La fécondité et ses déterminants



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Transcription:

La fécondité et ses déterminants Problématique générale Les comportements de fécondité en France et leur évolution depuis la fin du baby boom posent de nombreuses questions. Comme dans les autres pays d Europe, les comportements familiaux ont connu de grands changements, à tel point que l on a pu parler de «seconde transition démographique» (Van de Kaa 1987). L émancipation et l autonomisation des femmes, rendues possibles par leur plus grande participation au marché du travail et par la diffusion de méthodes médicales de contraception efficaces, féminines et non liées à l acte sexuel sont souvent invoquées comme moteurs de ces changements. Dans la plupart des pays de l Union européenne cette transition s accompagne d une baisse importante de la fécondité (Mc Donald 2001), tandis qu en France la stabilisation observée n avait pas été davantage prévue que la baisse qui l a précédée. Les contrastes mis en évidence au sein de chaque pays ne sont pas d un grand secours quand il s agit de comparer les pays les uns aux autres, et la part attribuable aux politiques publiques reste largement discutée (Gauthier 2001). Les «explications» des comportements de fécondité se placent sur des plans très divers. À l échelle macrodémographique, aux tendances lourdes décrites ci-dessus se superposent des variations de court terme qui sont considérées comme la conséquence des mouvements de la conjoncture économique. En collaboration avec l Insee, on vérifiera les résultats préliminaires d un mémoire d étudiants de l Ensae qui montrait une corrélation temporelle entre niveau de la fécondité et réponses aux enquêtes sur le «moral des ménages» davantage que sur les indicateurs macro-économiques (Gonzalez, Riegert 2000). À l échelle microdémographique, les comportements de fécondité peuvent être appréhendés dans toute leur complexité. La confrontation des comportements masculins et féminins enrichit l analyse des différences sociales (Mazuy 2002). Les facteurs explicatifs de la fécondité varient avec l âge et le rang des naissances : les démographes additionnent les naissances de tous rangs, mais la décision de devenir parent a peu de choses en commun avec celle d avoir un troisième enfant Cette analyse différentielle de la fécondité selon le rang de naissance peut être enrichie par l étude de situations où la notion de rang de naissance est plus complexe, comme les parents de jumeaux ou les familles recomposées On étudiera également l impact des migrations sur la fécondité, et en particulier la fécondité des «immigrés». En observant la fécondité des hommes et des femmes, avant et après la migration, à l aide de modèles de durée, on fournit une image de la fécondité des migrants plus complète et plus réaliste. Les taux de fécondité des étrangères par âge se focalisent en effet sur un sexe (les femmes) et un épisode dans la vie des immigrantes (après la migration et avant un éventuel changement de nationalité). On s intéressera enfin aux facteurs qui limitent le nombre des naissances, et que les démographes nomment déterminants «proches» de la fécondité (Bongaarts 1978) : comportements conjugaux, intentions de fécondité des couples, pratiques contraceptives et recours à l avortement, et à leur part dans les comportements et les évolutions observées. Le projet ambitionne d apporter des éléments de réponse à ces questions grâce à une enquête à passages répétés sur cinq ans, dont le troisième passage a eu lieu à la fin de l année 2003 et à l exploitation des nombreuses sources disponibles en France : données de l état civil et du recensement de 1999, des enquêtes de l Insee, de l Inserm et de l Ined. Les collaborations internationales se concentreront sur des thèmes d étude ponctuels et des échanges de données, 1

notamment sur la fécondité selon le rang de naissance, pour laquelle on dispose de données comparables dans un nombre croissant de pays. 1. Les comportements de fécondité : évolutions au cours du temps, comparaisons entre groupes Le projet rassemble différents thèmes d étude spécifiques. La plupart de ces études se fondent sur les données de l enquête Famille de 1999 réalisée par l Insee et l Ined dans le cadre du recensement, dont l exploitation est coordonnée par Cécile Lefèvre à l Ined, et citée plus loin sous son sigle EHF (Étude de l histoire familiale). a. Mesures de la fécondité et variations à court terme Dans un contexte de fécondité basse en Europe, voire «très basse» dans certains pays, la question de la mesure du niveau de la fécondité a connu récemment un certain renouveau. Bongaarts et Feeney (1998), reprenant les travaux de Ryder, ont proposé d utiliser un indicateur qui «corrige» des changements de calendrier ; la correction se fonde sur deux hypothèses. L indice conjoncturel habituel sous-estimerait le niveau de la fécondité en raison de l augmentation de l âge auquel les femmes ont leurs enfants, et il faudrait tenir compte du rang des naissances pour préciser encore l estimation. Les réactions ont été nombreuses, certaines portant sur la nécessité de corriger l indice habituel, d autres sur l imperfection de la prise en compte du rang des naissances dans leur modèle. Kohler et Ortega (2002) ont proposé une méthode globale d estimation fondée sur les taux (de première catégorie) par âge et rang, méthode elle-même critiquée par Van Imhoff (2001), Frejka et Calot (2001), avec d autres, préférant revenir à une analyse de la fécondité des générations. Si l on construit le diagnostic sur le nombre de naissances ou le produit du taux brut de natalité et de l espérance de vie ou sur des estimations fondées sur les taux de fécondité par rang et durée depuis la naissance précédente, la situation de la France correspond à l équilibre stationnaire à long terme, au contraire de la plupart des autres pays d Europe (Toulemon 2001, 2002). L indice conjoncturel de fécondité, le plus utilisé, est de plus en plus critiqué, et les études sur la fécondité y trouvent un renouveau. Trois méthodes statistiques seront mobilisées : 1) L analyse exploratoire des données À la suite d une première exploration (Ni Bhrolcháin, Toulemon 1996), un travail a été réalisé sur l ensemble des taux de première naissance par âge, pour examiner si les hypothèses de «retard» et de «rattrapage» correspondent au comportement réel des générations, ou sont des constructions a posteriori (Ní Bhrolcháin, Toulemon, 2003). Un chapitre du traité de démographie a été rédigé sur le sujet (Toulemon 2004a) et un article est sous presse (Ní Bhrolcháin, Toulemon, 2005). [fait] 2) L économétrie des séries temporelles Un mémoire d étudiants de l Ensae (Gonzalez, Riegert 2000) avait étudié les relations de court terme entre fécondité et conjoncture économique à partir de séries mensuelles d indicateurs socio-économiques mesurés à l échelle nationale, présents dans la banque de données macro-économiques de l Insee. Ce travail sera approfondi et actualisé en collaboration avec le successeur de Lionel Doisneau à l Insee. [en projet] 2

