Avant-propos En réunissant quelques-unes des plus grandes signatures du graffiti, du street art et du lowbrow art, «Expressions urbaines» dresse un panorama des productions artistiques urbaines depuis les années 1970. Ainsi Futura 2000 ou JonOne, qui font figure de précurseurs du graffiti aux États-Unis, sont exposés aux côtés de Banksy ou Shepard Fairey, street artistes devenus incontournables. Les grands noms français tels que Dran, Invader, JR et Jef Aérosol dont la réputation va bien au-delà de l Hexagone sont également présentés aux côtés de nouveaux noms d une scène urbaine internationale. Parallèlement et parce que les arts urbains sont par essence une forme d expression éphémère qui exploite les supports et les surfaces de la ville, l Institut Culturel Bernard Magrez a fait le choix d inviter sept artistes à intervenir in situ. Afin d orchestrer cet événement, l Institut Culturel Bernard Magrez a choisi d inviter Nicolas Laugero Lasserre, actuel directeur de l Espace Pierre Cardin, présidentfondateur d Artistik Rezo et collectionneur passionné de street art pour assurer le commissariat de cette exposition. Au-delà d une présentation d artistes et d œuvres majeures de la scène actuelle, à l image du portrait de Barack Obama réalisé en 2008 par Shepard Fairey pour la campagne du président des États-Unis, «Expressions urbaines» embrasse l ensemble des arts graphiques nés dans la rue. L ambition est ici de montrer que ceux-ci relèvent d expressions multiples et foisonnantes, de techniques diverses, tout en posant la question de leur origine et de leur destination. Peut-on en effet encore parler de street art dans sa dimension urbaine et sauvage quand celui-ci s expose dans une institution? Par quels processus des œuvres issues d une expression libre et souvent subversive trouvent-elles le chemin des galeries et des salles d expositions? La réponse se trouve peut-être dans les mécanismes complexes du marché de l art ou dans des iconographies à la frontière du design graphique et de l illustration, pouvant aller jusqu au marketing. Une chose est sûre toutefois, le graffiti, le street art et le lowbrow font à présent entièrement partie de l art contemporain.
Édito Bernard Magrez Depuis son ouverture à l automne 2011, l Institut Culturel que j ai fondé s est donné pour mission de rendre accessible la création contemporaine à tous les publics, au travers d une programmation d expositions d art moderne et contemporain riche et de qualité. Développant parallèlement un programme ambitieux de commandes et d acquisitions, il entend également soutenir la production d œuvres inédites en accueillant chaque année de jeunes artistes en résidence. Il se donne enfin pour objectif d ouvrir les champs de connaissance des publics, au travers de rencontres pluridisciplinaires intitulées les Nuits du savoir. Cette initiative est portée par l envie de partager mon attachement à l art et aux artistes. En effet, après avoir bâti une carrière d entrepreneur basée sur l excellence, l innovation et la créativité, je souhaite aujourd hui rendre à la vie la chance qu elle m a donné. C est donc avec beaucoup enthousiasme que j ai souhaité proposer pour cette rentrée une grande exposition consacrée aux arts urbains, avec la volonté de présenter des œuvres et des artistes qui font partie de notre quotidien, puisque l art de la rue c est celui que nous croisons chaque jour au détour d un mur ou d un bâtiment. Et si celui-ci a pu souffrir de nombreux clichés l assimilant à du vandalisme ou à de la provocation, il présente également d innombrables richesses artistiques et délivre des messages à la fois politiques ou sociaux, qui révèlent les attentes et les aspirations de toute une génération qui souhaite «vivre debout». Cette exposition marque également un renouveau dans la politique artistique de l Institut Culturel Bernard Magrez. Ainsi, j ai souhaité confier le commissariat de ce projet à un jeune homme talentueux et passionné d art urbain, Nicolas Laugero Lasserre, qui dirige aujourd hui l Espace Pierre Cardin et mène parallèlement de nombreuses initiatives en faveur de l accès des publics à la culture. Je souhaite le remercier chaleureusement d avoir accepté de nous ouvrir sa collection en nous prêtant près de 60 œuvres, mais aussi pour avoir su convaincre sept grands artistes de venir créer dans les espaces du Château Labottière. Son regard et la pertinence de son propos apportent ici les clés de compréhension d un univers à la fois riche et complexe dans sa diversité et ses mouvements (street art, graffiti, lowbrow). Je souhaite également remercier le réseau Spacejunk Art Centers, avec lequel nous avons déjà eu l occasion de collaborer cette année dans le cadre de Bordeaux Fête le Vin et enfin, la galerie du jour agnès b. qui a généreusement accepté de participer à ce projet ambitieux en prêtant des œuvres réalisées par deux précurseurs du graffiti : Futura 2000 et JonOne. Je suis d autre part ravi de présenter le travail des deux jeunes artistes diplômées de l École nationale des beaux-arts de Paris qui ont été en résidence à l Institut au printemps et celui des dix artistes qui ont accepté de participer à notre «Jardins des arts» à l occasion de Bordeaux Fête le Vin. Combinant toutes ces énergies artistiques, cette exposition de rentrée est portée par la dynamique du «Jamais Renoncer».
