jacques Viala, entouré des mêmes bénévoles, Christian Dorchain étant arbitre départemental stagiaire, nos juniors furent secondes en district du Comminges, alors que nos benjamins(es) étaient premiers de leur poule. Beaux succès! Pour la saison , Jacques Viala travaillant à l extérieur, Claudette Dorchain eut la responsabilité d organiser deux équipes, avec toujours le même encadrement et assistée par Adèle Dufour, Clotilde Cyrus (téléphone), Mme Gramont et Léon Cyrus. Les seniors (nos joueuses grandissaient en âge et en sagesse?) en district du Comminges furent classées 3èmes face à Cierp, Pointis de Rivière, Rieux, Aurignac, Boulogne, Mondavezan, Montréjeau. - avec : Paulette Rozès (capitaine), Mauricette Clermont (Saint-Gaudens), Dominique Boué, Martine Brunet, Marie-Line Cyrus, Françoise Junqua (Milhas), Colette Navarre (Saint-Gaudens), Patricia Rodriguez (Izaut). Les minimes - avec : Corine Rozès (capitaine), Lydie Domench, Dominique Labat, Muriel Mora (Encausse), Patricia Rodriguez (Izaut), avec quelques benjamines : Gisèle Brunet, Lucie Dufour, Isabelle Layle (Milhas), Martine Tourret (Milhas), Anne Sajous. Saison : une équipe senior fut formée, toujours entraînée par Charles Camille, avec les Soueichoises de la première heure (et quelques nouvelles venues) : Paulette Rozès (capitaine), Dominique Boué, Martine Brunet, Marie-Line, Françoise Junqua, Marie-Josée Louis, Chantal Martinez,, Colette Navarre, Véronique Richard, Patricia et Josette Rodriguez, et Lydie Domench, notre plus jeune. Elle fut engagée en district du Comminges contre les mêmes équipes que l année précédente, fut 2ème du district et arriva en ¼ de finale du département où elle perdit contre SaintOrens 22 à 36 Cette saison-là, nous avions placé 344 paniers contre 305 pour Pointis et 277 pour Cierp et «récolté» deux entorses (Patricia et Marie-Josée) En mini-basket, 2 équipes mixtes participèrent à des rencontres inter-foyers contre Mane, toujours dans une bonne ambiance amicale, mais les âges étaient très disparates et les effectifs se réduisaient. Equipe benjamins : Dominique Brousse, Gisèle Brunet, Philippe Dorchain, Lucie Dufour, Jean-Philippe Laffont, Martine Touret (Milhas). Equipe poussins : Alain Bordes, Marc Dufour, Didier Gaillard, Gilles Junqua (Milhas), Jérôme Rives, Sylvie Rozès + 2 enfants de Labroquère. Saison : 2 équipes seniors furent engagées en district du Comminges, formées par tirage au sort : Equipe 1 : Marie-Rose Barès, Martine Brunet, Paulette Brunet, Maryse Coste, Dominique Labat, Claudine Laffont, Chantal Martinez, Marie-Josée Rodriguez, Patricia Rodriguez. Equipe 2 : Dominique Boué, Muriel Fontas, Françoise Junqua, Maryse Junqua, MarieJosée Louis, Corinne Rozès, Evelyne Rozès, Paulette Rozès. L équipe 1 eut de meilleurs résultats, mais les rangs s éclaircissaient lors des matches successifs. Chantal Martinez devint arbitre, ce qui aida bien le club. Saison : une seule équipe avec les plus vaillantes, et toujours avec notre fidèle «Charly». Plus besoin de chauffeurs, nos basketteuses étaient «motorisées». Une salle d entraînement couverte nous fut prêtée par la mairie de Saint-gaudens, mais nos joueuses, travaillant à l extérieur, étaient trop dispersées, et donc, les résultats furent moins bons. Les équipes adverses étaient les mêmes le 18 février un match mémorable fut gagné à Mondavezan (32-31), mais l ambiance fut si chaude que notre équipe reçut un blâme bien 80

80 que l arbitre adverse fût des plus «chauvins». A cette époque Cierp fut championne du Comminges. Depuis, nos filles n enchantèrent plus notre terrain de basket mais les souvenirs restent dans nos cœurs, et les coupes gagnées attestent encore de leurs nombreux succès. Equipe des Poussins Equipe des Benjamins Cadettes-Juniors L INFORMATIQUE AU FOYER RURAL Dans les années , sous l impulsion du Ministère de l Agriculture et de Rose-Marie Soulé, animatrice départementale des Foyers Ruraux, un projet prometteur pour le tourisme en Comminges fut créé sous le nom de «CAMILLE». Les foyers ruraux d Aurignac, Benque, Estancarbon, Estenos, Lodes, Mane, Saint Bertrand de Comminges et Soueich y participèrent activement A Soueich, de nombreuses heures nocturnes furent passées devant l ordinateur par Christian Dorchain, secondé par quelques passionnées qui s initièrent : Elisabeth Biais, Maryse Cyrus, Véronique Richard. Ce projet fut inauguré par le sous-péfet le 22 juin 1987 à Saint-Gaudens. 81

81 LES QUILLES De bonnes équipes 82

82 ACTIVITES TRADITIONNELLES du Foyer Rural Nous avons organisé un voyage presque chaque année depuis 1983 : 1983 la Côte d Azur 1984 Paris 1985 la Bretagne 1986 l Alsace 1988 l Auvergne 1989 les Charentes et la Dordogne 1990 les Alpes 1991 la Normandie 1992 la Côte d Azur 1993 Paris 1994 la Corse 1995 la Bretagne sud 1996 les Cévennes 1997 l Espagne et le Portugal 1998 la Tunisie 1999 la Grèce 2000 le Maroc 2001 la Sicile 2002 l Andalousie Les dames de Soueich au jardin exotique de Monaco Le groupe aux Antiques Saint Rémy de Provence Depuis 1990, se déroule le repas campagnard sur l aire de Daüsse, au début juillet, et plus récemment, au mois de février, la fête du cochon avec repas traditionnel : padenach, carbonnades, boudin et beaucoup d autres bonnes choses à déguster. Selon les années et les occasions, le foyer organise d autres manifestations, avec toujours la volonté de maintenir la vie associative dans le village. 83

83 IV L' EGLISE 84

84 EGLISE SAINTE-EULALIE XV siècle Actuellement ne subsiste de l édifice construit au xv ème siècle qu un pan de mur en brique qui porte une fresque de la Passion fort endommagée (côté sud), à côté de la porte d entrée. Le cimetière jouxtait l église (façade méridionale). XVII siècle Luc Monserié (vicaire à Soueich) victime de son dévouement durant la peste de 1654 a été inhumé devant l autel Notre Dame, à côté de Mademoiselle de Saint Jean. En 1650 Soueich était desservi par un curé et un vicaire, et avait pour annexes Lespiteau et Couret où résidait un vicaire en chaque village. XVIII siècle - Le chœur est agrandi, quatre colonnes à chapiteau en stuc supportent un entablement imposant, où quatre anges aux gestes gracieux semblent exécuter une danse, un arc puissant encadre une fenêtre rectangulaire. - La niche centrale abrite la statue de Sainte-Eulalie (patronne de la paroisse) - Saint-Pierre à gauche et Saint-Paul à droite, au-dessus des deux portes de la sacristie, l un et l autre sculptés dans un tronc d arbre, surmontés par deux motifs également taillés dans le bois, assurent un équilibre harmonieux à cet ensemble. Chapelle de la Vierge. Belle statue de Marie tenant Jésus sur le bras gauche. Chapelle de Saint-Blaise avec rétable et statue en bois doré. Statue de Sainte-Germaine en bois doré. Le toit est refait ; la charpente est apparente, telle que nous la voyons aujourd hui. Une porte «renaissance» d une provenance incertaine, est placée dans le mur méridional. En 1786, Soueich faisait partie de l archiprêtré d Izaut de l Hôtel, diocèse de SaintBertrand. La paroisse comptait 250 feux pour 995 habitants Curé J.J. Debeaux Vicaire Foch Vicaire à Couret : Servat à Lespiteau : Mothe. 85

85 XIX siècle 1853 Nouvel agrandissement de l édifice par la démolition du clocher mural et la suppression du chemin qui longeait le Ger, où prend assise le clocher pyramidal qui abrite quatre cloches. La charpente est cachée par une voûte en plâtre. Les quatre évangélistes sont peints sur la partie couvrant le choeur Acquisition d une horloge Translation du cimetière XX siècle 1929 Monument aux morts et peinture 1955 Les prie-dieu sont remplacés par les chaises reliées Remplacement du plancher par un dallage Peinture uniforme sur les murs Corniche défectueuse Découverte de la charpente Réaménagement de la toiture Installation électrique nouvelle. 86

86 87

87 QUELQUES RENSEIGNEMENTS AUTHENTIQUES SUR LA PAROISSE. En 1650 La paroisse de Soueich (Sueix ou Sueich) avait 2 annexes : Couret Lespiteau : L Hôpital des Ormeaux Un curé desservant assisté d un vicaire, dans chaque annexe. I - Pendant l Ancien Régime dans les archives paroissiales on relève : En 1782 : Paroisse de Soueich et de ses annexes : Couret et Lespiteau En 1786 on note : Soueich faisait partie du diocèse du Comminges rattaché à l Archevêché d Auch, et de l Archiprêtré d Izaut de l Hôtel. Il comptait 250 feux pour 995 paroissiens Curé : J.J. Dabeaux Vicaire : Foch Annexes : Couret Vicaire : Sarrat Lespiteau Vicaire : Mothe Pas d archives de la Révolution jusqu en II - Après la Révolution En 1836 : En 1896 : 1046 paroissiens + ceux des deux annexes 650 paroissiens + ceux des deux annexes III - Au XX ème siècle En 1911 : En 1975 : 644 paroissiens (plus d annexes, depuis?) 483 paroissiens Derniers curés de la Paroisse de Soueich : de 1919 à 1943 : Fis Célestin de 1943 à 1965 : Rivolles Romain (Curé de Pointis Inard ; assure le service) à partir de 1965 : Le Borgne Jean (Curé d Encausse) 88

88 CLOCHER ET AGRANDISSEMENT DE L EGLISE Copies de délibérations du Conseil Municipal (Archives municipales) L an mil huit cent cinquante trois et le vingt du mois de novembre, le conseil municipal réuni extraordinairement Monsieur le Maire a présenté au conseil municipal que le clocher mural est sur le point de crouler, attendu que plusieurs pièces se sont détachées et que la toiture de l église s est éloignée, du mur qui soutient le clocher, de 20 cm. Le conseil a exposé : - Considérant que le clocher menace ruine et qu il faut prendre des mesures promptes et efficaces pour le refaire et pour agrandir l église qui se trouve trop petite pour contenir la population - Considérant que la commune a épuisé toutes les ressources pour la construction de la Maison d Ecole et qu elle ne peut subvenir à cette dépense urgente qu en obtenant un secours et en demandant l autorisation de vendre 10 ha de bois communal, délibère que la commune de Soueich soit autorisée à vendre une coupe de 10 ha dans la forêt de Bois Vert pour que le produit soit affecté à la construction du clocher et à l agrandissement de l église. Ainsi a été délibéré les jour, mois et an que dessus. L an mil huit cent cinquante cinq et le quinze du mois de mai, le Conseil Municipal Monsieur le Maire expose au conseil municipal que : Monsieur Castex, architecte à Saint Gaudens, nous a dressé un plan et devis pour la construction du clocher et l agrandissement de l église dont l ancien clocher mural est sur le point de tomber délibère qu il approuve le devis et affecte la somme de 4000 francs et 1200 francs de transport de matériaux pour cette construction, et demande à Monsieur le Préfet que soit accordé un secours, soit du département, soit de l état, de la somme de 2600 francs à la commune de Soueich Ainsi délibéré les jour, mois et an que dessus L an mil huit cent soixante sept et le dix du mois de février, le Conseil municipal -Considérant que la commune se trouve sans horloge et qu elle ne saurait rester dans cet état -Considérant aussi que le cimetière attenant à l église se trouve dans un état de dégradation et dans une situation peu convenable. En avis à l unanimité de demander à l administration, la coupe de bois du Col de Soueich indépendant du régime forestier et que le produit de cette vente soit affecté à l acquisition d une horloge et au déplacement du cimetière Ainsi délibéré les jour, mois et an que dessus. Monsieur le Président expose que le conseil de Fabrique1 n ayant pas de ressource, demande à la commune le bois nécessaire pour la charpente du clocher ou de la flèche et invite le conseil de délibérer s il y a lieu d accorder ce secours. 1) Le Conseil de Fabrique est le conseil paroissial, groupe de trois ou quatre hommes chargés de gérer les fonds de la paroisse avec le desservant du village. 89

89 Le Conseil -Considérant que la restauration du clocher est d un intérêt communal et que la Fabrique a épuisé ses ressources, est d avis qu il y a lieu de demander l autorisation de fournir à la Fabrique du bois en chêne ou en châtaignier à puiser dans les bois communaux, nécessaire pour la charpente de la flèche du clocher, les débris au bénéfice de la Commune. Ainsi délibéré les jour, mois et an que dessus. Appelé à demander son avis sur les moyens de continuer les travaux de l église, le conseil municipal vu l urgence des travaux, vu le décompte dressé par l architecte et transmis par le Sous-Préfet, -Considérant que la Fabrique a épuisé tous ses fonds -Considérant que la caisse municipale ne peut lui venir en aide que par l offre déjà faite, a accepté le bois nécessaire pour la flèche du clocher et le plancher. délibère que la Fabrique doit adresser au département et au gouvernement une demande de secours qu il appuiera de tout son pouvoir. Ainsi délibéré les jour, mois et an que dessus. Extrait d une délibération du conseil municipal 90

90 Sur la place (actuellement cour de l école), existait une chapelle (Notre-Dame de la Pitié) en ruine qui fut démolie. Délibération du conseil municipal de Soueich, en date du 15 mars Sa croix, déplacée en 1970, actuellement dans le jardin de l église, en est un souvenir. La construction d une nouvelle chapelle était prévue à Saint-Jammes. Le projet n a jamais été réalisé, la translation du cimetière étant plus pressante. Délibération du conseil municipal en date du 23 octobre Bénédiction du cimetière du Bout de la Côte 6 juillet

91 LES CLOCHES DE SOUEICH EN COMMINGES Au cours de son prône à la grand-messe du 3 novembre 1908, le desservant de la paroisse de Soueich, Monsieur l abbé Esquerre, lançait d une voix ferme du haut de la chaire à ses ouailles : «Mes chers paroissiens, la refonte de nos cloches va donc avoir lieu, et pendant que s accomplira ce travail, nous ne les entendrons plus marquer l heure ou nous appeler à l église. Notre gare n a ni cloche, encore moins de carillon pour annoncer l arrivée ou le départ des trains». Et il ajoutait comme pour s excuser : «L opération, qui peut faire traîner en longueur la fonte des cloches, est le séchage des moules où sera coulé ensuite le bronze en fusion Priez, priez pour que le soleil chauffe au maximum». «En tous cas, poursuivait-il, en échange des cloches fêlées que nous avons adressées au fondeur, il nous en rendra trois autres toutes neuves dont la plus grosse donnera la note «sol» et pèsera 500 kilos». A titre de comparaison nous donnerons quelques poids de cloches : celle dite la «savoyarde», offerte par le diocèse de Chambéry à la basilique du Vœu national à Paris plus connue sous le nom de Notre Dame de Montmartre ou Sacré Cœur pèse kilos. Elle est presque une plume si on la compare à celle du clocher de Saint-Yvan de Moscou, dont le poids est de kilos. La longue attente Depuis deux mois que le fondeur a enlevé les cloches fêlées, chacun semble devenir de plus en plus impatient de voir arriver les nouvelles. On s en prend à Monsieur le Curé : «Moussu Curé, quoan tournon éras campanos?». Et le brave curé de répondre : «Nou sabi!». En attendant que les nouvelles cloches arrivent, recueillons quelques renseignements sur les trois anciennes : la plus petite fut fondue en 1826 par les frères Dubois, fondeurs à Alan, elle donnait la note «sol» et pesait 52 kilos. Avec le nom du fondeur, elle portait l inscription latine suivante : «Sit nomen Domini benedictum». La seconde portait la date de Le nom du fondeur ne s y trouvait pas inscrit, mais on trouvait celui du parrain, Etienne Blanchard, maire de Soueich, et celui de la marraine Jeanne-Marie Laffont, de Soueich ; elle pesait (la cloche), 368 kilos. L autre enfin avait un son clair et puissant, elle faisait entendre la note «fa» et pesait 370 kilos, et portait la date de 1857 ; outre le nom du fondeur on y trouvait aussi le nom de M. M. Hugues Barateau, curé de Soueich, et Oscar Mouroux, Maire. Il restait au clocher une quatrième cloche, qui servait à donner les heures. Elle avait été offerte en 1871, par Mr Tapie, ancien curé de Galié et originaire de Soueich, et par sa sœur Rose, pour être placée à la chapelle Notre-Dame de Pitié, qui s élevait, au dix neuvième siècle, en face de l ancienne maison d école. Cette chapelle fut démolie sous le vicariat de l abbé Laurens, sans doute pour dégager la place publique et voilà que Monsieur Vinel, fondeur à Toulouse, chargé de la refonte des cloches, annonce à Monsieur le Curé et à Monsieur le Maire que les nouvelles cloches pourront être livrées au cours de la première quinzaine de mars «Moussu curé quouan tournon éras campanos?». Et le brave curé de répondre : «léou!». Par anticipation rappelons les rites en usage pour le baptême des cloches. Le pouvoir de faire cette bénédiction est réservé à l évêque, mais ordinairement il délègue un prêtre pour cette fonction. Pour la bénédiction, la cloche doit être suspendue de telle manière que le prêtre délégué puisse commodément en approcher et la toucher à l intérieur et à l extérieur. Le premier rite, c est une ablution intérieure avec l eau spécialement bénie par l évêque. Après cela, on fait diverses onctions avec l huile des infirmes et le saint chrême. De longues prières accompagnent ces différentes cérémonies. Enfin, le célébrant encense longuement la cloche qu il vient de bénir et fait un dernier signe de croix avant de se retirer. 92

