Lundi 11 avril 2011 Evolution de la carte des formations maritimes La Région défend une filière d enseignement riche et solide, indispensable à sa croissance bleue Jean-Yves Le Drian, Président du Conseil régional, Isabelle Thomas, Viceprésidente chargée de la mer, et Marie-Pierre Rouger, Vice-présidente chargée des lycées, ont souhaité réagir, ce jour, aux propositions faites par l Etat en terme d évolution de l enseignement maritime en France qui priverait les lycées bretons de plusieurs formations, notamment à la pêche. Soucieuse d accompagner son économie maritime et les formations qui y sont liées, la collectivité juge ces propositions irrecevables alors même que les professionnels recrutent et que la Région entreprend promouvoir et valoriser les métiers de la mer auprès des jeunes Bretons. Le Ministère de l'ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, en charge également des affaires maritimes, vient de faire connaître ses propositions d évolution de la carte des formations dispensées dans les 12 lycées maritimes en France, dont 4 en Bretagne. Ces mesures, que le Gouvernement n a pas encore jugé utile de communiquer officiellement aux collectivités, inquiètent tout autant les établissements, les professionnels de la mer que la Région, chargée d accueillir dans les meilleures conditions les quelque 500 élèves suivant des formations dans les 4 établissements bretons. Impossible d amputer les lycées bretons de formations à la pêche! Particulièrement touchés, les lycées professionnels d Etel et de Paimpol devraient voir leurs offres de formation limitées ou amputées de l option pêche en Terminale Bac pro. Cette mesure priverait chaque établissement d environ 15% à 20% de ses effectifs potentiels. Une aberration pour les professionnels alors même que la pêche recrute, du fait de nombreux départs en retraite. A Saint-Malo, alors que la Région a annoncé cet hiver le lancement immédiat d études et de travaux pour construire à court terme un nouveau lycée, l établissement devrait voir également sa carte des formations limitée, avec la suppression de la préparation au concours d entrée à l Ecole Nationale Supérieure Maritime (20 élèves/an) ainsi que des plafonnements possibles à la pêche. Ces évolutions auraient pour effet de limiter les effectifs à environ 160 élèves, alors que les prévisions étaient de 250 à 300 élèves avec une ouverture envisagée de BTS électro-mécanique, également remise en cause. Globalement, ces propositions témoignent d une incohérence dans la gestion du réseau de formation maritime. La Région demande donc au Gouvernement de revenir sur ces orientations, afin de garantir les moyens des 4 lycées maritimes de Bretagne, et plus globalement de l ensemble des établissements concernés, dans un objectif de maintien et de développement d un réseau performant de formation maritime, couvrant l ensemble des niveaux de formation. Pour Jean-Yves Le Drian, «l enjeu est de conserver notre savoir-faire maritime, de maintenir notre haut niveau de compétences. La Bretagne est un vivier de marins et doit le rester. Il est donc essentiel de préserver notre appareil de formation, qui plus est à un moment où les professionnels ont besoin de personnels qualifiés, en particulier à la pêche». Contacts : Odile Bruley - Rose-Marie Louis Gaël Le Saout Accueil presse : 02 99 27 13 54 presse@region-bretagne.fr www.bretagne.fr
