AMELIORER LA GESTION DE L EAU : EXPERIENCE RECENTE DES PAYS DE L OCDE



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AMELIORER LA GESTION DE L EAU : EXPERIENCE RECENTE DES PAYS DE L OCDE RESUME La crainte qu une mauvaise gestion de l eau ne devienne l un des principaux freins à un Une mauvaise gestion de développement durable au cours des prochaines décennies est largement partagée dans le l eau risque de constituer monde. Les pénuries d eau sont fréquentes dans beaucoup de régions et ce problème est un frein sérieux au aggravé par la pollution ou la dégradation de nombre de masses d eau. Les ressources en développement durable eau disponibles font l objet de sollicitations concurrentes, tant entre les besoins humains, dans le monde. économiques et des écosystèmes qu entre les régions qui partagent un même bassin versant, ce qui, dans certains cas, fait peser des menaces sur la sécurité géopolitique. La population mondiale a presque doublé depuis 50 ans, tandis que la consommation d eau a quadruplé à l échelle planétaire. La population urbaine s accroissant à un rythme plus rapide que la population rurale, les pressions financières qui s exercent sur les compagnies des eaux en zones urbaines ne cessent de s intensifier. Dans certaines régions, de graves pénuries restreignent déjà la consommation d eau pour les besoins humains et dégradent les écosystèmes. Assurer à tous des services d eau et d assainissement sûrs, efficaces et d un coût raisonnable est l un des défis majeurs à relever pour un développement durable. Au début du XXIe siècle, 1.1 milliard d individus n ont toujours pas accès à une eau salubre et 2.4 milliards à un assainissement minimal. Des objectifs ont été convenus à l échelle internationale pour réduire ces chiffres de moitié d ici à 2015, dans le cadre respectivement des Objectifs de développement du millénaire et du Plan de mise en œuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement durable. Répondre à ces besoins humains fondamentaux ne constitue qu une partie du défi : une importance croissante est en effet accordée à la nécessité d assurer un débit d eau suffisant dans l environnement pour subvenir aux besoins des écosystèmes qui fournissent des services essentiels. Dans les pays en voie de développement, 90 % de l ensemble des eaux usées continuent d être rejetées sans traitement dans les cours d eau. On estime à 47 le nombre de pays (totalisant environ un tiers de la population mondiale) sous stress hydrique moyennement élevé à élevé. Dans 17 d entre eux, le taux annuel de prélèvement d eau est déjà supérieur au taux de recharge naturelle des nappes. La pollution croissante de certaines masses d eau limite encore les approvisionnements disponibles et dégrade les écosystèmes dépendant de l eau et les services qu ils fournissent. Dans les pays de l OCDE, nombre d aquifères d eau douce superficielle ne satisfont toujours pas aux normes de qualité de référence, tandis que la dégradation des ressources en eaux souterraines semble s aggraver. La pollution des masses d eau par les engrais et pesticides agricoles pose un problème grandissant, tout comme la contamination par les métaux lourds et les polluants organiques persistants. Les subventions à la consommation d eau continuent d exacerber les problèmes de surexploitation et de pollution. L absence de financement adéquat freine l entretien, la modernisation et l extension des systèmes d approvisionnement en eau et d assainissement. Si l accès aux services d eau s est considérablement amélioré, nombre de pays de l OCDE sont cependant confrontés aujourd hui au problème d en rendre le prix abordable. 1

Mais des progrès ont été accomplis. Malgré ces tendances négatives, des progrès ont été accomplis. C est ainsi que les pays de l OCDE ont considérablement réduit leurs rejets d effluents industriels et urbains dans les cours d eau, et que la part totale de la population raccordée aux stations d épuration publiques dans ces pays atteint 65 % en moyenne (voir figure), une grande partie de la population restante utilisant des systèmes de traitement privés. Les pays de l OCDE ont aussi assaini un grand nombre de leurs masses d eau douce les plus polluées. Ils ont amélioré leur rendement d utilisation de l eau et certains ont procédé à des réductions globales de leur consommation d eau au cours des vingt dernières années. Nombre de ces pays ont entrepris d appliquer des stratégies plus intégrées de gestion de l eau, en adoptant une gestion par bassin hydrographique ou par écosystème. % 100 80 60 40 20 0 Taux de raccordement d assainissement et aux stations d épuration des eaux usées (dernière année disponible) NLD UK LUX SWE FIN CZE NOR BEL PRT GRC ISL CHE DEU DNK AUT CAN JPN POL HUN IRL TUR FRA MEX SLO données partielles disponibles NZL KOR ESP ITA USA données non disponibles AUS non raccordée raccordée sans traitement raccordée à: - traitement primaire uniquement - traitement secondaire et/ou tertiaire Population nationale raccordée raccordée à une station d'épuration des eaux usées Source: OCDE. L expérience permet de tirer des enseignements importants Les pays de l OCDE ont tiré de leur expérience des enseignements importants pour améliorer la gestion de l eau. Il en ressort en effet qu il convient notamment de recourir plus largement aux mécanismes du marché, d améliorer la cohérence dans la prise de décision, de tirer pleinement parti des progrès de la science et de la technologie, et d œuvrer en partenariat avec les pays en développement en vue de réaliser les objectifs communs internationaux (voir encadré). 2

