Et si c était psychosomatique?



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Transcription:

D r Jean-Loup Dervaux Et si c était psychosomatique? De la maladie à la guérison Dialogues santé Les questions du lecteur pour éclairer la situation. Les conseils de l auteur pour apporter des solutions.

1 De la maladie Comment est-on amené à soupçonner le caractère psychosomatique d un trouble? Comment peut-on confirmer ses soupçons? Quels sont les visages de la psychosomatique au quotidien? Tels sont les thèmes de la première partie de cet ouvrage. Sur quels critères la soupçonner? Un repérage soigneux En pratique, voici comment les choses se passent : on bute sur le plan thérapeutique, on se pose alors des questions et la première d entre elles concerne la nature même de la maladie : et si c était psychosomatique?

6 Et si c était psychosomatique? 1. Comment définir un trouble psychosomatique? Le trouble psychosomatique (TPS) se définit comme un trouble somatique dont la dimension psychologique est prépondérante dans sa survenue et dans son évolution. On appelle maladies psychosomatiques l ensemble des troubles, syndromes ou symptômes ayant une base psychologique avérée. Dans la définition restrictive du trouble psychosomatique, il s agit d une maladie comportant une altération organique. Une définition plus large inclut certains troubles dits fonctionnels tels que les conversions, les somatisations, les douleurs et le stress. De nombreuses pathologies apparaissent comme liées aux frustrations, aux traumatismes et aux conflits ; un déséquilibre psychique va ainsi se traduire par des symptômes corporels. Le trouble psychique initial n est généralement pas la cause directe de ces pathologies, mais il forme un facteur de risque. Dans certains cas, douleurs ou inflammation notamment, la contrariété psychique semble être la cause directe du trouble. On pourrait aussi concevoir la psychosomatique comme une sorte de «rapport de force» entre le physique et le mental pour conquérir leurs parts de marché respectives en matière de maladie Que retenir? o Le trouble psychosomatique comporte une part mentale majoritaire. o Il peut être vu à des stades différents de la maladie. o Le trouble psychique peut être une cause directe ou indirecte. 2. Quelles sont ses caractéristiques? Certaines particularités doivent attirer l attention ; il s agit de maladies ou de troubles dont : - la cause ou le mécanisme sont inconnus ou mal définis ; - l évolution est traînante, résistant ou s aggravant sous traitement ;

De la maladie 7 - parfois, c est ce même traitement qui semble avoir un effet aggravant : c est ce que l on appelle un «effet paradoxal». Elles sont volontiers récidivantes, sans facteur évident ou cause déclenchante avérée aux épisodes successifs. Tous ces troubles, qui pourraient avoir une allure inquiétante, présentent souvent des caractéristiques qui les font placer, au début du moins, dans la catégorie des signes dits «fonctionnels» c est-à-dire dépendant uniquement du dérèglement passager de tel ou tel organe, et donc, sans caractère de gravité propre. Que retenir? o Certains signes caractérisent le trouble psychosomatique. o Le traitement même peut avoir un effet paradoxal. o Il correspond souvent à un dérèglement fonctionnel. 3. Qu est-ce qu un trouble fonctionnel? À leur début, les troubles fonctionnels présentent des caractéristiques bien particulières : - leur variabilité, aussi bien dans leur localisation que dans leur intensité, voire dans leur type, comme si la maladie était en recherche de sa manifestation ; - le caractère imprévisible et rapide de leur évolution, aussi bien dans le sens de l amélioration que dans celui de la dégradation. En effet, lorsqu elle s exprime, la maladie n arrive pas immédiatement à son maximum mais suit une progression que l on peut découper, un peu artificiellement, en deux stades. o Le stade de la maladie fonctionnelle À ce stade, la maladie existe et elle est ressentie en tant que telle, mais correspond simplement au dérèglement d une fonction, lequel dérèglement est encore compensable par les moyens de régulation naturelle de l organisme ou une thérapie alternative.

