LES BASES POUR COMPRENDRE L HÉPATITE C

Les bases pour comprendre l hépatite C AIDES octobre 2008

LES BASES POUR COMPRENDRE L HÉPATITE C Bonjour cher lecteur, Cette brochure contient des informations sur l hépatite C, le VIH/sida (de l autre côté de la brochure) et les questions de santé en prison (dans la partie centrale). Vous êtes actuellement dans la partie consacrée à l hépatite C. Toutes les abréviations utilisées dans cette partie (UCSA, SMPR, CSST, etc.) sont définies dans la partie centrale (pages L et M). Bonne lecture. C est quoi l hépatite C? L hépatite C est une maladie causée par un virus (le VHC, Virus de l Hépatite C) qui s attaque au foie. Il peut provoquer une cirrhose (et un cancer chez certains). Comment se transmet l hépatite C? La transmission de l hépatite C suppose qu il y ait une porte de sortie (sur la personne porteuse du virus), un véhicule pour le virus de l hépatite C et une porte d entrée (sur la personne qui reçoit le virus). Blessure profonde Blessure causée par un objet coupant ou pointu Muqueuses (gland, anus, vagin, bouche, œil) Sang Blessure profonde Blessure causée par un objet coupant ou pointu Muqueuses (gland, anus, vagin, bouche, œil) 2 3

AUCUN RISQUE L hépatite C NE SE TRANSMET PAS comme ça... Se serrer la main Se faire piquer par un moustique Toucher une personne Partager les couverts Prendre une douche avec quelqu un Se prêter un vêtement Partager les toilettes Partager une cigarette Embrasser une personne 4 5

AUCUN RISQUE L hépatite C NE SE TRANSMET PAS comme ça... SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel de consommation de drogue SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel de tatouage et de piercing Paille pour le sniff Eau pour le shoot SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel d hygiène Pince à épiler Pipe à crack Ciseaux Tondeuse Seringue Rasoir Coton/Filtre Cuillère Brosse à dents 6 7

RISQUE ÉLEVÉ L hépatite C SE TRANSMET comme ça... Cunnilingus AVEC règles Partager un coton imbibé de sang SI JE PARTAGE mon matériel de consommation de drogue (seringue, cuillère, filtre/coton, paille, pipe à crack) Si l on est obligé de partager son matériel, on peut le nettoyer à l aide d eau de Javel (voir le mode d emploi dans la partie centrale de la brochure pages B et C) SI JE PARTAGE mon matériel d hygiène (rasoir, brosse à dents, tondeuse, ciseaux, pince à épiler) SI JE PARTAGE mon matériel de tatouage et de piercing 8 9

J AI PARTAGÉ MA SERINGUE En 1997, lors de ma première incarcération, je partageais ma cellule avec une personne contaminée par l hépatite C... J ai aussi partagé ma seringue avec lui pendant plusieurs jours, tout en connaissant les risques. A ma libération (un an plus tard), j ai fait un test de dépistage et j ai appris que j étais atteint par l hépatite C. Christophe L eau de Javel pour les objets qui peuvent être lavés J utilise de l eau de Javel pour nettoyer certains objets qui peuvent être en contact direct avec le sang (aiguilles, seringues, rasoirs, tondeuses) ou en contact indirect avec le sang (cuillère, récipient pour l encre de tatouages). Mode d emploi dans la partie centrale de la brochure (pages B et C). Je peux demander gratuitement de l eau de Javel à 12 tous les 15 jours auprès des surveillants. Il est important de la stocker à l abri de la lumière (dans un placard par exemple) et de bien fermer la bouteille. JE ME PROTÈGE DE L HÉPATITE C! Tout le monde ne sait pas forcément s il est porteur ou non du virus de l hépatite C. Le meilleur moyen pour me protéger c est de ne pas partager les objets qui peuvent être en contact avec le sang. Les objets à usage individuel L eau de Javel permet de réduire les risques mais pas de les éliminer! Pour les objets qui ne peuvent pas être lavés avec de l eau de Javel (coton, paille, pipe à crack), le seul moyen d éviter la contamination c est d utiliser mon propre matériel et de ne pas le prêter. 1 personne 1 pipe à crack 1 eau Le virus de l hépatite C est plus résistant que le VIH/sida à l air libre. Très peu de sang suffit pour se contaminer. 1 coton/filtre 1 paille pour le sniff 10 11

