ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE



Documents pareils
CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT)

Secrétariat d Etat auprès du Premier Ministre chargé des Technologies Nouvelles

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO

QUESTIONS D ORGANISATION. Ordre du jour provisoire annoté INTRODUCTION

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

Cadre général du Forum sur les questions relatives aux minorités

Conseil économique et social

Assemblée générale de l OMPI

Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence

Immobilier : le point sur la stratégie de rénovation des bâtiments à Genève

F OMPI ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE. Dix-septième session Genève, 7 11 mai 2007

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

Programme des Nations Unies pour l'environnement

Bulletin d information

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

Croissance, investissement et emploi: dernières informations sur les recherches et réunions portant sur la cohérence des politiques

Principes de liberté d'expression et de respect de la vie privée

Charte du tourisme durable

Année internationale de la jeunesse. 12 août août asdf. Dialogue et compréhension mutuelle. Nations Unies

Dr Ndèye Arame Boye FAYE

Regional Seminar for Certain African Countries on the Implementation and Use of Several Patent-Related Flexibilities

Conseil économique et social

Qu est-ce que le commerce équitable?

BOAD en Bref. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

La Banque européenne d investissement. en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique ainsi que dans les pays et territoires d outre-mer

Réunion d experts Financement du développement en Afrique du Nord Rabat, Maroc, octobre 2010

La gouvernance foncière Agissons pour sa mise en œuvre!

Nations Unies A/CONF.216/L.1* L avenir que nous voulons I. Notre vision commune * * Distr. limitée 19 juin 2012 Français Original : anglais

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

Favoriser la croissance verte à l aide des brevets

CONVENTION SUR LA PROTECTION ET LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ DES EXPRESSIONS CULTURELLES

Commission CI. Session d ouverture. Remarques d ouverture par le Président de la Commission CI

Le HCR est pleinement conscient. Le budget du HCR pour l exercice Le processus de planification

Savoirs traditionnels et indications géographiques

GUIDE D ORIENTATION AUX ORGANISATIONS DE BASE

Master en Gouvernance et management des marchés publics en appui au développement durable

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

Groupe de la Banque africaine de développement. ALLOCUTION D OUVERTURE DE M. OMAR KABBAJ Président du Groupe de la Banque africaine de développement

S engager pour la survie de l enfant: Une promesse renouvelée

WIPO/GRTKF/IC/7/3 ANNEXE I

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L ÉDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

OFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME Vienne

F RSE Plan d action A04 Bruxelles, le MH/JC/LC A V I S. sur

PAYS INVITE D'HONNEUR :LA FRANCE

Examen des activités de coopération technique de la CNUCED et de leur financement

PROTOCOLE D ACCORD. Pour la création du CODETIC

Fiche descriptive No. 8: L organisation internationale du travail et les peuples autochtones et tribaux

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP)

Activités du système des Nations Unies

Le financement de l apprentissage informel

Définition et exécution des mandats : analyse et recommandations aux fins de l examen des mandats

APERÇU GÉNÉRAL RAPPORT SUR L ÉCONOMIE DE L INFORMATION. Science et technologie pour le développement: Le nouveau paradigme des TIC

CADRE DECENNAL DE PROGRAMMATION CONCERNANT LES MODES DE CONSOMMATION ET DE PRODUCTION DURABLES (10YFP) RIO + 20 ADOPTE LE 10YFP

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

DEUXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS CHARGÉS DE L ENREGISTREMENT DES FAITS D ÉTAT CIVIL

Notre approche de développement local

Rapport du Sommet mondial pour le développement durable

Stratégie de partenariat de la Commission économique pour l Afrique

Faire de l infrastructure informatique une source de valeur ajoutée pour l entreprise.

LES ÉTAPES PRINCIPALES DU PROCESSUS D ACHAT D UNE FRANCHISE

Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée

DÉCLARATION SUR LES PROBLEMES ET ENJEUX FONCIERS EN AFRIQUE

Allocution de Monsieur le Ministre à l occasion du 1 er meeting sur l information financière

DISPOSITIONS-CADRES POUR LE SYSTÈME D ACCÈS CENTRALISÉ AUX RESULTATS DE LA RECHERCHE ET DE L EXAMEN (CASE)

Convention-cadre sur les changements climatiques

ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE COMITÉ PERMANENT DU DROIT D AUTEUR ET DES DROITS CONNEXES

Étude de cas : création d une section nationale de GOPAC

Colloque international sur le droit de l environnement en Afrique Abidjan, octobre Annonce. Mars 2013

DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DE L'ANALYSE D'IMPACT. accompagnant le document:

Évolution du système commercial international et ses tendances dans une optique de développement

Considérations sur la crise et le marché intérieur 1

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

REDD-plus. Champ d application et des options pour le rôle des forêts dans les stratégies d atténuation des changements climatiques.

Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

Compte rendu analytique

Sécurité nucléaire. Résolution adoptée le 26 septembre 2014, à la neuvième séance plénière

Pacte européen pour la santé mentale et le bien-être

exécutif session Conseil h) Rapport CE/98/3 I) h) Original : anglais pour que 2. Les Membres publique du Groupe 3. La l OCDE, de travail II.

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

Mécanisme d examen de l application de la Convention des Nations Unies contre la corruption Documents de base

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

Promulgue la loi dont la teneur suit : TITRE I

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L EMPLOI ET DU DIALOGUE SOCIAL CONVENTIONS COLLECTIVES. Convention collective nationale IDCC : CABINETS DENTAIRES

Programme d Activités pour l Emploi des Jeunes dans la Province du Katanga (PAEJK)

REVENDICATIONS PARTICULIÈRES : NÉGOCIER L ACQUITTEMENT DE LA DETTE NATIONALE DU CANADA

Bourses de Mobilité internationale Fonds Jacques Lewin Inès Baron de Castro Fonds Xenophilia Fonds Bourses de Coopération de l ULB.

Chapitre Paragraphes Page

Rapport du Corps commun d inspection

Lettre de mission. Services de consultant pour une évaluation à mi-parcours de la Stratégie de l UIP

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES

Les contributions des acteurs territoriaux à la promotion de la cohésion sociale et du développement durable aux niveaux local, national et mondial

Texte final de la Convention. Note du secrétariat

CONSEIL DE COORDIN AT I O N DU PROGRAM M E DE L ONUSID A

Ressources APIE. Réutilisation des informations publiques, bases de données et marchés publics. de l immatériel. Cahier pratique.

La PME Marocaine. Levier de développement économique et d innovation. Saad Hamoumi Président de la commission PME

Le capital-investissement en Afrique

Déclaration des Parlementaires africains sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et l'ordre du jour du développement post 2015

Transcription:

OMPI IIM/3/2 ORIGINAL : anglais DATE : 18 juillet 2005 ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE F TROISIEME REUNION INTERGOUVERNEMENTALE INTERSESSIONS RELATIVE A UN PLAN D ACTION DE L OMPI POUR LE DEVELOPPEMENT Genève, 20 22 juillet 2005 PROPOSITION DU MAROC AU NOM DU GROUPE DES PAYS AFRICAINS, INTITULEE PROPOSITION DES PAYS AFRICAINS RELATIVE A L ETABLISSEMENT D UN PLAN D ACTION DE L OMPI POUR LE DEVELOPPEMENT Document établi par le Secrétariat 1. Dans une communication datée du 15 juillet 2005, le Bureau international a reçu du Maroc une proposition présentée au nom du groupe des pays africains, intitulée Proposition des pays africains relative à l établissement d un plan d action de l Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) pour le développement pour la troisième Réunion intergouvernementale intersessions relative à un plan d action de l OMPI pour le développement, prévue à Genève du 20 au 22 juillet 2005. Le Maroc a demandé que cette proposition soit traduite et distribuée aux États membres avant ladite réunion. 2. Ladite proposition est jointe en annexe du présent document. 3. Les participants de la Réunion intergouvernementale intersessions sont invités à prendre note du contenu de la proposition du groupe des pays africains. [L annexe suit]

ANNEXE Traduction d une note verbale datée du 15 juillet 2005 (référence NHA 505) adressée par : à : la Mission permanente du Royaume du Maroc à Genève M. Geoffrey Yu vice-directeur général de l OMPI La Mission permanente du Royaume du Maroc auprès de l Office des Nations Unies et des autres organisations internationales ayant leur siège à Genève présente ses compliments au Secrétariat de l Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et, se référant à la troisième Réunion intergouvernementale intersessions qui se tiendra les 21 et 22 juillet 2005, a l honneur de présenter ci-joint, au nom du groupe des pays africains, la Proposition des pays africains relative à l établissement d un plan d action de l Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) pour le développement. La Mission permanente du Royaume du Maroc serait hautement reconnaissante au Secrétariat de bien vouloir distribuer ce document aux États membres de l OMPI, avant la date susmentionnée, et de le faire traduire dans toutes les langues officielles de l Organisation. La Mission permanente du Royaume du Maroc saisit cette occasion pour renouveler à l Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) les assurances de sa très haute considération.

