Programme Stratégique de Réduction de la Vulnérabilité et d Adaptation aux Changements Climatiques en Afrique de l Ouest



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Transcription:

Programme Stratégique de Réduction de la Vulnérabilité et d Adaptation aux Changements Climatiques en Afrique de l Ouest

Partie II : Le plan d action stratégique 2

Table des matières Liste des Acronymes 4 Introduction 6 PARTIE A : CONTEXTE ET STRATEGIE 9 1. CONTEXTE 10 1.1 Développement économique et social dans la Région ouest africaine 10 1.2. Variabilité climatique, changements climatiques et vulnérabilité aux changements climatiques dans la région 12 2. VISION ET OBJECTIF DU PROGRAMME 16 3. OBJECTIFS SPECIFIQUES DU PROGRAMME 17 4. APPROCHE STRATEGIQUE DU PROGRAMME 20 4.1. Principes stratégiques 21 4.2. Critères pour le choix des activités 22 PARTIE B : PLAN D ACTION 23 5. LES PRINCIPAUX DOMAINES D INTERVENTION ET ACTIVITES 24 5.1. Objectif spécifique 1 : Renforcer les capacités scientifiques et techniques de la sous région dans la réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques 24 5.2. Objectif spécifique 2 : Promouvoir l intégration des dimensions des changements climatiques dans l élaboration des politiques, stratégies, programmes et projets de 26 3

développement aux niveaux sous régional et national 5.3. Objectif spécifique 3: Développer et mettre en oeuvre des programmes et projets sous régionaux et nationaux d adaptation aux changements climatiques 5.4. Types d activités et envergure 28 28 6. LES MECANISMES INSTITUTIONNELS DE MISE EN OEUVRE 30 6.1. Principes d établissement du mécanisme de mise en oeuvre 30 6.2. Mécanismes de mise en œuvre 31 6.2.1. Le Comité Technique Spécialisé Agriculture, Environnement et Ressources en Eau 6.2.2. Département de l Agriculture, de l Environnement et des Ressources en Eau 31 32 6.2.3.Le Comité de Pilotage du Programme 33 6.2.4. L Unité de gestion du projet 33 6.2.5. Le Groupe Consultatif Scientifique et Technique (GCST) 34 7. FINANCEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME 35 7.1. Les besoins financiers 35 7.2. Les sources de financement 35 7.3. Les mesures immédiates 36 8. SUIVI EVALUATION DE LA GESTION DU PROGRAMME D ACTION 36. 4

Liste des Acronymes AGRHYMET BOAD CEA CEDEAO ACMAD CDM COP CDP CIFOR CILSS CMAE CCNUCC CCD FCA FEM FPMA GCS GIEC NEPAD ONG PANA PAC Centre Régional pour l Agriculture, l Hydrologie et la Météorologie du CILSS Banque Ouest Africaine de Développement Commission Economique pour l Afrique Communauté Économique des États d Afrique de l Ouest Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement Conseil des Ministres Conférence des Parties à la Convention sur les changements climatiques Comité Directeur du Programme Centre pour la recherche forestière internationale Comité permanent Inter états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel Conférence Ministérielle Africaine sur l Environnement Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification Forum de Consultation des Acteurs Fonds pour l Environnement Mondial Fonds des Pays les Moins Avancés Groupe Consultatif Scientifique Groupe Intergouvernemental d Experts sur l Évolution du Climat Nouveau Partenariat pour le Développement de l Afrique Organisation Non Gouvernementale Programme d Action National d Adaptation aux changements climatiques Politique Agricole Commune de la CEDEAO 5

PRESAO SCCF UEMOA UICN WWF Prévision Saisonnière pour l Afrique de l Ouest Fonds Spécial pour les Changements Climatiques Union Économique et Monétaire Ouest Africaine Union Mondiale pour la Nature Fonds Mondial pour la Nature 6

Introduction Dans le cadre du NEPAD, les pays de la région Ouest africaine ont pris d importants engagements en faveur de la réalisation du développement durable et des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Dans cet élan, de nombreux pays se sont engagés dans une série de réformes socioéconomiques et politiques pour favoriser le dynamisme économique qui devrait aider les populations et les communautés à réaliser leur plein potentiel. Le potentiel de développement social et économique de la région peut se réaliser grâce à d importantes ressources naturelles composées de vastes et remarquables forêts, d innombrables sources en eau, de sols fertiles, de gisements minéraux, des ressources marines encore inexploitées et de plages et de côtes uniques. Malgré toutes ces richesses, l Afrique de l Ouest reste l une des régions les plus pauvres du monde qui selon les prévisions climatiques actuelles, sera la plus affectée par les changements climatiques. Au cours des quarante dernières années, les impacts des variations climatiques ont mis à nu la vulnérabilité de la région ce qui a amené les acteurs nationaux et locaux de tous les secteurs à déployer d énormes efforts pour s adaptation aux conséquences du changement climatique et à anticiper ses futurs impacts. Malgré tout, la région demeure encore plus exposée aux changements et à la variabilité climatique comme l ont démontré les crises alimentaires de 2007 2008 ou les inondations de 2009. Comme l ont prouvé les récentes crises alimentaires, Les scénarii climatiques pour l Afrique de l Ouest indiquent que la variabilité climatique à laquelle on assiste actuellement est susceptible de s accroître et de s intensifier. Les sécheresses, les inondations et les tempêtes pourraient augmenter en fréquence et en intensité. Les niveaux et la configuration des précipitations pourraient connaître des changements. Dans les régions côtières, le niveau de la mer monte accompagnée d une augmentation du niveau des températures ce qui constituera une menace pour les régions et les écosystèmes côtiers. Les impacts potentiels sur la société et les économies à travers la région sont considérables, et affectent négativement tous les secteurs et tous les groupes de la population. Les pauvres et les marginalisés seront les couches les plus affectées. Pour relever ces défis et réduire les impacts sociaux, économiques et environnementaux des changements climatiques à venir, les pays d Afrique de l Ouest ont identifié des mesures d adaptation à moyen et à long termes 7