8 Et si c était psychosomatique? o Le stade de la maladie lésionnelle Dans ce cas, il existe une atteinte lésionnelle visible mesurable d un organe ou d un appareil. Il faut alors faire intervenir une instrumentation ou un spécialiste particulier. o Bien entendu ces stades sont en continuité l un avec l autre et tous les intermédiaires sont possibles ; certains distinguent même d ailleurs un stade intermédiaire «micro-lésionnel», correspondant à une lésion au tout début. L existence d un trouble fonctionnel ne peut, évidemment, être affirmée qu après avoir éliminé certains aspects organiques maladifs graves, pouvant prêter à confusion. Que retenir? o Le stade maladif fonctionnel est un simple dérèglement, de caractère variable. o Le stade lésionnel correspond à une atteinte organique fixe. o Le diagnostic médical doit éliminer une maladie sous-jacente. 4. Quelles sont les cibles préférentielles? Les cibles préférentielles, concernant le stress, sont le plus souvent cardio-circulatoires ou digestives. Les symptômes généraux les plus fréquents sont : douleur, spasme et inflammation, etc. Néanmoins, les troubles psychosomatiques sont étudiés dans chaque spécialité du domaine médical. Les pathologies le plus souvent impliquées sont : - les asthmes en pneumologie ; - les eczémas en dermatologie ; - les colopathies en gastro-entérologie ; - les coronarites ou leur aggravation en cardiologie ; - les migraines et céphalées en neurologie. Nous verrons plus loin que ces différentes affections appartiennent aux secteurs de l organisme les plus exposés aux conséquences somatiques des dérèglements psychiques.

De la maladie 9 Que retenir? o La cible psychosomatique peut être un organe, un appareil ou une fonction. o La peau, l appareil digestif et l appareil cardio-respiratoire sont des cibles électives. 5. Quelles sont les manifestations générales? Les signes de retentissement général accompagnent fréquemment ces troubles focalisés, déjà évocateurs par eux-mêmes ; ils sont de nature diverse et en rapport : o avec le contexte psychologique : contractures musculaires, pseudovertiges ou malaises, signes de dépression latente ; o avec le retentissement somatique : fatigue, troubles du sommeil, anxiété, etc. ; o avec des dérèglements métaboliques : crises de spasmophilie, variations du poids, infections répétées, etc. L existence même de tout cet environnement doit faire reconsidérer la question et soupçonner l existence d un facteur d ordre psychosomatique. Que retenir? o Les signes généraux accompagnent les manifestations focalisées. o Il sort un rapport avec le psychologique, le somatique, le métabolique. 6. Comment faire la part des choses? On retrouve là, en matière de psychosomatique, cette notion des «parts de marché» respectives du somatique et du psychologique dans un cadre maladif. Elle amène à poser un diagnostic partagé ; en effet, il faut savoir faire la part de la «somaticité» : vasculaire, infectieuse, toxique, traumatique, tumorales, dégénérative et de son intrication psychologique, car :

10 Et si c était psychosomatique? - si l on ne prend en charge que le versant psychologique, on risque de laisser s aggraver une lésion qui continuera à évoluer pour son propre compte ; - à l inverse, si on ne soigne que le somatique, on traite le ou les symptômes et non la cause : le résultat ne peut donc être que décevant. Chaque patient souffrant de trouble psychosomatique nécessite un abord particulier pour inscrire sa pathologie dans sa propre histoire, déterminer les principaux mécanismes et facteurs déclenchants afin de proposer les indications thérapeutiques appropriées. Que retenir? Il faut savoir faire la part des choses : o prendre en charge le psychologique o tout en soignant le somatique. De plus Un exemple parlant : les céphalées de stress Appelées aussi céphalées quotidiennes, elles représentent plus de 55 % des maux de tête chroniques. Les douleurs des céphalées quotidiennes sont extrêmement variées et variables suivant : - leur siège ; - leur type ; - leur intensité ; - leur évolution. Elles sont liées à la contracture des muscles de la nuque sous l effet du stress et de la tension nerveuse, comme si ceux qui y étaient sujets portaient toute la misère du monde sur leurs épaules. Quant aux signes d accompagnement, ils sont en rapport étroit avec le contexte psychologique

