Protéine présentant des propriétés de catalyse spécifiques d une réaction chimique du métabolisme de l être vivant qui la produit.



Documents pareils
INTRODUCTION À L'ENZYMOLOGIE

ACIDES BASES. Chap.5 SPIESS

Respiration Mitochondriale

Méthodes de mesure des activités enzymatiques

SESSION 2013 ÉPREUVE À OPTION. (durée : 4 heures coefficient : 6 note éliminatoire 4 sur 20) CHIMIE

Rappels sur les couples oxydantsréducteurs

Introduction à la cinétique enzymatique

1. Principes de biochimie générale. A. Bioénergétique et dynamique. a) Intro: Les mitochondries passent leur temps à fabriquer de l énergie.

- pellicule de fruits qui a un rôle de prévention contre l'évaporation, le développement de moisissures et l'infection par des parasites

β-galactosidase A.2.1) à 37 C, en tampon phosphate de sodium 0,1 mol/l ph 7 plus 2-mercaptoéthanol 1 mmol/l et MgCl 2 1 mmol/l (tampon P)

5.5.5 Exemple d un essai immunologique

K W = [H 3 O + ] [OH - ] = = K a K b à 25 C. [H 3 O + ] = [OH - ] = 10-7 M Solution neutre. [H 3 O + ] > [OH - ] Solution acide

HRP H 2 O 2. O-nitro aniline (λmax = 490 nm) O-phénylène diamine NO 2 NH 2

1 ère partie : Enzymologie et Métabolisme

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

DM n o 8 TS Physique 10 (satellites) + Chimie 12 (catalyse) Exercice 1 Lancement d un satellite météorologique

1 ère partie : tous CAP sauf hôtellerie et alimentation CHIMIE ETRE CAPABLE DE. PROGRAMME - Atomes : structure, étude de quelques exemples.

Bioélectrodes enzymatiques pour des applications en biocapteurs et en biopiles

Partie 1. Addition nucléophile suivie d élimination (A N + E) 1.1. Réactivité électrophile des acides carboxyliques et groupes dérivés

Transport des gaz dans le sang

Transport des gaz dans le sang

Enseignement secondaire

Utilisation des substrats énergétiques

TRAVAUX PRATIQUESDE BIOCHIMIE L1

TP 7 : oscillateur de torsion

2 C est quoi la chimie?

SUIVI CINETIQUE PAR SPECTROPHOTOMETRIE (CORRECTION)

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

AIDE-MÉMOIRE LA THERMOCHIMIE TABLE DES MATIERES

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

Thèse de Doctorat Spécialité : Bioinformatique, biologie structurale et génomique

LES SUBSTITUTIONS NUCLÉOPHILES EN SÉRIE ALIPHATIQUE S N 1 ET S N 2

TP : Suivi d'une réaction par spectrophotométrie

Titre alcalimétrique et titre alcalimétrique complet

CORRIGE. CHAP 04-ACT PB/DOC Electrolyse de l eau 1/12 1. ALIMENTATION ELECTRIQUE D'UNE NAVETTE SPATIALE

ChimGéné 1.3. Guide d utilisation. Auteur : Alain DEMOLLIENS Lycée Carnot - Dijon avec la collaboration de B. DIAWARA Ecole de Chimie de Paris

Physique : Thermodynamique

PROPOSITION TECHNIQUE ET FINANCIERE

EXERCICE II. SYNTHÈSE D UN ANESTHÉSIQUE : LA BENZOCAÏNE (9 points)

Notion de fonction. Résolution graphique. Fonction affine.

La reconnaissance moléculaire: la base du design rationnel Modélisation moléculaire: Introduction Hiver 2006

F411 - Courbes Paramétrées, Polaires

BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE

Chapitre II La régulation de la glycémie

TD de Biochimie 4 : Coloration.

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal

Capacité Métal-Isolant-Semiconducteur (MIS)

a et b étant deux nombres relatifs donnés, une fonction affine est une fonction qui a un nombre x associe le nombre ax + b

STÉRILISATION. Réduction des populations. nonus 1

Contenu pédagogique des unités d enseignement Semestre 1(1 ère année) Domaine : Sciences et techniques et Sciences de la matière

Calculs de probabilités

Section «Maturité fédérale» EXAMENS D'ADMISSION Session de février 2014 RÉCAPITULATIFS DES MATIÈRES EXAMINÉES. Formation visée

Perrothon Sandrine UV Visible. Spectrophotométrie d'absorption moléculaire Étude et dosage de la vitamine B 6

Résonance Magnétique Nucléaire : RMN

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

LABORATOIRES DE CHIMIE Techniques de dosage

MESURE ET PRECISION. Il est clair que si le voltmètre mesure bien la tension U aux bornes de R, l ampèremètre, lui, mesure. R mes. mes. .

Exemple de cahier de laboratoire : cas du sujet 2014

(72) Inventeur: Baijot, Bruno Faculté des Se. Agronom. de l'etat Dép. de Technol. agro-alimentaire et forestière groupe Ceteder B5800 Gembloux(BE)

Les plantes et la lumière

Fonction inverse Fonctions homographiques

Etude de fonctions: procédure et exemple

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

Présentations GTF. Point de vue d un utilisateur final. Durée de vie des ouvrages : Approche Prédictive, PerformantielLE et probabiliste

Le ph, c est c compliqué! Gilbert Bilodeau, agr., M.Sc.

