Les chefs de service éducatif des deux structures, qui interviendront tout à lʼheure, brossant le tableau du travail effectué lors de lʼexercice antérieur mettrons en avant jʼen suis certain la notion dʼengagement. En effet, Mmes BATTUT ET CARAYON se rangent du côté de ceux qui veulent changer à la fois la condition sociale de lʼhomme et la conception quʼil a de luimême. Les équipes de lʼassociation RELAIS leur emboîtent le pas et je les encourage et mets à profit ce moment pour souligner tout le travail quʼelles ont su développer cette année encore. Femmes et hommes dʼaction, dʼaction sociale devrai je dire, ils sont, nous sommes en effet condamnés à lʼengagement, pour donner sens à cette action et pour que notre approche ne reste pas une antienne, Le personnel de lʼassociation doit toujours opérer des choix ; il est sans cesse appelé à choisir entre différents possibles. Cʼest là pour lui la seule façon dʼêtre libre et de pouvoir agir. Or, «Il nʼy a de liberté quʼen situation,» disait Jean Paul Sartre, et il nʼy a de situation éducative que nourrie de cette liberté de choisir» : cʼest ce que nous appellerons LA PRAXIS, (lʼexpression des choix de lʼêtre libre en situation). Ici en situation de bienveillance, dʼempathie, de respect à lʼégard de la personne accueillie. En effet, ce qui doit guider nos choix, cʼest la personne accueillie. Cette dernière nʼest pas que le reflet dʼune situation de base économico-sociale. Elle nʼest pas davantage lʼobjet de sa seule nature. Comme nous elle est embarquée dans le rapport social, prend sens et donne sens autrui. «Il nʼy a de sens que de lʼautre» nous dit Levinas. Nous nous attachons donc : - A développer une capacité de dépasser nʼimporte quelle situation si adverse soit elle. - A provoquer, selon une éthique de lʼengagement, des situations qui «élargissent le champ des possibles» et à lutter pour que, dégagés des institutions qui le gouvernent, chacun devienne libre. Cette démarche éthique va de pair avec la responsabilité individuelle. Lʼensemble du personnel le sait ici, sa mission nʼa de sens quʼen direction des personnes accueillies, quʼil sʼagisse dʼenfants, dʼadolescents ou dʼadultes. Chacun ici créé des valeurs auxquelles il choisit dʼobéir. Sa manière de vivre son emploi et sa façon de penser lʼengage face aux autres. Son choix libre est bien lʼexpression dʼune responsabilité totale ainsi :
Plutôt que de ne pas avoir voulu telle ou telle chose, le personnel de nos établissements sʼapplique à savoir ce quʼil veut. - Ce quʼil veut pour le corps social - Ce quʼil veut pour autrui - Ce quʼil veut pour lui même Alors et seulement alors il peut ébaucher des occupe ici : réponses au thème central qui nous La lutte contre la pauvreté et lʼexclusion sous toutes ses formes. Quelques questions à lʼexemple de celles qui suivent sont désormais pour lui à lʼordre du jour : - Comment devons nous nous positionner par rapport à la crise sociale actuelle? - Comment comprenons nous notre contribution à la gestion de la crise socio économique et quʼest-ce que cela signifie concrètement pour la lutte contre la pauvreté et lʼexclusion? - Est-ce que les réflexions sur les «stratégies transversales» propres au travail social représentent une clé pour les développements futurs? - Quelles potentialités de développement peuvent encore esquisser les associations? LʼAssociation RELAIS ne prétend pas apporter une réponse toute faite à ses questions. Née dʼun engagement militant, à lʼinstar dʼautres associations et au fil des mutations de la société, elle a traversé trois grandes étapes impactant ses modèles dʼaction : o La création et le primat dʼune logique dʼengagement militant de bâtisseurs novateurs, o Le modèle clinique et le primat des champs techniques et experts. o Aujourdʼhui plus que jamais, lʼappel gestionnaire et le primat de la rationalité budgétaire.. Cependant, et ce depuis sa création, elle a la volonté dʼêtre un lieu où sʼadaptent et se négocient les pratiques de différents acteurs au bénéfice des populations accueillies, dans le respect de chacun et des impératifs légaux et réglementaires.
