Valorisation des Déchets Organiques Région PACA

Valorisation des Déchets Organiques Région PACA Rapport Final : Proposition de solutions de valorisations répondant à la problématique de valorisation des déchets pour la région PACA. Préparé pour : Communautés de Communes Entreprises Région PACA Par : Promotion 2010 Master Gestion de Projets Innovants Polytech Nice Sophia-Antipolis 1/94

Historique du document Version Modifications apportées Date Auteur V1.0 Initialisation du document 30/05/2010 Pôle Com V1.1 Compléments et modifications 31/05/2010 Cohérence plan V1.2 Ajustement du plan et trame plan 31/05/2010 Pôle Com de Com entreprises V1.3 Revue et précision du contenu 03/06/2010 CPs V1.4 Ajouter matrice comparaison 04/06/2010 Cohérence V1.5 Ajouter l introduction, l analyse 22/06/2010 Cohérence fonctionnelle et la stratégie globale V1.6 Finalisation 24/06/2010 Tous V1.7 Ajouter Copyright 25/06/2010 CPs Objectif Présenter les solutions possibles de valorisation des déchets organiques pour la région PACA en s appuyant sur trois exemples : Une stratégie globale Une stratégie d amélioration de l existant Une stratégie applicable aux pôles d activités Validation du document Vérification Qualité Visa : CPs Approbation Visa : QA 2/94

Table des matières 1. EXECUTIVE SUMMARY... 6 2. INTRODUCTION... 7 3. CONTEXTE ET ETAT DES LIEUX... 8 3.1. PACA : une région pas comme les autres... 8 3.2. Acteurs majeurs : les syndicats mixtes... 9 3.3. Infrastructures et moyens d acheminement existants... 10 3.4. Déchets : gisements potentiels... 12 4. ANALYSE FONCTIONNELLE... 14 4.1. Etude des déchets... 14 4.1. Etude technique : les procédés de valorisation... 16 4.1.1. Le compostage... 16 4.1.2. La méthanisation... 18 4.1.3. La torche à plasma... 19 4.2. Etude des sortants... 20 4.3. SOLUTIONS ET STRATEGIES SELON LA CIBLE... 23 4.4. Aspects règlementaires... 23 4.5. Cible 1 : Syndicats Mixtes /Communautés de Communes... 27 4.5.1. Stratégie globale : création d une activité de valorisation... 27 4.5.1.1. Les besoins spécifiques de Cannes Grasse... 27 4.5.1.2. Objectifs... 28 4.5.1.3. Solution proposée... 29 4.5.1.4. Coûts... 34 4.5.1.5. Notion d entreprise étendue... 35 4.5.1.6. Impact de la solution sur les 3 aspects du développement durable... 36 4.5.1.7. SWOT : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces... 38 4.5.2. Stratégie d'amélioration... 39 4.5.2.1. Les besoins spécifiques des communes d UNIVALOM... 39 4.5.2.2. Objectifs... 41 4.5.2.3. Solution proposée... 42 4.5.2.4. Coûts... 48 4.5.2.5. Notion d entreprise étendue... 49 4.5.2.6. Impact de la solution sur les 3 aspects du développement durable... 51 4.5.2.7. Veille règlementaire associée à ce projet... 52 4.5.2.8. SWOT : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces... 53 4.6. Cible 2 : Entreprises... 55 4.6.1. Stratégie novatrice autour des entreprises... 55 4.6.1.1. Les besoins spécifiques des entreprises de Sophia... 55 4.6.1.2. Objectifs... 55 4.6.1.3. Solution proposée... 55 3/94

4.6.1.4. Coûts... 60 4.6.1.5. Notion d entreprise étendue... 63 4.6.1.6. Impact de la solution sur les 3 aspects du développement durable... 65 4.6.1.7. SWOT : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces... 68 5. PLANS DE COMMUNICATION EXTERNE... 70 5.1. Plan de communication Stratégie globale... 70 5.1.1. Positionnement... 70 5.1.2. Objectifs... 70 5.1.3. Axes de communication... 70 5.1.4. Cibles... 71 5.1.5. Choix de Médias... 71 5.1.6. Message... 72 5.2. Plan de communication Stratégie d amélioration... 72 5.2.1. Positionnement... 72 5.2.2. Objectifs... 73 5.2.3. Axes de communication... 73 5.2.4. Cibles... 74 5.2.5. Choix de Médias... 74 5.2.6. Message... 74 5.3. Plan de communication Stratégie entreprises... 75 5.3.1. Positionnement... 75 5.3.2. Objectif... 75 5.3.3. Cibles... 75 5.3.4. Axe de communication... 75 5.3.5. Choix de Médias... 76 5.3.6. Message... 76 5.4. Budget... 76 5.5. Calendrier... 77 5.6. Evaluation... 78 6. CONCLUSION... 79 7. Sources... 80 Annexe A. Gestion des microalgues... 82 Annexe B. Devis de réalisation de station GNV d Antibes... 84 Annexe C. Réglementations spécifiques pour la stratégie d amélioration... 88 Annexe D. La technopole de Sophia Antipolis... 91 Annexe E. Notion d entreprise étendue... 93 4/94

Figures Figure 1 :Cartographie des syndicats et des organismes de gestion de déchets en PACA... 9 Figure 2 : Cartographie des infrastructures et des moyens d acheminement existants...10 Figure 3 : Procédé de méthanisation...18 Figure 4 : Principe général du système couplé Symbiose...43 Figure 5 : Schéma de principe de la solution NBS...44 Figure 6 : Schéma de la solution globale...48 Figure 7: Schéma représentatif de la stratégie d'entreprises...56 Figure 8: Stratégie de la valorisation des déchets verts...57 Figure 9 : Valorisation des déchets fermentescibles...59 Figure 10 : Valorisation déchets Sophia Antipolis...63 Figure 11 : Entreprise pivot pour la stratégie d'entreprise...64 Figure 12:système d'acheminement pneumatique des déchets...68 5/94

