L'énergie nucléaire et ses impacts sur l'environnement



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Transcription:

L'énergie nucléaire et ses impacts sur l'environnement Dans cette partie nous étudions la production d'électricité nucléaire, et non pas tout ce qui touche à l'armement nucléaire et au médical. En 2005, 435 réacteurs nucléaires fournissaient 16% de l'énergie mondiale, constituant 368GW de puissance installée générant 2768 Twh d'électricité (Agence Internationale de l'energie, 2007). En France, 78% de l'électricité provient de source nucléaire. Illustration 1: Le nucléaire. La France produit la moitié de l'énergie nucléaire européenne. Une tonne d'uranium naturel fournit 100 millions de kwh dans un réacteur classique et 10 milliards de kwh dans un réacteur rapide. Le combustible nucléaire permet de produire une énergie de l'ordre de 200 millions d'ev par atome lourd fissionné. L'électro-nucléaire dans le monde représente 7% de l'énergie primaire et 17% de la production électrique soit 2600 Twh/an; c'est aussi 30% de la production électrique en Europe. 1. Mode de production L'uranium, combustible nucléaire est un métal répandu dans l'écorce terrestre (50 fois plus que le mercure), on le trouve sous forme solide où il est radioactif a et b de couleur argentée. Les roches dans lesquelles on trouve de l'uranium sont des roches uranifères, comme l'uraninite et la pechblende. On trouve l'uranium sous différents isotopes (Uranium 238 et 235). La composition principale de l'uranium naturel est 99,28% d'uranium 238 et seulement 0,71% d'uranium 235. Illustration 2: Minerai d'uranium à l'état initial. 1.1. Extraction de l'uranium L'uranium est extrait soit dans des mines d'uranium à ciel ouvert (28%), soit dans des galeries

souterraines (43%); plus récemment, une technique par injection de solutions acides ou basiques (lixivation in situ) est utilisée pour l'extraction des gisements de grès (15%). Ce sont des techniques conventionnelles. L'uranium est, comme la plupart des minerais extrait à l'état de roche combiné à d'autres éléments chimiques et non sous sa forme pure. Les principaux gisements connus se situent aux États-Unis, en Australie, au Canada, en Afrique du Sud et en Russie. 1.2. Préparation de l'uranium Une fois extrait, les roches d'uranium (à très faible concentration en uranium 235, entre 0,1 et 0,5%) sont concassées et finement broyées, on extrait typiquement environ 500g de «yellow cake» pour une tonne de minerai. En France par exemple, une tonne de minerai contient de 1 à 5kg d'uranium. Celui-ci est alors extrait grâce à diverses opération chimiques dans des bains concentrés d'acide, de base ou de peroxyde afin de dégager l'uranium par dissolution. On obtient après ces transformations un concentré qui a l'aspect d'une pâte jaune nommée «yellow cake» qui est obtenu par précipitation de la solution, filtration puis lavage, séchage et emballage. La teneur en oxyde d'uranium du «yellow cake» est de 750kg/tonne. Ce processus est réalisé sur place (à l'endroit de l'extraction du minerai) afin que le transport soit rentable. Illustration 3: Fabrication de "Yellow cake". Pour que l'oxyde d'uranium soit utilisable dans les réacteurs nucléaires, il faut le débarrasser de ses impuretés par différentes étapes de raffinage. Une fois très pur, il est converti en tétrafluorure d'uranium (UF 4 ) qui est constitué de quatre atomes de fluor et un atome d'uranium. Il faut par la suite enrichir l'uranium. Pour alimenter les réacteurs, il faut un combustible dont la proportion d'uranium 235 se trouve entre 3 et 5%, car seul cet isotope peut subir la fission nucléaire qui libère de l'énergie. Cependant, dans 100kg d'uranium naturel il y a 99,3kg d'uranium 238 et 0,7 kg d'uranium fissible. Il faut donc augmenter la proportion d'uranium 235, c'est une

