Les Mi'kmaq. L'habitation



Documents pareils
un chapeau claque en soie noire de Maison G. Benoist à Nantes présenté dans sa boîte d origine A 2 un sac à main en croco marron 40/50

un très vieux parent!

Les jours de la semaine

««MODE ANNEES 40 40»

Top! en français 2 Programme 1: Vacances

SAVAIS-TU QUE DANS MA COUR D ÉCOLE...

Compréhension de lecture

2. Indique le type de chacune de ces contraintes. a) L objet doit avoir des couleurs neutres. Contrainte humaine.

C ÉTAIT IL Y A TRÈS LONGTEMPS QUAND LE COCHON D INDE N AVAIT PAS ENCORE SES POILS.

CATALOGUE DE COSTUMES CPA Terrebonne

AMELIORER SES COMPETENCES LINGUISTIQUES les prépositions de lieu

5-1/4" 5-1/4" 5/8" 2-1/2" 3/4" Ligne A. Figure 1. Ligne B. Ligne C. Entaille 1-1/2" Figure 2

Lecture - Episode 1. Le héros s appelle Rahor. Les Préhistos vivent dans le futur. Rohar adore la nouvelle grotte.

CE1 et CE2. Le journal des. Une nouvelle maîtresse. Actualité. Loisirs. Culture

Gros-pois & Petit-point. Fiches d activités

LA NOMENCLATURE DOUANIERE ET TARIFAIRE (Cameroun)

POINT DROIT. Pour obtenir le point droit triple renforcé, tournez la molette de longueur de point à la position «S1».


Vivre avec une prothèse de hanche: mode d emploi. Information destinée aux patients

Directives. 1. Je lis beaucoup. 2. J aime utiliser la calculatrice, un chiffrier électronique ou un logiciel de base de données à l ordinateur.

BENF_FR.qxd 8/07/04 16:23 Page cov4 KH FR-C

SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE

Bureaux de Luxe : Bureaux de Direction

>Si j ai réussi, je suis capable de

Cosmétique, perfection de couleur et délicatesse sont les principes fondamentaux de DousColor.

Papa, pourquoi je ne peux pas manger la même nourriture que toi?

RENCONTRES EFFRAYANTES

Les 15 mots de Rey Évaluation de la capacité d apprentissage à court terme.

Elfenland Règles du jeu

03/2015. Agrainoir.spirale. .Spirale HENON ble courte 6cm Modèle : Fabricants : Sarl_Henon spirales Agrainoir Metallique

Les contes de la forêt derrière l école.

Programmation découverte du monde (autre que mathématiques):

Cycle de conférences Rencontres sur la route du design

Sciences de la vie et de la Terre

SITUATION D APPRENTISSAGE ET D ÉVALUATION EN ÉPS Auteurs : Julie Therrien et Yvette Genet Volet Agiles comme des animaux de la jungle

Portrait chinois : si j étais

Vivre avec une prothèse du genou. Conseils pratiques

INSTRUCTIONS D INSTALLATION ET D ENLÈVEMENT : LÈVE-VITRE

Chapitre 6 : coloniser de nouveaux milieux

Cette toile d Eugène Delacroix évoque la Révolution de Juillet.

De la tablette d'argile à la tablette tactile

ORIGINES : St Patrick, patron des Irlandais, serait né vers 385.

Sport et alpha ANNEXES

SOPt Désormais, elle sèine sa gaieté dans toute la maison. Avec ses couleurs, son brillant, son humour, c'est un bonheur de créatrice!

Jean Dubuffet AUTOPORTRAIT II

TITRE DE L ACTIVITÉ : Vivre en groupe chez les animaux. DISCIPLINES ET DOMAINES D ACTIVITÉ de la discipline

Costumes Gala Costumes Karine

Mythe : Le chien est un omnivore. C'est faux!!

PASSAGE A NIVEAU HO/N

LA MAIN A LA PATE L électricité Cycle 3 L électricité.

Activités Bureau des Guides

Adjectifs de couleurs

Niveau CEl CE2. Le grand dauphin ou dauphin souffleur Tursiops truncatus

S'orienter et se repérer sur le terrain avec une carte

Si c était une machine, ce serait un ordinateur génial pour voyager dans le temps et vers les autres continents.