Physique Chimie. Utiliser les langages scientifiques à l écrit et à l oral pour interpréter les formules chimiques

Le Test d effort. A partir d un certain âge il est conseillé de faire un test tous les 3 ou quatre ans.

TS1 TS2 02/02/2010 Enseignement obligatoire. DST N 4 - Durée 3h30 - Calculatrice autorisée

Les indices à surplus constant

Suivi d une réaction lente par chromatographie

Chapitre 5 : Noyaux, masse et énergie

Vitesse d une réaction chimique

Probabilités sur un univers fini

EXERCİCE N 1 : «Synthèse de l éthanamide» (7 pts)

Baccalauréat ES Pondichéry 7 avril 2014 Corrigé

COURS COLLÉGIAUX PRÉALABLES À L ADMISSION

PHYSIQUE Discipline fondamentale

Calcaire ou eau agressive en AEP : comment y remédier?

ANALYSE SPECTRALE. monochromateur

Baccalauréat ES Amérique du Nord 4 juin 2008

Synthèse et propriétés des savons.

De la physico-chimie à la radiobiologie: nouveaux acquis (I)

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Semestre 2 Spécialité «Analyse in silico des complexes macromolécules biologiques-médicaments»

Site : mail : mennier@isnab.fr SUJET ES - session 2003 Page 1 68-(7(6VHVVLRQ

Mesures et incertitudes

Les fonction affines

La gravure. *lagravureparvoiehumide *lagravuresèche

A retenir : A Z m n. m noyau MASSE ET ÉNERGIE RÉACTIONS NUCLÉAIRES I) EQUIVALENCE MASSE-ÉNERGIE

Transformations nucléaires

SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique

AGRÉGATION DE SCIENCES DE LA VIE - SCIENCES DE LA TERRE ET DE L UNIVERS

Fonctions linéaires et affines. 1 Fonctions linéaires. 1.1 Vocabulaire. 1.2 Représentation graphique. 3eme

Critères pour les méthodes de quantification des résidus potentiellement allergéniques de protéines de collage dans le vin (OIV-Oeno )

Conception de Médicament

Biotechnologies en 27 fiches

Chapitre 3. Les distributions à deux variables

Probabilités sur un univers fini

Comment suivre l évolution d une transformation chimique? + S 2 O 8 = I SO 4

Fiche de révisions sur les acides et les bases

Transcription:

I. Introduction Définitions A. Enzyme Protéine présentant des propriétés de catalyse spécifiques d une réaction chimique du métabolisme de l être vivant qui la produit. L enzymologie est l étude des enzymes. Le substantif «enzyme» est du genre féminin. Toutes les enzymes sont des protéines. Les protéines enzymatiques sont des catalyseurs, c est-à-dire qu en agissant à des concentrations très petites, elles augmentent la vitesse des réactions chimiques, sans en modifier le résultat. A la fin de la réaction la structure de l enzyme se retrouve inchangée. Une enzyme donnée est spécifique d une réaction, c est-à-dire qu elle catalyse toujours la même transformation, se produisant sur les mêmes corps chimiques initiaux. Les protéines enzymatiques sont synthétisées par des êtres vivants. Cette synthèse est déterminée génétiquement : sa conservation dans le génome est favorisée par le besoin qu éprouve cet être vivant de faire cette réaction.. Substrat Molécule qui entre dans une réaction pour y être transformée grâce à l action catalytique d une enzyme. Toutes les molécules qui entrent dans une réaction enzymatique et sont définitivement modifiées sont appelées substrats. Ph. Collas

C. Produit Molécule qui apparaît au cours d une réaction catalysée par une enzyme. La nouvelle molécule qui résulte de cette transformation est appelée produit. D. Ligand Corps chimique ayant une liaison spécifique avec une enzyme Toutes les molécules ayant une liaison spécifique avec une protéine sont appelées ligands. Pour chaque ligand, il existe au moins un site de fixation sur la protéine qui le reçoit. E. Cofacteur Corps chimique intervenant obligatoirement dans une réaction enzymatique : - pour transporter ou compléter un substrat ; - pour accepter un produit ; - comme participant à la structure de l enzyme. Les cofacteurs peuvent être des ions comme l atome de Zinc de l anhydrase carbonique ou de petites molécules minérales habituellement présentes dans les milieux biologiques, à commencer bien sûr par la molécule d eau. Certains cofacteurs sont des molécules plus complexes synthétisées par les cellules : nous les appellerons coenzymes. F. Coenzymes Molécule biologique intervenant comme cofacteur indispensable dans la catalyse enzymatique d une réaction : - les coenzymes libres interviennent dans la réaction de manière stœchiométrique ; - les coenzymes liés interviennent dans la réaction de manière catalytique. Ph. Collas 2