1. EXECUTIVE SUMMARY Bienvenue Bienvenue dans un monde où «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Ce monde s appelle : ORGAVALOR. Cette maxime attribuée à Lavoisier, célèbre chimiste français, n a jamais semblé aussi réelle et aussi véridique qu avec le projet ORGAVALOR. Au travers des pages qui suivent, vous découvrirez comment, dans la région Provence Alpes Côte d Azur, nous pouvons optimiser la gestion de nos déchets organiques et surtout, les valoriser. Cette étude n a pas vocation à être un rapport d expertise, c est le fruit d un travail de 26 étudiants du Master Management de Projets Innovants venants d horizons diverses et variées - qui se sont impliqués dans cette recherche. A ce titre, nous ne prétendons pas maîtriser dans la totalité ce domaine complexe, mais offrir des possibilités et des solutions qui se veulent réalistes à un problème bien présent. Nous nous sommes efforcés de construire des stratégies fondées sur les besoins tacites ou explicites de notre région, dont les particularités sont si nombreuses et qui ont rendu notre étude encore plus «challengeuse». Nous avons pris en compte les réalités du terrain pour mieux l appréhender. Dans les pages à venir nous aborderons les particularités de la région PACA et plus spécifiquement du département 06. Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à lire ce rapport que nous en avons eu à le faire, car «quand les Hommes travaillent ensemble, les montagnes [de déchets] se changent en or!» (Proverbe chinois revisité.) Signé : La promotion Master2 MAPI MAT 2009/2010 1. 1 Master Management de Projets Innovants Parcours Management de Projets Technologiques 6/94

2. INTRODUCTION La problématique de la gestion des déchets est un des éléments essentiels du Grenelle de l environnement. A l heure à laquelle le Grenelle II est lancé et le site d enfouissement de la Glacière fermé, il est plus que jamais temps d envisager des solutions innovantes pour gérer nos déchets en Provence Alpes Côte d Azur. Le projet ORGAVALOR s est focalisé sur les déchets organiques, au potentiel intéressant en termes de valorisation. Dans un premier temps, la question que nous nous sommes posée est : «que pouvons-nous proposer aux communes pour les aider à mieux valoriser leurs déchets organiques?». Cette question s adresse aux communes ayant déjà des infrastructures en place pour gérer leurs déchets. Dans un second temps, notre projet évoluant, nous avons également réfléchi à la question : «que pouvons-nous proposer à d autres communes n ayant pas de centre de traitement pour qu elles puissent devenir autonomes et valoriser leurs déchets organiques?». Cette question s adresse à des communes qui n ont pas les infrastructures nécessaires à la gestion de leurs déchets, et qui à l heure actuelle évacuent leurs déchets vers les départements voisins, les Bouches du Rhône notamment. Tout cela en réussissant à faire accepter à la population une solution innovante et donc peut-être mal connue - dans leur environnement. Au-delà des communes, nous avons également vu émerger le problème des entreprises, qui elles aussi, à travers leurs restaurants d entreprises et leurs espaces verts, produisent des déchets organiques. Celles-ci ont une problématique sensiblement différente des communes, mais peuvent également valoriser leurs déchets. De plus en plus orientées vers l'écologie pour des raisons morales, d'image ou d'économies...nous avons pu constater un intérêt croissant des entreprises pour la valorisation de leurs déchets. Quelle solution leur proposer? Ces trois points que nous venons d aborder nous donnent les trois axes essentiels de ce document. Il va s articuler autour des trois stratégies que nous avons identifiées : Une solution innovante d amélioration de l existant pour les communes étant déjà équipées des infrastructures nécessaires à leur gestion des déchets. Une solution complète pour les communes actuellement non équipées d infrastructures de gestion des déchets. Une solution autour des entreprises qui souhaitent se fédérer pour gérer et valoriser leurs déchets organiques. 7/94

3. CONTEXTE ET ETAT DES LIEUX 3.1. PACA : une région pas comme les autres La région Provence Alpes Côte d Azur possède de nombreuses caractéristiques qui la rendent différente des autres régions françaises. En effet, son territoire peut se diviser en deux catégories : Une zone de reliefs où la densité de population est très faible Une zone côtière où se condense la majeure partie de la population azuréenne (90% de la population soit 4,5 millions de personnes - se répartie sur ces quatre villes : Marseille, Nice, Toulon et Avignon). C est donc a priori sur ces grandes villes que nous aurons une problématique «gestion des déchets» importante. Assez peu orientée agriculture (sauf pour la production d huile d olive), la région PACA n est pas non plus très industrialisée. Elle s est plutôt tournée vers les services, dont l accueil touristique par exemple. Car au-delà de son relief très disparate et de sa population très inégalement répartie, PACA est une région très touristique. En plus des 5 millions d habitants qui peuplent la région, il faut prévoir du mois de mai à fin septembre une logistique supplémentaire pour accueillir les touristes qui viennent y séjourner. La conséquence en est donc une plus forte production de déchets durant la période estivale. Une autre de ses caractéristiques est sa dépendance énergétique. Car nous ne produisons que 10% de l électricité que nous consommons, ce qui amène à se fournir à l extérieur. De plus, la consommation par personne est légèrement supérieure à la moyenne nationale. Enfin, PACA est connue aussi bien pour la variété que pour la beauté de ses paysages Ce qui en fait une région très protégée. Pour sauvegarder faunes et flores locales, de nombreuses zones naturelles réservées ont été mises en place. Pour résumer, voici donc les principaux éléments qui constituent la région PACA : Un terrain arpenté, entre mer et montagnes, où les terrains plats sont rares Une région très touristique Une dépendance énergétique forte Des zones de populations très concentrées : le long du littoral, sur deux pôles essentiels (Marseille et Nice, ces villes ayant d ailleurs un taux d habitat vertical très élevé) De nombreuses zones naturelles réservées, aussi bien en montagne que le long des côtes 8/94

Une région orientée tertiaire plus qu industrielles Toutes ces caractéristiques ont bien sûr été prises en compte dans notre étude. 3.2. Acteurs majeurs : les syndicats mixtes En France, la gestion et l'élimination des déchets ménagers et assimilés sont prises en charge par les communes. Le financement provient des impôts locaux payés par les habitants, à travers la Taxe d Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM). Pour optimiser cette gestion, les communes s organisent généralement en communautés de communes ou syndicats mixtes pour mutualiser les frais, le matériel et les ressources. En ce qui concerne les entreprises, elles produisent deux types de déchets : les déchets industriels banaux (DIB) et les déchets industriels spéciaux (DIS). Elles sont elles-mêmes responsables de la collecte et font pour la plupart appel à des prestataires de services. Les différents syndicats et organismes de gestion ainsi que leurs territoires apparaissent sur la cartographie ci-dessous : Figure 1 : Cartographie des syndicats et des organismes de gestion de déchets en PACA 9/94