CHAPITRE. Le mouvement en une dimension CORRIGÉ DES EXERCICES

Sommaire buses. Buses

Qui mange quoi? Filtrer avec des fanons

- Tente de réception louée complète (structure, bâches de toit et cotés, piquets)

Questionnaires sur les étapes du développement

PREVENTION ASV. Partie réalisée par Aurélys ANTOINE. Le 09/05/2015

STAGE CUISINE MARDI 6 OCTOBRE 2009 CUISINE DU MARCHE

RECYCLER POUR JOUER Réalisé par les agentes conseil au soutien pédagogique du CPE-BC l Essentiel mars 2014

Le bridge c'est quoi? Laval Du Breuil École de bridge Picatou, Québec

CONSTRUCTION D'UN LABO PORTABLE

De La Terre Au Soleil

Comment prouver que les végétaux ont besoin d eau, de minéraux, d air et de lumière pour se développer normalement?

Informations Mongolie

OMBTOD Villa - OMBTOD Italie» Ombrie» Todi 8 Personnes - 4 Chambres. Description de la propriété

VILLE DE FEYZIN PÔLE LOGISTIQUE ET BÂTIMENTS CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES (C.C.T.P.) TRAVAUX DE REFECTION D'ETANCHEITE

LE MOT DU PRESIDENT DU CNSV. Ce livret de Bord appartient à : Nom :.. Prénom :.. Classe :.. Adresse :.. Tel :..

1. Déterminer l ensemble U ( univers des possibles) et l ensemble E ( événement) pour les situations suivantes.

La Gestion de fichiers Supports réalisés avec OpenOffice.org 2.3 Writer. La Gestion de fichiers. Niveau : Débutant Auteur : Antonio da Silva

Lundi 7 Mardi 8 Mercredi 9 Jeudi 10 Vendredi 11

Les probabilités. Chapitre 18. Tester ses connaissances

Conseils au masculin, l harmonie des couleurs et des proportions selon Byraub

ÉCOLE : cycle 3 (CM2) Sciences de la vie et de la Terre S INFORMER : organiser l information Classer, trier, assembler, grouper, distinguer

Edition Limitée CLASSIC 2. Spécial NOUVEL AN CHINOIS. recettes

MANUEL D UTILISATION

Jeux mathématiques en maternelle. Activités clés. Jeu des maisons et des jardins (Yvette Denny PEMF)

Marquage laser des métaux

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789)

Classe verte à Hollenfels

INVENTAIRE. Vous possédez un patrimoine que vous souhaitez préserver et protéger.

Le toucher. Pistes d activités pour la Moyenne Section REALISER UN ALBUM A TOUCHER (UN PAR GROUPE) Le thème des animaux : intérêts et limites.

Fiche pédagogique : ma famille et moi

Sept singes aveugles trouvent un dinosaure dans la forêt. Mardi, le deuxième singe touche la queue du dinosaure.

Découverte et prise en main de SWEET HOME 3D

LES MOSAIQUES DU CREDIT AGRICOLE

Week-end Neige et Vapeur Sur le Mont Lozère

Une promenade en forêt par Inner Health Studio. Enregistré avec la permission de l entreprise.

Apprendre à résoudre des problèmes numériques. Utiliser le nombre pour résoudre des problèmes

Guide d accompagnement à l intention des intervenants

DOSSIER D'ACTIVITES SUR TUXPAINT Dessiner avec Tuxpaint. Objectifs :

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA

La liberté guidant le peuple,

Progression découverte du monde, autre que mathématiques, détails par période.

Ressources pour l'école maternelle. Vocabulaire Grande section. Thème : le corps humain. Ressources pédagogiques. février 2014

Transcription:

Les Mi'kmaq Les Amérindiens de la Nouvelle-Écosse font partie du peuple Mi'kmaq. Aux XVIe et XVIIe siècles, à l'époque de l'arrivée des Européens, ils habitaient la région qui comprend aujourd'hui les provinces Maritimes et la Gaspésie. Plus tard ils se sont établis également en Nouvelle-Angleterre et à Terre-Neuve. Les Mi'kmaq eux s'appelaient L'nu'k, «le peuple». Le mot Mi'kmaq vient de leur mot nikmak, «mes amisparents». L'habitation Le mot «wigwam» vient de wikuom, mot mi'kmaq pour «habitation». D'ordinaire c'était les femmes qui construisaient le wigwam, presque toujours dans une journée. La base ou charpente de la construction consistait en cinq perches d'épinette attachées au sommet avec des racines d'épinette et étalées à la base. On plaçait un cerceau de bois d'alisier juste au-dessous du sommet pour renforcer ces perches et on y attachait d'autres plus courtes pour mieux soutenir le poids de l'écorce de bouleau. Ensuite, partant du bas, on posait sur la charpente des bandes d'écorce, mesurant à peu près 0,5 m par 1,5 m, les superposant comme des bardeaux. Finalement on plaçait dessus d'autres perches pour retenir l'écorce en place. Le sommet du wigwam restait ouvert pour permettre la fumée du foyer de s'échapper et, s'il faisait mauvais temps, on le couvrait d'un collet d'écorce. À l'intérieur le wigwam était tapissé de brindilles de sapin, de nattes tissées et de fourrures, et une grande peau servait de porte. L'extérieur du wigwam était décoré de dessins d'animaux et d'oiseaux. Les plus grands wigwams pouvaient accommoder de douze à quinze personnes; si la famille était plus nombreuse on construisait un wigwam plus long avec deux foyers.