Illustration 4: Ultracentrifugation de l'uranium. opération difficile appelée enrichissement. Cette opération est difficile car les isotopes d'un même élément ont quasiment les même propriétés chimiques. La différenciation des deux se fait grâce à leur légère différence de masse (l'uranium 235 est un peu plus léger que l'uranium 238). Actuellement l'enrichissement de l'uranium est basé sur la différence de mobilité engendrée par cette faible différence de masse. Jusqu'à présent seulement deux procédés d'enrichissement ont été développés à l'échelle industrielle: La diffusion gazeuse : Après extraction du minerai et raffinage, on obtient du tétrafluorure d uranium, que l'on transforme en hexafluorure d uranium (UF 6 ) qui a la propriété d être gazeux à partir de 56 C. Ce procédé consiste à faire passer l UF 6 (état gazeux) à travers un grand nombre de membranes percées de trous minuscules. Les molécules d hexafluorure d uranium 235, qui sont plus légères que celles d hexafluorure d uranium 238, traversent un peu plus rapidement chaque barrière, ce qui permet peu à peu d enrichir l uranium. Cependant, étant donné la masse très voisine des deux isotopes, le ralentissement de l uranium 238 est très faible par rapport à celui de l uranium 235. En France, dans l'usine d'enrichissement de l'uranium (usine Eurodif de Tricastin : fournit plus du tiers de la production mondiale d'uranium enrichi) il est nécessaire de répéter cette opération 1400 fois afin de produire un uranium assez enrichi en uranium 235 qui pourra être utilisé dans des centrales nucléaires classiques. Pays-Bas, Grande-Bretagne) L'ultracentrifugation : C'est un autre procédé d'enrichissement qui est utilisé à moins grande échelle par le groupe européen Urenco (Allemagne, Ce principe de séparation des deux isotopes d'uranium utilise des centrifugeuses à grande vitesse; elles projettent plus vite à la périphérie l hexafluorure d uranium 238 que l hexafluorure d uranium 235 qu elle contient. La très légère différence de masse entre les deux molécules va permettre d augmenter ainsi petit à petit la concentration en uranium 235. Là encore, de nombreuses étapes successives sont nécessaires pour obtenir un enrichissement suffisant. L'étape qui suit est la fabrication d'assemblage combustibles. A l'issue du processus d'enrichissement, le combustible nucléaire est élaboré dans différentes installations en fonction de sa destination. A cet effet l'hexafluorure d'uranium est transformé en poudre d'oxyde d'uranium sous la forme d'une poudre noire qui est comprimée puis frittée (cuite au four) pour constituer, après traitement, des petits cylindres d'environ 1cm de long appelés pastilles. Chacune de ces pastilles (7g) peut libérer autant d'énergie qu'une tonne de charbon. Ces pastilles sont enfilées dans de longues gaines métalliques de 4m de long pour constituer des crayons de combustible. Pour une centrale, plus de 40 000 crayons sont préparés pour être rassemblés en fagots de section carrée, appelés emballages de combustible. Chaque emballage contient 264 crayons. Le chargement d'un réacteur de 900 MW nécessite 157 assemblages contenant en tout 11millions de pastilles.

