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Si vous êtes d'humeur morose, si vous voulez oublier vos soucis, échapper à la grisaille d'une époque tristounette, courez à la Comédie Bastille. Vous y découvrirez cinq jeunes artistes, quatre garçons et une fille, et ces cinq-là sont de vrais magiciens, capables d'interpréter des chansons du début du siècle dernier dans être ringards, de ressusciter toute une époque avec trois fois rien, de danser aussi bien qu'ils chantent, tout cela avec une générosité, une virtuosité et une bonne humeur qui réserve en prime quelques jolis moments d'émotion. Et c'est un magnifique hommage qu'ils rendent ainsi à René Sarvil, parolier méconnu d'éternels succès comme «Le plus beau de tous les tangos du monde, le chapeau de Zozo, le Noël des petits santons, Adieu Venise provençale», dont la mémoire a retenu surtout les compositeurs (Vincent Scotto souvent) ou les interprètes (Alibert, Maurice Chevalier etc.). Un surdoué de l'écriture qui possédait le don de la musique des mots, un homme doté aussi d'une belle âme, qui laissait tout le succès aux autres, se contentant d'un petit 1% des recettes! Et capable d'écrire pendant la guerre un incroyable et très subversif «Ta gueule Adolf». Le spectateur se retrouve plongé dans un Marseille joyeux et coloré, berceau de nombreux talents, loin de la cité qui fait malheureusement la une des journaux aujourd'hui. Emmené par Ali Bougheraba en meneur de revue inspiré, véritable show-man qui réussit à mêler deux époques, l'ancienne et l'actuelle, avec une élégance, un humour et un à-propos bluffant dans des dialogues co-écrits avec Frédéric Mulh Valentin qui assure également la mise en scène, le spectacle nous fait parcourir tout un pan de notre histoire du tout début jusqu'au milieu du XXème siècle, retraçant aussi bien les années folles que les deux guerres mondiales. Il est accompagné par Anthony Doux qui joue de son accordéon électronique avec une suprême aisance et de trois interprètes fabuleux : Cristos Mitropoulos et Benjamon Falletto, aussi bien chanteurs lyriques que danseurs de music-hall, le deuxième rêvant de Broadway ce qui nous vaut quelques intermèdes hilarants et une jeune femme, Camille Favre-Bulle qui fait ce qu'elle veut de sa voix incarnant avec un abattage incroyable des personnages divers et variés. Ce spectacle, c'est de la dynamite, un rayon de soleil, une bouffée d'air pur, un véritable bain de jouvence et on en sort avec une irrésistible envie de chanter et de danser. Nicole Bourbon
Spectacle musical de Frédéric Muhl Valentin et Ali Bougheraba d'après le livre éponyme de Georges Crescenzo et Michel Alione, mise en scène de Frédéric Muhl Valentin, avec Ali Bougheraba, Camille Favre-Bulle, Benjamin Falletto et Cristos Mitropoulos accompagné à l'accordéon par Anthony Doux. Attention gaité! Attention humour! Attention spectacle à ne pas manquer! Sil est une chose que fera à coup sûr le spectateur qui sera allé voir "Sarvil, l'oublié de la Canebière", ce sera d'en parler autour de lui. Car, après avoir vu ce "musical marseillais", on ne peut qu'avoir envie de faire partager le moment de bonheur que procure ce spectacle qui se donne pour enjeu de réhabiliter la mémoire de René Sarvil, le maître de la chanson populaire marseillaise, souvent mis en musique par Vincent Scotto et dont les textes restent dans toutes les mémoires de sept à cent-sept ans, qui ont fredonné "Le plus beau des tangos du monde", "Adieu Venise provençale" ou "Le Chapeau de Zozo". Évidemment, la chanson française, dans sa forme la plus simple, celle qui ne prétend pas rivaliser avec Baudelaire ou Verlaine, est souvent décriée et méprisée. Alors, forcément, on se doute que sa version méridionale provoque encore plus de moues dédaigneuses. On se gausse des roucoulades de Tino Rossi, des chanteurs "avé l'assent" et on se pince le nez devant les odes à la bouillabaisse et à l'aïoli. Voir tout un spectacle consacré à celui qui à célébré la "cane cane Canebière" ne pourrait être a priori qu'une idée d'ancien aficionado des "opérettes marseillaises", des nostalgiques d'andrex, Rellys ou Alibert. Et pourtant, René Crescenzo, dit René Sarvil, né de parents italiens et comme bien des Marseillais pas à Marseille même, est à redécouvrir. Ce fou de travail a régné pendant presque quarante ans sur les revues et les opérettes à "la marseillaise", après avoir créé le genre. Et ses chansons, qu'il écrivait très bien sans facilités ni vulgarité, sont à réécouter, à réentendre sans oeillères ni préjugés : et comme cela tombe bien, c'est ce que se propose la petite troupe qui chante et qui galège autour de "Sarvil, l'oublié de la Canebière"! Quatre chanteurs Camille Favre-Bulle, Benjamin Falletto, Cristos