-Les élèves du Collège Jean Rostand d EAUZE -Avril 2009 H O M A G E AUX ENFANTS JUIFS DEPORTES. Pour que ça ne recommence pas



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Transcription:

-Les élèves du Collège Jean Rostand d EAUZE -Avril 2009 H O M M A G E AUX ENFANTS JUIFS DEPORTES Pour que ça ne recommence pas

Ecole des filles Eauze 1941 Avertissement Les auteurs, élèves de 4, ont voulu retracer l authentique histoire de fillettes juives réfugiées à Eauze, raflées et exterminées en 1942. Elles ont fréquenté l école située à l emplacement exact de l actuel collège Jean Rostand. Leurs noms resteront gravés sur une plaque de marbre et dans le présent livret D elles, assassinées sans sépulture, il restera cette mémoire. La réalisation de ce livret a été soutenue par L Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre -2-

SOUVENONS-NOUS. POUR QUE CA NE RECOMMENCE PAS! Edith, A Eauze où tu as vécu, A Eauze où je suis née, Par ton histoire j ai été émue. Les Loups t ont raflée Et tu as disparu Tu avais mon âge. Je m invente ton souvenir, En hommage Julie, élève au Collège Jean Rostand le 19 mai2008-3-

Qui étaient Edith, 13 ans Charlotte, 4 ans Sara, 8 ans -4-

Berthe, 12ans Rosa, 10ans Berthe, Sara... et les autres? -5-

Edith Steinfeld est arrivée à Eauze en décembre 1940 avec ses parents et sa petite sœur Charlotte. La famille d Edith Steinfeld s était installée dans cette maison, à l angle de la rue du Lac et de la rue des Pénitents.(actuelle rue F. Soulès) Rosa Spiegel est venue à la même époque, avec ses parents, elle aussi. Ils ont habité dans cette maison, route de Manciet. Les Silber, avec leurs deux filles Berthe et Sara, habitent au 26, route de Sauboires. La maison aujourd hui démolie, était à l emplacement de l accès actuel à la Maison de retraite. D autres familles de nationalité Polonaise résidaient à Eauze, en ville ou dans les fermes des environs. Ils étaient plus de quarante personnes -6- C était pendant la guerre 1939-1945.

Ces familles arrivaient toutes d Anvers en Belgique. Leurs adresses à Anvers se situent dans le quartier des diamantaires, proche de la Gare. Les pères ont pour profession, tailleur de diamant, commerçant, bijoutier, tapissier, avocat Toutes ces familles sont juives Les enfants sont nés à Anvers : Edith le 15 mai 1929, sa petite sœur Charlotte le 29 janvier 1938, Rosa le 12 mars 1932, Berthe le 2 novembre 1930, et sa soeur Sara, le 22 décembre 1934. Leurs parents ont à peine la quarantaine ; ils sont tous nés en Pologne, à la fin du XIX ou au tout début du XX siècle. Dans les années 30, la haine antisémite commence à se déchaîner en Europe. Les juifs fuient la Pologne, l Allemagne, l Autriche où ils sont persécutés. Pour 60 000 d entre eux, Anvers est une étape vers l Amérique. D autres juifs, avant, y ont déjà émigré pour se refaire une vie à l abri de l intolérance, de la haine, et des pillages. Antisémitisme: racisme à l égard des descendants des Hébreux accusés de vouloir dominer le monde et rejet intolérant de leur religion, le Judaïsme. Les familles d Edith, de Rosa, de Berthe et Sara et des autres n ont pas eu le temps Le 10 mai 1940, les armées d Hitler envahissent la Belgique. Un mois plus tard, le 18 juin 1940, la France est vaincue. Elle signe l Armistice avec l Allemagne et le territoire est divisé en deux zones, une occupée au nord, et l autre libre, au sud.(p8)

-7 L exode vers la zone libre Dans cette tourmente, les familles juives s enfuient de nouveau car, dès que les Nazis envahissent la Belgique, ils y appliquent la politique de persécution à l égard des Juifs. Décrets, lois, ordonnances, mesures antijuives : recensement, arrestations des étrangers (95% des juifs de Belgique n ont pas la nationalité Belge), expulsions, interdiction d exercer des professions libérales, confiscation des biens, aryanisation des entreprises, réquisitions des hommes jeunes pour les camps de travail. En Belgique, la première Ordonnance relative aux Juifs était déposée le 28 octobre 1940. Les Judenverordnungen, déterminaient qui est juif. Est regardé comme juif toute personne issue de deux grands-parents juifs, 1. si elle adhère au moment de l entrée en vigueur de la présente ordonnance au culte juif ou y affecte son adhésion ultérieurement, 2. si son conjoint est juif ou si elle contracte mariage avec un juif ultérieurement. 3. Dans des cas de doute est regardé comme juif toute personne adhérant ou ayant adhéré au culte. Les Steinfeld, les Spiegel, les Silber et les autres, prennent la fuite vers le sud, ils se joignent à l exode des populations françaises vers la zone libre. Peut-être rêvent-ils d atteindre l Espagne?

