Comparaison de la rentabilité des installations sur habitation (Mathilde MARDUEL-Cythelia-23/02/2012) 1. Recommandation de bonnes pratiques pour les installations chez les particuliers Toute installation doit faire l objet d une étude préalable d évaluation de productible : cette évaluation doit prendre en compte l impact des masques lointains, et surtout des masques proches. Par exemple, avec l aide de logiciels professionnels. Rappelons qu on ne doit pas placer de modules en toiture à proximité d une cheminée ou d un chien assis, de même il ne faut pas couvrir de modules les surfaces de la toiture ombragées par un arbre ou un bâtiment voisin. Le gisement doit être évalué à partir de base de données météo fiables et pertinentes, dont le maillage géographique est serré. Cette évaluation doit faire l objet d un diagramme de pertes : c est cet élément qui garantit au futur exploitant que l étude a été réalisée avec prudence et ne fait pas l objet de sur-promesse. L onduleur ne doit pas être surdimensionné par rapport à l installation 2. Quelques critères pour une installation de qualité 1 - Une installation PV en toiture est d abord un élément architectural. En neuf comme sur bâtiment existant, elle doit être cohérente avec l esthétique du bâtiment sans le dénaturer : couleur, implantation, dimension et proportion des modules entre eux et par rapport à la toiture, passage de câbles, etc. 2 elle doit faire l objet d un dimensionnement électrique à l aide de logiciels professionnels qui utilisent des bases de données météorologiques, calculent les ombrages du site qui diminue le gisement réel, évaluent les pertes de l installation, pour donner des résultats en termes de - Productible : nombre de kwh par an - Revenus : annuels - Indicateurs de performance : kwh / kwc - Indicateurs de rentabilité ci-joint un résumé de la logique du calcul de productible
Les approximations par un commercial peu scrupuleux sont une source de sur-promesses dommageables à l ensemble du secteur, car elles ne tiennent pas compte : - de la spécificité de l installation : orientation, inclinaison de la toiture - des masques (les ombrages) - des pertes électriques de l installation - et elles sont calculées sur des moyennes de gisement la baisse des tarifs d achat de l électricité incitent désormais les installateurs à ne sélectionner que les toitures les plus favorables et à optimiser électriquement leur installation. Les résultats financiers peuvent comprendre des taux de rentabilité interne (TRI), des temps de retour actualisés ou non actualisés (temps de retour brut), tenant compte des avantages fiscaux (crédit d impôt) ou pas, calculés sur l ensemble du coût projet ou sur les fonds propres (donc après effet de levier). 3 - L attention portée au choix des procédés BIPV (les systèmes d intégration) est un autre critère. Ces systèmes ont-ils été sélectionnés à la suite de tests et choisis en fonction des caractéristiques du bâtiment, de sa charpente, de sa localisation, et de son usage? Font-ils l objet d une garantie? En effet, une centrale photovoltaïque intégrée au bâti, c est d abord une toiture : elle doit donc être fonctionnelle et tenir compte des contraintes liées à l eau et à la chaleur (étanchéité, abergements et bords de toiture, résistance, passage de câbles, etc.) 4 - La somme de compétences complémentaires dans l entreprise (ou les entreprises) qui installe(nt) : en particulier les métiers de l électricité et de la couverture. Les contraintes liées à la protection des personnes, les mises à la terre, la protection contre la foudre, la réduction des boucles d induction, les minima de hauteur de lame d air de ventilation, les normes et habilitations de chaque métier, tout cela doit être connu et respecté. Pour le maître d œuvre généraliste et le maître d ouvrage, la visite d installations déjà réalisées par l entreprise et commentées par un expert permet de se faire une bonne idée de l appropriation de ces métiers distincts. 5 le coût en France a ce jour est en diminution : on observe des devis sérieux qui passent à moins de 4 TTC/Wc pour les petites installations. A ce prix le temps de retour brut (toujours un peu plus court que
le temps de retour actualisé) est actuellement de 8 à 17 ans, crédit d impôt compris. En utilisant comme indicateur le TRI, seulement 6 cas sur 30 sont inférieurs à 4 %. Comparé aux placements à faible risque, un TRI sur 20 ans est une opportunité très intéressante. 3. Hypothèses de la comparaison Localisation Nous étudions 3 localisations à (favorable), (moyen) et (moins favorable). Orientation et inclinaison Nous étudions des cas pertinents pour le photovoltaïque, c'est-à-dire les toitures orientées plein sud, ainsi que Sud-Est. Les toitures sont inclinées à 30, sauf pour, où elles sont inclinées à 25 %. Installation Nous prenons un taux de masque de 4 %, c'est-à-dire que le gisement avec masque vaut 96 % du gisement sans masque. Le ratio de performance de l installation est égal à 80 %, et le taux de vieillissement des modules est de 0,5 %/an. Le rendement des modules polycristallins est estimé à 15 %. Imposition Foyer de 2 personnes sans enfants, ayant des revenus de 40 000 /an, soumis à l impôt à un taux de 14 %. Pour les installations supérieures à 3 kwc, 29 % des revenus de l installation sont imposés. Le crédit d impôt est plafonné à 11 % en 2012 sur une assiette de 16000 TTC de matériel, contre 50 % en 2010. Financement Nous prenons un emprunt sur 10 ans pour 80 % de l investissement, à un taux de 4,5 %. Les fonds propres ont un coût de 2 %, égal à l inflation. Effet de substitution Le cout des éléments de couverture substitué est estimé à 45 TTC/m². Cout du matériel Le système installé est évalué en février 2012 TTC à 4 /Wc pour 3 kwc, 3,8 /Wc pour 6 kwc et 3,5 /Wc pour 9 kwc. En 2010, il était de 7,58 /Wc pour 3 kwc. Le raccordement (consuel compris) coûte en 2012 800 pour 3 kwc, 1000 pour 6 kwc et 1200 pour 9 kwc, et en 2010 400 pour 3 kwc. Attention, au-delà de 6 kwc, le raccordement triphasé peut dans certains cas être à l origine de surcoûts. Le cout de l entretien/maintenance (y compris remplacement des onduleurs) est estimé à 110 /an pour 3 kwc, 160 /an pour 6 kwc et 200 /an pour 9 kwc. La location du compteur à 70 /an est également comptabilisée.
Temps de retour brut en années Taux de rentabilité interne sur 20 ans 4. Résultats de la comparaison a. 2010-2012 10,0% 9,0% 8,0% Comparaison des installations de 3kWc sur habitation en France en 2010-2012 : TRI sur 20 ans 7,0% 6,0% 5,0% 4,0% 3,0% 2,0% 1,0% 0,0% 01/03/2010 31/08/2010 02/03/2011 01/09/2011 02/03/2012 01/09/2012 18 16 Comparaison des installations de 3kWc sur habitation en France en 2010-2012 : Temps de retour 14 12 10 8 6 01/03/2010 31/08/2010 02/03/2011 01/09/2011 02/03/2012 01/09/2012
Temps de Retour Brut en années Taux de rentabilité interne sur 20 ans b. 3, 6 ou 9 kwc en Février 2012 12,0% Comparaison des installations pour particuliers en France TRI sur 20 ans - Février 2012 sur neuf 10,0% sur neuf 8,0% 6,0% 4,0% sur existant 2,0% 0,0% 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 10 000 Puissance de l'installation en Wc Comparaison des installations pour particuliers en France Temps de retour brut - Février 2012 18 17 16 15 14 13 12 11 orientations SEsur neuf et Sud sur existant sur neuf 10 9 8 7 6 5 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 10 000 Puissance de l'installation en Wc