Stage 2012 Grenoble Ecole de Management Stage 2012
I. Vie pratique Il y a six ans, Rotary International m a donné l opportunité d aller étudier un an à l étranger. Cette expérience a été la plus enrichissante jamais vécue. J ai étudié dans un lycée américain et j étais logée dans deux familles d accueil. Il n y a pas de meilleur moyen pour découvrir une culture et un pays que d y passer un certain temps. Cette aventure m a forgée, elle a fait de moi la personne que je suis aujourd hui : indépendante, motivée, curieuse et ouverte d esprit. J ai gardé très bon contact avec mes familles d accueil de l époque et lorsque l option du stage à l étranger s est offerte à moi, j ai saisi l opportunité de leur demander s ils avaient des pistes pour moi. Madame Graham a immédiatement saisi l occasion de me faire travailler pour elle dans une organisation non-gouvernementale dont le but principal est de récolter des fonds afin de soutenir l université locale (bourses aux étudiants, prêts étudiants, levée de fonds pour la construction et l aménagement des locaux, etc ) 1. Logement Le fait de ne pas arriver dans une ville inconnue m a beaucoup aidé. J ai logé au sein de ma famille d accueil de l époque, les Graham. Mais j ai toutefois demandé quelles auraient été les autres options pour moi. Si je n avais pas eu les Graham, j aurai résidé dans des appartements étudiants, comparables aux logements CROUS en France. Les loyers sont d environ $500 mais les appartements appartiennent à la fondation pour laquelle je travaillais et j aurais été logée gratuitement car je n ai pas perçu de salaire pendant mon stage. Je n ai pas eu à m inquiéter pour mon logement mais je crois que dans la plupart des cas les entreprises sont disposées à aider les stagiaires à trouver un toit. 2. Argent Le fait d être logé dans mon ancienne famille d accueil m a aidé à limiter mes dépenses. Néanmoins mon stage n était pas rémunéré, j ai ainsi dû puiser dans mes ressources personnelles avant et pendant mon séjour. En effet, afin de pouvoir effectuer mon stage aux Etats-Unis j ai dû trouver un sponsor qui a fait tout le nécessaire afin d être certain que l entreprise est en mesure de m accueillir et que le stage me sera bénéfique. Cette démarche est obligatoire afin d obtenir un visa de stagiaire aux Etats-Unis. Ensuite j ai dû faire une demande pour un visa et obtenir un rendezvous à l ambassade des Etats-Unis à Paris. Enfin, et c est bien normal, j ai dû acheter mon billet de train. Avant même de partir mes dépenses étaient déjà importantes. Une fois sur place, je prenais en charge mes repas le midi, la location d une voiture lorsque je partais le week-end et tous mes achats annexes. La seule vraie contrainte financière est les frais imposés par les banques pour les retraits et payements à l étranger. Ces frais dépendent des banques et il peut être intéressant de 1
calculer ce qui est le plus avantageux : retirer une somme importante de liquide ou effectuer les payements par carte bancaire. Pour ma part, j ai simplement effectué la plupart de mes payements par carte bancaire. N étant pas rémunérée pour mon stage, je n ai pas eu à ouvrir de compte bancaire aux Etats- Unis et ne suis ainsi pas familière avec les formalités bancaires aux Etats-Unis. 3. Santé Les frais du sponsor incluaient une assurance couvrant tous les frais médicaux (en cas d urgence, pas pour une simple toux) ainsi que d éventuels frais de rapatriements. Aux Etats-Unis, les médicaments «basiques» (antidouleurs, toux, rhumes, allergies ) sont disponibles en vente libre dans la plupart des super et hypermarchés et ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Je ne suis pas tombée malade durant mon séjour, je n ai donc pas eu affaire aux médecins et autres acteurs de la santé. 4. Télécommunications J ai emmené mon ordinateur aux Etats-Unis et j ai facilement eu accès au réseau Internet que ce soit dans ma famille d accueil comme dans mon entreprise. Une fois sur place j ai acheté un téléphone portable avec carte prépayée sans engagement, ce qui m a permis d être constamment disponible durant mes horaires de travail mais aussi en dehors. Le téléphone que j ai acheté était très basique mais ne m a coûté que $9 et une carte prépayée pour 2h de communication et SMS illimités coutait $25/mois. C est la solution que je conseillerais aux autres étudiants : rapide, sans engagement et frais limités. En ce qui concerne les communications vers la France, j ai beaucoup communiqué via email ou Skype car les tarifs des opérateurs en France étaient élevés si je voulais être disponible via téléphone pendant trois mois à l étranger et les frais des opérateurs américains pour des communications internationales sont très importants également. 