UN LIEU DANS L ECOSYSTEME DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE: LE BIODOME DE MONTREAL



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Transcription:

UN LIEU DANS L ECOSYSTEME DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE: LE BIODOME DE MONTREAL Johanne Landry, directrice, programmes publics Anne Charpentier, muséologue, programmes publics, Biodôme de Montréal, Montréal La culture scientifique et technique est portée par un réseau d acteurs entretenant des liens étroits et nécessaires. Que ce soit les producteurs ou les diffuseurs de la science, tous occupent des niches spécifiques et complémentaires. Le Biodôme de Montréal occupe une niche particulière: il offre un lieu où les acteurs de l éducation sur l environnement peuvent venir à la rencontre de leurs publics. Cependant, ces intervenants existaient bien avant la création du Biodôme de Montréal. Le loisir scientifique au Québec L enseignement des sciences a longtemps constitué, au Québec, l un des seuls cadres de diffusion des connaissances scientifiques. Un autre milieu allait ensuite influencer profondément le développement de la culture scientifique et technique dans la population et auprès des jeunes: le loisir associatif. Les Cercles des jeunes naturalistes furent au Québec les premiers organismes à inciter les jeunes à s intéresser aux sciences hors du cadre scolaire. Bien d autres organismes naquirent ensuite, qui prônaient aussi une pratique essentiellement «culturelle» de diverses disciplines scientifiques. Ce milieu aujourd hui désigné comme celui du loisir scientifique donna naissance à de nombreux regroupements et manifestations, dont plusieurs continuent de se développer aujourd hui: les Conseils régionaux de loisir scientifique, les Expo-sciences, le Club des Petits Débrouillards, la Quinzaine des Sciences, le Festival du film scientifique... Le loisir scientifique constitua ainsi pendant des décennies, et en dépit de ressources budgétaires très modestes, le principal porteur du développement de la culture scientifique et technique auprès des non-initiés.

2 La muséologie scientifique au Québec Parallèlement au développement de la culture scientifique à travers la pratique d activités s implantaient les premiers musées scientifiques. À la différence du loisir scientifique, la muséologie fut principalement prise en main par les institutions d enseignement supérieur. Parmi ses motivations, figuraient à coup sûr la conservation de notre patrimoine scientifique et technique (collections), et le désir de favoriser le partage du savoir. Aujourd hui encore, les principaux musées scientifiques du Québec relèvent de tels établissements ou leur sont associés: l Université McGill (musée Redpath), l Université Laval (Centre muséographique), le Séminaire de Québec (Musée du Séminaire de Québec), le Séminaire de Sherbrooke (Musée du Séminaire de Sherbrooke), etc. Au-delà de ces musées, bien d autres existent. En 1987, un inventaire des établissements muséologiques 1 en répertoriait pas moins de 49, de taille moyenne ou petite. En plus de ces établissements permanents, diverses manifestations faisant intervenir le secteur privé et dont certaines reviennent d année en année ont mis le Québec à l heure de l essor que connaît la muséologie scientifique dans les pays industrialisés. «H 2 O» (Québec 1984), puis la série des «Expotec» et des «Images du futur» sont les événements les plus marquants à cet égard. Du côté des collections vivantes faune et flore le gouvernement provincial, certaines municipalités et divers organismes privés sont les principaux intervenants sur le plan muséologique. Aquariums, jardins zoologiques et botaniques remplissent aujourd hui des fonctions d éducation qui, avec la conservation et la recherche, font partie de la mission de tout établissement muséologique. Il s agit aussi, soulignons-le, d établissements connaissant un taux très élevé de fréquentation et attirant, à la différence des musées traditionnels, une clientèle de tous niveaux de scolarisation. La muséologie scientifique, voire la culture scientifique et technique, recouvrent une réalité dont l importance est encore méconnue et dont le potentiel éducatif autant qu économique demeurent sous-exploités. 1. Groupe Média Science, Muséologie scientifique au Québec, Rapport d'inventaire 1987, étude préparée pour le MESS, mars 1988.