3) La poursuite de la réflexion sur les indicateurs synthétiques On poursuivra la réflexion sur les méthodes d ajustement en cas de changement de calendrier de la fécondité (Rallu, Toulemon 1993, Kohler, Ortega, 2002, Toulemon 2002, Toulemon 2003a). La participation à des projets sur les projections de population, en particulier pour la fécondité, s inscrivent dans ce cadre : projet de projections de très long terme des Nations Unies (Toulemon 2003c, 2004d), réponse à un appel d offre sur les projections de population des pays d Europe coordonné par W. Lutz et Franz Willekens. Le projet (Bridging the micromacro gap in population forecasting) a été accepté et la participation de l Ined portera sur les projections de fécondité, et plus spécifiquement sur la manière d intégrer les résultats «micro» (à l échelle individuelle) pour affiner les projections «macro» (à l échelle des pays) [en cours]. b. Les hommes et les femmes ont-ils le même nombre d enfants? La mise en évidence de l homogénéisation actuelle des comportements de fécondité à partir des caractéristiques des hommes est remise en cause par l utilisation des caractéristiques de femmes pour définir la position sociale des couples. De plus, la complexification des histoires conjugales induit de nouvelles différences entre hommes et femmes, qui se concentrent dans les comportements des familles «recomposées», dans lesquelles l un ou l autre des conjoints ont déjà des enfants au moment de la formation du couple (Toulemon 1997, Thomson et al. 2000). L enquête EHF permet de comparer la fécondité des hommes à celle des femmes. Un travail méthodologique a permis de valider la qualité des données par comparaison avec les réponses fournies par les mêmes personnes à une enquête par entretiens (Mazuy, Lelièvre 2004). Deux autres thèmes seront traités : 1) Niveau général de la fécondité des femmes et des hommes et différences sociales D une part, il s agit de produire des résultats fiables sur la fécondité des hommes (Brouard 1977), s appuyant à la fois sur l enquête EHF et sur les données de l état civil, dont la qualité est fortement sous-estimée sur ce point. D autre part, il s agit de remettre en cause les résultats habituels sur les différences sociales de fécondité en comparant systématiquement les indicateurs féminins et masculins, qui diffèrent non seulement en raison de l asymétrie du marché matrimonial (Toulemon, Lapierre-Adamcyk 2000) mais également parce que la position sociale d un couple ne se résume pas à la position de l homme. [en projet] Les différences tendent à diminuer quand on compare la descendance des «familles complètes» (couples non désunis) de différents milieux sociaux, repérés par la catégorie socioprofessionnelle du mari (Toulemon 2002), mais ce mouvement d homogénéisation disparaît quand on utilise d autres indicateurs de position sociale, fondés sur les caractéristiques diplôme, catégorie socioprofessionnelle de la femme (Mazuy 2002, Mazuy, Robert-Bobée 2003), ce qui conduit à remettre en cause la pertinence de cet indicateur et à relativiser le mouvement d homogénéisation. [en projet] En collaboration avec Nicolas Brouard et Sylvia Pontone, on étudiera la fécondité des médecins repérés dans l enquête EHF, si nous obtenons l autorisation de travailler à un niveau suffisamment fin de la nomenclature des PCS. Un précédent travail de ces auteurs avait en effet montré que les hommes anesthésistes-réanimateurs avaient en moyenne un enfant de plus que les femmes exerçant la même profession. À partir de cet exemple on enrichira la réflexion en cours sur les différences sociales [en projet]. 2) Étude de la fécondité au sein des familles «recomposées» Les couples dont au moins un des membres avait déjà un ou plusieurs enfants au moment de la formation des couples. Un groupe de travail s est constitué au Max Planck Institute for 3

