Dossier de presse INAUGURATION de la «Ceinture verte du Centre ancien de Besançon», Refuge LPO Contacts VILLE DE BESANÇON Françoise PRESSE Adjointe au Maire, déléguée aux espaces verts et naturels, biodiversité tél/fax 03 81 60 73 62 port. 06 70 69 95 97 Direction Espaces verts Michèle MOUNEYRAC 03 81 41 53 06 Contact presse Catherine Adam 03 81 61 50 88 catherine.adam@besancon.fr
Sommaire Renforcer la biodiversité urbaine p 3 Les «refuges LPO» p 3 Le site choisi p 4 La gestion actuelle du site p 6 Les actions de formation et de sensibilisation p 8 L inventaire naturaliste p 9 o La flore p 9 o La faune p 10 Des actions de confortement de la biodiversité p 12 2
Renforcer la biodiversité urbaine Le territoire de Besançon est riche de diversité biologique, tant au titre de ses zones naturelles, forêts, collines, que de ses parcs, promenades et espaces verts d accompagnement. Depuis plus de vingt ans, des modes de gestion adaptés sont mis en œuvre pour préserver la biodiversité et les ressources naturelles. La gestion différenciée, la constitution de corridors écologiques, le choix du «zéro pesticide» dès 1999, la protection biologique et l orientation affirmée vers une approche globale sont autant d actions menées au quotidien pour offrir à la population des espaces verts plus sains et plus vivants. Ces actions traduisent l engagement politique fort, pérenne, de la Ville en faveur de la biodiversité, inscrit à l Agenda 21. En 2010, dans le cadre du concours «Capitale française de la biodiversité», organisé par Natureparif, la Ville de Besançon s est vue décerner le 1er prix des Villes de plus de 100 000 habitants. La création de ce «refuge LPO» a été envisagée dans la continuité des actions menées, qui permettent d attester la qualité du fonctionnement des écosystèmes urbains bisontins. Les «refuges LPO Les «refuges LPO» sont des espaces de préservation de la biodiversité et de découverte de la nature de proximité. Il s agit d un agrément mettant en valeur des espaces qui préservent, développent et valorisent la biodiversité tout en offrant au citoyen une meilleure qualité de vie. Par convention avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux, LPO France et l association locale LPO Franche-Comté, la Ville de Besançon s engagera, pour une durée de 3 ans, à respecter la Charte des Refuges LPO. Celle-ci se décline selon 4 principes : 1. créer des conditions propices à l installation de la faune et de la flore sauvages, 2. renoncer aux produits chimiques, 3. réduire l impact sur l environnement, 4. faire du refuge LPO un espace sans chasse pour la biodiversité Ces principes correspondent aux modalités de gestion mises en œuvre pour les espaces verts bisontins. 3
Le site choisi «Ceinture verte du Centre ancien de Besançon» Le périmètre proposé par la Ville de Besançon accompagne les fortifications de Vauban et les promenades aménagées au XIXème siècle. Il correspond à une partie majeure de la ceinture verte du centre ville, corridor écologique. Il s inscrit dans le périmètre du Secteur sauvegardé du Centre Ancien. Le nom choisi pour le territoire couvert par le refuge LPO de Besançon, «Ceinture verte du Centre ancien de Besançon», fait référence au patrimoine des fortifications de Vauban, au secteur sauvegardé et à la continuité écologique dans laquelle le site s inscrit. Le site, succession de parcs et squares, englobe une grande diversité d espaces et de milieux, des plus secs aux plus humides, des plus horticoles aux plus proches du naturel, où une promenade typique du XIXème siècle avec ses parterres de fleurs côtoie des prairies, des berges... 4
Les espaces constitutifs sont, d Ouest en Est : les squares d Arènes et Deubel, contenant les vestiges de l amphithéâtre gallo-romain et un jardin partagé, la promenade des Glacis, l un des principaux parcs de la Ville structuré par Brice Michel à la fin du XIXème siècle (1868-1673) sur les anciens glacis, après l abandon de leur fonction militaire, la promenade de la Tour Carrée (tour Montmart) qui relie la tour Montmart à la tour de La Pelote, surplombant le cours du ruisseau de La Mouillère, le site d Isenbart et le ruisseau de la Mouillère, secteur original en plein centre-ville où divers milieux riches et variés sont présents : - le ruisseau de La Mouillère, résurgence vauclusienne, véritable originalité géologique, - les jardins familiaux d Isenbart, - le rucher «Abeille, sentinelle de l environnement», - le versant Nord du talus de soutènement de l avenue Foch, bois de pente, 5