3 Ainsi, définir la culture québécoise sans en considérer les dimensions scientifiques et techniques serait nier l existence même d une composante essentielle de notre passé, de notre présent et de notre avenir. Le Biodôme: prolongement naturel de deux courants Le Biodôme émerge de deux courants parallèles: le développement de la culture scientifique et technique ainsi que la montée de la pensée verte au Québec. Dans les années 70 et 80, la préservation du patrimoine naturel se hisse aux premiers rangs des préoccupations de l opinion publique. Cette «pensée verte» trouve un écho auprès de la Ville de Montréal, gestionnaire de plusieurs équipements de diffusion et d éducation scientifiques: le Jardin botanique, le Planétarium, l Aquarium, le Jardin zoologique et l Insectarium. En 1987, une idée germe au sein de cette équipe afin de renforcer la prise de conscience environnementale: doter Montréal d un musée de l environnement. A la même époque, la Régie des installations olympiques (RIO) cherche une nouvelle vocation pour le Vélodrome, un équipement nettement sous-utilisé. En 1988, la Ville de Montréal et la RIO proposent au gouvernement provincial le concept d un musée de l environnement qui, dans le contexte de développement durable, recycle le bâtiment et réutilise la majeure partie des collections vivantes présentes à l Aquarium et au Jardin zoologique. Moins de quatre ans plus tard, et au coût de 58,2 millions de dollars, le Biodôme de Montréal ouvre ses portes en juin 1992. La mission et le concept du Biodôme de Montréal La mission du Biodôme s énonce en trois volets: l éducation du public quant à la préservation du patrimoine naturel, la conservation des espèces végétales et animales, et la recherche relative à ses collections vivantes et aux milieux naturels. Plus particulièrement, sa mission éducative est de sensibiliser ses différents publics à la complexité des écosystèmes et de promouvoir le «penser globalement agir localement», afin de favoriser une prise de conscience individuelle et collective quant à la nécessité de s engager dans la protection du patrimoine naturel. Ce musée de l environnement, d un concept unique au monde, transcende les approches traditionnelles du jardin botanique, du jardin zoologique et de

4 l aquarium. Car ses collections vivantes, plutôt que d être placées dans des lieux distincts, évoluent en communauté dans un environnement reproduisant le plus fidèlement possible les conditions de leur écosystème naturel. Les visiteurs vivent une véritable expédition au cœur du vivant, en suivant un sentier qui traverse les représentations de la forêt tropicale, de la forêt laurentienne, du Saint-Laurent marin et du monde polaire. Ce concept marque une véritable révolution muséologique. Rien d étonnant à ce que l exploitation de l équipement pose des défis scientifiques et techniques importants. La production du savoir au Biodôme de Montréal Le Biodôme de Montréal mène des activités de conservation et de recherche dans le cadre de programmes visant le bien-être des collections vivantes et l avancement des connaissances fondamentales et appliquées. Non seulement il est un lieu de diffusion scientifique, mais il est aussi un lieu de production scientifique, avec ses chercheurs spécialisés dans divers domaines, ses laboratoires et ses résultats. Il est ainsi l un des rares lieux à combiner la production de connaissances spécialisées et leur vulgarisation dans le grand public. Les résultats des projets de recherche sont accessibles aux visiteurs presque instantanément dans le Carrefour de l environnement et les Actualités environnementales. La fascination exercée par les chercheurs et les biologistes chargés de l entretien des collections vivantes démontre à quel point le public est friand d informations scientifiques provenant directement des producteurs de la science et non transmises par l intermédiaire d un communicateur scientifique. Le processus habituel de transmission du savoir est donc, dans le cas de la recherche et de la conservation au Biodôme, court-circuité, comparativement à celui normalement rencontré en milieu muséal et même universitaire. La coexistence et les interrelations des trois fonctions éducation, conservation et recherche contribuent à assurer la crédibilité de l institution et à soutenir l intérêt du public, des médias et des spécialistes.

5 Mais, au-delà des défis de recherche et de conservation, il est une autre révolution à faire au Biodôme: celle de la conscientisation environnementale. En effet, le défi de l approche systémique est de susciter chez le visiteur une vision globale du milieu naturel par la représentation d écosystèmes. Aborder la nature à travers l observation, c est exposer le visiteur à la diversité des relations existant entre les éléments vivants et non vivants d un écosystème. Il s agit donc de re-lier l être humain à la nature en amenant chaque visiteur à découvrir qu il est luimême partie de l écosystème et qu il est directement impliqué dans la dynamique du milieu naturel. L expérience de visite: une démarche éducative évolutive Les espaces publics du Biodôme proposent au visiteur un cheminement éducatif rejoignant les étapes du processus de l éducation relative à l environnement. Ce cheminement étant: la sensibilisation (par l émerveillement, la découverte), l acquisition de connaissances (par la saisie des informations disponibles), la compréhension (en intégrant les connaissances, en prenant conscience et en changeant d attitude ), l analyse (en établissant des relations et en approfondissant les enjeux) et l action (par le changement d habitudes et la participation). L Écosphère a pour objectif de définir la notion d écosystème. Au niveau de la démarche éducative, cet espace veut favoriser la saisie d informations qui permettront de mieux comprendre les interventions éducatives dans les écosystèmes. Les représentations d écosystèmes veulent surtout sensibiliser le visiteur par l émerveillement. L interprétation des écosystèmes traite d anecdotes concernant les animaux et les végétaux, ainsi que de notions générales d écologie. Ces informations, ainsi que celles dispensées par les animateurs et le Guide d exploration, ont pour objectif de faire saisir les relations et la dynamique qui existent entre les composantes d un écosystème et ainsi contribuer à donner des connaissances de base aux visiteurs.