Mais le problème de gestion des déchets étant principalement localisé sur les zones à forte densité, nous avons concentré cette étude sur les syndicats mixtes du littoral, à savoir : NCA (CANCA sur la carte) : Nice, Aspremont, Beaulieu-sur-Mer, Cagnes-sur- Mer, Cap d Ail, Carros, Castagniers, Coaraze, Colomars, Duranus, Eze, Falicon, La Gaude, Lantosque, La Roquette-sur-Var, La Trinité, Levens, Saint André de la Roche, Saint Blaise, Saint Jean Cap Ferrat, Saint Jeannet, Saint Laurent du Var, Tourrette Levens, Utelle, Vence et Villefranche-sur-Mer. CARF : Beausoleil, Castillon, Castellar, Gorbio, Menton, Moulinet, Peille, Roquebrune Cap Martin, Sainte Agnès, Sopel et La Turbie. CASA : Bar sur Loup, Tourrettes sur Loup, La Colle sur Loup, Biot, Saint Paul, Villeneuve Loubet, Valbonne, Courmes, Vallauris Golfe Juan, Le Rouret, Chateauneuf, Gourdon, Opio, Caussols, Roquefort les Pins, Antibes et Juan les Pins. SIVADES : Saint Vallier de Thiey, Saint Cézaire sur Siagne, Grasse, Cabris, Speracedes, Le Tignet, Peymeinade, Auribeau sur Siagne, Pegomas, Mouans Sartoux, La Roquette et Cannes. SIDOM : Cannet, Mandelieu la Napoule, Mougins, Théoule sur Mer. A noter que le SIDOM s est associé avec la CASA et ont désormais formé UNIVALOM. 3.3. Infrastructures et moyens d acheminement existants Figure 2 : Cartographie des infrastructures et des moyens d acheminement existants 10/94

Pour gérer leurs déchets organiques, les Alpes-Maritimes ont déjà mis en place des infrastructures. Toutefois, si beaucoup de quais de transfert existent et ont été mis en place depuis longtemps pour gérer tous types de déchets, les plateformes de compostage ou de valorisation énergétique des déchets fermentescibles sont récemment apparues dans le paysage du département. Carros et Peymeinade ont été précurseurs et reçoivent les déchets verts de différentes communes, dont Nice, Antibes, Cannes et Menton. L usine du Broc commence à sortir de terre, et sera bientôt prête à recevoir et traiter des déchets organiques. La région de Cannes-Grasse a amorcé un projet qui reste confidentiel à l heure actuelle (suite à notre entretien avec Rémi Garcia, ingénieur principal directeur du projet méthodes et sécurité au sein du SIVADES). Au-delà de ces initiatives, tous ces syndicats mixtes ont mis à disposition de leurs habitants des composteurs individuels, qui ont rencontré un vif succès. Pour la plupart gratuits, beaucoup de maisons individuelles et villas se sont équipées de ces composteurs. Cette solution à échelle individuelle pourrait être qualifiée de «microsolution» mais reste un bon compromis. Concernant les moyens de transports, nous avons comparé les 3 moyens de transports principaux : Il s avère que même si la route est plus polluante, elle est plus pratique et donc plus utilisée en région PACA. Le train a été une solution envisagée, mais très peu de 11/94

communes sont prêtes à accueillir une gare qui serait un quai de transfert de déchets. Les transports routiers peuvent toutefois être optimisés grâce à des véhicules hybrides. L électrique a été banni car ayant trop peu d autonomie. Les solutions envisagées sont plus vraisemblablement un mix entre électrique et gasoil car ces camions bennes doivent être très puissants et très autonomies : il s agirait donc de faire en sorte que le fonctionnement des bennes soit électrifié. 3.4. Déchets : gisements potentiels Avant d entamer notre partie sur les gisements potentiels de déchets organiques dans la région PACA, il faut les caractériser. Les déchets organiques, ou déchets fermentescibles, sont les résidus d origine végétale ou animale qui peuvent être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils représentent une source d'alimentation. Ils incluent : les végétaux (déchets verts) et les déchets putrescibles de la cuisine (épluchures, restes de légumes, fruits ). Nous en verrons le détail dans la partie suivante. Ces déchets ont la caractéristiques d être entièrement biodégradables, c est-à-dire qu ils peuvent être décomposés naturellement par des organismes vivants. A échelle individuelle, nous avons trois grandes familles types : Les déchets verts fermentescibles composés essentiellement de : feuilles mortes - tontes de gazon - tailles de haie - fleurs fanées mousse fumier paille foin - fougères sèches - écorces broyées - aiguilles de conifère - sciure de bois et cendres de bois. Les déchets alimentaires, dans cette famille nous trouvons principalement : coquilles d'œufs épluchures - fruits et légumes - marc de café ou de raisin thé pain et autres résidus alimentaires issus de nos repas Les déchets dits «de maison», tels que : cheveux ongles - plumes poils - cendres de tabac - papier journal - mouchoirs en papier - coton sachets d'emballage en papier - litières d'animaux A échelle industrielle, nous retrouvons également des déchets verts, mais aussi : Déchets issus de la restauration scolaire / universitaire et d entreprise Déchets issus des abattoirs Boues de STEP (Stations d Epuration des eaux usées) Huiles industrielle A souligner : la caractéristique des déchets industriels est qu ils sont facilement qualifiables alors les déchets d origines domestiques (quand ils sont non triés) le sont 12/94

plus difficilement. A noter également que les entreprises sont responsables de la collecte et font souvent appel à des prestataires de service. Nous l avons dis précédemment, la région PACA étant l une des régions les plus peuplée de France, assez peu industrialisée et agricole, il est logique de penser qu une grande partie de la production des déchets organiques azuréenne proviendra de ses habitants, à travers les ordures ménagères (OM). Cette part organique des OM est appelée : FFOM (Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères). Elle représente environ 30% d après l ADEME en masse sèche, 50% avec eau, soit 660 000 tonnes, la production d OM s élevant à 2 200 000 tonnes. A elles seules, les FFOM sont donc un gisement potentiel très important. Nous allons désormais entrer dans le détail de l analyse de ces déchets. 13/94