Annexe, page 2 PROPOSITION DES PAYS AFRICAINS RELATIVE À L ÉTABLISSEMENT D UN PLAN D ACTION DE L ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (OMPI) A-Introduction : 1. Les impératifs du développement n ont jamais été aussi cruciaux et urgents pour l Afrique qu en ce début de XXI e siècle. Les besoins de l Afrique en matière de développement ont été soulignés dans plusieurs instances et dans de nombreuses déclarations, notamment le Sommet du Millénaire (septembre 2000), le Plan d action du nouveau partenariat pour le développement de l Afrique (NOPADA) (octobre 2001), la Déclaration de Monterrey sur le financement du développement (mars 2002), la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable (septembre 2002), le Fonds de solidarité mondial (décembre 2002), la Conférence de haut niveau de Marrakech sur la coopération Sud-Sud (décembre 2003), la première phase du Sommet mondial sur la société de l information (décembre 2003), le Fonds de solidarité numérique (mars 2004), le Sommet Asie-Afrique (avril 2005) et le Sommet du Sud de Doha (juin 2005). Les impératifs du développement ont également été soulignés dans plusieurs rapports, dont ceux du PNUD, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). 2. Le groupe des pays africains considère que le développement doit faire l objet d un programme global visant à permettre à tous les peuples d atteindre de meilleurs perspectives de vie. En ce qui concerne les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA), le développement suppose l adoption de mécanismes de politique générale spécifiques et intégrés leur permettant de tirer parti de leurs forces productives et de leurs ressources naturelles pour améliorer la qualité de la vie de leurs populations. Tout plan d action pour le développement de ces pays devrait par conséquent viser à remédier à leur marginalisation et à améliorer leurs capacités d autosuffisance économique et de développement humain. B-Un plan d action de l OMPI pour le développement 3. Un plan d action de l OMPI pour le développement s impose compte tenu de l élargissement et de l approfondissement du rôle que joue la propriété intellectuelle dans le tissu social, économique et technologique mondial. La créativité, l innovation et le progrès scientifique déterminent dans une large mesure le cours du développement, et la propriété intellectuelle joue un rôle crucial dans tous ces facteurs. En présentant une proposition relative à un plan d action de l OMPI pour le développement, le groupe des pays africains réaffirme en les approfondissant les vues et opinions qu il a exprimées à plusieurs reprises à l OMPI, notamment dans le cadre des réunions intergouvernementales intersessions. Le groupe des pays africains tient également compte des propositions déjà soumises par d autres délégations, notamment celles du Royaume-Uni, des États-Unis d Amérique, du Mexique et de Bahreïn. 4. Le groupe des pays africains se félicite particulièrement de la proposition soumise par le groupe des Amis du développement, à laquelle il a précédemment souscrit en principe, considérant qu elle rend compte des préoccupations et des intérêts des pays africains. 5. Le groupe des pays africains est également guidé, dans son appel en faveur d un plan d action de l OMPI pour le développement, par les textes adoptés à l issue du deuxième Sommet du Sud tenu à Doha, qui invitent notamment l OMPI à intégrer le plan d action pour le développement dans ses différentes activités.

