RÉPUBLIQUE D'ALBANIE L AVOCAT DU PEUPLE



Documents pareils
Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER Exposé des motifs

Recommandation CP(2014)17 sur la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains par Saint-Marin

COMMENT RENFORCER LES ENFANTS A SE PROTEGER EUX-MEMES. Production: Groupe d enfants participants à l atelier Présentation: Essenam & Paa Kwessi

La gouvernance foncière Agissons pour sa mise en œuvre!

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Une école adaptée à tous ses élèves

Guide du programme Transition vers l'après-secondaire

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

Définition et exécution des mandats : analyse et recommandations aux fins de l examen des mandats

Berne, mai Questions fréquentes au sujet de l aide sociale

Après quatre tests d évaluation passés dans des pays différents (USA et Amérique latine), la norme SA 8000 a été validée et diffusée.

Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé

Travailleurs étrangers temporaires. Vos droits sont protégés

Procédure relative à la protection juridique des majeurs vulnérables

pas de santé sans ressources humaines

EVALUATION DU POINT FORT 1 «LANGUE ET FORMATION» : RAPPORT INTERMEDIAIRE

Politique Institutionnelle. Politique de protection de l enfance. Direction Générale Fédérale 2007 PI 01

S engager à agir pour le développement durable dans une période de changement

F Distribution: GÉNÉRALE RESSOURCES, QUESTIONS FINANCIÈRES ET BUDGÉTAIRES. Point 6 de l'ordre du jour

SECTION 5. Élaboration d un plan de sécurité. Sachez où aller et quoi faire si vous êtes victime de mauvais traitements. Un guide pour les aînés

Évaluation et recommandations

Cinzia Grassi, Loredana Ceccacci, Anna Elisa D Agostino Observatoire pour le contraste de la pédophilie et de la pornographie enfantine

Décision du Défenseur des droits MDE-MSP

Qu est-ce que l adaptation au changement climatique?

CONSEIL DE L EUROPE COMITE DES MINISTRES

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

Prise de position de l initiative des villes pour la formation quant à la politique de formation. La ville fait école

Compétences, qualifications et anticipation des changements dans le secteur de l électricité en Europe

L action du gouvernement espagnol et de l Institut de la jeunesse concernant le Pacte européen pour la jeunesse

Quand vous ne. Pourrez. plus gérer vos affaires, qui le fera?

Doit-on craindre les impacts du rapport Trudeau sur la fonction de technicienne ou technicien en éducation spécialisée?

Saint-Marin Allemagne. Monaco. Saint-Siège Andorre. Norvège. Slovaquie Autriche. Pays-Bas. Slovénie Belgique. Pologne. Suède Bulgarie.

Document technique Outil d évaluation des risques et orientation

DOCUMENT DE TRAVAIL SUR LES RÉGIMES DE RETRAITE PRIVÉS DU MINISTÈRE DES FINANCES (JANVIER 2009)

PRIORITÉS POUR LE BUDGET FÉDÉRAL DE 2012

Vivre seul : quelques détails pratiques!

Le réseau FADOQ plaide pour une réelle adaptation du Régime de rentes du Québec

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

CRC/C/GC/14. Convention relative aux droits de l enfant

APRES TOUT ACTE DE MALTRAITANCE. 3. Elaboration des recommandations de pratique. 4. Diffusion au personnel des recommandations.

RECOMMANDATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE N 13 DE L ECRI

Résumé du Cadre stratégique anti-pauvreté des TNO

- 2 - constitue une condition fondamentale du contrat de travail des membres du groupe;

PROJET EDUCATIF 1/ INTRODUCTION AU PROJET EDUCATIF : BUT, PUBLIC VISE ET DUREE DU PROJET

Données de catalogage avant publication (Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba) ISBN

PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

UNICEF/NYHQ /SokoL. Principes Régissant les Entreprises dans le Domaine des Droits de l enfant

Le Québec et l Ontario adoptent l entente de l ACOR sur les régimes de retraite relevant de plus d une autorité gouvernementale

LES OUTILS EUROPÉENS DE PROTECTION SOCIALE EN BREF

Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici».

