TBI : De la projection vers l interactivité 1. Présentation de l'outil : schéma de principe Le tableau blanc interactif (TBI), parfois appelé tableau numérique interactif (TNI) est composé d un tableau blanc tactile (réactif à un stylet ou au doigt - selon les références) auquel est intégré un vidéoprojecteur. En réalité, le tableau blanc ne diffuse aucune image. Toutre la technologie est contenue dans le vidéoprojecteur et dans les capteurs qui entourent le tableau. Le vidéoprojecteur interactif (VPI) est un vidéoprojecteur à très courte focale muni d un dispositif qui va permettre de transformer une surface de projection «morte» (un tableau blanc, type Velleda) en une surface interactive, c est à dire réactive à un stylet ou tactile au doigt - selon les références. Toute la technologie est contenue dans le vidéoprojecteur (et son stylet). Des exemples en images TBI VPI DSDEN 57 - JUIN 2013 1
Le tableau ci- dessous, élaboré par l'équipe TICE, propose différents équipements avec indication de leur prix. Quelques références ordre de prix HT Solution Videoprojecteur Interactif Solution Tableau Numérique Videoprojecteur courte ou ultra- courte focale Tableau blanc (type Velleda, mat) ensemble tableau spécial + videoprojecteur Optoma EX685UTI Epson EB- 475 Wi ou 485 Wi Sony VPL SW525C ou SW535C Tableau 2mx1.2m idem avec support réglable en hauteur Promethean Activ Board 178 (VP inclus) Smart SB480iv (VP inclus) Promethean Activ Bord 578 Pro tactile et réglable en hauteur (VP inclus) 1100 1250 1400 1200-1350 400 1000 1100 1800 3500 2. Intérêts pédagogiques de l'outil Le recueil des procédures des élèves et leur réactivation pour en faire de vrais objets d'étude Le traitement de l'image pour émettre des hypothèses, prendre des indices, exercer la lecture critique (fonction rideau ou cache), faciliter et accompagner le passage du réel au représenté (fonction transparence) La facilité de toutes les opérations de déplacements La construction évolutive de la trace écrite en y associant les apprenants La possibilité de faire passer, aisément et rapidement, tout document individuel ou de groupe à la sphère collective de la classe L'identité entre le support de l'élève et le support projeté 3. Exemples concrets d activités en classe (scénarii pédagogiques) Exemple n 1 : le partage des chocolats en GS Les actions ont été choisies pour montrer les opérations les plus courantes et les plus pertinentes avec le TBI a. Objectifs de l activité : résoudre des problèmes portant sur les quantités (situations de distribution et de partage) b. Niveau concerné : grande section c. Durée de l activité : avant la phase de recherche, environ 25 minutes ; phase de recherche, 15/20 minutes ; phase de travail sur les procédures, 15 minutes. Ces différents moments ne sont pas menés d'un seul tenant, mais gagnent à être scindés. d. Matériel et logiciels nécessaires : TBI (ou VPI) avec logiciel dédié DSDEN 57 - JUIN 2013 2
e. Déroulement de l activité Les ressources ont été préalablement déposées dans le navigateur de ressources et sont ainsi aisément accessibles : bande numérique, imagier, photos des enfants, du père, des confiseries... présentation de l'énoncé et prise d'indices : on voit que ça parle de Pâques et on reconnaît des chiffres et quelques mots. On utilise la fonction surligneur pour les repérer glisser- déposer de la bande numérique depuis la bibliothèque pour vérifier les nombres dans l'énoncé. On surligne de couleurs différentes. On supprime la bande lorsqu'elle n'est plus nécessaire. DSDEN 57 - JUIN 2013 3
idem avec l'imagier qui avait aussi été préalablement placé dans les ressources quand l'énoncé a été décodé et compris, on en extrait la partie avec les données numériques en la copiant / collant sur un nouveau paperboard DSDEN 57 - JUIN 2013 4
on apporte une par une en les comptant les images depuis la bibiothèque pour illustrer l'énoncé (glisser- déposer) : 6 poules mais aussi les 3 enfants et le papa on recompte en pointant les objets un par un (puis on efface les annotations, grâce au vaporisateur disponible dans la palette d'outils) l'énoncé est prêt : on duplique la page plusieurs fois (dans le menu déroulant «éditer») pour faire travailler les différents groupes DSDEN 57 - JUIN 2013 5
après la phase de travail, recueil des procédures des élèves, par exemple : stratégie n 1 : un groupe propose de relier les objets et les enfants "avec une corde". C'est vite le fouillis, même avec une couleur par enfant! stratégie n 2 : un autre groupe propose de déplacer les objets un par un pour les distribuer à chaque enfant, on entoure les paquets, on recompte, on met de côté la part de papa. DSDEN 57 - JUIN 2013 6