Annexe, page 3 C-Le rôle de la propriété intellectuelle dans le développement 6. Le groupe des pays africains reconnaît que la propriété intellectuelle peut jouer, et joue effectivement, un rôle important dans la stimulation de la créativité, de l innovation et de la croissance économique dans les pays en développement. La propriété intellectuelle est donc devenue un élément important des systèmes sociaux, culturels et économiques modernes dans le monde entier. Son importance se traduit également par l existence d offices de propriété intellectuelle dans les États membres de l OMPI, et par l incorporation de lois de propriété intellectuelle dans diverses législations nationales. Elle se reflète en outre dans le nombre de pays membres de l OMPI et leur adhésion aux instruments internationaux sur la propriété intellectuelle administrés par l Organisation. 7. Tout en reconnaissant ces faits, il est nécessaire de souligner que la propriété intellectuelle n est qu un mécanisme parmi d autres pour promouvoir le développement. Elle doit être utilisée pour appuyer et favoriser la réalisation des aspirations économiques légitimes de tous les pays en développement, y compris les PMA, particulièrement dans la mise en valeur de leurs forces productives, à savoir les ressources humaines et naturelles. La propriété intellectuelle doit donc compléter, et non entraver, les mesures nationales de développement, en se mettant réellement au service de la croissance économique. 8. À cet effet, l architecture internationale actuelle de la propriété intellectuelle doit être démocratisée et adaptée aux besoins et aspirations des pays en développement et des pays les moins avancés, en particulier dans les domaines cruciaux pour les besoins et le bien-être de leurs populations. Les droits de propriété intellectuelle et les mesures visant à les appliquer doivent également être compatibles avec les normes et règles internationales en matière de droits de l homme, s agissant en particulier des questions relatives aux moyens de subsistance et aux perspectives des peuples des pays en développement. Leurs droits à une vie de qualité, à l accès aux biens vitaux tels que les médicaments, la nourriture et le savoir, ainsi qu à des perspectives de développement intellectuel et culturel, ne doivent pas être indûment compromis ni entravés par une application stricte et indifférenciée des droits de propriété intellectuelle. 9. Les sociétés se développent à des rythmes différents en fonction de leurs conditions historiques objectives. Tout progrès humain se fonde sur un socle de connaissances, de notions, de pratiques, d innovations, de créativité et d industries transmis d une génération à l autre. Par conséquent, le savoir n a ni frontière ni limite, et ne provient jamais d une source unique. Dans ce contexte, il importe de concilier les droits légitimes et inaliénables des nations au développement et la nécessité d appliquer les droits de propriété intellectuelle. 10. Le groupe des pays africains considère également, par principe, que le développement dépend en dernier ressort des politiques et des objectifs des différents pays eux-mêmes. Ces politiques doivent nécessairement conduire à des programmes visant à réduire la pauvreté, à distribuer la richesse, à développer les soins de santé et les établissements d enseignement, à renforcer l infrastructure, etc., toutes mesures ayant un impact cumulatif sur la croissance économique et les capacités nationales de développement. D-Propositions spécifiques 11. Toutes les activités de l OMPI relatives au développement doivent, dans toute la mesure possible, être compatibles avec les cadres internationaux existants, définis notamment par les objectifs de développement du Millénaire, le Plan d action de Bruxelles en faveur des PMA, le Plan d action du NOPADA, le Fonds de solidarité mondial et d autres initiatives mentionnées dans le

