La Fondation pour la Recherche Médicale développe la recherche dans le domaine des addictions



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Transcription:

La Fondation pour la Recherche Médicale développe la recherche dans le domaine des addictions Paris, le 27 janvier 2015 La Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) a lancé en 2014 un programme dédié aux addictions, un domaine de la recherche insuffisamment financé en France. 13 projets de recherche très prometteurs ont été sélectionnés, pour un engagement total de 3 265 984. Les addictions recouvrent un spectre large de dépendances, qui vont de la prise de substances psychoactives (qui agissent sur le cerveau) à certaines pratiques excessives telles que le jeu pathologique. Leurs mécanismes d apparition sont de mieux en mieux connus, ce qui a débouché sur des modalités de prise en charge aujourd hui bien codifiées. Néanmoins, les rechutes restent encore fréquentes. Par exemple, dans l addiction avec produits, elles concernent 90% des patients. Les moyens dédiés à la recherche sur les addictions sont insuffisants en France alors que d excellentes équipes (une cinquantaine) travaillent tant sur le versant fondamental que sur le versant clinique. C est pourquoi, en 2014, la Fondation pour la Recherche Médicale a décidé de s engager pour initier ou accélérer les recherches dans ce domaine. Un appel à projets a été diffusé à toute la communauté scientifique qui a suscité 44 demandes de financement. Au total, 13 projets ont été retenus, pour un engagement total de 3 265 984. Le Comité de sélection chargé d étudier les 44 projets de recherche était composé des meilleurs spécialistes du domaine, parmi lesquels le Professeur Olivier Cottencin (PU-PH, Université Lille Nord de France - CHRU de Lille, Service d'addictologie) et le Docteur Laurent Venance (Directeur de recherche Inserm, responsable d équipe au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie, Paris). Les addictions, un enjeu de santé publique majeur L alcool et le tabac sont les substances psychoactives les plus consommées en France : 17 % des 18-64 ans consommeraient de l alcool tous les jours, et 33 % fumeraient quotidiennement. 41,5% des jeunes de 17 ans ont expérimenté le cannabis et 6,5% sont des fumeurs réguliers. Concernant les addictions comportementales, 600 000 français seraient considérés comme ayant une conduite «problématique» face aux jeux d argent et de hasard, soit 1,3 % de la population. Les conduites addictives interviendraient dans 30 % des décès avant 65 ans.

Outre les risques que font peser certaines addictions sur la santé, la dépendance est également pourvoyeuse de risques sociaux (accidents, perte du travail, repli sur soi, problème financiers, implications judiciaires liées à la consommation de drogues ) qui en font un réel enjeu de santé publique. Les axes de recherche les plus prometteurs dans le domaine des addictions Questions à Laurent Venance, Directeur de recherche Inserm Membre du Comité de sélection du programme «Physiopathologie des addictions» de la Fondation pour la Recherche Médicale. En dehors des recherches «classiques» qui visent à mieux identifier et comprendre les circuits cérébraux impliqués dans les addictions, deux axes de recherche sont très en vogue. Le premier concerne l épigénétique. On sait depuis longtemps qu en raison de leur profil génétique, de la séquence de leurs gènes, certaines personnes sont prédisposées aux addictions. Aujourd hui, les chercheurs pensent que certains facteurs environnementaux, comme le stress, pourraient causer des modifications épigénétiques, c est-à-dire modifier l expression de gènes, ce qui expliquerait également pourquoi certaines personnes seraient plus sujettes aux addictions. La consommation de drogue elle-même pourrait entraîner ces modifications d où les difficultés de sevrage rencontrées chez certains. Le deuxième axe de recherche porte sur les milieux enrichis : des études ont montré que des animaux placés dans un environnement enrichi, c est-à-dire riche en liens sociaux, avec un niveau de stress abaissé et une activité physique régulière, ont bien moins de risque de développer un comportement addictif ou de rechuter après un sevrage, comparé à des animaux évoluant dans un milieu pauvre (sans liens sociaux, stressés, sans activité physique). Ces études sont fondamentales pour développer de nouvelles stratégies de prise en charge des addictions. Les mécanismes cérébraux diffèrent-ils selon le type de dépendance? Oui. Chaque produit addictif (héroïne, tabac, alcool ) a sa propre porte d entrée dans le cerveau : le produit se fixe sur des récepteurs spécifiques, ce qui enclenche des mécanismes différents donc des effets prédominants différents (anxiolytiques, hallucinatoires, stimulants). Néanmoins, ces substances addictives agissent toutes, directement ou indirectement, sur des voies du système de récompense et provoquent la libération de dopamine dans le cerveau, la molécule du plaisir. L escalade des doses est due au fait que le cerveau met lui-même en place un frein après chaque consommation : pour avoir la même sensation de plaisir, l individu doit consommer encore plus de produit. Dans une situation normale, les voies cérébrales qui utilisent la dopamine sont notamment impliquées dans la mise en place des habitudes, la mémoire procédurale. L addiction est en fait une habitude exacerbée.