Édito Nicolas Laugero Lasserre commissaire J ai commencé à collectionner des œuvres d art contemporain au début des années 2000. Marqué par les fresques parisiennes qui habitaient mon quotidien, mes choix se sont très vite orientés vers l art urbain. En effet, c est un art auquel tout le monde a accès car il s expose gratuitement dans les rues et porte un regard souvent insolent, dévoilant un véritable point de vue social et politique sur le monde. Les œuvres de rue sont là pour interpeler, s infiltrant dans le paysage urbain pour saisir l intérêt et la réflexion du passant. Par le biais de moyens visuels très forts et captivants, souvent très colorés, le street art attire l œil et déclenche une mécanique cognitive. La question qui se pose alors régulièrement est celle de la légitimité institutionnelle de cet art qui se revendique hors les murs. C est le questionnement que nous avons voulu aborder en présentant plusieurs collections à l Institut Culturel Bernard Magrez, dont plusieurs œuvres de la galerie du jour agnès b. orientées vers le graffiti, ainsi que le fonds d œuvres des Spacejunk Art Centers, plus spécialisés dans le lowbrow art et le pop surréalisme. Ma collection étant axée sur le street art, nous avons donc tenté de présenter un panorama des arts urbains et de leurs multiples déclinaisons : le graffiti en tant qu expression brute et pleine d énergie, le street art, souvent développé en parallèle d une pratique d atelier, et le lowbrow art, proche des univers du skate, du surf et des comics. L accrochage que nous proposons ici permet alors de dresser un portrait très large de ces arts dits urbains et de pointer le paradoxe de leur présence sur des cimaises. Pour retrouver la liberté et l énergie si particulières de ce mouvement, nous avons également souhaité que plusieurs artistes interviennent in situ. Le temps de l exposition, le Château Labottière, ses pavillons, son jardin à la française et ses murs d enceinte deviennent le terrain de jeu de nos artistes qui créent alors des œuvres uniques et éphémères. Cette exposition entre dans la lignée des grands projets qui ont orchestré le mouvement depuis de nombreuses années en France comme à l international : «Barely Legal» de Banksy à Los Angeles en 2006, «Street Art at Tate Modern» à Londres en 2008, «Tag au Grand Palais» à Paris, «Né dans la rue» à la Fondation Cartier en 2009, «Mausolée», résidence artistique parisienne sauvage en 2010, «Art in the Street» au MOCA de Los Angeles en 2011, «Lasco Project» au Palais de Tokyo et «Au-delà du Street Art» au Musée de La Poste à Paris en 2012. En, la galerie Magda Danysz proposait «Les Bains Douches» et la galerie Itinerrance la «Tour Paris 13». L année a déjà vu se dérouler l «In Situ Art Festival» à Aubervilliers et le musée à ciel ouvert «Djerbahood» en Tunisie. «Expressions Urbaines» s inscrit dans une suite et une continuité de projets artistiques urbains d importance, qui n ont pas fini d émerger et d affirmer leur présence sur la scène artistique contemporaine.