dans leurs Communications Nationales à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La plupart des pays ont également identifié des mesures prioritaires urgentes dans leur Programme d Action Nationale d Adaptation (PANA). Ces efforts importants aux échelles nationales et locales doivent être accompagnées et complétées par des réponses concertées au niveau sous régional. C est dans ce contexte, que la Conférence internationale sur la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques des systèmes naturels, économiques et sociaux en Afrique de l Ouest, organisée à Ouagadougou en janvier 2007, a recommandé l élaboration d un programme d actions sous régional de réduction de la vulnérabilité de l Afrique de l Ouest et du Tchad face aux changements climatiques. La conception de ce programme a été confiée à la Communauté Économique des États d Afrique de l Ouest (CEDEAO), au Comité permanent Inter États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), à la Commission Économique pour l Afrique (CEA) et au Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD). Cette volonté a été réaffirmée lors de la Réunion Ministérielle du dialogue sur les changements climatiques, tenue en novembre 2008 à Cotonou. Dans un souci de synergie et de complémentarité, la CEDEAO a jugé opportun d élargir le groupe des organisations à l Union Economique et Monétaire Ouest Afrique (UEMOA). Le programme d action a été élaboré en deux parties ; La première partie porte sur l aperçu de la vulnérabilité de l Afrique de l Ouest aux changements climatiques et les stratégies de réponse. Elle met en relief les points suivants : Unaperçu de la vulnérabilité aux changements climatiques des pays d Afrique de l Ouest et du Tchad ; La synthèse des efforts entrepris par la région pour s adapter aux changements climatiques ; et L évaluation des obstacles qui freinent les opportunités et les capacités. La deuxième partie qui est le présent document, porte sur le Programme d action. Elle s inspire des données et de l analyse de la première partie. Elle a été élaborée à travers un processus participatif. Ce document est articulé comme suit : Le chapitre 1 porte sur le contexte (Chapitre 1), les chapitres 2 et 3 définissent la vision, l objectif Global et l approche stratégiques du 8

programme et le chapitre 4 indique les objectifs Spécifiques et le chapitre5 4 détailleles domaines d intervention et les activités sous la forme d un plan d action. Enfin, les Chapitres 6, 7 et 8 expliquent respectivement les dispositions institutionnelles de mise en œuvre du Plan d action, les dispositions financières et celles du suivi et évaluation. Il y a encore beaucoup d incertitudes sur les changements climatiques et de leurs impacts actuels et futurs. Malgré cela, ce programme d actions se fonde sur les meilleures informations et connaissances scientifiques disponibles et a été conçu pour être cohérent avec l ensemble des scénarii sur les climatiques de la région Ouest Africaine. Dans un passé récent, les impacts les plus visibles de la variabilité climatique dans la région était liés à la sécheresse et à la dégradation des terres. Les acteurs de la région ont apporté diverses réponses notamment dans le cadre de la Convention des Nations Unies de Lutte contre la Désertification (UNCCD). Les mesures prises dans la région pour freiner la désertification et parvenir à une gestion durable des terres se sont révélées indispensables pour amorcer un développement durable et réduire la pauvreté. Ainsi, le présent Programme d action se veut cohérent avec les initiatives qui concernent les questions environnementales notamment les trois conventions de RIO. 9

PARTIE A : CONTEXTE ET STRATEGIE 10

1. CONTEXTE 1.1 Développement économique et social dans la Région ouestafricaine Le présent Programme d action est une contribution aux objectifs du NEPAD qui est un effort global et inclusif mené par les leaders du continent pour relever les défis du continent à savoir une pauvreté structurelle, le sous développement et la marginalisation. La vulnérabilité étant essentiellement liée à la pauvreté monétaire, la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques et le renforcement des capacités à s y adapter contribueront à la réalisation des objectifs du NEPAD avec son initiative environnementale élaborée et adoptée par l Union Africaine en 2003. Ce plan d action du NEPAD a été préparé sous le leadership de la Conférence Ministérielle Africaine sur l Environnement (CMAE) et est axé autour de six domaines dont celui sur la lutte contre les changements climatiques en Afrique. Il y a donc un lien incontestable entre le présent programme et les orientations du NEPAD en matière d adaptation au changement climatique. Par ailleurs entre 2008 et 2009, la CMAE a accompagné et soutenu la préparation de la position commune Africaine lors des négociations internationales sur le climat. Dans le même temps la CMAE a entamé la définition d un cadre conceptuel sur les initiatives, programmes et projets d adaptation, d atténuation et des mesures d accompagnement, cadre conceptuel qui a été finalisé en 2010. Il est donc important que le programme de l Afrique de l Ouest soit cohérent et complémentaire des actions d adaptation en cours de réalisation sur le continent. La région ouest africaine 1 couvre en effet une superficie d environ 8,4 millions de km 2. Sa population est estimée à 250 millions d habitants et son PIB est de $114,5 milliards 2. La population est très jeune car dans la plupart des pays plus de 40 % des habitants ont moins de 15 ans. La croissance démographique y est forte avec des taux se situant entre 2 et 3 % 3. La pauvreté sous toutes ses formes constitue un défi majeur pour les pays de la région avec un niveau de développement humain parmi les plus 1 Ce Programme d action couvre les pays membres de la CEDEAO et du CILSS (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo). 2 Source : Sites Web de la CEDEAO et de la Banque mondiale. 3 Source : Indice de développement humain, 2007, PNUD. 11