Laisser jouer les mécanismes du marché Eléments clés pour une gestion efficace de l eau Veiller à disposer des ressources financières adéquates. Prélever des redevances qui reflètent les coûts marginaux réels de la fourniture de services d eau et, ce faisant, incitent à une utilisation rationnelle de l eau. Tenir compte de toute incidence sociale négative des politiques de tarification de l eau. Améliorer la cohérence de la prise de décision Appliquer des approches intégrées par bassin et par écosystème. Collaborer avec le secteur privé. Tirer pleinement parti des progrès de la science et de la technologie Améliorer les technologies de protection de la qualité de l eau potable. Rationaliser l utilisation de l eau. Oeuvrer en partenariat avec les pays en développement Appuyer les objectifs internationaux relatifs à l eau. Tirer un meilleur parti des mécanismes de tarification de l eau, notamment en réformant les programmes de subventions de l eau (en agriculture, par exemple), tout en tenant compte de toute incidence sociale des politiques de tarification de l eau. Les structures de tarification de l eau et les niveaux de prix varient considérablement d un pays de l OCDE à l autre en raison des différences existant dans la disponibilité des ressources en eau, dans la demande, et dans les cadres institutionnels et culturels. En règle générale, les pays de l OCDE s orientent vers des régimes de tarification de l eau qui tiennent compte de l intégralité des coûts marginaux de la fourniture de services d eau, et vers des dispositifs qui permettent de mieux cibler l aide disponible vers les usagers à faible revenu. Cette évolution permet de créer des incitations en faveur d une utilisation rationnelle de l eau et procure des financements pour le développement et l extension nécessaires des infrastructures, tout en assurant des services d eau abordables pour tous. Si les structures de tarification des services d eau à usage domestique et industriel reflètent de plus en plus l intégralité des coûts de la fourniture de ces services, les usages agricoles de l eau essentiellement pour l irrigation restent cependant fortement subventionnés, ce qui encourage un gaspillage de ressources souvent rares. Le souci de rendre les services d eau abordables pour les catégories vulnérables (ménages à faible revenu et retraités, par exemple) a conduit à élaborer des mesures visant à résoudre ce problème d accessibilité financière tout en continuant de réaliser les objectifs économiques et environnementaux. On constate qu en règle générale, les mesures ciblées sur des catégories vulnérables spécifiques telles que les garanties de ressources sont plus efficaces pour atteindre ce triple objectif que les subventions générales. 3

L expérience de pays non membres de l OCDE témoigne des difficultés rencontrées pour financer l entretien et l extension des infrastructures de l eau. La cohérence de la prise de décision exige une gestion de l eau plus intégrée ainsi qu une plus grande autonomie locale et une participation accrue du secteur privé. Des travaux récents de l OCDE ont examiné les politiques de tarification de l eau dans les pays d Europe orientale, du Caucase et d Asie centrale (EOCAC), ainsi qu en Chine. A la différence de la plupart des pays de l OCDE, le secteur de l eau de nombre de ces pays est confronté à de graves déficits financiers qui donnent lieu à un financement insuffisant des opérations nécessaires d entretien et d extension des infrastructures de l eau et de traitement des eaux usées. Dans les pays de l EOCAC, les vastes infrastructures de l eau mises en place durant la période communiste connaissent une détérioration marquée qui se traduit par une baisse de la qualité des services et par une aggravation des risques pour la santé et l environnement. Ces pays se heurtent à des difficultés considérables pour entretenir l infrastructure existante, et à plus forte raison pour l étendre. Les travaux de l OCDE concernant les pays de l EOCAC et la Chine s attachent à élaborer des plans réalistes visant à financer l entretien et l extension de ces infrastructures par l introduction de redevances sur l eau, associée aux autres moyens de financement disponibles. Nombre de pays de l OCDE ont profondément transformé les structures institutionnelles et de gestion de leurs services d eau. Ils se sont notamment orientés vers des approches plus intégrées de la gestion de l eau, en recourant, par exemple, à une gestion intégrée de l ensemble du bassin hydrographique (c est-à-dire à une approche par bassin ou par écosystème). La plupart de ces pays ont mis en place un cadre global de lois, de mesures gouvernementales, de programmes et d institutions dans le domaine de la gestion de l eau, et ils ont renforcé leurs réglementations en la matière. Aujourd hui, la gamme de services d eau fournis dans la plupart des pays de l OCDE, leur niveau et leur qualité sont dans l ensemble tout à fait remarquables. Si la plupart des systèmes d eau et de traitement des eaux usées restent la propriété du secteur public, on assiste cependant au développement d un secteur de fournisseurs privés de services qui sont en concurrence pour obtenir le droit de financer, construire, gérer et exploiter des installations. On constate aussi une tendance croissante à l autonomie de gestion des compagnies des eaux, ce qui témoigne d une évolution du rôle des pouvoirs publics qui de «fournisseur» de services d eau deviennent de plus en plus un «régulateur». Certes, cette tendance s accompagne généralement d un accroissement du rôle du secteur privé, mais la propriété reste le plus souvent aux mains du secteur public. Le dispositif le plus largement utilisé est le modèle de la «concession» en vertu duquel les compagnies privées qui disposent des financements et du savoir-faire technique exploitent et gèrent des compagnies des eaux appartenant au secteur public. Il importe aussi de tirer pleinement parti des progrès de la science et de la technologie notamment pour améliorer la qualité de l eau potable. Nombre de nouvelles avancées scientifiques et technologiques ont contribué à rationaliser l utilisation des ressources en eau disponibles, à réduire les rejets polluants dans les masses d eau, et à améliorer la qualité de l eau potable. L OCDE a mené des travaux approfondis sur le développement des progrès technologiques dans le domaine de la potabilisation de l eau. Un approvisionnement insuffisant en eau potable et une qualité médiocre de l eau et de l assainissement figurent parmi les principales causes de morbidité et de mortalité évitables dans le monde. Quelque 5 millions de décès par an sont imputables à de l eau potable polluée, les nourrissons et les enfants étant particulièrement exposés. Si la majorité de ces décès interviennent dans les pays en développement, les pays de l OCDE ne sont cependant pas à l abri de maladies d origine hydrique. D importantes épidémies de maladies gastrointestinales se sont produites ces dix dernières années dans les pays de l OCDE. Pour assurer la sécurité microbiologique des approvisionnements en eau potable, il est indispensable de développer et d utiliser des systèmes fiables de gestion de l eau potable. 4