Galerie du jour agnès b. agnès b., ou Agnès Troublé de son vrai nom, fut élève de l École du Louvre avant de devenir styliste et de créer sa propre marque de vêtements. Elle ouvre sa première boutique en 1975 rue du Jour à Paris et c est dans la proximité immédiate de cet établissement qu elle ouvre la galerie du jour en 1984. Installée rue Quincampoix depuis 1996 et dotée d une librairie, la galerie du jour expose de l art contemporain dont beaucoup de photographies et des œuvres de graffeurs. Représentant des artistes tels que Kenneth Anger, Lucien Hervé, Malick Sidibé ou Massimo Vitali, la galerie du jour expose également des artistes tels Claire Adelfang, Nan Golding, Claude Lévêque ou Martin Parr. En, une exposition collective sur la peinture contemporaine et une sur le punk belge se sont succédées, et c est autour des photographies de Larry Clark et du travail de Charles Derenne que la galerie propose de faire sa rentrée à partir du 12 septembre. «J ai voulu faire une galerie pour donner à voir ce que j aime. On dit une galerie mais on pourrait dire un endroit pour montrer l envers et l à côté des choses, montrer de la peinture, de lasculpture, des photographies et, chaque fois, en même temps, essayer d inventer de nouvelles façons de faire circuler les images, de lesrendre à la portée de tous : esquisses, pochoirs, sérigraphies, gravures, etc. On y trouvera aussi les expositions faites par la galerie. L endroit est encore brut, encore un peu boucherie. J espère qu il deviendra un lieu vivant où l on voudrarevenir, ets arrêter.» (agnès b., 1984) Outre un engagement dans le mécénat artistique, humanitaire et pour le développement durable, matérialisé par un fonds de dotation dont la galerie du jour fait partie depuis 2010, agnès b. est également collectionneuse. Passionnée et engagée auprès des artistes, elle a constitué une collection de photographies, de dessins, peintures, sculptures, installations, sons et films, exposés en 2004 aux Abattoirs de Toulouse. Un ouvrage édité en 2008 présente aussi la richesse de cette collection dont l important fonds de photographies a fait l objet d emprunts par des lieux prestigieux tels que le Centre National de la Photographie de Paris en 2002. Aujourd hui, l Institut Culturel Bernard Magrez a souhaité présenter deux figures emblématiques du graffiti issues du fonds d oeuvres de la galerie du jour : JonOne et Futura 2000. Prêts de la galerie du jour agnès b. JonOne Futura 2000
Collection Nicolas Laugero Lasserre Très actif sur la scène parisienne depuis plusieurs années, Nicolas Laugero Lasserre a intégré l Espace Cardin en 1997 pour en prendre la direction en 2006. Il est aussi président-fondateur d Artistik Rezo qu il créé en 1999. Ce média culturel propose à ses 150 000 visiteurs mensuels et 20 000 membres inscrits à la lettre d information, de suivre l actualité théâtrale, artistique, musicale et cinématographique. Enseignant en école de communication et de médiation culturelle, Nicolas Laugero Lasserre a la volonté de promouvoir la jeune création. Ainsi, depuis 2009, le prix ICART- Artistik Rezo décerne des prix aux jeunes artistes en fin de cycle à l Ecole des Beaux- Arts de Paris ou de moins de 35 ans. En, c est une des résidentes de l Institut Culturel Bernard Magrez, Elsa Guillaume, qui a reçu le prix du jury. Celui-ci reflète parfaitement la volonté du fondateur d Artistik Rezo de soutenir la création contemporaine. «La culture estsalvatrice, parce qu elle est irremplaçable pour ouvrir les esprits, lesrendre plus tolérants et aussi les distraire.» D abord axée sur l art contemporain, la collection qu entreprend Nicolas Laugero Lasserre en 1998 s est vite concentrée sur les arts urbains et plus précisément le street art. Collectionner