ACONCAGUA EXPEDITION SOARING DECEMBRE 2007



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Transcription:

ACONCAGUA EXPEDITION SOARING DECEMBRE 2007 Quand Marc Boyer de Soaring dans les Pyrénées me téléphone au Printemps 2007 pour me proposer de participer a son expédition a l Aconcagua en Décembre 2007 je ne réfléchis pas trop longtemps : «pas de problème je suis partant, je viens avec toi» ; Marc a décolle en triplace du sommet l année précédente et il y a longtemps que je souhaite faire ce presque 7000m et essayer d y redescendre en parapente. Marc s occupe de toute la logistique, je prépare simplement mon matériel technique, en parle avec ma famille et pose 3 semaines de conges chez Ozone Parapente. Je retrouve donc toute l équipe de Marc a l aéroport de Santiago du Chili fin Novembre 2007. Nous passerons une nuit dans un Santiago (hôtel Las Flores) très calme, c est le week end. Le premier contact avec le Chili sera un restaurant touristique au pied de la colline devant un barbecue de viandes grillées, tout ça arrose de bouteilles d excellents vins chiliens servis presque tièdes. Nous partons le lendemain en minibus en direction de Mendoza en Argentine, nous traversons dans la journée la cordillère des Andes. Nous achetons le permis d ascension et d entrée dans le parc national de l Aconcagua (environ 80 euros), faisons les derniers petits achats dans un centre ville anime, c est bientôt Noël. Sans attendre plus longtemps nous reprenons le bus pour l hôtel «los penitentes» sur la route de Santiago. Nous passons la soirée a préparer les sacs. en effet certains sont prévus pour monter directement au refuge camp de base a 4400m avec des mules, alors qu une autre partie des affaires s arrêteront au premier camp a 3300m. Jour1 Marc, Ben, Michel, Pierre, Gilles, Pascal et moi-même prenons place dans le 4*4 qui nous emmènera par la route à l entrée du parc national de l Aconcagua. La route s arrête et les guides du parc vérifient nos permis d ascension et nous enregistrent dans un grand cahier et donnent a chacun un sac poubelle numérote; petite photo du groupe et c est parti enfin pour la première marche jusqu au camp «Confluencia» a 3200m. 550m en 3h, avec des petits sacs et en baskets. L objectif pendant les marches restera le même pendant tout le séjour : marcher doucement pour ne pas se fatiguer, ni transpirer, peaufiner l acclimatation et économiser les vêtements car les douches seront rares. On arrive dans un grand camp de tentes, accueil sympa, tout est organise avec boissons et collations a volonté. Nous installons nos duvets et bazar dans les tentes dortoirs équipées de lits de camps. Jour2 Montée avec des sacs légers a «Plaza Francia» a 4200m.1000m de dénivelée en 5h de marche facile en baskets et petits sacs. On commence à s imprégner du décor très sec mais aux couleurs très variées. La remontée du glacier Horcones inférieur nous amène jusqu au pied de l imposante face sud de l Aconcagua. Une dizaine de voies aussi délirantes les unes des autres ont été ouvertes entre 1954 et 1992. Photos, sieste et nous redescendons à «Confluencia». Jour3 Départ pour le refuge «Plaza de Mulas» a 4400m toujours en tenue légère. 1200m de dénivelée en 7h00. Les paysages sont immenses et grandioses, on s enfonce dans la cordillère. La remontée de la «Playa Ancha» est longue, prés de 20km mais l ambiance et l envie de marcher nous motivent. Les mules, chargées chacune a 60kg nous doublent au galop. Nous débouchons en haut d une cote sur un refuge imposant en fin d après midi. C est le grand confort, 80 places, des dortoirs, douche chaude a 15 dollars US, salle de restaurant, ou nous

