Les impromptus. Les impromptus (part 2) Roman Scrittori - «Hollywoodbuilding» 26 février - 13 mars Vernissage le 25 février à partir de 18h



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Transcription:

Les impromptus Les impromptus (part 1) L illusion de... une commande du CAB au collectif Coin 5 février - 20 février Vernissage le 4 février à partir de 18h ouvert tous les jours de 11h à 18h sauf le lundi. Les impromptus (part 2) Roman Scrittori - «Hollywoodbuilding» 26 février - 13 mars Vernissage le 25 février à partir de 18h Les impromptus (part 3) Les armes silencieuses 19 mars - 27 mars Vernissage le 24 février à partir de 18h

Les impromtus 5 février - 27 mars 2010 Depuis son ouverture en juin 2006, le CAB ouvre ses portes au mois de février à la très jeune création plastique sous forme de cartes blanches : Les Impromptus. Ainsi le Centre d Art Bastille devient une page où les jeunes artites invités expriment toute la force de leur créativité, de leur inventivité. Les salles du CAB leurs sont mises à disposition, l équipe du CAB est présente pour aider à la réalisation de leurs projets, la seule contrainte imposée est un budget prédéfini. Pour certains, il s agit de la première rencontre avec le public, pour tous, une programmation insolite et variée se met en place. Cette année, le CAB a invité Le collectif Coin et Roman Scrittori à investir ses espaces lors de deux sessions d exposition du 5 au 20 février puis du 25 février au 13 mars. Les impromptus se termineront ensuite avec l exposition réalisée par les étudiants participant à l atelier commissariat géré par le CAB pour le compte du Pôle Université de Grenoble dans le cadre de la semaine «À l envers». Les impromptus (part 1) L illusion de..., une commande du CAB au collectif Coin 5 février - 20 février Vernissage le 4 février à partir de 18h. ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Les impromptus (part 2) Roman Scrittori, Hollywoodbuilding 26 février - 13 mars Vernissage le 25 février à partir de 18h. ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Les impromptus (part 3) Les armes silencieuses 19 mars - 27 mars Vernissage le 18 mars à partir de 18h. ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Cette exposition est réalisée grâce au soutien de la Ville de Grenoble, de la Régie du Téléphérique, de la Drac Rhône-Alpes, de la Région Rhône-Alpes, du Conseil général de l Isère, du bureau culture et initiatives étudiantes du Pôle Université de Grenoble et de fonds privés grâce aux mécénats d entreprises et de particuliers. Le Centre d Art Bastille est membre de DCA - Association pour le développement des centres d Art.

Les impromptus (part 1) L illusion de... 5 février - 20 février Vernissage le 4 février à partir de 18h Nous pouvons définir le naturel comme ce qui est le fait de la nature, ce qui est le propre du monde physique. Un paradoxe apparaît cependant quand nous définissons le naturel comme ce qui n est pas le fait du travail de l homme, comme ce qui n est pas artificiel. Pourquoi estimons-nous que l homme et ses productions se trouvent en dehors de cette nature, à laquelle, pourtant, il appartient? Cette dichotomie ne seraient-elle pas à l origine de nouvelles pensées? La science peut être dangereuse L écologie va contre le mouvement de destruction de la nature engendré par l homme L écologie est 100% naturel Nous contrôlons l avenir grâce à notre rapport à la science et à l écologie, pour le détruire ou le protéger. Ces nouvelles idées, sont-elles des mythes sociaux? des prophéties? des vérités? Dans tous les cas, elles nourrissent les paradoxes inhérents à la place de l individu dans une société de consommation où tout est symbole, où tout est engagement : notre fac on de se nourrir, la marque de notre nouvel ordinateur, nos moyens de transport... L homo- consommateur est alors partagé entre le souci de bien faire et le constat que chacun de ses choix peut être remis en cause. Entre cynisme et peur de l erreur, l homme est aujourd hui amené à se poser de manière systématique la question de sa place et de sa responsabilité dans le monde. L exposition L illusion de... jouera de ces paradoxes. Elle rassemblera les œuvres d artistes s interrogeant, non sans ironie, sur la validité de cette responsabilité, et sur les angoisses qui sont nourries par cette illusion de contrôle du futur. avec Romain Beaucousin, Edith Dekyndt, Marco Evaristti, Cyprien Gaillard (non confirmé), Thomas Grünfeld, Maxime Houot, Ange Leccia, Guillaume Le Moine, Julien Loustau, Elodie Pong, Guido van der Werve. Le Collectif Coin est un projet artistique grenoblois attaché à la création et la diffusion d œuvres transdisciplinaires. Ses champs d expérimentation couvrent principalement la musique, la vidéo, l installation et la performance, tout en interrogeant de façon transversale le rapprochement entre Art(s) et Science(s). Pour ce projet, les participants sont : Romain Beaucousin - Membre Anne-Sophie Cerda Membre Maxime Houot - Direction Marine Lang Chargée de développement Karine Trabucco - Intervenante