Les coenzymes sont des molécules biologiques c est à dire que leur synthèse naturelle ne peut être faite que par des cellules vivantes. Lorsque cette synthèse n est pas inscrite dans le patrimoine génétique d une espèce, alors tout ou partie de la molécule du coenzyme doit être apporté à cette espèce par son alimentation : cet aliment indispensable s appelle une vitamine. Les coenzymes sont des cofacteurs donc des molécules indispensables à la catalyse enzymatique. Lorsque les coenzymes sont liés à l enzyme par des liaisons de type électrostatique ou plus faiblement encore, cette liaison est renouvelée à chaque réaction effectuée : en effet, l énergie mise en jeu par la liaison enzyme - coenzyme est du même ordre de grandeur que l énergie mise en jeu dans la liaison enzymesubstrat ; dans ce cas, la concentration des coenzymes doit être du même ordre de grandeur que celle du substrat (on dit stœchiométrique). Ces coenzymes sont appelés coenzymes libres parce qu ils se dissocient de l enzyme à chaque réaction catalysée. Lorsque au contraire les coenzymes sont liés aux enzymes par des liaisons fortes de type covalent, leur concentration est nécessairement la même que celle de l enzyme, c est à dire très petite (on dit catalytique). Ces coenzymes sont appelés coenzymes liés parce qu ils ne se dissocient pas de l enzyme. Ph. Collas 3

II. Spécificité A. Notion de spécificité. Substrats Théoriquement, une seule réaction possible, sur un seul substrat En réalité, il existe une relation structure activité : il faut que la bonne liaison soit placée au bon endroit accès possible pb de conformation réaction possible pb chimique (grandeur et nature des forces en jeu) il est fréquent qu une enzyme intervienne non sur une molécule unique, mais sur une classe de substrats. Exemple : Galactose épimère en C4 du glucose, non pris en charge par les enzymes de la glycolyse Exemple 2 : ß - oxydation des acides gras - Les enzymes prennent en charge des acyl - CoA. A chaque dégradation, perte d un motif à 2 carbones, mais les mêmes enzymes fonctionnent sur le nouvel acyl - CoA le même motif est reconnu. Exemple 3 : RubisCO en fait, les deux réactions ne concernent pas les mêmes sites (régulation allostérique). 2. Réaction En fonction de l environnement atomique du site catalytique, un seul type de réaction sera possible : acide - base redox, par échange d électrons avec des ions métalliques (cytochromes) transferts de groupements Ph. Collas 4

. Classification et nomenclature des enzymes. Principe 96-972 : Enzyme commission codification internationale. Un certain nombre d appellations traditionnelles subsistent, mais l emploi des numéros de code est aujourd hui obligatoire dans toutes les publications scientifiques et les documentations techniques et commerciales. La nomenclature officielle comporte 6 classes, elles-mêmes divisées en sous classes. Le numéro de code spécifie : - le type de réaction (classe) 2 - le type de fonction du substrat métabolisé (sous-classe) 3 - le type de l accepteur 4 - Le numéro d ordre (dans la sous-sous-classe). 2. Classes et exemples Oxydoréductases : réaction redox portant sur différents résidus, associant des coenzymes, des cytochromes, des accepteurs comme O 2, EC...67 Mannitol : NAD oxydoréductase = Mannitol DH Mannitol NAD = Fructose NADH EC..2.3 L - Lactate : ferricytochrome c oxydoréductase = Lactate DH Lactate 2 Cyt c Fe 3 = Pyruvate 2 Cyt c Fe 2 2 Transférases : transfert d un groupement carboné, phosphoré, azoté, etc. d une molécule à une autre. On distingue parfois les aminotransférases : transfert d un groupement α-nh 2 d une molécule sur un céto-acide, en position α : on obtient un nouvel acide aminé et les transaminases : le NH 2 n est pas transféré en α : le nouveau composé n est pas un acide α aminé EC 2.6..20 L - Tyrosine : pyruvate aminotransférase L - Tyr Pyr = p Hydroxyphényl pyruvate L - Ala GOGAT = glutamate oxo-glutarate aminotransférase Ph. Collas 5

Glu Glu = αkg Gln nase = Phosphotransférases avec transfert d un ATP vers une autre molécule EC 2.7.. ATP : D - hexose 6 - phosphotransférase = hexokinase ATP D hexose = ADP D hexose 6 - phosphate EC 2.7.. ATP : D - Fructose 6 - phosphate - phosphotransférase = phospho - fructokinase ATP D - Fructose 6 - phosphate = ADP D - Fructose,6 - bis phosphate 3 Hydrolases : liaisons ester, résidus glycosyle, etc. EC 3.2..4,4 (,3 ;,4)ß-D-glucan 4-glucanohydrolase = cellulase Glucose(n) = Glucose(n-) D-glucose 4 Lyases : catalysent l enlèvement ou l addition d un groupement autrement que par hydrolyse EC 4...39 3-phospho D glycérate carboxy-lyase [dimerizing] = RubisCO RuP CO 2 = 2 A 3 PG 5 Isomérases : EC 5.3.. D-glycéraldéhyde 3-phosphate céto-isomérase = Triose phosphate isomérase Glycéraldéhyde 3 phosphate = Dihydroxy acétone phosphate 6 Ligases : création d une liaison entre 2 molécules couplée avec la dégradation d une liaison à haut potentiel énergétique EC 6.4.. Pyruvate : dioxyde de carbone ligase (ADP) = pyruvate carboxylase ATP Pyr CO2 H2O = ADP Pi oxaloacétate Ph. Collas 6