faibles au monde à ce titre les pays de la région occupent 11 des 22 dernières places sur l Indice de développement humain du PNUD. Les pays de la région présentent beaucoup de similitudes et de points communs sur les plans agro écologique, culturel, social et économique qui engendrent des défis et des opportunités similaires. Cependant des différences existent liées aux potentiels de diversification de l économie. En effet, les pays dont le développement est porté par le secteur l agricole seul ont des niveaux de pauvreté supérieurs aux pays doté d un tissu industriel et d un secteur tertiaire dynamique. L Agriculture 4 représente le principal secteur économique de la région qui produit environ 40 % du PIB et occupe entre 60 et 80% de la population active. Le secteur primaire est fondamental dans la réalisation de la sécurité alimentaire des populations. Ce secteur reste très vulnérable à la variété climatique du fait que l agriculture est pluviale. Par ailleurs d autres secteurs socioéconomiques, tels que l eau, l énergie, l industrie, les transports, l habitat sont aussi durement impactés par les changements climatiques. La Communauté Economique des Etats de l Afrique de l Ouest (CEDEAO) qui a été créée en 1975 et a vu son traité révisé en 1993 a pour objectif 5 de promouvoir la coopération et l intégration dans la perspective d une union économique de l Afrique de l Ouest. Le mandat de la CEDEAO est entre autre d impulser des politiques qui assurent un 'accroissement de la stabilité économique, un renforcement des relations entre les Etats Membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain. Pour réaliser cet objectif, l action de la Communauté porte entre autres sur: a. l'harmonisation et la coordination des politiques nationales et la promotion de programmes, de projets et d'actions notamment dans les domaines de l'agriculture et des ressources naturelles, de l'industrie, des transports et communications, de l'énergie, du commerce, de la monnaie et des finances, de la fiscalité, des reformes économiques, des ressources humaines, de l'éducation, de l'information, de la culture, de la science, de la technologie, des services, de la santé, du tourisme, de la justice; 4 Agriculture ici comprend l élevage, la pêche et l agroforesterie 5 Article 3.1 et 3.2 du Traité révisé de la CEDEAO 12

b. l'harmonisation et la coordination des politiques en vue de la protection de l'environnement. c. La protection, la préservation et l amélioration de l environnement et des ressources naturelles à travers des plans politiques, stratégies et programmes nationales et régionales. Ceci nécessitera la mise en place d institutions appropriées pour protéger et assainir l'environnement, lutter contre l'érosion, la déforestation, la désertification, les périls acridiens et les défis environnementaux 6 dont les changements climatiques. La Communauté s est récemment dotée d une vision pour l horizon 2020. Cette vision consiste en l abolissement des frontières et la mutation vers une région sans frontières où tous les peuples peuvent accéder et exploiter les innombrables ressources. Pour ce faire, il est nécessaire d avoir un environnement assainit et bien géré qui serait le garant de la création d opportunités. La Vision comporte trois objectifs spécifiques : La paix et la sécurité régionales; L éradication de la pauvreté; et La protection de l environnement et le développement durable. La région ouest africaine a fait des progrès pour relever les défis socioéconomiques en élaborant et en adoptant plusieurs politiques, stratégies, règlements, plans d actions, programmes et projets avec les Commissions de la CEDEAO et de l UEMOA. Cependant, la variabilité et les changements climatiques menacent de compromettre et de freiner les avancées réalisées et de rendre plus incertaines les perspectives de développements de la sous région. 1.2. Variabilité climatique, changements climatiques et vulnérabilité aux changements climatiques dans la région L'Afrique est l'un des continents les plus vulnérables à la variabilité et aux changements du climat, une situation aggravée avec l'interaction de stress multiples se produisant à divers niveaux avec une faible capacité adaptative des populations. L Afrique de l Ouest est particulièrement concernée par le phénomène avec une pluviométrie dominée par le régime de mousson. Le climat est marqué 6 Article 29 du Traité révisé 13

par une pluviométrie annuelle décroissante du Sud au Nord et on a observé une décroissance des précipitations annuelles depuis la fin des années 60, avec une diminution de 20 à 40% entre les périodes 1931 1960 et 1968 1990 (Nicholson et autres, 2000 ; Chappell et Agnew, 2004 ; Dai et autres, 2004). Dans la zone tropicale de forêt humide, la décroissance moyenne dans la précipitation annuelle est environ de 4% dans l'ouest. Les modèles climatiques sont relativement satisfaisants pour prévoir le changement de température en Afrique. Dans son dernier rapport, le GIEC confirme qu au cours du XXIème siècle, le réchauffement climatique en Afrique sera plus important qu au niveau mondial. La hausse de la température moyenne entre 1980/99 et 2080/99 s échelonnera entre 3 et 4 C sur l ensemble du continent, 1,5 fois plus qu au niveau mondial. Cette hausse sera moins forte au sein des espaces côtiers et équatoriaux (+3 C) et la plus élevée dans la partie ouest du Sahara (+4 C). En revanche, des incertitudes demeurent sur les résultats des projections concernant les précipitations (Club du Sahel et de l'afrique de l'ouest / OCDE 2007) Cette hausse des températures aura des conséquences significatives sur l agriculture qui est la principale économie dans les zones tropicales semiarides d Afrique. Le secteur agricole subit déjà les effets de la variabilité et du changement du climat avec la réduction de la durée de la période de végétation. Ainsi au cours des dernières décennies, cette situation a déséquilibré la sécurité alimentaire et pousser davantage de paysans dans l extrême pauvreté Les changements climatiques menacent d exacerber la variabilité climatique existante et de produire d énormes impacts directs et indirects. Outre l aggravation de la variabilité et la hausse des températures, les projections climatiques prévoient: la montée du niveau de la mer. D après les prévisions globales actuelles, les océans monteront entre 18 à 59 cm d ici 2090 2099 par rapport à 1980 1999, ce qui affectera directement les zones côtières d Afrique de l Ouest ; les variations du niveau de précipitations. Entre la période allant de 1930 à 1960 et celle allant de 1960 à 1990, les niveaux annuels de précipitations de la région ont connu une baisse de 20 à 40 %. Les changements à venir se situeraient dans la même marge ; 14

