OTTO DIX. Les nazis ont supprimé quelques-unes de ses toiles, les considérant comme un art «dégénéré».

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Transcription:

OTTO DIX OTTO DIX est un peintre allemand. Il a participé à la Première Guerre mondiale. Il a faitla«guerredestranchées» surlefrontfrançaisetlefrontrusse. Par sa peinture il dénonce avec violence les atrocités de la guerre. La société allemande a été choquée de ses œuvres car elles ne présentaient pas les soldats allemands en héros. C est un peintre expressionniste. Les nazis ont supprimé quelques-unes de ses toiles, les considérant comme un art «dégénéré». L expressionnisme est un mouvement artistique né au début du XX è siècle, en Europe du Nord et surtout en Allemagne. La réalité est déformée pour inspirer une réaction émotionnelle au spectateur. Elle est stylisée pour atteindre une plus grande intensité. Lesnazisvontvoirenl expressionismeunart«dégénéré».

LES JOUEURS DE SKAT Trois mutilés de guerre sont entrain de jouer aux cartes. Une atmosphère de morts-vivants se dégage de cette scène (une tête de mort sur l ampoule qui les éclaire). Ce tableau montre des corps détruits par la guerre. La guerre moderne inflige une violence nouvelle aux corps des soldats. -Les joueurs ne peuvent plus tenir les cartes en main : prothèses, pieds et bouches les remplacent dans cette fonction. -- le peintre montre les «gueules cassées», un homme tronc, le pilon de l homme de gauche suggère l amputation etc. Le peintre met l accent sur le visage et les mais. Mais les regards sont vides. L effroyable devient ridicule sur ce tableau. Ces anciens combattants exhibent leurs propres mutilations, ils trouvent une fierté dans ce qu ils ont. Ils se sentent des héros ( décoration du soldat de droite). Le peintre lui, va même jusqu à ridiculiser leurs prothèse ( prothèse auditive du joueur de gauche, bras articulé du joueur de droite ) L espace : Ce n est pas un champ de bataille, c est un espace civil ici. Ces joueurs sont dans un espace intime, sans doute une taverne dans laquelle ils se retrouvent entre anciens combattants.

LA RUE DE PRAGUE, 1920 Le peintre montre des hommes diminués, qui portent des prothèses mécaniques, des cicatrices hideuses, des greffes. C est un monde grotesque d'anciens combattants pour les uns réduits à mendier, les autres exhibant leurs blessures comme autant de preuves de leur bravoure guerrière. Leurs infirmités se trouvent accentuées par la proximité d'une femme en robe rose moulante et d'un chien. La vitrine contient des perruques, des corsets et des prothèses. Le peintre ajoute des allusions politiques. Près du cul-de-jatte au buste monté sur une planche à roulettes, Dix a collé un tract ou une affichette, qui porte en titre Juden raus! - Dehors les Juifs. Les ligues d'anciens combattants étaient en effet souvent antisémites. Cette œuvre montre à quoi ressemblait la société allemande de la défaite et elle préfigure ce qu elle devint dans l entre-deux guerre avec la montée du nazisme. L espace : On est dans un lieu public, civil. Cette rue de Dresde est très commerçante.

LA TRANCHEE, 1923 Cette peinture donne une impression de mouvement. Des corps de soldats sont pris dans la tourmente. Le peintre suggère le mal fait aux corps, sans le montrer ou l exhiber comme sur les toiles précédentes. La tranchée n est pas montrée de façon réaliste. Le peintre rempli un espace, la toile, avec les corps en mouvement. C est le titre de l œuvre (un autre espace) qui permet de comprendre ce que le peintre a voulu exprimer.

ASSAUT SOUS LES GAZ, 1924. Photo retouchée Cette gravure est un témoignage de ce que le peintre à vécu.lessoldatssontvusdeface,deprès,ilsportentdes grenades. Ils viennent de sortir d une tranchée de première ligne et sont sur le no man s land. Ils portent des masques à gaz et n ont rien d humain. Ce tableau a choqué les Allemands, les soldats n étant pas montrés en héros.

1 2 3 4 Triptyque : LA GUERRE 1929-1932 C est une peinture sur bois. 1) Le départ vers le front. 2) Unetranchée,unsoldatàunmasqueàgaz,seulvivantdansunlieueffondré.Unsqueletteestaccrochéàla branche d un arbre. 3) Le retour de deux blessés. 4) Des cadavres ou deux dormeurs allongés sous une tente en toile.

A propos de ces peintures, vous pouvez aussi réfléchir sur l espaceincarné par celui qui regarde l œuvre, celui qui se place devant elle, le spectateur. «L espace» d un humain, d un ressenti qui peut être divers : dégoût, fascination pour le morbide, interpellation à une réflexion sur la guerre dans nos sociétés L espace de l œuvre ( champ de bataille, ou sphère publique ) incarné par une œuvre matérielle, non vivante, peut agir sur un spectateur, vivant et ressentant des émotions.