III. Cinétique michaélienne A. Notion de vitesse initiale [ [P] S E ES E P Mesure de l apparition du produit au cours du temps ; Conditions expérimentales : T, ph, salinité, etc. optimaux [E [E] Tps [ >> [E] et temps court on cherche à rester dans les conditions où [ >> [P] Dans ces conditions, [ et [E sont considérés comme des constantes : c est la phase stationnaire. On observe deux parties : ) pente constante vitesse constante, puis 2) apparition progressive d un plateau vitesse diminue : les conditions initiales ne sont plus vérifiées, en particulier à cause de l épuisement du substrat [P] 3 2 [E] = 3 [E] = 2 [E] = Tps t t 2. Influence de la concentration en enzyme sur la vitesse On augmente progressivement la concentration en enzyme, toutes choses égales par ailleurs. A t, en condition de vitesse initiale, il y a proportionnalité entre la [E] et la quantité de produit formé. La courbe V = f ([E]) est une droite (V = d[p] / dt) A t2, les conditions initiales ne sont plus vérifiées il n y a plus proportionnalité. Théoriquement, toutes les courbes admettent le même plateau, mais dans la réalité, à cause de problèmes de solubilité, il est très difficile d obtenir un plateau expérimental correct. Ph. Collas 7

C. Influence de la concentration en substrat. Equation de Michaelis - Menten (93) /2 V=d[P]/dt Dans la suite du cours, sauf mention contraire, on considère qu on se place en conditions de vitesse initiale = Vi ou V 0, voire V (selon inspiration!) On trace la courbe V = f([) (attention à ne pas confondre avec la courbe [P] = f(t)!). Km [ Quand [ augmente, Vi tend vers ax k k 2 E S ES E P k k 2 on pose : [E t ] = enzyme totale, [E = complexe enzyme - substrat, donc [E L ] = [E t ] - [E = enzyme libre ; [ = substrat, avec [ >> [E t ] 2. Vitesse de formation de ES On néglige la formation à partir de E P, car [ >> [E] et on est en Vi [P] est très faible : k= ([ Et] [ E)[ 3. Vitesse de destruction de ES k [ E k2[ E 4. Etat stationnaire La vitesse de formation et la vitesse de destruction de ES sont égales. On cherche à isoler [E k ( Et ] [ E)[ = k [ E k2[ E k[ Et][ k[ [ E = [ E( k k 2 ) k[ Et ] = k [ E[ [ E( k k2) = [ E( k[ k k2) Ph. Collas 8

E S Vi k ES k [ t][ ] = [ ] = 2 2, vitesse initiale de for- K = k E S E S ES [ t][ ] [ t][ ] [ ] =, or k[ k k 2 k k 2 k mation de P. On pose Km = k k2 (car on néglige k -2 ) et ax= k2 ] k [ Et car la vitesse est maximale quand toutes les molécules d enzymes (théoriquement) prennent en charge chacune une molécule de substrat, donc Vi ax[ Km = Si Km = Vi = ax = ax 2 Ph. Collas 9

D. Représentations graphiques Expérimentalement, il n est pas possible de déterminer ax on ne connaît qu une valeur approchée. On peut retrouver les deux valeurs importantes ax et Km grâce à différents traitements mathématiques, parmi lesquels la représentation en double inverse. /V. Lineweaver et urk -/Km / /[ Représentation en double inverse : /V = f ( /S ) Le problème principal de cette méthode est la prépondérance accordée aux valeurs les plus faibles de S et de V, pour lesquelles ax[ Km V= = = K V ax[ ax[ V K m m max[ l incertitude est pourtant la plus grande. Elle peut conduire à des estimations fausses. Elle = V [ S ] V Km ne devient intéressante que pour des valeurs max ax de [ élevées, donc dans des conditions «saturantes». [/V 2. Hanes Woolf Km/ -Km pente= / [ Km S V V Km S S Km [ [ ] = =, soit: = [ ] [ ] V [ On utilise alors la relation : = S V [ ] Km La droite a une pente de /, dont l extrapolation donne Km à l intersection avec l axe des abscisses. Ph. Collas 0

V/[ /[ pente= -/Km 3. Eadie Hoftsee La relation utilisée est l inverse de la précédente : V [ V = V ( Km ) = [ VKm V[ = Km V Km V= V = Km Km V La pente est /Km, les intersections avec les axes donnent /[ et. V 4. Représentation de Schwarzenbach V3 Méthode purement graphique : on reporte sur V2 V l axe des abscisses les valeurs de [ et sur celui des ordonnées celles de V (pour des S3 S2 S Km S couples S (i) /V (i) de résultats expérimentaux), et les droites se coupent en un point d abscisse Km et d ordonnée. Ph. Collas

E. Signification de Km Rechercher ax ou /2 de ax correspond à la même démarche intellectuelle, sauf qu une est possible expérimentalement, pas l autre (cf. demi-vie des atomes marqués). Km a la grandeur d une concentration et représente l affinité de l enzyme pour son substrat. On compare 2 substrats possibles d une enzyme. Leurs Km respectifs sont différents (Km2 > Km). Cela signifie que, pour atteindre ax2, il faut une concentration en S2 supérieure à la concentration en S nécessaire pour atteindre ax : ça marche moins bien avec S2. Caricature : si une substance n est pas un substrat de l enzyme, V = 0, même avec [ On envisage 3 cas.. [ << Km.[ v =.[ v = A.[ La concentration en substrat est limitante. Km Km 2. [ @Km. v =. v = Km 2 3. [ >> Km.[ v =. v a Km Ph. Collas 2