92 Cependant, durant la cérémonie de la bénédiction, la cloche a reçu un nom tout comme l enfant à son baptême : l honneur d imposer ce nom revient au parrain et à la marraine, c est encore à eux qu il appartient, à la fin de la cérémonie, de faire entendre le premier son de cloche. Un baptême de poids Et voilà les cloches installées côte à côte pour être baptisées en l église de Soueich. Il faut croire que ces nouvelles cloches avaient un attrait particulier, puisqu elles attirèrent dans le village, le jour de leur baptême, une foule immense. On estime à plus de mille personnes, qui de la ville d Aspet, qui des villages environnants vinrent se joindre aux habitants de Soueich pour cette belle cérémonie. On distribua à cette occasion, force dragées(un ami de toujours, très jeune à l époque, enfant de Soueich, nous assure que pour sa part, il en «récolta» deux pleines poches de son pantalon). Ce jour-là, la gracieuse église de Soueich avait revêtu la parure des grandes solennités. Dans le sanctuaire magnifiquement enguirlandé, les trois «ressuscitées» trônaient dans la joie de leur nouvelle naissance. Autour d elles une douzaine de prêtres escortaient le célébrant ; au premier rang étaient les parrains et les marraines. Rappelons leurs noms : Première cloche : parrain, Monsieur Burgalat, curé de Savarthes ; marraine, Madame Joséphine Duboux. Deuxième cloche : parrain, Monsieur Vignaux, curé de Saint Ignan ; marraine, Madame Victoria Foch, la nièce. Troisième cloche : parrain, Monsieur Tapie, curé de Gand ; marraine, Mademoiselle Anne Tapie sa sœur. Naturellement leurs «filleules» étaient richement parées ça va de soi! Monsieur le Curé doyen d Aspet, Orleac, dans une vibrante allocution, chanta le rôle des cloches dans la vie chrétienne. Il ne put s empêcher de faire allusion à la recommandation faite autrefois par le grand évêque d Hippone aux clercs dans la récitation de l office divin, à l égard des psaumes du roi-prophète : «Quand la cloche prie, priez ; quand elle pleure, pleurez ; quand elle éclate en accents de joie, réjouissez-vous». Et en effet, les cloches de Soueich avaient tellement éclaté de joie dans toutes les gammes et dans tous les tons, qu un jour elles restèrent muettes. Emu de compassion pour ces vieilles et dévouées servantes, le zélé pasteur de la paroisse de Soueich entreprit de réparer des ans l irréparable outrage : il décida de les faire refondre. Monsieur le Maire et ses conseillers municipaux applaudirent à son idée ; ils font mieux : ils allouent sur le budget communal, la somme de 700 francs. Mais cet appoint est insuffisant. Peu importe, Monsieur le Curé se fait «mendiant pour les cloches». Ses efforts ne sont pas vains. Grâce au concours d une trentaine de souscripteurs, il recueille le complément nécessaire (300 F). Il nous semble bon de rappeler l offrande spontanée d un officier supérieur, enfant de Soueich, qui en envoyant d Outre-Mer sa généreuse obole fait des vœux pour que les nouvelles cloches de son village «sonnent longtemps et pour Dieu et pour la Patrie». Il s agit, vous l avez deviné, de Jean-Marie d Encausse, officier supérieur dans les Zouaves. Et alors, on envoya à Toulouse les cloches pour les faire soigner. En l espèce, Monsieur Vinel, fondeur maître praticien, après un «traitement intensif» de quatre mois, les renvoya chez elles radicalement guéries ; que dis-je, complètement «ressuscitées». «Souno, souno, guillemoun, à triplé carilloun, din, din, doun», comme avait écrit notre poète aspétois, André Bouéry, qui s y connaissait en matière de cloches, puisqu il fut l inventeur du célèbre carillon d Aspet. Jules Dupin Les parrains des nouvelles cloches, les abbés Burgalat, Vignaux et Tapie étaient originaires de Soueich ; ils reposent dans le cimetière du bourg. 93

93 94

94 Nous vous invitons à découvrir les belles croix de l intérieur de l église et, lors de vos promenades, celles qui sont dans les différents quartiers du village. LES CROIX A SOUEICH A l intérieur de l église Descente de croix dans la chapelle Ste-Germaine : Peinture moderne de Mr Gaillan, peintre de Soueich ( ). Christ en croix, Grand autel Peinture chapelle Ste-Germaine Monument aux morts de la guerre (photo) Croix extérieures Bout de la côte «Christ aux abeilles» (photo), voir poème de «Mr Leyraut» (page 88) Jardin de l église. Vestige de la chapelle qui se dressait sur la place du village et qui, menaçant de ruine, a été démolie en Cette croix est restée longtemps sur la place et a été transférée dans le jardin de l église lors de la construction du foyer rural en Croix de la Passion (voir texte et photo page 85) Portail de l église (photo de la fresque extérieure page 90 et texte page 91) Croix du cimetière : mission de 1931 Croix de la Carille (voir texte et photos page 86 et 87) Castans : A la mémoire des victimes des deux fléaux : la peste en 1654, le choléra en Restaurée en 1981 (photo) Pujos : mission de

95 La croix de la Passion lui Le calice : La coupe que donné le Père, je ne la boirai Près du calvaire, Jésus ne voulut pas boire le vin qu on présentait. Roi INRI : Jésus le Nazaréen des Juifs m a pas. Trois clous crucifixion Le de la soleil : la divinité du Christ Au avec centre : la croix occitane un dé et des pièces de monnaie ils se partageront vêtements et tireront au sort tunique». mes ma Le fouet de la flagellation. Le sabre au Jardin des Oliviers, au moment de l arrestation de Jésus, «Simon Pierre frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l oreille droite». Hampe et éponge : un homme courageux remplit de vinaigre une éponge et l ayant mise au bout d un roseau, donna à boire à Jésus. La lance : d un coup de lance, l un des soldats lui perça le flanc, et aussitôt, il en sortit du sang et de l eau. L échelle pour la descente de croix. Le coq : Jésus avait dit à Pierre avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois 96

96 La croix de la Carille Le fût cylindrique pourrait être une colonne d une villa gallo-romaine. Une légende dit qu un géant l aurait projetée du haut de Cagire et qu elle serait venue se ficher là (on montre du côté arrière ce qui pourrait être l empreinte des doigts de ce géant). D autres disent que ce serait une borne milliaire. La croix elle-même est en calcaire blanc. Sa branche horizontale un peu amputée à l occasion d une chute, porte sur sa face arrière une inscription dont la traduction est celle-ci : qu au nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l abîme tout être vivant tombe à genoux. (lettre de Saint-Paul apôtre aux Philippiens dimanche des Rameaux). Cette croix témoigne peut-être de l existence d un ancien chemin de SaintJacques. Il y a quelques décennies passait devant cette croix un chemin praticable qui conduisait à Lespiteau ; il est actuellement passablement obstrué par des ronciers. Du temps des Jacquets, l hôpital était volontiers un but d étape, un lieu de repos et de soins. Luc Monsérié nous révèle que Lespiteau était 1 hôpital des ormeaux. Notre amie la bergère, de fleurs agrestes orne toujours le pied de cette croix. Maurice CASSAIGNE Novembre

97 Croix de la côte Crist deras abelhas Croix de Castans CRIST DERAS ABELHAS 98

98 O Crist deras abelhas, Solet Ath cap deth costet, Deth vielh Soeish Totas eras familhas que coneguiás mèma per or sobriquet, Se podiás parlar Que de causas mos condariás!... E portar-se n un Tà benadir eras lors maisons, Se podiás parlar Be nos dideriás aqueras vielhas cançons!... Tu qu as entenut ath noste cloquèr Tant de carilhons, Cantar eras oras urosas, Plorar dab eth malurós, Tu qu as acompanhat Deras tuas benediccions Eths que t passavan devant Ara fin de lors diás, Se podiás Be les assistariás!... Tu qu as conegut era dura vita Deths autis cóps, Dalhaires valents, En tropa fórça cóps, Tostemps peths pratses ara punta deths diás Boèrs autant dorius anar hèr lors juntas, Se podiás parlar Que de causas nos condariás Virat cap ath vilatge Que n es era proteccion ; Bien mès qu era dolor Era bontat qu esclaira ton visatge Cada un qu aja o non devocion Oue t prèga en eth madeish D arretardar eth voiatge ; Se podiás, B escotariás era siá orason. Tu qu'as vist tant de hemnas laboriosas Passar, abiadas, Sense desbrembar de senhà s Après eth trebalh de casa Anar hotjar e erbejar Sense jamès planhe s, Tostemps coratjosas, Se podiás parlar Que de causas nos condariás! Enfin, ath men torn, Quan prenguerèi era vimada E qu anerèi pas lonh de tu, Era mia vita acabada, Arretrobar eths que m an quitat, Alavetz, Bièn que no c aja meritat, O Crist deras abelhas Acórda m era tua pietat! Tu qu as vist era joenessa, Cada an, Seguir eras processions Deth ard de Sent-Joan, Cantar, Dansar la farandola Sautar par dessús eths tisons André LEYRAUT (aost 1987) CHRIST AUX ABEILLES 99

99 O Christ aux abeilles! Tout seul Au bout de la côte, Du vieux Soueich Tu connaissais toutes les familles Même par leur sobriquet, Si tu pouvais parler Que de choses tu nous raconterais!... Et en emporter un Pour bénir leurs maisons, Si tu pouvais parler, Tu nous dirais ces vieilles chansons! Toi qui as entendu de notre clocher Tant de carillons, Chanter les heures heureuses, Pleurer avec les malheureux, Toi qui as accompagné De tes bénédictions Ceux qui passaient devant toi A la fin de leurs jours, Si tu le pouvais Tu les assisterais! Toi qui as connu la vie dure D autrefois, Vaillants faucheurs, En équipe très souvent, Toujours dans les prés à la pointe du jour, Bouviers aussi matinaux allant faire leur ouvrage, Si tu pouvais parler Que de choses tu nous raconterais!... Tourné vers le village Tu en es la protection ; Bien plus que la douleur La bonté éclaire ton visage ; Chacun qu il ait ou non de la dévotion Te prie en lui-même. De retarder le voyage ; Si tu le pouvais Tu écouterais chaque oraison! Toi qui as vu tant de femmes laborieuses Passer, pressées, Sans oublier de se signer,. Après le travail de la maison Aller bêcher et faner Sans jamais se plaindre, Toujours courageuses, Si tu pouvais parler, Que de choses tu nous raconterais!... Enfin, à mon tour, Quand je prendrai le virage Et que j irai non loin de toi, Ma vie terminée, Retrouver ceux qui m ont quitté, Alors, Bien que je ne l ai mérité, O Christ aux abeilles Accorde-moi ta pitié! Toi qui as vu la jeunesse Tous les ans, Suivre les processions Du feu de Saint-Jean, Chanter, Danser la farandole, Sauter par-dessus les tisons André LEYRAUT (Août 1987) 100

100 Eglise : fresque extérieure (2) Eglise : monument aux morts 101

101 Extrait du bulletin paroissial d août 1910 : «Soueich En parcourant la paroisse, de petits édicules attirent l attention. Ils sont élevés çà et là sur les bords des chemins, et généralement dans les carrefours. Ces constructions se composent d un mur de deux mètres de largeur, sur trois de hauteur environ ; au centre de ce mur se voit une niche contenant la statue ou l image d un saint. On ne manquait jamais, aux temps de foi, de répéter en passant l invocation de ces saints, surtout pour les Rogations. Il serait sans doute intéressant de savoir à quelle époque et en quelles circonstances furent construits ces petits oratoires ; faute de renseignements à ce sujet, nous nous contenterons, pour le moment d une simple nomenclature. A l entrée du village, au quartier dit de Pujos se trouvent deux de ces oratoires : l un dédié à Sainte-Anne et qui porte le date de 1617, l autre à Saint-Jacques (en patois Saint-James) Au quartier dit de Moulin, sur la route d Aspet, il y avait les oratoires de SainteMarie, de Sainte-Marie Madeleine, de Saint-Bertrand, dont les ruines elles-mêmes ont péri ; celui de Saint-Clet, est encore debout. Au quartier dit de Buchet, il y a ceux de Sainte-Eulalie, de Sainte-Marguerite et de Saint-André. Au Bout des côtes : ceux de Sainte-Barbe, et de Sainte-Marie. Au nord de l église : 1 à Trusse, celui de Saint-Bertrand ; 2 à Campagne, ceux de Saint-Sébastien et de Notre-Dame de Pitié ; enfin celui de Saint-Exupère (en patois SanSupery), situé bien avant dans les champs. Ce ne sont là que des restes ; mais combien ils redisent la piété et la religion des anciens.» I.-L.E. Certains de ces oratoires ont été restaurés en 2000 et 2002 Extrait du bulletin paroissial de juillet 1910 : «En entrant à l église, à droite de la porte, on peut remarquer à l extérieur sur la muraille, les restes d une peinture qui paraît fort ancienne. L artiste y a représenté une scène du crucifiement.» «. Voici maintenant comment il a traduit l Evangile dans le tableau qui nous occupe. Il a représenté d abord une grande croix avec l image de Jésus-Christ crucifié ; les bras et les pieds sont fixés par des clous ; de ces plaies s écoulent quelques gouttes de sang. Au sommet de la croix, on lit les initiales de l inscription composée par Pilate : INRI. Deux personnages sont représentés debout, un de chaque côté de la croix ; c est SaintJean, le disciple bien-aimé, et Marie, la mère de Jésus. Deux autres croix se dressent encore, l une à droite, l autre à gauche de celle du Sauveur». 102

102 103

103 V - LE GER 104

104 LE GER Paroles de Marcel Serre Il naît près de l' Artigascou Puis il descend vers Couledoux.."Le Ger Il pleure, il chante, il dégringole En poursuivant sa course folle "Le Ger Défiant les creux et les pentes Il passe au fond du col de Mente "Le Ger Et dans ce merveilleux décor, Chante toujours et chante encore "Le Ger Parmi les rochers, bondissant Il lance des reflets d'argent."le Ger Joyeux, malicieux, il s'élance Fait bouillonner ses eaux qui dansent "Le Ger Dans les prairies belles estives Soudain il chute ou il dérive.."le Ger Un oiseau messager de Dieu, Le souligne d'un long trait bleu.radieux Et le tintement des clarines Descendant là-haut des collines voisines Dans des notes simples et pures S'accorde avec le doux murmure "du Ger Dernier clin d'œil aux Pyrénées Quand il traverse Sengouagnet."Le Ger Avec les murs des vieux moulins Il joue et devient plus serein."le Ger Le soleil luit rives fleuries Des amoureux le paradis..aussi Le perce-neige et la pervenche Au pied de la cascade blanche.ont l'air D'écouter les serments d'amour Quand ils jurent d'aimer toujours.."le Ger Dans Aspet, calme et discret Il bute et roule sur des galets."le Ger Etincelant sous le soleil Il est d'un charme sans pareil "Le Ger Un peu frileux quand vient le soir Il met son manteau de brouillard.."le Ger 105

105 Coule toujours et ses eaux claires Sèment la vie, la gaieté, la lumière "Le Ger Donne à son chant toute son âme Comme un salut à Notre-Dame."Le Ger A Soueich, c'est l'émerveillement Il va noble s'élargissant."le Ger Offre un miroir, image exquise Du clocher à sa vieille église."le Ger Il continue, court dans la plaine Et s'essouffle à perdre haleine "Le Ger Puis fou d'amour, là se donne A sa maîtresse la Garonne.."Le Ger Dans la nostalgie des alpages Ils font ensemble un long voyage Vers la mer. Le Ger en amont de Soueich Le Ger prend sa source au sud-est du col d Artigascou dans un vallon escarpé remarquable cône de réception appelé plus précisément coume, terme régional. La coume du Ger, dominée par le Pic de Pale Bidaou (1974 m) à gauche et le Cap de Gauch (2148 m) à droite, est sillonnée par de nombreux ruisselets qui convergent sur le ruisseau principal Ger. De la source à Aspet, le Ger reçoit de nombreux petits affluents dont la Goutte de l Aubaguech (rive droite), le ruisseau du Plan (qui draine le vallon du Ger de Boutx, rive gauche), la Goutte d Estressec (qui draine le vallon du Souleilla rive droite), le ruisseau de Bareille (qui descend du Portet d Aspet rive droite), le Rossignol (qui descend des versants de Paloumère) au niveau de Milhas, et à Fontagnères toujours rive droite, le Soueil (qui descend du col de Larrieu). Sur cette partie de son cours le Ger traverse des gorges étroites jusqu en amont de Sengouagnet. La vallée du Ger supérieur communique avec la vallée de la Garonne par le col de Mente (1350 m) avec la vallée du Job supérieur par le col de Buret (602 m) avec la vallée du Salat supérieur par le col de Portet d Aspet (1069 m) Le Ger en aval de Soueich En aval de Soueich, grossi des eaux du Job qu il reçoit sur la rive gauche, le Ger poursuit son cours; il entre dans la plaine et va se jeter dans la Garonne au lieu-dit la Hierle, non loin du Pont de Montespan. Sur trente kilomètres environ, le Ger traverse notre région. D un régime assez régulier (peu d eau ces dernières années) il connaît ses grosses eaux d avril à juin, au moment où les pluies de printemps se conjuguent à la fonte des neiges. Certaines grosses inondations sont restées en mémoire des riverains. 106