Par un procédé chimique, l'hexafluorure d'uranium est transformé en dioxyde d'uranium. Cet oxyde d'uranium enrichi sert à fabriquer le combustible classique destiné aux réacteurs à eau sous pression des centrales nucléaires. L'oxyde d'uranium appauvri, quant à lui, une fois mélangé à de l'oxyde de plutonium (environ 7%) est utilisé pour la fabrication du combustible 1.3. Utilisation de l'uranium Les assemblages de combustible forment le cœur du réacteur, ils sont disposés selon une géométrie précise. Chaque assemblage va y séjourner pour une durée de trois ou quatre ans; pendant cette période, la fission de l'uranium 235 va fournir la chaleur nécessaire à la production de vapeur puis d'électricité. L'uranium 235 est fissible, c'est à dire que sous l'effet de la collision avec un neutron, son noyau va se casser en produits de fission radioactifs, cela en libérant de l'énergie. Néanmoins certains noyaux d'uranium 238 capturent un neutron, transformant celui-ci en plutonium 239, lequel est alors fissible (comme l'uranium 235), c'est pour cela que l'uranium 238 est dit «fertile». Une partie du plutonium 239 peut fournir de l'énergie par fission des noyaux, et une petite partie se transforme aussi en d'autres isotopes du plutonium en capturant des neutrons. 2. Déchets Au bout d'un certain temps, le combustible va perdre en performance du à des transformations. En effet, la consommation progressive de l'uranium 235 et l'apparition de produits de fission (ils sont perturbants pour la réaction en chaîne, car ils absorbent des neutrons) font diminuer les performances du combustible. Un déchet radioactif est défini comme étant un «résidu provenant de l'utilisation de matières radioactives, dont aucun usage n'est prévu dans l'état actuel des connaissances et dont le niveau d'activité ne permet pas, sans contrôle, l'évacuation dans l'environnement». Illustration 5: Période radioactive de quelques radio-éléments. 2.1. Gestion des déchets Au fil du temps, le combustible est retiré du réacteur, bien qu'il contienne encore des quantités

importantes de matières énergétiques récupérables, comme l'uranium et le plutonium. Même usé, la radioactivité de ce combustible est encore élevée en raison de la présence des produits de fission. Ces rayonnements dégagent beaucoup de chaleur. Après sont utilisation, le combustible usé est entreposé dans une piscine appelée piscine de refroidissement, qui se trouve près du réacteur, pendant une période de trois ans afin de permettre à son activité de diminuer. Les déchets nucléaires représentent 60 000 tonnes de déchets par an On parle moins des déchets tels que les ferrailles et bétons ou tout autre matériau ayant été en contact avec la radioactivité pendant toute la vie d'une centrale. Le démantèlement d'une centrale pose de gros problèmes. Où enfouit-on ces déchets? Qui en veut? Illustration 6: Durée de vie des déchets /an/habitant On note que 90% de ces déchets radioactifs proviennent de l'énergie nucléaire; ce sont des déchets de centrales, de retraitement (de loin les plus importants), de démantèlement, de recherche. On compte en plus de cela, environ 100 kg de déchets chimiques toxiques par an par habitant en France. 2.2. Traitement et stockage des déchets Les déchets radioactifs ne sont pas tous identiques, on les différencie selon des classes en vue de leur stockage, leur niveau d'activité et leur période radioactive. Le niveau d'activité est l'intensité du rayonnement qui conditionne l'importance des protections à utiliser contre la radioactivité. La période radioactive permet de définir la durée de leur nuisance potentielle.. Les déchets TFA, dits très faiblement actifs. On recense principalement dans cette classe les matériaux contaminés provenant du démantèlement de sites nucléaires. Ils sont peu actifs, mais d'une durée de vie très longue pour certains..les déchets de classe A : à vie courte et de faible et moyenne activité, ils représentent 90% des déchets radioactifs produits en France. Ils sont compactés dans des fûts en acier ou en béton qui sont stockés dans des centres de stockage de surface (on en compte deux en France: La Hague et Soulaines). Au bout de 300 ans, ces déchets ont perdu presque toute leur radioactivité.. Les déchets de classe B et C: Ces déchets seront enfouis selon la Loi 2006. Les déchets à vie longue et/ou à haute activité