la promenade de l Helvétie, jardin des Sens, les jardins du Casino, réaménagés, autrefois jardin de l établissement des bains salins, la promenade Micaud, dessinée par l architecte Alphonse Delacroix et créée à la suite d un aménagement des berges du Doubs. Elle offre les charmes d un parc à l anglaise planté de spécimens remarquables. Les îles situées au droit de la promenade et cette partie de la rivière Doubs participent au territoire concerné. Propriété de la Ville de Besançon ou domaine public, l ensemble de ce territoire urbain, inscrit dans le périmètre du «Refuge LPO» de la Ville, couvre une surface totale de 27 ha. De par sa localisation et sa superficie, c est le plus grand refuge LPO de l est de la France situé en milieu urbain qui sera ainsi créé. La gestion actuelle du site Le site de la Ceinture verte du Centre ancien de Besançon est représentatif de l évolution des pratiques de gestion des espaces verts et naturels de la commune. La diversité biologique y est favorisée en prenant en compte les rythmes naturels de la faune et de la flore. L étude «Nature en ville» réalisée en 2002 dans le périmètre du Secteur Sauvegardé du Centre Ancien avait déjà observé la diversité biologique particulière de ce territoire. 6
Le site bénéficie d une gestion différenciée. La strate herbacée : les pelouses Trois modes de gestion des pelouses sont appliqués. Pour les pelouses en accompagnement du fleurissement, la hauteur de coupe n est pas inférieure à 8cm et la fréquence des tontes est diminuée. Sur les pelouses définies comme plus extensives, les hauteurs de coupe sont progressivement relevées suivant les possibilités de pratiquer des tontes plus espacées ou des fauches annuelles. Les fauches tardives effectuées sur les talus et banquettes des remparts favorisent le cycle biologique des espèces herbacées et la reproduction de la faune. Les faucheuses sont moins traumatisantes pour la faune et, avec des fréquences d intervention moindres, la consommation d énergie fossile est réduite. La strate herbacée : les massifs floraux Les massifs floraux évoluent par l apport d espèces indigènes, ils intègrent des plantes vivaces nécessitant moins d intrants et ayant plus d intérêt pour l entomofaune indigène (plantes méllifères ou nectarifères), telles des apiacées, la vipérine, les silènes... Ces choix contribuent au bon fonctionnement et à la pérennité de ces petits écosystèmes. Ces plantes sont choisies également pour leur attrait décoratif. Les plantes couvre-sol sont utilisées pour diminuer les surfaces de sol nu dans divers massifs ou au pied de certains arbres. L utilisation de paillage organique limite les déperditions en eau et maintient l humidité tout en évitant le tassement du sol et la pousse de la flore adventice. 7
Le sol des massifs floraux horticoles est enrichi avec des amendements organiques et du compost «maison» issu de feuilles, de tailles diverses et de la tonte des parcs et jardins publics. Cet apport favorise l activité de la faune du sol. La strate arbustive : Le maintien en port naturel des arbustes est privilégié. Pour certains arbustes horticoles, une taille est nécessaire pour favoriser leur fleurissement. Lors de renouvellement ou de nouvelles plantations, le choix du végétal favorise des arbustes adaptés ayant un rôle bénéfique pour la biodiversité (plantes nourricières ou plantes hôtes) : sureau, noisetier... La strate arborée : Tous les arbres des promenades sont maintenus en port naturel. Dans le cas d alignements au bord de voies routières, une taille raisonnée est effectuée, privilégiant les coupes de petites sections. Hormis sur les surfaces engazonnées, les feuilles mortes ne sont pas ramassées à l automne. Elles sont maintenues dans les massifs ou boisements, sauf s il s agit de feuilles à décomposition lente ou de marronniers pour raison sanitaire (mineuses) Les grands arbres font l état d un suivi phytosanitaire régulier. Sur l ensemble du site, aucun pesticide n est utilisé depuis de nombreuses années. Les parcelles des jardins familiaux d Isenbart, dont la gestion est confiée à l Association des Jardins et Vergers familiaux de Besançon et environs, sont cultivées sans pesticide ; une parcelle pédagogique est