Demographic Research (MPIDR) autour d Elizabeth Thomson (1990, 1997). La problématique générale part du constat que la fécondité de ces couples où les deux conjoints n ont pas le même nombre d enfants permet de tester différentes hypothèses concernant l impact du nombre d enfants déjà nés sur la fécondité (Toulemon 1997, Vikat, Hoem, Thomson 1999, Toulemon 2003d). Un premier travail fondé sur les Fertility and Family Survey montre que la tendance des couples à avoir au moins un enfant en commun est particulièrement marquée en Finlande et en Allemagne, mais faible en Autriche et en France (Thomson et al. 2002). Un article est prévu en collaboration avec Lisbeth Knudsen, de l Université d Odense, après un travail préliminaire présenté au séminaire de l Eaps (Toulemon, Knudsen 2003).. Elle exploite les registres danois, ce qui permet comme pour l enquête EHF de disposer d un échantillon de grande taille (Knudsen 1993, Knudsen, Murphy 1999). [en cours] c. Les étapes de la constitution de la descendance Le nombre moyen d enfants a baissé entre les générations 1930 et 1950, les dernières étant âgées de 15 ans à la fin du baby boom. Pour les dix générations qui ont suivi, celles de la généralisation de la pratique de la contraception médicale, la descendance finale s est stabilisée, la hausse des naissances programmées compensant la diminution des naissances accidentelles (Toulemon 2002). Le nombre d enfants qu auront les générations plus jeunes, nées après 1960, n est pas encore connu. La réponse à cette question dépend du diagnostic que l on porte sur les évolutions de la fécondité des jeunes (l arrivée du premier enfant) et sur l agrandissement des familles, en particulier le passage de deux à trois enfants. Les problématiques sont assez différentes selon les étapes étudiées (Prioux 1994, Toulemon 1995, Prioux 2003b) et l ambition du projet porte sur la mise en commun des réflexions et des résultats. 1) Quand les couples ont-ils leur premier enfant? L acquisition de l indépendance résidentielle et économique est de plus en plus un préalable à la formation d un couple et à la naissance d un enfant mais elle n est pas suffisante : même quand ils ont des ressources financières, les couples ne font pas leurs enfants tout de suite, la possibilité de contrôler la fécondité leur permettant d avoir leurs enfants au moment qu ils jugent le plus opportun. De multiples éléments rentrent en ligne de compte dans la décision d avoir un enfant : sentiment que le couple est «solide», d avoir suffisamment profité de la vie de couple à deux sans enfant, de se «sentir prêt», désir d enfant simultané pour les deux membres du couple, situation professionnelle, possibilités financières, contraintes liées à la garde des enfants, désirs initiaux liés à l histoire familiale des individus. Comment se construisent les projets individuels quant à la formation de la famille, à quel moment se précise le désir d enfant (Mazuy 2003, Robert-Bobée 2003)? Quels sont les décalages entre les projets déclarés et les comportements effectifs? [en cours] Deux communications ont été présentées sur ce thème pour le congrès de l UIESP à Tours (Mazuy 2005 ; testa, Toulemon 2005). [fait] Outre l enquête EHF, ce travail s inscrit dans le cadre plus général de la thèse de Magali Mazuy, qui doit prendre fin en 2005. Il utilise également les données de l enquête sur les intentions de fécondité (voir 2.a ci-dessous). La problématique est commune avec celle d un projet de l unité Démographie économique (Mougin 2004), qui se concentre sur la manière dont le marché du travail influence le calendrier de naissance du premier enfant (Ekert-Jaffé et al. 2002). Les résultats de la thèse, concernant d une part les différences de calendriers entre hommes et femmes et selon le milieu social, et d autre part les comparaison des intentions des hommes et 4

des femmes, relatives au premier enfant, seront remaniés en vue de la publication de deux articles. [en cours] 2) Difficulté scolaire et fécondité précoce La fécondité aux âges jeunes a beaucoup baissé, mais cette baisse s est récemment interrompue (Doisneau, 2002). Quelles sont les causes de cette interruption? S agit-il d un épiphénomène ou d un réel arrêt de la chute des taux de fécondité du fait du développement d un modèle nouveau d entrée précoce dans leur vie féconde à l image de la situation observée dans le département de la Réunion (Breton, 2001). Les conditions géographiques, économiques et sociales de l île excluent une part importante de la population du marché du travail. A la «fracture sociale» se superpose une «fracture reproductive» L exploitation de l enquête Famille Réunion 1997 montre par exemple, le rôle primordial de la date et de l âge à la sortie du système scolaire sur l arrivée de la première naissance : dans les générations les plus récentes, la durée entre la sortie du système scolaire et l arrivée de la première naissance diminue, quel que soit l âge à la sortie. Le rôle que jouait la famille entre ces deux événements disparaît petit à petit. En cas d échec scolaire ou de sortie précoce du système éducatif et face à un marché de l emploi «saturé», la constitution d une descendance peut apparaître comme un moyen de socialisation. Le système d aides sociales facilite certainement le choix d une telle trajectoire familiale de vie (Breton, 2004). [fait] Ce travail sera prolongé par deux communications au prochain congrès de l Institut austral de démographie et au congrès de Tours (Breton 2005) [fait]. Le modèle observé dans le département de la Réunion existe-t-il en métropole, notamment dans les zones aux profils socio-économiques proches (problème d emploi et de formation, existence de réseaux familiaux forts)? Un premier travail exploratoire s appuiera d une part sur des entretiens qualitatifs auprès de jeunes femmes et hommes ayant eu un enfant avant 25 ans et d autre part sur l exploitation des données d état civil à un échelon géographique suffisamment fin afin de localiser des zones de forte fécondité avant 25 ans. [en projet] La seconde partie de cette recherche va consister à mener une analyse longitudinale de l arrivée du premier enfant, à l issue de la fin de scolarité à partir de plusieurs sources complémentaires et d effectifs suffisamment importants : l enquête EHF99, l enquête «Génération98», l enquête «Histoire de vie» et les données de l EDP. L exploitation de ces sources doit vérifier l existence ou non en métropole de zones de développement d un modèle de «socialisation» par la constitution d une descendance s opposant au modèle dominant de retard de l arrivée du premier enfant du fait, entre autre, de l allongement des études. [en projet] 3) Qui sont les couples qui ont un troisième enfant? En France, contrairement à d autres pays européens, l enjeu du renouvellement de la population semble davantage se jouer autour du troisième enfant que du premier ou deuxième. Le thème du troisième enfant est souvent un sujet de polémiques et de cristallisation des tensions entre études démographiques et politiques familiales. L objectif n est pas de s inscrire dans cette polémique mais de mettre à plat de manière simple quelques facteurs d influence sur la décision des couples d avoir un troisième enfant tel qu on peut les étudier à partir de l enquête Famille de 1999. La première analyse a consisté à étudier la probabilité d avoir un troisième enfant dans les dix années qui suivent la naissance du deuxième enfant suivant différentes variables : la taille de la fratrie d origine, les lieux de naissance des parents et grands-parents, le sexe des deux premiers enfants, le calendrier des naissances précédentes, l histoire conjugale après la deuxième naissance, l histoire professionnelle, la catégorie sociale croisée des conjoints, le niveau de diplôme, le statut professionnel, etc. Cette analyse a 5