Annexe, page 4 présent document. À cet égard, le groupe des pays africains propose que le débat actuel sur le plan d action de l OMPI pour le développement englobe les questions de fond suivantes, qui sont intrinsèquement liées aux questions de développement : a- Impératifs de développement i. Assistance technique. Celle-ci doit être axée sur le développement et régie par la demande. Elle doit également viser des cibles spécifiques, telles que des organisations sous-régionales et régionales, en vue de maximiser ses effets, et prévoir un calendrier d achèvement. L efficacité de l assistance technique pourrait être notamment améliorée par des évaluations d impact. L assistance technique devrait par ailleurs renforcer les capacités institutionnelles nationales afin de rendre les institutions nationales de propriété intellectuelle plus efficaces et de concilier la protection de la propriété intellectuelle et la préservation de l intérêt public. À cet égard, l OMPI devrait consacrer davantage de ressources aux pays africains afin de développer leur infrastructure et leurs équipements pour leur permettre d utiliser au mieux la propriété intellectuelle au service du développement économique national. Le groupe des pays africains préconise également un renforcement de l assistance fournie à l OMPI, notamment par les pays donateurs, pour permettre à l Organisation d honorer ses engagements en matière d assistance technique en Afrique. ii. Transfert de technologie. La propriété intellectuelle doit faciliter le processus de transfert de technologie aux pays en développement et pays moins avancés, et non pas le freiner. Le transfert de technologie est essentiellement régi par la législation nationale et internationale en matière de brevets. L OMPI devrait donc augmenter son appui aux pays en développement et pays moins avancés en leur permettant notamment d avoir accès à la technologie à un coût raisonnable. Elle devrait également renforcer les capacités des différents pays en matière de protection par brevet des créations locales, des innovations et des inventions, en vue de développer leur infrastructure scientifique et technique. Par ailleurs, elle devrait contribuer effectivement à l autonomie de ces pays dans le domaine technologique en leur facilitant l accès à l information étrangère brevetée sur la technologie et les ressources techniques. L assouplissement du droit des brevets devrait donc être considéré comme une option de politique générale en faveur des pays en développement et pays moins avancés visant à favoriser leur développement scientifique et technique. Dans cette optique, l OMPI devrait envisager la création d un nouvel organe chargé de la coordination et de la mise en œuvre de l ensemble des politiques et stratégies en matière de transfert de technologie. À cet égard, l OMPI devrait aussi collaborer avec la CNUCED et d autres organisations telles que l ONUDI, en vue de mettre au point et de préserver des techniques, un savoir-faire, des procédés et des méthodes essentiels, indispensables à la satisfaction des besoins fondamentaux des pays africains en matière de développement et visant à protéger ou à régénérer l environnement (eau, réseau d assainissement, lutte contre la désertification, ressources naturelles non renouvelables), la vie et la santé des êtres humains, des animaux et des végétaux, l éducation et la sécurité alimentaire. En outre, l OMPI devrait s employer à élaborer des critères et une méthode de sélection de techniques essentielles, à superviser et à faciliter le transfert et la diffusion de ces techniques à un coût abordable dans les pays africains et les autres pays en développement. Le transfert de technologie devrait prendre en considération toute initiative visant à faciliter la mise en œuvre des dispositions relatives à la technologie dans les accords multilatéraux sur l environnement, afin de faire en sorte que les pays d origine des ressources biologiques, traditionnelles ou autres ressources naturelles prennent part au processus de recherche-développement et se partagent les résultats de cette recherche.

Annexe, page 5 iii. Réforme du secteur informel en Afrique. Afin de favoriser le développement économique des pays africains, il est nécessaire de relever le défi de ce qu il est convenu de dénommer le secteur informel, qui présente un potentiel considérable en tant que source de création d emplois et de revenus, aux fins de son intégration dans l économie nationale. L OMPI devrait donc tenir compte des préoccupations des pays africains dans ce domaine, tout en définissant un cadre favorable à la protection de la propriété intellectuelle. À cet égard, elle est donc invitée à mener une étude sur les obstacles à la protection de la propriété intellectuelle dans les pays en développement, l accent étant mis en particulier sur le secteur informel. Elle devrait également mener des études visant à déterminer les coûts et avantages concrets de la protection de la propriété intellectuelle, principalement dans le secteur informel, notamment en ce qui concerne la création d emplois. Sur la base de ces études, une aide concrète pourrait être apportée dans des domaines précis de ce secteur, en vue de les intégrer aux activités économiques traditionnelles des différents pays concernés. iv. Petites et moyennes entreprises (PME). L OMPI considère à juste titre les PME comme les moteurs de la croissance économique des pays en développement. C est pourquoi, le groupe des pays africains se félicite de la création de la Division des PME au sein du Bureau international. L OMPI devrait concevoir des moyens novateurs, y compris en encourageant le transfert de technologie, permettant aux PME de tirer le meilleur parti des clauses de sauvegarde prévues dans les accords internationaux pertinents. v. Techniques de l information et de la communication. Dans le cadre du projet WIPOnet, il convient de prendre en considération les disparités entre pays en développement en ce qui concerne leurs infrastructures en matière de techniques de l information et de la communication. L OMPI devrait donc élargir ses activités visant à réduire la fracture numérique, conformément aux conclusions du Sommet mondial sur la société de l information (SMSI). Aussi, les activités futures dans ce domaine, compte tenu notamment des propositions présentées dans le cadre du plan d action pour le développement, devraient-elles également prendre en considération le Fonds de solidarité numérique (FSN) ainsi que la deuxième phase du SMSI prévue en Tunisie en novembre 2005. vi. Mise en valeur des ressources humaines et fuite des cerveaux. Les possibilités de développement d un pays sont directement liées à sa capacité à former et à retenir une maind œuvre suffisante pour répondre à ses besoins en matière de développement. Aucune stratégie de développement n est efficace face à l exode à grande échelle d une population active bien formée et hautement qualifiée. Il est indispensable d inverser la tendance afin que l Afrique bénéficie d un apport de cerveaux. Le groupe des pays africains est également conscient que la question de la fuite des cerveaux est étroitement liée à celle de l émigration. Les pays africains devraient dès lors être aidés à développer leur économie et à retenir une grande partie de la population active dans le pays en vue de réduire et, en fin de compte, supprimer la nécessité d émigrer vers d autres terres à la recherche de meilleures conditions de vie. En collaboration avec les organisations internationales compétentes, l OMPI devrait donc aider les pays africains à créer, si nécessaire, un cadre juridique et réglementaire leur permettant de transformer la fuite des cerveaux en apport de cerveaux. vii. Utilisation des clauses de sauvegarde prévues dans les instruments internationaux. L OMPI devrait examiner les clauses de sauvegarde prévues dans l Accord sur les ADPIC et la Déclaration de Doha en vue de fournir aux pays en développement et pays moins avancés des conseils pratiques sur la meilleure façon d avoir accès aux médicaments et aux aliments de base, ainsi qu à l information et au savoir dans les domaines de l enseignement et de la recherche. Il est nécessaire de donner aux pays en développement et pays moins avancés les moyens d utiliser efficacement les clauses de sauvegarde prévues dans les