Romain Beaucousin Arnold vs Global Warming 2011, vidéo 4 22 Courtesy de l artiste Arnold vs Global Warming est un montage vidéo entre le thème de la BO de Terminator, des images du making-of de Pumping Iron, et des extraits du discours d Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie au sommet de Los Angeles. Par ses trois carrières foncièrement différentes (la première étant celle de bodybuilder, la deuxième celle d un acteur de films d anticipation où la science est souvent l ennemie de l homme, et enfin la troisième celle d un homme politique s appuyant sur l écologie comme élément essentiel de la rédemption du monde occidental), ce «personnage» devient le symbole tristement ridicule de nos angoisses et de nos paradoxes. Cet enchaînement de rôles qu a pu se donner Arnold Schwarzenegger montre qu il a tout fait pour devenir l être «le plus fort du monde», un réel super héros invincible. Le titre qu a donné Romain Beaucousin à son œuvre montre que l homme politique a absorbé le super héros, devenu Arnold, surnom dont le semblant de familiarité fait du gouverneur de Californie un proche sauveur. Edith Dekyndt Ground control 2008, objet en polypropylène, air, hélium 150 x 150 X 150 cm Collection FRAC Lorraine Ground control est à la fois une sculpture et une installation. Réalisé dans une matière plastique très fine, le ballon à l échelle d un corps humain enferme un mélange d oxygène et d hélium qui le fait flotter entre le sol et le plafond. L intitulé de l œuvre, qui signifie littéralement le «contrôle (au) sol» (il renvoie par exemple à l arpenteur-géomètre qui fixe des repères sur le terrain et mesure les élévations afin d établir des cartes, ou désigne en aéronautique, la station sol émettant les ordres) se réfère ici à la variation des lois physiques au cours d une journée. Fluctuant de manière irréelle dans l espace, Ground Control se révèle pourtant être le marqueur des conditions de vie terrestre, dont la course évolue en fonction des paramètres de température et de pression atmosphérique. Dans l installation, on comprend que la sculpture «ballon» cette «sculpture sans socle», comme se plaît à la qualifier l artiste ne peut fonctionner sans l air et les paramètres qui déterminent son itinéraire dans l espace qui lui est alloué. Semblant défier la loi de la gravité, Ground Control ouvre aussi les portes de l imaginaire, opérant un glissement dans une énième dimension, qui se dresserait devant nos yeux, provoquant le désir d y pénétrer. Nul doute que d aucuns se prendront à rêver de la possibilité d un monde aux montagnes flottantes, dont la magie des bottes de sept lieues régenterait la marche. Texte FRAC Lorraine