Comment peut-on le confirmer? Une enquête minutieuse Seule une recherche poussée pourra mettre en évidence le, ou le plus souvent les, facteur(s) en cause ; il peut s agir de facteurs environnementaux extérieurs à l individu, stress en tout premier lieu, ou de facteurs qui lui sont propres, qu il s agisse de sa personnalité ou de dérive de son profil psychologique, l ensemble aboutissant à un environnement psychosomatique bien spécifique. Quels sont les facteurs environnementaux? Ils sont nombreux mais on retiendra avant tout le rôle primordial du stress ainsi que celui du surmenage et des erreurs d hygiène de vie. 7. Quel est le rôle du stress? Existe-t-il une définition simple? La définition courante le donne comme une sensation d inconfort permanent, de malaise diffus, conséquence d une pression ou d un déséquilibre psychologique ou physique lié aux contraintes et astreintes de la vie moderne. Cette définition est-elle toujours la même? Chez les Latins, le mot «stress» désigne les causes de ce malaise ; chez les Anglo-Saxons, il désigne la réponse de l organisme à ces causes. Stress : ami ou ennemi? Tout est question de dosage : il existe un stress bénéfique, c est l eustress qui se termine par une victoire, et un stress nuisible, le dystress, qui se

12 Et si c était psychosomatique? termine par une défaite. Tout comme le vent est à la fois nécessaire au bateau à voile pour avancer, mais aussi nuisible quand il est violent ou tempétueux. Le stress responsable des troubles psychosomatiques et dont on parle ici est donc le dystress, stress excessif. La réaction de l organisme Le mécanisme du stress est à la fois neurologique et hormonal. 1. Les voies du stress Les réactions biologiques de stress dépendent de deux systèmes. L un, nerveux, réagit immédiatement ; l autre, hormonal, après un délai de quelques minutes. En présence d un «stresseur», la première réponse immédiate est la libération d adrénaline par la glande surrénale, qui va mettre l organisme en éveil. Le système hormonal prend progressivement le relais pour un stress durable. La glande surrénale sécrète une hormone, le cortisol, qui favorise la résistance au stress, notamment en stimulant la synthèse de sucres dans l organisme et le système immunitaire. C est pourquoi un stress chronique, qui active en permanence ce système, peut épuiser les défenses immunitaires et favoriser des maladies chroniques. 2. Les trois stades de réaction o Alerte : c est une réaction globale archaïque non spécifique, liée à la mise en jeu du système sympathique, le système de défense comportant, entre autres, accélération du rythme respiratoire et circulatoire, augmentation de la tension artérielle, augmentation du tonus musculaire, dilatation des pupilles, etc. : tout le corps est mis en éveil. o Résistance : c est une réaction d organisation de l organisme qui va mettre en jeu des mécanismes neuroendocriniens qui vont adapter la réponse à la modalité du stress causal. o Le troisième stade est ambivalent : - Adaptation : c est le combat gagné ou la fuite réussie ; d une manière ou d une autre, c est une victoire. - Épuisement : c est le combat perdu, c est une défaite.