le street art est un choix particulier dans les arts contemporains en France, mais c est un choix qu il a pu affirmer en exposant sa collection riche de près de 300 œuvres à partir de 2008 et plus d une trentaine de fois dans de grandes foires d art contemporain, des musées et festivals. En octobre, la Maison des Arts de Créteil accueillera sa collection à l occasion de l exposition «IN/OUT». À l Institut Culturel Bernard Magrez, outre le commissariat de l exposition «Expressions urbaines» en septembre, Nicolas Laugero Lasserre, prête près de 60 œuvres de sa collection. Prêts de la collection Nicolas Laugero Lasserre Banksy Bault Barry McGee Blu Boris Hoppek Brusk Clet Dran Erica il Cane Gilbert1 Gris1 Honet Invader JonOne Kashink Ludo Monkey Bird Rero Roa Roti Shepard Fairey Swoon Zevs
Fonds d œuvres Spacejunk Art Centers Aujourd hui représenté par quatre centres d art en France, le réseau Spacejunk a ouvert son premier site en 2003 à Grenoble. A l origine du projet, Jerome Catz, ancien snowboarder professionnel et grand collectionneur, qui a choisi de déployer son réseau et son approche novatrice des arts contemporains pour présenter une diversité d expositions, d événements, de collaborations et de projets. Proposant des lieux d expression aux artistes de la street culture et des cultures émergentes venues pour la plupart de la côte ouest des Etats-Unis (lowbrow, board culture, pop surréalisme, street art), les commissariats de Jerome Catz ont rapidement conquis un large et souvent jeune public. C est ainsi que ce sont ouverts trois nouveaux espaces en France : le second à Bourg Saint Maurice (Savoie), un troisième à Bayonne (Pyrennées Atlantiques) et un quatrième à Lyon (RhÔne-Alpes). Les expositions de chaque centre durent généralement un mois et demi avant d être exposées dans un autre centre d art du réseau et permettent de découvrir de nouveaux artistes et une création vivante, riche et en évolution perpétuelle. La programmation bénéficie ainsi d une visibilité nationale et Spacejunk, en tant que réseau de centres d art, a participé à la biennale de Lyon en 2011 avec son exposition «Les enfants terribles». Dirigé de manière indépendante, chaque site présente la programmation commune au réseau et met en place une médiation active et spécifique par le biais d ateliers et de visites commentées pour tous publics, mais aussi par des prêts d œuvres et des interventions dans les établissements scolaires. Cette démarche pédagogique est également associée à une démarche sociale, à l image du projet Venus, qui propose une vente aux enchères d œuvres créées pour l occasion et pour la lutte contre le cancer du sein. Avec la participation d artistes locaux, cette production est aussi l occasion de présenter et de promouvoir la création locale dans sa richesse et sa diversité. Les œuvres prêtées à l occasion de l exposition «Expressions urbaines» proviennent du Fonds d œuvres de Spacejunk Bayonne, avec lequel l Institut Culturel Bernard Magrez avait déjà collaboré pour la présence de Jeff Soto à Bordeaux à l occasion de Bordeaux Fête le Vin. Prêts du fonds d œuvres Spacejunk Art Centers Andy Howell Jeff Soto Odö
Parce que les arts urbains sont avant tout une forme d expression éphémère et spontanée exploitant les supports et les surfaces qu offrent une ville, l Institut Culturel Bernard Magrez a fait le choix d inviter sept artistes à investir les espaces du Château Labottière, donnant lieu à des créations in situ. Alber Originaire du Nord de la France, c est dans un atelier à Vendôme qu il a commencé à pratiquer le graffiti. À 17 ans, il fonde le crew KTM avec d autres graffeurs. Alors appelé SOER, il se lasse du caractère répétitif du lettrage qui ne lui permet pas vraiment de se démarquer. Il