La population est actuellement de près de 2.927.000 habitants dont près de 60% en milieu rural.



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Transcription:

1. PRESENTATION Situé au centre Ouest du Maroc, Le bassin du Tensift s étend sur une superficie de 18.210 Km 2 couvrant totalement la wilaya de Marrakech, et partiellement les provinces d Essaouira, d El Kelaâ des Sraghna et de Safi. Géographiquement, le bassin peut être subdivisé en trois domaines distincts: le Haut Atlas, zone de montagnes formant les plus hauts reliefs du Royaume avec comme point culminant à 4167 m, le Jbel Toubkal ; la plaine du Haouz et le bassin de Mejjate, une dépression d une superficie de 6000 Km 2 allongée d Est en Ouest et large de 40 Km ; les Jbilet, formées de montagnes de faible altitude, qui émergent au nord de la plaine du Haouz. La population est actuellement de près de 2.927.000 habitants dont près de 60% en milieu rural. L économie dans le bassin est basée essentiellement sur l agriculture et l élevage. Par ailleurs, les activités industrielles et minières, le tourisme et l artisanat occupent une partie assez importante de la population active. L agriculture se caractérise par la prédominance de la céréaliculture et de l'arboriculture. L irrigation occupe une place importante dans l activité agricole du bassin. Bassin Hydraulique de Tensift 183

En raison de son étendue et de son relief, le bassin se caractérise par un climat très différencié d une zone à l autre. Ainsi, le climat est semi aride influencé par le courant froid des Canaries dans la zone côtière, semi aride chaud dans les Jbilet et continental de type aride dans le Haouz et le Mejjate. Les précipitations sont faibles et caractérisées par une grande variabilité spatio-temporelle. La pluviométrie moyenne annuelle est de l ordre de 250 mm à Marrakech et peut atteindre 700 mm sur les sommets de l Atlas. L examen de la répartition moyenne des pluies mensuelles montre également l existence de deux saisons nettement différenciées : d octobre à avril, une saison humide où interviennent la quasi-totalité des épisodes pluvieux, soit prés de 85 à 95 % de la pluviométrie annuelle ; de mai à septembre, une saison sèche avec seulement 5 à 15 % de la pluviométrie annuelle. Les températures moyennes mensuelles, calculées sur la période 1970-2002 varient entre 18,5 C et 20,5 C. Les mois les plus chauds sont généralement juillet et août (25 C à 27 C sur l Atlas et la plaine du Haouz et 26 C dans les zones côtières). Le mois le plus froid est janvier (11 C à 13 C sur l Atlas et la plaine du Haouz et 12 C dans les zones côtières). L évaporation moyenne annuelle varie de 1800 mm sur le versant atlasique à 2600 mm dans la plaine du Haouz. Elle est minimale pendant les mois de décembre et janvier tandis que la maximale intervient pendant les mois d été. Près de 50% de l évaporation totale est enregistrée durant les quatre mois de juin à septembre. Bassin Hydraulique de Tensift 184

La dégradation spécifique dans le bassin varie de près de 200 à plus de 3000 tonnes/km 2 /an environ. Le bassin du R dat se situe parmi les bassins du Royaume qui présentent la plus forte dégradation spécifique. Bassins Superficie (km 2 ) Dégradation (t/km 2 /an) Lalla Takerkoust 1610 240 Tahanaout 225 185 Taferiat 515 440 Sidi Rahal 570 3015 Dégradation spécifique dans les bassins du Tensift 2. RESSOURCES EN EAU 2-1. Les eaux de surface Les oueds les plus importants prennent tous naissance dans le Haut Atlas. Sur ce relief montagneux à structure et nature géologique hétérogène, des ruissellements à caractère torrentiel interviennent et sont collectés par le réseau hydrographique du Tensift qui les évacue vers l océan. L aire du bassin peut être subdivisée en deux zones : la sous-zone du cours amont du Tensift et ses affluents de la rive gauche qui constituent la partie hydrologique active du bassin. Elle s étend sur une superficie de 10950 Km² ; la zone du bas Tensift qui englobe le cours aval de l oued Tensift et le bassin de l Oued Chichaoua. Elle s étend sur une superficie de 7260 Km². Les ressources en eau de surface sont irrégulières et inégalement réparties. Les montagnes constituent le château d eau des écoulements de surface. Les apports moyens Bassin Hydraulique de Tensift 185

