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MEYNARD Françoise Ecole Jean-Marc Buteau 81100 CASTRES classe MS / GS mailto:francoise-meynard@wanadoo.fr

Fiche Descriptive L audition de contes tient une place très importante dans l enseignement à la maternelle. J ai trouvé intéressant d une part d approfondir l écoute par une réflexion active des enfants sur le contenu et la structure des contes, d autre part de conduire les enfants jusqu à la production d un livre. Après avoir rappelé le sens du terme «conte» de façon générale et en rapport avec mon approche personnelle, je parlerai dans une première partie du contexte pédagogique de l expérience : conditions matérielles et liaison du projet avec les instructions officielles ; la deuxième partie décrira une séquence de travail : audition de conte, étude et communication ; quant à la troisième partie, reprenant les objectifs de la production d écrits, elle montrera par quels moyens les enfants de maternelle peuvent faire l apprentissage de la phrase, pour les conduire à la création d un conte et à la fabrication d un livre. Telle est donc la problématique de mon dossier : comment donner aux enfants de la maternelle le goût du livre et de la lecture, de l écrit et de l écriture, à travers les contes. En conclusion, l expérience est positive, pour les enfants comme pour moi ; elle m incite à poursuivre mes recherches dans le domaine de la pédagogie du conte par une prolongation hypermédia de la production d écrits (PNI).

Sommaire Introduction p. 1 Préambule : le conte A) Définition générale B) Approche personnelle p. 2 I. Contexte de l expérience A) Conditions pratiques p. 3 B) Objectifs : 1) Objectifs officiels p. 3 2) Objectifs du projet p. 4 II. Développement d une séquence A) L audition de conte p. 5 B) L étude du conte C) Travail sur la communication du conte III. Vers l apprentissage de la production d écrits A) La phrase p. 8 B) La création de conte p. 9 Conclusion p. 10

Bibliographie Dictionnaire Encyclopédique Larousse en 12 Volumes L Album pour enfants : pourquoi, comment (maternelle, CP, CE) J.C.Bourguignon, B.Gromer, R.Stoëcklé, Pratique Pédagogique, Armand Colin Bourrelier Les contes, une initiation jubilatoire Textes et Documents pour la Classe n 665 (CNDP, Dé c. 1993)

Introduction L imaginaire habite les enfants dès leur plus jeune âge. Très tôt, ils aiment «se raconter des histoires», faire comme si, se lancer des «tu serais et je te dirais». Surtout, ils sont friands d histoires, de contes : ceux qu on leur lit le soir au coucher, à tout moment de la journée et à l école maternelle. Aussi, m a-t-il semblé important de réfléchir avec les enfants sur les contes, pour arriver à leur faire comprendre comment ils sont faits et pourquoi pas, pour espérer, avec eux, pouvoir en créer un. Cette démarche peut surprendre, même choquer : «mais alors, si l enfant décortique le conte, que va-t-il lui rester du «rêve» que peut apporter ce type d écrit?» L expérience qui suit tentera de montrer que bien au contraire, l enfant, par la découverte de la structure du conte, parce qu il distingue les différents éléments qui entrent en jeu, ressent d autant mieux cet élément insolite qu est le merveilleux. L enfant s approprie le conte par l écoute de celui qui lui donne le plaisir du livre. Il finit par se sentir capable de jouer avec le merveilleux, de donner à rêver, lui aussi, par ses écrits. Dans la phase de création de conte, l enfant prendra la mesure de l importance de l «objet livre», comme outil, comme matériau que chacun, adulte ou enfant, peut façonner selon son talent : conception du contenu écrit, mais aussi de l illustration et de la mise en page, jusqu au produit fini. Quel plaisir pour l enfant, alors, de donner à lire son livre, son conte!