4. ANALYSE FONCTIONNELLE 4.1. Etude des déchets En complément de cette étude a été établie une matrice des déchets entrants pour faciliter la comparaison des informations et faire ressortir plus facilement les éléments pertinents. Nous ne présenterons ici que la synthèse de l'analyse. Les entrants retenus dans cette synthèse sont ceux qui présentaient les moins de traitement en vue de leur exploitation, le plus grand potentiel de valorisation, le moins de risques et de nuisances pour l'environnement ainsi que les plus grands tonnages tout en respectant les contraintes du projet. Nous retrouvons donc 5 principaux entrants (sur 10 traités dans la matrice): Résidus d espaces verts - 260,000 T/an en PACA ; - Valorisation souhaitable en vue de leurs caractéristiques (qualité) ; - Pas de tri nécessaire ; - Ces déchets résultent de l entretien des zones de loisirs, des espaces verts publics, des jardins de collectivités locales, de sociétés privées d entretien des espaces verts et des jardins de particuliers ; - Déchets collectés par apports volontaires (déchetteries) ou au «porte à porte». Ces déchets ont un potentiel de valorisation très intéressant car ils ne nécessitent pas de tri, ne sont pas dangereux et ne présentent pas de nuisances particulières pour l'environnement, et leur tonnage, sans être considérable, reste honorable, et régulier et constant sur l'année. L'un des deux entrants les plus intéressants, surtout sur l aspect qualitatif. Boues de STEP - 84 000 T/an en PACA ; - Valeur agronomique intéressante car elles sont en général riches en éléments fertilisants mais elles sont difficilement qualifiable (puisque issues de nos eaux usées) et peuvent contenir des éléments toxiques ; - Les boues de STEP mises en décharge, même non dangereuses, participent à la saturation de ces installations et à leurs impacts sur l environnement ; - Leur transport est réglementé par décret. 14/94

Les boues de STEP sont intéressantes pour notre projet dans la mesure où leur gestion est problématique. Leur composition est difficile à définir, et instable (peut varier d un jour à l autre) donc leur valorisation est pour l instant limitée. En PACA elles sont d ailleurs pour la grande majorité incinérées. Ordures ménagères - 2 250 000 T/an dont 25% sont fermentescibles soit 562 500 T/an ; - Matières organiques variées dont la valorisation reste souhaitable ; - Dans les Alpes Maritimes, ces déchets sont traités dans des UIOM (Unités d Incinération d Ordures Ménagères) ; - Pour une valorisation autre que l incinération, les ordures ménagères nécessitent un tri après collecte (tri mécano-biologique) pour en récupérer les matières organiques. Malgré un tonnage considérable, le tri lourd, coûteux et d'une efficacité souvent insuffisante ne peut garantir une exploitation et une rentabilité satisfaisantes. En effet, le tri mécano-biologique (TMB), ne peut trier de manière fiable et satisfaisante la partie organique des déchets ménagers. Par exemple, la matière organique issue du TMB qui alimenterait une usine de biométhanisation ne pourrait fournir qu'un compost de qualité médiocre. Une alternative peut être un tri efficace à la source, déjà en cours de test dans d autres régions françaises. Déchets agricoles - 2 700 000 T/an de fumier, dont 90% sont laissés sur place ou épandus ; - Présence de produits phytosanitaires (insecticides, les herbicides, les fongicides, etc.) potentiellement toxiques et de leurs emballages (fûts, bidons, etc.) ; - Les déchets agricoles rentrent depuis peu dans la catégorie des déchets industriels. Ils sont donc soumis au même contrôle que les déchets provenant d autres industries. Comme pour les ordures ménagères, malgré un fort tonnage, les problèmes de tri lié aux emballages souillés et la présence de substances phytosanitaires, potentiellement toxiques, entravent grandement une exploitation intéressante et rentable de ces déchets. Déchets des industries agroalimentaires - 97 000 T/an ; 15/94

- Ces déchets sont principalement constitués de déchets de conserveries et distilleries (non compris: abattoirs, restauration et huiles de cuisine) ; - Leurs compositions leur confèrent souvent une valeur pour l alimentation animale ou pour l amendement des sols dans la mesure où ils ne contiennent pas d éléments toxiques ; - Ces déchets sont soumis à la réglementation des DIB (Déchets Industriels Banals). Malgré des caractéristiques intéressantes, la potentialité de teneur en éléments nocifs rend leur exploitation difficile. Après l étude des entrants, passons à l étude des sortants. 4.1. Etude technique : les procédés de valorisation Cette partie est une synthèse de l étude technique et fonctionnelle qui a été réalisée et est disponible en document complémentaire. Elle a pour objectif d apporter les informations nécessaires sur les trois principales technologies existantes de valorisation des déchets organiques. Nous avons choisi ces trois technologies car elles s adaptent aux contraintes de la région PACA. L enfouissement n a pas été retenu car ce procédé est désormais proscris (ou du moins, non souhaité), aussi bien au niveau national que local puisque La Glacière a fermé ses portes. Il s agit d apporter et/ou de réunir des solutions adaptées à certaines conditions pour les développer en complémentarité des processus de traitement existants. Pour chacune de ces technologies nous allons essayer d expliquer les différents paramètres de fonctionnements et quels critères sont à prendre en compte. Les trois technologies étudiées sont les suivantes : 4.1.1. Le compostage On peut distinguer plusieurs étapes dans le procédé de compostage industriel : Les étapes d avant compostage qui consistent à réceptionner les matières organiques et les stocker ne s'étendent que sur une courte durée. Ensuite intervient l étape de préparation des déchets : il peut s'agir d'un tri, d'un broyage, d'un criblage et d'un mélange des déchets afin d'obtenir une composition optimale et homogène pour les transformations futures. 16/94