TRAITEMENT DE SUBSTITUTION (méthadone ou subutex) Je discute avec l UCSA, le SMPR ou le CSST de la possibilité de continuer ou de commencer mon traitement de substitution. Il est compatible avec tout autre type de traitement. Le sexe pendant les règles Pendant les règles, j évite les contacts avec le sang en utilisant un préservatif pour la pénétration vaginale ou un carré de latex pour le cunnilingus. Pas de vaccin contre l hépatite C! A ce jour, il n existe pas de vaccin contre l hépatite C. C est pour cela qu il faut tout faire pour éviter de se contaminer. Par contre, je peux être vacciné contre l hépatite B en prison. COMMENT SAVOIR SI JE SUIS PORTEUR DE L HÉPATITE C? La seule façon de le savoir c est de se faire dépister. Le dépistage est une simple prise de sang. Il arrive qu une deuxième prise de sang soit nécessaire. J ai le droit de demander un dépistage à l UCSA plusieurs fois au long de ma détention, surtout si je sais que j ai pris un risque. Même si j ai refusé de me faire dépister quand on me l a proposé, je peux en faire la demande quand je veux. Le résultat restera confidentiel tout au long de ma détention. L AIDE MORALE EST TRÈS IMPORTANTE J ai suivi un traitement à l interféron contre mon hépatite C. Je l ai très bien supporté et ça ne m a pas causé d effet indésirable. Les prises de sang régulières ont montré que le virus VHC a été éradiqué en trois mois. J ai poursuivi le traitement pendant trois mois supplémentaires et tout s est bien passé, aussi bien moralement que physiquement. Je pense que l aide morale est aussi importante que les soins eux-mêmes. Daniel 12 13

JE SUIS PORTEUR DE L HÉPATITE C : JE SUIS PRIS EN CHARGE MÉDICALEMENT! J'ai droit à la même prise en charge (bilans, traitement) qu à l extérieur. Je peux faire différents examens : Le fibrotest, c est une prise de sang. Le fibroscan, c est comme une échographie. Ça ne fait pas mal. La biopsie, c est le prélèvement d un minuscule fragment de foie effectué sous anesthésie locale. Si j en ai besoin, je peux avoir accès au traitement anti-vhc. Je peux demander à l UCSA à rencontrer un spécialiste consultant de l UCSA ou du SMPR afin de me faire expliquer les éventuels effets secondaires et ce que je peux faire si ça m arrive. MON CODÉTENU M A AIDÉ En 2002, j ai profité du temps de ma seconde incarcération pour commencer le traitement contre l hépatite C dont j avais besoin. Cela a été difficile par moments : migraines, perte de poids et effets des médocs associés (Lexomil, Temesta, etc.). Heureusement, mon codétenu m a beaucoup soutenu et l évolution de la maladie a été stoppée en six mois. Christophe TRAITEMENT ET FECONDITÉ Le traitement contre l hépatite est très mauvais pour le foetus : il faut attendre 4 mois après la fin du traitement pour une femme et 7 mois après la fin du traitement pour un homme avant de faire un enfant. Si je commence un traitement, le mieux c est de prendre les médicaments régulièrement sans interruption. Si ça me pose des problèmes, j en parle avec le médecin. Même si mon virus a disparu grâce à un traitement dans le passé, je peux me recontaminer. LES EFFETS SECONDAIRES DU TRAITEMENT J ai subi des effets secondaires avec le traitement anti-vhc mais j étais motivé car je savais que ce traitement me soignait. Franck 14 15