annuels sont évalués à près de 820 Mm 3. Ces apports varient entre un minimum de 70 Mm 3 et un maximum de l ordre de 2500 Mm 3. En outre, le bassin bénéficie d un transfert de l ordre de 300 Mm 3 à partir du bassin de l Oum Er Rbia destinés à l alimentation en eau de la ville de Marrakech et à l irrigation dans le Haouz central. Ainsi le potentiel en eau de surface disponible pour le bassin s élève en année moyenne à près de 1.070 Mm 3. Oued N Fis à Lalla Takerkoust R dat à Sidi Rahal Zat à Tafriat Ourika à Aghbalou Rheraya à Tahanaout Lahr à Herissane El Mal à S. Bou Othtmane El Hallouf Chichaoua Mramer Autres bassins actifs Autres bassins semiactifs Transfert Oum ER Rbia Total Surface BV (Km 2 ) 1690 570 516 500 225 65 520 185 1320 150 2240 1400 - Apport d eau (Mm 3 ) Min. Moyen Max. 13 3 17 14 3 0 1 0 11 0 9 1 160 187 78 111 167 51 11 38 2 72 2 90 14 300 505 264 280 618 117 26 113 5 230 5 270 36 300 Sans transfert 72 822 2467 Avec transfert 232 1122 2767 Apports des différents oueds du bassin de Tensift 2-2. Les eaux souterraines Les réservoirs d eau souterraine dans lesquels s accumulent ou transitent les eaux pluviales infiltrées sont d extension inégale. Les plus importants sont : La nappe du Haouz qui s étend d Est en Ouest entre les deux reliefs de l Atlas au sud et des Jbilet au nord sur une superficie d environ 4500 Km 2 ; Bassin Hydraulique de Tensift 186

La nappe de Mejjate est limitée au Nord par l oued Tensift et au Sud par le haut Atlas. Elle s étend sur une superficie de 750 km 2 ; La nappe de Oulad Bou Sbaâ qui s étend sur une superficie de 1200 Km 2 constitue la continuité hydraulique du bassin de Meskala Kourimate ; La nappe de la Bahira qui s insère entre les massifs des Jbilet au sud et les plateaux des Rehemna et des Gantour au nord et s étend sur une superficie d environ 3600 Km 2. Nappe du Haouz Au pied de l'atlas, le Haouz qui forme une vaste dépression comblée par les formations détritiques issues du démantèlement de la chaîne atlasique, renferme la nappe la plus productive de la région, mais également la plus exploitée. La nappe du Haouz est limitée par la chaîne Atlasique au Sud et les chaînons des Jbilet au Nord. Elle s'étend d'est en Ouest entre les deux reliefs sur une superficie d'environ 6.000 km 2, sa largeur moyenne étant de l'ordre de 40 km. Les écoulements souterrains s'établissent dans les alluvions Plio-Quaternaires et les formations du Néogène dont la puissance globale varie entre 50 et 80 m et peut atteindre 120 m. La surface libre de la nappe s'établit en moyenne à 25 m sous le niveau du sol, mais se situe entre 0 m à 5 m le long de l'oued Tensift et peut descendre jusqu'à 70 m le long du piémont de l'atlas. Dans les zones où l'eau souterraine fait l'objet d'une exploitation intensive, elle s'établit aux environs de 45 m. La recharge de la nappe se fait principalement par infiltration des eaux d'irrigation et des eaux de crues des Bassin Hydraulique de Tensift 187

oueds atlasiques traversant la plaine. L'écoulement général se fait du Sud vers le Nord, pour être finalement drainé par l'oued Tensift. Evolution piézomètrique de la nappe du Haouz Le développement agricole que connaît la plaine du Haouz et l'exploitation intensive des eaux souterraines ainsi que les effets de la sécheresse qui sévit sur la zone depuis les années 1970, ont engendré une baisse du niveau de la nappe. L'analyse de l évolution piézométrique depuis 1980, permet de faire les constatations suivantes : les baisses de niveau piézométrique constatées sont de l'ordre de 5 à 10 m et atteignent plus de 20 m en amont de l'oued Rheraya et à l'aval d'aït Ourir. Elles sont accentuées dans le secteur du N'fis ; les baisses moyennes sont de 0,8 à 1,6 m/an dans les secteurs Ouest du N'fis et dans les secteurs centraux (Rheraya, champs captants pour l'eau potable de Marrakech) et de 0,2 à 0,5 m/an dans le secteur oriental. -5-10 -15 Profondeur de l eau/sol -20-25 -30-35 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 Année Evolution piézomètrique de la nappe d El Haouz Bassin Hydraulique de Tensift 188