5. Stage En ce qui concerne la recherche de stage, je n ai pas vraiment de conseil à donner car j avais des contacts sur place et c est grâce à eux que j ai pu effectuer ce stage à l étranger. Je crois néanmoins que de nombreux sites internet aident pour cette recherche. Le rythme de travail a été très soutenu, de 8h à 18h30 la plupart des jours. La fondation est ouverte au public du lundi au jeudi de 8h à 18h mais les employés sont présents le vendredi. Ma responsable dédiait sa vie au travail, qu elle aimait par-dessus tout et ne comptait pas ses heures. Les relations avec les autres employés étaient très bonnes, j ai beaucoup travaillé sur mes propres projets mais ma responsable m emmenait à beaucoup de ses rendez-vous d affaires afin de me faire découvrir le quotidien d un directeur exécutif. Quant aux deux autres employés de la fondation, l un s occupait de tous les aspects financiers et m a montrée comment elle réalisait son bilan en fin d année comptable et comment elle élaborait son nouveau budget. Enfin, le troisième employé m aidait pour tous les aspects plus techniques 2
tels que l utilisation des ressources informatiques, comment trouver les coordonnées des personnes que je voulais contacter, etc. De manière générale l ambiance de travail était très agréable. 6. Vie quotidienne Mon stage a eu lieu au Texas, en été. Autant dire qu il faisait très chaud. Mais il est agréable de passer un été au soleil et tous les bâtiments sont climatisés donc je n ai pas souffert de la chaleur. Pour mes déplacements, j ai quelques fois eu recourt à l emprunt d une voiture de ma famille d accueil mais afin de ne pas les léser, j ai souvent loué des voitures à la journée afin de partir le week-end. J ai la chance d avoir gardé contact avec des personnes qui étaient au lycée avec moi et cela a été très agréable de retourner les voir. J ai ainsi occupé mes weekends entre rendez-vous avec d anciens amis, découverte des villes alentours (Austin, Dallas) mais j ai aussi souvent aidé ma mère d accueil dans divers projets autour de la maison. II. Bilan et suggestions 1. Avant mon départ J ai suivi le parcours English Track en première année et j ai ainsi suivi tous mes cours en anglais et été en contact avec des étudiants étrangers tout au long de l année. Il m a ainsi semblé logique de faire mon stage à l étranger. J ai contacté mes familles très tôt, aux alentours du mois de novembre et madame Graham m a très vite proposé un stage dans son organisation. J ai alors pris contact avec l administration de l école afin de savoir quelles étaient les procédures à suivre. Au mois de décembre Parenthèse, qui est un organisme sponsor pour ce type d expérience, est venu donner une conférence au sein de l école et je les ai donc recontacté lorsque Madame Graham m a confirmé pouvoir m accueillir à la fondation. Je conseille à tous les étudiants voulant partir d assister à cette réunion car même s ils ne choisissent pas Parenthèse comme sponsor, l organisme délivre en effet de précieux conseils (sites pour trouver un stage, formalités à remplir avant le départ, délais d obtention des documents et du visa, etc ). Avant le départ, le plus difficile a été d établir tous les documents administratifs afin d obtenir un visa : chercher un sponsor, faire remplir les différents papiers par l organisation d accueil, le sponsor américain a ensuite fait une visite de l entreprise (vérifier sa bonne existence, sa capacité d accueil, ses missions) puis une fois tous les papiers signés par l entreprise, l école et le sponsor, j ai pu prendre rendez-vous à l ambassade des Etats-Unis à Paris. Je savais que toutes ces formalités ne seraient pas faciles mais je n avais surtout pas estimé leur prix. Le sponsor coûte 935 minimum pour l édition des documents nécessaires à l obtention du visa. S ajoute à cela des frais d assurance en fonction du nombre de mois 3
passés sur place. Le visa quant à lui s élève à 120 environ en fonction du cours du dollar par rapport à l euro. A cela s ajoute bien évidemment le billet d avion. Mes conseils aux étudiants voulant partir aux Etats-Unis seraient de commencer les recherches de stage très tôt afin d attaquer les formalités administratives bien en amont car elles sont très longues, de s armer de beaucoup de patience et de prévoir un budget d au moins 2000 à dépenser avant le départ. 