Jean-François Lénat Laboratoire Magmas et Volcans Univ. Blaise Pascal-CNRS-OPGC RISQUES ET SURVEILLANCE DE L'ACTIVITÉ VOLCANIQUE



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Transcription:

Jean-François Lénat Laboratoire Magmas et Volcans Univ. Blaise Pascal-CNRS-OPGC RISQUES ET SURVEILLANCE DE L'ACTIVITÉ VOLCANIQUE

Importance planétaire de l'activité volcanique Distribution des volcans à la surface de la Terre traduit le fonctionnement interne de la planète. Volcans apparaissent dans les zones de divergence et de convergence de la lithosphère et à l'aplomb des points chauds. Activité volcanique principale de la planète est localisée le long des quelques 70 000 km de rifts océaniques et se déroule typiquement à des profondeurs entre 1 et 4 km sous le niveau des océans. Ainsi, la plus grande part des volcans actifs de la Terre est-elle peu connue et les éruptions de ces volcans sous-marins, à quelques exceptions près, ne sont pas répertoriées

Combien de volcans actifs? Reconnaissance des volcans actifs entreprise depuis plusieurs siècles. Base de données la plus récente publiée en 1994 par le Global Volcanism Program de la Smithsonian Institution (Simkin et Siebert, 1994). Comportement et fréquence d'activité des volcans => grande variabilité On considère comme volcan actif tous ceux ayant eu une activité au cours de l'holocène 1511 volcans actifs 8000 éruptions Volcans actifs historiquement entre 50 et 70 éruptions par an à chaque instant, environ 20 volcans sont en éruption sur la Terre.

Par comparaison avec les autres types de catastrophes, naturelles ou associées à l'activité humaine, celles liées au volcanisme sont peu fréquentes et souvent moins graves L'impact des catastrophes volcaniques plus de 230 000 victimes de l'activité volcanique depuis 1783 et près s de 80 000 durant le 20ème siècle chiffres modestes par rapport à ceux d'autres fléaux (un seul séisme s en Chine, en 1556, a fait 830 000 victimes)

Le coût t des crises volcaniques L'impact des éruptions sur l'environnement, les équipements, les infrastructures et la société peut être considérable, bien que difficilement chiffrable. On a estimé le coût de l'éruption du Mont Saint Helens aux USA en 1980 à 2.7 milliards de dollars et celui le la tragédie du Nevado del Ruiz en Colombie en 1985 à 7.7 milliards de dollars. Sommes mineures par rapport à d autres types de catastrophes : 200 milliards de dollars lors du séisme de Kobé au Japon en 1996, 15.5 milliards de dollars du cyclone Andrew en 1992. Cependant, les cataclysmes volcaniques, selon leur localisation, peuvent mettre en péril des sociétés. Par exemple, le coût de l'éruption du Nevado del Ruiz représentait environ 20 % du PNB de la Colombie en 1985.

Caractérisation risation de la taille des éruptions volcaniques Très grande variabilité dans la taille des éruptions volcaniques (volumes et flux de produits émis, violence et capacité destructrice) => Difficile de définir simplement la taille d'une éruption Comme pour les tremblements de terre, des indices ont été définis pour caractériser les éruptions. Le plus couramment employé est l'indice d'explosivité (en anglais, Volcanic Explosivity Index VEI). Comme l'échelle de Richter, le VEI utilise une échelle logarithmique. Il est basé sur deux paramètres : le volume émis la hauteur du panache éruptif, une mesure de l'intensité de l'éruption L'échelle s'étend de 1 à 8, le niveau 0 étant attribué aux petites éruptions effusives, pour lesquelles cette échelle s'applique mal. VEI implique relation entre le volume émis et la hauteur du panache. Il n'en est pas systématiquement ainsi, et d'autres indices sont parfois considérés : la magnitude, définie en fonction du volume émis l'intensité, définie en fonction du taux d'émission indice de destruction, qui est le logarithme de la surface de destruction totale des infrastructures.