De la maladie 13 Physique ou psychologique : évaluez ses causes Le stress, si fréquent à notre époque, est un grand dévoreur des réserves énergétiques de l organisme et, en tant que tel, un grand fabricant de psychosomatique. Il peut s agir d un stress événementiel qui sera un événement unique ou répétitif, ou bien d un stress situationnel consécutif à une situation durable dans le temps. Il peut s agir d un stress physique : rythme de vie endiablé, bruit, pollution, non-respect des rythmes biologiques fondamentaux. Il peut aussi s agir d un stress psychologique : pression de la rentabilité, crainte de l avenir et du chômage, multiplicité des informations le plus souvent désagréables, arrivant de toute la planète. Enfin, son contexte peut être variable, il peut s agir : o d un stress familial : mauvaises relations entre les époux, incompréhension de génération avec les enfants, mauvaise entente avec les autres membres de la famille pour des raisons de jalousie, de situation, d argent, etc. ; o d un stress professionnel lié essentiellement à trois ordres de facteurs : - la marge de manœuvre : contraintes, difficulté d agir, etc. ; - facteurs humains : conditions matérielles, cadre de travail, communication entre les individus, etc. ; - enfin, sens donné au travail : aussi bien du point de vue d une insuffisance de sens que dans un excès ; o d un souci de santé : maladie durable ou à connotation négative : accident, opération, accouchement, etc. ; o le stress peut aussi paradoxalement concerner les loisirs : c est le domaine du dopage psychologique : attitude mentale erronée conduisant à une surestimation de sa forme physique, à un désir exacerbé de gagner et à un manque d écoute de son organisme.

14 Et si c était psychosomatique? Appréciez ses conséquences multiples Elles sont liées à une perturbation des biorythmes fondamentaux : sommeil, alimentation, repos, etc., ainsi qu à une agression psychosomatique transitant par l ensemble du système nerveux neurovégétatif. Les conséquences physiques se traduisent par : fatigue, baisse de l état général, diminution de la résistance aux infections et aux petites nuisances de tous les jours. Les conséquences psychologiques induisent : anxiété ou angoisse, dépression réactionnelle voire association des deux, irritabilité ou même agressivité. Certaines mauvaises habitudes, que nous développerons plus loin, tentent de compenser artificiellement les désagréments du stress ; elles comportent : prise de tranquillisants, tabagisme, consommation abusive d alcool, abus de nourriture, etc. Cet ensemble est à l origine des maladies dites de société ou d adaptation, de type volontiers psychosomatique, surtout cardio-circulatoire (hypertension, infarctus) et digestif (ulcère d estomac, colite spasmodique). Mais aussi et bien sûr, les céphalées dites de stress, déjà évoquées, et qui représentent 55 % des maux de tête. Répertoriez les mauvaises habitudes qu il entraîne Elles concernent de nombreux volets de notre vie de tous les jours et sont appelées «addictions» ou comportements addictifs ; elles comportent : tabagisme, abus d alcool, excitants, tranquillisants ou hypnotiques, erreurs diététiques, sédentarité 1. Que retenir? o Le stress présente des visages multiples et variés. o Ses causes et conséquences ne le sont pas moins. o Son rôle dans la survenue des TPS est fondamental. 1. Voir du même auteur, chez le même éditeur, dans la collection «Solutions naturelles» : Libérez-vous du stress.

De la maladie 15 De plus Le «syndrome actuel» de Ménétrier Décrit par cet auteur en 1983, ce tableau complète les diathèses de la médecine fonctionnelle, c est une image du stressé moderne, véritable signe d alarme de l organisme surmené caractérisé par : - le comportement physique : des baisses périodiques de vitalité en fin de matinée et en fin d après-midi, une fatigabilité du soir ; - le comportement intellectuel : concentration difficile, trous de mémoire ; - le comportement psychologique : anxiété, dépression, difficulté d endormissement, réveil nocturne ; - certains symptômes : tendance aux petites infections, aux accidents répétés, chocs psychologiques, inadaptation au travail et au milieu. Largement amplifié par les vicissitudes des temps modernes, ce syndrome explique la fréquence des états spasmophiliques et dystoniques, l utilisation abusive des tranquillisants et autres chimiothérapies. 8. Quel est le rôle du surmenage? De nombreux éléments peuvent amener à un état de lassitude qui favorise la survenue de troubles psychosomatiques. La fatigue liée aux conditions de la vie moderne est un des éléments majeurs, ceci : Quel que soit le type de fatigue - physique : je suis crevé, HS, à bout, flapi - morale : je n ai pas la pêche ou le moral, je vois la vie en noir - intellectuelle : je n ai pas le feeling, je ne suis pas dans le coup

