Analyse des échanges convectifs sein d une lame d air ouverte et ventilée



Documents pareils
Performances énergétiques de capteurs solaires hybrides PV-T pour la production d eau chaude sanitaire.

Fiche de lecture du projet de fin d étude

Maison Modèle BIG BOX Altersmith

L énergie sous toutes ses formes : définitions

FLUIDES EN ÉCOULEMENT Méthodes et modèles

Système d énergie solaire et de gain énergétique

SYSTÈME DE DALLE ACTIVE ACTIV+ TEMPÉRISATION DE DALLE POUR CHAUFFER OU RAFRAÎCHIR LE CONFORT POUR LE TERTIAIRE

SOLAIRE BALLERUP LA VILLE CONTEXTE. (Danemark) Ballerup

1 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT ARRÊTÉ

Premier principe de la thermodynamique - conservation de l énergie

Influence des données aérauliques sur le comportement d un bâtiment pourvu d une façade double-peau.

Amanlis le 10 mai 2014 AUDIT THERMIQUE EHPAD LANGOURLA

GSE AIR SYSTEM V3.0 L indépendance énergétique à portée de mains

Efficacité énergétique des logements à haute performance énergétique, HPE : Application au site de Béchar

Etude et amélioration du comportement thermique d une habitation

Chapitre 11 Bilans thermiques

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

L ENERGIE CORRECTION

Retours d expériences: le suivi de bureaux. Christophe Schmauch Pierrick Nussbaumer CETE de l Est

Influence de la géométrie du conducteur sur la température dans un poste sous enveloppe métallique

possibilités et limites des logiciels existants

Le turbo met les gaz. Les turbines en équation

J O U R N E E S G EOT H E R M I E EN R E G I O N C E N T R E

Arrêté du XXXX. relatif au contenu et aux modalités de réalisation d un audit énergétique NOR :

Stockage de chaleur solaire par sorption : Analyse et contrôle du système à partir de sa simulation dynamique

Formation Bâtiment Durable :

e point en recherche Transformez vos méthodes : charrettes sur la conception intégrée de bâtiments durables Introduction Juillet 2002

Etanchéité à l air dans la construction bois. Marc DELORME Inter Forêt-Bois 42

L opération étudiée : le SDEF

Que nous enseigne la base de données PAE?

L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

Projet SETHER Appel à projets Adrien Patenôtre, POWEO

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

Version 1. Demandeur de l étude : VM - BETON SERVICES 51 Boulevard des Marchandises L'HERBERGEMENT. Auteur * Approbateur Vérificateur(s)

Module HVAC - fonctionnalités

Propriétés thermiques d un mélangeur chaotique statique

Information Technique Derating en température du Sunny Boy et du Sunny Tripower

Par: Michel Morin, coordonnateur à l énergie et à l entretien. Président du comité d énergie régional LLL.

MESURE DE LA TEMPERATURE

CONCEPT H 2 ZERO ENERGY ZERO EMISSION

Monitoring continu et gestion optimale des performances énergétiques des bâtiments

Déroulement de la certification PEB de votre bâtiment

DROUHIN Bernard. Le chauffe-eau solaire

Validation d un modèle CFD Thermique pour un système de Double Embrayage à Sec.

Dalle Activ Kerkstoel Activation du noyau de béton

Energie solaire

73377 Le Bourget du Lac Cedex,

APPEL à MANIFESTATIONS D INTERET (AMI) INVESTISSEMENTS D AVENIR EDITION 2010

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

Réduction de la consommation énergétique des datacenter : optimisation du conditionnement d air, influence de. l architecture

Le chauffe-eau thermodynamique à l horizon

Rt 5. L isolant Thermo-réfléchissant. Isolation Maximum... Épaisseur Minimum! Système de recouvrements plats

ENJEUX ENERGETIQUES. Le Monde et la France. L énergie dans les territoires

Liste classée des publications

L ' E N V I R O N N E M E N T À T R A V E R S L A S I M U L A T I O N N U M É R I Q U E : D E L ' I N G É N I E R I E D U B Â T I M E N T

Yutampo La solution 100 % énergie renouvelable

Calcul des pertes de pression et dimensionnement des conduits de ventilation

Monitoring THPE. Soutien au projet. Présentation du projet

Économie d énergie dans les centrales frigorifiques : La haute pression flottante

Aide à l'application Preuve du besoin de réfrigération et/ou d humidification de l air Edition mai 2003

RAPPORT COMPLET D'ETUDE DUALSYS

LE CHAUFFAGE. Peu d entretien. Entretien. fréquent. Peu d entretien. Pas d entretien. Pas d entretien. Entretien. fréquent. Peu d entretien.