réservée pour les scolaires. Les fortifications elles-mêmes ménagent des anfractuosités qui sont le siège d une activité biologique dense. Les plantes invasives font l objet d un suivi. Le plan pluriannuel de régulation non chimique de la renouée du Japon est appliqué sur les zones infestées dans le périmètre concerné. Deux méthodes de lutte sont utilisées : - soit par la plantation d arbustes indigènes (ex : noisetier, viorne...) sur bâche biodégradable, - soit par la plantation de plantes vivaces (ex : Petasites hybridus) en concurrence avec la renouée du Japon (ex : abords du ruisseau de La Mouillère). Les actions de formation et de sensibilisation Dés juin 2003, les promenades des Glacis accueillent des séances de sensibilisation des scolaires sur les insectes des parcs avec les animateurs de la Petite école dans la forêt. Corrélativement, les jardiniers bénéficient de formations sur la connaissance de l entomofaune, la flore indigène ou la perception de la nature ordinaire en ville. Ils deviennent des relais auprès de la population. 8
Le programme annuel des animations tout public «Nature et Culture» est un support de communication essentiel pour la sensibilisation à la biodiversité urbaine et à l évolution des pratiques de gestion dans les jardins particuliers. Ces actions permettent aussi de faire connaître et témoigner de la qualité du milieu de vie bisontin, y compris en centre ville. L inventaire naturaliste Un diagnostic initial de la faune et de la flore a été réalisé avec la LPO de Franche-Comté dans le périmètre du refuge : inventaires ornithologiques, entomologiques, mammifères dont chiroptères, lézards et serpents et amphibiens avec la contribution de plusieurs associations : - la Ligue de Protection des Oiseaux de Franche-Comté (LPO), - le Conservatoire botanique national de Franche-Comté (CBNFC), - l Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE), - la Commission de Protection des eaux, du patrimoine, de l environnement, du sous-sol et des Chiroptères (CPEPESC). La mise en place de la gestion différenciée sur les différents espaces verts publics bisontins démontre le potentiel d accueil de ces espaces urbains pour une plus grande biodiversité. La flore La strate arborée est bien représentée et, en projection au sol, couvre près de 10 ha de la superficie du refuge. 92 espèces y sont dénombrées pour un total d au moins 950 arbres. Le peuplement arboré est bien diversifié, représentatif des promenades aménagées au XIX ème siècle. Sur la promenade Micaud, les hêtres majestueux, lacinié, pourpre et pleureur, le paulownia, le sophora, le noyer noir pour les feuillus, et le ginkgo, l if, le thuya, le pin noir d Autriche ou encore le cryptomeria pour les conifères sont des témoins des essences plantées à cette époque. La richesse du patrimoine arboré du site offre de nombreuses niches qui bénéficient aux espèces d oiseaux ainsi qu à tout autre mammifère, notamment les chauves-souris. La strate herbacée présente un minimum de 206 espèces de plantes. Parmi ces espèces, une est peu fréquente en Franche-Comté (Rumex élégant Rumex pulcher) et une autre est rare à l échelle régionale (Orobanche du lierre Orobanche hederae). Une pelouse en zone horticole, tondue régulièrement, totalise de 15 à 22 espèces, alors que la gestion extensive menée comme sur le dessus des remparts présente un groupement proche des pelouses mésophiles, avec un minimum de 38 espèces de plantes 9
inventoriées. La strate arbustive est la moins représentée, plus particulièrement sur le secteur des Glacis La faune Un inventaire entomologique a été réalisé sur les principaux groupes étudiés en Franche-Comté : les Rhopalocères (Papillons diurnes), les Odonates (Libellules) et les Orthoptères (Sauterelles, Criquets et Grillons). Le site accueille : - 6 espèces de libellules : agrion à larges pattes, libellule déprimée... - 16 espèces de papillons : vulcain, Sylvaine, nacré de la ronce, tristan... - 9 espèces de sauterelles : grande sauterelle verte, criquet des roseaux... Aucune des espèces recensées ne figure en liste rouge ou orange régionale. Les talus non fauchés favorisent la présence de plusieurs espèces de sauterelles, de criquets et de papillons. Un inventaire ornithologique a été effectué au printemps 2010 permettant de détecter les oiseaux nicheurs précoces. Pendant cette période, 41 espèces d oiseaux ont été contactées, toutes n étant pas nicheuses. Ces observations compilées avec celles des bénévoles d Obsnatu de la LPO démontrent que la zone accueille au total, sur l année, 74 espèces d oiseaux. 10