Les 13 projets retenus dans le cadre de l appel à projets physiopathologie des addictions de la FRM Bénéficiaire Titre du projet Montant attribué Serge Ahmed Institut des maladies neurodégénératives UMR CNRS 5293, Université de Bordeaux Christelle Baunez Institut de Neurosciences de la Timone UMR7289 CNRS et Aix-Marseille Université Angelo Contarino Institut de Neurosciences cognitives et intégratives d Aquitaine CNRS UMR 5287, Université de Bordeaux Véronique Deroche-Gamonet Neurocentre Magendie CRI U862, Bordeaux Jean-Claude Dreher Centre de Neurosciences Cognitives, Bron Jean Antoine Girault Institut du Fer à Moulin, Paris Catherine Le Moine Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d'aquitaine CNRS UMR5287 Université de Bordeaux Philippe Marin Institut de génomique fonctionnelle CNRS UMR5203, Inserm U661, Universités Montpellier 1 et 2 Jean-Luc Martinot UMR 1000, Neuroimagerie en Psychiatrie Hôpital Cochin, Maison des Adolescents, Maison de Solenn, Paris Uwe Maskos Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques, Institut Pasteur, Paris Dominique Massotte Equipe «Douleur chronique : approche anatomofonctionelle et traitement» Institut des Neurosciences cellulaires et intégratives (CNRS UPR-3212), Strasbourg Marcello Solinas Equipe «Neurobiologie et neuropharmacologie de l addiction», laboratoire de neurosciences clinique et expérimentale Inserm U1084 Université de Poitiers Joel Swendsen Institut de Neurosciences cognitives et intégratives d'aquitaine, Bordeaux Addiction à la cocaïne : une anomalie dans les mécanismes cérébraux des choix? La stimulation cérébrale haute fréquence : un traitement possible de l addiction à la cocaïne Etudier les voies cérébrales du stress, un facteur prépondérant de rechute chez les anciens consommateurs d opiacés Améliorer les méthodes de sevrage tabagique Quels sont les facteurs de vulnérabilité au jeu pathologique? Comparaison des effets épigénétiques et transcriptionnels durables de la cocaïne et de la prise compulsive de nourriture Influence de la mémoire affective dans la rechute lors d une addiction Empêcher le développement d altérations cognitives liées à la consommation de cannabis Mieux comprendre les polyaddictions pour les prévenir à l adolescence Etude de l influence d une mutation génétique dans 4 addictions Développer une nouvelle stratégie de substitution dans l addiction aux opiacés Quel effet de l environnement sur l addiction à la cocaïne? Mieux comprendre les mécanismes de l'addiction et sa relation avec les déficits des fonctions exécutives 284 174 291 824 199 820 279 400 299 785 300 000 220 000 166 781 190 200 300 000 290 000 200 000 244 000