PROGRAMME DE MENTORAT

Promouvoir des synergies entre la protection des enfants et la protection sociale en Afrique de l Ouest et du Centre

Le système de protection sociale en santé en RDC

Master en Gouvernance et management des marchés publics en appui au développement durable

AVIS N 68 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES DU 14 FEVRIER 2003, RELATIF AU TRAVAIL AUTORISÉ POUR LES PENSIONNÉS :

CODE DE CONDUITE FOURNISSEUR SODEXO

Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS.

Délibération n du 27 septembre 2010

Code à l intention des partenaires commerciaux

Hausse du crédit bancaire aux entreprises au Canada

Veuillez recevoir, Monsieur, l expression de ma considération distinguée.

Objectif de progression Actions Indicateurs chiffrés. Diligenter une enquête auprès des salariés pour connaitre précisément leurs besoins

POLITIQUE RELATIVE AUX LOIS ANTI CORRUPTION D ALCOA, INC.

DEVENIR TUTEUR DANS LE MEILLEUR INTÉRÊT DE L ENFANT

Communiqué de la Conférence des Ministres européens chargés de l Enseignement Supérieur, Londres, Mai 2007

La Régie des rentes du Québec

L assurance qualité N 4. Décembre 2014

) Découvrez les métiers de la Justice. Informez-vous sur

Services Aux Victimes

STRUCTURES ORGANISATIONNELLES

COOPERATION BELGIQUE - BURUNDI Programme 2012 de bourses d études et de stage hors-projet

La mission et les résultats en chiffres pour

La Stratégie visant la réussite des élèves et l apprentissage apprentissage j usqu jusqu à l âge g d e de ans

DÉCLARATION SUR LES PROBLEMES ET ENJEUX FONCIERS EN AFRIQUE

CONSIDÉRATIONS SUR LA MISE EN ŒUVRE DES DÉCISIONS DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

ENTENTE DE PRINCIPE INTERVENUE ENTRE LA FMOQ ET LE MSSS AFIN D ACCROÎTRE ET D AMÉLIORER L ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES MÉDICAUX DE PREMIÈRE LIGNE

Consultation sur le référencement entre assureurs de dommages et carrossiers. Commentaires présentés à L Autorité des marchés financiers

Service de presse novembre 2014

Bilan de l an 1 de SOMMAIRE RAPPORT DU COMITÉ AVISEUR DE SOLIDARITÉ JEUNESSE

la confiance dans l économie de l information

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

Politiques sociales à destination des collectifs les plus défavorisés : le Síndic demande le respect des délais et l octroi de moyens supplémentaires

Aperçu des 37 principes directeurs

utilisés en faveur d un relativisme culturel, allant à l encontre de l universalité des droits de l homme,

Une association à un seul membre? Est-on vraiment sérieux?

Nom. les. autres États. n de l aviation. Organisation. ATConf/6-WP/49 14/2/12. Point 2 : 2.2. Examen de. des accords bilatéraux. consultées.

Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

Mobilisation en faveur de l emploi des seniors

Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie)

Politique et Standards Santé, Sécurité et Environnement

Transcription:

RÉPUBLIQUE D'ALBANIE L AVOCAT DU PEUPLE Résumé du Rapport spécial de l Avocat du Peuple sur Les enfants Mai 2013 L Avocat du Peuple Blvd.: Zhan D Ark No. 2, Tirana, Albanie, Tel./Fax: +355 (4) 2380 313 Web: www.avokatipopullit.gov.al 1