Il s agit d une diversité particulièrement intéressante, avec un peuplement typique des espaces urbains souvent bien garni en milieux boisés. De nombreuses espèces cavernicoles (nichant dans des cavités) sont représentées sur le site (mésange bleue et charbonnière, étourneau sansonnet, grimpereau des jardins, rougequeue à front blanc, gobemouche gris, sittelle torchepot, harle bièvre, chouette hulotte, etc.). Une des particularités du site est l exemple du harle bièvre, dont deux couples nichent dans le périmètre du refuge, un dans un platane du parking Isenbart et l autre sur une île en vis-à-vis de la promenade Micaud. D autres espèces que le harle bièvre, sont remarquables par leur caractère patrimonial : le gobemouche gris, le rougequeue à front blanc et le martin pêcheur. Le tichodrome échelette, hôte régulier et original, passe l hiver dans nos contrées, profitant des nombreux remparts, rochers et même de certains bâtiments pour se procurer gîte et nourriture. L inventaire des mammifères (hors chiroptères), des lézards et serpents et des amphibiens a été réalisé sur la base de données d Obsnatu de la LPO. Concernant les mammifères, on note la présence du hérisson d Europe, de l écureuil roux, de la fouine, de la musaraigne et du ragondin. Du côté des lézards et serpents, le lézard des murailles est l espèce la plus représentée. Pour les amphibiens, les observations de la salamandre tachetée au niveau du ruisseau de la Mouillère dénote de l intérêt cumulé du ruisseau et du boisement de pente. L inventaire chiroptérologique (chauves-souris) a été mené durant l été 2010 avec un protocole adapté (détections d ultrasons, radio-pistage) mettant en évidence le niveau d activités des différentes espèces au cours de la saison de chasse. La commune de Besançon possède une grande diversité d espèces de chiroptères (18 espèces recensées depuis 1992 sur les 28 connues en Franche-Comté) au regard des villes de plus de 100 000 habitants. 11
Le secteur sauvegardé de Besançon accueille 9 espèces de chiroptères dont une espèce phare (4% de l effectif régional) le Grand rhinolophe, menacé au niveau européen. 103 arbres gîtes pour les chauves-souris ont été inventoriés dont 12 arbres à intérêt fort et 33 arbres à intérêt potentiel, la promenade Micaud hébergeant la totalité de ces arbres à intérêt chiroptérologique par la présence d arbres matures. Des actions de confortement de la biodiversité A la suite de cet inventaire, un plan d actions et des orientations de gestion, intégrant un plan de valorisation faunistique et floristique, seront proposés par la LPO pour conforter la biodiversité dans le périmètre du refuge. Il sera élaboré en concertation avec la Ville. Le plan de gestion proposé sera établi en cohérence avec la gestion d un espace public, intégrant une fréquentation et des usages. Il sera proposé dans le respect du patrimoine du site et des promenades selon leur composition originelle. Deux panneaux «refuge LPO» seront apposés sur le site. Le plan de gestion concernera par exemple : - la strate herbacée avec l extension de la gestion différenciée des pelouses sur toute la surface du site, - la strate arbustive avec un développement de cette strate, la moins bien représentée, en favorisant la plantation d espèces locales à baies, - la strate arborée avec le maintien d arbres à cavités, voire le maintien si possible d arbres morts sur pied, 12
- la diversification des essences en faveur d espèces locales, lors de renouvellement de sujets, les espèces allochtones gardant toute leur place dans les espaces verts urbains au vu du caractère patrimonial des promenades, - la mise en connexion écologique interne et externe au site par le renforcement des strates, - des actions de sensibilisation et communication à la nature de proximité : journées participatives, pose de nichoirs pour les oiseaux, les insectes, journées d éducation à l environnement, journées d information pour le personnel technique... La Petite école dans la forêt, structure pédagogique municipale, apportera sa contribution et les actions proposées au grand public seront intégrées aux rendez-vous annuels «Nature et Culture». 13