on compare les stratégies, leur opérationnalité (peu de lisibilité pour la première par exemple, donc risque de se tromper lorsqu'on compte) on imprime (menu déroulant «fichier») pour garder la trace. f. Plus- value des outils numériques en amont, préparation des ressources nécessaires pour la séance et accès aisé grâce au navigateur de ressources (bandeau de gauche) le travail sur le texte pour mettre en évidence des informations identifiées (outil surligneur) facilité des opérations de déplacement, en particulier grâce au «glisser / déposer» pour les maternelles le recueil des stratégies sur les paperboards permet leur comparaison, leur validation et leur réactivation au besoin Exemple n 2 : un partage non équitable au CM a. Objectifs de l activité : résoudre des problèmes relevant des quatre opérations, résoudre des problèmes engageant une démarche à une ou plusieurs étapes b. Niveau concerné : cycle 3, CM c. Durée de l'activité : de 1h à 1h 15 en différents temps dont certains différés (la dernière phase qui étudie les procédures, par exemple) d. Matériel et logiciels nécessaires : TBI (ou VPI) avec logiciel dédié e. Déroulement de l activité : on distinguera plusieurs phases pour cette séquence. Phase 1 : appropriation (environ 15 minutes) Il va s agir pour les élèves d entrer dans la situation proposée, de comprendre ce qu on attend d eux (le but à atteindre), d appréhender les contraintes du problème. Le travail sur les données numériques et linguistiques de l'énoncé est facilité par l'usage de l'outil surligneur. DSDEN 57 - JUIN 2013 7
Phase 2 : recherche des élèves (environ 20/25 minutes) Durant cette phase du travail, il est souhaitable de prévoir des éléments de différenciation (aide spécifique, outils, données différentes...). Le travail au TBI avec les pièces et billets (placés dans le navigateur de ressources) permet cette modalité (cf. paperboard suivant). Cette recherche peut être faite collectivement, individuellement (c'est le cas ici) ou en groupes. Il est souvent utile de prévoir un temps même court de recherche individuelle pour que chacun s engage réellement. Phase 3 : recueil des procédures (10 minutes) Les travaux réalisés sont collectés pour être présentés, observés, confrontés, discutés et analysés lors de la phase suivante. Ici, trois procédures, jugées représentatives des travaux des élèves, ont été placées au TBI par leur auteur (la procédure d'anaïs, par exemple, est fréquente dans la classe) DSDEN 57 - JUIN 2013 8
Phase 4 : travail sur les procédures (environ 20/25 minutes) Il est opportun de garder une trace des remarques qui sont faites (ici concernant la procédure d'anaïs par exemple). Le TBI le permet aisément, dans la mesure où il est facile de porter des annotations sur le paperboard. Le rôle de l'école n'est pas d'enseigner a priori la procédure experte, mais bien d'accueillir, de recueillir et de faire évoluer (si nécessaire) les procédures qui sont celles des élèves à un instant donné. Ce temps d échanges et de mise à distance des procédures est déterminant car il permet de constater qu'il n'y a pas que la sienne les comparer (durée, risque de générer des erreurs...) les valider (ici la procédure d'anaïs ne répond pas aux contraintes de l'énoncé concernant la différence de 10 ) les consigner (le recueil des procédures devient alors la trace écrite qui fait sens par rapport à la copie exclusive de la procédure experte) les réactiver, aisément, grâce au paperboard. Dans le même esprit (recherche par les élèves, recueil des procédures et temps de travail sur celles- ci), on trouvera ci- après un scénario traitant du passage de l'addition réitérée à la multiplication au CE1. Les trois procédures rencontrées dans les travaux de groupes ont été portées au TBI par leur secrétaire. Procédure n 1 : calcul en arbre DSDEN 57 - JUIN 2013 9
Procédure n 2 : passage par la dizaine Procédure n 3 : de l'addition répétée à la multiplication DSDEN 57 - JUIN 2013 10
