L usine de développement : du cauchemar à la réalité



Documents pareils
Usine de développement : étude comparative

IN Tech - 12 janvier 2010 Open Source et innovation : le Libre comme méthodologie de développement

Dossier de Presse «Enalean fêtera ses 1 an le 13 Avril 2012 à Crolles»

La solution IBM Rational pour une ALM Agile

répondre aux défis de l ingénierie logicielle déploiement et mise en œuvre opérationnelle : l'industrialisation au service de la compétitivité

Gestion du centre de données et virtualisation

Suite IBM Tivoli IT Service Management : comment gérer le système d information comme une véritable entreprise

Accélérez la transition vers le cloud

Contexte : «l e-business» TECHNIQUES DE MARKETING EN LIGNE. Contexte : «l e-business» Création de valeur 02/02/12

L Intégration Continue & Agilité

1 JBoss Entreprise Middleware

Documentation de produit SAP Cloud for Customer (novembre 2013) Nouveautés de SAP Cloud for Customer pour les administrateurs

Enquête 2014 de rémunération globale sur les emplois en TIC

Ouvrir dossier D appel

Les 10 pratiques pour adopter une démarche DevOps efficace

France Telecom Orange

Processus. Intégration et Tests Nat. Approuvé par : Patrick Atlan Fonction : Directeur Général V isa :

NORME INTERNATIONALE D AUDIT 260 COMMUNICATION DES QUESTIONS SOULEVÉES À L OCCASION DE L AUDIT AUX PERSONNES CONSTITUANT LE GOUVERNEMENT D'ENTREPRISE

Chapitre 1 : Introduction aux bases de données

Business & High Technology

GESTION DE PROJET SÉANCE 2 : LES CYCLE DE VIE D'UN PROJET

Urbanisme du Système d Information et EAI

Simplifier la gestion de l'entreprise

serena.com Processus et réussite Accélérez avec Serena TeamTrack

La pratique - ITIL et les autres référentiels. Fonctions ITIL et informatique en nuage

Serveur de travail collaboratif Michaël Hoste -

ITIL V3. Exploitation des services : Les fonctions

Concepts et définitions

La réponse aux enjeux des RH du 21 ème siècle

Modernisation, développement d applications et DB2 sous IBM i Technologies, outils et nouveautés 2011/2012

La fonction d audit interne garantit la correcte application des procédures en vigueur et la fiabilité des informations remontées par les filiales.

Présentation Création-Web

SOUTIEN INFORMATIQUE DEP 5229

ManageEngine IT360 : Gestion de l'informatique de l'entreprise

Gagner en performance avec un extranet. et mener son projet extranet?

Service de réplication des données HP pour la gamme de disques Continuous Access P9000 XP

INGÉNIEUR - DÉVELOPPEUR EXPÉRIMENT É PHP - MAGENT O. 30 ans - 6 ans d'expérience

Dématérialisation et document numérique (source APROGED)

Siemens Grâce aux documents intelligents, un leader mondial de la haute technologie augmente l efficacité et la précision de ses employés.

Contrôle interne et organisation comptable de l'entreprise

CA ARCserve Backup. Avantages. Vue d'ensemble. Pourquoi choisir CA

informatisé de l'entreprise

EXTRANET STUDENT. Qu'est ce que Claroline?

Plan de notre intervention 1. Pourquoi le test de charge? 2. Les différents types de tests de charge 1.1. Le test de performance 1.2.

Comprendre ITIL 2011

Nom-Projet MODELE PLAN DE MANAGEMENT DE PROJET

S'organiser pour ne plus se noyer dans l'information

IBM Rational Application Developer pour WebSphere Software V8.5 accélère le développement d'applications de haute qualité.

Le terme «ERP» provient du nom de la méthode MRP (Manufacturing Ressource Planning) utilisée dans les années 70 pour la gestion et la planification

Extrait du site de l'oseo (ex.anvar) Reste à déterminer les points incontournables

DÉVELOPPEMENT INFONUAGIQUE - meilleures pratiques

Les bases du cloud computing : revaloriser les technologies de l'information

Fiche de l'awt Intégration des applications

Présentation d'un Réseau Eole +

Un datawarehouse est un entrepôt de données (une base de données) qui se caractérise par des données :

Ingénierie des méthodes Agiles : Que cache l opposition entre déploiement et livraison en continu? Faut-il adopter DevOps 1?