Nappe de la Bahira Plus au Nord au-delà des Jbilet, la Bahira renferme une nappe d'eau dont l'exploitation de plus en plus intense a favorisé le développement de la zone particulièrement aride de Ben Guérir. Allongée d'est en Ouest, la plaine de la Bahira s'insère entre le massif des Jbilet au Sud et les plateaux des Rehamna et des Gantour au Nord et s'étend sur une superficie d'environ 4250 km 2. On y distingue deux unités aquifères d'inégale importance: une nappe phréatique développée dans les formations alluvionnaires de la zone orientale et dans les limons, les marnes sableuses et les calcaires gréseux du Plio-Quaternaire dans la zone occidentale ; une nappe éo-crétacé ayant pris place dans les terrains calcaires s'étendant dans la quasi-totalité de la plaine. Cette nappe est libre dans les secteurs où la formation géologique affleure ou se situe à de faibles profondeurs. Elle est captive dans les zones où le réservoir est recouvert par des formations Plio- Quaternaires d'épaisseur importante. Les infiltrations directes des eaux pluviales et l'infiltration des ruissellements provenant des Jbilet constituent la principale composante de la recharge naturelle du système aquifère de la Bahira. L'écoulement général se fait en direction de l'oued Tessaout. Une partie de cet écoulement s'accumule dans le lac de Sed El Majnoun où elle s'évapore. Dans la partie occidentale de la plaine, un écoulement très faible se produit vers le lac Zima ou l'eau s'évapore également. Bassin Hydraulique de Tensift 189

Evolution piézomètrique de la nappe de Bahira D une façon générale, l évolution piézométrique de la nappe de la Bahira se caractérise par une tendance à la baisse depuis 1980. Au niveau des champs captants destinés à l AEP, l amplitude de cette baisse atteint 8 m, soit une baisse moyenne de 30 cm /an. - 2-2 - 2 Pr of o n de ur de - 2-2 - 3-3 8 8 8 8 8 9 9 9 9 9 0 0 0 Ann Evolution piézomètrique de la nappe de la Bahira Les nappes du Mejjate D'une superficie de 750 km 2 environ, la plaine du Mejjate est limitée au Nord par l'oued Tensift et au Sud par le Haut Atlas. Les principales unités hydogéologiques de la plaine sont constituées de formations Plio-Quaternaires et éocrétacées : Nappe phréatique: Cette nappe circule dans les terrains alluvionnaires Plio- Quaternaires de la plaine proprement dite. Elle se caractérise par des productivités unitaires et des profondeurs Bassin Hydraulique de Tensift 190

variables de niveaux d'eau. L'écoulement de l'eau se fait en direction des oueds Chichaoua et Tensift. Nappe éo-crétacé: Elle est constituée de deux unités aquifères distinctes formant un système bicouche. La première unité est constituée par les calcaires éocènes du synclinal des Ouled Bousbaa et de l'oued El Biod. La deuxième, d'extension plus importante, se développe dans les calcaires Cénomano- Turoniens de la terminaison ouest de Mejjate (Immintanout, Taouloukoult et Zaouia Sidi Abdelmoumen). Les principales alimentations de ce système proviennent des infiltrations directes des eaux de pluie sur les aires d'affleurement et des eaux de crue des oueds Imin Tanout et Amnez. L'écoulement, de direction Nord-Est Sud-Ouest, donne naissance aux principales sources de l'oued Chichaoua dont l'apport moyen estimé à 38 Mm 3 /an, contribue à l'alimentation par infiltration de la nappe phréatique de Mejjate. Bilan hydraulique des nappes du Tensift Le bilan hydraulique des nappes du Tensift est globalement déficitaire dénotant d une surexploitation dangereuse des eaux souterraines de la région. Entrée / Sorties Entrées Infiltration directe Apports d oueds Retour d irrigation Abouchements latéraux Haouz- Mejjate 18 65 250 Oulad Bou Sbaâ Eocrétacé 17 Bahira Total 18 18-36 Total entrées 351 56 33 440 11-33 - - 68 76 250 Bassin Hydraulique de Tensift 191