Le mot tipi, qui vient d'une autre langue amérindienne et qui signifie plutôt une tente couverte de peaux d'animaux, n'a jamais fait partie du vocabulaire des Mi'kmaq. L'écorce de bouleau servait admirablement de couvert car c'était une matière à la fois étanche et portative. Lorsque la famille se déplaçait elle portait avec elle les bandes d'écorce. Le costume Les vêtements des Mi'kmaq était faits de peaux de mammifères, d'oiseaux et de poissons. Ces peaux, fumées, tannées à l'aide de cervelles d'animaux et de foies et graisses d'oiseaux, étirées et bien travaillées, produisaient des fourrures et des peaux splendides que l'on pouvait ensuite coudre facilement. Des poinçons en os servaient à percer les peaux; le fil était de fins filaments de tendons animales. Au XVIIe siècle, et sans doute plus tôt, les vêtements masculins comportaient une ample robe de fourrure ou de peau portée en couverture sur les épaules, ouverte devant et tombant sur les genoux. Des jambières en peau d'orignal, de caribou ou de peau de phoque étaient attachées à la hanche à une gaine de cuir à laquelle était aussi attaché un pagne de peau très souple. L'ensemble était complété de mocassins en peau d'orignal ou de phoque, une blague à tabac et d'accessoires divers. Les femmes portaient des robes semblables portées drapées sous les bras comme un drap de bain. Des lanières de cuir sur les épaules faisaient office de bretelles. Ces robes étaient serrées à la taille et tombaient sous les genoux. Hommes et femmes portaient souvent une paire de «manches» en fourrure ou en cuire, ressemblant à deux moitiés d'un boléro coupé au milieu, les deux moitiés attachées ensembles au milieu du dos et du devant. Les femmes portaient également des jambières et des mocassins ainsi qu'une blague à tabac. Leurs bébés étaient emmaillotés dans les peaux les plus douces renard, duvet de cygne et d'oie tandis que les enfants portaient des costumes adultes en version réduite. Leurs vêtements étaient décorés de motifs géométriques et de silhouettes d'oiseaux, de bêtes, et d'hommes. La peinture était faite à base d'ocres rouges et jaunes, de charbon de bois, ou de coquillages broyés mélangés avec des œufs de poissons ou des jaunes d'œufs d'oiseau. Pour se peindre le corps les Mi'kmaq mélangeaient les colorants avec des graisses animales. Des dents et griffes d'animaux, des os travaillés et des piquants de porc-épic étaient cousus sur les vêtements. Parfois des plumes étaient utilisées en décoration: un homme, par exemple, pouvait porter une aile d'oiseau de chaque côté de la tête. Des racines, de l'écorce, des feuilles et des fleurs fournissaient les teintures pour les piquants. Après l'arrivée des Européens les Mi'kmaq ont troqué des fourrures et de la viande contre des étoffes, des rubans et des perles. Les femmes ont réussi à décorer les étoffes de piquants et de poils d'orignal et à