Formations maritimes en Bretagne La Région se mobilise pour maintenir une offre de formation solide et riche Première région maritime de France, la Bretagne est riche d une économie maritime qui s appuie sur des activités à la fois traditionnelles (pêche, cosntruction navale) et innovantes (énergies marines, biotechnologies) et qui génère aujourd hui plus de 40.000 emplois. Le Conseil régional s est engagé résolument dans une politique de soutien à l ensemble de la filière, convaincue du potentiel de développement de cette «glaz économie» Mais comment réussir le pari de cette croissance bleue si, parallèlement, l appareil de formation ne répond plus aux attentes des professionnels et si les jeunes se désintéressent de ces métiers? Il y a actuellement en Bretagne des besoins très forts de formation dans le domaine maritime, et singulièrement à la pêche. Pour y répondre, il est donc nécessaire de conforter les dispositifs de formation (et non pas de les remettre en cause) et de promouvoir, auprès des jeunes, les métiers de la mer. Les métiers de la mer recrutent : pêcheur, marin de commerce, mécanicien de bord Dans le secteur de la pêche, on recense d importants besoins : il faudrait ainsi former 150 à 200 patrons-pêcheurs brevetés dans les 5 ans à venir pour satisfaire les demandes de la pêche au large. Or, ce besoin de qualification moyen de 30 à 40 patrons de pêche par an est très éloigné de l offre de formation actuelle. Dans le transport maritime, près de 600 marins au commerce devront être recrutés, tous les deux ans, entre 2009 et 2014 ; des postes qui concerneront à plus de 80% des officiers. A la pêche, au commerce et même à terre, le Bretagne manque aussi de mécaniciens de bord. C est le lycée maritime du Guilvinec qui en fait le constat : «les chantiers navals euxmêmes, DCNS, STX, TIMOLOR, faute de pouvoir trouver des mécaniciens, forment leurs personnels, chaudronniers, tuyauteurs, électriciens au métier de mécanicien marine». Améliorer l attractivité du secteur maritime et donner le goût de la mer Certes, l image des métiers de la mer a besoin d être améliorée. C est pour cette raison que la Région, en concertation avec les acteurs socioprofessionnels, s est penchée sur la question de l attractivité du secteur maritime et s est engagée à réaliser une étude, avec le Rectorat, sur la perception que les jeunes Bretons pouvaient avoir des métiers de la mer. Les résultats de cette enquête, restitués aux acteurs socioprofessionnels ce 11 avril, apportent un matériau très riche. première constatation : les 305 collégiens et lycéens sondés ont beau être bretons, ils ne connaissent pas tous bien la mer et les activités qui s y développent. Or, plus un jeune connaît la mer ou la pratique sur ses temps de loisirs, meilleure est son image des activités maritimes. L impératif est donc de lui donner le goût de la mer et de changer son regard sur les métiers. Pour ce faire, la Région propose de lancer un appel à projets pour développer des actions d information pédagogique sur l économie maritime auprès des scolaires (école, collège).
L attractivité passe aussi par une évolution des métiers Les jeunes pointent aussi souvent la pénibilité ou la dangerosité des métiers. Il ne faut donc pas seulement changer l image mais aussi les conditions de travail. Ce sont les acteurs socioprofessionnels qui doivent s emparer de ces questions, avec l appui de la Région qui leur propose, dès à présent, d utiliser les outils que sont les contrats d objectifs «Emploi-Formation» pour que chaque secteur puisse travaille sur les problèmes qui lui sont propres (pêche et conchyliculture, construction/réparation navale et nautisme). A Saint-malo, le nouveau lycée contribuera à rendre attractive la filière de formation Concernant les formations maritimes proprement dites, ce n est pas en les fermant que sera trouvée la solution mais en les faisant évoluer, pour qu elles apparaissent plus visibles et lisibles. En ce sens, la construction d un nouveau lycée maritime, à Saint-Malo, qui se veut exemplaire et ouvert sur les métiers de la mer, sera une pièce majeure du dispositif régional. En effet, si les carrières maritimes apparaissent riches de sens et de potentialités, nul doute que les jeunes bretons seront prêts à se tourner vers cette voie de formation.