change alors de blaze et reprend le prénom de son grand-père décédé pour devenir Alber, nom que l on peut voir régulièrement sur les murs de Bordeaux, sous de grands visages au regard particulier. Inspiré des expressions qu il voit dans la rue, ses personnages sont faits d aplats de camaïeux tracés à la bombe sur un fond acrylique. Graphiste de métier, le graffiti est pour lui une passion mais sûrement pas une pratique vandale, plutôt une manière d apporter de la couleur à la rue. Alber répond régulièrement à des invitations pour des festivals ou événements artistiques. Il a notamment participé au M.U.R de la rue Oberkampf à Paris. Jef Aérosol Jef Aérosol, de son vrai nom, Jean-François Perroy, est né à Nantes en 1957. Il a commencé le pochoir en 1982 à Tours et est devenu aujourd hui maître en la matière, se distinguant parmi les pionniers du street art aux côtés de Speedy graphito, Blek Le Rat ou Miss.Tic. En 2011, il réalise un immense autoportrait au pochoir, à proximité du Centre Pompidou. Nous appelant au silence, ce visage se mêle à une foule d anonymes, de mendiants, de passants et de musiciens dont John Lennon et Bob Dylan ou d artistes tels que Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, qui peuplent sa foule de pochoirs. Outre les personnages en noir et blanc, c est une mystérieuse flèche rouge que l on retrouve sur les œuvres de Jef Aérosol, laissant à chacun une liberté d interprétation. Jef Aérosol considère pour sa part qu il doit garder une ligne directrice et une cohérence dans sa démarche tout en explorant de nouvelles voies. «Je suis peintre, pochoiriste. C est un outil qui permet de travailler sur tous les supports : un meuble, un mur. Et je suis street artist quand je bosse dans la rue. Mais pour faire simple, je suis un artiste.»
Invader Artiste français né en 1969, il poursuit des études d art plastique à l université puis un troisième cycle aux Beaux-Arts de Paris. Avec un plan d invasion visuelle de la ville, il découvre le graffiti et se lance dans une pratique anonyme. Ses Invader en céramique datent du début des années 1990 mais c est en 1998 que l invasion des personnages tirés du jeu vidéo Space Invaders a réellement commencé. Depuis, les petits carreaux sont méticuleusement préparés et installés dans des lieux qui font sens dans le monde entier, et au-delà. En effet, en 2012, l artiste a propulsé un Space Invader dans l espace pour le film ART4SPACE. Déclinant ses pixels sur des baskets ou des gaufres, ses Space Invaders sont devenus mythiques et revendiquent une culture populaire dont il s inspire. Dans cet esprit, c est en reprenant le code couleur des Rubikscub qu il a interprété de célèbres œuvres de l Histoire de l art. Monkey Bird «Tout homme porte sur l épaule gauche un singe et, sur l épaule droite un perroquet. Sans que G. s y employât, son perroquet répétait le langage d un monde privilégié, son singe en imitait les gestes.» Jean Cocteau. Actifs depuis 2010, les Monkey Bird sont nés de l association de Temor et Blow the Bird. Le singe et l oiseau sont camarades sur les murs de la ville, lui insufflant la vie sauvage dont elle tente de se défaire. Le mammifère et l ovipare, tracés au pochoir, collés à même le mur ou déclinés en stickers se côtoient pour défier les stéréotypes, proposant à l être humain de réfléchir à sa place dans la ville et parmi les chalands. Apparus à Bordeaux, le duo vit aujourd hui à Paris où il participe à de nombreuses expositions et où il investit la ville de ses œuvres en évolution vers un dessin de plus en plus fin. À Bordeaux, ils ont travaillé avec Jef Aérosol sur le pochoir effectué en 2011 à l Hôpital Pellegrin pour l Octobre rose et ils ont collaboré de nombreuses fois avec les artistes Bene et Rouge.