106 EN COMMINGES AU XVIIe SIECLE LE TRANSPORT DES MATS DE NAVIRE PAR LE GER * * * * Le Ger, affluent secondaire de la Garonne, prend sa source à la base du Pic de Paragrano(2147 mètres) et se jette dans le grand fleuve non loin de Pointis Inard, après avoir côtoyé les villages de Couledoux et de Sengouagnet, et arrosé au passage ceux d Aspet, Soueich, Lespiteau et Pointis Inard. Cours d eau sans histoire, le Ger ne demandait qu à couler en paix, acceptant toutefois sur ses deux rives la présence de pêcheurs de truites. Arriva la moitié du XVIIe siècle ; alors tout changea pour le Ger. Le Roi Louis XIV voyant toujours de plus en plus grand et désirant réorganiser et renforcer sa marine, demanda à son Ministre Colbert de faire prospecter les forêts françaises afin d y prélever des sapins pour servir de mâts à une nouvelle flotte. L écho des ordres donnés, à cet effet, par le Ministre, se répercuta dans les Pyrénées Centrales jusqu au fond de la petite vallée du Ger. Les magnifiques sapins qui s élevaient hauts et droits dans les forêts avoisinant ou entourant le Cagire (1912 mètres), n avaient pas échappé à la prospection des agents de Colbert. Il y avait là, entre Portet et Couledoux en particulier, une importante réserve à exploiter de mâts de navires, de vingt à trente mètres de hauteur. Restait donc à en assurer l exploitation et le transport jusqu à la ville maritime la plus rapprochée, c est-à-dire Bordeaux. La Garonne offrait ses services, utilisée de tout temps pour le transport du bois de chauffage provenant des Pyrénées et destiné à la ville de Toulouse. Mais la difficulté, précisément, était d atteindre ce fleuve avec un aussi petit affluent que le Ger, qui n était guère flottable que dans la seconde partie de son parcours. Tout le long de la première il fallait le canaliser si on voulait user de son service. DE GRANDS TRAVAUX A cet effet, de grands travaux s imposaient : 1 Déblayer la rivière à grand renfort de poudre, des énormes quartiers de roche obstruant son passage, 107

107 2 Creuser à la pioche son lit et le resserrer entre des murailles de galets, 3 Relever son niveau par une série d écluses s échelonnant sur son parcours, 4 L accompagner d un chemin praticable, ouvert sur les flancs de la montagne, jusqu à Couledoux. Ce sont ces travaux, en cours d exécution, que visitait en 1667 Louis de Froidour, Grand Maître des Eaux et Forêts. L inspection relevait de sa charge. L entreprise en avait été donnée, l année précédente, à un Commis du Baron de Blagnac, David Boisgion, Receveur des Tailles à St-Girons, qui s était engagé à transporter à Bordeaux, par le Ger et la Garonne, cinq cents mâts de navire d une longueur moyenne de 26,50 mètres. Il avait aussitôt recruté trois cent cinquante ouvriers en tous genres, qui travaillèrent sans répit pendant plusieurs années et imprimèrent à la petite ville d Aspet, et à toute la haute vallée, une animation extraordinaire. C est en 1668 que paraît avoir commencé le transport des mâts par le Ger. Boisgion, afin d en surveiller de très près le départ, s installa à Couledoux où il fit construire près de la chapelle qui y est bastie, une maison solide à deux étages, laquelle maison, surveillée par quatre sentinelles placées aux quatre angles, et abritées dans des guérites. Le 17 mai de ladite année, il passait contrat avec les trois frères Dufour, de Couret. Ceuxci s engageaient, pour livres à tirer avec leurs bœufs, 303 mâts préparés, c est-à-dire dépouillés des branches et de l écorce, depuis le pied du bois du Roy jusqu au port de l écluse de Couledoux. NOMBREUSES DIFFICULTES A l expérience, la canalisation du GER dût s avérer, par endroits, insuffisante et de ce fait les responsabless éprouvèrent des difficultés puisque, en Juillet 1668, Boisgion fournissait un quintal et demi de poudre et payait trois ouvriers 600 livres pour faire sauter des quartiers de rocs gênant le passage des mâts. Il intervenait aussi en 1670 pour obtenir la mise en état et le libre passage à travers les paisselles des moulins de Sengouagnet, d Aspet et de Soueich. Tout arrêt, dans ces endroits du transport, devenait catastrophique. Les trains des mâts, aussi bien que la circulation des radeaux d accompagnement se trouvaient arrêtés et provoquaient chez Boisgion des protestations énergiques, s estimant lésé pour un service qu il devait au Roi. En , semblent avoir été conclus les derniers accords relatifs aux mâts de marine. Le 6 novembre 1674, Boisgion traite avec six habitants de Melles et de Milhas, qui s engagent, moyennant 2151 livres, de couper dans la forêt de Portet, ébrancher, dépouiller et pousser cinquante quatre sapins de soixante quatre à quatre vingt six pieds de haut et les 108

108 descendre, avec les cordes et chaînes de fer qu on leur fournira, jusqu au Prèd de Coumelongue, de les faire tirer par leurs bœufs depuis ledit Prèd, jusqu à l écluse de Couledoux. Ces mêmes personnes, pour 4200 livres supplémentaires, s engagent à transporter ces cinquante quatre mâts par le Ger jusqu à Aspet et même Soueich à condition que le canal (le Ger) soit en bon état, que des hommes soient aux écluses, qu on leur fournisse les cordages pour attacher les mâts et les tirer. Le 24 mars 1675, pour 960 livres, les mêmes prennent aux mêmes conditions la conduite de douze autres mâts, depuis Couledoux jusqu à la gourgue de Machau, à Aspet. Là, les prend le maître ragier, Jean Fourcade qui, pour 720 livres seulement, promet de les conduire jusqu à Bordeaux pourvu que le Ger reste navigable, qu on lui fournisse le bois pour le service de la conduite et que le chômage forcé lui soit payé, ainsi qu à ses gens. PRIX VARIABLES A s en tenir aux chiffres portés dans un acte passé devant notaire, la différence apparaît considérable entre le prix de transport d un mât de navire par le Ger (80 livres) ou par la Garonne (60 livres), différence expliquée par les insurmontables obstacles rencontrés pour le flottage sur le Ger. En effet, la répartition des mâts en petits convois séparés, chacun d eux conduit par un radeau particulier, la lenteur et la difficulté de navigation dans une précaire canalisation coupée d écluses, étroite et sans profondeur, les pertes inévitables de certains mâts brisés ou endommagés, toutes ces choses entraînant des dépenses considérables, et surtout des efforts humains qu on peut, de nos jours, à peine imaginer. Tout autre était le flottage sur la Garonne. C est, unis et liés ensemble, formant un train de masse importante, que les mâts étaient lancés dans le courant du fleuve et rapidement emportés par lui jusqu à Bordeaux, à la grande satisfaction de la petite équipe montée sur le radeau et dirigeant, quand cela devenait nécessaire, l opération. Si on se réfère aux chiffres indiqués dans les divers contrats passés devant notaire, le coût total de l opération s était élevé à environ livres, soit environ (sauf erreur de notre part), francs actuels (19 millions de francs). Jules DUPIN 109

109 LE VIEUX MOULIN * * * * Que l on vienne de Campagne ou du Pati, que l on soit de SOUEICH ou d ailleurs, depuis le pont ou assis sur le mur qui borde la rivière, tous se retournent vers ce vieux moulin niché dans la verdure et fleuri toute l année. Bien restauré par ses nouveaux propriétaires, qui malgré tout ce qu ils y ont fait, ont voulu toujours garder le cachet du vieux moulin. Un canal, qu ils n ont jamais voulu combler, témoigne toujours que là était le vieux moulin. Que d eau passée dans ce canal! Elle faisait fonctionner deux meules : celle du blé et celle du maïs. A l intérieur du moulin, sur le palage, deux vannes qui s ouvraient et laissaient passer l eau par une canalisation, faisant fonctionner sous le moulin les rouets, tenus par une poutre en fer à pivot, qu on appelait l arbre. Cet arbre qui tournait sur un coussinet de cuivre animait, sur le plancher, un volant de pierre meule tournant sur un autre, scellé avec du ciment au plancher. Les meules étaient recouvertes de planches, et sur le dessus bien plat, était la trémie dans laquelle on versait le grain à moudre. Au fond de la trémie qui était en pointe, il y avait un petit cornet qui laissait glisser le grain tout doucement, et un tourniquet à crans qui avançait et reculait, ce qui provoquait le tic-tac qu on entendait dans tous les moulins. Le grain qui tombait du cornet était écrasé entre les deux meules, et il sortait en farine qui coulait dans le coffre destiné à cet usage. Le meunier, à l aide d une palette, la mettait dans de petits sacs. Que de quintaux de grain furent moulus dans ce vieux moulin! Autrefois presque tous cuisaient leur pain. Avec la farine fine, on faisait des crêpes et des croustades. Avec celle de maïs, on faisait du milhas et on engraissait les bêtes. Les vieux n ont pas oublié et les jeunes sont bien fiers de pouvoir admirer, dans leur village, ce beau coin que forment le vieux moulin, l église et le Ger. Madeleine RIBES 110

110 LA FLORE AU BORD DU GER Voici une approche «botanique» de la flore qui borde notre Ger. N étant pas botaniste, mais aimant apprendre et connaître les végétaux qui nous entourent, je remercie d avance ceux qui aideront à compléter cet article et pourquoi ne pas envisager une promenade botanique le long de notre rivière? Parmi les arbres : - l aulne glutineux, «bèr» en patois, semble le plus commun ; il a des chatons rougeâtres au printemps puis des «fruits» secs ressemblant à des petits cônes de pins. Il consolide bien les berges, mais est sensible aux maladies. - les saules blancs (Salix alba), «saoudé» atteignent 25 m ; les saules marsault (S. caprea) sont plus petits ; les saules argentés (S. cinerea) aux feuilles plus étroites, aux chatons jaunes (arbres mâles) en fin d hiver, servent à confectionner de jolis bouquets.- les arbres femelles ont des chatons gris-vert et soyeux -. Tous ces saules s hybrident entre eux. - les hauts peupliers «noirs d Italie», «saoudenco» et les peupliers «bâtards», hybrides des plantations environnantes de «robusta», «sarrazin», «I 214» et dont le duvet blanc couvre le sol au mois de mai. - les noisetiers, «aourè» aux longs chatons pendants fleurissent avant les perce-neige en janvier. - le sureau noir, «samuquè» aux feuilles composées malodorantes et aux larges ombelles blanches suivies de baies noires, dont on faisait les confitures autrefois ; leurs tiges creuses servaient aux enfants pour confectionner des «seringuespistolets» avec tampon et bouchon en étoupe de lin. - le troène vulgaire, aux épis de fleurs blanches parfumées en juin. - le cornouiller sanguin, aux tiges rouge-foncé et à la jolie parure pourpre en automne. - le fusain ou «bonnet carré», aux jolis et curieux fruits rouges, semblables à des bonnets ; est-ce lui dont les jeunes rameaux restent verts en hiver et dont le tronc cylindrique de 2 à 3 cm de diamètre sert à confectionner de bons barreaux d échelle? On l appelle «urdulle» au village. - le buis, «bouch» toujours vert et à l odeur caractéristique au printemps. - le frêne, «erèche» - les charmes, «atch-calpé» - les tilleuls, «tillul» - les houx, «aréou» - de rares érables, «aodéroch», de rares sorbiers - et plus en altitude, les hêtres, «atch» et les bouleaux, «grèillerè». Parmi les grimpantes : - le lierre, «jedro» qui s accroche aux troncs des arbres. - le houblon, «houbloume» qui s enlace aussi dans les arbres. - la bryone «navet du diable» aux feuilles ressemblant à celles du concombre, aux baies rouges toxiques. 111

111 - la clématite vitalba qui forme des lianes grimpant et retombant des arbres, les décorant de fruits plumeux en hiver. - le tamier dont on consomme les jeunes pousses «répounchous» à la façon des asperges au moment de la Pentecôte ; son gros tubercule «racine de feu» est un vieux remède contre les douleurs rhumatismales. - et puis aussi les ronces, «rouminguéros» dont les jeunes bourgeons servent à faire une bonne décoction utilisée contre les maux de gorge, et dont les fruits, «amourous» sont récoltés pour préparer de délicieuses gelées. - le gui, «abresque» qui parasite pommiers, peupliers et qui faisait l objet d une lutte sévère autrefois. Parmi les «petite plantes» diverses : - la perce-neige si abondante, puis l anémone sylvie aux fleurs blanches et le rare Isopyre aux fleurs blanches plus petites et aux feuilles d ancolie, puis la scille bleue voisinant avec les morilles. - l arum tacheté aux jolies grandes feuilles luisantes plus ou moins marbrées et aux épis de fruits rouges toxiques. - le «petit houx» aux feuilles piquantes et aux fruits rouges qui décorent nos Noëls. - la pulmonaire aux feuilles tachetées de blanc et aux fleurs virant du rouge au bleuviolet ; on l utilisait autrefois contre les maladies pulmonaires. - l hellébore fétide aux grandes feuilles foncées composées de 5 à 7 folioles et aux jolies fleurs vert plus vif toxiques entièrement, mais employées en médecine vétérinaire contre les troubles digestifs et contre les insectes parasites (ne pas confondre avec l ellébore de La Fontaine, qui est le vératre). - la pâquerette, la primevère acaule jaune-clair, la primevère «coucou» aux hautes ombelles jaune plus vif, la cardamine des prés aux fleurs roses, la violette, le fraisier des bois, l impatiente ou impatiens dont les fruits explosent au moindre contact et projettent leurs graines -la petite «noli tangere», et la grande«glandulifera», ayant quelquefois 2 m, originaires de l Himalaya, se naturalisent bien -. - le rumex, «arouder» aux longues racines et aux feuilles ressemblant aux épinards. - l œnothère aux longs épis de fleurs jaunes, la saponaire aux fleurs roses et dont les feuilles frottées dans l eau produisent de la mousse, l ortie, «ourtigo» si urticante dont les démangeaisons sont calmées par la feuille du plantain - une grande graminée, touffe toujours verte aux longues feuilles plus ou moins coupantes : la luzule des bois parmi une foule d autres graminées. - Des fougères «scolopendres» aux longues feuilles entières et les grandes fougères «femelles» (Athyrium felix femina) aux belles touffes de feuilles découpées - enfin une japonaise qui s est implantée sur nos berges, et qui étouffe toute végétation! Son extension me désole, tant ses stolons sont puissants : c est une «renouée» de 1 à 2 m aux jolies panicules légères et blanches. Voilà donc une approche botanique Qui la complètera? Claudette DORCHAIN. 112

112 LA SALMONICULTURE DU SACOUM A SOUEICH Face à un flot de pêcheurs important, il faut éviter que le patrimoine piscicole français ne subisse de gros dommages. Le but de l A.P.P. (Association de Pêche et de Pisciculture) est de gérer convenablement ce patrimoine, et donc, d aleviner rationnellement les cours d eau. En 1973 a été inaugurée la pisciculture de Soueich grâce aux crédits du Conseil Supérieur de la Pêche et de la Fédération Départementale de Pêche et de Pisciculture. La vocation de cet établissement est l alevinage en truite fario. Les alevins sont distribués gratuitement aux différentes A.P.P. au prorata du nombre de pêcheurs inscrits. L établissement est situé en aval de l agglomération de Soueich, à 350 m d altitude.. Un méandre du Ger se prête bien à un tel aménagement. Une petite digue a été construite pour rehausser le niveau de l eau. En effet le dénivelé entre la prise d eau et l évacuation n est que de 3,70 m. Il faut remarquer la conception «centrifuge» du circuit de l eau. Amenée par le petit canal médian ; l eau ne traverse qu un seul bassin avant de retourner à la rivière. On évite, ainsi, la propagation des maladies contagieuses de bassin en bassin. Les bassins ne sont pas cimentés pour imiter, au maximum, les conditions naturelles d une rivière. A l heure actuelle, la pisciculture du Sacoum possède un stock de géniteurs de 3500 à 4000 individus, dans un rapport de 3 femelles pour 1 mâle. Dans chaque bassin sont mélangés 1000 femelles et 350 mâles. Il y a aussi 2 bassins de truites de 2 ans qui se reproduiront l année suivante. En tout, on compte une vingtaine de bassins et des truites de toutes dimensions. Au moment de la ponte artificielle, les truites sont anesthésiées, ce qui permet une manipulation plus facile et moins dangereuse pour l animal. Le poisson étant immobile, la pression est plus légère et les risques de blessures sont réduits. Depuis quelques années, la plus grande partie des oeufs fécondés sont placés dans des incubateurs en circuit fermé. L eau qui circule dans les appareils est filtrée, purifiée et maintenue à température constante. Dans de telles conditions, il faut 400 degrés/jours (eau à 10 x40 jours) pour l éclosion. A 360 /jours, les oeufs sont répartis dans les auges d alevinage pour terminer l incubation et permettre l éclosion des alevins. Les oeufs restants sont traités comme il est décrit plus haut, mais le temps d incubation est plus long et les résultats moins bons (l eau du Ger a une température plus basse et moins constante). Le but du travail du pisciculteur est de fournir aux A.P.P. des alevins et des truites pour le repeuplement des rivières. Il existe plusieurs types de déversement: - les boîtes Vibert: les oeufs œillés (on voit un point noir) sont enfermés (900) dans ces boîtes perforées qui sont déposées dans les cours d eau. A leur naissance, les alevins se répandent dans la rivière. Beaucoup de pertes certes, mais ceux qui restent donnent des truites vraiment sauvages. - les alevins à résorption. Ces alevins, nés en pisciculture, sont déversés dans les rivières au moment où leur vésicule vitelline a disparu. Mais les secteurs sont limités. Le cours d eau doit être vide de grosse~truites qui mangent les alevins (ruisseaux pépinières). L art du pisciculteur s exerce dans trois domaines - nourrir - soigner - faire pondre 113