Préambule : le conte Après une définition classique de ce terme, je préciserai mon approche personnelle, en rapport avec mon projet. A) Définition : Merveilleux ou réaliste, épique ou satirique, le conte représente l une des plus anciennes formes de littérature populaire de transmission orale. Le merveilleux est une de ses caractéristiques ; ce qui fait son style propre, c est la présence d un narrateur dont l imagination anime le récit. Le conte a pour caractère constant d être une œuvre purement narrative. Le récit reste assez court. Cette narration conserve l allure naturellement libre du langage parlé, qui est à l origine du conte. La naïveté du ton ne saurait être considérée comme un privilège des œuvres primitives, puisqu elle se retrouve dans les innombrables contes pour enfants qu ont produit toutes les littératures depuis un siècle. B) Interprétation personnelle : Le conte offre aux hommes rêve, fantaisie, humour et culture. Il est un patrimoine universel qui permet à chaque conteur, à partir de la trame d une histoire, de donner de sa personnalité, de son imagination et de sa connaissance à ceux qui l écoutent. Le conte a, de tous temps, favorisé la convivialité entre les êtres humains, quels que soient leur âge, leur classe sociale ou leur couleur de peau. Par le biais du rêve et de l évasion, il donne à chacun le droit de retrouver, pour un moment, son âme d enfant. En classe, le moment du conte est toujours très attendu des enfants ; ils frémissent à l idée de cette histoire que l adulte va leur conter, s intéressent à son déroulement, s accrochent aux mots et aux formules. Le conte offre aux enfants un voyage dans l imaginaire qui leur permettra de construire leur personnalité, les aidera à grandir. Dans un tel contexte, l apprentissage de la structure de la phrase trouvera tout son intérêt de structure de base en vue de la création d un conte.

1. Le contexte pédagogique de l expérience A) Les conditions matérielles : J enseigne depuis quinze ans en maternelle ; je pratique cet enseignement, depuis deux ans, dans une section de petits, âgés de trois à quatre ans. Le rythme de vie des enfants de ma classe me libère, en début d après-midi (pendant le moment de sieste) un créneau de trois quarts d heure à une heure. C est l occasion, pour moi, de travailler sur le conte avec la section de grands (enfants de cinq à six ans), dans le cadre du décloisonnement et en liaison avec un des volets du projet d école : la maîtrise de la langue orale et écrite. B) Les objectifs 1. Les instructions officielles : a) S initier au monde de l écrit en préservant au livre sa primauté. b) Apprendre à réfléchir sur l écriture. c) Se préparer à la maîtrise de l écrit, en devenant attentif aux aspects formels de la langue. d) Recevoir et produire des messages pour communiquer. e) S initier à produire oralement des textes. 2. Les objectifs du projet : a) L audition de contes : L heure du conte est un moment privilégié de la journée, très attendu des enfants ; il favorise une imprégnation régulière, donne le goût des histoires, qui baignent entre rêve et réalité. b) L étude du conte et de sa structure : L enfant apprend à reconnaître les personnages, le héros, sa quête ; il s initie à retrouver les étapes du conte, sa chronologie.

c) L étude de la phrase et de sa syntaxe : Par le jeu de création de phrases, l enfant apprend l importance de chaque élément d une phrase simple, entrevoit les possibilités de permutation de certains de ces éléments pour la modification du sens. d) S approprier l écrit pour communiquer Chaque groupe d enfants, après avoir étudié le conte choisi, en communique le contenu aux autres enfants de la classe ou de l école, par différents moyens : dessin, mime, saynètes, musique. e) La création d un conte : Si elle est la motivation première de cette activité, elle n en est pas moins l aboutissement du travail d étude accompli jusque là. Les enfants arrivent par ce biais à la réalisation matérielle : créer, fabriquer un livre qui sera leur œuvre.