16 Et si c était psychosomatique? Quel que soit son mécanisme - fatigue d environnement, réactionnelle aux conditions de l existence et dominée par le stress ; - fatigue de tempérament, constitutionnelle, dominée par le profil psychologique de l individu. Quelle que soit son importance - au tout début, latente, elle passe souvent inaperçue et se traduit par une «baisse de rendement» dans le secteur considéré ; - plus tardivement, déclarée, elle est ressentie comme telle et appelle le repos ; - négligée, elle aboutit à une fatigue dépassée, voir à l épuisement : tous les voyants sont au rouge, l individu n a même plus la force de réagir. Quelle que soit sa chronologie au quotidien o D aucuns seront plutôt fatigués en début de journée. Ce sont des personnes qui se plaignent d avoir du mal à se lever et à se mettre en route le matin. Une partie de leur matinée est gâchée par cette fatigue qui gêne tout travail actif ou difficile. À l effort, cette fatigue s estompe et disparaît. Le soir au contraire, ces sujets sont plein de dynamisme et n éprouvent que tardivement le désir de se coucher. Ce sont des hypersensibles au stress. o D autres sont fatigués le matin et en fin d après-midi. La fatigue du matin, dissipée à l effort, réapparaît en fin d après-midi, aboutissant à une fatigue du soir. Au contraire des précédents, ces personnes n aiment pas veiller le soir. Cette fatigabilité chronique est aussi intellectuelle et se traduit par la difficulté à fixer longtemps leur attention. Elle correspond sans doute à la quasi nécessité où se trouvent de nombreuses personnes, surtout à partir d un certain âge, de prendre leur thé ou leur café à 17 heures pour «relancer la mécanique» jusqu à l heure du coucher. Ce sont essentiellement des anxieux, voire des angoissés.

De la maladie 17 o D autres seront fatigués toute la journée. Tous les fatigués que nous venons de voir sont naturellement défatigués soit par l activité, soit par le repos, soit par une tasse de café ou de thé, soit en mangeant. Mais il existe de nombreuses personnes qui se sentent continuellement fatiguées et que même le repos ne défatigue pas. Il s agit d une fatigue globale, d une lassitude souvent doublée de tristesse ou de désir d être seul. Il s agit essentiellement des personnes à tendance dépressive. o Enfin, certaines fatigues seront ponctuelles dans la journée, survenant à des horaires plus ou moins précis et dans un environnement plus ou moins déterminé : soit sans horaire particulier relevant alors d une chute du taux de cortisol, soit loin des repas et lorsque le besoin de manger se fait sentir, certaines personnes sont prises d un «coup de pompe» avec sensation de vide intellectuel et physique. Cette forme de fatigue, dite «fatigue d adaptation», peut se surajouter aux trois autres. o Bien entendu, le profil anxieux, dépressif ou hyperstressé d un individu peut aussi majorer les effets d une fatigue préexistante. Il en est de même pour les différents troubles du sommeil, qui ne font que l amplifier. Tous ces facteurs, surtout s ils sont conjoints, amènent à un état de lassitude qui, non seulement ne porte pas à la pratique d une activité physique, qui pourtant élimine stress, toxines et calories en excès, mais encore majore la tendance à la sédentarité. Que retenir? o Quelles que soient ses caractéristiques, la fatigue est facteur d auto-intoxication. o Elle favorise grandement, de ce fait, la survenue des TPS. o Anxiété, déprime et insomnies la majorent.