passerons le plus clair de notre temps et premier contact avec Edouardo (français argentin) patron du refuge et son équipe. Jour4 On passe notre temps à ne rien faire, boire des tisanes, c est l acclimatation. Il fait très froid dans le refuge peu isole. Je sors dans l après midi faire quelques gonflages en parapente et parviens a faire des tous petits vols sous le refuge. Jour5 Nous organisons un portage vers le camp d altitude «Nido de Condores» à 5600m. Les sacs font environ 15/20 kg, nous transportons les réchauds, les tentes, doudounes, matelas, nourriture, les duvets pour certains. 1200m en 6h00, nous marchons avec les grosses chaussures et plus de vêtements techniques ; le vent est fort et la température nettement plus basse ; L itinéraire est facile, il n y a pas un brin de neige. On protège nos affaires sous des pierres, nous ne voulons pas de mauvaises surprises quand on remontera dans quelques jours. La descente est un régal, je dévale les 1200m en 1h, dans une pente de petits cailloux ; ce sera une erreur car trop d effort a 5000m avec peu de jours d acclimatation. Jour6 Journée de vrai repos bienvenue ; La descente de la veille m a calme. Le vent est fort dans l ensemble et l aérologie plutôt mouvementée et difficile à comprendre. Je me demande si on aura un moment propice au vol en parapente. Le groupe est plutôt homogène, les différences de rythme s atténuent, tout le monde commence à intégrer qu une acclimatation réussie passe par l économie et le repos. Pas d effort inutile, s économiser, s hydrater, être attentif a ce que l on ressent. Je m endors comme tous les soirs avec un stylnox (somnifère léger), un masque et des boules quies. Jour7 Nous voila partis motives avec les parapentes pour le sommet de la «Bonete» vers 5100m ; Nous aimerions bien redescendre en volant. On voit le sommet qui est juste au dessus du refuge. La montée est sympa, variée. Il y a quelques traversées de pénitents de glace et la sortie au sommet s effectue au milieu de blocs plutôt instables. Le temps est magnifique, l itinéraire facile mais toujours trop de vent ; Tout le groupe restera un moment au sommet a admirer le paysage et a tenter une petite sieste. Au cours de la descente le vent est moins fort mais très rafaleux, nous ne sommes vraiment pas du bon cote. Marc et moi sortons nos voiles et passons un moment à les gonfler dans le vent et faire quelques photos. Nous décidons finalement de ne pas voler car la masse d air est très malsaine. Jour8 Farniente au refuge. Je bois environ 5l par jour. Tout le monde bouquine mais ne s affaire pas inutilement. Il fait froid dans le refuge, la nuit l eau gèle dans les dortoirs. Pour éviter de descendre les 2 étages pour aller aux toilettes on urine dans les bouteilles. Le problème c est qu une bouteille d 1l1/2 pour 2 n est pas suffisante!!! J ai amene une pharmacie conséquente mais je n utilise que très peu de choses. L air est tellement sec que je me réveille de temps en temps en sursaut avec la mauvaise sensation d étouffer car je n arrive plus à avaler. Pour pouvoir boire j ai intérêt à garder la gourde dans mon duvet pour éviter que ça gèle. L équipe du refuge est vraiment sympa, très disponible, très pro. Elle est composée de guides, porteurs, cuistots ils font tout. Une dizaine de personnes, autant de filles que de gars, ils

resteront la toute la saison, c'est-à-dire jusqu en Avril. La il n y a pas grand monde, nous sommes une vingtaine dans le refuge qui peut proposer 80 places. Ils alternent entre vie dans le refuge (entretien, cuisine, service), portage en altitude et guide pour le sommet. Jour9 Les conditions ne sont pas super en altitude, le vent parait fort, on voit des nuages lenticulaires sur le sommet. On décide donc de refaire une marche a la journée au «col de la Cathédrale» a 5100m. Nos sacs ne sont pas lourds. On remonte 2 heures au milieu des pénitents de glace. J attaque le premier la pente, en pensant faire une trace facile sur un glacier. Je suis vite désespère en me retrouvant au ralenti, a slalomer entre des pics de glace de 3m que j essaye de casser a coups de pieds. Apres une avancée laborieuse j arrive a faire la trace en surface du glacier, je ne m enfonce plus et la progression devient normale. J ai plutôt la forme, j arrive au col et fais une petite sieste allonge dans les cailloux qui m apportent un peu de chaleur. La face Nord Ouest est pile en face de nous, on en profite pour repérer la voie normale, le camp d altitude, le couloir final et le