Fermentation C'est l étape qui marque vraiment le début du compostage. Les matières organiques sont mises en andains1 statiques ou retournés, ces andains sont parfois placés dans un système clos (caisson, tunnel, silo, ) et peuvent subir une ventilation naturelle ou forcée. Maturation et stockage La durée de la maturation dépend de la durée de l'étape précédente de fermentation. La maturité d'un compost est un facteur important dans l'évaluation de la qualité du compost. Les méthodes d'évaluation de la maturité du compost sont nombreuses mais beaucoup peuvent encore être améliorées et la complexité d'interprétation des résultats est un des problèmes lors du choix d'une méthode. Cet état des connaissances tend à préconiser l'utilisation de plusieurs indicateurs pour mesurer la maturité du compost. Criblage L étape de criblage peut en réalité précéder ou succéder à l'étape de maturation, il permet d'atteindre la granulation souhaitée en fonction de l'utilisation prévue pour le compost. Les matières ayant une dimension de plus de 2 mm (parfois plus selon la qualité du produit final) et résultant d'une intervention humaine ou ayant un constituant organique ou inorganique comme du métal, du verre ou des polymères synthétiques doivent être retirées du compost. En matière d entrants, le compostage laisse la possibilité de traiter aussi bien des matières animales que végétales, allant des déchets verts à tout type de boues (urbaines ou industrielles). Par contre, la qualité du sortant produit sera différente, et ne répondra pas aux mêmes normes de contrôle et de qualité. Bien sur, le prix de revente en sera donc modifié (prix très bas dans le cas de compost avec boues). Mais pour qu un tel complexe puisse voir le jour, La collecte et le tri des déchets organiques, le compostage doit être étroitement lié à l existence de débouchés. Le cadre de cohérence pour la valorisation des déchets organiques conduit l ensemble des parties concernées, État, collectivités, représentants de l agriculture et de la production alimentaire, associations environnementales et de consommateurs, à s engager pour favoriser des débouchés à des composts de qualité. 1 Terme professionnel pour désigner la mise en tas longs et hauts des déchets à composter afin de faciliter leur décomposition. 17/94

4.1.2. La méthanisation Par rapport au compostage, la méthanisation présente l intérêt de permettre une valorisation énergétique avec la production de biogaz et d énergie, et également une valorisation matière, du fait de l utilisation possible du digestat en amendement organique. Le point commun avec le compostage est la dépendance vis-à-vis de la qualité des entrants, qui impactera la qualité du sortant. Encore une fois, le produit sera différent, et ne répondra pas aux mêmes normes de contrôle et de qualité en fonction des entrants utilisés. Le schéma ci-dessous présente le procédé de méthanisation : Figure 3 : Procédé de méthanisation En PACA, la Communauté de communes de l'escarton du Queyras (05) va assurer la maîtrise d'ouvrage d'une unité de méthanisation de 1200 m3 de lactosérum (petit lait) issus de la production fromagère locale. Les travaux doivent débuter cette année. Un second digesteur est également prévu pour la valorisation des boues de STEP programmées sur le territoire, dont une installée sur le même site. Le biogaz produit à partir du lactosérum et des boues pourra assurer, selon les périodes, 34 à 65 % des besoins en chauffage du centre Val Pré Vert et de l'école primaire du village voisin d'abriès. Soutenue par la Région, l'ademe, le CG05, la DDAF05, la Chambre d'agriculture 05, l'agence de l'eau, cette réalisation permettra d'éviter les nuisances liées au transport du lactosérum, de réduire de 40 % la quantité de boues en sortie de STEP et de soutenir l'activité fromagère locale. L'énergie produite par cette usine permettrait d'économiser environ 28000 litres de fioul par an. Comme il a été dis précédemment, la région PACA est fortement dépendante de fournisseurs externes à la région, est une production énergétique pourrait donc être un réel atout. 18/94

4.1.3. La torche à plasma La torche à plasma a été inventée par aérospatiale il y a environ une vingtaine d années. Depuis celle-ci a évolué et voici quel en est le principe : Une torche à plasma est un outil thermique qui peut à terme remplacer les brûleurs de combustible fossile avec une efficacité allant jusqu à 85%. Appliquée au traitement des déchets, une torche à plasma permet une destruction totale du déchet : les composés organiques sont totalement transformés en gaz (gazéification) de synthèse (syngas) et les composés inorganiques sont transformés en un verre inerte qui peut être valorisé et revendu comme agrégat ou composé de sous-couche routière. Le plasma n engendre aucune forme d incinération car il faut comprendre que la torche à plasma correspond à un procédé de gazéification. Cette technologie a été expérimentée sur 1 million d heures opérationnelles en contexte industriel, par EUROPLASMA. Elle n est pas sensible à la qualité des entrants, mais ceux-ci sont catégorisés en deux types : 100 % matière organique ou matière organique mélangée. A la sortie du four, nous obtenons différentes «matières» en fonctions des entrants et de la puissance de la torche à plasma : Entrants Sortants Matière purement organique Autre matières (minérale) Gaz Gaz + Vitrifiât Les sortants peuvent avoir différentes utilités en fonction de leur composition. Par exemple le vitrifiât peut être utilisé pour construire des routes, on le place sous l asphalte. Le gaz pourra être utilisé comme gaz de ville composé majoritairement de méthane, ou bien dans la chimie de synthèse pour faire des carburants. La puissance de la torche va influer sur la température à laquelle va être chauffé l air (ou autre gaz utilisé). Cette température va conditionner la destruction du déchet. Plus la troche est puissante, plus le déchet organique sera réduit à son strict minimum en termes de composition atomique. On obtiendra alors un des éléments très stable, comme l oxygène, l hydrogène (biatomique, COH 2 etc.). En revanche, si la puissance est inférieure, le gaz est moins chaud, la destruction moins complète, et les éléments obtenus plus complexes, quadri atomique (CH 4 ). On a alors un gaz de moins bonne qualité, qu on peut utiliser pour le gaz de ville. Cela intéresse d ailleurs fortement GDF Suez. 19/94

Il faut bien noter que la puissance de la torche n est pas modifiable une fois la torche installée. Il faut donc bien définir les sortants que nous souhaitons dès le départ, ceux que nous pourrons exploiter au mieux dans la zone géographique où se situera le complexe, en déduire le type d entrant nécessaire et s assurer de leur disponibilité, afin d acquérir une torche ayant le puissance adéquate. Une fois ces choix effectués et validés, on établit un complexe à étape unitaire, et on ne peut plus rien modifier. Puissance de la troche Puissance élevée Puissance faible Sortants Molécules stables, biatomique : oxygène, hydrogène Gaz de moins bonne qualité : gaz de ville 4.2. Etude des sortants Sur le même principe que pour la matrice des entrants, nous n'allons dans cette partie vous présenter la synthèse de l'étude des produits sortants. Les études complètes de chaque sortant sont fournis en annexe de ce document, veuillez vous y référer pour plus de détail. Les trois sortants ayant fait l'objet de l'étude ORGAVALOR sont: - Le biogaz - Le compost - Les pellets (ou granulés) Voici un tableau présentant les différentes possibilités de valorisation: Électricité Chaleur GNV Engrais/ amendement Gaz de ville Bihydrogène Construction HQE Bahareque Biogaz X X X X X Compost X X Pellet X VBC 3000 X Le biogaz Le Biogaz est l une des seules énergies renouvelables qui peut être assez aisément transformée en toute forme d énergie utile (chaleur, électricité, carburant...). 20/94