LA GROSSESSE ET L HÉPATITE C Si j ai l hépatite C et que je suis enceinte, je risque de transmettre l hépatite C à mon enfant pendant ma grossesse dans moins de 5 % des cas. Si en plus de l hépatite C, j ai le VIH/sida, je risque de lui transmettre l hépatite C dans 15 % à 20 % des cas......je risque également de lui transmettre l hépatite C au moment de l accouchement. Si j ai l hépatite C, je peux allaiter mon bébé après en avoir discuté avec le médecin. 16

Santé en prison, quelques éléments pratiques L INJECTION DE DROGUES A ce jour, le matériel stérile de consommation de drogues (seringues, cotons/filtres, récipients, eau stérile, pipe à crack) n est pas disponible en prison. Quelques recommandations si je partage le matériel d injection et que je veux réduire les risques de contamination par le VIH/sida et/ou l hépatite C. A

JAVEL GRATUITE EN PRISON Je peux demander gratuitement de l eau de Javel à 12 tous les 15 jours auprès des surveillants. Il est important de la stocker à l abri de la lumière (dans un placard par exemple) et de bien fermer la bouteille. Je nettoie ma seringue Je nettoie la seringue sans enlever l aiguille! (1) Je remplis la seringue deux fois avec de l eau claire. (2) Je la remplis d eau de Javel. Je laisse la Javel 30 secondes en agitant un peu. Je vide la Javel. Je nettoie le récipient (cuillère, fond de canette, etc.) Je le trempe dans de l eau de Javel pendant au moins une minute et je le rince ensuite à l eau claire. 1 minute (3) Je remplis la seringue à nouveau avec de l eau de Javel. Je vide la Javel. 30 secondes (4) Je rince la seringue deux fois à l eau claire. LA RECONTAMINATION ET LA SURCONTAMINATION Le VIH et les hépatites sont des grandes familles de virus. Dans chacune de ces grandes familles, il y a des virus qui se ressemblent mais qui ne sont pas identiques. Si en m injectant, en sniffant, en fumant du crack ou en faisant l amour, je suis en contact avec un virus un peu différent du mien, cela peut affecter mon état de santé et/ou compliquer mon traitement. B C

LE SNIFF A ce jour, il n y a pas de matériel de sniff en prison. Pour me fabriquer une paille, je peux tout simplement rouler une feuille de papier (propre si possible). Si je sniffe, l important c est de ne pas utiliser la paille de quelqu un d autre. J ai toujours ma paille et je ne la partage pas. Si je sniffe, j écrase bien le produit et j essaie de le mettre sur un support propre. TATOUAGE, PIERCING ET AUTRES MODIFICATIONS CORPORELLES (SCARIFICATIONS, IMPLANTS, DOMINOS, ETC.) A ce jour, le matériel stérile de modification corporelle n est pas disponible en prison. Avant toute modification corporelle (tatouage, piercing, scarification, implant, domino, etc.), j évite les produits qui peuvent fluidifier le sang, par exemple l aspirine. Pour le tatouage, il ne faut pas partager l encre avec quelqu un d autre. Pour les modifications corporelles, j évite les parties du corps qui cicatrisent difficilement (sexe, mamelons, langue, autour des yeux, nombril). La personne qui pratique la modification sur moi doit bien se nettoyer les mains. D Elle doit aussi désinfecter au mieux la partie de mon corps concernée par la modification et tout le matériel utilisé (aiguille et lame, récipient pour l encre, bijoux de piercing, implant, etc.). Après la modification corporelle, j essaie de protéger ma plaie des poussières et saletés (à l aide d un pansement par exemple). LES OBJETS DU QUOTIDIEN Même si je ne le vois pas, il peut y avoir du sang sur certains objets que j utilise au quotidien : la brosse à dents, le rasoir, la tondeuse, la pince à épiler, etc. Si je partage ce type d objets, je risque d être contaminé par l hépatite C. Les objets que je ne peux pas nettoyer à l eau de Javel (comme la brosse à dents) ne doivent pas être partagés. Les objets que je peux nettoyer à l eau de Javel (comme les rasoirs, les tondeuses ou les pinces à épiler) doivent être bien désinfectés avant d être partagés. Pour cela, je trempe la partie coupante dans l eau de Javel pendant au moins une minute pour les nettoyer. JAVEL GRATUITE EN PRISON Je peux demander gratuitement de l eau de Javel à 12 tous les 15 jours auprès des surveillants. Il est important de la stocker à l abri de la lumière (dans un placard par exemple) et de bien fermer la bouteille. E