F. Constante catalytique Kcat Kcat = nombre de moles de P formées par seconde et par mole d enzyme. Si l enzyme possède plusieurs sites catalytiques, l unité change et s exprime par mole de sites. Kcat = ax / mole d enzyme = ax / [Et] Le rapport Kcat/Km est souvent donné comme mesure de l'efficacité catalytique, car il correspond à une constante de vitesse pour de basses concentrations de substrat (S) << Km, donc (E) = (ET).[ Kcat [ E][ v = Km Km Ph. Collas 3

IV. Influence des facteurs physicochimiques Activité enzymatique A. Influence du ph Le ph joue sur l ionisation des molécules : la neutralité). Optimum ph conformation de la protéine enzymatique ; disponibilité des fonctions chimiques de l enzyme et / ou du substrat (i.e. le substrat réel doit être sous une certaine forme, qui n est pas nécessairement la forme de En général, à 2 unités du ph optimum, l activité est réduite 00 fois, mais parfois la gamme est beaucoup plus restreinte. Valeurs extrêmes : il faut les atteindre pour qu il y ait une dénaturation de l enzyme par attaque acide ou basique, sinon, le plus souvent, c est une inhibition réversible. Activité enzymatique. Influence de la température ) Augmentation de la température : on fournit de l énergie au système. Q0 = facteur d augmentation de l activité quand on augmente de 0 C Q0 # 2 T C 2) Dénaturation : la température à laquelle elle intervient peut varier, mais seules quelques exceptions s éloignent vraiment de la gamme 40-60 C (protéines thermostables). Ph. Collas 4

V. Inhibition Il ne s agit pas ici des poisons, inhibiteurs irréversibles de l enzyme. Un inhibiteur d une enzyme est un ligand, non transformé par l enzyme, qui modifie le comportement de cette enzyme. De nombreux types d inhibitions ont été décrits. Nous prendrons trois exemples : l inhibition compétitive, l inhibition non compétitive et l inhibition incompétitive. [E t ] = enzyme totale, [ = concentration initiale en substrat, [E complexe enzyme - substrat, [E L ] = enzyme libre [ >> [E t ] ([E t ] - [E) [ dans les conditions initiales. k2[e = Vi / k2[e] = ax [I] = inhibiteur total, [EI] complexe inhibiteur - enzyme [I] >> [E t ] ([E t ] - [EI]) [I] pendant toute la réaction, puisque I n est pas consommé. /V A. Inhibition compétitive I L inhibiteur ne peut se combiner avec V m = l enzyme en même temps que le substrat. Nous considérerons, bien que ce ne /[ soit pas toujours le cas, que l inhibiteur et K m > Km le substrat s excluent mutuellement, pour des raisons stériques, au niveau du site catalytique de l enzyme. Ils ont souvent des structures analogues. E S ES E P et E I EI On a : [ Et ] [ ES ] =,d'où[ E[ [ E Km= [ Et][ [ E Km= ([ Et ] [ E) = [ EL] Km Ph. Collas 5

où : [ EL] Km=, soit encore [ E Enzymologie théorique [ E Km [ EL ] = De la même façon : [ EL] =, on obtient donc : [ EI] I EI EL ES Km [ ] [ ] = [ ] = [ ]. Equation de conservation Cette équation exprime le fait que toute l enzyme est conservée au cours de la réaction. [ Et ] = [ EL] [ E [ EI] = [ E( Km Km ) = [ E[ Km( )] 2. Equation de vitesse On a Vi = k2 [E et ax = k2 [E t ], d où : [ E ax vi = =, d où : [ Et] Km( ) vi= ax Km( ) et = ( ) max ax[ Km vi V Quand on fait varier [I], les droites obtenues en double inverse se coupent, après extrapolation, en un point d ordonnée /ax. ([I] = 0). On peut lever l inhibition par un excès de substrat. En présence d inhibiteur, la constante de Michaelis pour le substrat semble augmenter, l inhibiteur entrant en compétition avec lui. L affinité semble diminuer. L intersection de la droite avec l axe des /[ a pour abscisse : = K' m= Km( ) K' m Km ( ) Ph. Collas 6

/V. Inhibition non compétitive V m < K m = Km I /[ L inhibiteur se combine avec l enzyme indépendamment du substrat : les deux peuvent donc se fixer simultanément. La fixation de I sur l enzyme ne modifie pas Km. La fixation de S sur l enzyme ne modifie pas. E L S L ES E L P [ E ] Km= L [ E [ EL ] = [ E Km E L I EI ES I EIS EI S EIS [ EL][ I] = [ EI] [ E[ I] = [ EI [ EI][ Km= [ EI ES Km [ EI] = [ ] [ EI = [ E ES Km [ EI = [ EI] = ([ ] ) Km Km. Equation de conservation [ Et ] = [ EL] [ E [ EI] [ EI = [ E( Km Km ) = [ E( Km)( ) 2. Equation de vitesse vi = = Km Km Km ( )( ) ki vi = = Km Km ( ) Km( ) ki ki ki ki ( ) ( ) v ki V' m v Km ki i = i = = Km ( ) ki Quand on fait varier [I], les droites se coupent en un point d abscisse -/Km : l inhibiteur ne modifie pas l affinité du substrat pour l enzyme. Ph. Collas 7