Bien qu un bon nombre de questions relatives aux enfants orphelins et à ceux exploités par les autres soient actuellement traitées sur la base de la législation en vigueur, et qu une série de facilités soient offertes à ces catégories d enfants, ceux-ci se heurtent à de multiples problèmes. Ce sont des problèmes qui se font jours soit au long de la période où ces enfants, en raison de leur âge, jouissent des soins des institutions de l état, soit lorsque cette période prend fin et ces enfants bénéficient d autres facilités, plus petites cette fois-ci, conformément à la législation. La catégorie des enfants orphelins comprend les individus qui, d après la législation en vigueur, bénéficient du statut de l orphelin. C est un statut dont peuvent jouir toutes les personnes entre 0 et 25 ans, qui ont bénéficié ou pas du soutien des institutions de soins de santé privées ou publiques et qui satisfont aux critères établis par la loi. Dans la catégorie des enfants qu on exploite en les faisant travailler, sont compris tous les enfants qui sont obligés de travailler pour aider leur famille ou pour pourvoir à leurs propres besoins de subsistance, sans avoir atteint l âge de 18 ans. Bien que la loi 1 détermine clairement l âge qu on doit atteindre pour pouvoir travailler, le travail des enfants qui sont au-dessous de cet âge est devenu monnaie courante. La spécificité des deux catégories consiste dans le fait qu un groupement peut servir de fournisseur potentiel à l autre groupement, parce que, dans des conditions définies, il est très facile de faire d un orphelin social un enfant réduit à l exploitation, un enfant qu on oblige à travailler. Problématiques observées La législation pour garantir les droits des enfants englobe une large gamme d actes normatifs qui offrent une protection particulière. A part la Constitution, cette législation s est enrichie aussi d actes internationaux qui définissent des normes pour la garantie des droits des enfants, ce qui témoigne des efforts considérables déployés pour l affirmation de ces droits et leur mise en œuvre. En vue d appliquer d une manière plus détaillée les actes susmentionnés, une série d actes légaux et de règlements ont été approuvés, lesquels spécifient les autorités responsables de la réalisation, la surveillance et le respect de l'enfant, le traitement des catégories définies d enfants, les procédures respectives, ainsi que la reconnaissance d un statut particulier juridique pour des catégories déterminées d enfants. Ont été approuvés également des documents traitant de politiques à adopter à cet égard constituant ainsi des approches sérieuses sur les questions relatives aux enfants. En particulier, la loi Sur la protection des droits de l enfant vise à créer des conditions convenables pour l élaboration et l application de politiques qui soient conformes aux normes internationales et qui aient leur impact sur la question des droits des enfants. D autre part, cette 1 Le Code du Travail de la République d'albanie détermine l âge minimum de travail à 16 ans. Ce critère minimum ne s applique pas quand il est question de mineurs qui sont embauchés pour un temps déterminé, les vacances scolaires, à condition que le travail qu ils effectueront ne nuise pas à leur santé, ni à leur constitution corporelle. Quand bien même, les mineurs âgés entre 16 et 18 ans ne peuvent être embauchés que pour des travaux légers qui ne nuisent pas à leur santé et à leur constitution corporelle. 2

loi réalise la mise en place d un système effectif d observation et de rédaction de rapports quant aux droits des enfants sur le plan local et central aussi. Mais, bien que cette base normative existe et que des mécanismes de monitoring et de mise en application soient déjà mis sur pied, un grand nombre de problèmes auxquels on se heurte, persistent. Dans la pratique, nombreux sont les enfants qui quittent l école à un âge inférieur à celui prévu par la loi, afin de travailler avec leur famille, ce qui est plus fréquent dans les zones rurales. Il y a des cas où les enfants de moins de dix-huit ans sont compris dans la prostitution. Et, c est surtout les enfants roms qui y posent problème. Les enfants de la rue font la manche ou font de menus travaux. Ces enfants sont très exposés au grand danger du trafic et il y en a même parmi eux qui en sont devenus victimes. Il y a eu beaucoup de rapports mentionnant le fait que plusieurs orphelins, ayant atteint l âge majeur et ne jouissant plus, par conséquent, de la tutelle de l Etat, ont dû faire des efforts considérables pour se procurer un endroit où se loger ou de trouver des services publics convenables 2. Le secteur de l emploi, celui officiel, a été un champ d investigation pour les inspecteurs du travail; mais l exploitation des enfants se voit dans la plupart des cas dans le secteur informel. La loi a beau pénaliser l exploitation du travail des enfants ainsi que leur travail obligatoire, le gouvernement n a pas imposé la mise en œuvre effective de cette loi. Si on lit le rapport de l organisation Amnesty International de l année 2012, a propos de la situation du respect des droits de l homme en Albanie, on peut lire: La violence en famille demeure fréquente.. Le plus grand nombre d incidents, y compris ceux où la violence envers les enfants prend une place importante, sont passés inaperçus; il n y a pas eu de rapport à ce propos. Le trafic des êtres humains a continué, notamment celui des jeunes femmes et des jeunes filles, en vue de les obliger à se prostituer, mais, en même temps, le trafic des enfants pour les obliger à mendier ou à travailler, ne reste pas derrière. D après la loi albanaise, les orphelins inscrits qui figurent sans abri, doivent avoir la priorité dans les débats sur l octroi de logements sociaux et cela jusqu à ce qu ils atteignent l âge de trente ans. Quoi qu il en soit, rares sont les cas où la loi a trouvé une application convenable à ce sujet et nombreux sont les orphelins qui ont continué à vivre dans des internats d écoles dans des conditions très difficiles ou qui se sont vus obligés de payer le loyer de quelque logement de qualité médiocre. Une partie insignifiante d enfants orphelins se voient octroyer une aide économique. L assistance sociale garantie par l état ne couvre que 5% des besoins minimaux de leur vie. Dans tout le pays, il y a neuf centres résidentiels publics et seize centres non-gouvernementaux où est soigné un petit nombre d enfants orphelins. Le Réseau du Service Social de l Etat déploie son activité dans douze bureaux régionaux répartis dans tout le pays, bureaux qui n ont pas bien fonctionné durant les années de transition. Cela est arrivé parce que, dans la majorité des cas, ce réseau de service a été corrompu et informel 3. 2 United States of America, Department of State, update 2012, date of viewing 01.02.2013; www.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/humanrightsreport/index.htm#wrapper. Section 6. Discrimination, Societal abuses and Trafficking in Persons. 3 Résolution de la Rencontre nationale des Orphelins d Albanie Pour une intégration d Albanie conjointement avec les orphelins à l Europe Unie, Tirana, page 2, publié par l Institut national de l Intégration des Orphelins albanais, Tirana, le 20 mai 2012. www.nifao-orfan.org. 3

