Manger est un droit. Universel? n 01 o c t o b r e 2 0 0 6. : p.4 : p.5 : p.6 : p.7



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Transcription:

NE W S n 01 o c t o b r e 2 0 0 6 Manger est un droit. Universel? : p.4 : p.5 : p.6 : p.7 SOS Faim se mobilise Je produis, tu manges, j ai faim Au Sud, ça bouge! [ Petit ] Manuel du [ grand ] changement

Signer, pour quoi faire? Au mois d avril, j ai eu l occasion de partir pour quelques jours au Sénégal, à la rencontre de partenaires, dont la FAPAL qui soutient la création de boutiques villageoises. Ces boutiques sont aux communautés rurales africaines ce que nos night-shops sont à nos villes ou nos petites épiceries à nos campagnes. A la différence essentielle près qu il s agit là-bas non pas de pallier aux petits oublis du super caddy du WE ou à une envie pressante et nocturne de chocolat, mais de permettre aux villageois d accéder facilement (sans faire plusieurs kilomètres à pied sur des routes de sable par plus de 35 ) et à bon prix (sans que l inflation joue son rôle en période de famine ou de soudure) à une nourriture de base. Royaume des minuscules conditionnements de farine de maïs (locale) ou d huile (d arachide), ces boutiques sont aussi, hélas, le palais du lait en poudre. Peu importe les marques, connues (Nestlé, Président ) ou folkloriques (Cowlait, Nido ), le problème est le même : ce lait importé, vraiment pas cher, grâce aux mécanismes d aide à l exportation, empêche la filière locale de se développer. C est très agaçant de voir ces groupes de femmes ou ces associations d éleveurs se démener pour acheter une, deux ou trois vaches, économisant sou après sou, sacrifiant la cour de leur maison pour les étables, pour au final étouffer sous le poids d un commerce mondial ignoble où, sous prétexte d envoyer des produits à bon marché, on maintient des centaines de familles dans la pauvreté. Heureusement, j ai trouvé un excellent remède à mon irritation : sensibiliser le maximum de personnes à cette situation et les encourager à signer une pétition pour la défense des petits producteurs. J y crois, parce que ça a marché pour stopper les importations de poulets congelés, parce que déjà plus de 5.000 personnes ont annoncé trouver cela inadmissible, parce que des actions locales voient le jour. Signez la pétition, faites-là signer, pour que Aliou, Lefatou, Coumba et tant d autres puissent vivre de leur travail et voir leurs efforts récompensés. > Fanny Charpentier, Responsable mobilisation [ édito ] Rapport d activités Le rapport d activités 2005 est paru. Vous y trouverez les comptes de l association et le bilan de nos actions de l année précédente, ainsi que nos perspectives pour l année en cours. N hésitez pas à nous demander une copie papier (jjg@sosfaim.org) ou à le lire sur notre site web : www.sosfaim.org/pdf/fr/ SOSFaimRapport05.pdf Cet icône que vous retrouverez à la fin de nos articles vous indique que vous pouvez réagir sur notre tout nouveau blog à l adresse suivante : http://dajaloo.skynetblogs.be/ SOS Faim asbl rue aux Laines, 4 1000 Bruxelles Tél : 02/548 06 70 Fax : 02/ 514 47 77 fch@sosfaim.be fch@sosfaim.org CCP : 000-0000015-15 Photos : SOS Faim

édito [ ça bouge! ] focus fun n 01 oct. 2006 Retrouvez-nous également sur notre site internet : www.sosfaim.be ou sur le blog du magazine : http://dajaloo.skynetblogs.be Dajaloo? Vous ne l avez peut-être pas reconnu La revue que vous tenez entre les mains est bien le «SOS Faim News». Votre magazine a fait peau neuve! Dajaloo qui signifie «se rassembler» en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal colle davantage à l identité de SOS Faim par son look, tout en vous offrant une information claire et précise. En huit pages, le magazine abordera à chaque numéro un sujet en profondeur. Nous vous donnons rendez-vous tous les deux mois et attendons vos remarques, réactions et commentaires à n importe quel moment via notre blog! Car oui, nous avons aussi désormais un blog! Pour vous permettre d être encore plus actifs mais aussi pour diffuser plus d infos sur les sujets traités dans le magazine. Stands de l été Grâce à la mobilisation de nos bénévoles, SOS Faim a pu, cette année encore, être présent lors de différentes manifestations pour présenter nos projets et sensibiliser le grand public aux relations Nord-Sud, ainsi que faire signer notre pétition. Notre stand, entièrement relooké, a aussi été un lieu de rencontres où des discussions animées ont eu lieu, notamment avec 5 de nos partenaires. [ Découvrez tout cela en pages 4 et 6 ] [ ça bouge ] 3