La ligne de Démarcation, entre zone libre et zone occupée, passe par Bordeaux- Mont de Marsan- les Pyrénées. La route de l Espagne est barrée -8 - Réfugiés à Eauze En décembre 1940, les familles comme celles d Edith et Charlotte, de Rosa, de Berthe et Sara, une quarantaine de personnes ou plus, sont dirigées d Auch à Eauze. Le 3 janvier 1941, Edith est inscrite, dans la classe des grandes à l Ecole Publique des Filles. Son institutrice la distingue comme «gentille et brillante». Sa petite sœur Charlotte n a que quatre ans, elle ne va pas encore à l école.

Fin 1940, début 1941, de nombreux élèves appartenant à des familles de «Réfugiés»sont inscrits sur les registres de l école. Le terme de «Réfugiés» désignait toutes les personnes poursuivies, menacées ou interdites d exercer leur profession dans leur pays d origine, pour leur confession religieuse ou leur opinion politique : les Juifs, les Alsaciens voulant rester Français, les Républicains Espagnols etc.. Ils pensaient trouver un asile dans la zone libre -9française. -9Rosa aussi est inscrite le 3 janvier 1941 dans la classe des plus jeunes, à l Ecole Publique des Filles. L Ecole Publique des Filles de cette époque a été démolie. Elle se trouvait route de Cazaubon à l emplacement de l actuel Collège J. Rostand. Berthe et Sara seront inscrites le 3 mai 1941.

Toutes ces familles de réfugiés trouvent à se loger et à s employer: Herman Steinfeld, le père d Edith, travaille chez un artisan, Ichet, route de Manciet. Osias Spiegel est chauffeur mécanicien. Julius Zimmermanntravaille à la boulangerie. Ils vivent discrètement et se font apprécier : «C étaient des gens bien» dit-on encore. - 10 L école que l on voit ci-dessous existe encore à Eauze. C est aujourd hui la Bibliothèque Municipale. Edith est sur ce cliché La photo est prise en 1941 Gouvernement de Vichy : Salut aux couleurs : Le long du Nom de l Etat français gouvernant la «zone libre» aprèsmât -premier plan sur le cliché- on Tous -juin les élèves des écoles et religieuses, filles et garçons, l Armistice 1940. Le chef en estrépublicaines le Maréchal Pétain, hisse le drapeau national. Les de la1940 maternelle au cours fin d études, sontderassemblés dans la ; au garde de juillet à août 1944. En réalité, l indépendance assistants doivent secour mettre ce pouvoir est une illusion ; ilappelée collabore«le étroitement aveccouleurs pour une cérémonie, Salut aux», ordre du à vous : debout, immobiles, les bras l occupant nazi et applique très vite sa politique, le long du corps, tête droite, talons Gouvernement de Vichy. notamment les mesures antijuives, à la zone libre, avant joints. Certains font le salut même le 11 novembre 1942, date de son occupation militaire. Les élèves chantent un officielle par les Allemands. hymne à la gloire «du Maréchal».

- 11 - La Rafle du 26 août 1942 Ce matin-là, tout bascule. La gendarmerie obéissant au Gouvernement de Vichy qui collabore avec l occupant a l ordre d arrêter tous les juifs réfugiés en zone libre, à Eauze comme ailleurs en France. A Eauze, sur 38 juifs recensés, 18 sont saisis, hommes, femmes et enfants. Berthe Silber est depuis un mois dans une maison d enfants à Faverges, en Haute Savoie. Sa petite sœur Sara, hélas! n y a pas été acceptée Un médecin d Eauze déclare Mme Zimmermann intransportable» du fait de son mauvais état de santé ; et ainsi il lui sauve la vie. D autres, absents, ou cachés, ou bien prévenus, ne sont pas arrêtés. A cette époque, de nombreux gendarmes ont adhéré à la Résistance et ont sauvé des juifs de la déportation. A Eauze, parmi les 18 arrêtés, il y a Edith, Charlotte Steinfeld et leurs parents, Rosa et les siens, Sara et les siens. Rafle: arrestation en juives, masse surprises de tous lesà juifs lesleur conduire dans des camps de Les familles l aubepour dans maison, sont travail ou d extermination. conduites et parquées dans la cour de la gendarmerie. En France, 80 000 d Eauze arrestations dont 11 500 enfants.qui venaient parfois Un artisan connaissant ces fillettes le 16 jouer et 17 près juilletde1942 à Paris,s approche au Vélodrome 13 152Juifs son atelier, pourd Hiver leur donner à boire. français sont arrêtés dont 4 115 enfants Il est refoulé le 26 août 1942, rafle des Juifs étrangers vivant en Zone Libre: arrestation Les familles juives arrêtées attendront ainsi un jour et demi, dans de10 500 hommes, femmes et enfants conduits à la mort. l isolement, avant de monter dans un autocar. Les 18 juifs arrêtés à Eauze en ont fait partie.