Premier constat intéressant de notre étude: 100% des solutions proposées par le projet ORGAVALOR produisent du biogaz. Certaines applications sont largement développées et l'offre industrielle et commerciale est solidement établie pour: - l'utilisation directe en four - la production de chaleur sous forme d'eau chaude ou de vapeur - la production d'air chaud pour le séchage - la production d'électricité par moteur à gaz (MAG), turbine à vapeur (TAV), turbine à gaz (TAG) - la production combinée d'électricité et de chaleur par cogénération. D'autres filières sont au stade de l'émergence: - gaz naturel après épuration avec possibilité d injection dans le réseau de gaz domestique - carburant automobile après épuration et compression - électricité produite par pile à combustible (notamment la Bloombox, concept très novateur et prometteur cf. étude correspondante fournie en annexe) - froid par machine à absorption à gaz. Les techniques d épuration: quel que soit l'usage final du biogaz, il est quasiment impossible de l'utiliser tel qu'il est produit ou récupéré. La seule fraction valorisable est le méthane qu'il contient en proportion plus ou moins grande et les autres composants sont inutiles, gênants, voire nuisibles. Le biogaz représente donc un sortant très polyvalent, qu il est possible de valoriser facilement en pratiquement toute forme d énergie utile. Il répond donc très bien aux besoins de la région à composante principalement urbaine: réseau électricité limité, parc automobile étendu (GNV, bihydrogène), chauffage habitations, gaz de ville Le compost Le compost est un composé riche en humus et en minéraux semblable à un terreau et souvent utilisé comme tel au jardin. Il est obtenu par le compostage de déchets organiques biodégradables (essentiellement d'origine végétale) qui consiste à dégrader, dans des conditions contrôlées, des déchets organiques en présence de l'oxygène de l'air et qui est réalisé de façon individuelle ou en centre de compostage. Usage et valorisation du compost: - Paillage (Mulching): fertilisation naturelle et lutte contre les mauvaises herbes. - Champignonnières: culture de champignons. 21/94

- Engrais/amendement organique. - Comme substrat de culture (semis, laitue). - Bahareque: construction structurale de bois (bambou), couvert par un mélange de ciment et compost (utilisé surtout en Amérique du sud). Le compost est un sortant intéressant car facile à produire et peu couteux. Par contre sa production n'est pas spécialement adaptée à un milieu urbain. En effet, il peut être incommodant pour le voisinage: nuisances olfactives (andins), présence d'insectes De plus le compost doit être stocké, surtout en hiver, et les besoins dans la région restent un peu limités. Les pellets Transformation de la biomasse végétale (produits organiques végétaux - déchets), en granulés (ou pellets) combustibles, directement exploitables dans les chaufferies, en remplacement des énergies fossiles classiques. Du ramassage des déchets à la fabrication des granulés jusqu'à leur combustion, le bilan global d'émissions de CO 2 des granulés est presque neutre. C'est une énergie verte, propre, neutre vis-à-vis de l'effet de serre et pérenne. La cendre, résidu de combustion des pellets peut être utilisée comme engrais. Le coût de production est faible: c'est d'autant plus intéressant que le chauffage et la production d eau chaude représentent des dépenses importantes en matière énergétique. Les aspects écologiques et économiques en font un sortant intéressant et adapté aux besoins de la région (milieu urbain, nombreuses chaudières). Par contre, le problème des différences de niveau de qualité des déchets, suivant les saisons, entrainant un stockage des déchets obligatoire, rend le processus plus contraignant. Ce sortant semble très prometteur, mais le procédé est tout récent et l'implantation industrielle débute: il convient donc d'être prudent, néanmoins, les pellets méritent un intérêt certain et le suivi proche de son évolution et son implantation. VBC 3000 Ce produit sortant, résultant du traitement et de la transformation de boues de STEP, a des caractéristiques très intéressantes (léger et résistant, isolant, norme HQE) et répond aux besoins de la région (milieu urbain, matériaux de construction). Malheureusement, son modèle économique n'est pas rentable. 22/94

4.3. SOLUTIONS ET STRATEGIES SELON LA CIBLE Suite à l état des lieux et à nos différents entretiens, il nous est apparu qu il n existe pas une mais des stratégies possibles, qui s appliquent à différentes situations car les besoins sont différents. Dans cette partie nous allons donc vous présenter ces stratégies. 4.4. Aspects règlementaires Pour répondre aux attentes et aux enjeux liés à la gestion des déchets organiques, le cadre réglementaire a été précisé, renforcé et évolue constamment vers un niveau d'exigence accru. Dans ce contexte, les objectifs du plan d actions français sur les déchets pour la période 2009-2012 sont de produire moins de déchets, de développer et d optimiser le recyclage et la valorisation des déchets, de réduire les déchets destinés à l élimination et enfin de gérer les déchets dans le respect de l environnement et de la santé. Dans les grands principes on s appuie au départ sur les lois, décrets et articles suivants : Article L. 541-2 du code de l environnement, «toute personne qui produit ou détient des déchets est tenue d en assurer ou d en faire assurer les opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement» Article L. 541-4 du code de l environnement, «la responsabilité du producteur du déchet ne cesse pas au moment où il remet ses déchets à un tiers». Loi n 92-646 du 13 juillet 1992 instaure notamment les priorités suivantes : Valoriser les déchets : par réemploi, recyclage, Stocker uniquement les déchets ultimes : les déchets organiques ne sont pas des déchets ultimes! Seuls les déchets ultimes sont acceptables en Centre de Stockage Déchets Ultimes (CSDU) de classe 2 ou en incinération. Le décret 94-609 du 13 juillet 1994 impose un tri des emballages en vue d une valorisation. Ensuite, les évolutions règlementaires vues par le Grenelle de l environnement et sa mise œuvre, dite loi de Grenelle 1 du 3 aout 2009, sur la gestion des déchets, peuvent se résumer par: Une augmentation du recyclage des matières organiques, avec pour objectifs : - de passer à +35 % en 2012, - et +45 % en 2015 (hors boues de stations d épuration). Parvenir à recycler 75 % des emballages ménagers en 2012 (61.4 % en 2008) 23/94

