LES CAHIERS DE L émergence Lutter contre la vie chère mai 2013
Lutter contre la vie chère, c est possible! Lutter contre la vie chère est un difficile combat quotidien pour un pays qui importe 80% de ses besoins alimentaires. Mais, avec l engagement de toutes les parties de la société, des solutions gabonaises existent! UN PEU D HISTOIRE Le phénomène de la vie chère n est pas un problème uniquement gabonais. Il touche le monde entier. En juillet 2012, la Banque Mondiale indique que les prix alimentaires sont 36 % plus élevés qu il y a un an au niveau planétaire, ce qui contribue à «enfoncer les populations pauvres encore davantage dans la pauvreté». Néanmoins, ce phénomène ne doit pas être une fatalité qui doit laisser le gouvernement impuissant. Lors de son allocution du 31 décembre 2012, le Chef de l Etat, Ali Bongo Ondimba, a rappelé la dureté du quotidien : «Nous sommes tous, à un niveau ou à un autre, confrontés aux difficultés de la vie quotidienne, à ses coûts, notamment des denrées alimentaires, surtout pour les plus démunis d entre nous.» Ces derniers mois, des solutions à court et long terme ont été mises en place afin de soulager le portefeuille des Gabonais. Plus que jamais, la solidarité nationale doit être le leitmotiv! LES GRANDES DATES : Novembre 2010 : Pour lutter contre l envolée du prix du pain, l Etat gabonais décide de subventionner la farine de blé, ce qui permet de maintenir le prix du sac de farine à 15 300 FCFA. En 2011, près de 5,4 milliards de FCFA sont alloués pour 2011 et environ 6,3 milliards en 2012. 6 janvier 2011 : L ancien Ministre de l économie, Magloire Ngambia, annonce la baisse de la TVA sur plusieurs produits de première nécessité tels que le ciment, le gaz, l eau et l électricité. Réduction de 15% de la contribution spéciale sur le mètre cube d eau, Réduction de 2,5% de la contribution spéciale sur le Kwh d électricité Réduction de la redevance compteur sur les factures de consommation d électricité Baisse du prix du gaz butane à 5 450 FCFA la bouteille de 12 kg au lieu de 6 000 FCFA précédemment. 6 septembre 2012 : Le gouvernement décide de suspendre durant quatre mois les droits de douane et de la TVA sur 9 groupes de produits importés de consommation courante (poisson, viande, volaille, riz, lait, conserves, fruits et légumes, pâtes alimentaires). Les coûts supportés par l Etat gabonais à travers cette suspension sont de l ordre de 11 milliards de FCFA. 1 11 octobre 2012 : Le président Ali Bongo Ondimba se rend dans les quartiers populaires de Libreville pour constater personnellement si ses directives de lutte contre la vie chère sont appliquées. 6 novembre 2012 : L État gabonais, les opérateurs économiques de la filière agro-alimentaire et les associations de consommateurs signent un protocole d accord en faveur d une «baisse significative des prix publics». Les opérateurs économiques s engagent à : Observer scrupuleusement les prix des produits concernés et, le cas échéant, à faire jouer la concurrence en dessous des niveaux fixés ; Respecter le plafonnement du niveau de leurs marges, fixé à 24,5% et décomposé comme suit : importateurs 7,5% - demigrossistes 5% - détaillants 12% ; Respecter les règles relatives à l information du consommateur sur l origine des produits, les prix pratiqués et les conditions générales de vente. Un «label du civisme commercial» récompensera les opérateurs ayant honoré leurs engagements. 8 décembre 2012 : La DGCC annonce la mise en place d un numéro vert, le 8085, destiné aux consommateurs souhaitant signaler des prix plus élevés au marché et supermarché que ceux dictés par la DGCC.