I. Développement d une séquence A) Première séance : l audition de conte 1. Organisation spatiale : Les enfants sont installés face à moi, assis en arc de cercle : cette disposition dans l espace favorise l écoute et matérialise un ensemble, un groupe où chacun, enfant ou enseignant fait partie d un tout, où chacun est partie prenante. 2. Conditions d écoute : Je mets en place avec les enfants, dès le début de l activité, les conditions d une bonne écoute : bien s installer ; se concentrer, ne pas se laisser distraire ; se taire et me regarder, «ferme la bouche, et ouvre grand tes oreilles et tes yeux». 3. Lecture ou contage : a) La lecture du conte (avec album) : J ai choisi le conte et la version de l album correspond à la version que je veux en donner. Je lis le conte d un seul trait, sans montrer les images, pour inciter les enfants à se concentrer sur l histoire, les mots, les intonations et le rythme du récit. b) Le contage (sans album) : J ai choisi le conte, mais aucun des albums recueillis ne correspond à la version que je veux en donner. Je propose donc aux enfants ma version du conte, personnalisée par mes souvenirs. Après explication de ce changement de méthode aux enfants, je me lance dans le récit, jouant d autant plus sur le gestuel et la mimique, que mes mains sont libérées de l objet livre, dosant le rythme, le suspense, en fonction des réactions spontanées des enfants. 4. Gestion des tensions : Tout conte, comique, dramatique ou à suspense, provoque chez les enfants des réactions physiques en rapport avec les émotions et les sentiments éprouvés pendant le récit. Je propose, après lecture du conte aux enfants, et pour les aider à se reprendre, un court moment de détente : s étirer, respirer profondément, s allonger quelques instants et fermer les yeux

5. Mémorisation immédiate du conte : Je reprends le livre, et demande aux enfants de retrouver l histoire, en m appuyant sur les illustrations. Je soutiens leur récit, reviens sur un détail, explique un mot ; je les guide pour replacer un événement dans la chronologie du conte, par l intermédiaire de gestes ou de mimiques ( ). Les enfants s appliquent à redonner les tournures de phrases du conte, s attachant dans leur version à la fidélité au texte, aux intonations entendues, au rythme même que j ai suivi. B) Deuxième séance : l étude du conte 1. Mémorisation : Le décloisonnement ayant lieu deux fois par semaine, lundi et jeudi, je commence par rafraîchir la mémoire des enfants ; je reprends le conte, que nous redisons ensemble, avec le support des illustrations, comme précédemment. 2. Réflexion sur le conte : Pour mieux comprendre le conte en général, son rythme, sa composition, afin d espérer en créer un plus tard, je propose aux enfants de réfléchir sur le conte. Cette réflexion est un moment volontairement très dirigé ; une étude de conte ne s improvise pas, elle répond à des questions précises dont voici une liste non exhaustive : Qu est-ce qu un personnage? Quels sont les différents types de personnages? Quels sont les personnages du conte? Qui en est le héros? Quelle est sa quête? Où se passe l histoire? Quels moyens de transport sont utilisés? Quelles sont les embûches rencontrées par les personnages? Quelles sont les aides? Quel est l événement à l origine de l histoire? Quelles sont les circonstances de l histoire, le pourquoi?

Quelles sont les valeurs humaines ou morales développées dans cette histoire? ( ) Je demande aux enfants de m indiquer un moyen de garder leurs réponses ; «il faut les écrire» leur vient tout de suite à l esprit ; il serait possible aussi de les enregistrer J écris alors toutes les réponses des enfants, sous leur dictée, puis je les leur relis afin qu ils puissent faire le rapport de leur oral à mon écrit et contrôler mon travail. C) Troisième séance : travail sur la communication des contes : J ai expliqué que ce travail se déroulait dans le cadre du décloisonnement, en quatre petits groupes d enfants. Chaque groupe étudiant un conte différent, le problème s est posé de la communication à l ensemble des enfants, par respect de l unité du groupe - classe. La solution choisie cette année est de faire jouer le conte par le groupe qui l a étudié, sous forme de saynète. Cette réalisation théâtrale modeste est mise en place en deux ou trois séances selon les besoins du groupe. Les décors utilisent le matériel de l école. Les costumes sont réduits à un masque, quelques éléments de costume et un peu de maquillage, qui aident l enfant à se fondre dans son personnage et à atténuer l angoisse du jeu en public. Les enfants ont poussé plus loin leur expérience de jeunes acteurs en demandant à jouer devant l ensemble des sept classes de l école.