Une diminution de 15 % les déchets destinés à l enfouissement ou à l incinération à l horizon 2012. 23% d énergie renouvelable dans la consommation d énergie finale en 2020 Amélioration de l efficacité énergétique de 20% Diminution de 20% des émissions de gaz à effet de serre En complément, l article 80 du projet de loi Grenelle 2, instaure une obligation de tri à la source pour les gros producteurs de déchets organiques. De manière plus précise, concernant les différents procédés abordés dans le projet ORGAVALOR, l étude prend en compte et respecte certaines règlementations et normes : Respect de la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l Environnement (ICPE), en particulier prescriptions générales applicables aux installations classées de méthanisation Il n existe pour l instant pas de règlementation relative à l utilisation de microalgues, une veille règlementaire est préconisée sur ce sujet (cet aspect règlementaire est lié uniquement à la partie «5.1.2. Stratégie d'amélioration») Pas de règlementation stricte sur les émissions de CO2 pour les incinérateurs, le Grenelle de l environnement prévoit cependant des objectifs à atteindre Il existe des normes relatives au compost issu de boues de STEP (NFU, AFNOR) qui conditionnent la vente du compost. Nous pouvons également y adjoindre la prise en compte de deux taxes : La TEOM (Taxe d'enlèvement des Ordures Ménagères) qui est un impôt local, ajouté à la taxe foncière. Son montant varie en fonction de la valeur du local et de la fréquence d enlèvement des déchets. Depuis 1992, la TEOM ou le financement par le budget seul doivent être complétés par une redevance spéciale (RS) perçue auprès des usagers hors-ménages (entreprises, établissements publics) dont les déchets sont collectés par la collectivité. Toute personne possédant un bien situé sur une commune ou un service d enlèvement des ordures est délivré est soumis à cette taxe. Afin d éviter une hausse de cette taxe, il est important d inciter toutes les entreprise à trier et surtout à valoriser leurs déchets. La TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). Elle est entrée en vigueur en 2000 et s'appuie sur le principe de «pollueur-payeur». Cette taxe porte sur diverses catégories d'activités polluantes (produits polluants, émissions polluantes). Cette taxe est amenée à augmenter, passant de 15 à 40 euros par tonne de déchets enfouis entre 2009 et 2015. Cependant l augmentation peut être plus lente si les déchets sont traités par des installations de valorisation. 24/94

La prise en compte de ces taxes s inscrit principalement dans la partie «5.2.1. Stratégie novatrice autour des entreprises», cadre dans lequel elle prend tout son intérêt en permettant une mutualisation des couts. A présent, en détaillant pour chaque solution de notre étude et les procédés associés, nous avons, en sachant que : Chaque solution utilise les procédés de biométhanisation et de compostage Le procédé de la stratégie «5.1.2. Stratégie d'amélioration» est spécifique La solution «5.2.1. Stratégie novatrice autour des entreprises» utilise en plus un procédé de création de granules à combustible Réglementation en vigueur pour l installation d un méthaniseur. Les installations biogaz ne sont pas, en tant que telles, concernées par la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l Environnement (ICPE). Néanmoins les sortants, sont soumis à une réglementation (Biogaz). - La loi permettra au Biogaz d être injecté dans les réseaux de distribution de gaz naturel avec un prix d achat bonifié fixé par décret. - Le Fond chaleur représente une aide intéressante. - Le décret n 2009-1341 du 29 octobre 2009 et les a rrêtés du 10 novembre 2009 relatifs aux prescriptions générales applicables aux installations classées de méthanisation vont simplifier les démarches administratives relatives à ces installations. De manière générale, il conviendra que, conformément aux dispositions de l'article 3 du décret n 77-1133 du 21 septembre 19 77, l'exploitant d'une installation susceptible d'émettre des biogaz présente une étude sur les possibilités de valorisation énergétique des biogaz. Cette étude doit se faire en cohérence avec les dispositions de l'arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux décharges, qui prévoit l'obligation de collecter et de brûler le biogaz. En ce qui concerne les prescriptions techniques relatives à la prévention de la pollution atmosphérique, il convient : - pour les polluants "classiques", à savoir SO2, NOx, poussières, CO, COVNM (Composés Organiques Volatils non-méthaniques), de prendre en compte, en fonction de la puissance de l'installation, les prescriptions techniques : de l'arrêté du 25 juillet 1997 relatif aux petites installations de combustion, s'il s'agit de chaudières, turbines ou moteurs sur une installation d'une puissance comprise entre 2 et 20 MWth de l'arrêté du 11 août 1997 relatif aux moteurs et turbines à combustion soumises à autorisation. 25/94

Réglementation en vigueur pour du compostage L arrêté ministérielle établit des prescriptions complètes pour les installations de compostage soumises à autorisation. Publié au JO du 17 mai 2008, il concerne tous les types d'installations de compostage, aussi bien celles produisant des composts destinés à être mis sur le marché, celles pratiquant le compostage en annexe à leur activité principale, telles que certains élevages de grande taille, que celles de prétraitement en vue de la stabilisation biologique de déchets avant élimination. Les principales nuisances d'une installation de compostage sont les odeurs. Afin de les prévenir l'arrêté instaure des obligations de moyens mais aussi des obligations de résultats puisqu'il fixe un niveau d'odeur limite en périphérie du site. L'arrêté fixe à 200 mètres la distance minimale d'implantation des aires génératrices d'odeurs pour les installations dont le traitement se déroule en extérieur par rapport aux habitations ou établissements recevant du public. Cette distance est ramenée à 50 mètres pour les installations en milieu confiné avec traitement des effluents gazeux. Pour des raisons sanitaires, l'arrêté impose des normes de transformation garantissant un traitement suffisant de l'ensemble des matières (montée en température à au moins 55 C) et prévoit des temps d e séjour minimaux sur les aires de fermentation et de maturation, ainsi que la mise en place d'une procédure de traçabilité. 26/94