Début septembre - 12 1942, camp du Vernet. Avec d autres, ramassés dans les mêmes circonstances, les familles juives d Eauze sont transférées dans un Camp de l Ariège, le Vernet, devenu depuis l automne 1940,un "Camp répressif pour étrangers suspects". Vue du camp en 1943 L internement dans ces baraquements dure quelques jours. Les rafles s intensifient, le camp est surpeuplé. Du Vernet, les parents Silber écrivent à Berthe, à la colonie de Faverges, en Haute-Savoie. Dans la lettre, ils disent leur espoir de faire accepter Sara dans la maison de Faverges. Leur vœu ne sera pas exaucé Rosa Spiegel est relâchée après avis de la Commission de Criblage. Elle sera cachée à Bâle, en Suisse, avec Berthe, chez les parents de la Directrice de la maison d enfants de Faverges. Hélas! pour les autres, la déportation vers les camps d extermination

bat son plein. Par convois de 1000 personnes, les Juifs sont expédiés vers les camps de la mort dans des wagons à bestiaux. Dans le cadre de la «solution finale», les camps sont conçus pour assassiner massivement des êtres humains, d abord gazés, puis brûlés dans des fours. L élimination d un peuple, quelle que soit la méthode, s appelle un génocide Les Juifs l ont appelé la SHOAH. -13-4 et 7 septembre 1942 Auschwitz Tous les juifs arrêtés à Eauze sont du nombre. Sur les rails de l'ancienne gare du camp, un wagon de train type KZ, identique à ceux qui ont transporté les internés aux camps de mort, renferme une plaque identifiant une quarantaine d'enfants juifs, âgés de 2 à 17 ans, qui ont été déportés du Vernet à Auschwitz le 1er septembre 1942. Sara et ses parents partent au camp d Auschwitz, en Pologne dans le convoi n 28 le 4 sept1942. Edith, Charlotte et leurs parents partent dans le convoi n 29, le 7 septembre 1942. Comme par ironie, Auschwitz est tout près du lieu de naissance de la plupart des parents. Charlotte Steinfeld y est morte le 12 septembre 1942. Edith Steinfeld, Sara Silber et les autres sont portés disparus dans le camp d Auschwitz. On ne sait pas précisément à quelle date mais on imagine en quelles circonstances horribles.

Sur les 18personnes déportées à partir d Eauze, seuls deux hommes ont survécu : Herman Steinfeld, le père d Edith et Osias Spiegel, le père de Rosa. Ce dernier est repassé par Eauze à la fin de la guerre. puis il n a plus donné de nouvelles. La SHOAH a tué 6 000 000 de JUIFS dont 1 500 000 ENFANTS. - 14 - Bibliographie Les faits, dates et lieux cités ont été relevés dans : Le registre matricule 1929 1956 de l Ecole Publique d Eauze La liste des Juifs réfugiés allocataires du Secrétariat Général (Archives départementales du Gers R1484) Les Juifs à Toulouse de Jean Estève La liste des Déportés Juifs résidant dans le Gers et décédés dans les camps de 1942 à 1944 ONAC VGG (publiée le 10/07/2000) Les feuilles de Témoignages du Comité Français pour Yad Vashem The Central Database of Shoah Victim s Name Photos de Classe Site du camp du Vernet Musée pyrénéen de la Résistance et de la Libération de Rimont Remerciements à toutes les personnes qui ont fourni leur précieux témoignage à Bracha Scheinman, née Berthe Silver, survivante à Rose Fine Spiegel, survivante à Herman Zimmerman aux camarades de classe d Edith et Rosa,

à Mr Turkiewicz, arrivé de Pologne à Eauze pendant la guerre à Mr Rotella, arrêté à Pavie, ancien déporté de Buchenwald Et, pour les documents fournis dans le cadre de notre recherche, nous remercions Monsieur Serge Klarsfeld Président de l Association Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France, les enfants de Mme Desqué, Directrice de l Ecole des Filles, institutrice d Edith. - 15 Pour que ça ne recommence pas

Souvenons- nous