Rero Né en 1983 et graphiste de formation, Rero a étudié la sociologie et la philosophie. L art et son histoire, il les a découverts en faisant du graffiti en parallèle de ses études. Influencé par des street artistes, il a développé sa propre pratique urbaine en choisissant, à l inverse des graffeurs qui stylisent leur blaze pour se démarquer, la police d écriture la moins connotée : Verdana. Au-delà de la simple déclaration textuelle, il va alors remettre en question ce qu il énonce, en barrant la phrase écrite. Ainsi, il joue sur tous les plans : un mur qui n était pas fait pour être investit le devient, une phrase énonce son contraire, un mot ne signifie plus ce qu il dit. À la frontière de l art conceptuel, ses œuvres remettent en question le principe visuel de l art et du «What you see is what you get» («ce que tu vois est ce que tu obtiens»). Rero a ainsi investit de ses réflexions des lieux en friches tout autant que des lieux d expositions tel que le Musée de la Poste et le Centre Pompidou à Paris, mais également aux États-Unis, en Allemagne, en Italie ou en Suisse. Rouge Diplômée de l École des beaux-arts de Bordeaux, Rouge s est détachée de ses cahiers et papiers pour aller directement vers le public. Elle le trouve dans la ville et s expose sur des murs qu elle a choisi et qui vont avec son œuvre, des lieux qui sont à découvrir lors de balades urbaines. Outre des collages de portraits sur kraft ou des découpages de papier de la finesse de la dentelle, elle s engage dans la ville en y faisant performances et installations, pour mettre en avant l histoire des murs. Héritière des Situationnistes, la ville est un espace de déplacement des corps et des mobiliers, pour la vivre autrement et y dériver, donner au passant à vivre la ville autrement.
Swoon Née en 1978 dans le Connecticut, Swoon, de son vrai nom Caledonia Curry, a grandi en Floride dans un environnement de pêche et de marécage, dont on retrouve l esprit dans ses œuvres. Etudiante du Pratt Institutte à Brooklyn, où elle vit toujours, elle s est engagée dans une pratique artistique réellement humaniste. Représentant les personnes qu elle rencontre dans les villes et au cours de ses voyages, elle trace un portrait des hommes et de leurs conditions sur les murs des villes du monde entier, parfois en collaboration avec d autres artistes. Ayant toujours dessiné, elle a perfectionné sa technique de la gravure lors de ses études. Gravés sur linoléum, ses portraits sont ensuite imprimés sur Mylar, sur papier recyclé ou papier claque, parfois contrecollés sur des morceaux de bois ou rehaussés de couleur. La ville est devenue un support d exposition lorsqu elle était étudiante et ses œuvres se sont depuis parfois détachées de la 2D. Ainsi, de grandes installations habitent à présent des lieux prestigieux dont le Brooklyn Museum of Art qui vient de lui consacrer une exposition monographique ou le PS1 de New York en 2005. Grande voyageuse et engagée dans des projets humanitaires et pédagogiques, elle a proposé en 2009 pour la biennale de Venise, des sculptures flottantes faites de matériaux de récupération.
Galerie du jour agnès b. Futura 2000 Sans titre Courtesy galerie du jour agnès b. Futura 2000 Futura 2000 Decade Series N 2 1991 Courtesy galerie du jour agnès b. Futura 2000 Futura 2000 Decade Series N 3 1991 Courtesy galerie du jour agnès b. Futura 2000 Futura 2000 Decade Series N 4 1991 Courtesy galerie du jour agnès b. Futura 2000 Futura 2000 Decade Series N 10 1991 Courtesy galerie du jour agnès b. Futura 2000 JonOne Sans titre Courtesy galerie du jour agnès b. JonOne, adagp, Paris JonOne Falling apart 1999 Courtesy galerie du jour agnès b. JonOne, adagp, Paris JonOne Paris, Out of Here 2001 Courtesy galerie du jour agnès b. JonOne, adagp, Paris JonOne Opium 2002 Courtesy galerie du jour agnès b. JonOne, adagp, Paris