Table des matières Introduction La psychosomatique, une voie à double sens... 3 1. De la maladie Sur quels critères la soupçonner?... 5 1. Comment définir un trouble psychosomatique?... 6 2. Quelles sont ses caractéristiques?... 6 3. Qu est-ce qu un trouble fonctionnel?... 7 4. Quelles sont les cibles préférentielles?............................... 8 5. Quelles sont les manifestations générales?... 9 6. Comment faire la part des choses?... 9 Comment peut-on le confirmer?... 11 Quels sont les facteurs environnementaux?... 11 7. Quel est le rôle du stress?... 11 8. Quel est le rôle du surmenage?... 15 9. Quel est le rôle de l hygiène de vie?... 18 Quels sont les facteurs propres à l individu?... 21 10. Quel est le rôle de l anxiété?... 21 11. Quel est le rôle de la déprime?... 22 12. Quel est le rôle des troubles du sommeil?... 23 Quel est le rôle de la personnalité?... 26 13. Y a-t-il un «profil» psychosomatique?... 27 14. Qu est-ce que le «locus de contrôle»?... 29 15. Qu est-ce que l adaptabilité?... 30 16. Qu est-ce que la résilience?... 31 Quel est le contexte psychosomatique?... 31 17. Qu appelle-t-on «événement de vie»?... 32 18. Qu entend-on par effet placebo?... 33 19. Y a-t-il des psychosomatisations secondaires?... 35 20. Quelle est la «voie» psychosomatique?... 37 21. Qu appelle-t-on «trouble de somatisation»?... 38 22. Qu est-ce que l hypocondrie?... 40 23. Peut-on parler de balance psychosomatique?... 41 Quels sont ses visages au quotidien?... 43 Quels sont les tableaux évocateurs?... 43 24. Quelles sont leurs focalisations?... 43 25. Comment classifier ces troubles?... 45 26. Quels sont les tableaux généraux?... 46

Table des matières 143 Que dire des douleurs psychogènes?... 49 27. Comment les reconnaître?... 49 28. Pourquoi surviennent-elles?... 50 Quels sont les rapports avec le cancer?... 52 29. Quels rapports entre cancer et immunité?... 52 30. Quelles relations entre cancer et personnalité?... 53 Psychotest : évaluez votre tendance psychosomatique... 55 2. au traitement Privilégiez les alternatifs... 62 31. Les oligo-éléments de prévention... 62 32. Les oligo-éléments complémentaires... 63 Tirez parti de l homéopathie... 64 33. L homéopathie de fond... 65 34. L homéopathie symptomatique... 67 Usez de la phytothérapie... 69 35. Teinture mères et élixirs... 70 36. Bourgeons et huiles essentielles... 76 Employez les remèdes spécifiques... 80 37. Pour drainer l organisme... 80 38. Pour contrer les troubles du sommeil... 82 Défendez-vous sans médicaments... 85 Utilisez les solutions psychologiques... 85 39. La relaxation totale................................................. 85 40. Le training autogène... 86 41. La purification du cerveau... 87 42. La recharge prânique... 88 43. L auto-protection mentale... 88 Usez des solutions physiques... 91 44. Massages, sauna et hydrothérapie... 91 45. La respiration contrôlée... 92 46. La natation rythmique... 94 47. Cures thermales et marines... 95 48. Digitopuncture et réflexothérapie... 96 Acceptez de vous faire aider... 97 49. Les diverses psychothérapies... 97 50. Les thérapies comportementales... 99 51. Sophrologie et biofeedback... 101 52. Prânâyâma et âsanas... 102 53. Musico- et audiothérapie... 103

Ne rejetez pas (toute) l allopathie... 104 Prenez aussi le somatique en compte... 106 54. Par les remèdes alternatifs... 107 55. Par les médicaments classiques... 109 Adoptez les bonnes tactiques... 111 57. En fonction de votre trouble... 111 58. Du type de traitement employé... 116 59. et des résultats à en espérer... 117 3. Sans oublier la prévention Tonifiez votre physique... 121 60. Pratiquez une activité physique... 122 61. Assurez-vous d un bon repos... 124 62. Adoptez une bonne diététique... 125 63. Éliminez les substances nocives... 127 Calmez votre mental... 129 64. Positivez au maximum... 129 65. Vivez le plus possible au présent... 131 66. Sachez prendre du recul... 132 67. Faites la part des choses... 133 Gérez votre bioénergie... 135 68. Clarifiez votre objectif... 135 69. Ménagez votre monture... 136 70. Préparez votre récupération... 138 Conclusion L euphorisme, nouvel art de vivre... 140 Sources... 141 Adresses utiles... 141