Comment se déclenche une avalanche?...



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LES AVALANCHES Hors série N 1 La neige Types d avalanches Les préventions Expériences DVD offert à l intérieur Comment se déclenche une avalanche?... Janvier 2014

SOMMAIRE I) Les différentes structures de la neige a) Comment se forme la neige? P.3 a.1) Les cristaux de neige P.4 a.2) Les grains de neige P.4 a.3) Le manteau neigeux P.6 b) Propriétés de la neige P.8 b.1) Propriétés physiques P.8 b.2) Propriétés mécaniques P.9 II) Qu'est ce qu'une avalanche? a) Différents types d'avalanches P.11 et leurs caractéristiques a.1) Avalanche en plaque P.11 a.2) Avalanche humide P.11 a.3) Avalanche en aérosol P.12 b) Facteurs de déclenchements P.13 b.1) Facteur de terrain P.13 b.2) Facteurs thermiques P.14 b.3) Facteurs mécaniques P.15 III) Les préventions a) Les panneaux P.18 b) Différents moyens de P.18 protection c) Méthodes pour éviter le P.20 déclenchement des avalanches d) Equipements de survie P.22 1

Les différentes structures de la neige 2

A- Comment se forme la neige? Qu'est ce que la neige? La neige est composée d'une multitude de flocons qui sont chacun constitués de plusieurs cristaux de glace. Comment se forme t-elle? Les nuages sont principalement constitués d'un ensemble de minuscules gouttelettes d'eau en suspension dans l'air. Ces micro-gouttelettes ( environ 20 µm) résultent de la condensation de la vapeur d'eau. Ce phénomène se produit par refroidissement de la masse d'air. La congélation de gouttelettes en germe de glace nécessite des noyaux de congélation efficaces à partir de -12 C. Ces noyaux sont des particules solides présentent dans l'air (poussière, sable..) dont la structure est proche de la glace. En l'absence de ces noyaux une goutte pure ne pourrait congeler qu'à -41 C. Les gouttelettes d'eau qui rentrent en contact avec les noyaux de congélation donnent naissance à des germes de glace, de forme hexagonale. Dès leur formation au sein des nuages, les germes de glace grossissent rapidement (quelques mm en 30min) car ils attirent d'autres gouttelettes : c'est la naissance du cristal de neige. Lorsque celui-ci est assez lourd, il tombe et traverse les nuages. Ce phénomène forme ainsi les flocons de neige. La température et le degré d'humidité donnent aux cristaux de neige des formes variées à partir de la structure hexagonale de base. De -6 C à -10 C. De -10 C à -12 C. De -12 C à -18 C. Tous les cristaux de neige ont 6 branches ou 6 côtés. Donc plusieurs conditions sont nécessaires pour que la neige se forme: - des températures inférieures à 0 - de la vapeur d'eau dans l'atmosphère - la présence de particules dans l'air (poussières, sables...) 3

a) Les cristaux de neige Il existe différentes formes de cristaux de neige. - Les plaquettes : elles sont sous forme d'hexagone dont leur surface est lisse ou striée. Leur épaisseur est microscopique (elle s'exprime en micromètre de symbole µm soit : 10^-6 m) et leur diamètre n'est que de quelques millimètres. Ce type de cristaux se forme entre -12 et -18. - Les étoiles : elles possèdent 6 axes de symétries et 6 dendrites, qui se sont formés à partir d'un même noyau. Elles ont des dimensions très variables allant de 0,5 à 8 mm. Ce type de cristaux se forme entre -13 et -18. - Les aiguilles : Ce type de cristaux se démarque des étoiles et des plaquettes car elles se forment lorsque la température est comprise entre -4 et -8 (lorsque la pluie est abondante = forte humidité). Leur nom d'aiguille, vient de leur forme caractérisée par des bâtonnets, dont leur longueur et leur diamètre, sont toujours supérieurs à 5 mm. Leur poids peut varier selon si les bâtonnets sont creux ou pleins. b) Les grains de neige Au fil des jours, la neige tombée constitue le manteau neigeux. Depuis sa chute jusqu'à sa fonte, la neige se transforme sans cesse suivant les conditions météorologiques. Si l'on regarde cette neige à la loupe on distingue de petits grains aux formes variées, qui évoluent et peuvent passer d'une forme à une autre. Métamorphose de la neige sèche: La neige est dite sèche lorsqu'elle ne contient pas d'eau à l'état liquide, elle est constituée uniquement de glace et d'air. Sa température est négative, quelquefois proche de 0 C. Les cristaux de glace vont se transformer en fonction de la valeur du gradient de température (que nous aborderons dans la partie suivante). - Les grains fins : ils sont plutôt de forme sphérique et sont des particules de très petite taille (moins de 0,5mm). Petits grains bien soudés entre eux, formant des couches compactes faciles à découper. C'est la neige idéale pour former un igloo. Ces grains fins sont souvent formés par l'action du vent : les cristaux se brisent lors des chocs répétés et se redéposent plus petits. On trouve ces grains généralement sur les congères (grandes quantités de neige pouvant être déplacées ou accumulées à un même endroit par le vent). Ils ont une masse volumique de 200 à 400Kg/m3. Comme ce type de grain contient moins d'air, la couche de neige constituée de ce genre de grains est moins isolante. 4