2. Mes difficultés et mes projets Le plus difficile a été les premières semaines de stage. J ai trouvé difficile d intégrer une entreprise «sur le tas» et bien que je connaissais la ville et que je m étais renseignée sur l organisation bien avant mon arrivée, les programmes avec lesquels je travaillais n étaient pas communs. Les donateurs avaient différents moyens de donner (un don, des dons réguliers, pour des bourses spécifiques ou pour des prêts, etc ) et les étudiants avaient différentes opportunités de recevoir (bourse de mérite, bourse sur critères de revenu, prêts ). Il m a fallu quelques temps pour me familiariser avec les différents programmes et les différentes procédures. De plus, en intégrant l entreprise je ne connaissais pas les acteurs principaux de la communauté or j ai été très rapidement amené à communiquer avec eux. Bien que je considère l anglais comme une langue que je maîtrise, le fait de devoir appeler des personnes que je ne connaissais pas et de devoir leur parler en langue étrangère était presque effrayant au départ. Grâce aux différents évènements j ai pu rencontrer ces personnes au fur et à mesure et j ai ainsi pu mettre des visages sur des noms et au fil du temps les conversations devenaient plus faciles. Ce séjour m a conforté dans mon choix de parcours à l école où je suis le parcours English Track ce qui me permet de suivre l intégralité de mes cours en anglais. La langue n a ainsi pas vraiment été une barrière et je ne me vois pas évoluer dans une entreprise qui ne me permettra pas de continuer à pratiquer l anglais. D autre part, je me suis rendue compte de l importance de travailler pour une entreprise qui porte mes valeurs. La fondation permet à de jeunes étudiants ou à des parents sans diplômes de suivre des cours à l université sans avoir à multiplier les emplois afin de payer leurs études. J ai eu la chance de travailler lors de la période de remise des bourses et j ai vu l impact direct qu avait mon travail sur des centaines de personnes. Cela était surement ma plus grande motivation à travailler de longues heures et à me rendre à des réunions tôt le matin ou tard le soir. 3. Encadrement / échange Comme je l ai dit précédemment, tout stage aux Etats-Unis doit être suivi par un sponsor. Parenthèse et leur partenaire américain CIEE m ont ainsi assisté tout au long de la préparation de ce séjour. Pendant mon stage Madame Graham et moi-même avons chacun dût répondre à un questionnaire à mi-parcours et en fin de stage afin d être sûr que je répondais bien aux besoins de l entreprise et que l entreprise me confiait bien les missions citées au préalable. 4
L école m a également épaulé en m informant très tôt des formalités à remplir pour un stage à l étranger et en étant disponible lorsque j avais des documents à faire remplir pour le sponsor. C est aussi grâce au site internet et aux emails de l école que j ai pris connaissance de la bourse Explora. Je n avais pas pris contact avec des jeunes étant partit à l étranger car j avais moi-même déjà effectué plusieurs séjours aux Etats-Unis et j avais été en contact avec des étudiants étrangers tout au long de l année via mon parcours à l école. J ai à présent été contacté pour participer à un forum le 11 octobre et c est avec plaisir que je parlerai de mon expérience aux étudiants intéressés par une telle aventure. 4. Si c était à refaire Je n ai pas eu de problème majeur et je pense que je referais tout à l identique si cela était à refaire. Peut-être prendrais-je plus de temps à comparer les prix des sponsors (pas seulement en France mais aussi ceux aux Etats-Unis) afin de trouver celui qui propose le prix le plus avantageux. Je considère que j ai joué le jeu de la facilité en me tournant vers Parenthèse car l entreprise était venue à l école. Mais attention également à ne pas se faire amadoué par des prix trop attractifs, certains sponsors ne sont pas habilités à délivrer les documents nécessaires à l obtention du visa (la liste des sponsors officiels se trouve sur le site de l ambassade). 5. Améliorations Je pense que les échanges internationaux sont primordiaux dans le monde actuel. Tous les pays du monde sont connectés et les séjours à l étranger permettent une ouverture d esprit et une remise en question du mode de fonctionnement de son propre pays. Plus qu une simple expérience professionnelle ou académique, ce sont des expériences personnelles, humaines. Je fais partie des personnes convaincues que ces échanges sont nécessaires pour nous permettre de comprendre les autres et à être plus tolérant. La bourse régionale m a permis de partir à l étranger pour une expérience plus qu enrichissante. Le seul bémol est que la bourse ne m a été attribuée que pour six semaines (période minimale de stage pour un étudiant en première année à Grenoble Ecole de Management) alors que je suis partie pour trois mois et que les frais (de sponsor notamment) sont souvent calculés par rapport à la période totale. Je comprends néanmoins le désir de l école et de la région de permettre à un maximum d étudiants de bénéficier de la bourse et je suis reconnaissante d avoir été aidé dans la mesure où je l ai été. 5