Annexe 3 Captation d énergie

2 e partie de la composante majeure (8 points) Les questions prennent appui sur six documents A, B, C, D, E, F (voir pages suivantes).

STI2D : Enseignements Technologiques Transversaux

1,2,3 SOLEIL EN AVANT PREMIERE

Fiche d application. 7 octobre

Thermodynamique (Échange thermique)

Aide à l'application EN-1 Part maximale d'énergies non renouvelables dans les bâtiments à construire Edition janvier 2009

De l intérêt du combustible bois pour le séchage de maïs. La nouvelle génération de centrales thermiques

Guide d utilisation. Partie VIII - Module DPE

Récapitulatif de l audit énergétique de la copropriété 1 relais de la Poste à RANTIGNY 25/11/13

ECO-QUARTIER «CAP AZUR» CHAUFFER, FOURNIR EN EAU CHAUDE ET RAFRAÎCHIR AVEC DE L ENERGIE RECUPERÉE. récupération d énergie. 100% des besoins en

Auré. AuréaSystème. Les solutions solaires. Chauffe-Eau Solaire. Combiné Solaire Pulsatoire 90% Système solaire AUTO-VIDANGEABLE et ANTI-SURCHAUFFE

Premier principe : bilans d énergie

C3. Produire de l électricité

LOG 8869 Residential Brochure_FR:Layout 1 6/4/08 11:53 AM Page 1. Construire vert ne devrait pas être un casse-tête

Principe de fonctionnement de la façade active Lucido. K:\15.Lucido \Dossier d'envoi\annexe\2011_12_explicatif du principe de la façade Lucido.

Apports thermiques avec collecteurs solaires pour de l eau chaude sanitaire dans la Maison de retraite Korian Pontlieue

de faible capacité (inférieure ou égale à 75 litres) doivent être certifiés et porter la marque NF électricité performance.

DE RENOVATION? GUIDE DES AIDES FINANCIÈRES 2015 VOUS AVEZ UN PROJET. Confort amélioré Economies d'énergie Patrimoine valorisé

Variantes du cycle à compression de vapeur

Atelier énergies. Usage direct des énergies renouvelables : les enjeux sociétaux et environnementaux, moteurs de l innovation technologique

MEDIACOM 3 Immeuble de bureaux à Saint-Denis. JOURDA Architectes Paris

Etude Expérimentale d un Echangeur Thermique en Polypropylène Application au Conditionnement des Aquariums

Cahier technique n 145

Production électrique : la place de l énergie éolienne

OFFRE DE SERVICE. Référence : GA/NT/P

Optimisation des performances de refroidissement d un rack à l aide de panneaux-caches

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2011/09

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Figure 3.1- Lancement du Gambit

Se raccorder à un réseau de chaleur

Le confort toute l année

Auscultation par thermographie infrarouge des ouvrages routiers

U-31 CHIMIE-PHYSIQUE INDUSTRIELLES

Profitez au mieux de votre logement économe en énergie. Bâtiment basse consommation. Ce qu il faut savoir et comment vous adapter

Pourquoi isoler? Réduire l'usage d'énergie Economiser les frais de chauffage Protéger l'environnement Augmenter la valeur des bâtiments

Appel à financement participatif

Transcription:

Analyse des échanges convectifs sein d une lame d air ouverte et ventilée Application au rafraîchissement passif de composants Photovoltaïques intégrés au bâti Stéphanie Giroux--Julien*, Christophe Ménézo** * IUT A Université Claude Bernard Lyon 1/ Laboratoire : CETHIL UMR5008 Département Génie Thermique et Energie 71, rue Peter Fink, 01000 Bourg-en-Bresse ** IUT A Université Claude Bernard Lyon 1/ Laboratoire CETHIL UMR5008 Département Génie Civil 43 boulevard du 11 novembre, 69 621 Villeurbanne CEDEX giroux@iutboug.univ-lyon1.fr ; christophe.menezo@ univ-lyon1.fr Sections de rattachement : 60 Secteur : Secondaire / Tertiaire RÉSUMÉ. Bien que les systèmes passifs de récupération de chaleur (mur trombe, serre, véranda) ou de rafraîchissement ont été intensivement étudiés dans le passé, l étude de nouveaux concepts rendus nécessaires par les enjeux environnementaux induit de nouveaux problèmes d ingénierie et de nouvelles contraintes qui nécessitent des études complexes. Nos recherches s inscrivant dans ce contexte ont pour finalité l identification de configurations d intégration de composants photovoltaïques comme composants d enveloppe des bâtiments. Ces composants dont le rendement dépend de leur température doivent être refroidis naturellement. Ceci représente le fils conducteur des travaux tant expérimentaux que numériques que nous menons sur des lames d air ventilée naturellement et représentant des modèles physiques de façades de type double-peaux. MOTS-CLÉS : Photovoltaïque, Bâtiment, Intégration énergétique, Convection naturelle, Rafraîchissement composants solaires. 1. Introduction Dans le contexte international de la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de l épuisement prévisible des ressources énergétiques fossiles mondiales, des recherches sont menées dans le domaine de l énergétique du bâtiment sur les moyens de subvenir aux besoins de ce secteur très énergivore. Le secteur du bâtiment représente en 1

effet près de 45% de l énergie totale consommée en France, devant celui des transports. La seule part liée au résidentiel consomme 70 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Par ailleurs, environ le quart des émissions totales de GES, soit environ 120 millions de tonnes de CO 2, provient également de ce secteur. Malgré les différentes réglementations thermiques mises en œuvre depuis 1974, la consommation énergétique totale n a jamais cessé de croître (60% en 30 ans), de même que la consommation d électricité qui a été multipliée par 4 sur cette même période. Les pistes permettant de produire de l'énergie électrique sont certes multiples, mais reflètent des degrés de maturité moindres que sur la production de chaleur voire de froid. Si l'on recense les moyens de produire de l'électricité sans consommation d'énergie fossile, fissile ou émission de GES l'alternative solaire photovoltaïque (PV) s impose logiquement. Cependant, alors que les ressources en énergie solaire sont immenses, seulement 0,015 % de la production mondiale d'électricité est photovoltaïque. Plusieurs facteurs sont en cause tels que le prix du kwh produit par rapport aux énergies, au faible rendement de photoconversion (18% pour filière cristalline), Ces facteurs tendent à s effacer face aux enjeux énoncés et aux surfaces de captation (d intégration) disponibles en site urbain au niveau du cadre bâti (18m²/habitant en Europe). Cependant les conditions d'intégration peuvent engendrer une augmentation de la température de fonctionnement de ces composants, ce qui rend la dépendance thermique de leur rendement (chute de l ordre de -0,5 % par degré) beaucoup plus sensible. Nous nous intéressons pour cela à des configurations d intégration de type double-peaux photovoltaïques. Le but recherché est de refroidir au maximum les cellules PV dont la perte de rendement est liée à leur augmentation de température. A ce titre, nous misons sur des alternances de zones opaques qui sont des sources de chaleur (panneaux PV) et de zones «froides» transparentes (verre) (figure 1). Figure 1. Représentation d une façade double-peau photovoltaïque 2