sommet. On ne voit pas un poil de neige. On laissera les crampons et piolets au refuge. Jour10 Refuge et repos. On en profite pour aller faire un tour au camp de base qui est a 30min du refuge un peu plus bas. C est un grand campement de tentes, organise suivant les différentes compagnies de trek et expe. On repère une grande antenne avec un panneau solaire, a cote c est la tente internet. On vient dépenser quelques dollars us pour donner des nouvelles par mail à la famille et vérifier la météo les prochains jours. La météo annoncée est plutôt encourageante, peu de vent a 7000m les 3 prochains jours et plutôt froid. C est encourageant et nous décidons de partir le lendemain pour le camp d altitude. Je vais me payer une douche ce soir au refuge, ca fait 10 jours que j ai les mêmes vêtements et que je ne me suis pas vraiment lave. En fait l air est très sec, je ne me sens pas sale. J utilise des lingettes quand elles ne sont pas gelées et un gel nettoyant sans rinçage qui s est avère très pratique. L ambiance au refuge est bonne, en 8 jours nous n avons pas mange une fois le même plat. Bravo les cuistots, qui nous ont concoctes des soupes, des légumes, viandes, pizzas, pâtes, riz, salades de fruits, gâteaux,...tout ça pour notre plus grand plaisir et la réussite de l expe. Jour11 Les sacs sont plus lourds, de 15 a 20kg ; On a rajoute les parapentes, les duvets. Embrassade au refuge et nous partons pour le camp d altitude en espérant ne pas revoir toute l équipe car nous comptons bien redescendre en volant. Montée tranquille jusqu «Nido». Le temps est moyen, c est gris et il fait plus froid que la première fois. Nous arrivons dans l après midi, montons les 2 tentes qui étaient cachées sous les pierres, répartissons la nourriture. C est rapidement la corvée d eau, aller chercher de la neige dans les sacs, mettre les réchauds en route, faire fondre l eau, boire chaud. On s organise dans nos tentes, je ne passerai pas une super nuit car a 4 dans la tente je n ai pas assez de place pour bien m allonger et il y a trop de condensation, ça nous goutte sur la figure une partie de la nuit. Jour12 Nous passons le lendemain dans nos duvets à somnoler avec le ronronnement du réchaud qui fonctionnera 8h d affilée. A 5500m on s essouffle vite, même pour manger. On est partisan du moindre effort mais il ne faut pas non plus se laisser aller. Je prends de l aspirine régulièrement. L acclimatation semble bonne, je n ai pas du tout mal a la tête, le moral et la motivation sont la. Apres une

petite réunion des 2 tentes nous décidons de partir vers minuit pour tenter le sommet. C est une grosse bavante car nous ne voulons pas rester une nuit au camp d altitude «Berlin»vers 6000m. Et nous voulons être au sommet vers 9,10h le matin pour avoir une chance de voler. Nous faisons chauffer de l eau pour remplir gourdes et thermos qui resteront dans le duvet. Nous nous organisons pour ne pas avoir à faire chauffer de l eau avant de partir. Le début de soirée est assez vente, la tente bouge pas mal. Je dors mieux les quelques heures grâce a une meilleure position, pas de condensation et un somnifère. Jour13 On est finalement équipe vers minuit30. On organise la tente (poubelle, duvets, réchauds, ) car des porteurs sont prévues demain pour redescendre tout le matériel si on décolle du sommet. Il n y a plus de vent mais au bout de 30min de marche on se rend compte qu il fait très froid. Je mets tous mes vêtements techniques, ma doudoune d expe par-dessus, elle ne me quittera plus jusqu au soir. On avance lentement, on essaye de rester groupe, on se demande régulièrement si ça va, on s arrête pour boire et pour manger, on se donne un rythme de 5m/min en dénivelée. Vers 6200m, l itinéraire est facile mais le groupe commence par s étaler, les rythmes changent. Je mets ma gourde dans le parapente car ça gèle. Je n ai pas de thermos. Au camp «independencia» à 6400m 2 du groupe décident de redescendre a cause de l altitude et du froid. Le vent est fort et nous décidons de laisser nos parapentes car il y a peu de chance de voler. Le froid