Exemple n 3 : la phrase du jour au cycle 3 a. Objectifs de l activité : expliciter le fonctionnement de la langue en apprenant à utiliser le métalangage et à argumenter b. Niveau concerné : cycle 3 (pour l'exemple présenté) c. Durée de l'activité : 5 minutes pour la dictée de la phrase, 5 minutes pour le receuil des différentes propositions (selon la phrase) puis 10/15 minutes pour l'activité de médiation, idéalement prise en charge par les élèves (au moins pour une part au début) d. Matériel et logiciels nécessaires : TBI (ou VPI) avec logiciel dédié e. Déroulement de l activité dictée de la phrase du jour (sur le cahier) recueil des différentes propositions (sur un paperboard au TBI, par l'enseignant ou un élève secrétaire) activité de médiation orthographique Le stylet permet des annotations et garde une trace des remarques qui sont faites par les élèves pour justifier leurs propositions (ici, pronominalisation, dérivation, césure...) Exemple n 4 : la construction collective d'une trace écrite évolutive en sciences au CE2 a. Objectifs de l activité : lors de la phase de structuration, associer les apprenants à la construction de la trace écrite en mettant des mots sur ce qui a été découvert pour fixer un état des savoirs, qui pourra évoluer b. Niveau concerné : CE2 (pour l'exemple présenté) c. Durée de l'activité : étude des montages proposés par les groupes environ 15 minutes, puis 10 minutes pour l'élaboration de la trace (le travail sur la schématisation se poursuit ensuite) d. Matériel et logiciels nécessaires : TBI (ou VPI) avec logiciel dédié DSDEN 57 - JUIN 2013 11
e. Déroulement de l activité Contextualisation : l'enseignant mène un module «électricité», il a prévu dans sa progression l'étude d'une propriété remarquable des matériaux (laisse ou non passer le courant, notion d'isolant et conducteur). Les élèves sont alors mis en situation de réaliser en groupes, avec le matériel électrique à disposition, un circuit permettant de vérifier cette propriété. Lorsqu'un groupe a une proposition finalisée, l'enseignant prend une photographie du montage (avec un téléphone portable par exemple), la transfère sur l'ordinateur relié au TBI (en activant le bluetooth) puis la projette. L'opération prenant tout au plus 2 minutes, permet un confort de visualisation pour le groupe classe. Pour cette action, un simple vidéoprojecteur suffirait, mais le TBI va permettre encore une fois d'aller plus loin en agissant sur ce support. Exemple de circuit testeur proposé par un groupe : Comme dans les exemples précédents, les propositions des élèves vont être soumises au groupe classe pour être observées, discutées, confrontées et validées. C'est ici qu'il faudra argumenter pour faire valoir la conformité du circuit proposé par rapport au cahier des charges annoncé, les notions de circuit fermé ou de chemin du courant seront réactivées et traduites concrètement sur la photographie au TBI. DSDEN 57 - JUIN 2013 12
Les élèves étant entraînés à cette modalité, l'enseignant les sollicite ensuite pour renseigner la rubrique «ce que nous avons appris». Un secrétaire (lui- même ou un élève) va noter le contenu sur lequel on s'est accordé, en saisissant au clavier (comme ici dans l'exemple) ou en écrivant au stylet. Pour compléter cette trace, il faudrait aussi faire apparaître le circuit testeur. Or, plusieurs ont été proposés et validés lors de la phase précédente, les différences concernant le récepteur choisi (ampoule, moteur, bipeur). Il est donc décidé, dans un premier temps, de faire figurer sur la trace de chaque groupe la photographie de son circuit testeur validé en la copiant / collant. DSDEN 57 - JUIN 2013 13
L'enseignant saisit ensuite le prétexte des différents circuits testeurs pour engager un travail sur la schématisation, nécessitant un vrai moment d'apprentissage. En effet, la schématisation naît des limites du dessin d'observation (exemple classique du dessin de la pile en 3D) et de la nécessité de trouver un code commun compréhensible par la classe entière. Le schéma est donc un traitement de l'information simplifié, lisible par ceux qui ont la clé du code utilisé. Ici encore, le TBI va jouer un rôle intéressant, permettant le passage du réel (la photographie) au représenté. Lorsqu'on se sera accordé sur ce fameux code commun, il sera aisé de le faire apparaître en superposition sur la photographie puis d'agir sur la fonction transparence (le soleil lorsqu'on clique sur la photographie) en déplaçant le curseur. Chaque paperboard ci- après illustre ce passage progressif du réel au représenté DSDEN 57 - JUIN 2013 14
En agissant encore sur la transparence, la photographie a disparu et l'on obtient le schéma seul ; celui- ci pourra alors trouver sa place dans la trace écrite (par un copier / coller) qui s'enrichit ainsi dans une deuxième phase et évoluera peut- être encore avec le codage du récepteur qui aurait alors une valeur générique pouvant remplacer l'ampoule, le moteur ou le bipeur. DSDEN 57 - JUIN 2013 15