Les débuts au Pérou... Me voici enfin à Andahuaylas! Après environ 22 h d avion, 3 h { Lima et 23 h de bus je suis arrivé samedi 8 mai { 16 h { la casa de Munay Wasi. Dans l ensemble, le voyage s est très très bien passé! Les bagages enregistrés à Brest m ont suivis jusqu { Lima sans aucun problème! J ai aussi rencontré deux icamiens { Paris dont un avec que j ai retrouvé dans l avion pour Sao Paulo. Justement, le seul mini problème de mon voyage : arrivé à Sao Paulo nous prenions tous les deux un avion pour Lima partant à 8h50. Deux avions partaient en même temps pour la même destination, nous avons donc eu beaucoup de mal { trouver le bon pour chacun d entre nous. Après une petite heure de recherche nous avons enfin réussit à trouver quel avion nous devions prendre : manque de chance nous ne prenions pas le même. Malgré tout nous nous sommes quand même recroisé à Lima en arrivant en même temps ou presque... Arrivé à Lima : tout s est parfaitement passé : l immigration m a gentiment donné six mois de séjour donc je n ai plus aucune obligation d aller faire un petit tour en Bolivie pour renouveler mon visa. Il semblerait qu il y a tout de même deux ou trois petits trucs sympas à visiter, donc à voir... Après avoir passé la douane sans aucun souci, j ai tout de suite trouvé la personne qui m attendait bien sagement avec une pancarte «Thomas Caro» et qui m a ensuite emmené jusqu au lieu ou les volontaires peuvent se reposer un peu avant de prendre le bus pour Andahuaylas. Chez cette personne, j ai rencontré encore deux autres icamiens prêts à partir trois heures plus tard pour Munay Wasi. Le repos fut donc de courte durée car le propriétaire de la maison m a vivement conseillé de repartir avec eux. Me voila donc de retour dans les transports en commun : 23h de bus spécialement faites pour m achever complètement! Malgré tout, ce voyage a été plus qu enrichissant. N ayant pas réservé ma place en même temps que les deux autres volontaires, je ne me suis pas retrouvé { côté d eux dans le bus, mais { côté d une péruviennes et sa fille Rebecca rentrant dans leur famille pour passer le weekend de la fête des mères. La question qui m a le plus surpris de leur part a été : «Combien as tu d enfants?». Elles ont été les premières à me poser cette question, mais pas les dernières. Il semblerait en effet qu au Pérou, avoir des enfants avant même d avoir 20 ans est complètement normal. J ai aussi rencontré un ingénieur Péruvien, Cezar, dans le style nouveau riche grande gueule mais très agréable et maitrisant un peu d anglais et de français ce qui facilite beaucoup la communication. Il nous a promis de tous nous envoyer en boite et de nous faire découvrir les «chicas peruanas» (il a une femme et un fils de 5 ou 6 ans qui étaient présents dans le bus avec nous...). Pour le moment cela semble compromis, il nous a déjà posé deux lapins pour les deux rendez-vous que nous avions fixés. Mais bon, à voir, les péruviens ne semblent Page n 1
pas se formaliser de ce genre de petits changements de programme... Puis je suis enfin arrivé { Andahuaylas et j ai découvert les mototaxi. Lun d entre eux a accepté de nous emmener de la gare routière à la casa Munay Wasi : tout un périple à trois avec chacun 25kg de bagages... Le voyage fut long, mais la découverte de la casa l a largement compensé. Elle se compose de plusieurs bâtiments : un pour les volontaires, deux pour le jardin d enfant, une serre et une bibliothèque. Tout cela est séparé par de grandes étendues vertes et un potager où se croisent volontaires, campesinos, enfants et animaux en tout genre : chats, chiens, poules, canards et moutons. Il semblerait qu il y ait aussi des puces, mais pour le moment, nous sommes les seuls volontaires (je dors avec les deux icamiens de Lima) qui n avons pas encore été attaqués et ce n est pas plus mal d ailleurs... Cette casa est particulièrement