113 NOURRIR Depuis une vingtaine d années, les grandes firmes de nourriture animale ont élaboré divers aliments pour poissons... la teneur en protéine est élevée: le régime des truites est carnassier. L alimentation en salmoniculture requiert beaucoup de soins, de méthode et de prudence. Les truites sont toujours gardées «sur leur faim», car leur voracité est sans limite. Dans chaque bassin, le poids moyen des poissons détermine le poids de nourriture à donner et la taille du granulé. La distribution s effectue à la manière du semeur: les aliments sont jetés d une manière uniforme, tous les endroits du bassin en reçoivent. Il faut que toutes les truites s alimentent d une manière aussi égale que possible, malgré la disparité des «gabarits». Les alevins sont gardés en bassin, dans l écloserie. A l éclosion, les alevins possèdent une vésicule vitelline. Lorsque la vésicule est aux ¾ résorbée, le pisciculteur estime qu il est temps de commencer à les habituer à manger. SOIGNER C est une partie très technique. FAIRE PONDRE C est lorsque commence la période de ponte que se dévoile l art du pisciculteur. Les truites sont observées (on en prélève un certain nombre pour les tester) ; le pisciculteur choisit le jour pour les faire pondre. La capture s effectue avec une épuisette en fil de lin ou coton. On évite le nylon qui peut occasionner des blessures. Une fois isolés, les géniteurs sont transportés dans des cuves jusqu à l écloserie. Ensuite s effectuera la ponte. D une main, le poisson est tenu le ventre en l air. De l autre, on presse légèrement sur le ventre dans un mouvement lent, longitudinal, dans le sens antéro-postérieur, en amplifiant ce mouvement vers la partie antérieure lorsque les premiers oeufs sont sortis. Le reproducteur récupère 10 minutes dans un bac, et après un rapide traitement, les truites qui ont pondu, sont remises en bassin. Les oeufs sont recueillis dans des cuvettes qui contiennent chacune oeufs environ. On extrait la laitance de mâles de la même manière que précédemment. Cette laitance s écoule sur les oeufs, on mélange en agitant les oeufs avec une plume pour bien homogénéiser. Les cuvettes sont ainsi laissées à «sec» pendant 5 minutes, moment de la fécondation. Puis, la ponte est noyée sous 5 cm d eau et repose 20 minutes. C est la ponte «mouillée». Ensuite, on effectue un rinçage, et les oeufs sont déposés sur des grillettes, en deux couches superposées. Les grillettes sont immergées dans des bassins d incubation alimentés par l eau du réseau. La durée d incubation est fonction de la température de l eau. C est la constante degrés/jour (température de l eau X par nombre de jours). Pour la truite fario, cette constante est de 400 à 410 jours. (Extrait du rapport établi par J.F. Cazaux, Unité de valeur 1976) - les estivaux sont des alevins de six mois (5 cm), que l on porte dans les rivères ou les lacs de montagne, en été. - quelques truitelles d automne sont aussi dirigées vers les cours d eau choisis. - avant l ouverture, ce sont les truites à dimension (truites de deux ans) qui feront le bonheur des pêcheurs. Catherine BARBAIL 114

114 Ponte et fécondation 115

115 LA VIE AU VILLAGE AUTREFOIS 116

116 LA VIE AU VILLAGE AUTREFOIS par les élèves d une classe de cours élémentaire I Comment étaient éclairées les maisons? Comment faisait-on sa toilette? Comment faisait-on la cuisine? Très peu de villages avaient l électricité. Soueich avait son usine qui en fabriquait : «Le Moulin d en haut». Quand l eau du Ger était basse, il n y avait pas beaucoup de lumière. Alors, on se servait de lampe à pétrole ou de bougeoirs. L électricité est arrivée vers Damien b. Il n y avait pas de salle de bain. On se lavait dans la cuisine, dans une grande bassine, avec un cube de savon de Marseille. On ne se lavait pas souvent les cheveux. L eau a été installée vers Il n y avait pas de cuisinière ni de four. On cuisinait au feu de bois. Les casseroles étaient toutes noires. La soupe ou le bouillon cuisait devant le feu dans une «couquelle» ou dans un pot en terre. Il n y avait ni frigo, ni congélateur. On gardait les aliments dans un endroit frais ( la cave ou l arrière-cuisine ). Franck Comment se chauffait-on? Comment faisait-on pour laver le linge? Comment faisait-on le ménage? Il n y avait pas de chauffage. On allumait un grand feu de cheminée à la cuisine, avec de grosses bûches. Il n y avait pas de chauffage dans les autres pièces. En hiver, les draps étaient glacés. On réchauffait les lits avec des bouillottes ou des moines. On n avait pas de couettes mais de gros édredons bien chauds. Thibault Il n y avait pas l eau dans les maisons. Il n y avait pas non plus de machine à laver. On allait au puits. On faisait chauffer l eau dans un grand chaudron, au feu. On faisait tremper le linge dans des bassines en émail. On lavait le linge sur des tables dans la cour. On allait le rincer au Ger, agenouillé sur un lavoir, dans le courant. En été, les enfants entraient dans l eau et faisaient de petits barrages pour diriger l eau. Ensuite on étendait le linge sur une haie bien taillée. C était un gros travail de faire la lessive! Sylvanie Il n y avait pas d aspirateur. Dans les maisons, il n y avait pas de moquette, très peu de carrelage. Surtout du plancher. Le plancher était difficile à entretenir. On le balayait et, pour les grandes occasions, on le lavait à grande eau. Anthony Florian 117

117 I L' AGRICULTURE 118

118 ORIGINE DES NOMS DES QUARTIERS DE SOUEICH Moulin d en haut : premier moulin en amont du Ger Moulère : quartier des moulins ( cinq moulins sur le Ger ) Le pati : moulin d en haut sur la route d Aspet moulin chez Wagner Moulieroun moulin chez Lassère era molo de Gath moulin à huile de noix chez «Trouil». Laurent et Laurentine Bonzom. Ancien moulin foulon. Fabrication de cadis moulin à farine et dépiquage du blé, chez Baptiste, face à l église. pâté de maisons (centre du village ), le plus vieux quartier ( anciennement fortifié ). Symétrie des places et des rues. Place Madetch : place du marché, devant chez Boya et Foch Rue des fossés : c était le fossé qui faisait le tour du mur fortifié ( devant chez Daniel Fourment ) Carre des-maillets : rue des cordonniers ou sabotiers «maillet petit marteau». Entre le FR et chez Melle Foch. Au fond du carrè, maison à colombages (arrière de la maison d Eulalie). Remarquer la pierre à deux encorbellements, signe d une maison d un notable ecclésiastique. Cazaouboun : chemin desservant les petits jardins. Quartier du pont : présence du pont depuis 1293?.. Quartier du Prat Bédiaou : Pré commun. Place commune du village Quartier Trusse : Moulin du Trouilh pour écraser (trouilha) les noix trussar eras nodes Quartier de Campagne : au milieu des champs Quartier de Buchet : près des bois Bout de la Côte : s explique par la topographie. Quartier de Pujos : ( pujar : monter ) il faut monter pour atteindre le quartier. Quartier de St-Jammes : autel votif dédié à St-Jammes où est plantée la croix de la mission Quartier de la Graouette : Terrain truffé de petits cailloux (eths graouès). Maison du Docteur Mouret et de Michel Cyrus. 119

119 DENOMINATION DES TERRES ARABLES Camaragn : marécageux Lanno Hérrèro: Plaine qui «erre», n en finit plus Eths Bergès : voulant désigner les vergers derrière la nouvelle mairie Eth Chibaliè : la fontaine du Chevalier Lannemorte : Plaine morte Bouaraou : où l on garde les bêtes, où l on travaille les champs eth bouè : le laboureur Bernadets Payssas : quartier de la paille, où l on cultive le blé La Yerlo l île au milieu du Ger Eths Cazalasses : les grands jardins Cinclet : oratoire de Saint Clé Castans : région des châtaigniers Clos Bamboulin Buhen : où souffle le vent Las Ourquos : Ourques, fourche, croisement Sent Superi : oratoire de Saint Exupère Peyregat : quartier des pierres «peyros» Montaric : qui monte 120

120 LA CULTURE DU TABAC A SOUEICH Un peu d histoire Il y a 400 ans environ, Christophe Colomb découvrit le tabac. Jean Nicot en 1561 en fit «l herbe de la Reine». Napoléon en 1811 posa par décret les bases de la Régie qui devint le S.E.I.T.A. (Service d Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes). Il y a en France, quelques planteurs qui cultivent une superficie d environ ha. En Afrique, le tabac joue un rôle important où il fait vivre de nombreuses populations. En 1843, on vend à Paris les premières cigarettes produites par la Manufacture Française des Tabacs. En 1872, il s en fume déjà 100 millions. Deux marques font recette : «Les Elégantes» et les «Hongroises». Ces dernières deviennent, en 1910, les «Gauloises» et gardent dès lors la faveur des Français. Aujourd hui plus de 44 milliards de cigarettes sont fumées chaque année en France et plus de milliards dans le monde. Le Cardinal de Richelieu en 1623 eut le premier l idée de faire payer un impôt sur la vente de ce produit, ce qui fit dire à Necker : «De toutes les contributions, l impôt sur le tabac est la plus douce et la plus imperceptible». Roulé dans une feuille de papier très fin, bourré dans le fourneau d une pipe, prisé, aspiré, humé, dégusté de toutes manières, mâché même, le tabac n a cessé depuis des siècles d apporter aux hommes, détente, plaisir, distraction. Qu il s agisse de la plante elle-même, issue d une graine minuscule, de sa culture, qui demande mille soins, de son industrie, il est pourtant fort mal connu. Actuellement en France, la culture du tabac est importante dans les vallées de Dordogne, du Lot et de la Garonne, ainsi que dans la plaine d Alsace. On en trouve aussi au pied des Alpes, dans les Provinces de l Ouest et à Soueich. C est en 1957 que, pour la première fois, une douzaine de planteurs se lancèrent dans cette culture. Nous devons cette initiative heureuse à Monsieur Jean Cassagne, aujourd hui disparu. Il fallut d abord aller à l école et pour cela un C.I.A.P. (Cercle d Information Agricole des Planteurs) fut créé dans notre région. Il fallait apprendre à manipuler cette graine minuscule (il en faut pour faire un gramme), si fine, qu elle ne peut être semée directement en plein champ. Cette année là, donc, est cultivé le «Paraguay», tabac lourd, aux larges feuilles épaisses qui donne de bons résultats. Mais par la suite, en 1962, on fait planter un tabac plus fragile, plus léger aussi, au rendement plus faible et dont la récolte est payée au kilo. Il faut, vers la fin mars, préparer les semis, bien exposés et bien protégés. On sème alors cette graine que l on mélange auparavant à du sable fin, de la farine ou de la cendre. Deux mois plus tard les plants sont repiqués ; autrefois repiqués à la main, ils le sont, depuis quelques années, à l aide d une machine. Ensuite arrive la période d épamprage (on enlève les feuilles du bas), puis celle d écimage qui a pour but de couper le bourgeon floral, afin que les feuilles se développent ; les bourgeons, quant à eux sont éliminés à l aide d un produit inhibiteur. Vers la fin de l été, le tabac est «mûr», c est à dire que les feuilles deviennent plus claires, des marbrures sont visibles, environ 100 jours après la plantation. C est le moment de le cueillir, soir en coupant la tige, soit en récoltant les feuilles par groupes de trois ou quatre en commençant par le bas. C est le matin, après la rosée, ou le soir après une chaude journée que se fait la cueillette. Les feuilles sont placées dans des séchoirs, (hangars hauts et étroits), suspendues en longues guirlandes où elles vont perdre peu à peu une partie de l eau qu elle contiennent, et passer lentement du vert au jaune, puis au marron plus ou moins clair selon l exposition. Au mois de décembre et janvier, les planteurs les trient d après leurs dimensions, la nature du tissu, leurs couleurs. On fait alors des manoques, c est à dire des poignées de 25 feuilles qui, la veille de la date fixée pour la livraison, sont mises en balles. 121

121 Elles sont portées alors à Saint-Gaudens, à la salle du Belvédère, où les représentants du S.E.I.T.A. (les acheteurs), plus un arbitre choisi par les planteurs (qui est leur défenseur en cas de litige), jugent la récolte et accordent des points pour la qualité et combustibilité du produit. Le S.E.I.T.A. s engage à acheter ou indemniser la totalité de la récolte. Le prix actuel est de 4,10 F le kilo (prix plancher + 22 centimes par point). Une organisation d assurance couvre les risques de perte en cas de grêle ou de maladie généralisée (forte attaque de mildiou, par exemple). En 1961 s effectue à Soueich, au Sacoum, une expérience originale : la culture sous toile : 2 hectares et demi environ, entièrement recouverts de toile de nylon perforée, protégèrent une qualité de tabac destinée à fournir des feuilles de «cape» pour envelopper les cigares. Il fallait avant tout créer un climat chaud et humide, climat proche de celui des régions équatoriales. Il fallait aussi une absence totale de vent, ces feuilles ne devant avoir aucun trou, aucune déchirure. L expérience s avéra infructueuse et fut abandonnée deux ans plus tard. Que de temps passé depuis l époque du semis jusqu au jour de la livraison! Que de manutentions et que de soins. Seule, une main-d œuvre familiale permet de retirer quelque substantiel bénéfice. Mais nos planteurs soueichois ne rechignent pas à la tâche et le soir de la livraison c est avec une satisfaction non dissimulée qu ils regagnent leur foyer alors que le gros chèque tremble un peu entre leurs doigts encore empreints de nicotine. Dans le numéro précédent de Contact, Monsieur Garcia a fait un exposé très intéressant sur le tabac et ses dangers. Il est indéniable que la cigarette est la première drogue de notre jeunesse. Pour terminer, je voudrais citer un dicton malgache et je vous demande de le méditer : «Si tu t es querellé avec ton frère et que tu as envie de le tuer, assieds-toi, bourre ta pipe et fume-la. Ta pipe fumée, tu n auras plus envie que de lui appliquer une bonne correction. - Alors assieds-toi, bourre ta pipe et fume-la. Après cela tu seras persuadé qu une bonne explication règlera aussi bien la querelle. - Alors assieds-toi, bourre ta pipe et fume-la.. Ta pipe fumée, va vers ton frère et pardonne-lui». Jean ROZES 122