Un nouveau lycée maritime à Saint-Malo La Région s engage dans une opération d envergure Le 10 février dernier, Jean-Yves Le Drian, Président du Conseil régional, annonçait à Saint-Malo la construction d un nouveau lycée, confirmant ainsi le soutien apporté au développement des formations maritimes de cet établissement. Le lycée maritime de Saint-Malo, qui accueille cette année 154 jeunes, a dû refuser des inscriptions à la rentrée dernière, faute de places. L établissement, à l étroit, avait fait l objet d un premier projet de rénovation dans le cadre du programme prévisionnel des investissements de la de la Région. Mais, compte tenu de l évolution constante des effectifs, la collectivité a revu son projet à la hausse. A l horizon 2015-2016, le lycée pourrait accueillir près de 300 élèves. Des effectifs en évolution De 154 élèves à la rentrée 2010 (CAP, secondes et premières professionnelles, préparation au concours d officier), l effectif du lycée maritime de Saint-Malo pourrait grimper à plus de 220 à la prochaine rentrée, à condition que la nouvelle carte de formations du Ministère n apporte pas de modifications Les 45 internes et demi-pensionnaires de l établissement sont actuellement accueillis au lycée Maupertuis, situé à proximité immédiate de l établissement. Mais, avec la hausse des effectifs, l augmentation des capacités d internat et de restauration sera nécessaire. Ambitieuse, l option retenue privilégie le développement des formations Après de nombreux échanges au sein d un «groupe projet», composé d usagers, de personnels du lycée et d élus de la Région, l option extension-modernisation sur le site actuel a été abandonnée au profit de la construction d un nouvel établissement ex-nihilo. La solution retenue présente l avantage de réunir, sur un même terrain mis à disposition par la ville de Saint-Malo, l ensemble des fonctions d enseignement et administratives, restauration et hébergement.
Enseignement et formation maritimes en Bretagne En Bretagne, sont formés, chaque année, près de 2 000 étudiants et 2 000 stagiaires aux disciplines et métiers de la mer. La région compte 4 lycées maritimes, sur les 12 lycées nationaux, dont les effectifs représentent environ 500 jeunes. La Bretagne s appuie aussi sur l Institut Universitaire Européen de la Mer, au sein de l UBO de Brest, qui forme les étudiants aux disciplines «académiques» maritimes, depuis la biologie jusqu au droit et à l économie, en passant par la physique, la géographie A Lorient, l Université de Bretagne Sud (UBS) délivre aussi des masters et licences pro dans le secteur maritime : histoire, gestion intégrée des zones côtières Par ailleurs, sont implantées sur le territoire des écoles d ingénieurs de très haut niveau orientées vers les sciences et techniques de la mer, l ENSTA (ex ENSIETA, à Brest) et AGROCAMPUS (Rennes). Avec le Centre Européen de Formation Continue Maritime, constitué sous la forme d un GIP Etat/Région, la Bretagne dispose d un outil formidable par lequel transitent chaque année près de 600 stagiaires. Basé à Concarneau, le CEFCM délivre des diplômes en apprentissage (BAC Pro et CAP) et assure des formations continues. L offre de formation continue ne se limite toutefois pas au CEFCM : de nombreux organismes de formation, très actifs, proposent des stages dans le domaine du nautisme, de la gestion des pêches, etc. A Saint-Malo est installée un établissement de l Ecole Nationale Supérieure Maritime. Spécialisée dans les formations machine, l ENSM devrait trouver toute sa place à l avenir dans le paysage de l ingénierie navale. Pour mémoire, la Bretagne accueille environ 2 900 chercheurs dans les sciences et techniques de la mer (soit 50% de la recherche marine et maritime française). Carte indicative des principaux centres de formation maritime en Bretagne ENSTA UBO/IUEM Ecole Navale EOCM IUT de Brest LPM Paimpol IUT Lannion ENSM Saint Malo CESAME LPM Saint-Malo ITIP/CNAM LPM Guilvinec-Treffiagat Agrocampus Beg Meil CEFCM Institut du Nautisme de Bretagne Lycée de Bréholou AFPA Auray LPM Etel UBS CFAI de Bretagne IUT de Lorient Ecole Nationale de la Voile Agrocampus Rennes Université de Rennes AFPI Bretagne (siège)