- Les grains à face plane : ils contiennent des faces planes ainsi que des angles. Ils ont une masse volumique de 250 à 350 Kg/m3. Leur taille est d'environ 1 mm ou plus. Ce type de grains ne présente pas de liaisons avec les autres grains du même type (pas de cohésion). On dit parfois que cette neige ressemble à du sucre en poudre. C'est une couche de neige fragile qui peut être à l'origine de certaines avalanches (en plaques). - Les gobelets : Ce sont des grains anguleux c'est à dire qu'ils présentent des angles. Ils sont en forme de pyramides striées. Ils peuvent mesurer plusieurs millimètres et ont les mêmes caractéristiques que les grains à face plane : il n'y a pas de cohésion et constituent donc une couche fragile. On dit aussi que ce type de grain ressemble à du gros sel. Métamorphose de la neige humide: La neige est dite humide lorsqu'elle contient de l'eau à l'état liquide. Elle est constituée alors de glace, d'air et d'eau, sa température est de 0 C et on peut faire des boules de neige. L'eau est le principal agent de transformation. Cette eau provient soit d'un réchauffement (soleil, température douce, vent du sud..), soit d'un apport direct d'eau (pluie). - Les grains ronds : Les parties saillantes ont fondu, et l'eau regel dans les parties creuses. On obtient alors des grains ronds d'un diamètre de 0,6 à 1,5mm. Leur masse volumique est environ de 350 à 500 Kg/m3. Ces grains adhèrent les uns aux autres grâce à la présence d'eau. Mais si la neige est gorgée d'eau, elle perd sa cohésion et se comporte comme un liquide pâteux. C'est le cas lors des avalanches de printemps. Si la couche de neige humide se refroidit (pendant la nuit, air froid...), l'eau gèle et soude les grains entre eux. La couche de neige est alors stable et dure. 5

c) Le manteau neigeux. Lorsque la neige ne cesse de tomber, les couches s'accumulent formant ainsi le manteau neigeux. Ce dernier évolue en permanence en fonction de différentes caractéristiques (métamorphose des grains, cohésion et densité de la neige), il est donc hétérogène et peut être à l'origine d'avalanches. Afin d'étudier les différentes couches de manteau neigeux, et donc de connaître les grains qui les constituent, on calcule le gradient de température (GT). Plus celui-ci est faible, plus la couche est stable. Plus il est élevé, moins la cohésion entre les grains existe et donc la couche est instable. Par exemple sur une couche de neige de 30cm d'épaisseur : Soit: e : épaisseur de la couche T1 : température du sommet de la couche T0 : température du bas de la couche Pour calculer le GT : T0-T1/e= le résultat en degré Celsius par cm. e= 30cm T0= -3 C T1= -4 C T0-T1= 1 C GT= 1/30= 0,033 C/cm Faible gradient : 0 C/cm < GT < 0,05 C/cm. Cela correspond à des grains fins. e= 30cm T0= 0 C T1= -5 C T0-T1= 5 C GT= 5/30= 0,17 C/cm Moyen gradient : 0,05 C/cm < GT < 0,2 C/cm. Cela correspond à des grains à faces planes. e= 30cm T0= 0 C T1= -18 C T0-T1= 0-(-18)= 18 C GT= 18/30= 0,6 C/cm Fort gradient : GT > 0,2 C/cm. Cela correspond à des gobelets. 6