Les pays de l OCDE contribuent aussi à résoudre des problèmes liés à l eau qui revêtent un caractère plus global. L OCDE continue d oeuvrer pour une meilleure gestion de l eau et pour la réalisation des objectifs convenus à l échelle internationale concernant l eau. Répondre aux énormes besoins de financement concernant l entretien et l extension des services d eau de base constitue une des grandes priorités affirmées dans les Objectifs de développement du millénaire et lors du Sommet mondial pour le développement durable. On estime à 75 milliards d USD par an le montant nécessaire pour étendre les infrastructures des services d eau, en plus du coût du maintien des systèmes existants. Le montant total des crédits d aide au développement alloués au secteur de l eau s est élevé en moyenne à 3 milliards d USD par an, auquel il faut ajouter 1 à 1.5 milliard d USD sous forme de prêts aux conditions du marché. De toute évidence, il existe un important déficit de financement. L OCDE a lancé plusieurs activités visant à améliorer les politiques de gestion de l eau dans les pays Membres comme non membres, en s appuyant sur des expériences récentes. Une grande partie de ces activités oeuvrent à la réalisation des objectifs fixés à l échelle internationale concernant l eau, notamment ceux relatifs à l accès à l eau potable et à l assainissement. Les projets actuels consistent à : Comparer les performances des systèmes de gestion de l eau des pays de l OCDE, en utilisant les résultats des Examens des performances environnementales de l OCDE, ainsi que des examens par les pairs menés sur les réformes des réglementations nationales et le développement économique des pays. Prendre en charge les questions sociales liées aux politiques de tarification de l eau, notamment la nécessité d atténuer les effets défavorables sur la redistribution des revenus. Evaluer l intérêt des permis transférables pour la gestion de l utilisation et de la pollution de l eau. Renforcer les systèmes techniques et de gestion visant à assurer la qualité microbiologique de l eau potable. Mesurer et gérer l utilisation et la pollution de l eau en agriculture. Appuyer l élaboration de plans de financement stables pour l entretien et l extension des infrastructures de l eau et de traitement des eaux usées dans les pays non membres de l OCDE. Evaluer le niveau et l efficacité de l aide consentie au secteur de l eau dans les pays non membres de l OCDE. Vous pouvez vous procurer Améliorer la Gestion de l'eau : expérience récente des pays de l'ocde, ou les autres publications de l OCDE, auprès de la librairie en ligne de l OCDE, http://www.oecd.org/bookshop, ou par courrier électronique à sales@oecd.org Pour des renseignements plus précis concernant les travaux de l OCDE sur la gestion de l'eau, veuillez prendre contact avec : Tom Jones, Chef de la Division des politiques globales et structurelles, Direction de l environnement Courrier électronique : tom.jones@oecd.org Télécopie : +33 (0)1 44 30 61 84 Des informations plus générales sur le Programme de l OCDE sur l'environnement peuvent être obtenues sur notre site Web http://www.oecd.org/env/, ou par courrier électronique à env.contact@oecd.org 5