Les meurtres accomplis dans la partie septentrionale du pays pour avoir été obligé de mettre en application ce qu imposait le coutumier du Moyen Age, ont donné pour résultat la création de 1.400 orphelins qui se trouvent non seulement dans la pauvreté et la misère 4. Le pouvoir local ne fait pas de planification en ce qui concerne l appui social des orphelins Si l on se réfère aux dernières données, on constate que le nombre des enfants mendiants, des pickpockets et des enfants qui travaillent pour parvenir à nourrir la famille s est accru ces dernières années de plus de 30%. 60% de ces orphelins demeurent très pauvres durant toute la vie et leur existence est exposée à un danger permanent 5. Un certain progrès se voit dans l application des standards de service en ce qui concerne les structures résidentielles publiques ou non publiques pour enfants, mais dans certaines directions, les difficultés et la confusion subsistent. Les institutions continuent à focaliser leur travail sur la mise en application des standards qui sont liés aux aspects physiques et ont des difficultés quand il s agit d appliquer des standards relatifs aux aspects psychologiques des enfants, à la réintégration, à la participation des parents et des proches à la préparation des plans individuels, aux attaches avec la communauté etc. Quant à la disposition du personnel, on constate qu il y manque de cadres, surtout quand il s agit de personnalités connues professionnellement, des personnalités connues pour leur capacité/formation professionnelle relative au traitement des enfants selon les tranches d âge, le développement psychologique ou leurs besoins spéciaux. Des difficultés sont constatées également dans le fonctionnement des équipes multidisciplinaires et la mise en évidence des choses dont les enfants ont le plus besoin. Dans toutes les institutions de soins sociaux publics et non-publics, de nouvelles typologies de services doivent être appliquées tels que le service domicile-famille. Tout au long du processus de la décentralisation des compétences du pouvoir central vers l administration locale pour ce qui est de la protection des droits de l enfant, certains problèmes sont observés tels que la participation insuffisante de l administration locale à l exercice des responsabilités pour effectuer une gestion efficace et pour surveiller les institutions qui dépendent dorénavant de cette administration locale, le manque de capacité et les possibilités financières limitées qui font que la mise sur pied des nouveaux services répondant aux aspirations et aux besoins des enfants vulnérables soit apathique. La tranche d âge des enfants qui bénéficient des services résidentiels offerts est de 0 à 16 ans. Une fois cet âge dépassé, les services d appui sont dérisoires; ils sont offerts principalement par des associations sans but lucratif, lesquelles appuient cette tranche d âge par des programmes qui visent à les intégrer dans la communauté, en les poussant à mener un train de vie indépendant. Leur bas niveau de formation influe négativement sur les chances de trouver un emploi. Les travaux que font ces jeunes gens sont généralement informels et mal payés; ces jeunes gens n ont pas la formation nécessaire à faire ces travaux et leur contributions sociales ne sont pas versées; ils ne peuvent donc pas jouir de services sanitaires gratuits. 4 Ibid, page 4 5 Ibid, page 5 4