l apparition plus fréquente de catastrophes naturelles telles que les inondations dévastatrices, les sécheresses, les tempêtes dans les zones côtières et les brusques variations de température. Au cours des dernières années, l Afrique de l Ouest a plusieurs fois été victime de ces catastrophes. Les modèles climatiques ne sont pas précis sur les impacts sur les populations, les ménages et les secteurs socioéconomiques, faute de données suffisantes. Cependant, il est généralement admis que les changements climatiques affecteront l ensemble des populations et des secteurs socioéconomiques de la région. D après des études conduites récemment, les secteurs socioéconomiques les plus affectés seront l agriculture et l élevage, les ressources hydriques, l énergie, les infrastructures et habitats des zones côtières, l exploitation forestière et la santé humaine. Les écosystèmes naturels seront également affectés. Les groupes les plus exposés à ces impacts sont les paysans pratiquant l agriculture de subsistance, les femmes et autres groupes structurellement défavorisés par des facteurs socioéconomiques relatifs au capital humain (non accès à la terre, le manque d éducation, etc), les politiques d exclusion etc. Il y a un consensus mondial pour limiter la hausse des températures à moyenne à 2 C. Même à ce niveau la sous région aura de grande difficultés à s adapter ou du moins à un coût financier et technologique très élevé. 15

Encadré : Définitions de la vulnérabilité et de l adaptation Il y a plusieurs définitions de la vulnérabilité ou de l adaptation. Dans le contexte du présent Programme d action, il conviendrait de se référer au rapport 2007 du GIEC qui définit la vulnérabilité comme le degré auquel un système est susceptible et en mesure de faire face aux effets néfastes des changements climatiques y compris les variabilité climatiques et les écarts extrêmes. Les systèmes peuvent être humains ou naturels et l adaptation comme l ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse aux stimulus climatiques actuels ou prévus et à leurs effets, ce qui permet d atténuer le mal ou d exploiter les opportunités avantageuses. On peut distinguer divers types d adaptation, y compris l adaptation par anticipation réactive, l adaptation publique et privée ainsi que l adaptation autonome et planifiée. Le présent Programme d action se focalise sur les systèmes humains, mais il couvre les mesures à adopter dans les systèmes humains pour soutenir les systèmes naturels. Dans le présent Programme d action, les systèmes pris en compte comprennent : les systèmes agricoles, pastoraux, de l exploitation forestière, côtiers, marins, hydrauliques, des transports, sanitaires, énergétiques et les écosystèmes naturels. Au niveau mondial, les questions de changement climatique sont prises en charge dans la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 et entrée en vigueur le 21 mars 1994. En 2004, elle était ratifiée par 189 pays. La CCNUCC est la première tentative, dans le cadre de l'onu, de mieux cerner ce qu'est le changement climatique et comment y remédier. Elle reconnaît trois grands principes : le principe de précaution ; le principe des responsabilités communes mais différenciées ; le principe du droit au développement. 16

Tous les pays de la sous région sont signataires de la CCNUCC et ont ratifié le protocole de Kyoto. Les Etats membres prennent une part active aux discussions et négociations internationales sur la question dans le cadre de la position commune africaine.. Dans le cadre de la convention, les pays les plus riches et les plus industrialisées 7 qui sont par ailleurs les principaux responsables des émissions des gaz à effets de serres sont tenus d apporter une assistance financière et technologique aux pays pauvres et en développement pour s adapter au changement climatiques 8. Tous les Etats membres ont développés conformément aux dispositions de la Convention des stratégies et des plans d action sur les changements climatiques qui n ont pas été soutenus financièrement et techniquement. En réponse à la variabilité et aux changements climatiques, les communautés de base, les gouvernements et les organisations régionales ont pris plusieurs mesures pour réduire la vulnérabilité de la sous région et de ses populations et accroître la capacité à s adapter aux changements climatiques. Ces efforts vont des initiatives à petite échelle de conservation des eaux et des sols aux efforts nationaux d amélioration de la sécurité alimentaire, de la production hydrique. En Afrique de l Ouest, un accent particulier a été mis sur l amélioration de la gouvernance, le partage des savoir et le soutien aux Etats. Malgré cela, les réponses aux changements climatiques demeure encore inefficaces et surtout largement insuffisantes pour contenir la menace. Bien que la Convention ait créé un cadre de négociations et de coopération globale et il convient aussi d avoir une approche régionale sur la question pour compléter les efforts des Etats membres. A ce titre le forum mondial sur le développement durable tenu en octobre 2009 à Ouagadougou a rappelé la nécessité de mieux prendre en compte la problématique des changements climatiques en décidant entre autres : de promouvoir l intégration de l adaptation aux changements climatiques dans les politiques, programmes et stratégies de développement aux niveaux local, national et régional afin d apporter une réponse globale aux défis posés par les changements climatiques et d en saisir les opportunités pour impulser et accompagner le développement durable ; 7 Les pays dits de l Annexe 2 principalement les pays industrialisés d Europe et d Amérique du Nord. 8 Les pays dits non énumérés en Annexe 1. 17