Quelques-unes unes des plus grandes éruptions Pinatubo Krakatau Tambora Laki Taupo Vésuve Nom Nevado del Ruiz Mont St Helens Dix Mille Fumées Santa Maria Montagne Pelée Date/Age 1991 1985 1980 1912 1902 1902 1883 1815 1783 186 79 Historiques volume émis 3 km 3 ~0.03 km 3 ~1 km 3 10-15 km 3 12 km 3 < 1 km 3 20 km 3 50 km 3 14 km 3 10 km 3 3 km 3 Formation d'une caldéra Oui Non caldéra d'avalanche Oui Non Non Oui Oui Non Oui Oui VEI 6 4 5 3 6? 4 6 7 4 6 5 Préhistoriques Santorin 1650 BC 30 km 3 Oui 6 Crater Lake 7000 ans 50 km 3 Oui 7 Lac Toba 74000 2000 km 3 Oui 8 Yellowstone 0.6 Ma 1000 km 3 Oui 8 Long Valley 0.7 Ma 600 km 3 Oui 7 Yellowstone 2 Ma 2500 km 3 Oui 8

Eruptions gigantesques Le tableau précédent montre que dans un passé très récent, à l'échelle géologique, des éruptions gigantesques se sont produites, comme celles de Yellowstone ou de Long Valley. Aucune éruption de cette ampleur ne s'est produite dans la période historique. Si la probabilité de telles éruptions apparaît faible à l'échelle de temps humaine, l'histoire géologique démontre qu'il s'en produit cependant régulièrement. De telles crises dépassent probablement nos capacités actuelles de prévention et créeraient des crises majeures de l'environnement terrestre et de la société humaine.

Stratégie de la prévention 1. Identification des risques et définition d de mesures de protection 2. Surveillance de l activitl activité volcanique

Aléas et risques Il convient de distinguer, en volcanologie comme dans d'autres domaines, l'aléa (hazard en anglais) et le risque (risk en anglais). L'aléa se définit par rapport au phénomène volcanique qui engendre une menace. Le risque tient compte des dommages potentiels =>notion de vulnérabilit rabilité Il faut donc qu'il existe une vulnérabilité pour que l'aléa engendre un risque. Le risque est toujours l'intersection entre un aléa et une vulnérabilité. En volcanologie, on se borne souvent à établir des cartes d'aléas, mais des cartes de risques sont aussi disponibles pour certains sites.

Les principaux risques volcaniques Tous les phénomènes volcaniques ne présentent pas la même dangerosité les phénomènes volcaniques les plus meurtriers 30 % des morts dans la période historique sont dues aux famines et épidémies engendrées par les grands cataclysmes volcaniques écoulements de pyroclastites (27 %) lahars (17 %) tsunamis d'origine volcanique (17 %) Nous allons faire une revue de ces aléas et décrire les principales mesures de prévention possibles. Le cas des coulées de lave sera développé un peu plus longuement, car il permet de bien cerner les apports de l'approche scientifique sur le phénomène pour évaluer les risques associés. De plus, il s'agit d'un des rares phénomènes volcaniques sur lequel l'homme peut intervenir. Les autres risques seront traités plus synthétiquement

Les coulées de lave Nature et forme Les coulées de lave => une grande gamme de compositions, depuis les laves basiques aux laves acides. Ceci implique des températures et des rhéologies très variables, qui vont influencer la morphologie et la géométrie des coulées. Leur grande variabilité indique que d'autres facteurs que la simple nature des laves interviennent. Nous ne nous intéressons, ici, qu'aux principaux critères ayant une relation avec les aléas.

Facteurs influençant la longueur des coulées de lave En plus de la nature des coulées, de leur circulation en chenaux et tunnels, les facteurs majeurs du développement des coulées sont la pente, le taux d'effusion et la durée des éruptions. Une pente forte => coulées peu épaisses et longues Le taux d'émission de lave par une éruption => un des facteurs les plus déterminants pour l'extension des coulées. Avec la durée, la longueur d'une éruption a tendance à croître, mais pas linéairement => champ de lave,

Les risques associés s aux coulées de lave Sauf cas exceptionnel (vidange du lac de lave du Nyiragongo (Zaïre) en 1977), la vitesse d'avancée des coulées de lave ne constitue pas un danger. Un autre danger peut être de se retrouver isolé entre des branches d'une coulée. Les principaux risques associés aux coulées de lave sont la destruction par recouvrement, écrasement et le feu. Si une coulée rencontre de la neige ou de la glace, leur fonte peut engendrer des débâcles boueuses. Ceci se produit régulièrement en Islande où les débâcles portent le nom de Jökulhlaups. Des éruptions de volume exceptionnel peuvent engendrer des risques majeurs pour l'environnement et le climat. Ce fut le cas historiquement, en 1783, lors de l'éruption des 14 km 3 de lave du Laki (Islande) qui ont recouvert 565 km 2. Dans le passé géologique, de gigantesques coulées de lave ont été émises, comme par exemple une coulée de 300 km de long et 700 km 3 dans les trapps de la Columbia River, il y a 14 millions d'années.