MES DROITS A LA SANTÉ EN PRISON Je veux voir un médecin! Pour rencontrer le médecin, je fais une demande écrite, sous pli fermé. Dans cette lettre, je peux expliquer les motifs de ma demande. Si je ne sais pas écrire, je peux faire la demande par voie orale par l intermédiaire d un surveillant ou d un codétenu qui peuvent écrire à ma place. ÉVITER D ÊTRE MIS DE CÔTÉ C est important que la confidentialité soit préservée (ça a été le cas pour moi) car les autres détenus ont vite fait de nous considérer comme des parias et nous serions vite mis à l écart. Tout le monde est déjà au courant des délits qui nous ont conduits ici alors heureusement que ce n est pas le cas pour notre dossier médical. Je pense qu il faut garder le côté médical et le côté administratif bien séparés. Daniel Est-ce que je peux faire confiance aux médecins et aux infirmiers? Les médecins, les infirmiers et tous les personnels soignants chargés de mon suivi médical sont soumis au secret médical. Ils ne dépendent pas de l administration pénitentiaire. Si je pense que le secret médical n a pas été respecté concernant mon dossier, je peux saisir l Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS, 25-27 rue d Astorg, 75008 Paris) et/ou le Conseil National de l Ordre des Médecins (CNOM, 180 boulevard Haussmann, 75008 Paris) pour dénoncer la rupture de confidentialité. Je peux aussi contacter AIDES (AIDES, Tour Essor, 14 rue Scandicci, 93508 Pantin Cedex). L INSPECTION GÉNÉRALE AUX AFFAIRES SOCIALES (IGAS) Si j ai un problème lié à l accès aux soins, aux traitements, à la nourriture, aux conditions de détention ou autres, je peux écrire à l Inspection Générale aux Affaires Sociales (IGAS). Mes courriers ne seront pas ouverts par l administration pénitentiaire. Pour toute la France, il faut écrire à : IGAS 25-27 rue d Astorg 75008 Paris L IGAS a obligation de me faire savoir que ma demande a été prise en compte et saisit alors le médecin inspecteur de santé publique. Ce médecin mène une enquête auprès du service médical et remet son rapport à l IGAS. L IGAS transmet alors le rapport aux autorités compétentes qui décident des suites à apporter. F G