de renforcer les capacités des populations et des institutions par les échanges et la promotion d expériences positives dans le cadre d un partenariat capitalisant l expertise existante et la diffusion des bonnes pratiques ; d accroitre les puits de carbone à travers un vaste programme de reboisement et de conservation des écosystèmes forestiers ; de faire une réévaluation stratégique du soutien à l agriculture africaine avant l échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement, en vue d une gestion durable des terres, des ressources en eau, des ressources animales et la promotion de l agriculture écologiquement durable ; d inscrire dans les options d adaptation, des actions visant le renversement des tendances à la dégradation des ressources hydrauliques et terrestres, des bassins fluviaux et lacustres. 2. VISION ET OBJECTIF DU PROGRAMME Le Programme s articule autour de trois éléments fondamentaux : la vision globale de la CEDEAO, la mise en œuvre de la CCNUCC et la réduction de la pauvreté dans chaque pays. La Vision 2020 de la CEDEAO prévoit une région dans laquelle les frontières seront bannies, une région dans laquelle tous les habitants ont accès aux innombrables ressources qu ils peuvent exploiter, par la création d opportunités et dans le cadre de la production et d un environnement durables ; L Article 4.1 de la CCNUCC exhorte tous les pays à : Coopérer à la préparation à l adaptation aux impacts des changements climatiques, à développer et à élaborer des plans appropriés et intégrés pour la gestion des zones côtières, les ressources hydriques et l agriculture, et pour la protection et la réhabilitation des régions, surtout celles d Afrique, affectées par la sécheresse et la désertification, ainsi que les inondations En accord avec ces forces motrices, le but du programme se présente comme suit : 18

Vision d ensemble : A l horizon 2030 les pays de l Afrique de l Ouest disposent ensemble de capacités humaines, techniques et financières suffisantes pour soustraire leurs systèmes humains et naturels des effets néfastes des changements climatiques. L horizon temporel du programme va au delà de celle de lavison globale de la CEDEAO. Dans ce laps de temps, les changements climatiques resteront une réalité dans la région, mais ne constitueront plus une menace sérieuse au développement car aux différentes échelles les acteurs seront en mesure d en atténuer les effets négatifs induits ou potentiels et d en exploiter les opportunités. Cette vision se présente comme un objectif stratégique à long terme qui devrait se réaliser dans une vingtaine d années (2030). Cette vision détermine l identification, la conception, la gestion et le suivi de l ensemble des activités et des relations avec les partenaires impliqués dans le Programme. Le Programme d actions offre un cadre stratégique pour soutenir les initiatives sous régionales et nationales afin d insuffler à la région l élan nécessaire pour faire face aux changements climatiques, et renforcer les capacités à s y adapter. Objectif global du Programme Développer et renforcer les capacités de résilience et d adaptation dans la sous région pour faire face aux changements climatiques et aux phénomènes climatiques extrêmes. Cet objectif doit être atteint dans un délai de dix ans. Le Programme d action est donc élaboré en s appuyant sur les instruments et initiatives développés au plan régional et au plan sous régional en faveur de la réalisation du développement durable et des objectifs du millénaire pour le développement. Il prend en compte les stratégies et cadres programmatiques développés par les organisations sous régionales dans les secteurs de l environnement, de l eau, de l agriculture, et de l exploitation forestière tels que ECOWAP, ECOWEP, PAU UEMOA, PASR AO/CCD, etc. 19

La gestion, la conception et la mise en œuvre des actions du présent Programme d action seront guidées par les principes ci après : - bonne gouvernance et développement durable des ressources naturelles ; - coordination et développement de synergies à travers des plans de travail pour assurer une exécution cohérente du programme avec d autres initiatives en matière d environnement, ; - approche participative à tous les niveaux, notamment l implication des différents acteurs de développement pertinents (femmes, jeunes, des groupes marginalisés, corps de métiers etc) 3. OBJECTIFS SPECIFIQUES DU PROGRAMME Tenant compte de l état des lieux, des acquis, des contraintes et des capacités existantes dans la sous région, trois objectifs spécifiques ont été définis pour contribuer à l atteinte de l objectif global du Programme. OS1. Renforcer les capacités scientifiques et techniques de la sous région dans la réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques ; 0S2. Promouvoir l intégration de la problématique des changements climatiques dans l élaboration des politiques, stratégies, programmes et projets de développement aux niveaux sous régional et national ; OS3. Développer et mettre en œuvre des programmes et projets sous régionaux et nationaux d adaptation aux changements climatiques. Objectif spécifique 1 Renforcer les capacités scientifiques et techniques de la sous région dans la réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques Ce premier objectif spécifique (OS1) s adresse aux acteurs sous régionaux et nationaux qui ont la capacité de servir de centre d excellence ou de 20

référence en matière de changements climatiques. Ces acteurs privés et publics sont les organisations sous régionales ou régionales, les instituts scientifiques d enseignement et de recherche, les universités qui grâce à un programme de renforcement de capacité verront leur capacité et leur expertise renforcées. Cet objectif spécifique se focalise donc sur le renforcement des capacités de cette catégorie d acteurs pour leur permettre de mieux appréhender la problématique des changements climatiques en Afrique de l Ouest. Ils seront ainsi à même de développer des modèles et outils spécifiques qui soient en mesure d expliquer le phénomène et de prédire son évolution et ses impacts sur les établissements humains et naturels. Ceci constituera une avancée significative dans la compréhension du phénomène, ses déterminants, son évolution et ses impacts. Les résultats attendus de cet objectif spécifique sont : R1.1 : Les capacités scientifiques et techniques des institutions sousrégionales et nationales de référence en matière d adaptation en Afrique de l Ouest sont renforcées; R1.2. Des outils d aide à la décision en matière d adaptation aux changements climatiques en Afrique de l ouest sont mis au point et utilisés pour les acteurs de développement de la sous région; 21