été menée séparément pour les hommes et les femmes dans deux cohortes constituées par l arrivée du deuxième enfant (Breton, Prioux 2005). [fait] Les données de l enquête famille permettent ainsi de vérifier quelques hypothèses classiques telles que l augmentation de la probabilité d avoir un troisième enfant si les deux premiers sont de même sexe ou l effet positif sur cette probabilité de la remise en union après séparation. L inactivité d ego est également un facteur positif. Des variables moins classiques dans ce type d analyse comme le statut d occupation du logement et le type socio-économique du lieu de vie semblent également avoir un effet sur cette probabilité. Les résultats de cette analyse menée en France métropolitaine doivent être maintenant comparés à des analyses similaires menées dans d autres zones géographiques et à d autres rang de naissance. [en projet] Les données de l enquête ouvre aussi de nouvelles pistes, grâce à son questionnement renouvelé sur les familles recomposées, et son interrogation des hommes. Ces questions peuvent se complexifier dans le cas des familles recomposées : le troisième enfant peut alors être le troisième pour l un mais pas pour l autre, ou le deuxième pour les deux, mais portant la fratrie à trois s ils en ont déjà un chacun. Pour ces situations, on peut évaluer comment en ce cas les histoires des hommes et des femmes peuvent différer, puisque les premiers résultats de l enquête ont déjà montré que les hommes élèvent plus souvent des beaux-enfants que les femmes (Mazuy, Toulemon 2001, Toulemon 2004). [fait] 4) La fécondité aux âges élevés Dans la plupart des pays européens, la fécondité est de plus en plus tardive (Sardon 2002). En France, notamment, l âge moyen à la maternité a augmenté de 3 ans en une vingtaine d années, atteignant maintenant 29 ans environ. D une part, la première naissance intervient de plus en plus tardivement, et d autre part la formation de plus en plus fréquente de secondes ou troisièmes unions incite à avoir un «premier enfant du couple» à des âges où la descendance était autrefois déjà constituée. Ces maternités plus tardives, dans un contexte global de faible fécondité, posent un certain nombre de questions : - les femmes cherchant à concevoir après 30 ou 35 ans risquent-elles de rencontrer des difficultés croissantes, en raison d une plus faible fertilité? - les méthodes d aide médicale à la procréation sont-elles susceptibles d y remédier, et dans quelle proportion? - la mortalité fœtale étant nettement liée à l âge, peut-on en identifier les facteurs aggravants? - les enfants nés de parents plus âgés risquent-ils d être porteurs de malformations et de rencontrer des difficultés de développement? Dans le cadre de l Eaps (Association européenne pour l étude de la population), un groupe de travail s est créé sur cette thématique, à l initiative de Guillaume Wunsch et Catherine Gourbin (Université de Louvain-la-neuve). Un séminaire organisé par Henri Leridon à l Ined a permis de faire le point sur les travaux en cours dans divers organismes et d amorcer l analyse de certains des thèmes énumérés ci-dessus. Trois membres de l équipe (Leridon 2003, Prioux 2003a, Toulemon 2003b) ont présenté des travaux à ce séminaire, dont sera issu un numéro spécial de la Revue d épidémiologie et de santé publique (Leridon 2005) [fait]. Un article sur ce thème est inclus dans l ouvrage présentant l enquête EHF (Bessin, Regnier- Loilier 2004). [fait] 6