122 123

123 II LES VIEUX METIERS 124

124 LES VIEUX MOULINS Ils étaient quatre en bordure du Ger, qui de son eau limpide et claire, les faisaient tourner tout au long des années. Sur notre beau pont de Soueich, que d estivants, promeneurs et vacanciers s arrêtent, appuyés sur la rampe, et tournés vers le Nord, admirent ce coin magnifique que forment l église et ce premier moulin! Notre belle église avec son majestueux clocher abrite de son ombre ce vieux moulin qui tournait au service de tous. De générations en générations, de père en fils, il fut toujours le moulin de Baptiste, sobriquet qu on lui avait donné. Il possédait deux meules, celle du maïs et celle du blé ; sans relâche, nuit et jour, elles tournaient. Il a été le dernier des moulins à «fermer ses portes». Son vieux meunier était mort ; plusieurs s en souviennent encore et revoient sur le bord du canal sa haute et fière silhouette et son béret enfariné... Et le moulin en a suivi, comme beaucoup de choses, sa triste destinée ; il a fermé ses portes. Acheté quelques temps après, il a été bien restauré, tout en conservant le cachet du vieux moulin. Ombragé et fleuri à merveille, il attire plus que jamais les regards des promeneurs. Que d appareils photographiques, de caméras, de peintres emportent le souvenir de ce coin magnifique qui fait l orgueil de tous les riverains! En se tournant vers l autre rampe du pont qui fait face au Cagire, à quelques mètres de là, en remontant le Ger, existait un autre moulin : le moulin du Gat. Plusieurs meuniers s y étaient succédés ; il fut vendu lui aussi, et dans ses vastes dépendances, une usine a été construite. Sur le moulin, une belle maison s élève encore : celle de notre regretté et vénéré député maire Jean Lassère. Plus loin encore, toujours en remontant, et sur la rive gauche, se trouvait le troisième moulin, le moulin de «Moulieroun», fermé depuis très longtemps. Les enfants l avaient transformé en belle maison d habitation. Que de belles réunions d une famille nombreuse, à l ombre des peupliers centenaires, s y sont déroulées! Mais, vide à présent de ses petits-enfants qui sont loin, les volets sont fermés, les arbres sont tombés. Enfin le quatrième moulin, tout en haut du village, transformé d abord en usine électrique, puis en usine à bois, il est devenu la belle discothèque du «Moulin d en Haut». Elle est bien terminée la carrière de ces vieux moulins. On n entendra jamais plus leur tic-tac joyeux! Qu il étaient beaux pourtant, quand de leurs rouets sortait en cascade l eau qui les faisait tourner! Que de services rendus! Quel merveilleux passé ils ont eu! Ajoutons-y à présent le bon goût du moderne que les heureux propriétaire ont su leur adapter! La dernière meunière : Madelaine RIBES Leurs anciennes fonctions Quatre moulins «bladiers» à eau et à farine, plus un moulin à huile de noix (et peut-être à huile de lin? Et plus anciennement encore, moulin foulon) ( 1) (2) Trois étaient à l occasion des batteuses à dépiquer (moulin d en Haut, moulin det Gat (Lassère), moulin d Alexandre). Deux étaient aussi des moulins de «ressec» (resiega : scier), moulin d en Haut, moulin det Gat. (1) Le moulin «batan» - «moulin à foulon» - Un moulin battant (moulin drapier) existait à Soueich à une certaine époque le cadis de Soueich était réputé. Défaillance de la mémoire collective? Tous les habitants de Soueich ignorent l existence d un tel moulin et de sa production. Pourtant ce moulin a bien existé au XVIII ème siècle. (2) Extrait des Archives départementales. Chez Cazaux 1785 le 3-12 fut présent Messire Huygne, Joseph, marquis de Latour Landorthe Seigneur Baron de Saint-Ignan, Soueich et autres lieux habitant ordinairement son château de Saint-Ignan, a baillé à titre de ferme à Paul Azéma foulonnier de Soueich, le moulin foulon à trois auges, le moulin à huile et préfrois, la maison et appentis, Basse-cour et jardin, et une pièce de terre tout tenant, tel que le dit Seigneur le possède sur la rivière du Ger au lieu du S. derrière l église paroissiale. Le dit bail est fait pour 6 années à compter du jour de la fête de Noël moyennant la rente annuelle de 240 livres payable en deux sommes égales, 1 une à la Saint Jean-Baptiste et 1 autre à Noël. Le dit Azéma moucha sans rétribution du Seigneur. Signé en présence de Jean-Joseph Dabaux, curé de Soueich et Jean-Pierre Sarrat vicaire. Azéma ne sait pas signer. Relevé par Mme Raoux 125

125 Un entrepreneur dynamique : Crouzet Le Sieur Jean Crouzet obtint de sa Majesté la «permission de travailler à l exploitation des mines de cuivre et de plomb qui sont dans le diocèse de Couserant, Commenge et Tarbes» Il projette de bâtir un foulon, demande la permission au roi et donne ses références : la construction du foulon de Soueich C est sous sa direction qu a été construit le foulon de Soueich à trois lieues de SaintGaudens, et il fournit un certificat montrant que les fabricants qui ont besoin d étoffes de qualité, bien foulées, vont à Soueich plutôt qu à Saint-Gaudens. Robert Molis Inspection des manufactures au département de Saint-Gaudens et industries en Nébouzan. (Revue du Comminges trimestre page 399). Relevé par Maurice CASSAIGNE 126

126 LA VIE AU VILLAGE AVANT 1950 Le village est agréable entre des collines, traversé par une rivière ; il compte encore trois moulins qui ne font que jaser, car on n y moud plus le grain. Mais ils sont là, témoins d un passé pas si lointain. Il y avait aussi deux forgerons, et je revois les gerbes d étincelles fusant du fer rougi et battu sur l enclume, là aussi demeurent les échos. Mais ce village laborieux garde des industries artisanales et nous irons rendre visite à la plus ancienne du moment. Dans le quartier de Trusse, après l ancienne poste, une maison vous accueille avec ses chiens, ses poules grasses, son enclos fleuri, mais surtout une certaine odeur qui ne ment pas, il y a ici du papier, de l outillage et l on pénètre d emblée dans la pièce de l imprimerie artisanale, car il s agit bien de la maison d Alice et Lucien Vaqué, les enfants du fondateur de cette imprimerie artisanale et familiale. En bavardant, nous remontons aux sources, c est à dire à Monsieur Pierre Vaqué qui la créa en 1911 ; pour quelle raison cette imprimerie se déporta-t-elle à Montréjeau durant trois ans, nul ne s en souvient. Ce que l on sait, c est que fidèle au terroir et dans le charme bucolique de ce pays, elle s en revint à Soueich définitivement en Qui était Pierre Vaqué? Un homme d une trempe peu commune, un ancien combattant d une compagnie de mitrailleurs en , un homme d un certain sens du courage et du combat, tant sur le front que dans la vie. Ce fut lui qui donna l idée avant 1910 de la mutuelle incendie, dont il devint l un des fondateurs idéaliste et militant, il ne cessa de lutter pour ses aspirations politiques. Cultivateur, il se contraignit aux obligations de sa terre et de ses bêtes. Photographe amateur, il se distingua dans cet art qui le fit connaître à la ronde, et nul mariage ou fête de famille ne se firent sans passer devant son appareil ; il avait de fort belles toiles de fond romantiques. Pierre était un homme de cœur, de tête et d esprit, un philosophe, un poète ; il avait la plume aussi facile en vers qu en prose, en français qu en langue d Oc ; on aimait l écouter ; il avait le don de conteur, chose rare, et s il travailla dur pour les autres sur ses presses d imprimerie typographique entièrement à la main, il eut l idée d imprimer ses propres œuvres. Beaucoup se souviendront des fameuses pages journalistiques autour de années 30. Son livre en prose : «l hiver terrible», roman épisodique sur la guerre de 1870, ses carnets de route de la guerre , sous le pseudonyme de ses deux prénoms : Pierre Avit, et son recueil en patois : «Peros baricouteros», aventures, découvertes, confidences de la plus grande saveur, et signé cette fois, sous le nom de Juan dech Carret. Il fut fidèle à son travail toujours très recherché, jusqu à un âge très avancé, 75 ans, je pense. En 1950, entré en clinique, il trouva le moyen et l inspiration d écrire des vers. Hélas en 1952, il devait laisser sa maison, mais non sa terre puisqu il repose dans le paisible cimetière du village. Mais tout ne fut pas perdu, et s il ne s imprime plus de livres, son fils Lucien, reprenant l entreprise, continue l imprimerie, orientée dans une voie plus fonctionnelle. La presse va toujours au rythme manuel, et la même odeur persiste du passé. Dans la cour la volaille caquète à l appel d Alice, la tradition est bien vivante et les clients le savent bien ; l accueil y est particulier, et l on recherche ce contact humain. Il faudrait que Lucien puisse à son tour prendre la main d un jeune pour que ne périsse cet artisanat de Soueich. Paulette SARRADET 127

127 POÈMES PATOIS DE LUCIEN VAQUÉ Era Béssouère En fin dé carrièro Baquè qu aouéc io béssouèro. Era Mouréto, Io pétito baquéto Qué éc dus béssuus. E j un néré é j aouté arouch ; D un pétit gabarit Mais bien désgourdits Qu éstèrén batisats Rougét E Mourét. MQurét, Qu éstèc bénueh én ta répoupet; Rougét qué finic én veau de ville... L. Vaqué Era rétraito Un dio, éra rétraito Poc à poc qu arribo. Après aoué trabaillach, Qu on é récoumpénssach. Récoumpénso des trabaillurs d éra bilo E d éra campagno. En agriculturo Né cap io sinécuro. Qué n y a qué bricolon, D aoutis qué rambaillon Qué n y a qué uson és bancs En tout léjé ech journal d un palmipèdo, E d éra lou carrièro Coundon és ans. D aoutis qué uson é; souliès è ras sabatos Pés camissés è ras barricoutèros. Un rétrattach, quand lé bago... Qué ha passéja éra cagno... Et can.. déra muto. Dé cots, éra bréspado, 128

128 D éra éréch, d éra calou è d éra ploujo, Déch bént, d éra gnèou è d éra tourrado, D éra tempêto, d éra périglado è d éra grello. Qué s y dits couillounados, pétofios, 129

129 130

130 ACTIVITÉS SOUEICHOISES DISPARUES A la sortie de Soueich, sur la route d Aspet, «Le Moulin d en Haut», maintenant maison d habitation, connut durant un demi-siècle, diverses activités. Vers 1900, un moulin à grains y était installé. Une énorme roue de bois actionnée par une chute d eau sur le Ger, entraînait les meules. Les cultivateurs apportaient leur grain pour le faire moudre, car à ce moment-là, chaque ménagère cuisait son pain pour une dizaine de jours. Attenant à ce moulin et entraîné par la même chute d eau, une batteuse égrenait les gerbes de blé. Ce travail très saisonnier, s effectuait en août et en septembre. Quelques années après, l activité du moulin s étant ralentie, la même prise d eau fut utilisée par une scierie. C est là que furent débitées les grosses poutres et les planches qui sont entrées dans la construction de nombreuses maisons de Soueich. Mais l activité importante du Moulin d en Haut, c est surtout la production d électricité. Moulin et scierie arrêtés, la grande roue de bois fut remplacée par une turbine et vers 1912, Soueich connut le grand progrès de l électricité. Les rues furent éclairées bien avant celles des villages environnants, sans aucune comparaison bien sûr, avec ce que nous connaissons maintenant. Le voltage n était pas fort, et le Ger est un cours d eau irrégulier. En été, au moment des basses eaux, surtout lorsque le canal d arrosage de Plantin servait à l irrigation des prairies, la lumière était très faible. Que de fois, après une journée de moisson ou de fenaison, je me souviens avoir pris le repas du soir en famille, à la lueur d une ampoule où seul le petit filament rougeoyait. Les grosse pannes se situaient surtout à la saison d automne, lorsque les feuilles s amoncelaient contre la grille du canal. Plus d eau à la turbine, plus de courant. Et Soueich était plongé dans l obscurité jusqu au lendemain. C est pourtant l électricité du Moulin d en Haut qui a éclairé toutes les veillées des Soueichois pendant de très longues années, jusqu après la deuxième guerre en 1946 ou 48. A ce moment notre réseau fut raccordé à celui de l E.D.F. Soueich n avait plus sa propre usine électrique. Mais l activité du Moulin d en Haut n était pas arrêtée pour autant. Parallèlement à la production de courant, une scierie se trouvait là. On y débitait du sapin, du hêtre, du châtaignier pour une fabrique de fûts. Puis des bois de soufflets furent façonnés et expédiés à Marseille pour le montage des soufflets. On faisait aussi des porte-manteaux, mais la grande renommée de la maison, était la fabrication des pinces à linge. Le bois de hêtre, débité en fines bûchettes, après passage dans diverses machines, prenait la forme voulue. Une roue hydraulique entraînait scies à grumes, raboteuses, molettes, scies multiples et fûts à poncer. Puis ces bûchettes passaient dans un séchoir électrique, dont le courant provenait d un alternateur-transformateur entraîné par une turbine à eau. Encore une machine à turbine pour fabriquer les ressorts en fil de fer galvanisé. On confia à des ouvrières, le montage des pinces, travail de patience. A l aide d une machine à pédale, elles assemblaient les épingles par douzaines, puis les rangeaient dans des boîtes en carton. Bon nombre de jeunes femmes de Soueich et même des environs, se souviennent de leurs journées de travail de montage. Les mains étaient fort occupées et les passants qui allaient à Aspet (on circulait beaucoup à bicyclette en ces années d après-guerre), pouvaient voir ces dames s activer derrière la fenêtre de leur atelier. Les années passant -on n arrête pas le progrès-, les pinces à linge ne sont plus en bois, mais en plastique. En 1962, la fabrique fermait ses portes. Une spécialité soueichoise venait de disparaître. Adèle DUFOUR Avec l aimable concours de quelques membres de la famille du «Moulin d en Haut». 131

131 LES FORGERONS Depuis toujours et jusqu à l arrivée des tracteurs, les forgerons ont tenu une grande place dans nos petits villages totalement agricoles. Vers 1840, Jules Foch, dit Jules de Come, exerçait son métier. Il n était pas à vrai dire forgeron, mais mécanicien.. Il travaillait le fer, forgeait grilles et balcons qui existent encore, décorant de nombreuses maisons du village. Il fabriquait les grilles porte-charge des batteuses et réparait celles-ci au moment des battages. J ai toujours entendu parler d Hyppolite Peyrefitte que nous appelions «Picole» et qui habitait au Pati. Vers 1890, c était le plus âgé des quatre forgerons qui desservaient le village. Il ferrait les vaches et réparait les outils dans sa forge sombre et enfumée. Les enfants l appelaient «Picoulet» et c était un plaisir pour eux de s arrêter devant sa devanture et de planter des pointes sur son établi profitant de ce qu il était occupé devant sa forge.. A bout de patience, il les chassait parfois, en les menaçant de son marteau. Puis venait Jean-Marie Anglade, au quartier de Moulère. De 1890 à 1942, homme calme et travailleur, il ferrait les vaches, réparait les outils et servait de grand cœur sa nombreuse clientèle. Perrin, mécanicien, réparait les machines agricoles et aussi fabriquait quelques outils. Jean Sarraille, au quartier de Moulère était serrurier plus que forgeron. Il réparait les machines agricoles, quelques voitures et surtout, pendant la guerre, les bicyclettes qui étaient notre seul moyen de locomotion. Albert Ribes, en face du pont, a été le dernier forgeron de Soueich. De 1926 à 1968, il rendit de grands services à tous les agriculteurs. Très adroit et aimant son métier, il profitait de ses loisirs pour faire de jolies réalisations en fer forgé. Vous parler du travail de ces artisans, inutile. Les gens d aujourd hui ne pourraient le comprendre. Levés à l aurore du matin au soir, leur enclume retentissait. Sitôt que pointait le jour, ils commençaient par allumer la forge, ferraient les bêtes, vaches et chevaux avant les grandes chaleurs. C était pénible et captivant. A longueur de journée ils réparaient charrues et brabants, soudaient, toujours devant leur forge rougissante, tirant le soufflet et battant le fer étincelant. Les jours de pluie ou d hiver, les clients se réunissaient dans l atelier! On y parlait de travaux à faire, de bêtes qui boitaient, des cours du marché. On discutait, on riait et on oubliait quelques ennuis, même personnels. Depuis, le progrès est arrivé jusqu au fond des plus petits villages. Le bruit cristallin des enclumes s est tu, il est remplacé par celui des moteurs. Les jeunes ne connaîtront jamais ces vieux forgerons qui étaient l âme des villages et qui rendaient tant de services. On n arrête pas le progrès. Il faut le suivre. Plus tard, peut-être, en fouillant dans les archives, on retrouvera le nom de ces quelques artisans qui ont tant aimé leur métier et qui de tout cœur l ont exercé jusqu à la fin de leur vie. Adèle Dufour Balcon de la mairie à Soueich La légende du forgeron Un forgeron forgeait une poutre de fer Et tout en martelant le fer de ses bras nus, Le brave homme songeait aux frères inconnus A qui son bon travail un jour serait utile Et donc, en martelant la poutre qui rutile, Il chantait le travail qui rend dure la main, Mais qui donne un seul cœur à tout le genre humain! Jean Aicard 132

132 CHAUFFEUR DE CAR Né à Soueich le 19 mars 1904, Jean Cassagne, appelé plus communément «Jean de Poulon» (sobriquet de la maison qu il habitait au quartier de Trusse) avait créé vers 1938, un service de car. Il transportait au marché de Saint-Gaudens, la population du village et des environs, privée de moyens de locomotion du fait de la suppression du petit train Saint-Gaudens Aspet. Son premier véhicule était assez pittoresque, avec une partie avant carrossée, réservée aux voyageurs et une partie arrière bâchée où s entassaient pêle-mêle, colis, volailles, bestiaux Ce car fut réquisitionné en 1939 comme tous les véhicules en état de marche à cette triste époque. Puis, en 1940, Jean de Poulon se porta acquéreur d un autre car fonctionnant au gazogène. Il préparait lui-même le charbon de bois, dans une charbonnière qu il avait installée près de chez lui sur les rives du Ger. Vers 1946, il acheta un châssis nu de marque Berliet, que carrossèrent Joseph Cyrus et Jean Rodriguez (dit double mètre), sous le hangar du moulin de Laurent Laffont (Barounat). Il fallut de longs mois pour que fut réalisé ce travail. Le car fut baptisé CagireExpress, ce qui pour l époque était assez audacieux. Pas encore peint, il transportait gratuitement, le dimanche, les supporters de l équipe de football, et parfois il amenait la jeunesse dans les bals des environs. Fut acheté aussi un Laffly, qui marchait au gaz et était conduit par Grégoire Blanco ; il assurait la ligne Moncaup Saint-Gaudens tous les jeudis ; ensuite il eut aussi un Isobloc dont le chauffeur était Etienne Cierco. En plus du service régulier le jeudi, Jean de Poulon, effectuait des excursions et tous les déplacements de l équipe de football. Tout cela ne l empêchait pas de continuer son métier d agriculteur. Il s occupa aussi pendant quelques années de fournir aux paysans du village et des environs, les engrais et les pommes de terre de semence dont ils avaient besoin (ce qui lui avait valu le surnom de «Parmentier»!). Il rendit ainsi de très nombreux services à toute la population qui lui faisait confiance car, à cette époque là, ces véhicules étaient souvent en panne, mais on arrivait quand même à destination. Le départ de Soueich était déjà un exploit : ne fallait-il pas, très souvent, atteler deux paires de vaches, afin de lancer la mécanique. Ces pauvres bêtes, rebutées, qui savaient ce qui les attendaient, refusaient quelquefois de faire ce travail. On raconte qu une fois, rentrant d un voyage à Lourdes, le car ne put finir de monter la côte de Capvern. Jean de Poulon fit descendre tous les voyageurs et pendant que les hommes poussaient, il demanda aux femmes et aux enfants de chanter La mouche du coche en quelque sorte. Transportant l équipe de football de l Union Sportive Soueichoise, Jean de Poulon dut remplacer un jour le goal qui était absent. Encaissant une bonne douzaine de buts, il lança cette boutade «la prochaine fois je mettrai l autobus à ma place». Toujours un mot pour rire, de savoureuses histoires à raconter, tel fut Jean Cassagne, personnage attachant qui décéda brutalement le 15 mai Jean ROZES 134

