LA GALE Dr KOTTLER Diane Assistante spécialiste Service de Dermatologie CH Valence Juin 2014
Parasitologie (1) Sarcoptes scabiei var hominis Parasitisme humain obligatoire Durée de vie : 2-3 mois Couche superficielle épiderme Translucide 0,2-0,5mm Eclosion en 7jours
Parasitologie (2) Survie à l'extérieur de l'hôte : sarcopte adulte = 24 à 48 h larves 5 jours œufs = 10 jours Destruction parasites adultes 50 C pendant 10 minutes (humide ou sec) produits acaricides (contact de 12 h à 24 h) Pas d efficacité sur les œufs démontrée Pas d'efficacité des solutions hydro-alcooliques
Parasitologie (3) Contamination directe proportionnel : Quantité de parasites présents Temps de contact (IST) Contamination indirecte possible
Physiopathologie Inhibition défense de l hôte = prolifération des sarcoptes Eruption cutanée liée: Inflammation dirigée contre acariens Hypersensibillité RETARDEE de 3 à 6 semaines (3 jours en cas de réinfestation) Durée d INCUBATION des symptômes de 3 à 6 semaines Contagiosité AVANT le début des symptômes Maladie non immunisante Pas de guérison spontanée
Clinique Différentes formes cliniques Commune/classique Nourrisson Généralisée/disséminée Croûteuse/hyperkératosique (ex-norvégienne) Atypique Des «gens propres) RETARD DIAGNOSTIC
Clinique : Commune Prurit rapidement intense Vespérale +++ Localisations classiques+++ Lésions typiques (non constantes) Sillons Nodules scabieux Vésicules perlées Lésions non spécifiques Eczéma Impétigo Lésions de grattage Gale des gens propres pas de lésions visibles
Le dos et le visage sont respectés
Cas cliniques
Diagnostics différentiels
Diagnostics différentiels
Clinique: gale de l enfant Vésiculo-pustuleuse, prurigineuse Extrémités : plante des pieds, mains et cuir chevelu possible. Visage épargné Eczématisation et impetigo +++ Dg diff: dermatite atopique, acropustulose infantile
Clinique: Gale généralisée/ disséminée sujet âgé et immunodéprimé Collectivité+++ Souvent secondaire traitement par DC Impétiginisation/eczématisation Dg Diff: prurigo, prurit sénile, pemphygoïde bulleuse
Diagnostics différentiels
Diagnostics différentiels
Clinique : Gale hyperkératosique Immunodéprimés/troubles du développement Toutes les parties du corps (visage, dos) Prurit absent +++ Dg diff: pso, darier, eczéma, ichtyose.
Diagnostics différentiels
parfois moins typique
Diagnostic INTERROGATOIRE++++ Prurit nocturne ou vespéral, recrudescence dans les atmosphères chaudes (Douche, lit+++) Contage familiale ou voyage ou collectivité dans le mois précédent début symptômes Localisations et parfois lésions typiques OGE, racines des cuisses, fesses Auréoles mammaires, aisselles, nombril Plis, coudes, poignets interdigitaux PAS jambes, pieds, dos, visage, et CC (sauf immunodéprimés)
Examens complémentaires (1) Examen parasitologique bactériologistes entraînés Grattage lésions spécifiques Faible grossissement pas sensible Biopsie cutanée Réaction tissulaire non spécifique d HS retardée Pas de sérologie, ni de PCR Rq: possible hyperéosinophilie
Examens complémentaires (2) Dermoscopie Grosse femelle =0.4mm Tête + 4 pattes avant = accent circonflexe
dans la réalité
Performances diagnostiques DUPUY, JAAD 2007
Epidémiologie Connue depuis 2500 ans 300 millions de cas dans le monde chaque années Ubiquitaire Estimé en France entre 337 et 352/10 5 habitants
Prise en charge - Généralités Traitement du sujet-source Acaricides par voie locale ou générale inactive sur œufs 2 ème traitement CONSEILLE à 10-14 jours Données insuffisantes pour comparer l efficacité des différents traitements topiques ou systémiques. Traitement des sujets contacts 3 cercles Traitement de l environnement Données insuffisantes pour prise en charge de l environnement
Prise en charge - Molécules Benzoate de benzyle / sulfiram (Ascabiol ) 10% Modalités d application Ensemble téguments sauf muqueuse et visage Renouvelée 10 min plus tard et laissée 24h Ré-application en cas lavage mains Schéma avec 2 ème application à 24 recommandé Qui? Tous < 2 ans et femmes enceinte : application 12h NN : application 6h Effets secondaires Eczématisation chez les patients atopiques ou à la peau sensibilisée Toxicité neurologique jamais rapportée Effet antabuse Efficacité données scientifiques rares et difficilement comparables. l étude comparative la plus rigoureuse à ce jour plaide en faveur de l application de BB renouvelée à 24 heures Ly F, et al. Bull World Health Organ 2009
Prise en charge - Molécules Ivermectine (STROMECTOL ) Modalités d application Prise à JEUN J1 (AMM).J7 ou J14??? Qui? Sécurité d emploi établie chez : enfants <15 kilogrammes de poids, femme enceinte ou allaitante Effets secondaires Peu Augmentation prurit après la prise possible Efficacité dose unique : taux de succès de 24 % à 100 % selon le délai d évaluation (deux ou quatre semaines) et les études Logiquement faire 2 prises deux premiers cas de résistance clinique à l Ivermectine, objectivés par une étude in vitro association traitement topique mériterait d être évaluée.
Prise en charge - Molécules Esdépalléthrine (SPREGAL ) Modalités d application pulvérisation, à l exception du visage et cuir chevelu laissée 12h Ré-application à 15 jours possible (AMM) Qui? Tous femmes enceinte SI NECESSAIRE (CRAT) NN : application 6h Effets secondaires Eczématisation chez les patients atopiques ou à la peau sensibilisée CI : PAS ASTHMATIQUE ou bronchilite et PAS nourrissons Efficacité données scientifiques rares
Autres molécules Perméthrine 5% : Anti-scabieux de référence pour les anglo-saxon efficacité et innocuité, Pas préparation commercialisée, ni de dossier en cours d'étude pour AMM en France.
Prise en charge sujets et contact Selon gravité du cas index (commune vs hyperkératosique) Selon proximité avec le cas index TOUS en même temps Prise en charge environnement Les recommandations concernant la gestion du linge et de la literie du patient sont aussi très variables
Prurit post scabieux Aussi bien avec traitement topique que systémique Emollient +++ Prévenir les patients pour éviter traitement excessif +++ Nodules scabieux restent parfois > 1 mois Interrogatoire policier!!! Monsel et Al. Skin therapy Lett 2012
Au Total Ubiquitaire Diagnostic clinique (INTERROGATOIRE) Pas d examen de certitude Peut être très polymorphe Diagnostics différentiels Pas de niveau de preuve suffisant pour modalités de traitement Faire «au plus» sans tomber dans la psychose En cas de rechute, interrogatoire policier