Mitropoulos et Ali Bougheraba, menés par ce dernier, qui se réserve le rôle titre et celui du narrateur, vont accomplir leur tache avec du soleil dans la voix et un cœur gonflé à la générosité. Et avec un respect total pour Monsieur René Sarvil : pas question, ici, de se moquer de ses textes débordant de bons et de beaux sentiments. Ils seront chantés au premier degré, celui qui permet de saisir la belle et simple poésie que comprenaient les humbles et les petites gens qui s'en nourrissaient dans le Vieux-Port. Et cela n'empêchera pas de les entrecouper de gags et de blagues quand il s'agira de raconter la vie de Sarvil, fil conducteur du spectacle écrit par Ali Bougheraba et Frédéric Muhl-Valentin, par ailleurs très imaginatif metteur en scène puisqu'il réussit à faire tenir un vrai, un authentique spectacle musical, dans un espace apparemment peu propice à l'ambition de recréer l'alhambra de Marseille. On ne répétera jamais assez que l'on s'amuse et que l'on peut même se surprendre à fredonner des chansons qu'on ignorait connaître aussi bien! Avec la magie de l'accordéon MIDI d'anthony Doux, accordéon numérique qui lui permet de jouer presque tous les autres instruments avec les boutons de sa "boîte à punaises", on retrouve comme de bien entendu les chansons d'alibert ou de Fernandel. On découvrira même que Sarvil, complice un petit bout de temps de Pierre Dac à Montmartre, a écrit en 1940 une revue dont le titre est explicite : "Ta gueule, Adolf". Brillants, prouvant qu'on chante et danse aussi bien à la Bastille qu'à Broadway, nos petits chanteurs à la sauce phocéenne réussissent haut la main leur pari : au bout d'une heure et demie, Sarvil n'est plus un inconnu, ses chansons sont redevenues des ritournelles inoubliables, et pas des tubes dégoulinants de mièvrerie, pendant que l'axe Paris-Marseille se révèle une route heureuse et fraternelle à mille lieux de la tristesse guerrière d'un PSG-OM. On osera ajouter que ce spectacle réjouissant devrait vite dépasser le contingent estimable des amateurs d'opérettes marseillaises. Il a tout pour fédérer tous les publics et contredire le titre de la biographie dont il utilise la trame : René Sarvil ne sera bientôt plus l'oublié de la Canebière, mais, au contraire, son chantre glorieux. Philippe Person www.froggydelight.com
Ils nous avaient régalé avec leur réjouissant spectacle Un de la Canebière, succès sur le Festival Off d Avignon 2010 et succès parisien. Sarvil l oublié de la Canebière peut se voir sans avoir vu le précédent spectacle mais si vous avez vu Un de la Canebière, vous ne pouvez pas rater ce revigorant et instructif cabaret marseillais. René Sarvil est connu sans être reconnu, il fut le parolier (entre autre) du grand Vincent Scotto. Sarvil a le sens du mot, de la rime, il a ça dans le sang. Il sait reconnaitre une bonne musique et d instinct, il trouve les mots qui dansent sur les portées. Avec Vincent Scotto, ils laissent au répertoire des chansons que nous connaissons tous parfois sans le savoir, tel «Le plus Tango du monde» chanté par Tino Rossi, «Venise provençale», «Au pays du soleil» tous ces refrains qui entêtent des générations jusqu à être dans le cœur des histoires familiales. René Sarvil n a pas su bien défendre ses intérêts, et la paternité de ses chansons sont parfois attribués à d autres. C est René Sarvil, «Les pescadous, Ouh! Ouh!» c est René Sarvil, et combien d autres... L histoire l a oublié ne retenant que les musiques de Vincent Scotto qui sont des petits chef d œuvre de mélodie. Ali Bougheraba, l un des trois de la canebière des Carboni mène en vrai chef de revue ce Cabaret qui retrace la vie et l œuvre de Sarvil. Drôle, picaresque, le spectacle est truffé de trouvailles, de clins d œil. Ni reconstitution laborieuse, ni galéjade, le spectacle est une proposition résolument alerte de la vie de cet homme qui a suivi sa vocation. Ali Bougheraba est le conteur et l interprète de René Sarvil, ses allusions contemporaines sont bien amenées pour faire comprendre aux plus jeunes certaines situations. Sa présence charismatique, sa gouaille et son charme dégingandé font de lui l une des révélations du Festival (pour ceux qui n ont pas vu Un de la Canebière, les pauvres!). Au début, le spectacle est présenté comme une proposition de travail à des artistes de comédies musicales actuelles et Benjamin Falletto en obsédé des scènes américaines est inénarrable. Ils sont tous d un talent fou recréant les ambiances d un cabaret minable aux plus grandes scènes parisiennes. Ils font passer l humanité du personnage et tout le parfum d une époque. On sort de la salle en chantonnant et pour paraphraser une célèbre chanson l air triomphant et tout content! Marie- Laure Atinault