5) La fécondité après la naissance de jumeaux Une grossesse gémellaire est un événement imprévu dans la vie des familles. Il est probable qu elle perturbe le projet familial et modifie les intentions de fécondité. Mais dans quel sens? Les femmes qui accouchent de jumeaux s engagent-elles moins souvent dans d autres grossesses que celles qui accouchent d une naissance simple? Si elles ont d autres grossesses, est-ce dans un délai plus long? Combien mettent-elles d enfants au monde au total? Le gain d un enfant par rapport aux femmes n ayant pas eu de jumeaux est-il annulé par une réduction du nombre de grossesses? Les comportements suite à la naissance de jumeaux ont-ils évolué au cours des 50 dernières années, en relation notamment avec la maîtrise accrue de la fécondité? Ce thème a fait l objet d un stage de DEA effectué à l Ined en 2002, où les données de l état civil et celles de l enquête famille de 1999 ont été analysées en vue de décrire l évolution de la fréquence des naissances gémellaires en France au cours du 20e siècle et répondre à certaines des questions posées plus haut (Pison 2001, Couvert 2002, Pison, Couvert 2003, Couvert, Pison 2003). Depuis, ces analyses ont été partiellement réactualisées et affinées par l exploitation complémentaire des enquêtes famille 1975, 1982 et 1990 et de l enquête «Henry» sur la France ancienne (Pison, Couvert 2005 ; Couvert 2005); mais l exploitation des enquêtes famille 1975, 1982 et 1990 n a pas encore été mise à profit pour une étude plus précise des délais de conception. (en cours) D autre part, une attention particulière a été accordée au pic remarquable de gémellité pendant la première guerre mondiale en France, résultat d une sélection par la fécondité des couples pendant le conflit (Pison, Couvert 2005). Les résultats et conclusions issus de ce travail demandent à être confrontés, et éprouvés, à la situation d autres pays européens à la même période. Un premier aperçu de l évolution des taux de gémellité pendant la première guerre mondiale révèle effectivement des situations très contrastées. Un travail important de collecte des données sur les taux de gémellité dans le monde a été engagé en 2005 (Agata d Addato, Pison) et des comparaisons internationales en collaboration avec plusieurs équipes à l étranger sont également prévues. Trois papiers seront proposés pour les colloques de la PAA et de l AIDELF sur ces sujets en 2006. [en cours] 6) À quelle période de l année les couples ont-ils leurs enfants? La maîtrise de la fécondité porte sur le nombre d enfants, le moment de leur naissance dans l histoire des couples, l espacement entre les naissances mais aussi, dans une certaine mesure, sur la période de naissance dans l année. Si le choix de cette période ne représente pas un enjeu pour tous les couples, certains cherchent néanmoins à planifier la venue de leurs enfants à un moment particulier de l année. Quelles sont les motivations avancées par ces couples pour justifier de leur choix? Comment expliquer la forme actuelle du profil saisonnier des naissances en France? L exploitation des données d une enquête spécifique (réalisée en 1999-2000 dans la région Nord-Pas-de-Calais) et de l EHF 1999 permettra d apporter un éclairage nouveau sur le sujet (Regnier-Loilier 2004). [fait] Une comparaison avec quelques pays d Europe est également envisagée. [en projet] 7) Garçons ou filles? La probabilité plus grande d avoir un troisième enfant si les deux premiers sont de même sexe s inscrit dans le cadre d une série de comportements différenciés selon le sexe des enfants : la préférence pour un sexe peut être révélée par des probabilités différentes d avoir un enfant supplémentaire, mais également par de nombreux comportements qui peuvent varier selon la composition sexuée de la descendance : reconnaissance des enfants (et déclaration des enfants à l enquête), mariage, rupture d union, etc. Des premières analyses montrent qu en France il y a une préférence forte pour avoir au moins un enfant de chaque sexe, mais qu aucune 7

préférence ne peut être établie de manière stable et générale pour un sexe ou l autre. Cette situation contraste avec celle d autres pays où les avortements sélectifs entraînent un déséquilibre à la naissance. Par contre, des différences sociales existent, qui sont différentes parmi les hommes et parmi les femmes : les agricultrices préfèrent les garçons, les cadres hommes ou femmes préfèrent les filles. Ces «préférences révélées» seront étudiées à partir de diverses sources et de divers comportements, derrière lesquels on cherchera à repérer des préférences [en cours]. 2. Les déterminants «proches» : mise en couple, contraception, avortements, intentions de fécondité, migrations Malgré la persistance de grossesses accidentelles (Bajos, Ferrand et al. 2002, Toulemon 2002) et les difficultés médicales auxquelles sont confrontés certains couples pour mettre au monde les enfants qu ils souhaitent (Leridon 1991), la fécondité est très largement maîtrisée par les couples. La question du nombre d enfants se pose alors au sein des couples, dans sa version la plus immédiate, sous la forme d une interruption éventuelle de la contraception dans le but d obtenir une grossesse. On pourra valider les réponses des hommes et des femmes à cette question sur un horizon de 5 ans, grâce à une enquête longitudinale dont le troisième et dernier passage est en cours (fin 2003), cinq ans après la première interrogation. Les déterminants «proches» de la fécondité (mise en couple, contraception et avortement) font l objet de trois autres projets-phares de l Ined. Les membres de ces projets collaboreront pour reconstituer les comportements féconds dans leur globalité : fréquence des mises en couple, des ruptures et des secondes unions selon le nombre d enfant des hommes et des femmes, difficultés pour obtenir une grossesse ou à l inverse grossesses non prévues ; recours à l avortement ou décision de mener la grossesse à terme. La migration n est pas considérée comme un «déterminant proche» de la fécondité, mais l étude de la fécondité des immigrants permet de percevoir les contraintes qui empêchent ou retardent la venue d un enfant, ou à l inverse qui l accélèrent. La comparaison des biographies des hommes et des femmes permettra de restituer les parcours dans toute leur complexité. a. Enquête sur les intentions de fécondité La maîtrise de la fécondité n implique pas que les comportements des couples résultent d intentions explicites et stables. L enquête menée en 1998 avec l Insee sur ce sujet a été prolongée par un deuxième passage en 2001 et un troisième passage en 2003, permettant d évaluer, au-delà de la faible pertinence des intentions de fécondité comme prédicteurs de la fécondité future (De Beer 1991, Noack, Ostby 2000, Thomson, Hoem 1998), les modifications au fil du temps des intentions de fécondité des couples. 1) Exploitation du premier volet de l enquête L enquête permanente sur les conditions de vie est réalisée trois fois par an par l Insee. Elle se compose d une partie fixe, identique d une année à l autre, et d une partie variable. L enquête d octobre 1998 a été consacrée pour la partie fixe à la «participation et [aux] contacts sociaux» tandis que la partie variable était dédoublée : les personnes de 45 ans ou moins étaient interrogées sur leurs «Intentions de fécondité» tandis que les personnes e plus de 45 ans répondaient, si elles avaient eu des enfants, à des questions sur «les parents après le départ des enfants». L exploitation du premier volet de l enquête s est centrée sur les réponses quant au nombre idéal d enfants dans une famille et au «bons âges» pour avoir le premier et le dernier enfant (Toulemon, Leridon 1999) et l estimation du nombre de naissances «accidentelles», 8