Objectif spécifique 2 Promouvoir l intégration de la problématique des changements climatiques dans l élaboration des politiques, stratégies, programmes et projets de développement aux niveaux sous régional et national Le deuxième Objectif spécifique (OS2) s adresse aux acteurs nationaux et sous régionaux en charge de la conception et de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets de développement (Organisations sous régionales et intergouvernementales, organismes de bassin, organismes gouvernementaux, collectivités locales, organisations de la société civile ; secteur privé). Il vise à faire intégrer les changements climatiques dans les politiques et stratégies, programmes et projets de développement, dans les budgets et plans d d investissements. Cet OS2 qui constitue le cadre de mise en œuvre du point 1 de la Déclaration de Ouagadougou permettra de renforcer les synergies et complémentarité des initiatives aux différentes échelles. Les résultats attendus de cet objectif spécifique sont : R 2.1 : Les principaux groupes d intérêts aux niveaux sous régional et national sont sensibilisés sur le changement climatique et de ses implications pour développement des Etats membres et de la sous région.; R 2.2 : Les changements climatiques seront intégrés dans les politiques, stratégies et programmes aux niveaux sous régional, national et local. Objectif spécifique 3 Développer et mettre en œuvre des programmes et projets sousrégionaux et nationaux d adaptation aux changements climatiques L OS3 concerne les actions et les investissements à réaliser dans les différents secteurs de développement ou espaces affectés ou susceptibles d être affectés par les changements climatiques en privilégiant les synergies et complémentarités entre les acteurs de la sous région. Les activités en cours seront au besoin réajustées pour tenir compte des dimensions des changements climatiques. Les résultats attendus de cet objectif spécifique sont : 22

R 3.1 : Les populations, les systèmes humains et naturels (écosystèmes) les plus exposés aux changements et à la variabilité du climat et aux phénomènes extrêmes sont moins vulnérables sur les plans socioéconomique et écologique et les populations verront leurs conditions de vie durablement améliorées. R3.2 : Des programmes et projets sous régionaux d adaptation aux changements climatiques et de réduction de la vulnérabilité des écosystèmes fragiles sont conçus et mis en œuvre de manière concertée. 4. APPROCHE STRATEGIQUE DU PROGRAMME 4.1. Principes stratégiques Le Programme d action a été élaboré en tenant compte des politiques sectorielles 9, des plans d actions et mode de gouvernance en vigueur. Il prend en compte aussi les actions et mandats des institutions sousrégionales ainsi que les principales initiatives régionales de l UEMOA et de la CEDEAO entre autres. La gestion, la conception et la mise en œuvre des actions du présent Programme d action seront guidées par les principes ci après : l importance accordée à la bonne gouvernance et à la gestion durable des ressources naturelles; la nécessité d assurer une coordination qui permette des synergies dans la mise en œuvre des accords multilatéraux en matière d environnement, notamment avec la Convention sur la diversité biologique, la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la Convention sur la lutte contre la désertification; la nécessité d avoir une approche participative, inclusive et concertée entre les acteurs intervenants aux différentes échelles, en assurant de la pleine participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés; 9 Dans les secteurs de l environnement, de l eau, de l agriculture, de l exploitation forestière 23

la nécessité de capitaliser les expériences passées pour en tirer des enseignements qui seront valorisées dans le cadre des programmes en cours de définition. Le Programme d actions devrait comprendre entre autres, les catégories d activités suivantes : Les activités contribuant au renforcement des capacités au niveau régional. En vue de réduire la vulnérabilité aux changements et à la variabilité climatiques, il est nécessaire de mettre en place ou de renforcer des institutions et réseaux intergouvernementaux, non gouvernementaux et scientifiques performantes au niveau régional ; Les activités apportant des réponses aux préoccupantes majeures des Etats de la région. Lorsque plusieurs gouvernements sont confrontés à un même problème cela justifie une réponse régionale ou multinationale (par opposition aux approches nationales dans chaque pays concerné), pour avoir des économies d échelle ; Les activités apportant des réponses aux préoccupations partagées par les communautés dans l ensemble des pays ou dans plusieurs d entre eux. En effet les communautés de différents pays peuvent être confrontées à un problème commun ou similaire qui justifie une approche régionale.. Ceci pourrait prendre diverses formes, par exemple un appui à une communauté scientifique qui nécessite une formation ou des informations, ou la fourniture d outils ou d informations aux communautés de pêcheurs de pays riverains. Les activités portant sur la gestion des ressources naturelles et des écosystèmes transfrontalières, partagées par plus d un pays. Ceci s applique notamment à la gestion de ressources hydriques transfrontalières telles que les bassins fluviaux et aquifères, les écosystèmes des forêts et des terres marécageuses qui s étendent sur les deux côtés des frontières nationales. Le principe de subsidiarité d appliquera lorsque les actions s avéreront plus efficaces et économiques au niveau régionale qu aux niveaux nationales et locales. 24

4.2. Critères pour le choix des activités Le choix des activités devraient répondre aux critères suivants: - contribution à la réduction de la vulnérabilité et ou à l adaptation aux impacts du changement et de la variabilité climatique; - renforcement du processus d intégration régionale; - contribution à l harmonisation des politiques et stratégies de développement ; - réalisation des économies d échelle ; - développement de synergies entre la mitigation et l adaptation aux changements climatiques, la lutte contre la dégradation des terres/désertification et la préservation de la biodiversité. - contribution à la promotion du développement durable dans les Etats membres; - facilitation de l harmonisation des approches scientifiques et de développement de systèmes de collecte, de traitement et de partage de l information. 25