Cʼest ce modèle transversal, qui ne néglige aucun des aspects du mandat conféré, qui lui offre depuis des années une légitimité non contestée. Relayé par les évolutions législatives et les attentes de la puissance publique tant au plan national que départemental, ce parangon qui fait du métissage, de lʼintégration des différentes logiques, de lʼadaptation mutuelle des modèles dʼaction, le phare des actions développées, sʼappuie sur une culture de lʼévaluation, de la qualité, de lʼexpression de bonnes pratiques... Lʼassociation RELAIS propose un éventail de prestations susceptibles de conférer à notre action toute lʼefficacité et lʼefficience nécessaire. Cependant, ces prestations ne valent pas pour elles-mêmes et nʼont de sens quʼau service de la commande sociale et de lʼévaluation des besoins. Elles sont construites sur un modèle dʼorganisation composite. Placent le fait associatif dans une dimension dialectique entre les différents acteurs. Cʼest cet esprit quʼil convient de sauvegarder afin dʼaborder sereinement les chaos que nous sommes toujours appelés à traverser et leur cohorte dʼincertitudes. - Quʼil sʼagisse pour lʼunité polyvalente lʼoustalet du programme 182 (Projet Stratégique National) de la protection Judiciaire de la Jeunesse - Ou encore pour le C.H.R.S. de la refondation de la politique dʼhébergement et de logement initié par le secrétaire dʼetat au logement, Benoist Apparu sous le nom de Plan pour lʼorganisation dʼun «service public de lʼhébergement et de lʼaccès au logement des personnes sans abris ou mal logées». L'année 2010 a été dense et lʼannée 2011 représente une année charnière. - La PJJ. a conçu sur quatre ans (2008-2011), son projet stratégique national. Ce projet se donne pour objectif de mener à bien le recentrage de l'action de la PJJ sur la prise en charge des mineurs ayant commis des actes de délinquance. o Si ce recentrage se donne pour vocation une évolution qualitative des méthodes de prise en charge des mineurs délinquants, il impacte à trois niveaux notre organisation. Dʼune part, et cette phase est terminée, la PJJ nʼa désormais plus pour vocation de prendre en charge la protection des jeunes
majeurs et des mineurs en danger. Ce qui sʼest traduit ces deux dernières années par un déséquilibre budgétaire important pour notre établissement. Dʼautre part, la loi de finance 2011 en témoigne, Le Projet Stratégique National rationalise les dépenses par une poursuite de lʼévolution à la baisse (-7%) de la dotation allouée au secteur habilité. Enfin, mais cela nʼest que pure spéculation de ma part, notons que dans le cadre de la mise en œuvre de la LOLF (loi organique relative aux lois de finances), nous vivons un changement profond de culture par une prise en compte de la performance en fonction de la réalisation des objectifs de taux d'occupation. Ainsi, introduite en 2006, cette notion de performance a pris la forme en 2008, dans les services publics d'une bonification budgétaire au regard de l'activité des services. Restons vigilants, si en la matière, le développement la qualité du service rendu et les efforts dʼoptimisation des moyens alloués sont légitimes, la troisième dimension de cette politique : lʼefficacité socio économique peut nous conduire, à des effets attendus par les populations que nous nʼattendons pas. - Pour ce qui concerne la refondation des C.H.R.S. : «A lʼheure où le revenu de solidarité active sʼinstalle et mise sur le retour à lʼemploi, la refondation des Centres dʼhébergement et de Réinsertion Sociale (pose le double principe dʼun référentiel «coût-prestation» et du «logement dʼabord». Or, la seule logique du «logement dʼabord», dans un contexte de diminution des moyens pour lʼinsertion, peut mettre à lʼécart des publics fortement déstructurés.» Nous dit Philippe Rix directeur à Bordeaux. Or, Madame Battut le développera certainement tout à lʼheure, toujours attentifs à lʼémergence des besoins des publics, ce dont nous avons besoin, cʼest de continuer à imaginer des parcours dʼaccompagnement différenciés en regard de la situation individuelle de chaque personne. Nous savons faire la part des choses, il est des différences flagrantes entre lʼaccueil dʼune femme victime de violences au sein du couple et lʼaccueil dʼun jeune majeur toxicomane. Cet accueil inconditionnel que nous pratiquons prend sens à travers ce que lʼéquipe de RELAIS a su construire : c'est-à-dire une palette de réponses toutes aussi sensées, variées, transversales et cohérentes quʼelles permettent de prendre en compte nombreuses composantes de lʼindividu.
Un logement certes un logement dʼabord et avant tout mais pour certains le logement seul ne saurait y suffire! Ces incertitudes liées aux budgets dʼune part et lʼabsence de visibilité pour lʼavenir peuvent générer du stress. On entend ça et là que Les directions dʼassociation risqueraient à terme de devoir embaucher des salariés ayant un moindre degré de qualification afin de mieux faire face aux contraintes budgétaires. On parle également de licenciements. Ni ingénu, ni crédule, mais en toute responsabilité, Je souhaite pour conclure affirmer haut et fort que la force dʼune association telle que la nôtre est de faire bloc dans ces moments dʼincertitude. La politique que nous développons, vise a toujours augmenter la qualité du service que nous rendons. Pour ce faire, un plateau technique de véritables professionnels est nécessaire, je lʼaffirme. Mais faisant mien lʼadage «rien nʼest jamais acquis à lʼavance et pour toujours», jʼinvite chacun, à mesurer que cʼest dans un même élan vers lʼavenir que nous devons tendre.