Conclusions Les enfants orphelins, ainsi que les enfants qui sont obligés de travailler pour ceux qui les exploitent représentent des catégories sociales qui se sont développées d une manière inquiétante pendant la période de transition. Leurs situations réelles et la dynamique du développement de notre société dans son ensemble, nécessitent une intervention sur les deux plans, état-société, afin d assurer un environnement où les enfants doivent commencer à mener leur vie de la meilleure façon possible. A cette fin, la nécessité de voir réaliser, par les institutions publiques responsables, des études officielles traitant de ces catégories, des raisons pour lesquelles une telle situation subsiste, de la dynamique du développement de ces catégories, des tendances positives et négatives apparaissant dans ce cadre, des politiques publiques en action, des solutions proposées en vue de remédier à la situation, s avère prioritaire. La mise en application de la législation existante et son amélioration doivent être le produit d une interaction de l état et la société civile afin d exercer leur influence sur: - un développement économique qui augmente les revenus des familles et accroît le niveau de vie en combattant ainsi la pauvreté; - un système d enseignement multilatéral, gratuit et obligatoire qui rendrait possible l accroissement du capital humain et qui produirait une force de travail plus capable et plus qualifié; - la transformation dans le sens positif de la mentalité actuelle sociale à l égard des enfants au niveau de famille, d employeur et d institution afin d éradiquer le travail des enfants; - les mesures à prendre pour réduire le phénomène de l économie informelle et toutes ses conséquences négatives ainsi que pour mener une lutte sans relâche contre la corruption; - la mise sur pied et le fonctionnement des services sociaux et d un système de soutien permanent pour ces catégories d enfants et leurs familles qui doivent apprendre à faire face à la réalité où évolue l enfant. Il est également nécessaire d améliorer la législation sur les relations de travail en cas d exploitation du travail des enfants au-dedans du système familial et de prévoir les peines pertinentes. Dans les conditions où le phénomène de voir les parents ou les tuteurs obliger les enfants en âge de fréquenter l école à aller travailler, est devenu très fréquent, l absence de la législation susmentionnée constitue une véritable vacuité. Les prévisions législatives se rapportant à la réhabilitation des enfants, victimes de violence ou témoins de violence, font défaut. Des amendements de la loi Sur le statut de l orphelin deviennent nécessaires. Il faut en même temps poser sur un règlement le statut des enfants de la tranche d âge entre 16 et 18 ans et élargir la définition de orphelin. 5

Actuellement, il est indispensable d appliquer la législation contre le travail des enfants, contre la violence exercée à leur égard; d appliquer les lois sur l enseignement obligatoire et les lois qui, d une manière indirecte, visent à la punition des individus qui abusent des enfants ; il faut tirer des bénéfices réels de toutes les facilitations qu offre la loi Sur le statut de l orphelin en sachant analyser tous les détails de celle-ci et l appliquer comme il se doit par l intermédiaire des règlements préparés expressément pour protéger des droits définis. Pour consolider et améliorer le système des soins sociaux pour les enfants dans le besoin, il est nécessaire de procéder à une réforme des services sociaux laquelle doit être harmonisée avec le processus de décentralisation et de désinstitutionalisation. Le processus du renforcement, au niveau central et régional, des capacités des structures travaillant avec les enfants ainsi que celui de la formation en continu du personnel des services sociaux demeure important. Il est temps de penser à la mise sur pied d un mécanisme indépendant dans le pays, qui se portera garant de la mise en application de la Convention des Droits de l Enfant, qui sera le promoteur de ces droits au Parlement, au Gouvernement et à la société civile et qui sera médiateur dans les relations interinstitutionnelles et aura son mot à dire dans l adoption des politiques se rapportant à l enfant. C est un rôle qui pourrait fort bien se jouer par l institution du Commissionnaire pour les Droits de l Enfant. Ces mesures constituent en même temps des défis pour notre état et notre société car le traitement adéquat de ces catégories nous garantit une formation de citoyens dignes de ce nom, dans une société de valeur saine. 6