Je peux consulter mon dossier médical! Je peux consulter mon dossier médical en faisant une demande écrite auprès de l UCSA. Si je ne sais pas écrire, je peux faire la demande par voie orale par l intermédiaire d un surveillant ou d un codétenu qui peuvent écrire à ma place. Quand je quitte la prison, je peux demander une copie ou un résumé de mon dossier médical. Je peux me faire dépister et vacciner! A mon arrivée en détention, on m a proposé un dépistage du VIH/sida et des hépatites. Tout au long de mon incarcération, je peux redemander à l UCSA à me faire dépister pour le VIH et les hépatites. Je peux aussi demander à me faire vacciner contre l hépatite B. Pour cela, le médecin fait d abord un test pour voir si c est nécessaire. Lorsque je fais un dépistage du VIH et des hépatites, je peux demander mes résultats à l UCSA. Je veux prendre un traitement de substitution (méthadone ou subutex) en prison Si j ai besoin d un traitement de substitution (méthadone ou subutex ), je peux le demander à un médecin de la prison (UCSA, SMPR ou CSST). Mais c est plus compliqué de l obtenir si je n avais pas de traitement de substitution avant d entrer en prison. J ai entendu parler de libération pour raison médicale, c est quoi? Dans certains cas, si mon état de santé n est pas compatible avec la détention, je peux bénéficier d une liberté conditionnelle et d une suspension de peine pour raison médicale. Je peux m adresser à un avocat ou au SPIP pour obtenir plus de renseignements. Je continue à prendre les traitements que je prenais avant la prison Si je prenais des traitements (anti-vih, anti-vhc, anti-vhb ou de substitution) avant d entrer en prison, j ai le droit de continuer à les prendre en le signalant à un médecin de la prison. Même si je suis placé en quartier d isolement ou disciplinaire, j ai le droit d accéder au traitement que je prends d habitude. C est pareil si je bénéficie d une liberté conditionnelle. H I

MES RESSOURCES FINANCIÈRES ET MES DROITS SOCIAUX EN PRISON Je suis sous traitement et je travaille! Je peux travailler en prison quand je suis sous traitement. Rien ne s y oppose. Je suis la procédure normale pour travailler en demandant à mon conseiller d insertion (le conseiller du SPIP). Mes droits à la Sécurité Sociale sont automatiquement ouverts! Dès mon arrivée en détention, je suis automatiquement et gratuitement pris en charge sous le régime général de la Sécurité Sociale (assurances maladie et maternité). Je suis couvert même si je suis étranger en situation irrégulière. Ma famille, en dehors de la prison, peut aussi bénéficier de cette prise en charge sauf si je suis sans-papiers. Contrairement à l extérieur, tous les traitements dont j ai besoin sont gratuits en prison. Restent à ma charge : les appareillages (dentaires, optiques et auditifs), certaines interventions chirurgicales, les dépassements tarifaires des médecins ou laboratoires d analyse. Pour couvrir des frais dentaires, auditifs ou de lunettes qui seraient trop chers pour moi, je peux demander une aide à l administration pénitentiaire pour indigence. J en parle à mon conseiller d insertion (le conseiller du SPIP). J Je peux garder ou ouvrir une Affection Longue Durée (ALD) Pour certaines maladies entraînant des soins longs et coûteux, le statut d ALD est reconnu par la Sécurité Sociale et donne droit à une couverture à 100%, plus importante que pour les autre maladies. C est le cas du VIH et des hépatites sous certaines conditions. L ALD est maintenue en prison si j en bénéficiais avant d y entrer. Je peux aussi demander à en bénéficier depuis la prison. La démarche se fait avec un médecin qui remplit le protocole PIRES. Je peux bénéficier de l Allocation Adulte Handicapé (AAH) L AAH est une prestation pour les personnes dont le handicap ou la maladie a réduit la capacité et qui ont de faibles ressources financières. Si je bénéficiais de l AAH à l extérieur et que je suis en prison pendant plus de 45 jours, mon AAH est réduite à 30% de son montant mensuel. Je peux continuer à percevoir l'aah intégralement : si mon mari, ma femme, mon concubin, ma concubine ou mon partenaire PACS ne peut pas exercer une activité salariée ; et si j ai au moins un enfant ou un aîné/ascendant à ma charge. Je peux demander à bénéficier de l AAH depuis la prison auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) avec l aide d un conseiller du SPIP. Je ne recevrai plus ni le complément d AAH ni la majoration pour vie autonome qui sont versés aux allocataires disposant d un logement. Je recommence à toucher l AAH à 100 % le 1 er jour du mois qui suit ma sortie de prison. K