constituent 10% du volume total. Leur décroissance radioactive s'étend sur plusieurs milliers voire centaine de milliers d'années. Leur stockage est plus compliqué. Ils sont coulés dans du bitume ou du verre (la loi dont dépendent ces déchets a été votée en France en 1991). L'une des options envisagées est le stockage en formation géologique profonde. Cette option sera étudiée dans deux laboratoires souterrains conçus pour ces études. Les autres options sont leur transformation en réacteur nucléaire par traitement chimique et décontamination. Le principal but de ces traitements est de réduire le volume des déchets ou de les déclasser vers des catégories de plus faible niveau d'activité (opération appelée transmutation) tout en minimisant les déchets secondaires générés par les procédés de décontamination, mais également l'étude des procédés de conditionnement et l'entreposage de longue durée en surface ou en sub-surface (quelques dizaines de mètres sous terre). En attendant une décision ces déchets sont entreposés en surface à la Hague et à Marcoule (officiellement).. Les déchets non classés: il faut savoir que la plupart des matières radioactives générées par l'industrie nucléaire n'ont officiellement pas le statut de «déchet nucléaire» selon la loi française. Certaines sont considérés comme inoffensives, d'autres qualifiées de «valorisables» même si leur utilisation future est purement théorique. Par exemple, les déchets d'uranium 238,

avec des traces d'uranium 235 ne sont pas considérés comme étant des déchets pour les exploitants. Illustration 7: Stockage des déchets en France. Le conditionnement des déchets consiste à incorporer le déchet dans un matériau permettant d'assurer une protection du déchet ou un meilleur confinement de sa radioactivité, la matrice. L'ensemble matrice/déchet est placé dans un conteneur adapté qui peut lui aussi présenter des propriétés de rétention des éléments radioactifs. L'intermédiaire d'une matrice n'est pas systématique, mais s'impose en règle générale. Les déchets qui émettent le plus de radioactivité sont ceux issus des solutions de produits de fission et d'actinides mineurs provenant des combustibles usés. Ils sont aujourd'hui conditionnés dans des matrices de verre. Pour des déchets de faible ou moyenne radioactivité, on utilise plutôt des matériaux à base de ciment, de résines polymères ou du bitume. Le volume de déchets produits par le retraitement du combustible d'un réacteur de 1GWe est de 2,5m³ de déchets de haute activité (verre), de 5m³ de déchets de moyenne activité (gaines métalliques compactées)et de 12m³ de déchets de faible activité. La décontamination des solides se fait par lavages divers (acides, bases, agents oxydants ou réducteurs), avec l'utilisation de tensio-actifs particuliers, ou les décontaminations par mousses (pour la restauration de surfaces), ainsi qu'avec le développement de gels spécifiques aspirables, le lavage au CO 2 super-critique, décontamination laser à distance, électro-décontamination des bétons... 2.3. Transport des déchets En France, le transport des matières radioactives est régi par deux arrêtés, celui du 1er juin 2001 et celui du 5 juin 2001, respectivement pour le transport par la route et par les rails. Ces trafics routiers et ferroviaires, sont peu connus, mais considérables. Des centaines de convois banalisés circulent ainsi quotidiennement sur les routes. En 2003, 9 véhicules par jour déchargeaient les déchets à Soulaines. Pour les déchets de classe A, les producteurs sont responsables du transport de leurs déchets. Ils peuvent les organiser eux même ou bien confier cette mission à l'andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Le transport de classe C ne s'effectue qu'après un séjour d'un an en piscine de désactivation située dans la centrale nucléaire. Les assemblages combustible usés sont transportés jusqu'à l'usine de retraitement de La Hague dans des conteneurs étanches et blindés appelés châteaux. 3. Impact environnemental 3.1. Les impacts sur les différentes étapes de cycle de production EXTRACTION Dans les problèmes liés à l'extraction de l'uranium on note que la construction des mines occasionne la destruction de villages entiers, le déménagement d'autres villages et le détournement de rivières, ainsi que la stérilisation de terrains agricoles et de terrains naturels.