grande et confortable pour la région : nous avons de l eau chaude et c est un luxe ici. Une fois installé { la casa, je me suis rapproché d un groupe de quatre volontaires étudiants ingénieurs en année de césure. Ils s occupent d une association ayant pour nom «Développement Futé et Raisonné» («DFR»). Ils cherchent des solutions les plus écologiques possibles pour améliorer les conditions de vie des enfants dans les communautés les plus défavorisées. Cette association possède pas mal de fonds pour réaliser des projets, mais n étant que quatre, ils ont besoin d un petit coup de main de la part de «main d œuvre non qualifiée» comme ils nous appellent. Grâce { ce groupe de jeunes, j ai pu aller visiter plusieurs communautés qui entourent Andahuaylas, San Jeronimo et Talavera, les trois villes qui se trouvent dans la vallée dans laquelle je vis en ce moment. J ai donc découvert des lieux aux nom exotiques tels que : Bella Vista (voir photo vous comprendrez pourquoi...), Huinchos, Puiso... Mais, nous ne faisons pas que visiter des communautés, nous agissons aussi. DFR était déjà venu il y a deux ans au Pérou avec plus ou moins le même objectif : construire des écoles, des douches solaires, des toilettes sèches, des cuisines améliorées... Il y avait donc des réparations { effectuer sur les différents systèmes qu ils avaient mis en place. Nous sommes donc allé à Bella Vista pour effectuer quelques travaux. Pendant ceux-ci, Page n 2
nous avons eu la chance (ou plutôt la malchance) de côtoyer quelques petits animaux exotiques : araignées, scolopendres et scorpions. Ça jette un froid de travailler avec ce genre de compagnons... Mais bon, les péruviens ne semblent pas s en soucier : nous travaillons au beau milieu d un jardin d enfants... Huinchos est une communauté construite en face de l aéroport d Andahuaylas ({ moins que ça ne soit le contraire). Dans tous les cas, l aérodrome comme il faudrait plutôt l appeler, est assez particulier : il n y a pas que les avions qui utilisent le tarmac : les campesinos, leurs animaux, et bien sûr les volontaires utilisent aussi la piste d atterrissage. Tout cela n a pas l air complètement autorisé puisque la police n a pas mis longtemps à nous rejoindre... Page n 3
Malgré la pauvreté des différentes communautés que j ai eu l occasion de visiter, l école semble prendre une place importante dans la vie des campesinos. En effet les écoles sont souvent les seuls édifices où l on ne voit pas les murs en terre, où du plâtre et de la peinture ont été mis. Finalement, il ne faut pas non plus croire que nous ne faisons que travailler, nous avons très souvent l occasion d admirer de splendides paysages, de s étonner devant les Page n 4
différences entre la campagne et la ville et enfin de se promener parmi des marchés extraordinaires remplis de fruits et légumes exotiques. Je n ai pas de photo pour cela car la première fois que nous avons visité l un de ces marchés, l un des deux autres icamiens s est fait voler son appareil. Je n ai donc pas encore osé sortir le mien de peur qu il ne m arrive le même problème... Une dernière petite anecdote pour la route : je me promenais tranquillement dans le marché couvert d Andahuaylas quand tout { coup, une petite fille de 4 ou 5 ans m a attrapé par la main, m a fait traverser tout le marché et m a amené { sa maman. En me montrant du doigt elle a dit : «papa», tout le monde a bien ri, moi je ne savais plus ou me mettre. Je ne sais pas ce que cette petite fille voulait dire parce qu ici «papa» signifie «Monsieur»... Voila (enfin) la fin de cette deuxième lettre, de ce premier épisode au Pérou. J ai beaucoup écrit, j espère que cela vous a plu. Il me faudrait sans doute deux fois plus de pages pour tout raconter mais je pense que ce qui est déjà décrit reflète beaucoup d aspects de la vie que je mène en ce moment... A bientôt Thomas Page n 5