incorporer les rubans et les perles dans des motifs traditionnels comme la double-courbe, qui jusqu'alors avait apparut peinte sur cuir. Dès le XIXe siècle le costume de la femme Mi'kmaq comportait une jupe de laine et un chapeau pointu perlé, et celui de l'homme un pardessus modelé sur l'uniforme militaire européen de l'époque. Les outils et appareils Avant l'arrivée des Européens les Mi'kmaq avaient perfectionné des techniques pour fabriquer tout ce dont ils avaient besoin. Ils utilisaient toutes les parties des animaux et des oiseaux qu'ils abattaient, leurs os, défenses, dents, griffes, plumes, poils, piquants, fourrure et peau. L'argile, le cuivre à l'état natif et la pierre servaient, à leur tour, à couper des arbres (dont ils utilisaient aussi les racines et l'écorce) et à tailler le bois; un dent de castor produisait un taillage plus fin. Certaines pierres extrêmement dures, comme la calcédoine, leur donnaient des pointes de lance et de flèche pour la chasse et couteaux et grattoirs pour le dépeçage du gibier. (Si l'on frappe la calcédoine d'une façon particulière elle se divise en des lamelles aiguës comme un rasoir, à tranchant très durable.) Ils façonnaient des harpons en os pour la chasse à l'esturgeon et au marsouin, et des pointes en os pour les fouines à prendre des poissons et des anguilles. Les poinçons, les outils à peindre et les aiguilles à coudre étaient également en os. Le cuivre servait parfois à en faire des aiguilles et des hameçons. D'habitude c'était les hommes qui fabriquaient ces outils. Ils façonnaient également des portes-bébés, des toboggans et des armatures de raquettes ainsi que des pipes en pierre, en os, en écorce, en bois et même en pince de homard. En plus de la confection des vêtements les femmes Mi'kmaq tissaient des paniers, des sacs et des nattes en joncs, en écorce de cèdre et de tilleul, en foin d'odeur et en chanvre. La diversité du tissage et la variété des couleurs ont frappé les premiers colons. Il se peut qu'elles façonnaient aussi des paniers avec de longues pousses d'arbres ou de tiges de plantes parce que les Mi'kmaq utilisaient des nasses semblables pour prendre des poissons. Ils enfonçaient des perches dans le fond d'une rivière, y entrelaçaient des branches pour barrer le cours d'eau, et obligeaient les poissons ou les anguilles à entrer dans le piège. Au cours du XVIIe siècle les femmes Mi'kmaq ont commencé à fabriquer des objets d'artisanat pour le marché européen dont des exemples de l'ouvrage distinctif des Mi'kmaq, où des centaines de piquants de porc-épic teints en des couleurs vives forment des mosaïques sur de l'écorce. L'on insère les deux bouts du piquant dans des trous percés dans l'écorce mouillée, qui se contracte autour des extrémités, maintenant le piquant fermement en place. L'écorce décorée servait ensuite à la fabrication de boîtes, de panneaux pour meubles et d'autres objets du goût européen. Elles fabriquaient aussi des paniers de diverses sortes dont la plupart étaient en éclisses de bois

colorées de façon à les rendre aussi jolis que ne l'étaient les vieux paniers de jonc. Ces paniers jouirent d'une vogue énorme chez les Européens. Elles vendaient en outre des ouvrages perlés et en appliqué des couvre-théières, des bourses et des gilets pour homme dont on peut voir aujourd'hui de magnifiques exemples dans certains musées. Le transport Le fond du canoë mi'kmaq était plus large que d'ordinaire et avait une courbe au centre du plat-bord et aux deux extrémités. Cette forme distinctive permettait aux Mi'kmaq de naviguer au large de la côte, dans des cours d'eau peu profonds et même dans des rapides. Le canoë était construit d'écorce de bouleau étendue sur une légère ossature de bois. La longueur variait de 3 m à 8 m. Un petit canoë pouvait tenir un chargement de centaines de kilos et pourtant était si léger qu'une personne était capable de la porter. La raquette est une invention amérindienne. La forme et le tissage variaient selon la consistance de la neige. Les Mi'kmaq construisaient aussi des traîneaux pour tirer des poids lourds sur la neige; ce traîneau s'appelait un toboggan. La nourriture Les Mi'kmaq passaient toute l'année sur la côte, à part de quelques six semaines, jouissant de la nourriture abondante de la région. Cette nourriture consistait de toutes sortes de poissons, dont le saumon et l'esturgeon, de marsouins, de baleines, de morses, de phoques, de homards et d'autres crustacés, de calmars, d'anguilles et d'oiseaux de mer et leurs œufs. Ils chassaient aussi l'orignal, le caribou, le castor, le porc-épic et des animaux plus petits, comme l'écureuil. En été ils mangeaient des baies, des racines et des plantes comestibles. Ils séchaient et fumaient les viandes et les poissons pour les conserver.

Les loisirs Les Mi'kmaq s'amusaient à se raconter des contes et histoires. Souvent les récits continuaient pendant plusieurs jours entremêlés de chansons, de danses et de festoiements. Tout le monde fumait. Leur tabac était un mélange d'écorce de saule, de feuilles du raisin d'ours et d'un tabac sauvage de la région. Ils aimaient beaucoup les jeux de hasard dont un, le jeu de dés waltes, est encore populaire aujourd'hui, et ils s'adonnaient également aux concours de courses à pied, de luttes et de tir et à des jeux à la balle. La langue La langue des Mi'kmaq appartient à la famille linguistique de l'algonquien. Elle est riche et descriptive. Le mot pour le mois de mai, par exemple, Tquoljewiku's, signifie «lune de la grenouille qui croasse», et le mois de février, Apiknajit, «la neige aveuglante». Quelques noms de lieux d'origine mi'kmaq existent encore dans la région dont Shubenacadie, Whycocomagh, Malagash, Pugwash, Merigomish, Musquodoboit. Un certain nombre de Mi'kmaq parlent toujours la langue.