PARTIE B : PLAN D ACTION 26

5. LES PRINCIPAUX DOMAINES D INTERVENTION ET ACTIVITES Les principaux domaines d intervention et les principales activités par objectif spécifique son présentés ci après : 5.1 Objectif spécifique 1(OS1) : Renforcer les capacités scientifiques et techniques de dans la sous région pour la réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques Il s agit ici de combler les déficits de connaissance et de données sur la vulnérabilité et les impacts du changement climatique dans la sous région par la production et de la fourniture de données et d informations, le développement de méthodologies et d outils d aide à la prise de décision, la formation des cadres et de transfert des connaissances. Les principales activités de l OS1 seront les suivantes : Des études et des recherches appliquées et fondamentales complémentaires au niveau régional notamment sur les types de vulnérabilités, les options d adaptation, les pratiques culturales résilientes etc. ; la gestion de l information et des données portant sur les prévisions météorologiques et le développement de modèles climatique; l appui au développement de systèmes harmonisés nationaux de collecte d informations et de bases de données nationales; la gestion de la connaissance orientée sur l appui à la collecte, au stockage et à la dissémination de bonnes pratiques et des technologies en matière d adaptation à la variabilité et aux changements climatiques ; le développement des capacités par la formation diplomate. 27

Les résultats escomptés et les principales activités qui seront menées: OS1 : Résultats attendus / principales activités - R1.1 : Les capacités scientifiques et techniques des institutions sousrégionales et nationales de référence en matière d adaptation au changement climatique en Afrique de l Ouest sont renforcées. 1. Doter les institutions sous régionales et nationales à envergure sous régionale compétentes de moyens humains et techniques pour la production des connaissances scientifiques pertinentes et fiables sur le climat et les changements climatiques en Afrique de l Ouest. 2. Améliorer les réseaux nationaux d observation, de collecte, de traitement et de diffusion de données, produits et informations hydrologiques, marines, météorologiques, climatiques et environnementaux et socio économiques. 3. Mettre en place et animer des réseaux d institutions de formation et des centres de recherches ainsi que des réseaux de scientifiques en soutien à l élaboration et à la mise en œuvre des politiques nationales de développement. R1.2 : Des outils d aide à la décision en matière d adaptation aux changements climatiques en Afrique de l ouest sont mis au point et utilisés pour les acteurs de développement de la sous région. 1. Appuyer les Etats membres dans la collecte, le stockage et à la dissémination de bonnes pratiques et des technologies en matière d adaptation à la variabilité et aux changements climatiques. 2. Pourvoir les Etats en ressources humaines qualifiées en nombre suffisant sur les changements climatiques et les domaines connexes 3. Renforcer les capacités scientifiques, techniques des réseaux d institutions nationales de recherche et de formation et des scientifiques travaillant dans le domaine des changements climatiques. 28

La mise en œuvre des activités de cet objectif spécifiques impliquera les institutions sous régionales techniques et de recherche travaillant sur leclimat, l hydrologie, l environnement comme le CILSS, l ACMAD. D autres organisations sous régionales et internationales, les universités et instituts de recherche seront aussi identifiées et impliquées. Les institutions techniques sous régionales ayant une expertise avérée sur les changements climatiques joueront le rôle de chef de file ou de structure de mise en œuvre en fonction des activités à réaliser. 5.2 Objectif Spécifique 2 : Promouvoir le prise en charge des changements climatiques dans l élaboration des politiques, stratégies, programmes et projets de développement aux niveaux sous régional et national. Les activités visées apporteront un soutien direct aux acteurs nationaux et sous régionaux ainsi qu aux institutions politiques et d intégration sousrégionales telles que la Communauté Economique des Etats de l Afrique de l Ouest (CEDEAO) à travers ses institutions, l Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le Comité permanent Inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) ainsi que les Organismes des Bassins. Résultats attendus / principales activités R 2.1 : Les principaux groupes d intérêts aux niveaux sous régional et national sont sensibilisés sur le changement climatique et de ses implications pour développement des Etats membres et de la sous région. 1. Développer les capacités des acteurs à mobiliser les ressources internationales dédiées au financement des programmes et initiatives sur les changements climatiques et à coordonner l aide des partenaires financiers. 2. Renforcer les capacités et l expertise dans la sous région pour mieux appréhender les questions environnementales liées aux 3 conventions de Rio. 3. Renforcer les cadres institutionnels de mise en œuvre de la Convention sur les changements climatiques en synergie avec les autres conventions dans les Etats membres et préparer la sous région 29

pour prendre part aux négociations internationales. 4. Développer un programme de gestion des connaissances et de renforcement des capacités des populations cibles sur l échange et la promotion des expériences positives, la capitalisation de l expertise existante et la diffusion des bonnes pratiques. 5. Sensibiliser les différentes catégories d acteurs de développement, nationaux et sous régionaux y compris les parlementaires sur la nécessité de prendre en compte les changements climatiques dans la législation, la planification, et la gestion du développement. 6.Développer des outils et former les différents acteurs sur la démarche méthodologiques d intégration des changements climatiques dans les politiques, stratégies, programmes et projets de développement. 7 Former dans chaque pays des équipes d experts émanant des différents ministères y compris celui de l économie et du plan, des chercheurs des universités et centres de recherches, le secteur privé etc. Total R.2.1 R.2.2 : la dimension des changements climatiques est intégrée dans les politiques, stratégies et programmes aux niveaux sous régional et national. 1. Améliorer la gestion institutionnelle de la problématique des changements climatiques dans les Etats membres et au sein des institutions sous régionales pour une meilleure prise en compte dans les projets et programmes. 2. Revisiter les principales politiques, stratégies et programmes nationaux et sous régionaux de développement tels que les programmes nationaux de réduction de la pauvreté, le programme de réduction de la pauvreté en Afrique de l Ouest, les politiques agricoles de la CEDEAO et de l UEMOA (ECOWAP, ECOWEP, PNIA, PRIA, PAU, PASR AO) à la lumière de la problématique des changements climatiques. 30