L'automatisation intelligente de Cisco pour le cloud

DOSSIER SOLUTION : CA RECOVERY MANAGEMENT

Annexe sur la maîtrise de la qualité

J2EE in practice. Olivier Liechti Patrik Fuhrer. Department of Informatics. Computer Science Master Course - SH 2004/05

Examen professionnel. Informatique, système d information. Réseaux et télécommunications

Sage 50 Comptabilité. Solutions logicielles en nuage, sur place et hybrides : Qu'est-ce qui convient le mieux à votre petite entreprise?

Business Intelligence avec SQL Server 2012

Profil. Formations Certifications. Etienne de LONGEAUX Architecte logiciel/ Lead développeur PHP5/SYMFONY2/ZEND 13 ans d expérience.

Améliorer la performance des ressources de la production par la TPM

PROPOSITION DE RÉPONSES THÈME 2 Q3 CAS RUE DU COMMERCE

Méthodes Agiles et gestion de projets

Projet Personnalisé Encadré PPE 2

Offre Référentiel d échange

Chapitre 1 Introduction

Contrat de conception, reéalisation et hébergement de site web

SharePoint Foundation 2013 Construire un intranet collaboratif en PME (édition enrichie de vidéos)

Économies d'échelle Aide à l'intégration Mises à niveau Infrastructure et sécurité de niveau international... 7

COBIT (v4.1) INTRODUCTION COBIT

Rendez-vous la liberté avec Rational Quality Manager

Forge. Présentation ( )

Conditions Particulières de Maintenance. Table des matières. Ref : CPM-1.2 du 08/06/2011

ITIL V3. Transition des services : Principes et politiques

Hélène CHEUTIN. Master 2 ISMAG

LA GOUVERNANCE, OU COMMENT RAPPROCHER LES ÉQUIPES DE DÉVELOPPEMENT ET D INFRASTRUCTURE

L offre de formation 2014 INSET de Dunkerque

Développement spécifique d'un système d information

«Les documents référencés ci-dessus étant protégés par les droits d auteur et soumis à la déclaration au Centre Français d exploitation du droit de

Scrum/XP adapté au BI/DW

Fiche de l'awt Le modèle peer to peer

Service d'installation et de démarrage de la solution de stockage réseau HP StoreEasy 1000/3000

NOUVEAUTES de Microsoft Dynamics CRM 2011 REF FR 80342A

Oracle Fusion Middleware Concepts Guide 11g Release 1 (11.1.1) Figure 1-1 Architecture Middleware

Développement d'un projet informatique

Business Intelligence avec SQL Server 2012

Les enjeux de l'archivage au sein des entreprises

Audit interne. Audit interne

Extensions, Documentation, Tutoriels, Astuces

RESPONSABLE DU DEPARTEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER

M2 SIAW - Exemples de stages réalisés. Gabriella Salzano - Document de travail - 28/1/2015

INF2015 Développement de logiciels dans un environnement Agile Examen final hiver 2015

ACCORD-CADRE DE TECHNIQUES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION. PROCEDURE ADAPTEE En application des articles 28 et 76 du Code des Marchés Publics

Transcription:

Open Wide Technologies L usine de développement : du cauchemar à la réalité Imaginons un instant une entreprise dans laquelle les projets informatiques tourneraient au cauchemar : le périmètre fonctionnel est mal maîtrisé, les architectes techniques jouent aux divas de l'innovation, les développeurs sont peu productifs, les managers ne savent pas où en est le projet, chaque déploiement est une bataille, les délais et les coûts explosent, personne ne veut maintenir l'application, l ensemble finit à la poubelle... Une caricature? Bien sûr... Mais la réalité est-elle plus proche du discours marketing ambiant, fait de beaux outils et de bonnes pratiques, bourré d' «agilité», de «lifecycle management» et de «cloud»? Depuis que des études comme celles du Standish Group (www.standishgroup.com) ont révélé que la majorité des projets informatiques ne se déroulaient pas comme prévu, on est en droit de se poser la question. Cet article se propose de revisiter les tares courantes des projets d'informatique de gestion pour les confronter aux pratiques et outils disponibles. Le sujet étant très vaste, nous l'aborderons ici à travers les notions d' «usine de développement», de «forge» et d' «ALM» dans le cadre des technologies Java. L'objectif est de dégager des pistes de progrès pragmatiques et abordables car s'il est illusoire de faire du rêve une réalité, il y a sans doute moyen d'éviter le cauchemar! Le cauchemar des DSI Imaginons un instant que nous soyons confrontés à la pire situation pour une DSI et faisons un rapide tour d'horizon des problèmes rencontrés lors des projets informatiques. Si ce scénario peut paraître extrême, la nature des difficultés mentionnées n'est malheureusement pas absente du quotidien des DSI. La première source de soucis concerne l'expression et la prise en compte des exigences, ce qu'on appelle aussi les spécifications fonctionnelles. Sans évoquer les carences d'organisation, il est courant de constater que les utilisateurs ont du mal à communiquer leurs besoins et à les faire prendre en compte par l'équipe qui réalise l'application. Les attentes sont finalement mal exprimées et mal comprises et les fonctions réclameront en conséquence des ajustements tardifs, risqués et coûteux. Les demandes d'évolution, les dysfonctionnements sont mal remontés et les utilisateurs s'en accommodent dans la mesure où leur prise en compte est perçue comme aléatoire. Quand il y a de bonnes idées, elles sont lancées devant la machine à café et jetées avec les gobelets... 1

Le cauchemar continue du côté des équipes de réalisation. Quand il y a des règles de développement, pratiques reconnues ou choix d'entreprise, elles sont mal appliquées. Pire : on ne sait même pas dire si elles sont appliquées ou pas. Sans contrôle, chacun procède comme il veut, dans son coin. Certains choix se font de manière implicite, sans concertation ni justification, voire même sans aucune communication sur le fait qu'un choix a été fait. C'est ainsi qu'on découvrira trois ans plus tard qu'un framework open source a été intégré à une application dans une version non identifiée et avec une licence litigieuse. Par ailleurs, on a peu de moyens d'assurer qu'une évolution n'entraînera pas une régression des autres fonctions. Il n'y a pas d'alternative entre les recettes coûteuses et la stratégie du «on verra bien». Mais si une erreur a été commise, ses conséquences seront visibles si longtemps après qu'il sera difficile d'en comprendre la cause et de mettre en œuvre un correctif. Il arrive souvent qu'un développeur passe des heures à résoudre un problème alors que quelqu'un dans l'équipe l'a déjà résolu. De toute façon, ce dernier a perdu les informations utiles. Et quand chaque développeur a terminé son travail, on s'aperçoit qu'on est loin du compte : produire le livrable final demande un effort colossal qui est lui-même source d'erreurs, corrigées à la va-vite. Le déploiement en production est ensuite une guerre de tranchées entre l'équipe d'exploitation et celle des développeurs. L'une est responsable, l'autre est coupable. In fine, chaque projet produit une application différente du point de vue technique et les personnes chargées de la maintenance devront s adapter à chacun de ces contextes, avec le risque de confusion que cela comporte. De toute manière, avec le temps, l'activité de maintenance ignore ce qui s'est passé pendant le développement initial : on a perdu l'historique, les documents sont introuvables ou inexploitables et il arrive même qu'on ne soit pas capable de retrouver le code source correspondant à l'exécutable en production... Le flou de la phase projet a laissé place à un épais brouillard. Les bons développeurs fuient cette activité périlleuse : la maintenance est un exercice d'équilibriste sans filet donné à des artistes de seconde zone. C'est pourtant là qu'il faudrait des prodiges! Reste le management. Dans ce cauchemar, le chef de projet se trouve coincé entre des utilisateurs qui demandent l'impossible et des techniciens qui le mènent en bateau. Il lui est difficile d'évaluer des charges et d'arbitrer sur des priorités. Comment identifier les points urgents et stratégiques quand l'information est parcellaire, peu fiable, difficile à analyser dans son ensemble? S'en suivent des décisions arbitraires, des choix incohérents, des efforts mal ciblés. Cueilli à froid le manager aura du mal à détailler où en est son projet car il faut du temps pour préparer un reporting pertinent. Forcément, la réactivité s'en ressent et les dérapages sont corrigés tardivement, quand ils peuvent l'être. Le rêve de l'usine de développement Tous ces acteurs semblent bien inefficaces! Pourtant, ce n'est pas forcément dû à une incompétence individuelle. Chacun fait comme il peut dans le cadre qui lui est donné. Ne pourrait-on pas offrir aux projets un cadre plus favorable? 2

