Question Présentez-vous : Nom Nom 1 Nom 2 Nom 3 Nom 4 Nom du collectif Nom de l'institution Courriel Téléphone Ville Biographie Mot clé choisi Résumé Type de présentation Description du projet Documents supplémentaires Answer Groupe Marie-Josèphe Vallée Leila Tissaoui Montréal Professeure adjointe à l École de design industriel, Marie-Josèphe Vallée est diplômée de l école des beaux-arts de Lille et de l école d architecture de l université de Montréal. Depuis 1990, elle réalise expositions, installations et performances. À la biennale de Montréal, en 2004, elle interroge la relation entre le corps humain et l espace public; En 2009, c est à la Biennale de Florence qu elle obtient le prix Lorenzo Il Magnifico. Elle est membre professionnel du RAAV et membre du groupe de recherche AeD (Art et Design). Leila Tissaoui, architecte d intérieur, diplômée de l école des beaux arts de Tunis, poursuit un doctorat en aménagement à la faculté d aménagement à l université de Montréal. Membre du CRIR, elle participe à des projets de recherche sur la relation de l usager à l espace. Elle est chargée de cours à l université de Montréal et membre du groupe de recherche AeD Chantier Quand on parle de la ville, on pense forcément à l architecture, aux typologies, à la carte, à la trame urbaine, mais aussi - et on en parle de plus en plus - à l atmosphère, à l environnement, à l architecture de l air, des flux. Ce projet consiste en une installation qui propose la découverte de Montréal à travers les relations topologiques entres les différents environnements sonores, olfactifs, visuels, et tactiles. Notre regard se pose principalement sur le chemin des Carrières qui traverse Montréal d une manière irrégulière. Tout au long de ce chemin, nous avons photographié différents lieux (sites et édifices industriels, rues, façades, traces et empreintes), prélevé des échantillons d air, de matériaux, ainsi qu'effectué des enregistrements sonores. Nous proposons d'envisager la ville comme une succession de sphères qui s entrecoupent et qui sont à la fois visibles et invisibles; nous visons d explorer les relations topologiques qu elles entretiennent entre elles, au-delà des limites matérielles. Cette manière de «lire la ville» cherche à rendre présents les différents environnements dans toute leur complexité visible et invisible, au-delà d un simple regard sur le construit Audio Vidéo Installation
Description du projet Notre intention est de donner à voir Montréal dans son hétérogénéité, à travers le parcours représentatif du chemin des Carrières. Le choix de ce chemin se base, comme nous l avons déjà mentionné, sur le fait qu il coupe d une manière irrégulière la grille orthogonale de Montréal, donnant à voir différentes friches et parcelles, zones industrielles et résidentielles, carrières, quartiers en évolution. Nous proposons une lecture qui considère les atmosphères et environnements plutôt que les typologies et le construit. Il s agit d une mise en situation des relations entre différents environnements et sphères1 qui s entrecroisent : sphères de lumière, d air, de sons, d odeurs, de matière, de formes. L idée est de poser un regard sur les relations topologiques entre ces différentes sphères telles qu entrecroisement, proximité, éloignement, superposition, enfermement, ouverture, affect. Il s agit surtout d amener une lecture des rapports topologiques entretenus entre les atmosphères, les personnes et le matériel et pas seulement des limites tectoniques, et donc d une lecture qui fait appel à l expérience du lieu, à l affect. L idée consiste dans la mise en place de plusieurs configurations possibles de l entrecroisement de ces sphères : tantôt se superposant, tantôt se séparant. On assiste alors à une expérience du lieu qui fait appel à un seul sens, par exemple l ouïe ou l odorat, ou à deux sens à la fois, ou trois, etc. Cet entrecroisement des sphères amène des regards différents sur la ville de Montréal et, en même temps, de part cette isolation ou superposition, fait ressortir des éléments et environnements invisibles de la ville, auxquels on ne prête pas forcément attention dans notre expérience quotidienne. Pour ce faire, nous envisageons plusieurs structures et membranes à échelle humaine. Ces derniers seront de matérialités différentes et composées de voiles transparents superposés, de structure métalliques, de bois. Il faut imaginer un espace étiré où se produiront différents événements /projections /sons. L idée est de dévoiler différentes atmosphères avec des flux d air et de chaleurs différents, des ombres et lumières traduisant différents lieux. Nous souhaitons ainsi faire pénétrer le spectateur dans la zone intime de l espace vidéo qui animera l ensemble de cette installation, l impliquer physiquement 1 La notion de sphère est employée ici dans le sens que lui donne Sloterdijk, c'est-à-dire un intérieur fragile, enveloppé par un certain environnement spatial ou atmosphère.
dans la découverte de ce lieu hors du temps, lui permettre d habiter et d explorer l espace à travers sa forme étrange, son histoire, sa mémoire et ses traces. Pour mettre en situation l entrecroisement de ces sphères, notre démarche principale s apparente à la figure du flâneur moderne : observer, sentir, scruter en quête du moindre détail susceptible de révéler le sens du lieu. Il ne s agit pas ici de revoir ou de réinterpréter dans son entièreté cette notion complexe du flâneur, mais plutôt d en comprendre les fondements et, surtout, sa dimension poétique. Le concept de flânerie comme méthode d appréhension et d appropriation d un site urbain a été développé en premier lieu par Baudelaire au milieu du XIXe siècle, puis consacré par Walter Benjamin. La ville devient alors le terrain de jeu du flâneur, un lieu vaste dans lequel il a la possibilité de s isoler, s abandonner ou encore investiguer, en adoptant un regard d observateur et en transformant son expérience en geste artistique. La déambulation, qui prend la forme d une marche, engage le corps mais aussi l esprit dans une expérience sensorielle face au rythme, à l espace et au rapport au temps de la ville, conformément à l esprit objectif de la modernité. L atmosphère du lieu a donc une véritable emprise sur le corps et la pensée. Cette tentative d imprégnation in situ est le résultat de la perception de l influence d'éléments combinés entre eux que sont la lumière (naturelle ou artificielle), l air, la répartition entre les pleins et les vides, les couleurs, les odeurs, le mouvement, etc. Il est question ici de nos sensations et de la façon dont l environnement les affecte.
Plan de l emplacement des différentes sphères Chantier-LT-MJV
Photos d intention - Sphères sur plan Chantier-LT-MJV
Photos d intention - Intérieur- matérialité Chantier-LT-MJV