133 III LES COUTUMES 135

134 SOUVENIRS D ENFANCE Il est des souvenirs qui ne s effacent pas de la mémoire et qui reviennent comme des flashs avec les moindres détails; l odeur et le goût y sont mêlés. Dans mon enfance mon frère et moi, nous nous rendions chez nos grands-parents pour la traditionnelle fête de cochon. Nous habitions la ville et ces réjouissances à la campagne étaient pour nous l objet d une grande excitation. Outre toute la famille, nous retrouvions des amis très chers, les Larrieu. Les enfants François et Berthe sont de notre âge et nous faisions les quatre cents coups. C était l occasion de faire un peu ce que nous voulions car la surveillance de nos parents se relâchait, ils étaient accaparés par la cuisine du pauvre cochon. La journée se passait à embêter (je m en rends compte aujourd hui) tout le monde si affairé à couper, hacher, saler la bête. La première chose que nous demandions à ma grand-mère, c était de nous revêtir des petits tabliers blancs qu elle avait fait tout exprès pour nous et pour cette seule occasion; revêtus de cet indispensable parement nous nous prenions pour de véritables cuisiniers; il fallait nous donner une planche et un couteau, il m est souvent arrivé de me couper les doigts et de le cacher à tout le monde en m essuyant avec mon tablier. On pouvait penser que c était le sang du cochon, car il fallait bien se salir pour faire voir que nous avions bien travaillé. Le repas de midi était pris à la hâte, il ne fallait pas perdre de temps, mais le soir c était la vraie fête. Je me rappelle avec joie, et regret qu il n en soit plus ainsi, de la tablée très longue où de nombreux convives se serraient. Parents, amis se trouvaient mêlés pour la plus grande joie de tous. Les repas étaient pantagruéliques. Ma mère disait que l on mangeait presque tout le cochon ce soir-là. Ma grand-mère avait peur qu il n y ait pas assez à manger. Pour nous, les enfants, c était l apothéose; on avait enfin arrêté tous les discours des femmes sur les saucissons qui ne sont pas assez salés, la saucisse qui a trop de poivre, qu i1 aurait fallut rajouter des aromates dans les fritons, remuer le pâté pour que la viande soit bien assaisonnée, surveiller la cuisson du boudin. On pouvait enfin goûter à certaines choses déjà prêtes, suivies des poulets rôtis, des pommes de terre à la viande, et j en passe. La fatigue et l énervement de cette journée nous rendaient insupportables, et bien souvent ma grand-mère perdait patience et nous expédiait au lit aussitôt le repas terminé; cela était une grande punition, car François et Berthe étaient fâchés eux aussi de nous voir disparaître. Alors ils trouvaient le moyen de se faufiler par la porte entrouverte de notre chambre et de venir nous balader sur le visage un bout de boudin ou de lard, ce qui nous faisait pouffer de rire et nous cacher sous les draps. Les mères se rendant compte de ce va-etvient, venaient mettre fin à nos ébats. Nous nous endormions enfin bercés par le murmure des conversations des adultes, et avec la ferme intention de recommencer le lendemain. Henriette FAVAREL 136

135 Adèle Dufour et Suzanne Louis au bord du Ger le jour de la fête du cochon. 137

136 LE MILLAS On mettait un grand chaudron en cuivre sur le feu, dans la cheminée, avec de l eau et un peu de lait, puis on ajoutait peu à peu de la farine de maïs. Avec un bâton, l'amilladère, on tournait en permanence jusqu à ce que le millas soit à peu près cuit, travail pénible à cause de la chaleur et de la fumée. Alors on ajoutait de la graisse de porc et un parfum d orange ou de vanille. Quand le millas était à point, on le vidait dans une corbeille plate en osier, couverte par un linge blanc qui débordait sur les côtés. En même temps on remplissait pour les convives une assiette à calotte. Une fois refroidi, on le saupoudrait de cassonnade et la dégustation commençait tandis que les enfants munis de cuillers à soupe râclaient le fond du grand chaudron. Quelle joie de se partager le millas caramélisé qui avait un goût délicieux. Philippe Cyrus et Christophe Laffont LES CROUSTADES DU PATI Françoise était la reine des croustades de Noël. Elle y mettait bien tout ce qu il fallait et elle travaillait la pâte, rien de mieux. Joseph le boulanger, prêtait le four. Les femmes étaient affairées. Elles voulaient bien faire et ne pas trop dépenser. Les croustades s en ressentaient. Et pour rien au monde, Françoise n aurait changé les siennes. Toutes prêtes, Joseph enfournait. Vingt minutes après il sortait les croustades. Il y en avait de bien sèches, d autres belles et luisantes de beurre et un peu de rhum qui sortait. Celles-là sont miennes disait Françoise. Pourquoi les belles sont-elles toutes à vous? Venez voir. Je ne sais ni lire, ni écrire, mais je les ai marquées. En effet, de chaque croustade, sortait un petit bout allumette bien droit, bien propre. Il signalait que les croustades étaient d Estièni et que Françoise ne voulait ni tromper ni se laisser tromper. Histoire vraie de Noël Mme Andrée LAZES «Parler de SOUEICH» écrit à MENTON (06) Janvier

137 LE BOEUF DE NOEL Le village de Soueich, à cette époque - après la guerre l4-l8 - était alimenté en viande par deux bouchers d Aspet : un qui venait faire la tournée le samedi après-midi et 1 autre le dimanche matin. Tout le monde n achetait pas de la viande c était presque un luxe. Il n y avait pas d argent dans les maisons. Pour la Noël et le lendemain de la St Etienne qui était le patron du village, on faisait la fête : on avait pris l habitude de tuer un bœuf au village, même un beau bœuf gascon, bien gras, bien engraissé. Pour bien le faire voir à tout le monde, on le faisait promener autour du village en le tenant par une corde. Il marchait tranquillement, tout bien décoré, un bouquet entre les cornes, et la queue bien pomponnée.. Ensuite, on l amenait à l abattoir. Pour cette occasion on utilisait la grange d Alexandre du Moulin - le meunier - tout près du Ger. Un gros palan était accroché à une poutre de la grange on y mettait le bœuf dessous,.. un coup de pique entre les cornes, puis on le pendait. Après un bon coup de couteau, il saignait très bien! le peler et sortir ses viscères bien proprement; le poumon était très joli et le foie je n en parle pas - encore plus -! L eau pour le laver n était pas loin, l eau du Ger bien entendu. Les robinets d eau courante n étaient pas encore installés. On le laissait un jour ainsi pendu, sans avoir peur de la mouche à viande ; la température était assez fraîche. Tout cela pour dire que c était de la bonne viande, bien consommable, qui n avait pas besoin du contrôle sanitaire. La grange du pont servait de magasin pour la vente. Le tambour communal passait pour avertir les gens sur les heures de la distribution ; ils venaient avec de grands paniers, pour les remplir de cette bonne viande. Joseph le boulanger se réservait le haut de la queue qui faisait un bon bouillon. Comme toute chose à une fin, un beau jour ce commerce s est terminé. Adieu les belles marmites de bouilli! Adieu les beaux pots de daube! Mais Adieu aussi (et où sont-ils?) les bons estomacs qui digéraient si bien toute cette viande. Paul GAILLARD NOTE : Cette distribution-vente avait aussi lieu lorsqu une bête accidentée était abattue. 139

138 L ABREUVOIR ET LA LESSIVE SOUEICH est traversé par le GER. De nombreuses rues, que ce soit rive droite ou rive gauche, ont leur point de chute sur les bords de la rivière. Il y a quelques années, alors que le village était quasiment occupé par des agriculteurs, il était d usage d emmener les troupeaux, vaches ou moutons, s abreuver aux gouats. Chaque quartier avait ses abreuvoirs communaux et il n était pas rare d assister aux luttes des bêtes quand les troupeaux se mélangeaient. Deux fois par jour en été, une fois en hiver, les rues avoisinantes du GER, résonnaient des cris des bergers, des meuglements des vaches ou des aboiements des chiens. A la belle saison, tout le troupeau, avide de rafraîchissement, s ébrouait jusqu au milieu de la rivière. C était aussi le lieu où se retrouvaient les femmes pour la corvée de lessive. Agenouillées sur leur lavoir de bois, battoir en main, profitant de l eau claire descendue des montagnes, elles frottaient, battaient et rinçaient le linge. Opération plusieurs fois renouvelée. L eau courante dans les maisons, les abreuvoirs dans les étables et les stabulations, l acquisition de machines à laver ne doivent pas nous faire oublier un passé, pas très lointain, puisqu il y a à peine deux ou trois ans, on pouvait apercevoir au bord du GER la frêle silhouette de Mme Bernadette BONZOM qui, la dernière, perpétua la tradition. Aujourd hui encore, pendant la période hivernale, on peut voir nos cuisinières, les pieds dans l eau, laver le ventre des gorets lors de traditionnelles fêtes de cochon. Jean ROZES 140

139 LA LESSIVE AU PATI "Maintenant, la lune est bonne, nous allons faire la lessive!" Ce n'était pas un petit travail, trois fois l an! Le cuvier appartenait au quartier ; c était une énorme cuve de trois hectolitres et, de surcroît on y ajoutait des palettes pour l agrandir. On posait ce cuvier sur une fourche d'arbre à trois pieds. La premier jour on faisait tremper le linge dans les comportes avec la lessive de Caïfa, parfumée à la lavande. Le lendemain, dans l après-midi, on faisait chauffer pour savonner pièce par pièce : draps de lit de daounet, rugueux et gris, torchons de lin faits à la maison, linge de table, chemises de femme et d homme, mouchoirs de grande dimension, essuie-mains paraissant indécrassables. Tout cela frotté avec vigueur, était ensuite, au fur et à mesure, entassé en bon ordre. Sur tout ce linge, on calait le cendrier (Un drap grossier qui servait pour tout le quartier) et depuis combien de générations? Là-dessus on répandait quelques seaux de bonne cendre passée avec soin : cendres de chêne, de peuplier, de bouleau, mais pas de châtaignier. Toute la nuit la lessive ainsi préparée s imprégnait. Le troisième jour, au petit matin, on allumait dans la grande cheminée le chai - un feu avec des sarments et tout ce qui gênait dans la maison : vieilles chaises, paniers percés, hottes abîmées, copeaux. On accrochait au pendant du feu, la grosse marmite de fonte ("le métaou") que l on remplissait d eau apportée la veille. Et, allez... attise... souffle...! La chai n était plus qu un nuage de fumée. Cependant il fallait rester. La femme préposée à la lessive, à l aide d une grande casserole à longue queue ( la coussole ) commençait de vider l eau tiède dans le cuvier. Cette eau traversait le linge, s écoulait par un trou situé au fond du cuvier, et tombait dans une petite cuvette. Puis cette eau ainsi recueillie était remise dans la grosse marmite. Jusqu à midi on recommençait d arroser le linge, avec l eau de plus en plus chaude. A midi, l'eau était bouillante et on continuait de verser régulièrement le liquide brun-rouge brûlant ; alors la lessive était terminée. "J arrête, disait la femme". Le quatrième jour, très tôt le matin, il fallait arranger le gué, sous la chute de la digue. On creusait le sable et dans ce grand trou d eau courante on plaçait les bourrasses (les couvertures des vaches) qui avaient trempé dans l'eau depuis la veille. Pour les maintenir, on posait dessus de grosses pierres. Tout était ainsi prêt pour rincer le linge. Le tombereau amenait le linge et les laveuses s agenouillaient sur les lavoirs alignés devant les bourrasses. Pénible travail que de rincer toute cette lessive! Les battoirs tapaient vigoureusement et de temps en temps, ils cassaient quelques boutons! Ah! non, non, pas de battoirs maintenant quand vous rincez les chemises», s écriait la laveuse en chef. Lorsque tout était rincé et essoré, on déposait1e linge dans les grandes corbeilles ovales que l on chargeait sur le tombereau.- De là, on allait l étendre sur une haie bien taillée et bien 141

140 plombée (verticale). En plein soleil, le linge séchait vite et il fal1ait veiller à le plier demi-sec pour éviter les faux-plis. Tout était bien blanc et il ne restait pas une tache! Dans certaines maison on profitait de la grande lessive pour récurer les pots de chambre. On les retournait sur le cendrier, et ainsi trois fois par an, les pots de chambre étaient lessivés et désinfectés! Marie-Thérèse FOCH LE MAYAGE Il est de tradition depuis fort longtemps que les jeunes gens du village mayent (le mot mayer vient de mai, écrit autrefois may ) les demoiselles à marier, quel que soit leur âge. Vous vous doutez alors, que cette tradition se déroule au mois de may, le premier samedi pour certains villages, le premier jour du mois pour d autres. Les jeunes gens, eux se mettent d accord pour faire la surprise : elle se déroule toujours la nuit! Mayer une jeune fille consiste à aller, d une manière plus ou moins discrète, prélever les objets les plus divers (et parfois insolites) qui sont autour de la maison, dans la grange, dans la cour... charrues, tombereaux, remorques, tables, vélos, contrevents, chaises, barriques... linge... pour aller les déposer sur la place du village. Mais tout ne se passe pas toujours sans émotions : un père se lève et arrose copieusement les plaisantins de sa fenêtre, ou bien surgit, le fusil à la main et le décharge... en l air au grand émoi de tout le voisinage... et des mayeurs. Les jeunes gens, en général, ne terminent leur ramassage qu à l aube, harassés et fourbus. C est alors, à la lueur du jour naissant, qu apparaît l amoncellement de tous les objets empilés, coincés, entremêlés, ou bien encore juchés sur les arbres et même sur le toit de la mairie. Il est aisé d imaginer l embarras des parents des jeunes filles pour récupérer leur bien quand ils viennent sur la place. Fort heureusement ils ne sont pas les seuls, et chacun aide de son mieux le voisin à dégager ses affaires... pour pouvoir retirer les siennes. Enfin il n est pas rare de rencontrer des grincheux, qui ne se mettent en colère que pour le plaisir d embarrasser les jeunes. Christian DORCHAIN 142

L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle

L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle L Eglise dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle Iconographie du template Le jugement dernier, cathédrale de Bourges Ange au sourire, cathédrale de Reims Identifie l enfer

Plus en détail

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789)

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789) La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789) Avant la Révolution*, la France est une monarchie avec à sa tête un monarque, le Roi de France. Lorsque Louis XIII décède en

Plus en détail

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23.

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. «Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. Pour faire suite au récit des disciples sur le chemin d Emmaüs et pour

Plus en détail

22 Nous Reconnaissons la force du pardon

22 Nous Reconnaissons la force du pardon 22 Nous Reconnaissons la force du pardon 23 Par le rite pénitentiel, les chrétiens se tournent vers Dieu pour lui demander son pardon. Dieu nous reçoit tels que nous sommes et nous pardonne pour que nous

Plus en détail

L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE

L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE Compétence Comprendre l importance de l Église dans la vie des hommes au Moyen Âge. Quelle impression te donne l église dans cette photographie, par rapport aux autres constructions?

Plus en détail

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce?

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce? 1 LA FAMILLE 1.1 Lecture premier texte Nadja va passer quatre mois de la prochaine année scolaire en France. Aujourd hui, elle a reçu cette lettre de sa famille d accueil. Chère Nadja, Je m appelle Martine

Plus en détail

1/6. André Bouteiller

1/6. André Bouteiller 1/6 André Bouteiller André Bouteiller est originaire de Saint-André-Treize-Voies. Il est le fils d André Bouteiller & Jeanne Chobelet et serait né vers 1650. Malheureusement les archives de Saint-André-Treize-Voies

Plus en détail

Que fait l Église pour le monde?

Que fait l Église pour le monde? Leçon 7 Que fait l Église pour le monde? Dans notre dernière leçon, nous avons vu que les croyants ont des responsabilités vis-à-vis des autres croyants. Tous font partie de la famille de Dieu. Les chrétiens

Plus en détail

* Extraits d'un entretien effectué dans le Karyassa 'supres de membres d'un clan Tamashek, les Kel Taddak. Document présenté par Etienne Le Roy.