Le minerai d uranium extrait du sol et broyé est plus dangereux encore que l uranium à l état naturel, car il expose davantage les humains, la faune et la flore à la radioactivité de l uranium lui-même et des gaz et solides radioactifs qu il répand dans l environnement. Le traitement du minerai exige l'usage de produits chimiques toxiques qui sont régulièrement déversés dans l'environnement. Les mineurs qui travaillent dans les mines d'uranium sont exposés à de fortes doses radioactives, bien qu'ils aient des horaires bien définis, et beaucoup de contrôles de radioactivité (grâce à des compteurs geiger), il est important de toujours veiller à avoir une excellent aération dans les mines. Les mineurs qui transportent l uranium vers la surface sont ceux qui courent le plus grand risque, en effet les produits de filiation du Radon sont présents dans la poussière microscopique qu ils respirent. Les gisements à très haute teneur en uranium constituent un risque encore plus grand pour les mineurs à cause de niveaux très élevés de radioactivité. EXPLOITATION Les procédés d'enrichissement de l'uranium sont extrêmement énergivores. Le refroidissement des réacteurs nucléaires nécessite de grande quantités d'eau. En 2002, environ 17 milliards de m³ d'eau sont consacrés au refroidissement des centrales, bien qu'une grande partie de ces volumes soient rejetés, ils retournent dans la nature avec des taux de radioactivité qui, au fil des ans, ne sont plus négligeables. TRANSPORTS Les transports demandent aussi beaucoup d'énergie, que ce soit par route, par rails ou par mer, pour cela, merci de se référer aux détails de l'impact des transports dans la partie «Pétrole». Lors du transport des déchets, les risques d'accidents ne sont pas a écarter. Un accident occasionnerait des fuites radioactives et donc une contamination de l'environnement, que ce soit sur terre ou sur mer. L'électricité est acheminée par lignes Haute Tension (HT) et Très Haute Tension (THT = 400 000 V). Ces lignes émettent des ondes électo-magnétiques très fortes perturbant la vie aux alentours. De grands nombres de procès ont été attenté à EDF de la part d'agriculteurs, ou plus rarement de personnes se plaignant des effets de ces ondes sur leur vie; le puissant de l'électricité française à toujours gagné ces procès, est-ce seulement une histoire d'argent? Que veulent-ils cacher en ne voulant surtout pas perdre un tel procès? La puissance des ces ondes électro-magnétiques créent des problèmes sanguins, des problèmes osseux, voire des problèmes de mémoire. Illustration 8: Carte du réseau THT en France. Illustration 9: Carte du réseau THT en europe.

Pour exemple, en plaçant des néons sous des lignes THT, il est possible de les allumer, tellement le champ magnétique est intense, et agite (à plusieurs mètres des lignes) le gaz. RECYCLAGE Les matériaux (métaux...), toujours radioactifs (a de faibles taux de radioactivité, mais restant élevés pour l'humain), vont voir le jour sous de nouvelles formes, après recyclage, tels que des voitures, des jouets, des poussettes, des montres et encore bien d'autres objets dont on se sert tous les jours. DECHETS Pendant l'étape de broyage de l'uranium presque tout l'uranium est extrait de la roche écrasée, cependant les produits de désintégration sont laissés dans les résidus. Ces résidus conservent 85% de la radioactivité du minerai d'origine; les tas de résidus miniers contiennent également des matières chimiques toxiques telles que des acides, de l'arsenic, des nitrates et des métaux lourds. Or, le problème de l'élimination de ces déchets radioactifs est très complexe, et n'a jamais été réellement abordé. En effet, d'immenses tas de résidus ont été abandonnés lors de fermeture de mines. En France, on évalue le stock de résidus à environ 50 millions de tonnes. La gestion de certains déchets se fait, comme on l'a vu plus haut par des procédés tels que la vitrification, la combustion, le bitumage ou encore le confinement, ce qui nécessite énormément d'énergie. HUMAIN Les isotopes d'uranium présents dans l'uranium naturel ainsi que leurs descendants (Radon, radium...) posent des problèmes chimiques ou liés à la radioactivité. L'uranium comme d'autres métaux lourds est fortement toxique. Son incorporation dans l'organisme humain se manifeste par des atteintes rénales, très souvent irréversibles, et par des lésions des artères. Ces isotopes émettent des radiations ionisantes assez fortes pour endommager ou détruire des cellules vivantes. Les effets nocifs des radiations atomiques (cancer, leucémie, problèmes de reproduction et troubles génétiques) ont fait l'objet d'importants débats. Aujourd'hui, la plupart des scientifiques considèrent que toute exposition aux radiations atomiques constitue un risque pour la santé. Libéré en grande quantité par l activité minière, le gaz Radon 222 peut provoquer le cancer du poumon, des maladies du sang, des troubles rénaux et des problèmes de reproduction. Le radium 226 est un autre sous-produit de l uranium en désintégration. Il s agit d un métal lourd radioactif. Ses effets reconnus sont plusieurs types de cancers. De tous les sous-produits de la désintégration de l uranium, le thorium 230 a la demi-vie la plus longue, soit 76.000 ans. Il est particulièrement toxique pour le foie et les reins. ENVIRONNEMENT Les autorisations de rejets gazeux et liquides (radioactifs) des centrales, provenant des circuits d'épuration et de filtration de la centrale, sont délivrées par les ministères. Ces rejets gazeux et liquides comportent des éléments radioactifs, qui contaminent sols et nappes phréatiques. Le rejet de ces déchets dans la nature permet une dilution des déchets mais pas une disparition de ceux-ci. A l'heure actuelle, il n'est pas possible de décontaminer les sols car on ne sait pas où mettre les déchets. Aujourd'hui, des entreprises comme EDF demandent encore à ce que les seuils limites soient augmentés.