Ces conditions aux limites particulières obtenues grâce aux configurations d intégration peuvent notamment déstabiliser l écoulement de convection naturelle dans le canal en le perturbant thermiquement et d atteindre ainsi un régime d écoulement turbulent. L intérêt d avoir un écoulement turbulent est que celui-ci s accompagne d une augmentation des échanges convectifs. D autre part, ces alternances permettent également d'empêcher aussi le développement des couches limites thermiques favorisant ainsi les échanges de chaleur entre la paroi et le fluide. 2. Etat de l art sur l effet cheminée Etant donné que la problématique liée à une véritable intégration de composants PV au bâtiment est relativement ressente, il existe peu d études sur le sujet. Il ressort cependant d une manière générale deux types d approche. La première s attache au système global dans son ensemble et vise à produire des informations macroscopiques à travers la détermination du débit massique d air au sein de la lame d air, l estimation des pertes de charge de même que l écart de température entre l entrée et la sortie du canal. Certaines études ont déterminé les expressions analytiques du débit massique et de la vitesse et de la température, leurs répartitions étant supposées uniformes suivant la section de la lame d air. Ils ont considéré les effets liés au rayonnement ainsi que le régime d écoulement, laminaire ou turbulent. Les grandeurs globales déterminées dépendent d un facteur lié à la configuration géométrique et prennent en compte les effets de la localisation des composants PV sur la façade. Suivant la même approche, Brinkworth (2000) a déterminé une expression du débit massique en fonction des sollicitations thermiques en paroi, les pertes de charge entre l entrée et la sortie du canal mais aussi de deux paramètres tenant compte de l effet du vent et de la stratification thermique au sein de l écoulement. Différents modèles numériques ont été mis au point et validés expérimentalement suivant ce type d approche globale. Certains ont établi une évaluation des productivités thermique et électrique de ce type de composant. D autres ont réalisé une étude comparative entre les gains thermiques et électriques pour quatre différents modèles. Toutes les études réalisés suivant cette approche sont vraiment utiles pour la conception des bâtiments menées par les architectes et les ingénieurs. La seconde approche s attache à une analyse détaillée numérique et/ou expérimentale. Cette approche est primordiale au regard des objectifs visés qui sont d augmenter les échanges de chaleur à l interface fluide/paroi PV engendrant par conséquent une diminution des températures des cellules PV. Un des pionniers ayant étudié ce type de configuration fut Elenbaas (1942). Il posa le problème sous forme de nombres adimensionnés: nombre de Nusselt, de Rayleigh et de Prandtl. Il étudia l écoulement entre deux plaques planes parallèles et isothermes et mis en évidence une solution de l équation. Il modifia cette solution afin d obtenir une solution de couche limite auto-similaire pour le cas d une seule plaque plane lorsque la largeur tend vers 3

l infini. Il obtint ainsi une relation entre le nombre de Nusselt et de Rayleigh qui est valide sur un large domaine. Aung (1972) donna une solution exacte pour un canal infini et pour des parois isothermes ou à flux constant. Une étude numérique réalisée par Dalbert et al. (1981) fournit une solution pour un écoulement laminaire au sein d un canal dont les parois sont à flux de chaleur imposé. De plus, lorsque les deux parois sont chauffées avec le même flux de chaleur, ils ont analysé l effet cheminée : dans le cas des valeurs les plus élevées de leur nombre de Grashof modifié, l écoulement ne se comporte plus comme dans le cas de deux parois à effets séparés. Ils observent que les couches limites thermiques sont bien similaires à celle rencontrées le long d une seule paroi mais par contre une différence au niveau des profils de vitesse est constatée. Même pour d importantes valeurs du nombre de Grashof modifié, la vitesse reste importante au centre du canal : il y a un effet de succion généré par la différence de température au sein de l écoulement et la température ambiante. Un autre article intéressant est celui de Miyamoto et al. (1986) qui ont étudié les écoulements de convection naturelle au sein d un canal vertical de 5 mètres de hauteur. Une paroi est chauffée à flux imposé et l autre est adiabatique. Lorsque l on regarde les profils de vitesse, là encore l effet cheminée est observable. D autre part, cette étude permet de mettre en évidence un effet important qui est la transition de l écoulement d un régime laminaire à turbulent. En effet, l analyse de l évolution du champ de température pariétale met clairement en évidence une inflexion liée à une augmentation des échanges de chaleur à la paroi, caractéristique de l apparition de la transition au sein de l écoulement. Comme énoncé en introduction, nous pensons que comprendre les mécanismes régissant ce phénomène est important pour la finalité de nos études sur l intégration des composants PV. Depuis ces travaux des études numériques (Fedorov et Viskanta 1997, Muresan et al., 2006) ont montré ce changement de comportement au sein de l écoulement à partir de modèles à bas nombre de Reynolds. Un autre aspect important concernant notre étude est la non uniformité du champ de température pariétal liée à l alternance de zone chauffées et non chauffées (figure 1). Concernant les études menées sur cet aspect, il a été montré que la non uniformité de la distribution des flux de chaleur le long des parois favorise un accroissement des échanges de chaleur aux parois comparativement à une configuration de chauffage uniforme. La morphologie d une double-façade PV constitue alors, à travers l alternance des composants PV et des éléments verriers une solution a priori favorable au rafraîchissement des cellules photosensibles. Nous appuyant sur l ensemble de ces analyses nous avons décidé de développer un dispositif expérimental en laboratoire représentant un modèle physique d une double-façade photovoltaïque. Ces conditions de laboratoire permettent d éliminer un certain nombre d effets liés au vent, à la condensation éventuelle dans la double-peau,... ce qui est dans un premier temps indispensable afin d analyser clairement les effets liés au rapport de forme (largeur/hauteur) et à la répartition des flux de chaleur au paroi sur les échanges de chaleur au paroi et les régimes d écoulements. 4