21 janvier 2013 : La DGCC décide de publier une grille homologuée des prix des produits alimentaires issus de l agriculture et de la pêche pratiqués au Gabon. Avril 2013 : Une nouvelle grille des prix comprenant 166 produits alimentaires de consommation courante est appliquée dans les grandes enseignes. Elle remplace la précédente qui contenait 63 références. 11 12 180 300 LES chiffres clés 7 En milliards de FCFA, la subvention accordée annuellement par l Etat pour maintenir la gratuité de l eau et de l électricité pour les Gabonais économiquement faibles. En milliards de FCFA, le coût supporté par l Etat gabonais à travers la suspension des droits de douane et de TVA sur une durée de quatre mois. Cette suspension a eu lieu de septembre à décembre 2012, puis a été prolongée en janvier 2013. En milliards de FCFA, la somme allouée en deux ans (2011 et 2012) par l Etat pour subventionner le prix de la farine de blé, via la Société Meunière et Avicole du Gabon (SMAG). En milliards de FCFA, la subvention annuelle de l Etat pour maintenir les prix de l essence à la pompe. En milliards de FCFA, le coût déboursé annuellement par l Etat en produits alimentaires constitués de céréales, de produits carnés et de produits laitiers. Au total, le Gabon importe 80% de ses besoins alimentaires. Pourquoi la vie est chère? Trois interrogations reviennent souvent dans les discussions quotidiennes. Le Gabon a-t-il le contrôle sur les prix? Non, c est l Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui organise avec des règles communes le commerce entre les pays. Ces pays passent entre eux des accords, validés par leur Parlement. Le but est d aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs c est-à-dire ce qui envoient des marchandises, et les importateurs, c est-àdire ceux qui les font venir, à s organiser pour qu au final, on trouve de tout dans le pays où on vit. Le Gabon peut-il nourrir à lui seul sa population? La réponse est non. C est le problème de l autosuffisance alimentaire. Prenons des exemples simples et concrets. En 2010, le pays a importé quelque 55 000 tonnes de riz, principalement d Asie, 43 000 tonnes de viande de volaille pour fabriquer des sauces à base de viande, ou encore 17 000 tonnes d huile de palme pour donner du goût aux sauces. Chaque année, le Gabon importe pour plus de 300 milliards de FCFA de produits alimentaires, soit 80% de ses besoins quotidiens. De plus, l accroissement de la demande n a pas arrangé les choses. En 1993, le Gabon comptait un million d habitants environ. Aujourd hui, le pays compte plus d 1,5 million. Soit une augmentation de 50% en 20 ans. L agriculture et l aquaculture gabonaises sont-ils des secteurs en difficultés? Assurément, oui. La contribution du secteur agricole est passée de 15% du PIB à la fin du XXe siècle à 3,8% aujourd hui. La nouvelle politique voulue par le FMI et la privatisation des sociétés de production telles que SOSUHO, SOGADEL, SIAB, EVEGAB ou AGROGABON expliquent cette chute. De son côté, le secteur aquacole souffre d un manque d investissements dans l élevage du poisson. En 2009, on recensait seulement 15 fermes aquacoles publiques. Pourtant, l ambition du Président Ali Bongo Ondimba ne change pas. Comme il l a expliqué dans son projet «Gabon Vert» en 2009, il souhaite porter la contribution de l agriculture à 20 % du PIB d ici 2025. 2
Les mesures prises par le gouvernement Comprendre le circuit d un produit alimentaire : LE RIZ RIZ Importé d Asie Environ 55 000 tonnes / an. Le Gabon importe plus de 300 milliards de FCFA de produits alimentaires. RIZ DOUANES Suspension des droits de douane depuis septembre 2012. Durant cette période, l Etat a dépensé 11 milliards de FCFA pour compenser les coûts. RIZ Maintien des prix à la pompe. Pour contrer les variations des prix du baril l Etat injecte une subvention de 180 milliards de FCFA par an. 3 SUPERMARCHéS Suspension de la TVA depuis septembre 2012. En avril 2013, l Etat a mis en place une nouvelle grille de prix comprenant 166 produits alimentaires. FOYERS