est intense, peut être -30 voir plus. Ma gourde est gelée depuis longtemps ainsi que le thé dans nos thermos!!! On continue vers le sommet sans rien à boire et sans grande envie de sortir des barres énergétiques dures comme du bois avec la température extérieure. Avec du recul on aurait du plus se méfier du froid et mettre les gourdes dans nos vestes pour pouvoir continuer à s hydrater pendant l ascension. Aux alentours de 6700 je commence vraiment a «ramer», je n ai pas mal a la tête mais m arrête tous les 20m pour reprendre mon souffle. Je ne bois plus depuis un moment cela me provoque des douleurs dans le dos. Nous sommes dans la «Canaleta» (couloir sous le sommet), mais il n y a pas de neige et la progression au milieu de blocs instable est épuisante. Tracer dans une pente en neige régulière nous aurait bien facilite la tache. Nous atteignons le sommet vers 9h30, le temps est magnifique, le vent trop fort pour voler, pas de regret de ce cote la. Je m allonge dans les cailloux du sommet pour me réchauffer mais rien à faire ça caille. Je reste environ 1h30 avec Michel au sommet, on savoure le moment, on prend quelques photos. Marc arrive et Oh surprise, suivi du doyen du groupe, Pierre, 63 balais. A qui on avait conseille d arrêter vers 6400m car il ne se sentait fatigue et ne s hydrater plus. Pierre, têtu, réalisant son rêve a atteint le sommet au mental et en prenant des risques. Il ne se rappelle d ailleurs plus du sommet! La descente pour lui a été un calvaire. Marc est reste avec lui toute la descente jusqu'à «Nido des condores». Pierre extrêmement fatigue tombait tous les 10m, Marc décide de déclencher les secours du refuge par radio. On nous propose de continuer a descendre, les secours du camp de base ne peuvent pas faire grand-chose. Nous décidons de rester une nuit de plus (Marc, Pierre et moi-même) a «Nido» pour que Pierre se repose un peu. L autre partie du groupe a filer jusqu au refuge. Le vent se lève en altitude et devient suffisamment fort pour que l on décide d arrêter le réchaud car la tente bouge trop. On ne mangera, ni ne boira grand-chose ce soir la. J arrive a dormir un peu avec un somnifère et les boules quies. Le bruit est infernal, Pierre ne dormira pas de la nuit. On vient nous réveiller dans la nuit, une guide vient nous prévenir que l autre tente s est envolee avec le peu de matériel qui restait a l intérieur. Le vent avoisine les 130km/h, la tente

s écrase complètement sous les rafales, on ne peut pas faire grand-chose a part attendre le lever du jour. Jour14 Le vent s est calme, il fait beau, Pierre, impatient, décide de descendre au refuge tout seul. Les extrémités de 3 de ses doigts sont foncées, il n a plus de sensations. Nous passons 1h avec Marc pour plier le camp, démonter les tentes et les laisser sous des pierres. Nous remplissons au maximum nos sacs pour qu un seul porteur puisse descendre le reste. Il ne reste plus qu un bout de tissu jaune coince dans les cailloux et appartenant a l autre tente disparue dans la nuit. Arrivée au refuge content, repas agréable et repos Pierre est dans le centre médical du camp de base avec des gelures a plusieurs doigts de mains. On donne des nouvelles par mail et préparons les sacs pour le portage des mules. Jour15 Départ du refuge en baskets et petits sacs. Contents de rentrer, d avoir réussi le sommet dans des conditions difficiles (28 personnes auront atteint le sommet sur 250 pendant la période du 15novembre-fin décembre) le retour a l entrée du parc est avalée en 5h. On signe le grand cahier, heureux d avoir le plus haut sommet des Ameriques a 6962m. Le vol du sommet et l atterrissage a l entrée du parc aurait été la cerise sur le gâteau. On passera les 3 jours suivant a Mendoza a profiter du moment sans faire grand-chose, tout ça entrecouper de restos argentins a déguster leurs viandes et vins excellents. Jerome Canaud jerome@flyozone.com (Pour plus de renseignements techniques, matos, organisation, itinéraire, ) Merci a Julia Brillard du magasin CHULLANKA d Antibes (06) qui m a aide pour mon équipement technique.