En présence d inhibiteur, la vitesse maximum, V max, semble diminuée. Les droites coupent l axe des ordonnées en un point : [ ] ( ) ' max I = V ax /V C. Inhibition incompétitive I E S ES P V m < K m > Km /[ [ EL ] Km= [ E = [ EL] [ E Km ES I EIS [ E[ I] [ E[ I] [ EL][ [ I] = [ EI = = [ EI Km. [E t ] = [E L ] [E [EI, on remplace par les valeurs correspondantes : [ I] [ Et] [ Et ] = [ EL]( ) [ EL ] =,or:[ EL] = [ E Km Km. [ I] Km Km Km. On peut donc exprimer [E par rapport à [E t ] : [ Et] [ Et] [ Et ] [ E = = = Km [ I] Km [ ( ) Km Km Km. [ Et ] [ E ( ) t][ [ E = = [ ] [ ]( ) Km or k 2 [ E = Vi et k2[ Et ] V = ax, d où I Km S ax[ v= V'max= ax et K' m= Km Km V max ( ) Vi= Km ( ) En présence d un inhibiteur incompétitif, le substrat a une affinité apparente supérieure. Ici, ax et Km changent. Ph. Collas 8

D. Inhibition par excès de substrat Soit la réaction E S ES P. On a : [ EL] Km=, soit encore [ E [ E Km [ EL ] = Supposons qu une deuxième molécule de substrat puisse se fixer sur le complexe ES et le rendre inactif : cette molécule se fixe sur un site différent du premier, et nous l appellerons site inhibiteur. Cette molécule se comporte comme un inhibiteur : ES S ESS [ E[ =, soit encore [ ES [ ES = [ E. Equation de conservation [ Et ] = [ EL] [ E [ ES = [ E( Km ) 2. Equation de vitesse [ E max vi V ( Km ) ax vi = = = [ Et] vi ax Km Si [ est grand, a donc ( Km ) a soit a V a0 Km vi /V /V / /[ / [ -/Km -/ Quand on porte /Vi en fonction de /[, on obtient une hyperbole dont l asymptote oblique, de pente Km/ax, coupe l axe en un point -/Km. Quand on porte /Vi en fonction de [, on obtient une hyperbole dont l asymptote oblique, de pente /ax. Km coupe l axe des [ en un point d abscisse -. Dans les deux cas, Vi passe par un maximum pour [ S ] = Km. Ph. Collas 9

VI. Allostérie A. Considérations générales. Définition L allostérie désigne une variation de conformation de protéines sous l effet de la fixation d un substrat ou d une molécule effectrice, d où l acquisition de propriétés particulières (changement d activité.) On décrit cela comme des effets coopératifs. Ceuxci sont concevables si et seulement si la macromolécule est sous forme oligomérique. Forme «relâchée» Forme «compacte» Exemple : un tétramère constitué de 4 sous-unités (monomères) à activité biologique et de 4 sous-unités de liaison. La fixation d un substrat entraîne une modification de l ensemble de la structure. Toutes les sous-unités reproduisent à l unisson la variation de conformation subie par l une d elles. 2. Propriétés d une molécule allostérique Il existe une structure quaternaire (en pratique, entre un dimère et un tétramère) La variation de conformation de la structure dépend du taux d occupation des sites de liaison. Pour toutes les enzymes allostériques, la cinétique n est pas michaélienne. Ces molécules jouent des rôles clef dans la régulation du métabolisme. Ph. Collas 20

3. Types Il y a deux types d enzymes allostériques : Système K : la régulation se traduit par la variation de la fixation du substrat ou par la variation de l affinité du substrat pour l enzyme, d où une variation du «Km» Système V : la régulation porte sur la vitesse maximale. Dans ce cas, cela correspond à une variation de la constante k 2 des enzymes michaéliennes.. Structure et fonction de l ATCase L aspartate transcarbamylase (ATCase) est impliquée dans la régulation des bases pyrimidiques. Réaction : N H 2 O O Carbamyl-P P -OOC Aspartate NH 3 ATCase -OOC NH 2 COO- O N COO- H Carbamyl-aspartate Pi On suit la cinétique d apparition du produit par mesure de DO 465.. Cinétique de l ATCase V - ATCase 4 3 2 2 - ATCase CTP 3 - ATCase ATP 4 - ATCase désensibilisée [ Les courbes sont des sigmoïdes : l aspartate joue un rôle d effecteur coopératif positif sur l activité de l enzyme : à faible concentration en substrat, la vitesse n est pas Ph. Collas 2