Marco Evaristti Ice Cube 1(the Ice Cube Project) 2004 Digital C print, monté sur aluminium Dibond, verre acrylique, 125 x 125 cm, édition 2 / 5 125 x 125 cm Courtesy Galerie Heike Strelow Francfort Marco Evaristti aime repousser les frontières et concentre son travail sur des images et des expériences extrêmes. En 2004, il utilise de la peinture rouge pour recouvrir la pointe d un iceberg dans le Fjord de Kangia, au Groenland (cet espace appartient officiellement au territoire danois, et conserve un statut autonome). Pour cela, il utilise deux navires brise-glace, une équipe de vingt personnes, et 3000 litres de peinture pour colorer cet iceberg d un rouge sang. Il le déclare alors comme étant sa possession. Cette œuvre fait partie d une trilogie mettant en scène aussi le Mont Everest et les dunes du Sahara. Marco Evaristti a déclaré: «C est tellement poétique, cela ressemble à un petit pois rouge». Grand provocateur, l artiste danois rajoute «Nous avons besoin de décorer Mère Nature, car elle nous appartient à tous». Thomas Grünfeld Misfit (fox-terrier, renard, biche) 1996, assemblage d animaux taxidermisés 55 x 40 x 40 cm Collection FRAC Lorraine Critique ironique du bon goût allemand la «gemütlichkeit»-, Thomas Grünfeld compose ses premiers misfits, sorte de bestiaire inspiré de contes et légendes populaires bavarois, les volpertigers et fait œuvre de taxidermiste. Véritables sculptures, ils sont des spécimens empaillés dont les configurations mélangent plusieurs espèces animales. Souvent exposés dans une vitrine, ces animaux hybrides s inscrivent parfaitement dans la tradition des cabinets de curiosité de la renaissance qui traduisaient tous un intérêt particulier pour les phénomènesétranges, qu ils soient naturels ou artistiques. Le misfit présenté est un savant mélange entre le fox-terrier, la biche et le renard. Le sentiment naissant à la vue d un tel animal est déroutant et très certainement lié au paradoxe existant entre ce que nous croyons reconnaître, un animal familier, et ce qui est réellement, une sorte de chimère. (...) L œuvre de Thomas Grünfeld s inscrit dans une démarche artistique commune à un certain nombre d artistes des années 1990 pour lesquels l animal, reflet de la nature profonde de l homme, pose des questions existentielles. Texte FRAC Lorraine.

Maxime Houot Terminator 2011, installation sonore et vidéo interactive Courtesy de l artiste Répondant dans l exposition à l œuvre de Romain Beaucousin, Arnold VS Global Warming, Terminator joue des traces qu ont pu laisser dans l esprit des visiteurs les films d anticipation mettant en scène une science devenue dangereuse, science qui asservie l homme dans un futur proche. Ici, Maxime Houot s amuse aussi d une des angoisses les plus prégnantes de notre époque, celle de la vidéosurveillance, liée à un Big Brother contrôlant tous nos actes. Ainsi, entre le public et Terminator, la peur de l intelligence artificielle se met en place. Ange LECCIA Arrangement 1985, verre, vitrine aluminium sur roulette, aggloméré plaqué peint, écran tendu, dvd vidéo 191 x 150 x 60 cm Collection de l Institut d Art Contemporain, Rhône-Alpes Dans les années 1980, les «arrangements» d Ange Leccia traitent des comportements humains. Ils mettent en scène un matériel propice à la rencontre que l artiste a cherché à adapter à des matériaux contemporains. A l aide de machines (projecteurs, écrans, rayons lumineux, etc.) coupées de leur fonction d usage et «personnifiées» et de leurs effets décontextualisés, il construit un vocabulaire. ` De Tokyo au Caire, de Rabat à Alexandrie, d Osaka à Damas, Leccia filme en flânant. Des motifs sont récurrents : la mer, les vagues, l orage ou la fumée, comme autant d éléments méditerranéens caractéristiques. La figure du ressac est particulièrement récurrente, tel un temps insaisissable incarné. C est toujours un sentiment de fragilité qui habite les accrochages de Leccia, entre la simplicité des objets abordés et les dispositifs techniques souvent spectaculaires. L image elle-même est mouvante, son apparition induit toujours une disparition. Ces œuvres dénotent un savoir-faire et des obsessions cinématographiques qui se logent dans la lumière et le temps, l espace et la mise en intrigue. Jusqu aux actuels dispositifs filmiques où l image représente le lieu fascinant d un duel constant sans début ni fin : le lieu d attitudes et de postures, précisément. Arrangement est constituée d une vitrine métallique montée sur roulettes, sur le fond de laquelle apparaît en rétroprojection une vidéo composée d images de la mer, du flux et du reflux des vagues se fracassant contre les rochers. Texte du FRAC Rhône-Alpes