Sorties Sources et - 37-37 Khettaras Drainage - - - - oueds Prélèvements AEPI Prélèvements irrigation Sorties latérales 28 507-1.10 5.20 9.50 9 28-38.1 540.2 9.50 Total sorties 535 53 37 625 Bilan hydraulique des nappes du bassin de Tensift 3. QUALITE DES RESSOURCES EN EAU 3.1 - Qualité des eaux de surface Le suivi de la qualité des eaux opéré dans le bassin fait ressortir que : La qualité des eaux des affluents de la rive gauche de l oued Tensift est généralement bonne, excepté au niveau des tronçons de l oued Imin Tanout (à l aval des rejets du centre), de l oued R dat (à l aval des rejets de Sidi Rahal) et de l oued Amizmiz (à l aval des rejets d Amizmiz) et de l oued Chichaoua (à l aval des rejets du centre de Chichaoua) ; La Qualité des eaux de l oued Tensift est moyenne à mauvaise en raison d une forte minéralisation et de la pollution organique et bactériologique importante à l aval des rejets urbains de la ville de Marrakech ; Les eaux de la retenue du barrage Lalla Takerkoust présentent une salinité faible et reste inférieure à 550 mg/l, des teneurs en oxygène dissous supérieures à 8 mg/l et des teneurs en «chlorophyle a» de l ordre de 6µg/l. Néanmoins, la retenue connaît des productions algales importantes en automne, ce qui permet de classer cette retenue comme mésotrophe. Bassin Hydraulique de Tensift 192

3.2 - Qualité des eaux souterraines La plupart des nappes d eau souterraine du bassin présentent une eau de qualité moyenne à bonne sauf dans les secteurs contaminés par les eaux usées ou affectés par la nature chimique des formations aquifères. A l échelle du bassin, on distingue : Les nappes présentant une eau de bonne qualité, apte à tous les usages sans contrainte majeure : Ce sont celles du Haouz-Mejjate à l exception des secteurs de bordure de l oued Tensift, au voisinage de Marrakech et au nord de l oued R dat ; Les nappes présentant une qualité moyenne à mauvaise : Ce sont celles du Bas Tensift et de la Bahira ; Les zones où les eaux sont de très mauvaise qualité chimique et qui se limitent à certains secteurs de la nappe phréatique de la Bahira où les teneurs en nitrates sont élevées et où la salinité des eaux dépasse 4 g/l, et à des secteurs de la nappe du Haouz à l aval de la ville de Marrakech. 4. MOBILISATION ET UTILISATION DES RESSOURCES EN EAU Depuis plusieurs siècles, les habitants du Haouz ont utilisé leur savoir-faire pour s approvisionner en eau et assurer l irrigation de plusieurs milliers d hectares en mobilisant le maximum de ressources par des moyens traditionnels : Plus de 650 khettaras (sorte de galeries souterraines qui amènent de l eau de la nappe phréatique par gravité à la surface du sol) ont été réalisées dans les différentes parties de la plaine du Haouz totalisant une longueur de près de 700 km. Elles produisaient un débit continu de 3,2 m 3 /s pour subvenir aux besoins en eau de la population et irriguer 20.000 ha. Actuellement ces Bassin Hydraulique de Tensift 193

ouvrages sont à sec ou détruits dans leur quasi-totalité par manque d entretien et surtout à cause de la baisse du niveau de la nappe sous l effet des pompages intensifs et de la sécheresse persistante dans la région. des seguias, canaux en terre non revêtus, qui dérivent les eaux des oueds vers la plaine (la première séguia se nomme Tassoultante : canal royal) sont construits depuis le temps des Almohades afin de transporter l eau de l oued Ourika sur plus de 20 km pour irriguer les terres, actionner les différents moulins hydrauliques et, en fin de parcours, assurer l alimentation en eau potable de la ville de Marrakech. Outre ces ouvrages, il faut également mentionner les énormes bassins réservoirs construits dans les jardins de l Agdal et de la Ménara et dont la capacité totale dépasse 267.000 m 3. Ces bassins avaient pour fonction de couvrir une partie des besoins de la ville de Marrakech en eau potable et d arroser les vergers durant la période estivale. 4-1. L effort de mobilisation Les eaux de surface Globalement les eaux de surface mobilisées dans le bassin sont estimées en année moyenne à près de 500 Mm 3 dont 70 Mm 3 par le barrage Lalla Takerkoust, 1,3 Mm 3 par les petits barrages et 430 Mm 3 par le réseau de séguias traditionnelles (prélèvements au fil de l eau). En outre, le bassin bénéficie d un volume annuel de l ordre de 300 Mm 3 transféré à partir du bassin versant de l Oum-Er- Rbia via le Canal de Rocade : 260 Mm 3 sont destinés à l irrigation et 40 Mm 3 à l alimentation en eau potable et industrielle de la ville de Marrakech. Bassin Hydraulique de Tensift 194