Le cadre idyllique est fait d'agilité, ce qui sous-tend une bonne communication et une grande réactivité. Dans ce rêve, on se donne les moyens de détecter tout écart dès qu'il survient et de mettre en œuvre l'action corrective au plus vite. Les problèmes ne sont pas niés mais tués dans l œuf. Les décisions sont prises en toute connaissance de cause et tous les acteurs sont impliqués. Ces pratiques s'organisent via des méthodes de projet dites «agiles» telles que Scrum (http://www.scrum.org). S'y adjoignent des habitudes complémentaires, principalement issues du monde du logiciel libre. Ainsi la dispersion des acteurs, l'esprit communautaire et bénévole du contexte open source ont paradoxalement aidé à rationaliser les processus des projets informatiques d'entreprise. La notion de «forge», partie de l'idée de créer un site internet pour représenter les projets sur le réseau, prend finalement la forme d'un portail collaboratif qui centralise toutes les informations, favorise les échanges et permet à tous les acteurs d œuvrer dans le bon sens. A l'heure où la construction d'une application exécutable ne se limite plus à une phase de compilation du code, l'automatisation du «build» s'est imposée et s'étend à des pratiques que l'on rassemble sous le terme d'«intégration continue». Tous ces usages permettent d'aboutir à une «industrialisation» des projets et on parle alors d' «usine de développement» à l'image de ce qui se passe dans l'industrie. On met ainsi en place la «supply chain» de la production logicielle. Voilà une image rassurante mais en quoi consiste-t-elle finalement? 3

La planification et le pilotage Pour commencer, il s'agit de recueillir les demandes des utilisateurs, de les valider, puis de planifier leur prise en compte en définissant des priorités et des moyens. Dans une forge de développement, les principes du «bug tracker» sont généralisés à toute demande nécessitant une action et un pilotage de celle-ci. Qu'il s'agisse d'une anomalie à corriger, d'une tâche à accomplir ou d'une simple échange d'information, on peut tout suivre. Les utilisateurs peuvent donc exprimer leurs attentes et leurs remarques, l'équipe de réalisation y répondre et les managers superviser ces dialogues, décider des priorités, planifier les travaux et s'assurer de leur aboutissement. L'approvisionnement Le code source est stocké et partagé dans un référentiel, dont la fonction est assurée par un système dit de «gestion de configuration». Ce dernier ne se contente pas de sauvegarder le code de certaines versions identifiées mais va jusqu'à conserver la totalité des évolutions qui ont eu lieu de manière à pouvoir retracer toutes les transformations, en comprendre la logique et si besoin opérer des retours en arrière. Le code source constitue ainsi la matière première entrant dans notre usine. A ce titre, le développeur n'est pas un ouvrier mais un fournisseur qui vient déposer ce qu'il a produit dans cet entrepôt. D'ailleurs, comme les applications reposent souvent sur des briques externes au projet, à commencer par les frameworks open source, il convient aussi d'en organiser l'approvisionnement. On dispose ainsi d'un référentiel de bibliothèques, sorte d'entrepôt de pièces détachées. Les briques logicielles réutilisables y sont soigneusement stockées par fournisseur et par version pour pouvoir en faire usage le moment venu. La chaîne de fabrication Selon les principes de l'intégration continue, le processus de «build», se compose de plusieurs étapes automatisées et standardisées, de la compilation au packaging. Même la production de documentation peut s'y soumettre. A la fin de cette étape, on dispose au minimum d'un exécutable fraîchement constitué à partir du dernier état du code source et des dépendances définies envers des bibliothèques externes, tout ceci étant issu des référentiels. Peuvent s'y adjoindre d'autres artefacts, comme la documentation ou une extraction du code source qui a servi à cette fabrication. Le contrôle qualité Au sein de la chaîne se glissent des phases de tests automatisés : des tests unitaires qui valident le fonctionnement individuel des composants, des tests d'intégration qui vérifient leur bonne cohabitation, des tests de montée en charge qui simulent des situations extrêmes auxquelles l'application pourra être confrontée pour contrôler la fiabilité et les performances. 4