T1= -6,4 C T0= -1,8 C Nous avons réalisé une prise de gradient de température au Revard. Sur une couche de neige de 50 cm d'épaisseur, nous avons à l'aide d'un thermomètre, pris des mesures. Nous avons trouvé : Température en bas (T0) : -1,8 C Température en haut (T1) : -6,4 C T0-T1= -1,8-(-6,4) = 4,6 C. GT= 4,6/50 = 0,092 C. Notre expérience montre que cette couche de neige correspond à un moyen gradient. En conclusion : - Plus la différence de température entre le sommet et la base est importante, plus la valeur du gradient est élevée et plus le manteau neigeux est instable. - Avec les expériences précédentes, nous pouvons confirmer que la température des différentes couches du manteau neigeux varie et qu'elle est à l'origine des différents types de grains. 7

B- Propriétés de la neige La neige est à la fois un mélange de glace, d'air voir même d'eau. Elle présente plusieurs propriétés: a) Des propriétés physiques. La neige à une masse volumique (appelée aussi densité). C'est le rapport entre la masse d'un volume de neige (exprimée en Kg) et le volume de neige (exprimé en m3). Cette masse dépend du type de cristal (étoile, plaquette, aiguille...), de la température et des conditions de vent lors de la chute de neige. Mais elle dépend aussi de l'humidité de la neige et du poids des couches supérieures du manteau neigeux. La masse volumique varie entre 20Kg/m3 pour une neige froide et de 500 à 600Kg/m3 pour une vieille neige humide. Nous avons réalisé une expérience pour calculer la masse volumique d une neige poudreuse, d une neige ayant subit une avalanche et d une neige tassée. Neige poudreuse: Pour 1L de neige, nous avons une masse de 150g. Neige d avalanche: Pour 1L de neige, nous avons une masse de 297g. Neige tassée: Pour 1L de neige, nous avons une masse de 505g. La neige à une teneur en eau liquide (T.E.L), lorsque celle-ci est humide et contient de l'eau. Pour mesurer cette teneur en eau liquide qui peut être soit volumique, soit massique (%), il faut déterminer l'humidité de la neige. Pour cela, on utilise deux calculs différents: La mesure la plus utilisée est la T.E.L volumique car pour les applications pratiques, elle est mieux adaptée. 8

b) Des propriétés mécaniques. On parle de cohésion de la neige pour la qualité des liaisons entre tous les grains. On distingue 4 types de cohésion de neige: - La cohésion de feutrage est présente particulièrement avec les cristaux de neige en étoile, car les autres types de cristaux possèdent une structure avec moins de dendrites. Ce type de cristal à 6 branches, permet de s'imbriquer facilement avec d'autres cristaux en étoiles. La neige avec cette cohésion pourra tenir sur des pentes très raides. Mais ce type de cohésion est très fragile (car neige en poudreuse) et disparaît assez vite, au bout de quelques heures. - La cohésion de frittage se trouve plutôt avec les grains fins. On la reconnaît grâce à une petite «soudure» entre les grains. Cette soudure se fait par la condensation solide de vapeur d'eau aux points de contact des grains. Soudure - La cohésion de regel se produit lorsque le manteau neigeux regèle pendant la nuit, afin de souder les grains ensemble. Cette cohésion diminue le risque d'avalanche, c'est l une des meilleures. - La cohésion capillaire se produit quand la neige est humide (au printemps : période de fonte, augmentation de la température, lorsqu'il pleut...). Une pellicule d'eau entoure les grains et fait la liaison entre ces derniers. La qualité de cette cohésion dépend de sa T.E.L. Si ses valeurs sont faibles, la cohésion est assez bonne et à l'inverse si elles augmentent la cohésion diminue. Ce type de cohésion peut concerner tous types de neige mais elle est caractéristique des grains ronds. pellicule d eau grains 9