LEXIQUE COMMUN SUR LA SANTÉ ET SUR L INSERTION EN PRISON Services de santé à l intérieur de la prison (Ces services n appartiennent pas à l administration pénitentiaire) C.I.D.A.G. : Centre d Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit (ou CIDDIST Centre d Information, de Dépistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles) Il se charge du dépistage du VIH/sida et des hépatites mais il n y en a pas dans toutes les prisons. C.S.S.T. : Centre Spécialisé de Soins aux Toxicomanes (présent à l intérieur et à l extérieur de la détention) Il se charge des traitements de substitution pour les usagers de drogues (méthadone ou subutex ) mais il n y en a pas dans toutes les prisons. S.M.P.R. : Service Médico Psychologique Régional Il se charge du suivi psychologique et parfois des traitements de substitution (méthadone ou subutex ) mais il n y en a pas dans toutes les prisons. U.C.S.A. : Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires Elle se charge du suivi médical. Elle est rattachée à l hôpital et pas à l administration pénitentiaire. Lorsqu il y a ce dessin, ça veut dire que je peux écrire à cette instance. Hospitalisation à l extérieur de la prison U.H.S.A. : Unité d Hospitalisation Spécialement Aménagée C est un service de l hôpital réservé aux personnes détenues pour la prise en charge psychiatrique. U.H.S.I. : Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale C est un service de l hôpital réservé aux personnes détenues pour tous les soins qui ne peuvent pas être faits en prison. U.M.D. : Unité pour Malades Difficiles C est un service de l hôpital pour les personnes détenues ayant besoin d un suivi psychologique et qui représentent un danger important pour les autres personnes détenues. Services complémentaires appartenant à l administration pénitentiaire S.P.I.P. : Service Pénitentiaire d Insertion et de Probation C est là que travaillent les Conseillers d Insertion et de Probation (parfois appelés travailleurs sociaux ). Ils dépendent de l administration pénitentiaire. C est le service social de la prison. E.P.S.N.F. : Etablissement Public de Santé National de Fresnes, fermeture prévue pour 2012 L hôpital pénitentiaire est géré par l administration pénitentiaire. C est une exception, aucun autre établissement pénitentiaire n a de service de santé géré par l administration pénitentiaire. L M

POURQUOI CONTACTER AIDES? AIDES est une association de lutte contre le sida et les hépatites virales. Que je sois atteint par ces maladies, usager de drogues, proche d une personne séropositive ou seulement à la recherche d'informations, je peux écrire à l association AIDES. Je pourrai faire part de mes préoccupations, m informer, demander à être soutenu. A découper et à retourner à l adresse suivante : AIDES, Tour Essor, 14 rue Scandicci, 93508 Pantin cedex Demande de (à cocher) : Informations sur le VIH et les hépatites Soutien (courrier, ateliers ou parloirs) Nom :... Prénom :... Numéro d écrou :... Coordonnées de l établissement pénitentiaire :...... Nous remercions toutes les personnes qui ont témoigné pour cette brochure et toutes les personnes qui ont participé à son écriture. Brochure réalisée avec le soutien financier de l INPES. AIDES octobre 2008 Coordination : Sandra ESSID Maquette et Illustrations : Laurent MARSAULT N O

NOTES P

Les bases pour comprendre le VIH AIDES octobre 2008

LES BASES POUR COMPRENDRE LE VIH/SIDA Bonjour cher lecteur, Cette brochure contient des informations sur le VIH/sida, l hépatite C (de l autre côté de la brochure) et les questions de santé en prison (dans la partie centrale). Vous êtes actuellement dans la partie consacrée le VIH/sida. Toutes les abréviations utilisées dans cette partie (UCSA, SMPR, CSST, etc.) sont définies dans la partie centrale (pages L et M). Bonne lecture. C est quoi le VIH/sida? Le VIH/sida est un virus qui s attaque au système immunitaire (le système immunitaire est le système qui combat les infections dans le corps). Comment se transmet le VIH/sida? La transmission du VIH/sida suppose qu il y ait une porte de sortie (sur la personne porteuse du virus), un véhicule pour le VIH et une porte d entrée (sur la personne qui reçoit le virus). Blessure profonde Sperme Sang Blessure profonde Blessure causée par un objet coupant ou pointu Muqueuses (gland, anus, vagin, bouche, œil) Secrétions vaginales Lait maternel Blessure causée par un objet coupant ou pointu Muqueuses (gland, anus, vagin, bouche, œil) 2 3

