Sortie à Grenoble le 15 mars 2014 Visite des Etablissements A. Raymond Environ 25 personnes étaient présentes pour visiter une des plus anciennes et des plus célèbres entreprises grenobloises, la Société A. Raymond, située 113 cours Berriat. Cette entreprise est connue pour avoir inventé le bouton-pression, (d où l habitude d appeler cette entreprise «Raymond Bouton»), mais en fait elle a fabriqué et fabrique encore de multiples produits ; le Musée s appelle «Musée A. Raymond de la fixation et de l Innovation». Ce musée retrace l histoire d une entreprise familiale devenue multinationale, mais aussi l histoire et l évolution des techniques, des systèmes qui ont qui ont révolutionné l histoire de la fixation. Nous n avions certainement jamais imaginé que fabriquer des objets aussi petits et aussi anodins que des boutons et fixations demandait autant de compétences techniques. Le Musée est organisé en plusieurs salles 1ère salle : histoire de la Société La Société a été créée en 1865 par trois associés, M. Albert Raymond (mécanicien), M. Allègre (doreur) et M. Guttin (graveur), rue Chenoise, et fabriquait des œillets pour les gants à lacets. En 1875, la Société s installe cours Berriat à la place d une entreprise qui fabriquait des filets de pêche (on est près du Drac). M. Allègre part, puis M. Guttin. La Société devient Société A.RAYMOND, avec le sigle AR. Cette société est toujours dirigée par la famille Raymond, c est maintenant la 5 ème génération, et comme tous les enfants Raymond ont un prénom en A, le sigle est toujours valable En 1886, invention décisive du bouton-pression, ça n a l air de rien mais en fait c est compliqué, il faut assembler 5 pièces pour faire un bouton-pression qui est une pièce très petite. Cela va révolutionner l industrie du gant, des vêtements, des sacs, de ceintures Trois ans après, en 1889, l entreprise a connu un grand succès, et A Raymond construit «le château» au milieu de l usine, c est encore actuellement le siège social de l entreprise. Un brevet a été déposé dans un grand nombre de pays (sauf en Allemagne, ce qui était impossible, d où l installation d une usine A Raymond juste derrière la frontière allemande). Par la suite la Société a toujours joué sur l innovation, et a fabriqué un grand nombre d objets : boutons (métal, nacre...), agraphes, rivets,
boucles de ceinture, fermeture à glissière et même des casques coloniaux pour l Armée (avec un boutonpression au sommet du casque pour permettre l aération!). Dans les années 1960, une dizaines d entreprise fabriquaient les mêmes articles à Grenoble, elles ont toutes disparues. Le nombre d employés a beaucoup augmenté : Vers 1900 : 250 à 300 employés En 1970 : 750 employés En 1975, 130 personnes travaillaient à la seule production des fermetures à glissière (qui était au début en métal, puis en métal fondu, puis en plastique). Actuellement, La Société A Raymond emploie 2 000 personnes dans le monde dont 750 à Grenoble (250 dans l usine du Cours Berriat, 250 à Saint-Egrève, 250 à Grenoble-Sud). Fin 2014, la production du Cours Berriat va aller à Saint-Egrève, l ancienne usine sera vendue (à un promoteur immobilier), un nouveau siège social est en construction tout près toujours Cours Berriat, et le Musée intégrera le «château» Dans la première salle, en plus des photos familiales et de récompenses obtenues par la Société dans différents manifestations professionnelles, on peut voir un meuble plein de petits tiroirs avec un grand nombre de modèles qui ont été fabriqués dans l usine, ainsi qu une pointeuse qui a été en service très longtemps. Quelques uns des milliers de boutons qui ont été fabriqués dans l usine 2 ème salle : Cette salle est originale ; en regardant, accrochées au mur les photos des ateliers à différentes époques, on est dans un cercle, et on entend le bruit des machines. Le bouton est fait (en général) à partir de métal, qui est traité, pressé, assemblé par des machines qui sont évidemment très bruyantes.
3 ème salle : Salle des brevets. La Société n a pas cessé d innover et de trouver de nouveaux produits, elle a toujours déposé des brevets, qui sont exposés dans des vitrines. Deux brevets parmi les nombreux brevets qui ont été déposés par l entreprise Pêle-mêle pièces de tailles et de formes différentes : Dans cette salle se trouve une machine «Gaillard» qui a fonctionné de 1920 à 1999. Inventée par un mécanicien d A Raymond, c est une presse capable de former le métal dans des directions multiples et de sertir ainsi la coquille de l oeillet. Elle a permis la fabrication de milliards de pièces et le développement de gammes complètes de boutons et de fermoirs.
Réalisation de la fermeture à glissière Système breveté de séparation de la glissière en deux parties afin de faciliter l habillement Les femmes faisaient ensuite l assemblage. 4 ème salle : Plusieurs machines qui ont aussi fonctionné de 1920 à 1999, elles faisaient le montage des coquilles pour les bouton-pressions et l assemblage des fermoirs.
Machine à coulisseaux, réalisée par l entreprise, servant à cambrer, et plier les pièces. machine à cames. 5 ème salle : La plus grande, celle qui concerne les productions actuelles. La Société ne fabrique plus de boutons et autres fermetures, elle fabrique un nombre incroyable de pièces et raccords pour l industrie. Surtout pour l industrie automobile.quelques raccords pour l automobile. En ce qui concerne l industrie automobile, chaque modèle de voiture a un nombre très important des raccords et des joints spéciaux, qui sont collés par une colle qui est aussi une invention A Raymond.
Nos deux guides bénévoles- étaient deux anciens employés de la Société, qui connaissaient parfaitement l entreprise et qui étaient encore très passionnés par leur travail.! Notre visite fut donc très intéressante, très complète (de 14 h 15 à 17 h 15!), dans une ambiance très sympathique, les explications et les démonstrations, souvent très techniques, nous ont même parues simples. Christiane Le Diouron Photos : Germain Picot-Guéraud Site Internet du Musée : www.museeindustreil.fr