II. Vers l apprentissage de la production d écrits : A) La phrase J insiste auprès des enfants pour leur expliquer que les contes, les histoires, sont construits à partir de phrases, de mots liés entre eux par le sens. Je leur propose un jeu de cartes, créé pour ce travail, comprenant des cartes personnages, actions, lieux 1. Nous commençons par apprendre à trier et ranger les différentes cartes du jeu de création de phrases, selon certains des critères utilisés dans l étude des contes : personnages (humains, animaux, choses), actions, lieux, moyens de transport. Il s agit, pour les enfants, de reconnaître les cartes et de convenir ensemble du sens de chacune d elles, afin de les placer dans l enveloppe correspondante. 2. Création de phrases à partir de trois cartes : Chaque enfant reçoit un personnage, une action, un lieu ; l enfant les place de différentes façons, pour arriver à celle qui lui permet de formuler une phrase ayant une signification logique ou fantaisiste, mais de syntaxe correcte. Ex : chien sauter jardin, donnera : le chien saute dans le jardin. souris danser bulle, donnera : la souris danse sur la bulle. 3. Création de phrases à partir de six cartes : Les enfants travaillent par deux. Ils réunissent leurs six cartes pour construire alors une phrase plus longue ; la consigne donnée étant de ne pas juxtaposer les deux phrases précédentes, mais de permuter leurs éléments (personnages, lieux ou actions) afin d obtenir une phrase dont la signification est différente. Ex : le chien danse dans le jardin pendant que la souris saute sur la bulle.

B) La création d un conte Les enfants, ensemble, choisissent un ou plusieurs personnages : 1. à partir des cartes déjà utilisées, 2. selon leur imagination, après discussion et accord commun (le ballon multicolore), 3. après un événement fortuit (les aventures des deux petites dents), puis ils déterminent, petit à petit, les circonstances, les lieux, les épreuves qui font la trame de l histoire. Cette étape a pour but de mettre en valeur la capacité imaginative des enfants, de les inciter à l utilisation d un vocabulaire précis et imagé, par l emploi des adjectifs, des petits mots de liaison, et la création de phrases complexes. En parallèle, et en atelier avec leur enseignant permanent, les enfants apprennent à fixer les éléments visant à l illustration du conte : unité dans les personnages, couleurs de leurs vêtements, logique des lieux, utilisation des couleurs comme révélatrices des sentiments des personnages ou de l intensité émotionnelle du récit. Les enfants choisissent leur(s) technique(s) d illustration : Par exemple : les fonds à la bruine, les personnages et éléments du décor à l estompage ou les fonds à l encre fluide, les personnages en collage de papier structuré... L ensemble des illustrations peut être numérisé et intégré au texte précédemment dactylographié ou donner naissance à un livre en relief. Nous «éditons» l histoire (texte et illustrations), sous la forme d un petit livre. Chaque groupe produisant son livre, les enfants créent ainsi les premiers éléments de la collection de leur école. Chaque enfant reçoit un exemplaire du conte de son groupe ; il est en possession de «son livre», celui qu il a contribué à créer.

Conclusion Cette expérience sur le conte s est révélée très positive, bien qu incomplète. Les enfants ont réclamé avec passion les séances de décloisonnement, impatients, à chaque étape du travail, de s y replonger, de découvrir, de créer. Leur bonheur d emporter «leur» livre à la maison est une première preuve de réussite, pour les enfants et pour moi-même, l enseignante ; la qualité des livres finis et la résonance de leur lecture aux autres classes, par les enfants eux-mêmes, en est une autre. Le projet s enrichira, au cours de la prochaine année scolaire, d une prolongation du travail vers un conte hypermédia, en liaison avec une ou plusieurs classes de la maternelle et / ou de l élémentaire. Ce travail impliquera les différents acteurs du projet dans une démarche ouverte sur la coopération, la collaboration dans le travail, le développement de l esprit d entraide, du partage des idées et de l acceptation de l autre, comme partenaire du projet à part entière, au niveau des enfants comme à celui des enseignants. Cette consolidation du projet me permettra de pousser plus loin encore mes recherches pédagogiques dans ce domaine passionnant de la maîtrise des langages, ici du conte lu et du conte créé. Le «projet conte hypermédia» a été sélectionné par Monsieur le Recteur de l Académie de Toulouse, comme Projet National Innovant.