Gaétan Carrier, Audrey Smargiassi et Rollande Allard. Le 29 mai 2014

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Revue des activités d exploitation du gaz de schiste pour la santé publique : Gestion du risque de contamination de l'eau et de pollution de l'air, et du risque associé aux technologies Gaétan Carrier, Audrey Smargiassi et Rollande Allard Le 29 mai 2014

Présentation La présentation est fondée sur un rapport publié par l'inspq en septembre 2013 et intitulé État des connaissances sur la relation entre les activités liées au gaz de schiste et la santé publique, mise à jour. Auteurs Coordination scientifique : Geneviève Brisson, Christiane Thibault et Marie-Christine Gervais Air : Audrey Smargiassi et Rémi Labelle Eau : Céline Campagna, Gaétan Carrier, Patrick Poulin, Patrick Levallois et Pierre Chevalier Risque associé aux urgences et aux technologies : Rollande Allard, Lise Laplante et Leylâ Deger Qualité de vie : Emmanuelle Bouchard-Bastien 2

Rapport de l'inspq (2013) Eau Le risque de contamination de l'eau potable associé à l'exploitation du gaz de schiste et au processus de fracturation hydraulique reste, à long terme, la source principale de préoccupation pour la santé publique. Contaminants Substances provenant des gisements schisteux : méthane, boue de forage (saumure), métaux, radionucléides, etc. Liquides du processus de fracturation 3

Rapport de l'inspq (2013) Eau Selon l'analyse de l'inspq (2013), on ne peut exclure la possibilité d'une contamination de l'eau. Hypothèses concernant l'origine de la contamination Les fuites sont attribuables à la détérioration ou la formation inadéquate du tubage qui entoure la tuyauterie du puits. Des fissures se produisent à une profondeur de 100 m. Du méthane et des hydrocarbures sous forme de liquides légers s'insinuent latéralement ou verticalement dans les fissures (DiGiolio et al., 2011; ATSDR, 2011; Osborn et al., 2011; Jackson et al., 2013). Le processus de fracturation hydraulique génère de nouvelles fissures ou accroît les fissures existantes au-dessus de la zone de fracturation. Des gaz s'infiltrent dans ces nouvelles fissures et remontent jusqu'à la nappe phréatique. (Osborn et al., 2011; Jackson et al., 2013; Rozell et Reaven, 2012; Hunt et al., 2012; Warner et al., 2012; Mayer, 2012). 4

Rapport de l'inspq (2013) Eau Résultats De nombreuses analyses de l'eau potable souterraine ont été faites à la suite d'incidents ou de plaintes de citoyens. Dans certains cas, les analyses ont confirmé le lien entre la contamination de l'eau souterraine et l'exploitation du gaz de schiste. ATSDR, 2011 Contamination de puits d'eau résidentiels : Au moment où la société Chesapeake Energy Corporation procédait à des activités de fracturation hydraulique, le 19 avril 2011, une bride de tête de puits a cédé, provoquant un reflux non maîtrisé du liquide de fracturation. DiGiolio et al., 2011 Contamination de puits résidentiels par des liquides de fracturation à Pavillon, au Wyoming. Conclusion : Les fuites sont attribuables à la détérioration ou la fabrication inadéquate du tubage qui entoure la tuyauterie du puits. PDE Protection, Bureau of Oil and Gas Management (2010) On estime à 300 000 le nombre de puits de pétrole et de gaz qui ont été forés depuis 1859 dans l'état de la Pennsylvanie. De nombreux puits abandonnés, qui avaient été mal obturés, ont contaminé l'eau et pollué l'air. 5

Rapport de l'inspq (2013) Eau Résultats (suite) Des études ont montré que les concentrations de méthane et autres alcanes étaient considérablement et systématiquement plus élevées dans les aquifères situés près des puits de gaz naturel et de fracturation hydraulique sus-jacents aux formations schisteuses de Marcellus et d'utica. Osborn et al., 2011; Jackson et al., 2013 6

Origine de la contamination des eaux souterraines Caractéristiques des hydrocarbures et des gaz de la zone thermogénique : gisements de gaz de schiste et de gaz de formation imperméable Des quantités importantes de méthane sont confinées sous forme de méthane hydraté (2H-CH 4 ). Étant donné que la désintégration isotopique s'est produite sur une période de plusieurs centaines de milliers d'années, ce méthane ne contient pas seulement le carbone-14 fossile ( 14 C), mais aussi ses isotopes, soit le carbone-13 ( 13 C). 7

Origine de la contamination des eaux souterraines En plus du méthane, la zone thermogénique comprend un taux variable d'hydrocarbures plus lourds, allant jusqu'à l'heptane (C 7 H 16 ). On peut habituellement utiliser les valeurs δ 13 C-CH 4 et δ 2 H-CH 4 ainsi que le ratio entre le méthane et les hydrocarbures à plus longue chaîne (éthane, propane et butane) pour différencier le méthane biogénique situé à faible profondeur du méthane et des autres alcanes thermogéniques qui proviennent d'une zone plus profonde. C'est une signature isotopique des alcanes, une sorte d'empreintes digitales de leur origine. On y trouve également les éléments suivants : CO 2, SO 2, H 2 S, azote (N 2 ), de même que de petites quantités d'hélium (He) et d'éléments radioactifs (uranium, thorium et radium). 8