* Extraits d'un entretien effectué dans le Karyassa 'supres de membres d'un clan Tamashek, les Kel Taddak. Document présenté par Etienne Le Roy. (< Le chez soi pour nous, c'est l'eau 11 Cet entretien a été réalisé chez les Tamashek par J.-M. Yung le 30 novembre 1988, et traduit U au pied de la dune n. Il nous a impressionné. Le choix des extraits

Plus en détail

Histoire Le Moyen-âge La société féodale

Histoire Le Moyen-âge La société féodale Histoire Le Moyen-âge Objectif(s) : - Connaître les 3 ordres de la société médiévale - Découvrir le cadre et le mode de vie des seigneurs au Moyen Age : Seigneurs / vassaux / chevaliers Histoire racontée

Plus en détail

Le Baptême de notre enfant

Le Baptême de notre enfant Le Baptême de notre enfant Baptême de notre enfant : Le à l église de Ce même jour, ils ont également reçu le baptême 1 Chers parents, Déroulement de la célébration (p 3-8) 1. Accueil et entrée dans l

Plus en détail

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite Cahier d enquête Suspect N 5 Reproduction interdite 1ère étape : dé découvrez votre suspect Le Gypaè Gypaète barbu À l aide du plan, trouvez le Gypaète barbu dans les expositions. Le Gypaète barbu est

Plus en détail

Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences

Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences Cette révélation est donnée en français à Sulema, une femme née en 1954 au Salvador. Depuis plus de 30 ans, elle vit au Canada avec

Plus en détail

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie.

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie. 1 L eau c est la vie! À l origine était l eau... Lors du refroidissement de la terre, qui était une boule de feu à sa création, les nuages qui l entouraient ont déversé leur eau, formant les mers et les

Plus en détail

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Stephen Wang COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Mariage, sacerdoce, vie consacrée, diaconat permanent, célibat «Petits Traités Spirituels» Série III «Bonheur chrétien» éditions des Béatitudes Ava n t-p r o

Plus en détail

Bonus Bon Client 10 % Pack Modulis Agriculture Des garanties exclusives pour vous, vos activités et votre famille!

Bonus Bon Client 10 % Pack Modulis Agriculture Des garanties exclusives pour vous, vos activités et votre famille! Bonus Bon Client 10 % Pack Modulis Agriculture Des garanties exclusives pour vous, vos activités et votre famille! Modulis, pour une vision globale et une gestion simplifiée de vos assurances! L agriculture

Plus en détail

Subordonnée circonstancielle de cause, de conséquence et de but

Subordonnée circonstancielle de cause, de conséquence et de but DE MATÉRIEL CONSÉQUENCE POUR ET DE BUTALLOPHONES 1 Notion de phrase Subordonnée circonstancielle de cause, de conséquence et de but 1 LA SUBORDONNÉE CIRCONSTANCIELLE DE CAUSE La subordonnée circonstancielle

Plus en détail

Partager? En parler avec les enfants de 6-11 ans

Partager? En parler avec les enfants de 6-11 ans Ecole du dimanche Partager? En parler avec les enfants de 6-11 ans Jeunes Ateliers-débat Réflexions bibliques Culte Témoignages Actions pour tous L objectif de cette séance est de montrer aux enfants que

Plus en détail

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS.

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS. C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS. MAIS UN JOUR IL PARTIT PLUS AU NORD POUR DÉCOUVRIR LE MONDE. IL MARCHAIT, MARCHAIT, MARCHAIT SANS S ARRÊTER.IL COMMENÇA

Plus en détail

Les jours de la semaine

Les jours de la semaine Les jours de la semaine Les jours de la semaine S enfilent un à un Comme les billes d un grand collier Dans un ordre, ils se suivent Chaque jour se ressemble Chaque jour est différent Mais on ne peut les

Plus en détail

A l entrée du quartier, les militaires venaient boire un verre de bière blonde «un canon». L école a été construite par Monsieur Pottier, avocat.

A l entrée du quartier, les militaires venaient boire un verre de bière blonde «un canon». L école a été construite par Monsieur Pottier, avocat. LES RESTOS DU CŒUR Lundi 17 octobre, deux dames qui sont bénévoles, sont venues répondre à nos questions. Les restos du cœur ont été créés en 1985 par Coluche pour donner un coup de pouce pendant la période

Plus en détail

Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur

Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur PASSÉ MATÉRIEL COMPOSÉ, PLUS-QUE-PARFAIT, POUR ALLOPHONES PASSÉ ANTÉRIEUR, FUTUR ANTÉRIEUR 1 Groupe verbal Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur

Plus en détail

La petite poule qui voulait voir la mer

La petite poule qui voulait voir la mer Découverte Complète la carte d identité du livre. Titre du livre Nom de l auteur Nom de l illustrateur Editeur Que voit- on sur la 1 ère page de couverture? C est l histoire q d un poisson q d une souris

Plus en détail

Les trois brigands partie1. Les trois brigands partie1

Les trois brigands partie1. Les trois brigands partie1 Les trois brigands partie1 Il était une fois trois vilains brigands, avec de grands manteaux noirs et de hauts chapeaux noirs. Le premier avait un tromblon, le deuxième un soufflet qui lançait du poivre,

Plus en détail

Monsieur l Adjoint délégué à la Culture et à la Tauromachie,

Monsieur l Adjoint délégué à la Culture et à la Tauromachie, Prise de Parole de Monsieur Jean-Paul FOURNIER Sénateur du Gard - Maire de Nîmes - Président de Nîmes Métropole Inauguration d une plaque dans le cadre du 450 ème anniversaire de la création de l Eglise

Plus en détail

LE PARC DE FIGUEROLLES

LE PARC DE FIGUEROLLES LE PARC DE FIGUEROLLES SUR LES RIVES DE L ETANG L DE BERRE A MARTIGUES LE PATRIMOINE RURAL DU SITE Vue aériennea du site de Figuerolles en limite Nord de la Commune de Martigues Le caractère re rural de

Plus en détail

Quelle journée! Pêle-mêle. Qu est-ce que c est? DOSSIER 3. 65. Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez.

Quelle journée! Pêle-mêle. Qu est-ce que c est? DOSSIER 3. 65. Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez. DOSSIER 3 Quelle journée! Pêle-mêle 19 65. Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez. 1.... 2.... 3.... 4.... 5.... 6.... 66. Reconstituez les mots de la page Pêle-mêle.

Plus en détail

INFORMATIONS SUR LE DROIT DE LA FAMILLE

INFORMATIONS SUR LE DROIT DE LA FAMILLE DIRECTION DES SERVICES ADMINISTRATIFS SERVICE POPULATION ET CITOYENNETE SECTEUR ETAT CIVIL INFORMATIONS SUR LE DROIT DE LA FAMILLE Annexe du décret n 2002 1556 du 23 décembre 2002 Ce document est destiné

Plus en détail

La liberté guidant le peuple sur les barricades

La liberté guidant le peuple sur les barricades La liberté guidant le peuple sur les barricades Eugène DELACROIX 1830 Une étrange lumière Le soleil brille à travers la fumée de la poudre. Les écrits nous disent que nous sommes en début de matinée et

Plus en détail

NOTRE PERE JESUS ME PARLE DE SON PERE. idees-cate

NOTRE PERE JESUS ME PARLE DE SON PERE. idees-cate NOTRE PERE JESUS ME PARLE DE SON PERE idees-cate 16 1 L'EVANGILE DE SAINT LUC: LE FILS PRODIGUE. Luc 15,11-24 TU AS TERMINE LE LIVRET. PEUX-TU DIRE MAINTENANT, QUI EST LE PERE POUR TOI? Un Père partage

Plus en détail

Le château de Versailles Architecture et décors extérieurs

Le château de Versailles Architecture et décors extérieurs Le château de Versailles Architecture et décors extérieurs Les rois de France viennent régulièrement chasser à Versailles à partir du XVI ème siècle. Henri IV y amène son fils, le futur Louis XIII. Devenu

Plus en détail

Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe

Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe de Luc Tartar * extraits * Les sardines (on n est pas des bêtes) - Qu est-ce qu

Plus en détail

LE CHEMIN DE CROIX DE NOTRE DAME DE ROCHEFORT

LE CHEMIN DE CROIX DE NOTRE DAME DE ROCHEFORT LE CHEMIN DE CROIX DE NOTRE DAME DE ROCHEFORT Le 7 mars 1867, un acte d acquisition est passé par les pères Mariste avec la commune de Rochefort par devant M. Dutour, notaire à Rochefort, portant sur un

Plus en détail

ORIGINES : St Patrick, patron des Irlandais, serait né vers 385.

ORIGINES : St Patrick, patron des Irlandais, serait né vers 385. Fête célébrée le 17 mars (March 17th) par les Irlandais pour honorer SaintPatrick, un missionnaire qui a converti l Irlande au christianisme. ORIGINES : St Patrick, patron des Irlandais, serait né vers

Plus en détail

Comment utiliser les graines de soja à la cuisine

Comment utiliser les graines de soja à la cuisine Comment utiliser les graines de soja à la cuisine Auteur : Renate Schemp Box 90612 Luanshya Zambie Traduction : SECAAR Service Chrétien d Appui à l Animation Rurale 06 BP 2037 Abidjan 06 Côte d Ivoire

Plus en détail

Tétanisés par la spirale de la violence? Non!

Tétanisés par la spirale de la violence? Non! MERCREDI DES CENDRES B Frère Antoine-Emmanuel Jl 2, 12-18 ; Ps 50 2 Co 5, 20 6,2 ; Mt 6, 1-6.16-18 18 février 2015 Sanctuaire du Saint Sacrement, Montréal Tétanisés par la spirale de la violence? Non!

Plus en détail

«Ce Qui Sort de la Bouche de l Éternel»

«Ce Qui Sort de la Bouche de l Éternel» «Ce Qui Sort de la Bouche de l Éternel» Quelqu un remarqua un jour une chose étrange dans un cimetière. Une grande pierre tombale portait l épitaphe suivante : Passant, réfléchis et arrêt-toi Tu es là

Plus en détail

0:51 Au Moyen-Âge, les femmes prennent activement part aux métiers de l artisanat et du commerce. Elles ont obtenu une certaine indépendance.

0:51 Au Moyen-Âge, les femmes prennent activement part aux métiers de l artisanat et du commerce. Elles ont obtenu une certaine indépendance. 00:22 La ville au Moyen-Âge est un espace de liberté. Celui qui possède le droit du citoyen, a la possibilité d accéder à la prospérité par le travail et l intelligence. Cela vaut aussi pour les femmes,

Plus en détail

Versez votre I.S.F à la Fondation d Hautecombe, c est partager

Versez votre I.S.F à la Fondation d Hautecombe, c est partager Versez votre I.S.F à la, c est partager L impôt sur la fortune Une manière efficace de partager avec la Histoire de l Abbaye Bâtie au XII e siècle par les moines cisterciens, l Abbaye d Hautecombe a subi

Plus en détail

Définitions. Définitions sur le logement

Définitions. Définitions sur le logement Définitions sur le logement Logement Un logement est défini par son utilisation : c est un local séparé et indépendant utilisé pour l habitation. Il doit être séparé d autres locaux par des murs ou cloisons

Plus en détail

Paroisses réformées de la Prévôté - Tramelan. Album de baptême

Paroisses réformées de la Prévôté - Tramelan. Album de baptême Paroisses réformées de la Prévôté - Tramelan Album de baptême L'album de mon baptême Cet album est celui de:... Né(e) le:... à:... 1 Quoi de neuf? Il est tout petit, mais... il a déjà sa personnalité,

Plus en détail

Décès et succession LE DECES

Décès et succession LE DECES Décès et succession Des Services ou organismes accompagnent les personnes et familles à vivre leur deuil. Ci-dessous, nous nous limiterons à présenter quelques conseils et informations pratiques concernant

Plus en détail

Il n'y a rien de plus beau qu'une clef

Il n'y a rien de plus beau qu'une clef Il n'y a rien de plus beau qu'une clef (tant qu'on ne sait pas ce qu'elle ouvre) Spectacle de contes, à partir de 12 ans. Durée 1h Synopsis Deux conteuses Une panne de voiture Un petit village vendéen

Plus en détail

Club langue française Quiz. Par Julien COUDERC et Maxence CORDIEZ

Club langue française Quiz. Par Julien COUDERC et Maxence CORDIEZ Club langue française Quiz Par Julien COUDERC et Maxence CORDIEZ Question 1 Quelle est l'orthographe correcte? 1. J'ai vécu des amours passionnés. 2. J'ai vécu des amoures passionés. 3. J'ai vécu des amours

Plus en détail

Vous souhaitez obtenir de l aide en cas de deuil

Vous souhaitez obtenir de l aide en cas de deuil Vous souhaitez obtenir de l aide en cas de deuil Vous souhaitez obtenir de l aide en cas de deuil La perte d un proche est douloureuse et pas facile à surmonter. C est volontiers que nous vous aidons à

Plus en détail

LA DÉVOLUTION SUCCESSORALE LÉGALE AU QUÉBEC

LA DÉVOLUTION SUCCESSORALE LÉGALE AU QUÉBEC Edition 2014 LA DÉVOLUTION SUCCESSORALE LÉGALE AU QUÉBEC Auteur : Michel BEAUCHAMP, Notaire, chargé de cours à la faculté de droit de l Université de Montréal Ouverture de la succession Dévolution légale

Plus en détail

C est dur d être un vampire

C est dur d être un vampire C est dur d être un vampire 1/6 Pascale Wrzecz Lis les pages 5 à 8. Tu peux garder ton livre ouvert. 1 Retrouve les mots dans ta lecture et complète les cases. C est une histoire de. Prénom du héros ;

Plus en détail

LES MOSAIQUES DU CREDIT AGRICOLE

LES MOSAIQUES DU CREDIT AGRICOLE LES MOSAIQUES DU CREDIT AGRICOLE Au I er siècle après Jésus-Christ, la ville romaine d Arles (photo ci-dessous) est entourée de remparts. Elle comporte de grandes rues principales appelées Cardo et Decumanus.

Plus en détail

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. La Commission a entendu Mme M.R., sa fille, Mme M.K., ainsi que MM. S.A., capitaine de police, et S.C., brigadier-chef.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. La Commission a entendu Mme M.R., sa fille, Mme M.K., ainsi que MM. S.A., capitaine de police, et S.C., brigadier-chef. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE COMMISSION NATIONALE DE DÉONTOLOGIE DE LA SÉCURITÉ Saisine n 2010-109 AVIS ET RECOMMANDATIONS de la Commission nationale de déontologie de la sécurité à la suite de sa saisine, le

Plus en détail

Municipalité de la paroisse de Saint-Lazare

Municipalité de la paroisse de Saint-Lazare Municipalité de la paroisse de Saint-Lazare PROVINCE DE QUÉBEC MUNICIPALITÉ DE LA PAROISSE DE SAINT-LAZARE M.R.C. DE VAUDREUIL-SOULANGES RÈGLEMENT NUMÉRO 627 RÈGLEMENT VISANT À INTERDIRE L UTILISATION

Plus en détail

Quelques exemples de croyants célibataires

Quelques exemples de croyants célibataires Périodique de matière biblique pour les jeunes - Août 2013 - Numéro 16 Quelques exemples de croyants célibataires La situation du chrétien En 1 Corinthiens 7, Paul aborde le sujet du chrétien célibataire.

Plus en détail

Un moulin à scie!?! Ben voyons dont!!!

Un moulin à scie!?! Ben voyons dont!!! Un moulin à scie!?! Ben voyons dont!!! (Zénon Rinfret, matillon/encanteur, s est présenté chez Simion avec sa nouvelle acquisition, un camion flambant neuf, et, il a même passé la nuit chez notre ami.)

Plus en détail

STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie. Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée

STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie. Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée Article 1 : Constitution et dénomination Il est fondé entre les adhérents aux présents

Plus en détail

Madame Lisette Côté Madame Guylaine Jacques Madame Renée Lessard Monsieur Charles Vachon Monsieur Rock Carrier Monsieur Richard Fauchon

Madame Lisette Côté Madame Guylaine Jacques Madame Renée Lessard Monsieur Charles Vachon Monsieur Rock Carrier Monsieur Richard Fauchon PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL TENUE LE 11 NOVEMBRE 2013, À 19 HEURES 30 À L ENDROIT ORDINAIRE, SOUS LA PRÉSIDENCE DE MONSIEUR HECTOR PROVENÇAL, MAIRE, ET À LAQUELLE ÉTAIENT PRÉSENTS LES

Plus en détail

Madame Nathalie LEHERON a le pouvoir de Madame Annie AUZOU pour la représenter et voter en son nom.

Madame Nathalie LEHERON a le pouvoir de Madame Annie AUZOU pour la représenter et voter en son nom. Département du Calvados Mairie de Curcy sur Orne REGISTRE DES EXTRAIT DU DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL L'an deux mille douze, le quinze mars, à dix huit heures trente, Le Conseil Municipal légalement

Plus en détail

Référence du texte : AD 06 7B897 Sénéchaussée. Procédure criminelle, meurtre sur grand chemin : procès-verbal d'accord et exposition des faits.