6 Par la manipulation, les jeux et l intervention des animateurs, la salle de découvertes Naturalia veut favoriser l acquisition de connaissances et la compréhension des différentes formes d adaptation des végétaux et des animaux. Le Carrefour de l environnement et les Actualités environnementales viennent compléter le message du Biodôme en véhiculant respectivement le penser globalement et l agir localement. Le Carrefour de l environnement veut mieux faire comprendre le rôle de l être humain dans l environnement et lui en transmettre une vision planétaire. Le Carrefour peut couvrir un spectre éducatif très large. En plus de la sensibilisation, il vise surtout la diffusion des connaissances, la compréhension, la conscientisation et l analyse. Les Actualités environnementales, en fournissant au visiteur les faits saillants de l actualité ainsi que des informations sur les moyens d action, lui permettent de faire sa propre analyse de la situation et même de s impliquer personnellement. Centre de ressources sur les métiers relatifs à l environnement, l Écolothèque pousse encore plus loin la démarche du visiteur. Elle lui fournit des outils pour mieux choisir un métier ou une carrière dans le domaine de l environnement et des disciplines connexes. Elle vise ainsi l implication individuelle à plus long terme. D autres produits viennent compléter l expérience du visiteur. La visite des coulisses, par exemple, permet de comprendre la complexité du maintien de la vie dans les écosystèmes. En effet, les systèmes sophistiqués de ventilation, de climatisation, de filtration démontrent de façon éloquente combien la nature est complexe. Il est évident que les visiteurs arrivent au Biodôme avec un bagage bien différent. Certains ne seront que sensibilisés, ce qui est déjà beaucoup, d autres comprendront certaines notions et une petite partie aura la volonté d agir. Il ne faut pas espérer qu un visiteur fasse tout le cheminement en une seule visite. C est plutôt l effet cumulatif de plusieurs facteurs, liés tant à une visite au Biodôme qu aux acteurs externes, qui contribuera à faire cheminer le public. La diffusion du savoir au Biodôme de Montréal

7 Outre la diversité des expériences et les informations transmises pendant la visite du Biodôme, d autres relais d information lui permettent de diffuser son message à l extérieur. Ces diffuseurs sont autant d acteurs et de partenaires faisant tous partie d un même écosystème: celui de la culture scientifique. Ils sont, pour le Biodôme, les suivants: Les associations, tels les Amis du Biodôme, les Conseils régionaux de loisir scientifique, le Club des Petits Débrouillards, permettent de rejoindre des clientèles spécifiques qui ont des attentes différentes du public visiteur. Des manifestations scientifiques, comme la Quinzaine des sciences, ont incité le Biodôme à mettre au point des types de visites adaptés aux thématiques de leurs événements. Les médias interagissent étroitement avec le Biodôme, que ce soit au niveau de la presse écrite (chronique environnementale hebdomadaire de Daniel Gagnon, directeur de la recherche) ou des médias électroniques, où plusieurs reportages et émissions spécialisés ont été consacrés à la recherche et à la conservation. Les maisons d enseignement sont des partenaires privilégiés du Biodôme. La clientèle scolaire constitue en effet une part importante de notre public. Des produits spécifiques pour ces clientèles ont été conçus en collaboration étroite avec le milieu. Les autres institutions muséales sont des partenaires importants, tant pour l échange d expertises et d éléments de collection vivants et non vivants, que pour les productions conjointes et l accueil d expositions itinérantes Les entreprises deviennent, au même titre que les partenaires gouvernementaux, des agents essentiels au développement institutionnel. Certaines contribuent, par exemple, à la réalisation d expositions ou à l organisation d événements. Toutes ces interrelations sont futiles si elles ne s adressent pas au grand public, raison d être de l écosystème de la culture scientifique. L écosystème de la culture scientifique

8 Tels les éléments vivants et non vivants d un écosystème naturel, les acteurs de la culture scientifique interagissent ainsi entre eux, créant une dynamique propre à cet écosystème. La création du Biodôme a doté cet écosystème d un lieu permanent de rassemblement où le visiteur choisit librement d entrer. Ce geste, répété plus de deux millions de fois depuis l ouverture du Biodôme, témoigne sans aucun doute de la nécessité d un tel lieu dans le paysage québécois de la culture scientifique et technique. De la même manière que les écosystèmes naturels exercent une influence les uns sur les autres, la culture scientifique interagit avec d autres sphères d activités, favorisant la dynamique globale de la culture québécoise. Mais quel est l impact réel sur le public, élément central de cet écosystème? Est-il vraiment mesurable à court terme? Quand une institution vise ultimement des changements d attitudes et d habitudes, elle doit miser sur l action synergique de l ensemble des acteurs de l écoystème, chacun y tenant un rôle fondamental pour le maintien d une dynamique saine et durable. Cette dynamique globale est nécessaire pour que les individus fonctionnent harmonieusement dans la société complexe d aujourd hui et qu ils soient animés d un sentiment de fierté lié à l appropriation de leur culture scientifique.