A cela s'ajoutent des audits de qualité automatiques basés sur des métriques et des règles de développement prédéfinies. C'est ainsi qu'en plus de vérifier la réponse à certaines attentes fonctionnelles, on évalue la qualité de la production, de quoi mettre au rebut le produit s'il n'est pas satisfaisant... Évidemment, un rapport détaillé permettra d'identifier les problèmes et d'initier des actions correctives pour la prochaine fabrication. La distribution Il ne suffit pas de produire des livrables encore faut-il les livrer... Que le destinataire soit un client final, l'équipe d'exploitation ou celle de réalisation pour usage interne, l'objectif est de pouvoir retrouver facilement les artefacts en sachant à quelle version ils correspondent. C'est ainsi que ceux-ci sont stockés et classés dans des zones dédiées, avec une distinction entre les fichiers binaires et les documents. En complément, on peut même envisager un déploiement automatisé sur un serveur pour que le produit soit opérationnel sans aucune intervention extérieure. Le support Le support prend avant tout la forme d'un «service après-vente» proposé aux utilisateurs. Ceux-ci peuvent remonter leurs remarques et poser leurs questions. Mais l'activité concerne aussi les échanges internes au sein de l'équipe projet, un développeur pouvant lui-même signaler un problème ou demander assistance à ses collègues.. Dans tous les cas, le support se concrétise par différents moyens de communication complémentaires. Le premier d'entre eux est le «bug tracker» puisqu'il va recueillir les questions et remarques puis donner un cadre aux réponses qui y seront apportées. Ensuite, il y a des canaux moins formels, comme les forums de discussions ou les systèmes de messagerie instantanée. Leur caractère moins structuré favorise les échanges, le foisonnement d'idées. Enfin, le wiki et la base documentaire permettent de centraliser les informations durablement tout en fluidifiant leur mise à jour et ce, par un maximum d'intervenants. Bénéfices On le comprend, l'usine de développement, fortement basée sur l'automatisation des tâches, le travail collaboratif et la centralisation des communications, permet d'éviter de nombreux écueils. L'enchaînement des tâches de construction et de contrôle étant automatisé, on a tout intérêt à l'exécuter quotidiennement de manière à vérifier au jour le jour la qualité du code produit et à réaliser si besoin les actions correctives nécessaires. Ces dernières se font alors sans douleur puisqu'elles concernent des portions de code limitées, bien identifiées et écrites récemment. 5

Comme le livrable est reconstruit tous les jours selon le même procédé, on peut montrer l application à tout instant, demander l'avis des utilisateurs régulièrement et constater très concrètement le travail accompli. La finalisation avant livraison n'est plus une épreuve stressante mais le simple constat que les travaux sont terminés. Sur ce principe, on peut diffuser des évolutions très rapidement tout en limitant les risques. On dispose ainsi des moyens concrets d'application des méthodes agiles. Enfin, la systématisation des principes du tracker permet de recueillir les exigences, d'arbitrer sur les priorités, de planifier les travaux et de suivre leur exécution à travers des tableaux de bord exhaustifs. Le wiki et les forums assurent la pérennité d'informations complémentaires. Retour à la réalité Évidemment, la réalité est moins rose... Mais supposons qu'une entreprise vive plutôt le scénario du cauchemar, que peut-elle faire concrètement pour se rapprocher de celui du rêve? Existe-t-il une usine de développement telle que nous l'avons décrite? Les outils open source Commençons par une bonne nouvelle : les outils décrits dans notre rêve existent bel et bien. Deuxième bonne nouvelle : beaucoup sont même disponibles en tant que logiciels libres et peuvent donc être évalués et adoptés sans passer par la case achat. Il serait difficile de passer tous ces outils en revue, mais une petite liste, non exhaustive, s'impose : pour les fonctions de tracker : Mantis, Trac, BugZilla, Flyspray, Codendi... pour le gestionnaire de code source : CVS, Subversion, Mercurial, Git... pour le référentiel de bibliothèques : Nexus, Artifactory, Archiva... pour le processus de build : Ant, Maven associés à Continuum, CruiseControl, Hudson ou Jenkins... pour l'audit de code et la qualimétrie : XRadar, QALab, Maven Dashboard Report, Squale, Sonar... pour les forums de discussion : phpbb, SMF, MyBB, Vanilla, vbulletin... pour le wiki : XWiki, MoinMoin, DokuWiki, MediaWiki, PhpWiki... Bref, il y a de quoi trouver son bonheur. Malheureusement, on pressent que malgré l'accès libre et gratuit à tous ces logiciels, un effort conséquent s'avère nécessaire avant de disposer de l'usine de développement dans son ensemble. En effet, il va falloir choisir les outils en veillant à ce qu'ils puissent cohabiter, puis pour chaque outil l'installer, le paramétrer et plus tard l'administrer en réalisant les sauvegardes et les mises-à-jour. En outre, ces différents éléments vont avoir du mal à communiquer entre eux, ce qui va quand même limiter l'efficacité de la démarche. Il suffit d'imaginer que la création d'un nouveau projet ou l'enregistrement d'un nouvel utilisateur va demander des actions dans une petite dizaine d'outils pour comprendre qu'on est loin de l'idéal. 6