3. Description du dispositif expérimental en conditions de laboratoire 3.1. Dimensions et caractéristiques techniques Ce banc (Vareilles, 2007) est constitué de deux parois verticales parallèles de largeur L=0,70 m, de hauteur H=1,50m, espacées d une distance d modulable [5cm-30cm]. Le canal est fermé latéralement de manière étanche. Les sollicitations thermiques pariétales sont imposées par une série de 15 feuillards inox par panneau d épaisseur 50 µm et de hauteur de bande 10 cm. Ces feuillards sont tendus et plaqués sur l isolant par un dispositif d accroche reprenant leur dilatation lors des séquences de chauffe. La gamme de puissance dissipée par les feuillards Inox peut aller jusqu à 1500W/m² par paroi. Les champs de température en paroi sont mesurés par 205 thermocouples type K disposés en face arrière des feuillards. L implantation des thermocouples est fixe et principalement sur l axe de symétrie vertical. Des thermocouples sont implantés latéralement permettant de vérifier l uniformité des températures et, le cas échéant, d évaluer les pertes latérales et éventuellement le comportement bi ou tri-dimentionnel de l écoulement. Dix-sept thermocouples instrumentent aussi le local expérimental, permettent de mesurer les conditions ambiantes et de regarder les effets de stratification. L 10cm H Figure 2. Banc expérimental développé 5

4. Evolution des transferts de chaleur aux parois 4.1. Détermination des coefficients d échange convectifs Les coefficients d échanges convectifs locaux sont déterminés à par une technique indirecte qui consiste à estimer l ensemble des flux de chaleur participant au bilan thermique surfacique de chaque feuillard, et ce à partir du champ de température pariétale et des puissances surfaciques injectées par effet Joule. Le flux convectif local [1], utilisé ensuite pour déterminer les coefficients d échange convectif [2] est donc estimé de la manière suivante : Q & conv = Q & elec -Q cond -Q rad (1) h = Q & / (T wall - T inlet ) (2) c Q & est la puissance électrique locale injectée, Q & est le flux local perdu par où elec cond conduction et Q & rad le flux local échangé avec l environnement (paroi opposée dans canal et ambiance extérieure). Pour déterminer le flux perdu par conduction, nous avons utilisé la loi de Fourrier 1-D en régime permanent où R k est la résistance thermique du panneau d isolant dont la température dans l alignement est T b-i. & (3) Q & =C k (z)(t wall -T b-i ) / R k + Qcond ép feuillard cond où & tient compte des pertes liées à l épaisseur du feuillard inox (50 µm). Q cond ép feuillard C k (z) est un coefficient de correction déterminé à partir d une analyse numérique du problème couplé conduction/convection. Ceci permet de prendre en compte les effets de bord entre une zone chauffée et non chauffée (nécessaire de prendre en compte pour le cas du chauffage alterné). Le calcul du flux radiatif est réalisé à partir de la méthode de Monte Carlo (Vareilles, 2007). Une campagne de mesures consistant à faire varier la configuration de chauffage (uniforme, alterné suivant différentes périodes spatiales), la largeur du canal et la puissance injectée. Au total 22 expérimentations ont été menées. La gamme de puissance injectée (électrique) s étend de 60 à 500 W/m². 4.2. Résultats La figure 3 donne l évolution des coefficients d échanges convectifs déterminés par la technique décrite précédemment. Ces résultats sont tout à fait cohérents avec ceux obtenus numériquement lors d une étude préalable (Vareilles, 2006). Le cas 1 6