4.5. Cible 1 : Syndicats Mixtes /Communautés de Communes 4.5.1. Stratégie globale : création d une activité de valorisation En région PACA nous sommes face à différentes problématiques concernant le traitement des déchets. Certaines zones n'ont pas les moyens de traiter leurs déchets et doivent les envoyer à l'extérieur du département pour qu'ils soient pris en charge. C'est la situation dans laquelle se trouve le SIVADES actuellement. Dans le but de réduire les quantités de déchets non valorisables traités en dehors du département, nous proposons au SIVADES de mettre en place sur son territoire, une solution de valorisation des déchets organiques. Cette solution s'inscrit dans le cadre de l'évolution législative engendrée par le Grenelle de l'environnement et respecte les principes du développement durable. Elle prend en compte tous les paramètres de la problématique du traitement des déchets dans cette zone géographique. Cette solution innovante permettra une évolution stratégique sur le long terme et jouera le rôle de «vitrine» en matière de valorisation des déchets organiques pour la région PACA. 4.5.1.1. Les besoins spécifiques de Cannes Grasse Le SIVADES, Syndicat mixte de coopération Intercommunale pour la valorisation des déchets du secteur Cannes-Grasse est un établissement Public intercommunal regroupant douze communes de l'ouest du département des Alpes Maritimes. Les compétences du Syndicat s étendent de la valorisation au traitement (via un centre de tri sélectif et huit déchèteries) pour l ensemble des 12 communes avec, en compétence optionnelle, un service collecte assuré sur les 6 communes de la Communauté de Communes Terres de Siagne. Pour traiter les déchets de la communauté de communes le SIVADES dispose : - d un centre de tri des collectes sélectives, d une capacité de 28 000 T/an - d un quai de transfert des ordures ménagères - d un maillage de huit déchèteries, implantées pour être situées à 10 minutes du domicile de chaque particulier résidant sur le territoire syndical. Ces infrastructures permettent au SIVADES de traiter près de 148 000 tonnes de déchets chaque année. Ces tonnages peuvent être répartis comme suit: 38 000 à 40 000 tonnes dans les déchetteries dont : - 10 000 tonnes de déchets verts dont 7 000 tonnes valorisées sous forme organique sur la plateforme de compostage de VEOLIA à Peymeinade - 4 000 tonnes de bois valorisés en Italie sous forme de panneaux d aggloméré (cuisine, meubles, etc.) 27/94

13 000 à 15 000 tonnes de collecte sélective (verre, emballage, papier) Environ 90 000 tonnes d ordures ménagères résiduelles Depuis la fermeture de l ISDND de la Glacière à Villeneuve-Loubet en juillet 2009, les 90 000 tonnes d Ordures Ménagères résiduelles sont envoyées dans les Bouches du Rhône pour enfouissement à l ISDND de Septèmes-les-Vallons. Ce transfert représente un surcoût important pour le SIVADES, principalement dû aux frais de transport. Sur l exercice 2009, le Rapport d Activité du SIVADES présente les coûts de traitement suivants : OM TRI SELECTIF DECHETTERIE COUT MOYEN * tous déchets confondus 113 / tonne 59 / tonne 100 / tonne 105 / tonne * le coût moyen est calculé en fonction des tonnages et des coûts de valorisation et traitement correspondant à chaque type de déchets Dans un contexte départemental d'insuffisance des structures en matière de traitement et de valorisation des déchets ménagers, le SIVADES conduit depuis 1994 de nombreux projets afin de traiter les 150 000 tonnes de déchets annuels produits sur le territoire de ses 12 communes membres. Le SIVADES, a la volonté, dans le cadre de sa filière globale de gestion des déchets ménagers, de mettre en place une solution respectueuse du Grenelle, du PEDMA, et de l environnement. 4.5.1.2. Objectifs Ce projet de valorisation des déchets présente un double objectif : D une part il est important de trouver une solution à la problématique des déchets organiques de la communauté de communes Cannes-Grasse, solution moins onéreuse qui répond aux objectifs réglementaires. D autre part le système de valorisation des déchets proposé doit permettre la création de produits utiles et utilisables pour la région. Pour répondre à ces objectifs ORGAVALOR préconise une valorisation des déchets organiques par méthanisation puis compostage. Les entrants principaux du système seront les déchets verts et les déchets de la restauration (établissements publics ou privés) et les sortants de l énergie et du compost. 28/94

Sachant que la qualité des sortants dépend intimement de la nature des entrants il est important de s assurer que les déchets introduits dans le méthaniseur sont exclusivement des déchets organiques. En effet les expériences de traitements biologiques de la fraction fermentescible des ordures ménagères ne permettent pas la production d'un compost de qualité suffisante pour une réelle utilisation dans les cultures (notamment face aux normes en vigueur). Cette option, souvent présentée comme une «solution miracle», s'avère très lourde techniquement et financièrement car il faut multiplier les étapes de tri préalable pour finalement obtenir un compost de qualité incertaine. Un tri à la source d entrants de qualité, permet un traitement très efficace et un niveau de qualité à la fois du biogaz mais aussi de l'amendement organique en accord avec la législation en vigueur et les attentes de la population. A court terme les déchets valorisés seraient donc principalement les déchets verts et les déchets de restauration. A moyen terme, et pour une valorisation plus globale des déchets organiques de la communauté de communes de Cannes-Grasse, la partie fermentescible des ordures ménagères pourrait être triée à la source afin d être introduite dans le système de valorisation. Ceci permettrait une autonomie en matière de traitement des déchets organiques pour le SIVADES. 4.5.1.3. Solution proposée Les ENTRANTS valorisés par le processus de méthanisation et de compostage seront les suivants : Déchets des Espaces Verts Les collectivités locales entretiennent leurs espaces verts régulièrement et fournissent cette matière. L ONF produit également des déchets verts rémanent à travers l entretien des forêts. Il faut savoir que la capacité effective de ces déchets est d environ 10 000 tonnes par an. Déchets de la Restauration Etant dans une région très touristique, il y a de nombreux restaurants qui génèrent une quantité importante de déchets fermentescibles. De même, des sociétés de grande taille sont équipées de restaurants d entreprises. Ces déchets de restauration représentent environ 7 000 tonnes par an (avec une augmentation de 35% de la quantité de ces déchets lors de la période estivale). Déchets des Marchés Avec une quantité environ de 3 000 tonnes, ils sont eux aussi une source importante de déchets fermentescibles. 29/94