Origine de la contamination des eaux souterraines Stephen G. Osborn et al. (2011). Methane contamination of drinking water accompanying gas well drilling and hydraulic fracturing. Publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences, USA www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1100682108. Robert B. Jackson et al. (2013). Increased stray gas abundance in a subset of drinking water wells near Marcellus shale gas extraction. Publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences, USA www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1221635110. 9

Publications Stephen G. Osborn et al. (2011). Étude de protocole Dans le nord-est de la Pennsylvanie (Catskill et Lockhaven) et dans l'état de New-York (Genessee), on a analysé divers contaminants trouvés dans 60 puits privés à une profondeur de 36 à 190 m. Étude comparative de contamination Entre 26 puits d'eau potable situés à moins de 1 km d'une exploitation de gaz de schiste (puits actifs) Et 34 puits d'eau potable situés à plus de 1 km d'une exploitation de gaz de schiste On a mesuré les concentrations de méthane et d hydrocarbures gazeux légers (éthane, butane et propane), les sels dissous, les isotopes ( 18 O et 2 H), les isotopes du carbone ( 13 C), le bore et le radium. Stephen G. Osborn et al. 2011. Methane contamination of drinking water accompanying gaswell drilling and hydraulic fracturing. www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1100682108. 10

Concentrations de méthane selon la distance à la zone de forage d'un puits de gaz la plus près Eau Moyenne : 19,2 mg CH 4 /L < 1 km n = 26 Moyenne : 1,1 mg CH 4 /L > 1 km n = 34 Analyse des échantillons prélevés dans 60 puits d'eau potable Source : Stephen G. Osborn et al. 2011

Concentrations de méthane dans les eaux souterraines par rapport aux valeurs des isotopes de carbone du méthane (from Osborn et al., 2011)

Robert B. Jackson et al. (2013) On a détecté du méthane dans l eau de 82 % des 141 puits d'eau potable échantillonnés. Dans les habitations situées à moins de 1 km de puits de gaz, les concentrations moyennes (C mean ) étaient 6 fois plus élevées que les concentrations mesurées dans les habitations situées à plus de 1 km (P = 0,0006). Les concentrations moyennes d'éthane étaient 23 fois plus élevées dans les habitations situées à moins de 1 km d'un puits de gaz (P = 0,0013). Des concentrations de propane ont été détectées dans 10 puits d'eau potable, tous situés à moins de 1 km d'un puits de gaz (P = 0,01). Source : Robert B. Jackson et al. (2013)

Pinti et al., 2013 Québec Niveau naturel On a prélevé des échantillons dans 130 puits d'eau résidentiels, municipaux et d'observation. Des concentrations de méthane de plus de 7 mg/l ont été observées dans 18 puits d'eau potable (limite de sécurité au Québec). Nota : Dans le but de vérifier la validité de l'hypothèse de la contamination des aquifères par l'exploitation du gaz de schiste, les résultats obtenus par Pinti et al. seront comparés aux données obtenues dans des études précédentes. Carte 1. Localisation des puits d'alimentation en eau potable échantillonnés. En fond de carte sont représentées les régions des différents programmes PACES réalisés ou en cours de réalisation. Les trois couloirs d exploration sont aussi représentés (Pinti et al., 2013)

Pinti et al., 2013 Résultats et conclusions «Lorsque l on reporte la concentration en méthane dissous par rapport à la distance entre les puits et les failles régionales, une certaine tendance est observée.» «Cette relation avec les accidents tectoniques de la région ne peut s expliquer par la remontée des gaz des formations plus profondes, en raison de l origine principalement bactériogénique, donc produit relativement proche de la surface.» «Une fracturation plus intense de la roche à proximité de ces gros accidents tectoniques pourrait faciliter la remobilisation du gaz piégé dans les sédiments et son transfert dans les nappes d eaux souterraines.» Carte 7. Concentrations ponctuelles de méthane, sur fond de carte géologique. La taille des bulles représente la concentration en méthane et les couleurs sont basées sur l interprétation de la figure 11 (Pinti et al., 2013, p. 49) Source : Pinti et al., 2013, p. 49

Publications Baldasare et al., 2014 Nord-est de la Pennsylvanie Niveau naturel Des échantillons ont été prélevés dans 10 445 puits d'eau potable avant le début du forage de puits de gaz, puis analysés. (Concentration moyenne : 1,03 mg/l) 3 006 puits d'eau potable (28,8 %) présentaient des concentrations de CH 4 supérieures à 0,026 mg/l. (Concentration moyenne : 3,53 mg/l) 16