consécutives à grossesse survenue alors que la mère ne souhaitait pas devenir enceinte (Toulemon 2002 ; Regnier-Loilier, Leridon 2005), dans la continuité des résultats issus d enquêtes précédentes (Leridon, Toulemon 1990). L analyse se concentrera sur l évolution des intentions au fur et à mesure de la naissance des enfants, à partir des réponses concernant le caractère souhaité ou non de chaque grossesse (juste avant la grossesse) et à l intention d avoir un enfant supplémentaire (juste après chaque grossesse). On peut comparer les évolutions des intentions de chacun des conjoints telles que remémorées par les hommes et des femmes (Thomson 1997). [en cours] On élaborera un indicateur de fermeté de l intention d avoir un enfant supplémentaire, à partir des réponses quant au délai souhaité jusqu à la prochaine naissance, au degré de certitude de cette intention, à l accord éventuel du conjoint, pour préparer la confrontation avec la fécondité au cours des années 1999 à 2003. [fait] Le deuxième passage réalisé en 2001 avait comme principale motivation de «conserver le contact» avec les personnes qui avaient répondu en 1998 et accepté d être interrogées à nouveau. À cette occasion, 15% des personnes ont répondu avoir eu un nouvel enfant depuis le premier passage, ce qui est insuffisant pour une confrontation avec les intentions déclarées lors du premier passage. C est à l issue de la collecte du troisième passage que l on pourra confronter les intentions déclarées en 1998 et leur réalisation (Toulemon, Testa 2005). [en cours] 2) Réalisation du troisième passage Cette opération de collecte, légère, vient terminer la collecte de l enquête sur les Intentions de fécondité, entamée en septembre 1998. Comme le deuxième passage de juin 2001, le troisième et dernier passage a été réalisé par le service des Enquêtes de l Ined. La procédure de collecte est la même : envoi postal d un questionnaire (6 pages A4) accompagné d une présentation de l enquête ; lettre de rappel après trois semaines ; appel téléphonique 15 jours après le rappel postal. Le terrain a commencé début novembre 2003 et se terminera avant la fin du mois de janvier 2004. Par rapport au deuxième passage, le bulletin a été enrichi de questions sur les grossesses n ayant pas donné lieu à une naissance, sur le délai nécessaire lors de la dernière tentative pour obtenir une grossesse et sur le recours éventuel à une méthode de procréation médicalement assistée ou à l adoption. Les exploitations en cours furent précédées d un travail de documentation et d archivage du fichier de l enquête sur les intentions de fécondité. On a d une part créé des variables de suivi qui vont venir enrichir le fichier de l enquête. D autre part, un travail d analyse de la déperdition de l échantillon initial entre les différentes vagues a été réalisé et devrait faire l objet d un publication (Mazuy, Razafindratsima, de la Rochebrochard, 2005). [fait] Quelques vingt-cinq ans après une enquête similaire réalisée par Alain Monnier (1987), cette enquête permettra de mettre à jour la confrontation entre intentions de fécondité et comportements réels, tant à l échelle des couples qu au niveau de la population toute entière, dans un contexte de hausse de fécondité. Grâce à la précision des questions du premier passage (délai prévu jusqu à la prochaine naissance, fermeté des intentions, intentions du conjoint, contraintes professionnelles), elle permettra de préciser dans quelles conditions les intentions sont effectivement réalisées. Deux papiers seront proposé pour le congrès de l UIESP à Tours (Rossier 2005 ; Testa, Toulemon 2005) [fait] 3) Réalisation d entretiens en complément de l enquête par questionnaire L enquête sur les Intentions de fécondité sera complétée par une série d entretiens semidirectifs réalisés auprès d une quarantaine de personnes ayant répondu au questionnaire, et 9

sélectionnés en fonction de leurs réponses aux trois passages de l enquête. Ce mode d investigation permettra d affiner encore l observation et d offrir une meilleure interprétation des résultats statistiques. Les entretiens biographiques permettront notamment d analyser l incidence de l histoire des sujets sur leur projet de fécondité et sur son évolution au cours du cycle de vie. On reviendra sur les motivations lointaines, comme l expérience familiale pendant l enfance, avant de préciser l histoire du couple (ou des couples) au fur et à mesure de l arrivée des enfants, avant de confronter le souvenir qu ont les personnes avec les réponses qu elles avaient fourni 5 ans auparavant. D une part, des réponses apparaissant comme incohérentes dans l enquête quantitative peuvent obéir à une logique que les entretiens révéleront ; d autre part, les entretiens peuvent témoigner d une rationalisation et d un oubli des intentions passées, qui perdent alors toute signification comme prédicteurs de la fécondité. [partiellement fait, seuls 15 entretiens ont été réalisés] b. Contraception, grossesses non prévues, recours à l avortement et fécondité La fécondité est aujourd hui réputée «maîtrisée» par les femmes, grâce à l utilisation de méthodes efficaces de contraception et au recours à l avortement en cas d échec. Les enquêtes menées par l Ined depuis les années soixante-dix ont permis de suivre la diffusion des méthodes médicales de contraception. L enquête Cohorte de contraception (Cocon) réalisée par l unité U569 de l Inserm, unité mixte Ined-Inserm, prolonge les enquêtes de l Ined en apportant deux innovations majeures (Leridon et al. 2002). Les «grossesses non prévues» donnent lieu à une série de questions spécifiques pour déterminer les causes et les conséquences de ces «échecs» ; l aspect longitudinal des comportements de contraception est appréhendé par un suivi, en plus des questions rétrospectives. Cette enquête est exploitée à l Ined dans le cadre du projet Contraception de l Unité mixte de recherche Ined-Inserm. [fait] L analyse biographique des séquences contraceptives prospectives (réponses lors des différents passages) est planifiée pour 2005, après le dernier passage de Cocon (automne 2004). Par contre, l exploitation des biographies contraceptives rétrospectives recueillies lors du premier passage, combinée à une analyse des séries transversales reconstituées à partir des enquêtes sur la contraception de l INED (1978, 1988, 1994) complétées par Cocon, a permis de décrire la progression de l utilisation du préservatif chez les jeunes, progression qui se poursuit sans faiblir au cours des années 1990. Une des conséquences de cette généralisation de l utilisation du préservatif en début de vie sexuelle est que seules 4,3% des jeunes femmes ayant eu leur premier rapport entre 1995 et 2000 n ont utilisé aucune méthode contraceptive lors des premiers rapports, contre 9,1% durant la période 1990-1995 et 26,6% durant la période 1985-1990 (Rossier, Leridon et al. 2004) [fait]. Les réponses apportées à cette enquête peuvent être contrôlées par des données extérieures : chiffres de ventes pour les pilules contraceptives et, dans une moindre mesure, pour les stérilets, statistiques des bulletins d IVG pour les avortements. La publication des données de base issues de l exploitation des bulletins d IVG (Prioux 2001, Ined 2002), à la charge de l Ined, peut s accompagner d une validation par d autres données hospitalières. En effet, le remplissage des bulletins est incomplet et la confrontation avec deux autres sources, le PMSI et les SAE, permet de repérer les faiblesses du système. En relation avec la Drees et l Inserm (CECMD), il s agit de participer à l amélioration de la collecte et de la saisie, à l évaluation de la qualité des données et à leur exploitation. Ce travail constitue l objet du projet Interruptions volontaires de grossesse de l Unité Mortalité, santé, épidémiologie. [en cours] Des travaux anciens ont montré une relation fortement négative entre avortements et contraception (Leridon, Toulemon 1990). En cas de grossesse un avortement empêche évidemment une naissance, mais la relation s inverse à l échelle globale : l association entre 10