Prévention et protection Comme pour l'ensemble des autres risques volcaniques, la prévention à long terme passe par la reconstitution de l'activité passé du volcan. Cette étude géologique permet de déterminer les zones sources les plus fréquentes des coulées, leur nature et leur extension minimale et maximale. Ainsi, les zones potentiellement exposées à cet aléa peuvent-elles être déterminées et les aménagements conçus en fonction du risque. Lorsqu'une éruption commence, la reconnaissance du site et du débit sont les éléments majeurs permettant d'anticiper le trajet et l'extension probable d'une coulée de lave Simulations numériques relativement satisfaisantes du développement des coulées dans un objectif de protection.

Contrôle artificiel du trajet des coulées de lave Les coulées de lave sont l'un des rares phénomènes volcaniques sur lequel l'homme peut intervenir. Trois types d'intervention ont été tentés : la construction d'obstacles pour contenir ou détourner les coulées le refroidissement par arrosage avec de l'eau l'utilisation d'explosifs pour briser les levées ou obstruer les tunnels Durant l'éruption de 1991-93 de l'etna, la construction de barrages de terre et des explosifs ont été utilisés. Durant l'éruption de 1991-93 de l'etna, la construction de barrages de terre et des explosifs ont été utilisés

Les dômes de lave Descriptioncaractéristiques Risques Les dômes de lave se forment lorsqu'une lave visqueuse est émise lentement. La lave s'accumule au-dessus de l'évent en formant un relief plus ou moins hémisphérique, avec des pentes fortes et instables, recouvertes de blocs. Selon la pente locale et la viscosité, le dôme peut évoluer en dôme-coulée. Explosions ou à des effondrements de parties d'un dôme La rupture du dôme s'accompagne de la formation d'écoulements de pyroclastites Prévention Les mêmes types de prévention que pour les écoulements de pyroclastites Exemples Montagne Pelée, Mérapi, Unzen, Soufriere Hills de Montserrat

Les écoulements de pyroclastites Descriptioncaractéristiques Risques Mélanges chauds de gaz et de fragments de lave et de roches Leurs origines les plus courantes sont l'effondrement d'un panache éruptif et les effondrements de dôme. impact, enfouissement, incendies, lahars, asphyxie et brûlures Prévention Identification des zones exposées, évacuation Exemples Montagne Pelée, Mérapi, Unzen, Soufriere Hills de Montserrat, El Chichon

Événements volcano-tectoniques Effondrement de calderas Glissements de flancs Avalanches de débris Calderas des volcans basaltiques et des volcans andésitiques et acides Effondrement calderas basaltiques : fortes activités phréatiques ou phréatomagmatiques, séismes. Effondrement des calderas andésitiques et acides : éruptions cataclysmales, grands volumes de pyroclastites Glissement en bloc ou avalanche de débris. Volume de quelques centaines de m 3 à plusieurs dizaines de km 3 La masse et la vitesse des glissements de terrain constituent les principaux facteurs de risque de ces phénomènes Les effondrements, en décompressant les systèmes hydrothermaux ou magmatiques, peuvent être à l'origine de phénomènes explosifs violents

Descriptioncaractéristiques Les lahars ou coulées de boue Mélange, chaud ou froid, de matériaux d'un édifice volcanique et d'eau (consistance comparable à de mortiers de ciment) Lahars primaires et secondaires Risques destruction par impact destruction par enfouissement barrage instable de rivières Prévention identification des zones exposées surveillance de la pluviométrie systèmes de détection de lahars dans les vallées drainage des lacs de cratère constructions d'ouvrages