Qu'est ce qu'une avalanche? 10

A- Différents types d'avalanches. Une avalanche est un détachement, un glissement brusque d'une grande masse de neige sur les flancs de la montagne. Il existe différents types d'avalanches. a) Les avalanches de plaques : la plaque à vent Le vent en transportant la neige, forme une plaque. Cette neige va s'accumuler au fur et à mesure sur une autre couche de neige (poudreuse). Au bout d'un moment, ces plaques vont céder sous l'effet d'une surcharge ou d'un choc. L'instabilité des plaques est due à une sous-couche sans cohésion qui repose sous ces plaques. Lorsqu'une avalanche en plaques se déclenche, on aperçoit toujours une cassure très nette et souvent en ligne droite. Ce type d'avalanche est déclenché par un skieur sur des zones hors-pistes, ou par des randonneurs s'éloignant du sentier. La vitesse de déplacement varie selon la pente, mais dans ce genre d'avalanche celle-ci se situe entre 20 et 50Km/h. Plus la pente est importante, plus la vitesse augmente. La neige présente dans ces avalanches, a une densité supérieure à 200kg/m3. Ce n'est qu'à partir d'une pente de 20 que l'avalanche ralenti puis s'arrête. Ces avalanches sont les plus dangereuses car rien ne prévoit où et quand elles risquent de se déclencher. b) Les avalanches de neige humide Ce type d'avalanche contient de la neige printanière. Au printemps, la température atmosphérique augmente et la neige devient en quelque sorte de la pluie. Celle-ci va alourdir la neige, et cette dernière va donc avoir une densité beaucoup plus importante : de 200 à 600Kg/m3 en moyenne. Par contre, la vitesse de déplacement de l'avalanche sera moins importante : de 10 à 20Km/h. L'avalanche va se déclencher plutôt dans des pentes ensoleillées, et une fois en bas, elle suivra le relief. 11

c) Les avalanches de neige en aérosol Lorsqu'il y a une forte accumulation de neige en poudreuse, il est possible qu'une avalanche se déclenche. Elle peut prendre des dimensions énormes avec un nuage épais de neige, c'est pour cela qu'on l'appelle aérosol. C'est un écoulement de particules de neige dans l'air. Cette neige est sèche (contient très peu d'eau liquide). Sa vitesse peut aller très rapidement de 100 à 400Km/h. Elle a une masse volumique inférieure à 200Kg/m3. Ce type d'avalanche a un trajet plutôt rectiligne (ne tient pas compte du relief), se nourrit de la neige qui se trouve sur son passage ce qui accélère sa vitesse et peut donc par sa grande puissance remonter le versant opposé. Les avalanches de neige en aérosol sont courantes en janvier et février. Ce type d'avalanche a des effets redoutables : effets de masse et de souffle sur les infrastructures, et les particules volantes peuvent étouffer les victimes avant de les écraser. Nous avons réalisé une modélisation d'avalanche en aérosol. Pour cela, nous avons eu besoin : - un bac transparent assez haut - une planche en bois aux dimensions du bac - de l'argile blanche - de l'eau froide et chaude. - du sel Dans un récipient, nous avons fait un mélange d'eau froide, d'argile blanche et de sel. Nous avons rempli le bac transparent avec de l'eau chaude. Puis une fois la planche installée, nous avons versé délicatement le mélange sur la partie de la planche en dehors de l'eau et nous avons observé. Le mélange d'eau froide et d'eau chaude va provoquer une réaction : l'eau froide mélangée avec l'argile et le sel aura une densité supérieure ce qui permettra à l'argile de descendre au fond du bac. A l'aide du logiciel aviméca, nous avons pu enregistrer les différentes positions successives de points du front de l'avalanche en mouvement. 12