n 01 oct. 2006 édito ça bouge! [ focus ] fun la campagne :: Manger tous les jours est un droit. Universel? SOS Faim se mobilise Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer ( ) l alimentation ( ). Article 25, Déclaration universelle des droits de l homme, 10 décembre 1948 Après avoir régressé de 37 millions au cours de la première moitié des années 1990, le nombre de personnes sous-alimentées dans les pays en développement a augmenté de 18 millions au cours de la seconde moitié. La faim regagne du terrain. Rapport annuel de la FAO Pourquoi signer? Parce que ça marche! Souvenez-vous de notre combat contre les exportations de poulets Pour réussir à nouveau à influencer les politiques européennes et locales, nous avons un objectif : 10.000 signatures pour février 2007. Même si ça a déjà bien commencé à Esperanzah, Chapelle Festival, la Foire agricole de Libramont, au salon Valériane, via notre site web on compte encore sur vous [ voir que faire et comment en page 7 ]! Quelle est la situation? Chaque jour, 25.000 personnes meurent des suites de malnutrition ou de la famine, alors que le marché mondial de l alimentation est saturé et que les agriculteurs sont capables de nourrir l ensemble de la population mondiale. Par ailleurs, 70% des personnes souffrant de la faim habitent les régions rurales et les paysans 1,3 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale active sont ceux qui souffrent le plus du manque de nourriture. Que demande SOS Faim dans sa pétition? Devant ce paradoxe [ on vous l explique p. 5 ], SOS Faim souhaite réaffirmer le droit de chacun à mener une politique agricole et alimentaire adaptée à ses besoins. C est le cœur de notre pétition, qui réclame plus particulièrement : > l arrêt de toutes les formes d aides à l exportation > l arrêt de la production de surplus, destinés à être vendus sur les marchés du Sud > des relations entre pays basées sur la souveraineté alimentaire et non pas le profit > l augmentation de l aide à la coopération envers les agriculteurs familiaux, et pas l agro-business. 4 [ focus ] la campagne