correspond au plus petit pas de zone de chauffe (10 cm), le cas 2 à 20 cm, etc. Le cas Ref correspond à un chauffage uniforme sur une paroi, l autre étant adiabatique et le dref aux deux parois du canal chauffées uniformément. Pour l ensemble des cas d étude en chauffage alterné (cas 1 à 4), le coefficient d échange convectif local est supérieur à celui observé pour une répartition uniforme du flux de chaleur. Ces écarts sont localement supérieurs de 60% à 30% environ suivant que l on se trouve en début ou en fin de zone chauffée. A l échelle globale, l alternance de zones chauffées/zones non chauffées empêche les couches limites de s épaissir ce qui conduit à une augmentation des échanges convectifs. L intensité de ces échanges est (figure 3), très forte au début de chaque bord d attaque thermique que représentent les zones chauffées (objectif visé, car les zones chaudes modélisent les composants PV). Ceci est indépendant du régime d écoulement et peut représenter globalement une différence de plus de 50% du niveau des échanges convectifs alors que la transition du régime d écoulement induit une augmentation généralement de 20 à 30% du niveau atteint avant la transition. Figure 3. Coefficient h d échange convectif local pour l ensemble des cas d étude et cas de référence (d/h=1/15 et q s =490 W/m²) 7

5. Conclusion Les différences observées entre les cas alternés eux-mêmes indiquent qu il doit exister un optimum sur la taille de la zone de chauffe et que l'alternance influence les échanges de chaleur mais également le développement de l écoulement. Ces études ont, par ailleurs, permis de confirmer qu il est nécessaire d apporter des informations sur la dynamique et la thermique (stratification) de l écoulement en parallèle de l évolution thermique aux parois, ce que nous sommes en train de mettre en place (PIV, LDA et système de déplacement de précision pour les températures). N ayant pas accès à cette information pour l instant, le seul moyen dont nous disposons actuellement est le recours aux simulations numériques que nous menons par ailleurs. Bibliographie Aung W., Fully Developed Laminar Free Convection Between Vertical Plates Heated Asymmetrically, Int. J. Heat Mass Transfer, 15, 1972, pp.1577-1580. Brinkworth B. J., Marshall R. H., Ibarahim Z. A validated model of naturally ventilated PV cladding. Solar Energy, 2000, vol. 69, n 1, pp. 67-81. Dalbert A.-M., Penot F., Peube J.-L., «Convection naturelle laminaire dans un canal vertical chauffé à flux constant», Int. J. Heat Mass Transfer, 24 (9), 1981, pp.1463-1473. Elenbaas W., Heat Dissipation of Parallel Plates by Free Convection, Physica 9 (1), 1942, pp.1-28. Fedorov A.G., Viskanta R., Turbulent Natural Convection Heat Transfer in an Asymmetrically Heated, Vertical Parallel-Plate Channel, Int. J. Heat Mass Transfer, 40 (16), 1997, pp.3849-3860. Miyamoto, Y. Katoh, J. Kurima, H. Sasaki, Turbulent Free Convection Heat Transfer from Vertical Parallel Plates, Heat Transfer 1986, proc. 8 th Int. Heat Transfer Conf., Hemisphere, Washington, 1986, pp. 1593-1598. Muresan C., Ménézo C., Bennacer R., Vaillon R., Numerical Simulation of a Vertical Solar Collector Integrated in a Building Frame: Radiation and Turbulent Natural Convection Coupling, Heat Transfer Engineering, 27 (2), 2006, pp.29-42. Vareilles J., Ménézo C., Giroux-Julien S., Leonardi E.,, Numerical simulation of natural convection in double facades, Heat Transfer 2006, Proceedings 13 th International Heat Transfer Conference, Begell House Inc., New York, Published on CD-Rom, ISBN: 1-56700-226-9, 2006, Paper NCV-44. Vareilles J., Etude des transferts de chaleur dans un canal vertical différentiellement chauffé : application aux enveloppes photovoltaïques-thermiques, Thèse de l Université Lyon 1, octobre 2007 8