Ce graphique correspond à la position horizontale en fonction de la position verticale. Nous avons inverser le repère: 0 Y(m) X(m) Puis avec le logicel Regressi, nous avons vu d'après une courbe, que la vitesse de l'avalanche diminue au fur et à mesure qu'elle avance. Nous pouvons l'expliquer par l'absence de neige sur la planche : l'avalanche n'ayant pas pu se nourrir de la neige existante, elle a perdu des particules ce qui diminue sa masse entrainant sa perte de vitesse. B- Facteurs de déclenchement Comment le manteau neigeux est-il maintenu? Il est maintenu par des forces de résistance et de traction. L'équilibre de ce manteau neigeux peut être modifié lorsque les liaisons situées entre les différentes couches de neige, accumulées au fur et à mesure se brisent. Ce qui provoque un déséquilibre des forces. Il suffit qu'un nombre important de liaisons se brisent pour que cela produise une avalanche. Les facteurs de déclenchement sont en fait un déséquilibre du manteau neigeux. Plusieurs facteurs sont responsables du déclenchement des avalanches, 3 facteurs: -Le facteur de terrain -Le facteur thermique -Le facteur mécanique Chaque avalanche est provoquée par une combinaison de ces facteurs. a) Le terrain Le terrain est un des facteurs de déclenchement le plus important, tout d'abord avec: - La déclivité (inclinaison de la pente). Les avalanches se déclenchent souvent sur des pentes comprises entre 30 et 55. Au-delà de 55, la neige s'écoule régulièrement et donc ne s'accumule pas en quantité suffisante pour déclencher une avalanche. A l'inverse si la pente est inférieure à 30, alors il n'y aucun risque de départ d'avalanche. 13

Nous nous sommes demandées si la nature du sol pouvait être un facteur de déclenchement. Nous avons donc réalisé cette expérience: Pour cela, nous avons construit une pente en bois dont on peut faire varier l angle. Matériel : - Argile blanche pour modéliser la neige - petits cailloux Protocole : Nous avons incliné la pente avec un angle de 35. Nous avons réalisé l expérience en deux parties. Tout d abord nous avons fait une avalanche sur une pente assez lisse (image de gauche), puis sur une pente contenant des cailloux (image de droite). Observation : Nous pouvons voir que la présence d éboulis ralenti le glissement de la neige, alors que sur un pente où il y a de l herbe, celle-ci favorisera le glissement. 14

b) Thermique - La température: Nous avons réalisé une expérience afin de savoir si la température est un élément déclencheur. Pour cela, nous avons eu besoin: - d une planche - de la farine - de l eau Protocole : Sur la même planche que précedemment, nous avons mis une couche épaisse de farine, nous avons ensuite mis de l eau afin d imiter de la neige humide, puis nous avons soupoudrer d une autre couche de farine. Nous avons incliné la planche avec un angle de 40, puis nous avons versé de l eau pour modéliser une augmentation de la température. Observation : Nous remarquons que la farine descend lentement la pente ce qui provoque le départ d une avalanche. Pendant la période de printemps, la température est plus douce qu'en hiver. La neige ainsi constituée d'eau devient liquide. Le manteau neigeux se réchauffe, cela entraine une diminution de la cohésion entre les grains et donc celui-ci est instable. La température est donc bien un facteur de déclenchement d'une avalanche (neige humide). 15

c) Mécanique - De fortes précipitations de neige entrainent une augmentation du poids du manteau neigeux. Ce poids se transforme en une force de traction, le poids de la neige a tendance à faire descendre celle-ci mais il est contrebalancé par une force de résistance qui s'oppose au mouvement de la neige. G = poids R = force de résistance T = force de traction N = Force normale La force de résistance est celle qui retient la neige. La force de traction est celle qui entraine la neige vers le bas. Son intensité est proportionnelle à la masse de la couche de neige. Plus l'inclinaison de la pente est raide plus les forces de traction augmentent. Des forces de frottement ont lieu entre la dernière couche de neige et la pente, ainsi que des forces de cohésion. Ces dernières permettent d'éviter le détachement, et d'entrainer la neige vers le bas. Lorsque la force T devient supérieure à la force R, il y a un déséquilibre entre les forces de résistance et de traction, ce qui provoque l'avalanche. Pour connaître la trajectoire de l'avalanche, on peut additionner toutes ces forces. Le vecteur obtenu donne la direction de l'avalanche. Le vecteur violet correspond à la somme de toutes les forces. 16