avortements et naissances est très faible, plutôt positive en termes dévolution à court terme, comme le montre l évolution récente des grossesses chez les adolescentes (Brouard, Kafé 2000). Le projet consiste à mettre en regard les pratiques contraceptives, la fréquence du recours à l avortement et la fécondité. On comparera les comportements de différents groupes et les évolutions temporelles des comportements, pour décrire la logique de la maîtrise actuelle de la fécondité par les femmes et les couples. [en projet] Un premier travail s est fondé sur la définition de l avortement comme l aboutissement d une séquence conditionnelle de déterminants proches (sexualité, exposition, contraception, grossesse non prévue, choix d avortement). Les variations des taux d avortement selon les déterminants sociaux (éloignés) de l avortement sont alors décomposées comme des facteurs agissant à plusieurs moments du processus que constituent la séquence des déterminants proches. (Rossier, Bajos, Brouard 2003). [fait] c. La fécondité des immigrant(e)s La migration est un événement qui a un impact certain dans la vie d un individu et qui se produit généralement en début de vie adulte, lorsqu on ne migre pas avec ses parents, il semble donc pertinent de mettre en regard migration et parcours familial en cette période charnière du cycle de vie. La migration induit-elle une parenthèse dans la possibilité de fonder un foyer lorsque la migration n est pas liée au regroupement familial? Dans le cas inverse, accélère-t-elle la fécondité? Les résultats ont permis d actualiser des travaux antérieurs, sur la fécondité des immigrés notamment, de les affiner et les préciser, grâce aux informations nouvelles de l enquête EHF. Pour la première fois on dispose, sur un échantillon de plusieurs centaines de milliers de personnes, dont 36 000 nées à l étranger (10 000 nées françaises et 26 000 «immigrés» au sens du recensement), grâce au bulletin individuel du recensement et au bulletin de l enquête famille, des caractéristiques utiles à une analyse démographique des biographies fécondes des immigré(e)s. Auparavant on disposait de sources soit disparates, soit plus complètes mais concernant de petits échantillons (Tribalat 1997). La taille de l échantillon permet de faire une étude sur des sous-groupes très restreints : on pourra distinguer les pays d origine, la durée depuis la migration, les catégories sociales etc., en différenciant les comportements des hommes et des femmes, dont on sait qu ils ne migrent pas dans les mêmes conditions, ce qui induit des profils de mise en couple et de fécondité différents. En particulier, l information sur l année d arrivée en France pour chacun des immigrés du ménage permet de faire des analyses précises de la fécondité avant ou après migration, ceci à l aide de modèles de durée. Par rapport aux résultats publiés par Desplanques et Isnard (1993) sur la fécondité des étrangères, on apportera donc des éclairages nouveaux : élargir les résultats aux hommes, ne pas construire une sous-population sur l unique base de la nationalité des répondants, mais utiliser l information sur l année d arrivée en France. La seule information que les auteurs précédemment cités étaient en mesure d utiliser parallèlement à la nationalité était la présence éventuelle d une migration inter-censitaire. Un premier papier méthodologique (prenant en compte l âge à la migration, la durée depuis l arrivée sur le territoire et la période d arrivée) a été rédigé et doit paraître dans l ouvrage collectif consacré à l enquête EHF. Cette première analyse (Toulemon, Mazuy 2003, toulemon 2004b) sera affinée par une analyse prenant en compte des critères supplémentaires comme le pays de naissance et la profession des parents. [en cours] Par ailleurs l exploitation des enquêtes Famille et du micro Recensement DEMO97 de la Réunion ainsi que EHF permet une étude en miroir des relations entre fécondité et migration. Un premier travail a montré que les Réunionnaises immigrantes en métropole ont une fécondité importante dans les deux années qui suivent la migration de même, les 11