Barrage Mise en service Capacité (Mm 3 ) But Superficie Irrigable (ha) Energie produite (GWH/an) Lalla Takerkoust 1935 57,0 EC, I 9800 15 Imin Larbaa 1985 0,8 I, AC 80 - Agafaï 1984 0,5 I 70 - N zalet El Azri 1986 0,5 I 85 - Azib Douirani 1987 0,6 I, AC 100 - Ouled Abbes 2001 0,9 I, AC 150 - Bouhouta 2002 0,9 I, AC 160 - TOTAL - 61,2-10.445 15 Aménagements hydrauliques existants Les eaux souterraines Le bassin dispose d importantes ressources en eau souterraines exploitées depuis des siècles pour l irrigation et l alimentation en eau potable par des khettaras et des puits. En plus de l alimentation en eau potable, l exploitation des nappes par des puits et forages modernes a permis un important développement hydro-agricole dans le bassin. Le tableau ci-après donne les volumes annuels prélevés dans les principales nappes du bassin. Nappe AEPI Prélèvement (Mm 3 ) Irrigation TOTAL (Mm 3 /an) Haouz- Mejjate 28.0 507.0 535.0 Od Bou Sbaâ 1.1 5.2 6.3 Bahira 9.0 28.0 37.0 TOTAL 38.1 540.2 578.3 Bassin Hydraulique de Tensift 195

4-2. Utilisation de l eau L eau potable Les prélèvements actuels pour l alimentation en eau potable et industrielle des agglomérations du bassin sont évalués à près de 80 Mm 3 /an. En milieu urbain, l alimentation en eau potable et industrielle de Marrakech est assurée à partir de la nappe du Haouz (10 Mm 3 /an) et du canal du Rocade (40 Mm 3 /an). La dotation qui lui est réservée à partir du complexe Hassan 1er et Sidi Driss est de 40 Mm 3 /an. La ville d El Kelaa prélève 1,7 Mm 3 /an à partir des eaux souterraines et environ 1 Mm 3 /an d eau de surface à partir du canal de Rocade. Les autres centres sont alimentés exclusivement à partir des eaux souterraines particulièrement à partir des nappes du Haouz, du Mejjate et de la Bahira pour un volume global de 7 Mm 3 /an. Utilisation de l eau Milieu urbain - Marrakech - El Kelaa -Autres centres Eau de surface 40.0 1.0 - Eau souterraine 10.0 1.7 7.0 TOTAL (Mm 3 /an) 50.0 2.7 7.0 Milieu rural - 20.0 20.0 Industries isolées 3.0-3.0 TOTAL 44.0 38.7 82.7 OTAL Mm 3 /an Bassin Hydraulique de Tensift 196

En milieu rural et depuis le démarrage du PAGER en 1995, le taux d accès à l eau potable n a cessé de s améliorer pour atteindre près de 71% à fin 2005. L approvisionnement en eau potable des populations rurales est assuré exclusivement à partir des eaux souterraines. Concernant les industries isolées, la mine de Guemassa prélève un volume de l ordre de 3 Mm 3 /an à partir de la retenue du barrage Lalla Takerkoust. L irrigation La superficie totale irriguée dans le bassin s élève à près de 200.000 ha avec des besoins en eau évalués à 1.310 Mm 3 /an dont 370 Mm 3 au profit de la grande hydraulique (PTI) et 940 Mm 3 pour les périmètres de petite et moyenne hydraulique. Périmètre Superficie (ha) Eau de surface Eaux utilisées (Mm 3 ) Eau souterraine Total Grande hydraulique 50 000 338 35 373 PMH 151 770 437 500 937 TOTAL 200170 475 535 1310 Bassin Hydraulique de Tensift 197

5. DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU 5-1. La demande en eau Le développement socio-économique que connaît le bassin a engendré une évolution importante des besoins en eau, aussi bien dans le secteur de l approvisionnement en eau potable et industrielle que dans le secteur agricole. Usage Besoins en eau (Mm 3 ) 2005 2020 AEPI 85 125 Irrigation 1315 1375 Total 1400 1500 L eau potable Les prévisions de la demande en eau potable et industrielle ont été effectuées sur la base des projections démographiques établies pour le bassin. Les objectifs pris en compte pour l élaboration des prévisions de la demande en eau potable et industrielle visent à : atteindre dans les centres urbains un taux de branchement en l an 2020 de 80% à 90% selon le centre ; améliorer l efficience des réseaux de distribution pour atteindre en 2020 un rendement global de 71% à 80% selon le centre ; généraliser l accès à l eau potable de la population rurale à partir de l an 2010. Globalement, les besoins en eau potable et industrielle du bassin, à l horizon 2020, s élèverait à 125 Mm 3 dont 95 Mm 3 au niveau des agglomérations urbaines, 30 Mm 3 en milieu rural et 5 Mm 3 pour l industrie minière. Bassin Hydraulique de Tensift 198

L agriculture Le développement agricole futur dans le bassin est déterminé par la mise en valeur envisagée pour la grande hydraulique dan le Haouz Central et la modernisation des périmètres traditionnels de PMH. La demande en eau agricole s élèverait, à l horizon 2020, à près de 1375 Mm 3 /an pour l irrigation de plus de 200.000 ha dont 58.000 ha en grande hydraulique et 142.000 ha en PMH. 5-2. Aménagements hydrauliques projetés Le Plan Directeur d Aménagement des ressources en eau du Bassin du Tensift prévoit en plus de l exploitation des eaux souterraine, la réalisation de plusieurs ouvrages hydrauliques. La mise en œuvre de ce plan permettra de porter le volume mobilisé à 1.500 Mm 3 /an dont près de 300 Mm 3 /an proviennent du bassin de l Oum Er Rbia et près de 460 Mm 3 des eaux souterraines (alors que l on prélève déjà près de 600 Mm 3 ). Les barrages projetés La réalisation de 6 barrages est prévue dans le bassin, dont le barrage Wirgane, en cours de réalisation. Ces ouvrages permettront de régulariser un volume supplémentaire de près de 200 Mm 3 au profit notamment du renforcement de l AEPI de la ville de Marrakech et du développement des périmètres de grande hydraulique du Haouz et de la PMH. Il s agit des ouvrages suivants : - le barrage Boualouane pour l irrigation du périmètre de petite et moyenne hydraulique de Douirane et de Chichaoua aval; Bassin Hydraulique de Tensift 199

- le barrage Ait Ziat pour l irrigation des secteurs de la grande hydraulique du Zat ; - le barrage Taskourt pour l irrigation du périmètre de petite et moyenne hydraulique d Assif El Mal ; - le barrage Herissane pour l irrigation d un périmètre de la STI du Haouz ; - le barrage Wirgane, actuellement en cours de construction, pour le renforcement de l alimentation en eau potable et industrielle de la ville de Marrakech ; - le barrage Talmest pour l irrigation d un potentiel à l aval de petite et moyenne hydraulique. Barrage Oued Capacité (Mm 3 ) But Volume régularisé (Mm 3 ) Superficie Irrigable (ha) Boulaouane Seksaoua 10 I 14 2000 Ait Ziat Zat 45 I 70 9255 Taskourt El Mal 25 I 24 6460 Herissane Lahr 20 I 8 885 Wirgane N Fis 70 AEP 17 - Talmest Tensift 250 I 66 8250 TOTAL - 420-200 26850 Caractéristiques barrages programmés dans le bassin du Tensift La mobilisation des eaux souterraines Le potentiel en eau souterraine renouvelable de la zone est évalué à près de 490 Mm 3 /an, alors que plus de 580 Mm 3 /an sont actuellement prélevés pour la production d eau potable et pour l irrigation. Les nouvelles possibilités d exploitation d eau souterraine dans le bassin sont de ce fait limitées. Les seules possibilités qui ont été identifiées au niveau de la nappe du Mejjate, permettraient de disposer d un potentiel total supplémentaire exploitable évalué à près de 7 Mm 3 /an. Bassin Hydraulique de Tensift 200