Annexe, page 6 instruments internationaux sur la propriété intellectuelle afin de leur permettre d améliorer et d élargir leur accès aux facteurs fondamentaux et indispensables du développement. À cet égard, ils devraient en particulier avoir accès aux matériels didactiques et pédagogiques, notamment à caractère scientifique et technique, essentiels à leur développement rapide. Ils devraient également avoir accès aux médicaments et aux infrastructures de santé à un coût raisonnable et leur population devrait pouvoir disposer d une alimentation adéquate afin d être en mesure de mener une vie décente. La protection de l environnement, de la biodiversité, des ressources génétiques ou encore le partage des avantages, devraient aussi être pris en considération dans ce contexte. viii. Établissement de normes. Si les clauses de sauvegarde susmentionnées peuvent aussi être examinées dans le cadre de l établissement de normes, l OMPI et ses États membres sont invités à adopter une position pragmatique et constructive en vue de faire des progrès satisfaisants dans les négociations en cours au sein du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore. Dans cette optique, le groupe des pays africains est favorable à l adoption, dans un proche avenir, d un instrument international juridiquement contraignant sur la protection des ressources génétiques, des savoirs traditionnels et du folklore. Par ailleurs, il est fermement convaincu que des mesures devraient être prises dans les domaines suivants en matière d établissement de normes : élaboration d un mécanisme visant à faciliter l accès des pays en développement et des pays moins avancés au savoir et à la technologie; réalisation d une étude d impact indépendante sur le développement en ce qui concerne l assistance technique, le transfert de technologie et l incidence des nouveaux traités sur les pays en développement et les pays moins avancés; adoption de mesures destinées à améliorer la participation de la société civile et des autres parties prenantes aux activités de l OMPI présentant un intérêt dans leurs domaines d intérêt respectifs. Dans ce domaine, l OMPI devrait également fournir une assistance particulière aux PMA grâce à la création d un fonds fiduciaire au sein de l OMPI. Les pays développés pourraient contribuer financièrement à l établissement de ce fonds. b-mandats institutionnels 12. Le groupe des pays africains souhaite rappeler que les Nations Unies et toutes leurs institutions spécialisées, y compris l OMPI et les autres organisations internationales, ont un rôle fondamental à jouer dans les questions de développement. Il est donc impératif que, dans la mesure du possible, ces organisations élargissent leurs programmes de développement respectifs en ce qui concerne les pays en développement et les pays moins avancés. À ce titre, l OMPI devrait renforcer sa coopération avec toutes les institutions du système des Nations Unies, en particulier la CNUCED, le PNUE, l OMS, le PNUD, l OMC, l OIT et les autres organisations compétentes, en tenant compte de la nécessité de mener une action synergique, coordonnée et harmonieuse afin d obtenir une efficacité maximale dans la réalisation des programmes de développement. Le rôle et le mandat de l OMPI dans l avenir devrait consister à élaborer un mécanisme efficace d examen et d évaluation rationnelle de toutes ses activités de développement. Cette évaluation devrait être réalisée dans le cadre d un processus régulier et permanent, mis en œuvre sur une base annuelle. [Fin de l annexe et du document]