Référence du texte : AD 06 7B897 Sénéchaussée. Procédure criminelle, meurtre sur grand chemin : procès-verbal d'accord et exposition des faits. Référence du texte : AD 06 7B897 Sénéchaussée. Procédure criminelle, meurtre sur grand chemin : procès-verbal d'accord et exposition des faits. 1737 5 10 15 20 25 exposition des faits. 1737 p 1 / 6 30

Plus en détail

Rappels. Prenons par exemple cet extrait : Récit / roman

Rappels. Prenons par exemple cet extrait : Récit / roman Les genres littéraires d un texte (1) Rappels Les genres littéraires sont une classifi cation qui permet de distinguer les textes en fonction de certaines caractéristiques d écriture. Voici les principaux

Plus en détail

Madame Nathalie Ouellet, OMA, directrice générale et Madame Rita Parent, OMA, greffière assistent également à cette assemblée.

Madame Nathalie Ouellet, OMA, directrice générale et Madame Rita Parent, OMA, greffière assistent également à cette assemblée. La parution de ce procès-verbal est autorisée conditionnellement à la réserve suivante : Le procès-verbal sera approuvé lors de la séance du 03 octobre 2011 et signé par le greffier et le maire ou la personne

Plus en détail

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur Des souhaits pour une vie des plus prospères et tous les voeux nécessaires pour des saisons extraordinaires! Meilleurs

Plus en détail

programme connect Mars 2015 ICF-Léman

programme connect Mars 2015 ICF-Léman programme connect Mars 2015 ICF-Léman Déroulement des soirées 19:00-19:30 Accueil 19:30-20:00 Repas 20:00-20:05 Fin de repas / nettoyages 20:05-20:15 Annonces / infos 20:15-20:45 Programme vidéo ou étude

Plus en détail

Me ANGELE KOUASSI, Notaire, Past-Présidente AFJCI 2013 FORMATION SUR LES SUCCESSIONS

Me ANGELE KOUASSI, Notaire, Past-Présidente AFJCI 2013 FORMATION SUR LES SUCCESSIONS FORMATION SUR LES SUCCESSIONS 1 SUCCESSIONS, Loi N 64-379 du 07 Octobre 1964. Chers séminaristes, Mesdames et Messieurs, le sujet qui nous réunis ce jour a toujours été d actualité et le demeure encore

Plus en détail

Documentation. de l Évangile Pour le foyer. Écritures...2. Conférence générale...2. Magazines...3. Musique...3. Illustrations de l Évangile...

Documentation. de l Évangile Pour le foyer. Écritures...2. Conférence générale...2. Magazines...3. Musique...3. Illustrations de l Évangile... Documentation de l Évangile Pour le foyer Écritures...2 Conférence générale...2 Magazines...3 Musique...3 Illustrations de l Évangile...3 Livres, manuels et brochures...4 Histoire familiale...6 Œuvre missionnaire...6

Plus en détail

COMPRENDRE LA GESTION DES SUCCESSIONS DANS LES RE SERVES

COMPRENDRE LA GESTION DES SUCCESSIONS DANS LES RE SERVES Centre d excellence en matière de biens immobiliers matrimoniaux Hébergé par l Association des gestionnaires des terres des Premières Nations (ANGTA), le CDEBIM aide les collectivités et les membres des

Plus en détail

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée (JO n 4984 p. 13) L assemblée nationale à délibéré et adopté, Le président de la république promulgue la loi dont la teneur suit

Plus en détail

VOTRE PROCHE A FAIT DON DE SON CORPS. Ecole de Chirurgie ou Faculté de Médecine

VOTRE PROCHE A FAIT DON DE SON CORPS. Ecole de Chirurgie ou Faculté de Médecine VOTRE PROCHE A FAIT DON DE SON CORPS Ecole de Chirurgie ou Faculté de Médecine Que devient son corps? Quelle cérémonie envisager? Quel lieu de mémoire? Comment vivre ce deuil? Quels accompagnements sont

Plus en détail

1738 2013 275 e ANNIVERSAIRE DE LA PAROISSE DE LA-VISITATION-DE-LA-SAINTE-VIERGE DE POINTE-DU-LAC

1738 2013 275 e ANNIVERSAIRE DE LA PAROISSE DE LA-VISITATION-DE-LA-SAINTE-VIERGE DE POINTE-DU-LAC 1738 2013 275 e ANNIVERSAIRE DE LA PAROISSE DE LA-VISITATION-DE-LA-SAINTE-VIERGE DE POINTE-DU-LAC HOMMAGE AU COUPLE BOLDUC-ROUETTE Mariette Bolduc Rouette. Mariette est aussi issue d une vieille famille

Plus en détail

Bienvenue à la Banque nationale de Belgique!

Bienvenue à la Banque nationale de Belgique! Bienvenue à la Banque nationale de Belgique! La Banque nationale de Belgique n est pas une banque comme les autres Par exemple, tu ne peux pas y ouvrir de compte bancaire : seules les autres banques y

Plus en détail

Ne vas pas en enfer!

Ne vas pas en enfer! Ne vas pas en enfer! Une artiste de Corée du Sud emmenée en enfer www.divinerevelations.info/pit En 2009, une jeune artiste de Corée du Sud qui participait à une nuit de prière a été visitée par JésusChrist.

Plus en détail

église paroissiale ; cimetière Saint-Pierre de Poulainville, devenus cimetière communal (détruit)

église paroissiale ; cimetière Saint-Pierre de Poulainville, devenus cimetière communal (détruit) Ancienne église paroissiale et cimetière Saint-Pierre de Poulainville, devenus cimetière communal (détruit) place de l' Eglise Poulainville Dossier IA80003711 réalisé en 2002 Copyrights Copyrights Auteurs

Plus en détail

Les cohabitants et l immobilier

Les cohabitants et l immobilier Les cohabitants et l immobilier 3Des cohabitants non mariés achetant ensemble un terrain à bâtir ou une habitation acquièrent ce bien en copropriété. Cela veut dire que le terrain ou l habitation appartient

Plus en détail

Guide de planification successorale

Guide de planification successorale Guide de planification successorale Guide de planification successorale renseignements personnels Nom et prénom à la naissance : Pour vous aider à effectuer la planification de votre succession, nous avons

Plus en détail

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie?

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie? «En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie? Paroles : «En avant les p tits gars». Fragson. 1913.

Plus en détail

Montant de la participation de la collectivité : - Participation obligatoire pour adhérer à la convention de participation du CDG54 :

Montant de la participation de la collectivité : - Participation obligatoire pour adhérer à la convention de participation du CDG54 : DEPARTEMENT Meurthe et Moselle ARRONDISSEMENT TOUL CANTON TOUL Sud Commune de SEXEY AUX FORGES EXTRAIT DU PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL DU 16 NOVEMBRE 2012 L'an deux mille douze,

Plus en détail

Nom : Prénom : Date :

Nom : Prénom : Date : J observe le livre dans son ensemble, je le feuillette et je réponds aux 1) Je complète la carte d identité du livre. Titre du livre Nom de l auteur Nom de l illustrateur Editeur Collection Genre 2) Qui

Plus en détail

Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON

Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON Quand on pense aux femmes de la Nouvelle-France, on songe à Marie de l incarnation, à Marguerite Bourgeoys, aux

Plus en détail

I. Dispositions générales. Article premier : Le cimetière de Cotterd est le lieu officiel d inhumation de la commune de Bellerive.

I. Dispositions générales. Article premier : Le cimetière de Cotterd est le lieu officiel d inhumation de la commune de Bellerive. I. Dispositions générales Article premier : Le cimetière de Cotterd est le lieu officiel d inhumation de la commune de Bellerive. Art. 2. Le service des inhumations et des incinérations, ainsi que la police

Plus en détail

Quelqu un de votre entourage a-t-il commis un suicide?

Quelqu un de votre entourage a-t-il commis un suicide? Quelqu un de votre entourage a-t-il commis un suicide? Soutien après le suicide d un jeune À la mémoire de Adam Cashen Quelqu un de votre entourage a-t-il commis un suicide? Si une personne de votre entourage

Plus en détail

Manuscrits du Moyen Age

Manuscrits du Moyen Age Manuscrits du Moyen Age (Dossier pédagogique réalisé par le service éducatif de la MGT) 1. Qu est-ce qu un manuscrit? Voici deux ouvrages conservés à la MGT. Histoire des quatre fils Aymons, XVIIe siècle

Plus en détail

13 Quelle est l église du Nouveau Testament?

13 Quelle est l église du Nouveau Testament? DU NOUVEAU TESTAMENT? 169 13 Quelle est l église du Nouveau Testament? Ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres (Rm 12.5). Par

Plus en détail

S organiser autrement

S organiser autrement S organiser autrement Dominique Tibéri enseignant en cycle 3 et formateur à l IUFM Nancy (54) propose ici une alternative à la préparation de classe telle qu elle est demandée par l Institution. Préparer

Plus en détail

PRÉPARATION AU TEST! CULTURE INTERNATIONAL CLUB

PRÉPARATION AU TEST! CULTURE INTERNATIONAL CLUB Niveau 2 - Mots treize quatorze quinze seize dix-sept dix-huit dix-neuf vingt vingt-et-un vingt-deux vingt-trois vingt-quatre vingt-cinq vingt-six vingt-sept vingt-huit vingt-neuf trente quarante cinquante

Plus en détail

Campagne DENIER 2015. Campagne Denier 2015 Diocèse de Fréjus-Toulon Page 1

Campagne DENIER 2015. Campagne Denier 2015 Diocèse de Fréjus-Toulon Page 1 Campagne DENIER 2015 Campagne Denier 2015 Diocèse de Fréjus-Toulon Page 1 Edition janvier 2015 Sommaire Page 3 - Denier de l Eglise Bilan 2014/Campagne 2015 Page 4 - Evolutions de la collecte du Denier

Plus en détail

REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL D AMFREVILLE JEUDI 30 OCTOBRE 2010

REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL D AMFREVILLE JEUDI 30 OCTOBRE 2010 REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL D AMFREVILLE JEUDI 30 OCTOBRE 2010 PRESENTS : M. X. MADELAINE, Maire ; L.AUGUSTE, L.PARDOEN, E.DELAUNAY, R.FOLTETE, B.LEDRU, P.GOUPIL, C.LECHARPENTIER, B.NUYTEN, N.DUPUIS,

Plus en détail

Dossier de Presse 5 juin 2008 20. L Oeuvre de Vauban à Besançon

Dossier de Presse 5 juin 2008 20. L Oeuvre de Vauban à Besançon Dossier de Presse 5 juin 2008 20 L Oeuvre de Vauban à Besançon Dossier de Presse 5 juin 2008 21 Besançon : des défenses façonnées par un méandre dominé > 21 27 La citadelle Historique La position stratégique

Plus en détail

ASSOCIATION «HABITER ENFIN!» Loi de 1901 STATUTS

ASSOCIATION «HABITER ENFIN!» Loi de 1901 STATUTS 1 ASSOCIATION «HABITER ENFIN!» Loi de 1901 STATUTS ARTICLE 1 - DENOMINATION La présente Association a pour dénomination : «Habiter Enfin!». ARTICLE 2 - SIEGE Le siège de l association est fixé au : 14

Plus en détail

Éric Milot, district 2 François Boyer, district 4 Marc Laurin, district 3 Mélanie Dostie, district 5

Éric Milot, district 2 François Boyer, district 4 Marc Laurin, district 3 Mélanie Dostie, district 5 PROVINCE DE QUÉBEC VILLE DE SAINT-COLOMBAN L AN DEUX MILLE ONZE Procès-verbal d une séance ordinaire du Conseil municipal de Saint- Colomban tenue le 11 janvier à 19 h, à l Hôtel de ville, en la salle

Plus en détail

Au revoir, l été! Auteur inconnu

Au revoir, l été! Auteur inconnu Compréhension de lecture Andrée Otte Au revoir, l été! Auteur inconnu Voilà trois semaines que nous sommes rentrés à l école. Au calendrier, nous lisons : 20 septembre. Demain commence l automne. Au revoir

Plus en détail

SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE

SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE Le tout petit œuf. La toute petite chenille Le tout petit œuf vu à la loupe Il était une fois un tout petit œuf, pondu là. Un tout petit œuf, petit comme un grain de poussière.

Plus en détail

GESTION DES ARCHIVES

GESTION DES ARCHIVES GESTION DES ARCHIVES Principes et législation NOTIONS FONDAMENTALES D ARCHIVISTIQUE Définition de l archive Définition du producteur d archives Les outils de gestion des archives Principes Outils fondés

Plus en détail

CONSEIL MUNICIPAL DU 09 Octobre 2013

CONSEIL MUNICIPAL DU 09 Octobre 2013 CONSEIL MUNICIPAL DU 09 Octobre 2013 L an deux mille treize, le neuf octobre, les membres du Conseil Municipal ont été convoqués pour une réunion ordinaire par Monsieur le Maire, conformément à l article

Plus en détail

Coup d œil sur le CODE CIVIL

Coup d œil sur le CODE CIVIL Coup d œil sur le CODE CIVIL Guide d animation 2002-2003 Courriel : info@afeas.qc.ca Site internet : www.afeas.qc.ca Septembre 2002 Problématique et information Objectif... A-3 Perdre son autonomie...

Plus en détail

Une journée du roi. Les secondes entrées : Il s agit des gens de qualité qui souhaitent voir le roi. Ils sont annoncés par l huissier.

Une journée du roi. Les secondes entrées : Il s agit des gens de qualité qui souhaitent voir le roi. Ils sont annoncés par l huissier. 1 Une journée du roi Vers 8 heures : Le premier valet de chambre réveille le roi en disant : «Sire, voilà l heure!» Les valets entrent et allument le feu, ils ouvrent les volets. Puis, le premier médecin

Plus en détail

«DROIT DE LA FAMILLE, DROIT DES BIENS ET DROIT DES SUCCESSIONS DANS UN CONTEXTE FRANCO-JAPONAIS ET INTERNATIONAL»

«DROIT DE LA FAMILLE, DROIT DES BIENS ET DROIT DES SUCCESSIONS DANS UN CONTEXTE FRANCO-JAPONAIS ET INTERNATIONAL» UFE-Japon COMPTE RENDU DES CONFERENCES DU 20 MARS 2014 «DROIT DE LA FAMILLE, DROIT DES BIENS ET DROIT DES SUCCESSIONS DANS UN CONTEXTE FRANCO-JAPONAIS ET INTERNATIONAL» Avec la participation de : Maître

Plus en détail

Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai 2012 1 DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS.

Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai 2012 1 DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS. Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai 2012 1 DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS 28 mai 2012 Madame la Représentante permanente adjointe de Sri Lanka, Présidente

Plus en détail

L informateur. financier. Protection contre les créanciers offerte par l assurance-vie. mai 2002. Les choses changent. Vous devez savoir.

L informateur. financier. Protection contre les créanciers offerte par l assurance-vie. mai 2002. Les choses changent. Vous devez savoir. L informateur financier DU GROUPE-CONSEIL EN PROTECTION DU PATRIMOINE MD À LA FINANCIÈRE SUN LIFE Protection contre les créanciers offerte par l assurance-vie mai 2002 Les choses changent. Vous devez savoir.

Plus en détail

Un état descriptif de 1776 nous permet de mesurer la qualité de la conservation du bâtiment conçu par Mathurin Cherpitel.

Un état descriptif de 1776 nous permet de mesurer la qualité de la conservation du bâtiment conçu par Mathurin Cherpitel. L Hôtel du Châtelet L Hôtel du Châtelet Dès le 18 ème siècle, l Hôtel du Châtelet est considéré comme une des plus belles demeures de Paris par les voyageurs qui en font la description à la fin du siècle.

Plus en détail

Le prince Olivier ne veut pas se laver

Le prince Olivier ne veut pas se laver Le prince Olivier ne veut pas se laver Il était une fois un roi, une reine et leurs deux enfants. Les habitants du pays étaient très fiers du roi Hubert, de la reine Isabelle et de la princesse Marinette,

Plus en détail

CHANT AVEC TOI NOUS IRONS AU DÉSERT (G 229)

CHANT AVEC TOI NOUS IRONS AU DÉSERT (G 229) CHANT AVEC TOI NOUS IRONS AU DÉSERT (G 229) 1 Seigneur, avec toi nous irons au désert, Poussés comme toi par l Esprit (bis). Et nous mangerons la parole de Dieu Et nous choisirons notre Dieu Et nous fêterons

Plus en détail

1750 : INAUGURATION DU MUSÉE DU LUXEMBOURG, PREMIER MUSÉE OUVERT AU PUBLIC

1750 : INAUGURATION DU MUSÉE DU LUXEMBOURG, PREMIER MUSÉE OUVERT AU PUBLIC 1750 : INAUGURATION DU MUSÉE DU LUXEMBOURG, PREMIER MUSÉE OUVERT AU PUBLIC Dans la galerie Est du Palais du Luxembourg (aujourd hui l Annexe de la Bibliothèque) s ouvre le 14 octobre 1750 le Cabinet du

Plus en détail

Nous sommes avec vous, au moment où vous en avez le plus besoin. Au décès d un proche.

Nous sommes avec vous, au moment où vous en avez le plus besoin. Au décès d un proche. Nous sommes avec vous, au moment où vous en avez le plus besoin. Au décès d un proche. BMO Groupe financier peut vous aider Nous savons que vous traversez une épreuve difficile. Le décès d un proche peut

Plus en détail