D'ici le 01/01/2020, une interdiction de rejets de déchets radioactifs et chimiques dans les fleuves de l'atlantique Nord et de la Méditerranée sera normalement appliquée. Cela est régi par la convention d'oslo/paris de 1975, cependant des prolongations sont délivrées par les ministères pour sans cesse repousser ces limitations de rejets. Par exemple, les rejets de tritium ont augmenté de 30% en 30 ans. Un cycle de centrale nucléaire est conçu pour fonctionner en continu, en «base». Plus il est régulier, meilleur il sera. Cependant, l'électricité n'est pas consommée en continu le jour et la nuit, ce qui accroit le vieillissement des centrales bien plus rapidement que s'il fonctionnait de manière régulière. Un grand nombre de centrales nucléaires sont construites sur des zones de failles sismiques, ce qui entraine un danger certain en cas de mouvement des failles. En effet une centrale nucléaire ne résisterait pas à un mouvement de failles. Pour chaque kilowattheure produit, l émission de CO 2 est de 426 grammes en moyenne dans l Union Européenne contre 67 grammes en France. Certes, l'énergie nucléaire émet beaucoup moins de CO 2 que la combustion du charbon, ou autres centrales thermiques, cependant on peut se poser la question, qu'est-ce qui est le plus dangereux entre un déchet visible, et un déchet que l'on ne peut pas sentir, ni voir? LES ACCIDENTS On peut aussi citer certains accidents ou incertitudes quant à la sécurité des centrales, petits ou plus importants, révélés au public, ou cachés par les autorités:. Le Blayais (Gironde, 27 décembre 1999) : Plus de 100 000 m³ d'eau envahissent la centrale pendant la tempête, cette masse d'eau énorme s'engouffre dans les galeries souterraines, noyant des systèmes de sauvegarde. Peu après le vent provoque la rupture des lignes haute tension qui relient la centrale au réseau. Le courant ne peut plus être évacué, les réacteurs sont arrêtés d'urgence. Un des réacteurs n'est plus refroidi que par deux pompes de secours. Cette centrale, malgré les travaux effectués est toujours inondable. La seule mesure de sécurité qui a été prise est la distribution de pastilles d'iode à la population.. Tokaï-Mura (Japon, septembre 1999): L'exploitant s'est affranchi des règles élémentaires de sécurité pour accroitre la rentabilité, entraînant à 120 km de Tokyo l'accident nucléaire de Tokaï- Mura qui a fait deux morts et provoqué l'irradiation de 439 personnes. C'est l'accident le plus grave après Tchernobyl.. Saint-Laurent-des-Eaux ( Loir et cher, 1969 et 1980): Deux accidents graves de fusion, le premier entraînant la fusion de cinq éléments combustibles sur le réacteur A1, et le second (mars 1980) conduit à la fusion de deux éléments combustibles du réacteur A2. C'est l'accident le plus grave répertorié en France. Du plutonium a été rejeté dans la Loire pendant seize ans ( de 1969 à 1985), situation révélée en 1988. Ces deux réacteurs arrêtés depuis les années 1990 sont en cours de démantèlement, 2000 tonnes de graphite irradié en vrac restent sur les lieux, sans même être stocké dans des conteneurs réglementaires. 