Lasserre Banksy Banksy of England, 10 pounds Lasserre Banksy Barry Mc Gee Sans titre 2010 Lasserre Barry McGee Barry Mc Gee Sans titre 2010 Lasserre Barry McGee Bault Hibou Lasserre Bault Bault Oiseau Lasserre Bault Bault Rhinocéros Lasserre Bault Blu Headquarters N. 79 2008 Lasserre Blu Boris Hoppek Sans titre (tête noir sur fond rouge) 2012 Lasserre Boris Hoppek Brusk Soldes Lasserre Brusk
Clet Cuore Traffico Lasserre Clet Dran Employé DDE 2003 Lasserre Dran Dran Sans titre (raton laveur armé d un fusil) 2003 Lasserre Dran Dran Wonderland 2008 Lasserre Dran Dran Indi 2011 Lasserre Dran Dran Van Gogh 2011 Lasserre Dran Erica il Cane Sans titre (Coq) 2012 Lasserre Erica il Cane Erica il Cane Sans titre (Éléphant) 2012 Lasserre Erica il Cane Gilbert1 Assemblage Lasserre Gilbert1
Gris1 Beats Lasserre Gris1 Honet Assiette Lasserre Honet Invader Alias_MIA 29 2012 Lasserre Invader Invader 3 Ghosts Lasserre Invader Invader Six fruits (inspiration Rubikcubisme) Lasserre Invader JonOne Graffitis - Colors of Time Lasserre JonOne, adagp, Paris Kashink Good Luck My Friend Lasserre Kashink, adagp, Paris Kashink Happy to Help Lasserre Kashink, adagp, Paris Kashink I Trust Him Lasserre Kashink, adagp, Paris
Kashink Welcome Home Lasserre Kashink, adagp, Paris Ludo Esquelette ananas Lasserre Ludo Monkey Bird Sans titre (série Singerie Oisive) Lasserre Monkey Bird Rero Loading 2012 Lasserre Rero Rero Page not found Lasserre Rero Roa Skate Lasserre Roa Roti Quadrature 2012 Lasserre Roti Roti La fille de l Est (main) Lasserre Roti Shepard Fairey Luxurious Sound
Shepard Fairey Supply and Demand (Black Edition), 2004 Shepard Fairey Obey Hawaï Skater 2005 Shepard Fairey New Pattern (Gold Edition) 2007 Shepard Fairey This is Your Church 2007 Shepard Fairey World Police State Champs (Gold Edition) 2007 Shepard Fairey Long Playing Records 2008 Shepard Fairey, Writing on the Wall 2010 Shepard Fairey, Guns of Brixton (Paul Simonon) 2011 Shepard Fairey Doves (Black) 2012
Shepard Fairey Lotus Woman Shepard Fairey Mic Check Shepard Fairey Obey Transformer Shepard Fairey Satangelic Sounds Shepard Fairey Super Stereo Shepard Fairey Tested Performance Shepard Fairey Third Eye of Sound Shepard Fairey Vote Shepard Fairey Obey Transformer (version 2)
Swoon Sambhavna Girls Lasserre Swoon Zevs Google liquidated Lasserre Zevs, adagp, Paris
Collection Spacejunk Art Centers Andy Howell Titan of the Industry I (color A P) 2007 Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Andy Howell Jeff Soto Volcano 2009 Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Jeff Soto Jeff Soto Night Owl 2011 Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Jeff Soto Jeff Soto Snow Owl 2011 Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Jeff Soto Nicolas Le Borgne dit Odö Amour, gloire et Disney Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Odö Nicolas Le Borgne dit Odö Fuck That Shit Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Odö Nicolas Le Borgne dit Odö Ride the Snake Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Odö Nicolas Le Borgne dit Odö Silver Moon Courtesy de l artiste et de Spacejunk Art Centers Odö
Collection Institut Culturel Bernard Magrez JR 28 Millimeters: Women are Heroes Eye in Jaipur India 2009 Collection Institut Culturel Bernard Magrez JR JR Vertical train through Kibera 2009 Collection Institut Culturel Bernard Magrez JR JR Les Apprêts pour Tivoli Collection Institut Culturel Bernard Magrez JR,.