3 Développer un programme de gestion des connaissances et de renforcement des capacités des populations ciblés sur l échange et la promotion des expériences positives, la capitalisation de l expertise existante et la diffusion des bonnes pratiques aux changements climatiques. 5.3 Objectif spécifique 3 : Développer et mettre en œuvre des programmes et projets sous régionaux et nationaux d adaptation aux changements climatiques Les activités concerneront essentiellement l identification, la formulation et la mise en œuvre de programmes et projets et la mobilisation des ressources pour leur mise en œuvre. Les principaux secteurs ou domaines de développement socioéconomiques affectés ou susceptibles d être affectés par le changement climatique, notamment l eau, les zones côtières et urbaines, la santé, l énergie, l agriculture (y compris l élevage, la pêche et l agroforesterie), l exploitation forestière, le tourisme, le transport, les infrastructures et l éducation. Les activités principales prioritaires à mettre en œuvre dans le cadre de cet objectif spécifique sont : Résultats attendus / principales activités R 3.1 : : Les populations, les systèmes humains et naturels (écosystèmes) les plus exposés aux changements et à la variabilité du climat et aux phénomènes extrêmes sont moins vulnérables sur les plans socioéconomique et écologique et verront leurs conditions de vie durablement améliorées. 1. Favoriser le partage des savoir faire locaux en matière adaptation aux changements climatiques dans la sous région. 2. Vulgariser auprès des populations les pratiques et techniques modernes d adaptation aux changements climatiques. 3. Elaborer et faire adopter un guide méthodologique facilitant la prise en compte pluridisciplinaires des changements climatiques dans les projets régionaux et nationaux 31

R 3.2 : Des programmes et projets sous régionaux d adaptation aux changements climatiques et de réduction de la vulnérabilité des écosystèmes fragiles sont conçus et mis en œuvre de manière concertée. 1. Soutenir l élaboration de programmes et projets dans les principaux secteurs de développement affectés ou susceptibles d être affectés par les changements climatiques. 2. Développer des projets régionaux d énergie domestique et alternative à la biomasse. 3. Soutenir l élaboration de programmes et projets prenant en compte les changements climatiques dans la gestion des écosystèmes nationaux et transfrontaliers de la région, par exemple la gestion des écosystèmes du Massif du Fouta Djallon. 4. Soutenir la mise en œuvre de l initiative muraille verte par l élaboration et la mise en œuvre de programmes et projets nationaux centrés sur la réduction de la vulnérabilité des systèmes humains et naturels aux changements climatiques et aux effets récurrents de la désertification. 5. Mettre en œuvre des programmes nationaux et sous régionaux pour la gestion des risques climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes. 6. Développer et mettre en œuvre des stratégies de mobilisation de ressources financières dans le cadre des initiatives des partenaires financiers sous régionaux, régionaux et internationaux. 32

. 5.4. Catégories et envergure des actions Les activités listées ci dessus se classent comme suit : les activités en cours d exécution qui nécessitent d être révisées pour y intégrer les dimensions des changements climatiques en vue d en assurer l efficacité ; les activités et initiatives spécifiques portant sur l adaptation au changement climatique pour lesquelles des fonds doivent être mobilisées. Toutes les activités devraient contribuer à réaliser la vision d ensemble de la CEDEAO, notamment en contribuant à réduire la pauvreté et à améliorer les moyens de subsistance des groupes vulnérables. La réalisation des activités permettra un renforcement des capacités scientifiques, techniques et technologiques dans la région qui serviront à soutenir les différents acteurs de développement nationaux et locaux pour adapter le développement local aux changements et à la variabilité climatiques. 6. LES MECANISMES INSTITUTIONNELS DE MISE EN OEUVRE 6.1. Principes d établissement du mécanisme de mise en œuvre Le cadre institutionnel de mise en œuvre du programme est défini sur les bases suivantes : le programme bénéficie d un soutien fort de l ensemble des Etats de la région; la mise en œuvre du programme doit être intégrée aux structures décisionnelles et des mécanismes de la CEDEAO, de l UEMOA, du CILSSS et de l ACMAD; L unité de gestion du programme doit être dotée d une grande capacité de coordination, de communication, de mobilisation de partenaires et de ressources et de suivi; 33

- Le cadre institutionnel du programme et l unité de gestion doivent être flexibles et être capables d anticiper et de s adapter aux mutations qui s opéreront dans les organismes sous régionales 10. 6.2. Mécanismes de mise en œuvre Malgré l importance capitale de ce Programme et de son potentiel à drainer des ressources financières, les activités initiales sont définies par rapport à la disponibilité des ressources mobilisées à ce jour. Le mécanisme institutionnel du programme se présente comme suit : - le Comité de Pilotage du Programme (CPP) ; - l Unité de gestion du programme; - le Groupe Consultatif Scientifique et Technique (GCST). 6.2.1. Le Comité de Pilotage du Programme (CPP) Le Comité de Pilotage du Programme (CPP) est l organe de décision, d orientation, et de suivi du programme avec comme mandat : - d examiner et approuver les plans de travail et budgets annuels du programme; - de contribuer au renforcement des synergies entre le programme et d autres activités similaires dans la sous région ; - de superviser le travail de l Unité de gestion du programme; - d examiner et valider les rapports d activités trimestriels et annuels; - d aider dans la mobilisation des ressources pour le programme. Le Comité de pilotage du programme comprend les représentants : - de la Commission de la CEDEAO; - de la Commission de l UEMOA ; - du Secrétariat Exécutif du CILSS ; - de l ACMAD ; - les points focaux nationaux (3) des trois zones géographiques; 10 Par exemple au sein du département agriculture, environnement et ressources en eau, de la commission de la CEDEAO 34