Comparaison des niveaux naturels de méthane observés en Pennsylvanie et au Québec avec les niveaux indiqués dans l'étude d'osborn et al. (2011) Méthane Étude Échantillons de puits d'eau potable (total) Concentration moyenne (mg/l) Concentrations > 7 mg/l (%) Baldassare et al., 2014 10 445 1,03 3,9 Pinti et al., 2013 130 3,81 13 Osborn et al., 2011 60 8,34 19,2 (< 1 km) 1,1 (> 1 km) 25 85 (< 1 km)

Comparaison des niveaux naturels d'éthane et de propane observés en Pennsylvanie et au Québec avec les niveaux indiqués dans l'étude d'osborn et al. (2011) Éthane Étude (n) Échantillons de puits d'eau potable Concentration (mg/l) Détection d'éthane (%) Baldassare et al., 2014 10 445 0,03-0,3 19 Pinti et al., 2013 130 < 0,086 32 Osborn et al., 2011 60 Jusqu'à 2 (< 1 km) < 0,2 (> 1 km) - Étude (n) Échantillons de puits d'eau potable Propane Concentration (mg/l) Détection de propane (%) Pinti et al., 2013 130 < 0,0061 8 Osborn et al., 2011 60 Jusqu'à 0,017 (< 1 km) 17

Répartition des concentrations de méthane observées dans les échantillons des puits d'eau potable en fonction du δ 13 C-CH 4 Comparaison entre Pinti et al. (2013) et Osborn et al. (2011)

Ratio méthane (C1)-{éthane (C2) + propane (C3)} Concentrations en fonction du δ 13 C CH4 Figure 11 modifiée : Pinti et al. (2013) Figure 4B : Osborn et al. (2011)

Rapport de l'inspq (2013) Eau Effets sur la santé À court terme, il y a un risque confirmé d'explosion de méthane. À long terme, aucune étude sur les risques pour la santé n'a évalué les effets sur la santé de l'exposition à un ou plus d'un contaminant trouvé dans l'eau potable en raison d une exploitation de gaz de schiste. On soupçonne qu'une exposition à long terme à de faibles doses de contaminants chimiques peut entraîner des maladies chroniques (p. ex., cancer, troubles neurologiques et maladies des systèmes immunitaire et reproducteur). Ces maladies se manifestent habituellement des années plus tard. La durée limitée de l'exploitation du gaz de schiste explique l'absence d'études épidémiologiques. 21

Rapport de l'inspq (2013) Eau Conclusions Aux États-Unis, on a constaté une contamination des eaux souterraines après une courte période d'exploitation, en moyenne en moins de cinq ans. Aucune étude n'a encore pu invalider l'hypothèse du risque de contamination des eaux souterraines par des gisements schisteux, mais l'origine de la contamination n'est toujours pas claire (défaillance du tubage de puits ou remontée des gaz du gisement schisteux). À long terme, le risque de défaillance ou d altération du tubage de ciment du puits de forage semble plus plausible. Selon notre propre analyse et du point de vue de la santé publique, le risque de contamination des eaux souterraines reste préoccupant. 22

Information sur l'exposition (2010-2013) Air Degrés de pollution atmosphérique À proximité d'une exploitation de gaz de schiste, les émissions de polluants atmosphériques (p. ex., COV et Nox) peuvent être plus importantes pendant la production que pendant le forage 1,2 ; les compresseurs et les torches seraient parmi les sources principales de polluants atmosphériques 3. Les mesures et les estimations des modèles laissent entendre que les populations situées près des exploitations de gaz de schiste seraient exposées à des concentrations plus élevées de MP 2,5, d'o 3 et de COV 4,5,6 que les populations qui vivent loin de ces exploitations. Selon les estimations du nombre et des emplacements futurs de puits de gaz de schiste au Québec, SNC-Lavalin est d'avis que les concentrations d'un certain nombre de polluants (p. ex., des COV, des MP 2,5, et le NO x ) excèderont les critères du ministère de l'environnement du Québec visant la qualité de l'air. 1. ALL Consulting, 2010; 2. Litovitz et al., 2013; 3. Olager, 2012; 4. NYSDEC, 2011; 5. Rich et al., 2011; 6. Pa DEP, 2011 23

Santé publique Gestion du risque associé aux urgences et aux technologies Risque d'explosion, d'incendie, de fuite et de déversement Des accidents peuvent se produire tout au long du processus d'exploration et d'exploitation sur place ainsi que pendant le transport. Au Québec, les exploitations de gaz de schiste seraient situées près de zones densément peuplées et dans des régions agricoles. Il est difficile de documenter la fréquence des incidents, mais on a montré que l'industrie n adopte pas toujours des pratiques exemplaires en matière de sécurité. 24

Santé publique Gestion du risque associé aux urgences et aux technologies Parmi les 26 % à 58 % d'avis d'infraction délivrés, la probabilité d'un incident environnemental majeur est d'environ 0,7 % (OCMOH, 2012; Staaf, 2012). Le territoire couvert par les exploitations de gaz de schiste est sujet à des glissements de terrain dévastateurs. Or, les activités de ces exploitations sont susceptibles de déclencher des glissements de terrain. 25