Les préventions 17

a) Panneaux de prévention Lorsque l'on fait du ski, on peut rencontrer des panneaux qui nous informent sur les différentes échelles de risques d'avalanches. Il est composé de 5 niveaux : 1-Faible : Les avalanches se font rares sauf si il y a une trop forte surcharge sur le manteau neigeux. Celui-ci est bien stabilisé dans les pentes. 2-Limite : Si les pentes sont suffisamment raides, le manteau neigeux est juste maintenu. Un départ d'avalanche est possible. 3-Marque : Le manteau neigeux est faiblement stabilisé dans les pentes suffisamment raides. Même si il y a une faible surcharge sur le manteau neigeux,il y a un risque d'avalanche. 4-Fort : Le manteau neigeux est de moins en mois stable. Une avalanche peut se produire sur des pentes raides. De nombreux départs peuvent se produire spontanément. 5-Très fort : Le manteau neigeux est instable. Beaucoup de départs d'avalanches se produisent, même sur des terrains peu raides. b) Différents moyens de protection Les moyens de protection permanents empêchent le départ des avalanches. Pour cela, on utilise différents modes de protection qui sont installés soit dans les zones de départ des avalanches: - les filets et les râteliers, permettent de freiner le départ de l'avalanche. 18

- les barrières à vent qui empêchent l'accumulation de neige et donc la formation de corniches dont la rupture est souvent cause d'avalanches. - des plantations, comme le reboisement qui sert à retenir le départ des avalanches. Soit dans les zones d'écoulement ou encore d'arrêt: - Les paravalanches, les digues et les murs permettent d'arrêter ou de canaliser les avalanches. Nous avons réalisé une expérience montrant que les paravalanches sont efficaces lors des déclenchements d avalanches. 19

c ) Méthodes pour éviter les avalanches Le moyen le plus efficace pour éviter les avalanches, est le déclenchement artificiel. Les pisteurs se servent d'explosifs. Ces explosions permettent de provoquer une multitude de coulées de faible importance et donc d éviter d éventuelles avalanches. Méthode n 1 : Posséder des explosifs dans son sac à dos. Comment la déclenchent t-ils? Ce sont des pisteurs qui partent sur la zone à sécuriser. Ils déclenchent par impulsion électrique ou mèche lente des bâtons explosifs projetés dans la pente. Pourquoi cette méthode est de moins en moins utilisée? Cette méthode est de moins en moins appliquée car les dangers sont suffisamment présents pour provoquer un accident avec un pisteur, et parce que cette méthode est moins efficace que d'autres. Méthode n 2 : LE CATEX Cette méthode est appelée CATEX puisque c'est un câble qui transporte des explosifs. Comment fonctionne cette méthode? Au lieu que ce soit des pisteurs qui aillent sur place, c'est un téléski qui survole les zones risquées qu'il faut sécuriser. Le pisteur artificier accroche une charge sur le câble accroché au téléski, et choisit l'endroit à sécuriser. Pourquoi cette méthode est mieux et ne présente aucun danger? Le pisteur ne se rend pas sur la zone à risque. 20

Méthode n 3 : LE GAZEX Un tube en acier est coudé et ouvert vers l'aval au dessus du manteau neigeux, on l'appelle : le tube exploseur. De quoi est constitué le gazex? Ce système fonctionne à distance par radio. Pour le déclencher, il faut actionner un code depuis un ordinateur qui va libérer une quantité de gaz : du propane et de l'oxygène sont stockés dans des réserves séparées. Ils sont acheminés jusqu'à une bouche de sortie, c'est la zone de départ de l'avalanche. Lorsque ces deux gaz se rencontrent, cela provoque une explosion. L'onde de choc dirigé vers le bas du manteaux neigeux fait partir l'avalanche. 21