Le Président Ali Bongo Ondimba et son gouvernement ont donc mis en place plusieurs mesures visant à soulager le portefeuille des Gabonais, et notamment de ceux qui souffrent le plus au quotidien. La suspension des droits de douane et de TVA Le 6 septembre 2012, le Conseil des Ministres a pris la décision de suspendre les droits de douanes et la TVA, pour une durée de quatre mois sur neuf groupes de produits. Il s agit d assurer une baisse effective des prix du poisson (frais et salé), de la viande (bovine et porcine), de la volaille (poule, poulet et dinde), du riz, du lait (poudre et concentré), des conserves de légumes (petits pois et tomates concentrées), des fruits et légumes, des pâtes alimentaires (spaghettis et macaronis), et des conserves de poisson (sardines et maquereaux). Cette suspension a été prolongée au début du mois de janvier 2013. En avril, une nouvelle grille des prix comprenant 166 produits alimentaires a été mise en place. Les coûts supportés par l Etat gabonais à travers cette suspension sont de l ordre de 11 milliards de FCFA. Ce coût constitue une aide à l importateur qui a pour obligation de répercuter ce gain sur ses prix : il s agit donc d une subvention indirecte au consommateur de l ordre de 2,75 milliards de FCFA par mois. Le maintien de la gratuité de l eau et de l électricité pour les Gabonais économiquement faibles Cette gratuité est destinée à ceux et celles ayant une facture mensuelle inférieure à 20.000 FCFA pour électricité et 3.000 FCFA pour l eau. Chaque année, depuis août 2010, 7 milliards sont alloués à cette mesure. Mi-mars 2013, un recensement a été organisé pour réviser le fichier des consommateurs qui bénéficient de ces mesures à caractère social. C est sur la base de la carte CNAMGS que les personnes dans le besoin ont pu s inscrire. Le maintien des prix de l essence à la pompe Bien que le prix du baril de brut varie très souvent sur le marché international, l Etat joue un rôle décisif de compensateur. Grâce à une subvention qui monte aujourd hui jusqu à 180 milliards de FCFA par an, le prix de l essence ne change pas pour l usager gabonais. Le développement des micros-projets Depuis 2010, le Président Ali Bongo Ondimba incite les initiatives entrepreneuriales des Gabonais afin que des petits producteurs accèdent à l autosuffisance alimentaire. Et le pays peut compter sur le Fonds International pour le Développement de l Agriculture(FIDA) pour soutenir financièrement le développement agricole et rural. Dans le Woleu Ntem, 5 départements sont concernés par un projet de développement de filières porteuses dites prioritaires comme le manioc, la banane et l arachide ; de renforcement des capacités des acteurs des filières prioritaires et de leurs organisations ainsi que les capacités institutionnelles des services d appui au monde rural. En 2011, 70 microprojets ont reçu un soutien financier du FIDA : 43 pour la banane, 23 pour le manioc et 4 microprojets pour l arachide. 4 A moyen et long terme, l Etat souhaite mettre fin à ces subventions. Pour cela, la production gabonaise doit s étoffer, les prix se stabiliser et les infrastructures s améliorer.
Astuces de consommation Des gestes simples permettent d effectuer de réelles économies d argent. Voici quelques conseils utiles au quotidien : 1 2 3 4 5 6 Au supermarché, privilégiez les produits alimentaires ayant les indications «prix en baisse». Ces prix sont conformes à ceux fixés dans la grille publiée par la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC). Achetez vos courses en gros plutôt qu au détail, cela revient moins cher, surtout si on est une grande famille. Organisez un covoiturage avec les voisins pour emmener les enfants à l école, cela permet d économiser de l essence. Utilisez des ampoules à économie d énergie : les lampes basse consommation consomment 5 fois moins d énergie et durent jusqu à 10 fois plus longtemps. Pensez à éteindre les lumières dans les pièces inoccupées. Dégivrez régulièrement le réfrigérateur. L accumulation de givre baisse les performances de l appareil et augmente fortement sa consommation. Informations pratiques Pour signaler des prix plus élevés au marché et supermarché que ceux dictés par la DGCC dans sa grille des prix utilisez le numéro vert, le 8085 5
N 1 - Janvier 2013 / L éducation au gabon N 2 - février 2013 / l activité de la filière bois au Gabon N 3 - mars 2013 / l EAU POTABLE AU GABON N 4 - AVRIL 2013 / l électricité pour tous N 5 - MAI 2013 / lutter contre la vie chère pour réagir, poser une question, suivre les chantiers, l actualité, rendez-vous sur : www.legabon.org