Guillaume le Moine Un autre monde... 2008, texte de 50μm de longueur, lithographié par faisceau d électrons sur disque de silicium, cadre aluminium, 35 cm de diamètre Courtesy de l artiste Cette pièce se présente au premier abord comme un miroir banal. Il s agit pourtant d une plaque de silicium sur laquelle est lithographiée par faisceau d électrons, une citation de Paul Eluard : Un autre monde est possible/ il est dans celui-ci. La phrase est invisible car le texte mesure 50 microns. «Si le disque avait la taille de la France, la phrase aurait celle d une pizza!» explique Christophe Circonstancias, l un des chercheurs qui a travaillé sur le projet. «A travers cette pièce, j ai voulu faire se confronter différentes utopies tout en les ramenant à sa propre image reflétée par le miroir. J ai aussi joué sur les échelles, les codes. Par exemple, la typographie choisie renvoie à une écriture taggée à la main au marqueur alors que la réalisation a été exécutée par une machine très sophistiquée, de plusieurs tonnes. C est une histoire de dimension dans tous les sens du terme.» Cette œuvre a été réalisée en collaboration avec le CEA-LETI, laboratoire de recherche en nanotechnologie, Grenoble. Texte de l artiste Brassica napus LM 0610 (Variations) 2011, impression à encres pigmentaires sur papier fine art semi-gloss 110 x 165 cm Courtesy de l artiste Brassica Napus LM 0610 (Variations) rend visible les procédés utilisés dans le secteur de l impression et de l édition (traits de coupe, calibrage colorimétrique, la décomposition d une image en quatre filtres Cyan, Magenta, Jaune, Noir). L ensemble de grand format, est une variation colorée et évoque à la fois des tests effectués en laboratoire comme des tests d impression. Texte de l artiste Hélianthus annuus LM 0610 (Stéréo-plantations) 2010 Impression à encres pigmentaires sur papier fine art semi-gloss 70 x 100 cm Courtesy de l artiste Hélianthus annuus LM 0610 (Stéréo plantations) utilise le procédé de stéréoscopie qui permet, par un jeu de regards, de percevoir une image en relief sans lunette. Ce procédé ludique, inventé pour la photographie au milieu du XIXème siècle, est profondément attaché à la science (analyse de constitution de l image en relief par l œil et le cerveau). Hélianthus annuus LM 0610 (Stéréo plantations) permet ainsi une perception critique de l image et de la réalité dans un contexte de multiplication, et questionne ainsi les risques liés aux biotechnologies. Texte de l artiste. Ces deux œuvres font partie de la série OAM (Organismes Artistiquement Modifiés) : «La réappropriation des questions contemporaines d ordre économiques et sociales est un noyau dur de l ensemble de mon travail. J en extrais des principes afin de les réinvestir dans une expression formelle en accordant une large place au dessin. OAM est en quelque sorte une tentative et une réaction à la fois poétique et critique face à de nouveaux phénomènes engendrés par l essor des biotechnologies, en particulier des OGM.» Texte de l artiste