AUCUN RISQUE Le sida NE SE TRANSMET PAS comme ça... Se serrer la main Se faire piquer par un moustique Toucher une personne Partager les couverts Prendre une douche avec quelqu un Se prêter un vêtement Partager les toilettes Partager une cigarette Embrasser une personne 4 5

AUCUN RISQUE Le sida NE SE TRANSMET PAS comme ça... SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel de consommation de drogue (seringue, cuillère, filtre/coton, eau, paille, pipe à crack) Fellation (pipe) AVEC préservatif Pénétration vaginale AVEC préservatif Pénétration anale (sodomie) AVEC préservatif SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel d hygiène (rasoir, brosse à dents, tondeuse, ciseaux, pince à épiler) SI JE SUIS LE SEUL à utiliser mon matériel de tatouage et de piercing Masturbation (branlette) Échange de sextoy AVEC préservatif 6 7

RISQUE FAIBLE Le sida PEUT SE TRANSMETTRE comme ça... RISQUE ÉLEVÉ Le sida SE TRANSMET comme ça... Échange de sextoy SANS préservatif Pénétration vaginale SANS préservatif Fellation AVEC éjaculation Cunnilingus Sniff AVEC échange de paille Fellation SANS éjaculation Cunnilingus AVEC règles Pénétration anale (sodomie) SANS préservatif SI JE PARTAGE mon matériel de tatouage et de piercing SI JE PARTAGE mon matériel de consommation de drogue (seringue, cuillère, filtre/coton, eau, paille, pipe à crack) 8 9

PRENDRE UN TRAITEMENT D URGENCE CONTRE LE VIH/SIDA EN PRISON Si je pense avoir pris un risque, je demande à voir le médecin pour qu il évalue le risque et que l on décide ensemble si je dois prendre un traitement d urgence. Ce traitement diminue le risque de contamination s il est pris dans les 48 heures maximum (le plus tôt est le mieux). Pour obtenir ce traitement, il est indispensable de contacter l UCSA le plus rapidement possible. Si on m a refusé l accès au traitement d urgence, je peux le signaler à AIDES, à l Ordre des Médecins et/ou à l IGAS (je peux trouver les adresses postales dans la partie au centrale de la brochure, page G). Préservatif masculin, mode d emploi (1) Ouvrir l emballage sur un côté en faisant attention de ne pas déchirer le préservatif (3) Dérouler jusqu à la base du sexe (2) Placer sur le sexe en érection (quand on bande ) en pinçant le réservoir pour chasser l air JE ME PROTÈGE DU VIH/SIDA! Le préservatif pour le sexe Pour les relations sexuelles, j utilise un préservatif (masculin ou féminin). Généralement, je peux trouver des préservatifs à l UCSA. L idéal est de l utiliser avec du gel lubrifiant à base d eau. Pour lubrifier le préservatif je n utilise jamais de graisses (comme la vaseline, l huile alimentaire ou encore le beurre) car ces graisses fragilisent le préservatif qui risquera ensuite de se déchirer. (5) Se retirer avant la fin de l érection (6) Faire un nœud et jeter à la poubelle (4) Mettre du gel lubrifiant si besoin 10 11