Réunionnaises de retour dans l île ont une fécondité plus forte dans les années suivant leur retour (Breton 2004). Ces premiers résultats sur l interaction entre fécondité et migration ont été mis en perspective, il faut maintenant mettre en évidence des stratégies migratoires et fécondes spécifiques en exploitant le module «migration» plus en détail (motif de la migration, activité pendant la migration, lieu d hébergement en métropole ). Nous comparerons également l effet de la migration sur la fécondité des natives de la métropole immigrantes à la Réunion. La mise en regard des deux enquêtes doit théoriquement permettre de reconstituer l histoire féconde complète d une cohorte de migrantes réunionnaises (de retour ou restées en métropole). [en projet] d) Evolution du niveau d infertilité en France L analyse comparative des enquêtes fécondité de 1978 et 1988 avait mis en évidence une forte augmentation de l infertilité ressentie par les femmes sur cette décennie (Leridon 1991). L objectif est d analyser l évolution de l infertilité ressentie sur la décennie qui a suivi (1988-1998). L infertilité ressentie a été mesurée dans quatre enquêtes : les enquêtes fécondité de 1978 (EMF), de 1988 (ERN), et de 1994 (ESFE) et l enquête intention de fécondité de 1998 (IF). À partir de ces quatre sources, l analyse du niveau d infertilité ressentie a été menée par âge et par génération. Les évolutions historiques ont été discutées en les replaçant dans le contexte français de développement des techniques d assistance médicale à la procréation (AMP) durant les 25 dernières années. Cette analyse a fait l objet d une présentation au colloque de l UIESP à Tours en juillet 2005 (de la Rochebrochard, Leridon 2005). Un article présentant ces résultats va être rédigé. [en cours] e) Préférence pour l adoption ou pour le recours à la procréation médicalement assistée L exploitation de l enquête sur la régulation des naissances de 1988 avait montré que très peu de couples choisissaient volontairement de rester sans enfant (Toulemon 1995). Une nouvelle exploitation de cette enquête a permis d analyser les réponses à des questions sur le recours éventuel à l adoption d une part, aux méthodes médicales de procréation médicalement assistée d autre part. Les réponses ont été analysées en distinguant les couples selon qu ils ont déjà été confronté à des difficultés pour avoir un enfant, et selon qu ils ont déjà ou non des enfants. Ce projet vient compléter les travaux menés sur les couples ayant recours à l adoption (voir projet P03-3-3) et ou à l AMP (voir projets de l UR14), en décrivant la situation de l opinion il y a une quinzaine d années. Un texte est rédigé (Halifax, Toulemon), à soumettre à Population après relectures. [en cours] f) Augmentation de l âge à la maternité et recours à l Assistance médicale à la procréation En collaboration avec Rémi Slama (UR14) et Pierre Jouannet (Hôpital Cochin, Cecos), une enquête sur les comportements de fécondité et le recours à l Assistance médicale à la procréation sera menée par Internet auprès des adhérents de la MGEN. Les questions porteront sur les stratégies de fécondité et les opinions face à l AMP [nouveau] Collaborations internationales et réponses à des appels d offre Réponses à des appels d offres Le projet de collaboration avec David Coleman a été abandonné, faute de financement, mais une collaboration avec Steve Smallwood, de l ONS, permettra de réaliser une comparaison entre la France et l Angleterre sur deux points. En Angleterre, par rapport à la France, deux fois plus de femmes restent sans enfant, et deux fois moins ont un enfant unique, tandis que les proportions de mères de 2, 3 enfants ou davantage sont identiques. On explorera ces différences par milieu social. D autre part, le poids des immigrés dans le niveau de fécondité 12

semble plus marqué en Angleterre qu en France, et l on testera cette hypothèse en utilisant un indicateur pertinent pour la fécondité des immigrants (Toulemon, Mazuy 2003) [abandonné en 2005] De plus, quatre doctorants et deux post-doctorants de pays de l Union européenne ont participé au projet dans le cadre du Research training network dont l Ined est membre. Un séminaire de formation a été organisé à l Ined en janvier 2005, et un nouveau séminaire sera organisé par l Ined et le Vienna Institute of Demography à Vienne en novembre 2005. Les collaborations avec les post-docs donneront lieu à deux présentations au prochain congrès de l UIESP à Tours, dont l une dans le cadre de ce projet, sur la réalisation des intentions de fécondité. Analyse qualitative comparative des conditions d entrée dans l âge adulte et de l arrivée du premier enfant Il reste difficile d'avoir un vision synthétique des facteurs des différences de fécondité entre pays européens, de comprendre comment le contexte (institutionnel, économique, culturel, de relations entre les genres et de stratification sociale) façonne dans chaque pays les modalités de la formation de la famille. Les données contextuelles du Generation and Gender Program permettront d'aborder cette question, mais probablement toujours de manière trop globale. Un programme de recherches qualitatif et comparatif permettra de compléter cette approche par une vision synthétique des différences contextuelles et des interrelations entre le contexte et les comportements et représentations individuelles. Une étude conduite au Max Planck institute for Demographic Research, au sein du Independent Research Group on The Culture of Reproduction dirigé par Laura Bernardi, compare le début de trajectoire familiale de la même promotion, 15 ans après la fin du lycée, dans deux villes moyennes d'allemagne, une à l'ouest et une a l'est du pays. Cinquante entretiens semi-structurés sont en cours de réalisation dans chacune des villes. Nous proposons de compléter cette étude par une série d'entretiens sur la même grille auprès de 50 personnes dans une ville moyenne française. [nouveau] Des travaux de comparaison sur le niveau de la fécondité en Europe ont été publiés [Prioux 2004, Toulemon 2004c, Legoff et al. 2005]. Nous mettons en place à l Ined un séminaire de lecture mensuel trans-unités sur le thème de la fécondité basse en Europe, qui pourrait déboucher en 2007 sur l élaboration d un nouveau projet phare, plus systématiquement orienté vers les comparaisons européennes. [nouveau] 13

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