élevée ; plus on élève la concentration, plus la vitesse prend l allure d une courbe de Michaelis. Le CTP joue un rôle négatif sur l ATCase : inhibition de l activité. En présence d ATP, il y a activation de l ATCase : c est un effecteur positif. Quand l ATCase est désensibilisée (par un agent chimique), il n y a plus de régulation : les propriétés allostériques sont perdues. 2. Interprétation La régulation allostérique correspond au «frein moteur» de l activité enzymatique : avec le CTP, la vitesse diminue comme quand on lève le pied ; avec l ATP, elle augmente comme quand on accélère. CTP : la molécule de base est la cytosine. Quant trop de cytosine est produite, le produit de fin de chaîne va réguler l enzyme en amont de la voie de synthèse : rétrocontrôle négatif. ATP : quand il y a beaucoup d adénine (base purique), il y a activation de la synthèse des bases pyrimidiques : rétrocontrôle positif. L allostérie est donc un outil de réglage fin, de régulation directe, instantanée, qui n est pas du même ordre que, par exemple, l activation de l opéron Lactose qui est un système très lourd. 3. Structure de l ATCase L enzyme est formée de 2 trimères qui sont le support de l activité catalytique et de trois dimères qui sont les sous-unités régulatrices. Domaine allostérique Zn La sous-unité régulatrice possède un domaine allostérique et un site de fixation du zinc qui permet l interaction avec les trimères. Ph. Collas 22

La sous-unité catalytique possède un domaine équatorial pour la fixation de l aspartate et un domaine polaire pour la fixation du carbamyl-phosphate. L oligomère présente deux formes, la forme «T» inactive (compacte) et la forme «R» active (relâchée). 4. Effets homotropes ou hétérotropes [ T ] [ R ] avec K éq. En présence de substrat : R S RS R P Mais, quand on augmente [, on induit la formation de RS, et donc une diminution de [R] libre, d où un passage de la forme T à la forme R, d où une diminution de T dans la cellule : Le substrat S joue un rôle homotrope positif. En présence d un effecteur positif (ATP) : On a toujours équilibre entre les formes T et R, mais cette fois R se lie aussi à E : T R E RE S Donc [R] diminue, donc transition T R, donc diminution de [T] libre. Effet hétérotrope positif. En présence d un effecteur négatif (CTP) L effecteur se lie à la forme T pour former un complexe TE, d où une diminution de la forme T libre, transition de R vers T et diminution de la forme R, ce qui correspond à une inactivation de l enzyme. Effet hétérotrope négatif sur l enzyme. Ph. Collas 23

C. Approche théorique de la coopérativité. Cas d une enzyme à 2 sous-unités catalytiques E k k ES SE k 2 k 2 k 2 k 2 SES E P k 2 EP E2P Deux sous-unités distinctes ont permis la fixation du substrat sur l enzyme. E. ES S E.S SE ES SE k = = = = E. k S k 2 = ES. = SE. SES = SE S =. 2 k E. S k ² k 2 SES S SES S v = k 2.ES k 2 SE 2 k 2 SES Et = E ES SE SES En remplaçant les valeurs par les expressions trouvées précédemment, on obtient : v = 2 k E S S² 2 k k k et = 2k 2Et = 2k 2. E[ 2 ] 2 k S k S. k ² 2 D où : k S 2 v = k S ks. k ² 2 k S. k ² 2 On envisage alors deux cas : La fixation du premier substrat est sans effet sur celle du second : il n y a donc pas de différence entre k et k 2. v =,avec K K S D S D = k = k2,d'où: v = K.S et si k D S 2 est très faible, K D = Km : il n y a pas de régulation allostérique, c est une enzyme michaélienne. La fixation du premier substrat modifie celle du second : k # k 2. k2. S S² v = k. k2 2k 2. S S² Quand k 2 << k, la fixation du second substrat est facilitée par celle du premier, et que k 2 < S < k : v=. S² k. k2 S² 2. Généralisation de l équation Dans le cas d une régulation allostérique, on a : Ph. Collas 24

n. v = S Kh S n vkh vs n, avec n Enzymologie théorique = nombre de sites catalytiques et Kh = k n =. S v = S log v Kh v v n ( ) = n.log ( S ) Kh x k2 x... kn 0 log [v/(vm-v)] pente = n = 2 n = n = : pas de régulation allostérique ou régulation allostérique par coopérativité négative du substrat n = 2 : régulation allostérique avec 2 sous-unités catalytiques. allostérique. Exemples : 0 log (S/Kh) Remarque : n = nombre de Hill = nombre de sous-unités à régulation Phosphofructokinase : n = 4 Lactate DH : il y a 4 sous-unités, mais n = : pas de régulation allostérique. On prend les pentes des droites au niveau des valeurs nulles sur les axes. Ph. Collas 25

VII. Réactions à deux substrats A. Fixation aléatoire E A ka kb EA E k b EA k a kc A EPQ P Q EQ EP Q P E k a et k b sont différents de ka et kb : l enzyme est modifiée par sa liaison à A ou à. En conditions de vitesse initiale, la vitesse de retour est négligeable. Comme l étape limitante est la formation de EPQ à partir de EA, on se contente d exprimer V à partir de la concentration en EA : v = kc. [EA]. [Et] = [E] [EA] [E] [EA] et = kc. [Et].. Démonstration de l équation ) 2) 3) 4) [ E].[ A] [ A] ka = [ EA] = [ E] [ EA] ka [ E].[ ] [ ] kb = [ E] = [ E] [ E] kb [ E].[ A] [ A] [ ].[ A] ka ' = [ EA] = [ E] = [ E] [ EA] k' a kb. k' a [ EA].[ ] [ ] [ ].[ A] k' b = [ EA] = [ EA] = [ E] [ EA] k' b k' b. ka En conditions de vitesse initiale, [EA] = constante, d où : 5) k a.kb = ka.k b [ A] [ ] [ A].[ ] [ Et] [ Et] = [ E] [ E] ka kb k' a. kb = [ A] [ ] [ A].[ ] ka kb k' a. kb [ EA] or, d après la relation 4 : [ E ] =. ka. k' b, d où : [ A].[ ] Ph. Collas 26