En parallèle d «Expressions urbaines» Bouteilles XXL - Bordeaux fête le vin Jardin des arts En sa qualité de mécène, Bernard Magrez participe à Bordeaux Fête le Vin depuis sa création. Afin de rendre honneur à la force entrepreneuriale de l homme propriétaire de quatre grands crus classés et de plus de quarante propriétés dans le monde et à sa volonté de diffuser l art et la culture, la programmation du Jardin des Arts, nouvelle proposition artistique exceptionnelle, a été confiée à l Institut Culturel Bernard Magrez. Alors que la capitale girondine fête cette année les 50 ans de son jumelage avec Los Angeles, l Institut a convié dix artistes inspirés ou issus des cultures urbaines à exprimer leur créativité sur des bouteilles de vin de grand format avec pour thème la «vigne et le vin». Réalisée en amont de l événement, la plus grande des bouteilles est l œuvre de Jeff Soto, peintre, illustrateur et muraliste américain, qui explore les convergences entre le grafitti, le surréalisme et l imagerie pop. Parallèlement, neuf artistes bordelais ont été invités à réaliser une performance publique, avec l ambition d intensifier l expérience sensorielle de la dégustation des vins par une expérience artistique unique. Le résultat de ce travail est aujourd hui présenté dans le cadre de l exposition «Expressions urbaines» dans les jardins du Château Labottière. Artistes invités - Bordeaux fête le vin Jeff Soto Abstract Vine Delphine Delas Kilat Le Cocktail Messac. T Monsieur Poulet Nicolas Oulès Pépin Chou Will.R.
Résidences d artistes Institut Culturel Bernard Magrez L Institut Culturel Bernard Magrez souhaite placer l artiste et la création artistique au cœur de ses ambitions, en accueillant de jeunes créateurs en résidence et en prenant en charge la production d œuvres inédites. Pour donner à ces artistes un environnement propice à la création, l Institut Culturel Bernard Magrez met à leur disposition un logement avec un atelier et prend en charge de leurs frais de vie par le biais d une dotation. Lors de leur séjour, les artistes peuvent ainsi développer un projet personnel ou répondre à une commande en vue d une acquisition pour la Collection de l Institut Culturel Bernard Magrez. Elsa Guillaume Née en 1989, Elsa Guillaume est diplômée de l École nationale supérieur des beaux- Arts de Paris depuis. C est au cours de la troisième année des Beaux-Arts qu elle a découvert la céramique, devenue alors sa pratique d expression plastique privilégiée. Le dessin reste toutefois son premier medium et de cahiers en cahiers en passant par la gravure, elle construit un monde aux tracés dynamiques et fournis. Très inspirée par les profondeurs sous-marines, ses céramiques habitent l espace de tentacules et autres membres d animaux des abysses ou crustacés. Elsa Guillaume Boto Courtesy de l artiste Elsa Guillaume Elsa Guillaume Pinnules Collection Institut Culturel Bernard Magrez Elsa Guillaume
Mathilde Denize Née en 1986, Mathilde Denize travaille des médiums très différents et surtout très variés. Elle créé des sculptures presque minimales, mais surtout pas imposantes, des formes évocatrices parfois, d autres fois tout à fait abstraites. Le travail de Mathilde Denize suit une ligne qui n est autre que celle de l intuition. Intuition des formes, de la pensée, dont la seule contrainte est celle de la dimension de sa main, qui crée l échelle de ses œuvres. Toutefois, c est aussi la dimension picturale qui habite l œuvre de Mathilde Denize, qui a travaillé dans l atelier de Djamel Tatah à l École nationale supérieur des beaux-arts de Paris. Mathilde Denize Sans Titre Courtesy de l artiste Raphaëlle Kriegel, Mathilde Denize Sans Titre Courtesy de l artiste Raphaëlle Kriegel, Mathilde Denize Sans Titre Courtesy de l artiste Raphaëlle Kriegel, Mathilde Denize Sans Titre Collection Institut Culturel Bernard Magrez Raphaëlle Kriegel,
Institut Culturel Bernard Magrez Château Labottière 16 rue de Tivoli 33000 Bordeaux Ouvert du jeudi au dimanche de 14h à 19h Tarifs : 7 / Réduit : 5 Gratuit : moins de 12 ans, demandeurs d emploi et le premier dimanche de chaque mois. Visites guidées tous les jours à 16h, sur rendez-vous pour les groupes Tél : 05 56 81 72 77 Mail : contact@institut-bernard-magrez.com www.institut-bernard-magrez.com