Les solutions intégrées Avec le constat qui vient d'être fait, le besoin d'une solution globale apparaît évident. Celles-ci existent, en particulier chez les grands éditeurs : IBM Rational Team Concert, Microsoft Team Foundation Server, Oracle Team Productivity Center, Borland StarTeam... Ce sont des solutions dites d'alm («Application Lifecycle Management»). Évidemment, ce sont des outils monolithiques, spécifiques car fortement propriétaires et plutôt coûteux. Choisir une telle solution peut être pertinent mais c'est un investissement lourd qui sousentend un choix durable et généralisé, avec une dépendance forte envers l'éditeur concerné. La marche est donc haute et elle n'est probablement pas adaptée à tous les contextes. Force est de constater que les entreprises qui se sont dotées d'une suite ALM de ce type sont encore très minoritaires. L'approche pragmatique Le salut vient sans doute d'une voie intermédiaire. Elle repose sur l existence de solutions intégrées, elles-mêmes basées sur les outils open source déjà évoqués. Ainsi, il est possible d'aborder des pratiques et des outils qui à défaut d'être des standards sont tout de même très répandus. Cela permet de reprendre facilement un existant éventuel, de rester ouvert aux évolutions rapides de ces logiciels, aux futurs formats d'échanges et à des outils complémentaires. Enfin, leur coût se révèle nettement moins élevé que les solutions lourdes des grands éditeurs. On commence à voir apparaître de telles usines de développement clé en main. Dans ce cadre, l'essentiel du produit est en open source mais on peut aussi bénéficier d'un accompagnement professionnel notamment pour le support. On dispose ainsi d'une solution qui permet une mise en place de l'usine de développement avec «agilité», de manière progressive et ouverte. En complément, certains en proposent même l'hébergement dans le cloud pour un accès en mode SAAS de manière à disposer des bienfaits sans avoir à supporter l'infrastructure et les tâches d'administration. Ainsi le rêve devient même abordable pour les sociétés aux moyens modestes. Bien sûr, l'outillage ne règle pas tout. Pour être efficace, il doit être associé à une volonté et une organisation adaptées mais c'est là la preuve qu'on est bien dans le réel. Frédéric Esnault Directeur Technique Open Wide Technologies Improve Factory est la solution d'usine de développement d'open Wide Technologies. Basée sur des outils reconnus tels que Redmine, Subversion, Maven, Hudson, Sonar, et Nexus, elle fait la part belle à l'open source tout en proposant un niveau d'intégration qui permet d'être opérationnel très rapidement ainsi qu'un accompagnement professionnel. Improve Factory est disponible en 3 offres : bundle installable, serveur infogéré et cloud. 7

A propos d Open Wide Technologies Filiale du groupe Open Wide, un des leaders français du logiciel libre, la société Open Wide Technologies développe et distribue : l usine de développement Improve Factory, une intégration de solutions Open Source pour le pilotage et l intégration continue des projets de développement d applications en Java, la plateforme Improve Foundations, une distribution opérationnelle de composants Open Source dédiée au développement et à l'industrialisation de projets en langage Java. Pour plus d informations http://www.improve-foundations.com Informations presse Open Wide Technologies : technologies@openwide.fr Tél. : 01 42 68 28 14 technologies.openwide.fr www.improve-foundations.com MyNtic-PR : Franck TUPINIER ftupinier@myntic-pr.com Tél. : 09 60 15 68 02 www.myntic-pr.com 8