Les expériences de la recharge artificielle de la nappe du Haouz réalisées dans le lit de l oued N Fis et les réalisations entreprises dans la zone des Jebilet ont mis en évidence le rôle que peut jouer la recharge artificielle des nappes dans le développement des ressources en eau. Ces systèmes seront insérés dans le programme de développement des ressources en eau du Bassin du Tensift. La nappe du Haouz Le développement des prélèvements d'eau observé durant les vingt dernières années a engendré une surexploitation relativement avancée dans la nappe du Haouz. Ainsi, des prélèvements supplémentaires d'eau souterraine ne peuvent être envisagés. Devant cette situation, des mesures de gestion rationnelle s imposent pour assurer une exploitation équilibrée par le renforcement de la recharge artificielle de la nappe et la promotion de mesures conservatoires et d économie d eau. La nappe de la Bahira Les prélèvements de la nappe de la Bahira sont utilisés pour l'approvisionnement en eau des villes de Youssoufia, Ben Guérir et El Kelaâ des Sraghna et pour l irrigation. Tout prélèvement supplémentaire de la nappe se fera au détriment du drainage des oueds et de l épuisement des réserves de la nappe qui accuse déjà une baisse significative de 30 cm/an. Il convient donc de prendre toutes les mesures réglementaires, techniques et de sensibilisation à l économie de l eau afin d assurer une gestion rationnelle de cette nappe et éviter sa dégradation quantitative et qualitative. Bassin Hydraulique de Tensift 201

La nappe de la plaine du Mejjate Les ressources en eau renouvelables de la nappe de la plaine du Mejjate dont une bonne partie est constituée par des débits de sources et khettaras et utilisée pour l'irrigation de périmètres de petite et moyenne hydraulique, principalement dans la vallée de l'oued Chichaoua. Les prélèvements seront prochainement augmentés de près de 5 à 7 Mm 3 pour l'irrigation d'environ 1.000 ha prévus dans le cadre du programme national de centres pivots. Ce prélèvement supplémentaire doit cependant être fait d'une manière contrôlée et progressive, afin de permettre le suivi de son impact sur l'équilibre de la nappe et de prendre, si nécessaire, les mesures permettant d en assurer une exploitation durable. Recharge artificielle des nappes d eau souterraine Les expériences de recharge réalisées entre 1985 et 1986 dans le lit de l'oued N'Fis et les réalisations entreprises dans la zone de Jbilet ont mis en évidence le rôle que peut jouer la recharge artificielle des nappes d'eau souterraine dans l'accroissement des ressources en eau. Ces projets de recharge visent à favoriser l'infiltration dans les nappes souterraines grâce à un aménagement approprié des lits des oueds ou de zones d'épandage des eaux de crue. Les possibilités de recharge artificielle dans le bassin de Tensift ont été identifiées au niveau de l'oued N'Fis à l'aval du Barrage Lalla Takerkoust, des affluents de l'oued Tensift et dans la zone de Oualidia. A titre d'exemple, la réalisation du projet de recharge identifié au niveau de l'oued N'Fis pourrait permettre de récupérer près de 90% des déversés du Barrage de Lalla Takerkoust évalués en moyenne à près de 40 Mm 3 /an. Bassin Hydraulique de Tensift 202

Cette récupération pourrait se traduire par une remontée de 5 à 10 m du niveau piézométrique de la nappe et permettrait de résorber le déficit en eau actuellement observé au niveau de la nappe du N'Fis. Le renforcement de la recharge naturelle des aquifères par infiltration des eaux de ruissellement La zone des Jbilet dispose de ressources en eau limitées. Plusieurs centaines de puits traditionnels ou équipés de moto-pompes captent les eaux souterraines circulant dans la frange supérieure altérée des schistes, à des fins d'alimentation en eau potable, d'abreuvement du cheptel et d'irrigation de cultures vivrières sur des parcelles dont la superficie varie généralement de 0,5 à 5 ha. Ces puits subissent au fil des années des approfondissements continus en vue de capter plus d'eau pour couvrir les besoins en eau potable et sauvegarder les vergers existants. Afin de maintenir la stabilité des niveaux piézométriques, l'aménagement de dispositifs de renforcement de l'alimentation en eau des nappes aquifères le long des oueds permet d'améliorer les conditions de captage des puits en favorisant l'alimentation par infiltration des formations aquifères. Le suivi du niveau piézométrique des puits situés au voisinage de ces aménagements a permis de constater que grâce à ce type de dispositifs, une remontée de niveau de 1 à 5 m pouvait être enregistrée. Cette opération ayant donné des résultats appréciables, devrait pouvoir être généralisée dans toutes les zones favorables. Bassin Hydraulique de Tensift 203

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