Les tephras Retombées es balistiques et panaches. Risques retombées balistiques : impact (quelques kilomètres au maximum autour de l'évent) retombées de cendres : effondrement des toits, pollution, gêne respiratoire, équipements mécaniques et électriques, transports terrestres et aériens. Prévention évacuation de la zone proche suivi, prévision et modélisation de la dispersion des panaches de cendres alerte aux avions balayage des toits

Les gaz volcaniques Emis dans l'atmosphère lors des éruptions ou par les systèmes hydrothermaux. Ce sont principalement H 2 O, CO 2, SO 2, H 2, CO et, en plus faible quantité, H 2 S, HCl, HF, He, Dispersés sous forme d'aérosols acides, en composés attachés aux tephras, en particules de sels Risques A courte distance des sources : - effets liés à la toxicité des gaz - brouillard et pluies acides - pollution des réservoirs d'eau et empoisonnement des pâturages Il existe aussi des effets plus globaux sur la chimie et l'absorption du rayonnement solaire dans la stratosphère et sur l'effet de serre dans la troposphère

Autres risques Risques associés s aux séismes s volcaniques Causés par : intrusions de magma et fracturation associée, explosions et phénomènes volcanotectoniques. En général, magnitude modeste, inférieure à 3 ou 4 (car superficiels, milieu qui ne peut pas accumuler de grandes contraintes). Exceptionnellement de très forte magnitude (phénomènes volcanotectoniques majeurs) Ondes de pression atmosphériques Causées par la détente des gaz magmatiques et projection des éjectas lors des explosions. Pas de danger pour des explosions modestes. Pour des grandes éruptions, peuvent présenter un danger (vitres ont été brisées à 400 km lors de l'éruption du Tambora en 1815) Tsunamis d'origine volcanique Plusieurs phénomènes volcaniques sont susceptibles d'induire des tsunamis : l'entrée dans la mer d'écoulements de pyroclastites, de lahars, d'avalanches de débris ou de blocs glissés, des éruptions sous-marines, l'effondrement de calderas sous-marines.

Surveillance de l'activité volcanique Eruption volcanique : arrivée de magma et de gaz en surface. Ces transferts de matière et de chaleur génèrent des signaux physiques et chimiques dont certains sont répercutés et perceptibles en surface. C'est ce qui permet la surveillance de l'activité volcanique interne. Toutes les éruptions sont précédées et accompagnées de signaux détectables en surface si la densité et la qualité des observations est suffisante. La plupart des signaux ne sont cependant détectables qu'avec des instruments présentant une sensibilité adaptée. Plus globalement, le terme de surveillance volcanique s'applique à l'ensemble des observations, des mesures et des analyses sur les changements d'état d'un volcan et de son environnement. C'est avec la création d observatoires volcanologiques, en 1845 au Vésuve, 1911 au Japon et 1912 à Hawaii que des instruments ont commencé à être développés et utilisés pour la première fois dans l'histoire.

Surveillance non-instrumentale Certains signaux volcaniques sont suffisamment forts pour être détectés sans l'aide d'instruments : séismes de magnitude supérieure à 2, environ, forte déformation ou fracturation du sol, modifications (débit, couleur ou odeur) de fumerolles ou de sources, modifications de la végétation De plus, lorsqu'une éruption est en cours, on peut aussi observer les mêmes paramètres, mais aussi les variations de l'activité en surface. Ces observations "sensorielles", bien qu'elles ne fournissent que des informations qualitatives, sont importantes si elles sont conduites de façon rigoureuse et régulière, et elles sont complémentaires des observations instrumentales.

Surveillance instrumentale Un siècle d'expérience en surveillance instrumentale des volcans. Deux types de méthodes donnent, en général, les informations les plus claires en terme d'activité volcanique interne : la surveillance sismique et la surveillance de la déformation. Bien sûr, ceci ne signifie pas que l'apport d'autres méthodes ne puisse pas être déterminant dans le diagnostic d'une crise. Par exemple, les approches géochimiques permettent souvent de déterminer si une crise en cours a une composante magmatique

Surveillance sismique (1) des séismes associés à de la fracturation ou au jeu de failles (volcano-tectoniques) (2) des signaux générés par les mouvements de fluides (magma et gaz) dans les conduits Localisation des sources et détermination des mécanismes au foyer, permet de suivre dans l'espace et le temps la localisation des fractures activées et les variations de contraintes Signaux associés aux mouvements de fluides sont spécifiques à l'activité volcanique. L'observation des signaux associés aux mouvements de fluides est extrêmement importante dans le diagnostic des crises volcaniques. La surveillance de l'activité sismique implique la mise en place de réseaux de stations sur les flancs des volcans.