[ Et] [ Et] [ EA ] = * [ ] [ ] [ ].[ ]. ' * [ ka =. ' A A ].[ ] '. [ ].[ ] [ k' ] [ k' A k b ka ka kb k a kb A k b b A a (N : * d après la relation 5) ] soit : v =. ' [ k A ' a ] [ k ' b ] [ ka A].[ k b ] ouv = '. [ k A ' a ] k [ ' b ] [ ka A].[ kb ] Signification des constantes : ka et kb sont les constantes de formation des complexes EA et E, k a et k b sont les constantes de dissociation. En prenant différents cas, on a : ) [] saturant,[a] = k'a v = k' a = K A m 0 0 2 2) Réciproque : k b=k m v = A K K m [ A] [ ] m ka. K m [ A].[ ] 2. Représentation graphique a /v = f(/[a]) v = K A m [ A] K K A m m kb [ ] [ A] [ ] K A = m v [ A] K m [ ] K A K K A m kb m m kb [ A] [ ] = [ ] [ ] [ A ] [] = constante : y = ax b [] saturante : K Am = v [ A ] [] limitante : expression complète = 0 = [ K m A] v [ ] A A [ A] = ka = = [],/v = cste [ ] [ ] [ ] [ ] K m K m ka K m K m [ ] v A A A Ph. Collas 27

/V [] diminue [] saturante / -/Km(A) -/Ka /[A] On peut donc déterminer ka, K A m, K m,, mais pas kb! Pour déterminer kb, on réalise un graphique secondaire : on prend les valeurs de /v pour les différentes [] quand /[A] = 0 (les intersections de l axe des ordonnées) : /v K = m. v [ ] / /[] -/K m b /v = f(/[]) /V A A K K ka. K m m m ou... K m = kb) v [ A] [ ] [ A] [ ] [ A] [ ] -/kb /[] K A K m m = ( ) ( ka) v [ A] [ ] [ A] /v=/(-k M /kb) Si [A] est saturante Michaelis Menten à un substrat Si [] = - kb K m = ( ), [A] v kb Il faut là aussi faire un graphique secondaire pour obtenir tous les paramètres. Ph. Collas 28

c Remarques particulières Quand on fait varier [A] et que [A] = -ka, /V > 0 ; Quand on fait varier [] et que [] = - kb, /V < 0, donc : K M A / ka < : la fixation de A est facilitée quand est déjà fixé (l affinité est supérieure) ; K M / kb > : la fixation de est meilleure sur l enzyme libre Ł la fixation de substrats dépend de l état de l enzyme. d Fixation indépendante des substrats K M A = ka et K M = kb : la fixation d un substrat n est pas affectée par la fixation de l autre. Dans ce cas : = v A KM [ A] K M [ ] A K M K M [ A] [ ] en développant : A [ A A K K K K K K = M M M M M M v [ ] [ ] = A] [ A] [ A] [ ] /V [] saturante /v=/(k M /[]) /[A] -/K M A Faire le graphique secondaire. Ph. Collas 29

. Mécanisme ordonné. Equation A P Q ka kb E EA EA=>EPQ EQ E k ka = E. EA E EA A =. A ka kb = EA EA EA E EA. =. =. A. kb kb ka Et = E EA EA = E( E ka A ka A kb ).. = ka A Et ka A.. kb or E = EA ka. EA A. kb = kae. A. kb = ka. ( ) A. kb Et ka A ka A.. kb v = kb ka. A. kb Si A et = kb v= / [ 0 ] # /2 kb=k m KmA = 0 : A ne peut quitter le complexe ternaire EA tant que est en place. 2. Représentations graphiques a /v=f(/a) = ka K. K v. A m m = 0 = A v K m Ph. Collas 30

A ka K K m m = = = v, /v [] diminue [] saturante / /[A] -/ka A partir des valeurs de V pour /A = 0, on trace un graphique secondaire, qui représente la droite /v = / ( K m /), qui a l allure des droites michaéliennes : /v / /[] -/K m b /v=f(/) ka v K. K m K m = = A. ( ka A ) m Ph. Collas 3

/v [A] diminue [A] saturante /[] A K a = v m., cf. Michaelis Menten A, quand = 0 v =, donc il n y a pas de graphique secondaire, puisque /v = constante. Ph. Collas 32

C. Mécanisme alternatif A P P 2 E EA E E E k E A EA E' P k k3 k 2 E' E ' E P k2 k4 2. Equations Démonstration en conditions de vitesse initiale, donc avec toutes les concentrations constantes. On obtient finalement une relation symétrique par rapport à A et (donc on ne traite qu un seul cas ci-dessous) : v = K m K A 2. Représentation graphique A m v v A A K K m m K m K m =. A = A Si K A m a,. v = A (cf.michaelis- Menten) Si A = 0 = v K m si = 0 = - v A K m K m Ph. Collas 33

/v [] diminue Pente = K m A / [] saturante / -/K m A /[A] Ph. Collas 34