édito ça bouge! [ focus ] fun n 01 oct. 2006 Je produis, tu manges, j ai faim :: le paradoxe alimentaire «Comment est-il possible que les paysans, qui produisent la nourriture, soient les personnes qui subissent le plus la faim et ses conséquences?» Autrefois, un paysan mettait d abord de côté de quoi manger, lui et sa famille, pour l année. Ensuite, il vendait son surplus, à bon prix. Puis, les marchandises ont commencé à se vendre mal, à cause de la concurrence venue des pays occidentaux. Pour faire face aux taxes, à la location des «C est de la faute de leur gouvernement!» Sans nier que les hommes politiques africains doivent prendre davantage leurs responsabilités (subventionner les producteurs, taxer les importations étrangères, ne pas favoriser les multinationales d agrobusiness), il ne faut pas minimiser l importance que jouent les décisions politiques occidentales. L Europe, par exemple, tolère la production d excès agricoles. Si au niveau de chaque producteur, le surplus est minime, l agro-business dispose au final en quantité d une matière première exportable à bon prix, en raison du mécanisme d aides. Dans le cas du lait, les laiteries industrielles achètent à un prix faible au producteur (qui, en compensation, reçoit une aide à la production) et exportent à un prix qui ne tient pas compte des coûts réels de production, grâce aux subsides à terres qu ils sont obligés de payer pour cultiver, les paysans ont du sacrifier leurs stocks personnels à la vente. Ne bénéficiant plus de réserves et ne réalisant pas ou peu de bénéfices, ils sont entrés dans un cercle vicieux : produire mais ne pas pouvoir se nourrir l exportation. Vendre moins cher que cela coûte réellement : c est le «dumping». Le lait local, non subventionné, se retrouve, paradoxalement, plus cher que le lait qui a fait des milliers de kilomètres. Dans un pays où chaque franc compte Par ailleurs, sous forme «liquide», il souffre du manque d infrastructures routières et de l absence de chaîne de froid. Concrètement, ce qui n est pas vendu à midi est perdu. En face de lui, un produit bien conditionné, se conservant facilement, disposant de fausses qualités que lui attribue la publicité, et moins cher Les gouvernements locaux ont une carte à jouer mais nos gouvernements aussi! Quant à nos partenaires, nous les soutenons dans la création de filières locales dynamiques et professionnelles. «Acheter du lait moins cher grâce à la concurrence, c est tout bénéfice, non?» Les petits producteurs qui font faillite se détournent de leurs terres pour des exodes citadins ou européens, miroirs aux alouettes. Ils rejoignent les rangs des plus pauvres Alors que le discours des multinationales est celui de l aide, les exportations à bon marché entretiennent la pauvreté du Sud et créent des conséquences néfastes sur le long terme (abandon des terres et avancée du désert, perte du savoir-faire relatif à l agriculture et l élevage ). Retrouvez tout notre matériel pédagogique sur www.sosfaim.be le paradoxe alimentaire [ focus ] 5

n 01 oct. 2006 édito ça bouge! [ focus ] fun les partenaires :: Au Sud, ça bouge! Si tu manges, pense à celui qui te nourrit Proverbe africain > RDV sur notre site web pour vous abonner à nos revues ou signer notre pétition (ou via la carte ci-jointe ) > Pour réaliser un stage, mémoire, devenir animateur, proposer des idées d action ou abonner quelqu un à Dajaloo, contactez Fanny Charpentier (fch@sosfaim.org) Cinq de nos partenaires se sont mobilisés pour le lancement de la campagne. Découvrez-les en quelques phrases clés. Alimata TRAORE, AOPP - Association des Organisations Professionnelles Paysannes [ Mali ] «Je veux donner aux femmes la place qu elles méritent. C est grâce à elles que les enfants sont nourris, éduqués, soignés. Les hommes doivent apprendre à leur laisser prendre la parole et à les écouter. C est en s unissant que l on pourra réellement faire changer les choses». Michel CHEFANG, ACDIC Association citoyenne de défense des intérêts collectifs [ Cameroun ] «Notre pays a besoin d hommes et de femmes qui s investissent pour le bien-être collectif. Des gens dynamiques, diplômés, qui travaillent sur le long terme. Mais c est difficile, pour le moment, de faire revenir ceux qui sont partis étudier ailleurs». Geneviève SOUBEIGA, FNGN Fédération Nationale des Groupements Naams [ Burkina Faso ] «Tant qu on ne mange pas à sa faim, on ne peut pas travailler assez que pour dégager des revenus. C est un cercle vicieux». Aliou IBRAHIMA, APESS Association pour la Promotion de l Elevage en Savane et au Sahel [ Cameroun ] «On parle de commerce mondial. Mais depuis quand une entreprise multinationale d agro-business et un petit paysan du Sud, sans terre, sans tracteur et sans moyens, appartiennent-ils au même monde?». Yacouba TOURE, SEXAGON Syndicat des exploitants agricoles de l Office du Niger [ Mali ] «Les tracteurs que j ai vu à Libramont, ils ne sauraient même pas passer dans une rue de mon village tellement ils sont grands. Quant à se les payer En venant en Europe, j ai vraiment pris conscience des différences qu il y a entre vous et nous. Cela dit, les agriculteurs ici n ont pas plus facile que chez nous : beaucoup de travail, beaucoup d investissement». 6 [ focus ] les partenaires