4 projets lauréats particulièrement innovants Addiction à la cocaïne : une anomalie dans les mécanismes cérébraux des choix? Les chercheurs ont observé, chez les patients dépendants à la cocaïne, la présence d anomalies de structure et de fonction au niveau d une région cérébrale impliquée dans l orientation des choix et des préférences, le cortex orbitofrontal. Seulement, ils ne savent pas pour l instant si ces dysfonctionnements jouent un rôle dans le développement de la pathologie. Le but de Serge Ahmed et de son équipe est d explorer cette question au sein d un modèle animal d addiction à la cocaïne. Par des expériences de stimulation des neurones du cortex orbitofrontal, les chercheurs vont tenter d influencer les préférences individuelles des animaux pour induire, ou au contraire inverser, leur attirance pour la drogue. Cette étude pourrait montrer un mécanisme cérébral encore méconnu lié à l addiction, et ouvrir de nouvelles pistes de prise en charge de la maladie. Serge Ahmed Institut des maladies neurodégénératives UMR CNRS 5293, Université de Bordeaux Empêcher le développement d altérations cognitives liées à la consommation de cannabis Le cannabis est la première substance illicite consommée par les adolescents. Des études ont démontré que les abus de cannabis à cette période de la vie augmentent le risque de développer à l âge adulte un ensemble de symptômes similaires à ceux qui sont observés dans la schizophrénie. L hypothèse de Philippe Marin et de son équipe est que la substance active du cannabis interférerait avec des mécanismes de maturation cérébrale, entraînant ainsi des altérations dans le fonctionnement du cerveau similaires à celles rencontrées chez les patients schizophrènes. Les chercheurs s intéressent à un processus moléculaire cérébral, la voie 5-HT6 /mtor, qui est impliquée dans la schizophrénie. Ils souhaitent déterminer si ce processus est à l origine des déficits cognitifs observés dans des rats modèles mimant l abus de cannabis à l adolescence. Ensuite, l équipe étudiera dans ce modèle l effet d une administration précoce de composés inhibant ce processus sur la prévention de l apparition des symptômes cognitifs à l âge adulte : les résultats obtenus pourraient offrir de nouvelles modalités de prise en charge de ces atteintes. Philippe Marin Institut de génomique fonctionnelle CNRS UMR5203, Inserm U661, Universités Montpellier 1 et 2 Mieux comprendre les poly-addictions pour les prévenir à l adolescence Les poly-addictions, c est-à-dire les dépendances concomitantes à plusieurs substances (alcool et tabac, par exemple), sont de plus en plus fréquentes. Les mécanismes cérébraux impliqués dans la physiopathologie de la poly-addiction restent méconnus et sont peu étudiés. C est pourquoi Jean-Luc Martinot et son équipe souhaitent mieux les caractériser. Les chercheurs s intéressent à l adolescence, où la majorité des addictions pourrait être évitée. Ils souhaitent mettre au point un protocole de tests basé sur des facteurs cérébraux et psycho-comportementaux. Ils utiliseront pour cela des données issues d une cohorte

existante de patients âgés de 14 ans puis suivis jusque 20 à 22 ans. Ils rechercheront des éléments psychiatriques et des variations biologiques prédictifs d une poly-addiction, et évalueront leur pertinence par rapport à la sévérité de la dépendance de jeunes adultes en cours de soin. Ce projet pourrait déboucher sur la mise en place d actions précoces de prévention adaptées au profil du patient. Jean-Luc Martinot UMR 1000, Neuroimagerie en Psychiatrie Hôpital Cochin, Maison des Adolescents, Maison de Solenn, Paris Mieux comprendre les mécanismes de l'addiction et sa relation avec les déficits des fonctions exécutives Joel Swendsen et son équipe s intéressent aux facteurs qui favorisent l émergence d une addiction. Ils se penchent plus particulièrement sur les fonctions dites «exécutives» du cerveau, des fonctions qui facilitent l adaptation aux situations nouvelles et soudaines de l environnement. Leur hypothèse est que des déficits des fonctions exécutives pourraient expliquer pourquoi certains sujets atteints d une addiction sont incapables de résister à des situations à risque ou au désir intense de prendre une substance. Ils vont ainsi rechercher des anomalies anatomiques et fonctionnelles au sein du cerveau de 120 patients dépendants à l alcool, au cannabis ou au tabac. Ensuite, ils utiliseront des technologies mobiles pour observer leurs influences sur la vie quotidienne et sur le risque de rechute. Si leur hypothèse est vérifiée, cibler ces anomalies pourrait s avérer une stratégie prometteuse dans la prise en charge de l addiction. Joel Swendsen Institut de Neurosciences cognitives et intégratives d'aquitaine, Bordeaux A propos de la Fondation pour la Recherche Médicale La Fondation pour la Recherche Médicale est engagée dans tous les secteurs de la recherche médicale. Elle a pour ambition de développer une recherche de pointe au service de la santé de tous. Chaque année, plus de 750 équipes de recherche bénéficient du soutien de la Fondation. Totalement indépendante, la Fondation agit grâce à la seule générosité de ses donateurs. Elle est reconnue d utilité publique et agréée par le Comité de la Charte du don en confiance. Pour en savoir plus : frm.org Contact presse Fondation pour la Recherche Médicale : Valérie Riedinger valerie.riedinger@frm.org Tél.01 44 39 75 57