Julien Loustau Sub 2006 Vidéo couleur et sonore 46 Collection FRAC Lorraine Le film commence comme un récit trop beau, trop allégorique pour être vrai. Le lac Vostok, en Antarctique, est une immense poche d eau capturée sous une épaisse couche de glace depuis des millions d années. Il serait l endroit le plus pur du monde, dont l écosystème archaïque pourrait renfermer des formes de vie alternatives. Mais on ne le saura peut-être jamais. Les scientifiques, tentés de l explorer, se l interdisent, puisque pénétrer cet espace le contaminerait et altérerait immédiatement son équilibre supposé. Le dilemme entre accroissement de la connaissance et souci de conservation est ici sans issue : le lac reste un lieu de fantasme et de spéculations. Plus pur, conséquemment, qu on ne pourrait même le concevoir. Sur les images floues d un point lumineux flottant dans l obscurité, la voix égrène ces données brutes, sans aucun commentaire superflu. Le ton employé, factuel et solennel, aiguise le caractère irréel du propos. Mais tout ce qui est raconté ici est rigoureusement exact : Sub est un documentaire poétique, à la fois précis et improbable, formellement simple et intellectuellement complexe, sur un paradoxe scientifique réel. Texte FRAC Lorraine Élodie Pong Untitled (Plan For Victory) 2006 Vidéo couleur durée 1 21 Courtesy FRAC Lorraine Cette vidéo joue sur la vanité et sur la relativité des évènements. À l heure des grands bouleversements climatiques, cette vidéo, filmant une avalanche venant effacer le slogan guerrier peint sur la neige, pointe poétiquement les désillusions liées aux grandes croyances et aux mots d ordre. Point d ironie ni de cynisme, juste le constat que la mise en doute reste la meilleure des stratégies. Texte FRAC Lorraine

Guido van der Werve Nummer acht Everything is going to be alright 2007, vidéo 16mm to HD / Golf of Bothnia FI 10 10 Courtesy of Monitor Gallery Rome, Gallery Juliette Jongma Amsterdam, Marc Foxx Los Angeles, Luhring Augustine, New York. Images by Ben Geraerts. «L artiste hollandais Guido van der Werve réalise le genre de films dont aurait pu rêver Caspar David Friedrich s il avait eu le sens de l humour et une caméra». (Magazine Frieze) «Guido van der Werve utilise la nature comme élément de son travail. Il est une sorte de héros romantique, héritier de Buster Keaton, affrontant la nature en solitaire. Dans nummer Acht, il marche devant un brise-glace immense qui suit la minuscule silhouette noire dans cette étendue blanche. Peu à peu, le fracas de la glace qui se brise s amplifie.» (Jean- Sébastien Stehli pour Le Figaro). Nummer Acht a été tourné dans le Golfe de Bothnie, en Finlande, et montre l artiste marchant dix mètres devant un brise-glace. La durée de ce film est de 10 10, ce qui est la durée standard d une pellicule. Ainsi, l œuvre est dépendante de ses moyens techniques, et s arrête brusquement une fois que la bande est totalement utilisée. Guido van der Werve The Walking Pigeon 2001 Vidéo 1 42 Courtesy of Monitor Gallery Rome, Gallery Juliette Jongma Amsterdam, Marc Foxx Los Angeles, Luhring Augustine, New York. Images by Ben Geraerts. Dans Walking Pigeon, Guido van der Werve, alors étudiant, passe devant la caméra en portant une construction qui lui permet (ou l oblige à?) d imiter la démarche particulière du pigeon. Marqué par une absurdité pathétique, cette vidéo montre le ridicule que provoque la volonté d imiter la Nature.

Informations pratiques Centre d Art Bastile - Site sommital de la Bastille Fort de la Bastille - Grenoble tel : +33 (0)4 76 54 40 67 mèl : contact@cab-grenoble.net Directrice : Elise Bureau tel : +33 (0)6 60 23 35 38 mèl : elise.bureau@cab-grenoble.net Expositions et Presse : Vincent Verlé tel : +33 (0)6 79 76 58 21 mèl : vincent.verle@cab-grenoble.net Publics : Emilie Baldini tel : + 33 (0)6 70 92 80 83 mèl : emilie.baldini@cab-grenoble.net Médiateurs stagiaires : Pauline Peghaire. Horaires d ouverture : du mardi au dimanche de 11h à 18h.