Surveillance de la déformation d On comprend que les volumes importants de magmas qui migrent dans les édifices avant les éruptions doivent provoquer des déplacements du sol. Dans de rares cas, cette déformation est visible à l'œil nu (Mont St Helens, Champs Phlégréens) Cependant, dans la plupart des cas les mouvements ne sont détectables qu'avec des mesures instrumentales. Typiquement, on observe une inflation d'un volcan avant une éruption Les méthodes de mesure de la déformation des volcans sont nombreuses

Surveillance de la déformation d des volcans Méthode Nivellement de précision Nivellement géodésique Surveillance des nappes d eau (lacs, mer, ) Inclinométrie par nivellement hydraulique (wet tilt) Inclinométrie par nivellement optique (dry-tilt) Inclinomètres permanents (tiltmeters) Mesures de distances (EDM) Extensomètres, strainmeters Mesures "simples" de déplacements Méthodes photogrammétriques Géodésie spatiale: GPS, DORIS Précision Jusqu à ~0.5 mm/km. Selon la procédure Dépend de la longueur de visée : 2 à 10 mm/km Variable suivant méthodes Dépends du dispositif et de sa longueur. ~ < mrd à > 10 mrd 3-5 mrd Variable; en général autour du mrd ou moins 3 à 5 mm + 2 à 5 ppm de la distance Variable selon dispositif de 1/10 mm à bcp moins 1/100 mm à cm Variable centimétrique Interférométrie différentielle radar Infra-centimétrique Laser aéroporté ou satellitaire

Quelques autres méthodes m de surveillance Surveillance électrique Méthode Surveillance micro-gravimétrique Surveillance magnétique Surveillance thermique Surveillance géochimique Principe Détection des transferts de masse dans un édifice par surveillance de la gravité Détection des variations magnétiques associées à différents phénomènes : piezomagnétisme, thermo-magnétisme, électrofiltration Mesure des variations de résistivité, variations des phénomènes électrocinétiques Surveillance et détection des anomalies thermiques depuis le sol ou à partir d'avion ou de satellites Surveillance de la composition et des flux de fumerolles, sources et évents

Une révolution r en cours : l'utilisation des méthodes m de télédétection t tection Méthode Méthodes au sol COSPEC FTIR Radar Doppler Méthodes satellitales ou aéroporta roportées GPS, DORIS Interférométrie radar Modifications de la surface Panaches de cendres Gaz volcaniques Principe-objectif Mesure des flux de SO 2 dans les panaches volcaniques Mesure de la concentration de divers gaz dans les panaches volcaniques Mesure de la vitesse et du flux relatif des éjectas dans les jets et les panaches éruptifs Mesure des déplacements. Mesure de la déformation et de la topographie des volcans Nouveaux produits, modifications majeurs de la topographie. Identification, suivis et quantification Suivi et quantification du SO 2 Anomalies thermiques Nouveaux capteurs, par exemple ETM+, ASTER,

Les Observatoires volcanologiques Sur les centaines de volcans actifs, seules quelques dizaines font l'objet d'une surveillance instrumentale. Le problème de surveillance se pose différemment pour chaque site en fonction de la fréquence et de la nature de l'activité, de l'environnement humain, des problèmes de logistiques, des compétences et des moyens disponibles. Certains ont une orientation plus marquée vers la recherche Equipes et matériel d'intervention (Pinatubo) Notion classique d'observatoire est en train d'être complétée avec les techniques spatiales. Les perspectives sont considérables.

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Interférométrie radar et modélisation complexe de la déformation Mais aussi : - autres méthodes m géophysiquesg - Géochimie - Pétrologie -

Conclusion La surveillance de l'activité volcanique est indispensable à l'étude des processus du volcanisme et à la prévision des éruptions. Si la prévention des risques pour les populations et les biens justifie à elle seule la surveillance des volcans, l'objectif de recherche scientifique ne peut pas être dissocié de cette démarche, puisque la qualité d'une prévision dépend directement du niveau des connaissances sur le site et sur les processus volcaniques en général