d) Equipements de survie Lorsqu'on part en montagne pour faire du ski, de la randonnée il faut être équipé d'un bon matériel afin de ne pas être surpris par une avalanche. Pour cela, il est recommandé d'être équipé: - d'un ARVA (Appareil de Recherche des Victimes d'avalanches). Ce petit appareil permet d'avoir des chances de survie après une avalanche. Il existe deux type d'arva, le classique et le directionnel (bcp plus technique). Sur les deux types, il y a un mode d'émission : un signal est émis. Ce mode est enclenché par défaut dès que l'on commence à faire du sport en montagne. Il y a aussi un mode de réception : l'appareil va écouter si un autre signal est émit. Ce mode s'enclenche que si l'on tourne une clef ou un taquet. Un bouton rotatif permet de régler la sensibilité (gradué en m, max 80m). Plus l'on se rapproche plus le signal est fort, aiguë ou rapide. Sur l'arva directionnel, le mode d'émission est le même alors que le mode de réception est plus précis. Il est équipé d'un système permettant de voir dans quelle direction il faut aller (représenté par des flèches ou des diodes lumineuses). - D'une pelle et d'une sonde. La sonde est une longue tige qui permet de repérer les skieurs. - Un sac avalanche. Ce sac permet de ne pas être enseveli dans une avalanche. Il faut tirer une poignée qui va déclencher deux gros airbags pour un volume supplémentaire de 170 litres, ce qui va permettre de rester à la surface. 22

Nous avons fait des statistiques sur les risques d avalanches : D après le site allemand SLF (Institut pour l étude de la neige et des avalanches ), nous pouvons voir que les accidents ont souvent lieux lorsque le risque de déclenchement d avalanche est de niveau 3 ( niveau marqué). D après les données d ANENA (Association Nationale pour l Étude de la neige et des avalanches), nous avons pu construire un tableau de statistique sur les accidents de 2012/2013. 23

Différents instituts ou associations étudiant la neige et les avalanches. - ANENA ( Association Nationale pour l Étude de la neige et des avalanches) Cette association a été crée en 1971 par Louis Néel (prix nobel de physique). Elle oeuvre pour la prévention des avalanches ainsi que pour la formation de professionnels dans le domaine de la neige : - spécialistes en déclenchement préventif des avalanches à l'aide d'explosifs - maîtres-chiens d'avalanche Elle réalise une revue trimestrielle appellée: «Neige et Avalanche», s adressant à tout public, particulièrement aux personnes exposées aux risques d avalanches. - les skieurs et snowboarders hors-piste ; - les randonneurs à ski, raquettes, snowboard et même à pied ; - les alpinistes. - CEN (Centre d Etude de la Neige) Ce centre, qui se situe à Saint Martin D Hères en Isère, est spécialement dédié à l étude du manteau neigeux et à la prévision du risque d avalanche. Il utilise pour cela plusieurs modèles numériques: - SAFRAN (analyse et prévision météorologique en montagne). - CROCUS (modélisation détaillée des propriétés internes de la neige). - MEPRA (modèle d analyse de stabilité du manteau neigeux). 24

Bibliographie: Facteurs de déclenchement : http://www.avalanche.ca/fr/cac/training/onlinecourse/formation-des-avalanches/facteurs-declenchement http://1s3tpeavalanches.wordpress.com/i-les-differents-facteurs-de-declenchement-dune-avalanche/b-facteurs-de-declenchement/ http://1eres1.e-monsite.com/pages/partie-ii/b-mecanisme-d-avalanche.html http://www.asm-narbonne.fr/resources/les+avalanches.pdf qu'est ce que la neige : http://www.gralon.net/articles/news-et-media/meteo/articlequ-est-ce-que-la-neige--3428.htm Autres sites : http://eprints2.insa-strasbourg.fr/482/1/rapport_final_pfe_galinier.pdf http://www.odpf.org/anterieures/xiii/gr-16/memoire.pdf http://www.anpnc.com/recueil/chapitre%203-p24-36.htm#3.2 http://www.skipass.com/news/les-cristaux-de-neige-1.html http://www.eumetcal.org/euromet/french/nwp/n5830/n5830030.htm http://www.toraval.fr/livre/chap3.pdf http://www.skirando.net/nivologie/types_avalanches.htm http://www.odpf.org/anterieures/xiii/gr-16/memoire.pdf http://www.glaciers-climat.fr/avalanches/les_avalanches.html http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-avalanche http://www.anena.org/5292-nivologie-connaissances-de-base.htm 25

NGUYEN Laura et CURTIL Manon 1er S4 Mise en page : NGUYEN Laura