édito ça bouge! [ focus ] fun n 01 oct. 2006 [ Petit ] manuel du [ grand ] changement Pour SOS Faim, les trois clés du changement s appellent : sensibilisation, information et mobilisation. Et ce ne sont pas que des mots 1. SENSIBILISATION : tenir un stand dans mon école, sur le marché de Noël de ma commune, faire lire Dajaloo à des proches, organiser une conférence avec le soutien de SOS Faim afin de faire connaître les réalités des gens du Sud au plus grand nombre. 2. INFORMATION : je surfe sur le site web de SOS Faim et le conseille autour de moi, je recommande de s abonner aux revues [en plus, elles sont gratuites!], je participe à des conférences-rencontres avec les partenaires 3. MOBILISATION : Je m investis en tant qu animateur bénévole, je fais mon stage ou mon mémoire chez SOS Faim ou l un de ses partenaires, je convaincs ma commune de parrainer un village du Sud, je participe au blog, et surtout : je signe la pétition et la fait signer autour de moi! Un stage qui a tout changé Justine Tranchant, étudiante à l IHECS, a réalisé son stage de fin d études à SOS Faim. J ai commencé le stage sur un festival et ai été immédiatement intégrée à une équipe, entraînée dans un tourbillon de choses : préparation des outils pédagogiques, montage du stand, pétitions à expliquer et faire signer! Des heures de travail, puis l attente du résultat, des questions plein la tête : «Pourquoi ce cabanon n attire pas l attention du public? Que changer pour la semaine prochaine?» A tout moment, il faut pouvoir pointer les problèmes et trouver les solutions :: et moi? Le partenariat? Conformément à son slogan («Agir avec le Sud»), SOS Faim travaille en partenariat avec des associations locales, également pour ses campagnes. Pourquoi? > Les gens du terrain sont les mieux placés pour apprécier les réalités, les dénoncer et les faire changer. > Les politiques africaines doivent changer aussi. Nos partenaires font donc de la sensibilisation et du lobbying dans leur propre pays. > Jeter des ponts entre des mondes qui se connaissent parfois mal c est aussi travailler à faire changer les choses. Cela dit, la «vraie» expérience de vie a été la rencontre avec les partenaires! Si vous avez l occasion de participer à une rencontre, faites-le! J ai eu la chance de passer dix jours en leur compagnie. Le dialogue s est très vite installé et ils m ont aidé à comprendre le sens de la campagne qui était pour moi, au début, un idéal assez abstrait. Pour eux, c est une réalité quotidienne et leurs témoignages m ont permis de mesurer l importance de ce «concept». Les avoir rencontrés m a forcée à réfléchir à certaines choses sur moi-même. Une leçon d humilité, aussi : les voir s émerveiller devant notre quotidien m a permis de me rendre compte de ce qui m entoure. et moi? [ ça bouge ] 7

[ fun ] d e g a u c h e à d r o i t e 1 : A la ferme du Hierdeaux. S informer, c est déjà se mobiliser. 2 : Des rencontres et des signatures 3 : Pas d âge pour apprendre QUIZZ Nous te proposons un petit jeu : 5 questions et au final, la possibilité de gagner un T-shirt aux couleurs de la campagne. Envie de participer? 1. Dajaloo signifie Avoir faim. Se rassembler. Lutter. 2. Parmi les gens qui souffrent de la faim, combien habitent les régions rurales? 30% 50% 70% 3. Le paradoxe alimentaire, c est : Il n y a pas assez de nourriture pour tout le monde. Les paysans sont les personnes les plus touchées par la faim. Un concept sociologique malien. 4. Selon Alima Traoré Les hommes doivent prendre en compte ce que disent les femmes. Les femmes ne doivent pas jouer un rôle dans la société. Les femmes doivent diriger le Mali. 5. Question subsidiaire : combien de bonnes réponses recevront nous entre le 15/10/06 et le 15/11/06? Envoyez vos réponses à Fanny Charpentier (fch@sosfaim.org) ou par fax (02/514 47 77) ou par courrier (rue aux Laines, 4 à 1000 Bruxelles) jusqu au 15/11/06 www.debie.com Edit. resp. : Freddy Destrait, rue aux Laines, 4-1000 Bruxelles