3.2. L'impact d'un accident nucléaire : «Tchernobyl» Le 26 avril 1986, des tests sont effectués sur le réacteur n 4 de la centrale nucléaire Lénine en Ukraine, pour cela beaucoup de sécurités sont enlevées, par manque de vérifications, le cœur du réacteur n 4 est en fusion. Cet accident nucléaire, le plus important jusqu'à maintenant, à entraîné un relâchement de radioactivité dépassant toutes les doses jamais pensées, et de nombreux décès. Des centaines de milliers de vies ont été sacrifiées, les hommes nommés les «liquidateurs», ont effectué tout le cercueil du réacteur nucléaire. Des mineurs ont creusé une tranchée sous la centrale afin d'atteindre par en dessous le réacteur, pour consolider les fondations. S'ils n'avaient pas fait ça, le magma nucléaire en fusion aurait atteint la nappe phréatique sous la centrale, contaminant bon nombre de rivières, et surtout créant une explosion bien pire que la première. A l'heure actuelle, peu de ces hommes sont encore en vie, tous ceux qui restent sont invalides. Tous les «liquidateurs» avaient entre 20 et 30 ans. Les pilotes d'hélicoptère qui ont survolé la centrale, pour y verser des tonnes de plomb et de ciment, ont eux aussi été irradiés, bien que leur temps de vols aient été comptés à la seconde

près. On compte plus de 600 pilotes irradiés, plus de 2500 sacrifiés. En tout plus de 500 000 personnes ont participé à l'opération, pour éviter que toute la planète ne soit trop contaminée. 20 000 personnes sont déjà mortes, et 200 000 sont invalides. Ce sont des réfugiés de l'atome. Dans ces chiffres on ne compte pas toutes les générations descendantes des habitants proches de cette centrale. On ne compte pas tous les enfants nés complètement déformés, nés monstres, sans bras ou sans jambes... Illustration 10: Enfant né monstre. Les maladies engendrés par cette catastrophe sont de différents types, on retrouve de nombreux cancers, des dégénérescences (moelle osseuse...), des leucémies et beaucoup d'anomalies à la naissance. On retrouve des traces de plomb dans les poumons d'enfants (qui vivaient aux alentours de la centrale au moment de l'accident), plomb qui avait été vaporisé pour combler la fuite de la centrale, cela 20 ans après. Une forêt se trouvait à 30 km de la centrale, quelques heures après l'accident les arbres sont passés du vert au marron/brun. Tous les arbres ont été brûlés par les retombées de particules radioactives. A l'heure actuelle, le danger existe toujours. En effet, la sarcophage réalisé il y a maintenant 24 ans était prévu pour résister 30 ans afin de le renforcer, et étudier un nouveau moyen de contrôler la masse de magma radioactif toujours en fusion. Aujourd'hui rien n'a encore été réalisé pour renforcer ce cercueil de béton. 4. Conclusion Beaucoup de risques relatifs à l'énergie nucléaire sont cachés à la population. L'humain n'est pas (encore) capable de maîtriser une énergie aussi puissante que le nucléaire pour pouvoir écarter tous les risques d'accidents. Le système nucléaire repose sur le postulat absurde que jamais un événement inattendu ne viendra bouleverser ses systèmes de sécurité. Les mesures militaires qui sont désormais prises pour protéger les nombreux sites nucléaires qu abrite notre pays ne font que souligner cette effrayante vulnérabilité. En prenant en considération les risques environnementaux et les risques sur la santé, on peut se demander pourquoi l'exploitation de l'uranium à été et continue d'être encouragée? L'activité économique à court terme est un attrait certain pour la création d'emplois précaires. Ces emplois touchent bon nombres d'employés, qui ne font «que passer» dans l'entretien des centrales. Tous les emplois d'entretien sont sous-traités, et les nomes de sécurités sont de moins en moins respectées. Pourtant le gouvernement français vend à tour de bras ses centrales nucléaires. Sommes nous à l'abri d'un nouvel accident nucléaire? Nous n'oublierons pas de préciser que «le pire isotope qui soit est le Mensonge 1986.»