(1) Frotter le préservatif pour bien répartir le lubrifiant Préservatif féminin, mode d emploi (2) Maintenir la bague et la pincer en forme de 8 L eau de Javel pour les objets qui peuvent être lavés J utilise de l eau de Javel pour nettoyer certains objets qui peuvent être en contact direct avec le sang (aiguilles, seringues, rasoirs, tondeuses) ou en contact indirect avec le sang (cuillère, récipient pour l encre de tatouages). Mode d emploi dans la partie centrale de la brochure (pages B et C). Je peux demander gratuitement de l eau de Javel à 12 tous les 15 jours auprès des surveillants. Il est important de la stocker à l abri de la lumière (dans un placard par exemple) et de bien fermer la bouteille. L eau de Javel permet de réduire les risques mais pas de les éliminer! (3) Introduire le préservatif dans le vagin, aussi loin que possible (4) Pousser vers le haut en faisant attention de ne pas tordre le préservatif Les objets à usage individuel Pour les objets qui ne peuvent pas être lavés avec de l eau de Javel (coton, paille, pipe à crack), le seul moyen d éviter la contamination c est d utiliser mon propre matériel et de ne pas le prêter. 1 personne 1 pipe à crack (5) Retirer le préservatif et le jeter à la poubelle 2 CONSEILS Je peux mettre le préservatif féminin quelques heures avant le rapport sexuel. Je peux aussi l utiliser pour la sodomie, il suffit de retirer l anneau qui se trouve à l intérieur du préservatif féminin. 1 eau 1 coton/filtre 1 paille pour le sniff 12 13

TRAITEMENT DE SUBSTITUTION (méthadone ou subutex) Je discute avec l UCSA, le SMPR ou le CSST de la possibilité de continuer ou de commencer mon traitement de substitution. Il est compatible avec tout autre type de traitement. Pas de vaccin contre le VIH/sida! A ce jour, il n existe pas de vaccin contre le VIH/sida. C est pour ça qu il faut tout faire pour éviter de se contaminer. J AI APPRIS QUE J AVAIS LE SIDA ET L HÉPATITE C Lorsque je suis arrivé à la maison d arrêt, j ai accepté le dépistage VIH et VHC comme étant, pour moi, une formalité. J ai été choqué quand j ai reçu les résultats car j étais atteint par les deux virus. J ai été pris en charge par le SMPR et j ai rencontré un volontaire de AIDES qui m a rassuré et a apporté des réponses aux questions que je me posais. Daniel COMMENT SAVOIR SI JE SUIS PORTEUR DU VIH/SIDA? La seule façon de le savoir c est de se faire dépister. Le dépistage est une simple prise de sang. J ai le droit de demander un dépistage à l UCSA plusieurs fois au long de ma détention, surtout si je sais que j ai pris un risque. Même si j ai refusé de me faire dépister quand on me l a proposé, je peux en faire la demande quand je veux. Le résultat restera confidentiel tout au long de ma détention. 14 SECRET BIEN GARDÉ J ai eu la chance d être soutenu par mon codétenu dans ma démarche de soin. Je n ai jamais subi de discrimination venant de lui, d autres détenus ou même des matons car personne n a jamais été mis au courant. Franck 15

JE SUIS PORTEUR DU VIH/SIDA : JE SUIS PRIS EN CHARGE MÉDICALEMENT J'ai droit à la même prise en charge (bilans, traitement) qu à l extérieur. Je peux faire des bilans sanguins et, si j en ai besoin, je peux avoir accès au traitement anti-vih. Avec les différents traitements qui existent aujourd hui, je peux vivre longtemps. Si je commence un traitement, cela implique de prendre les médicaments régulièrement sans interruption. Si ça me pose des problèmes, j en parle avec le médecin. GROSSESSE ET VIH/SIDA Si j ai le VIH/sida et que je veux faire un enfant, des méthodes existent pour être enceinte sans contaminer le père. Si c est le père qui a le VIH/sida, des méthodes existent pour avoir un enfant sans contaminer la mère. Si j ai le VIH/sida et que je suis enceinte, je risque de transmettre le VIH/sida à mon enfant pendant ma grossesse et au moment de l accouchement. Un traitement spécial existe pour réduire ce risque. Si j ai le VIH/sida, je donne le biberon à mon bébé plutôt que le sein. Le médecin peut m expliquer. 16