ET DE L'ÉCHELLE DE STRUCTURE DE PERSONNALITÉ (ESP)

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Transcription:

CAROLINE CHIASSON validité CONCURRENTE DE L'OBJECT RELATION -0RY (ORI) ET DE L'ÉCHELLE DE STRUCTURE DE PERSONNALITÉ (ESP) Merno ire présenté à la Faculté des études supérieures de l'université Lavai pour l'obtention du grade de maître en psychologie (M.PS.) École de psychologie FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL (D CAROLINE CHIASSON, 1997

National Library Acquisitions and Bibliographie Senices Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street 395, rue Wellington Ot&wa ON KIA ON4 Ottawa ON K1A ON4 Canada Canada The author has granted a nonexclusive licence allowing the National Library of Canada to reproduce, loaq distri'bute or sell copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substmtial extracts fiom it may be printed or othenivise reproduced without the author's permission. L'auteur a accordé une licence non exclusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distri'buer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfiche/film, de reproduction sur papier ou sur fonnat électronique. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation.

Cette recherche examine les corr61ations entre différentes variables de deux intruments: dé échelle de Spucture de la Personnalité (mesurant les structures de personnalité et des dimensions des relations d'objets) et I'Object Relations Inventory (mesurant les relations d 'objets sur un continuum développemental). Plus précisement, l'objectif principal de cette étude est de vérifier les liens entre les relations d'objets, les stades d6veloppementaux et les structures de personnaiité. Quarante sujets adultes participent à cette étude. Ils sont tous en psychothérapie en clinique externe soit au Service de Consultation de dé école de Psychologie de l'université Laval, en clinique médicale ou dans des hopitaux psychiatriques de la r6gion de Québec. Vingt-six sujets présentent des troubles sur les axes 1 et II du DSM-III-R (APA, 1987), sept sujets sur l'axe I seulement, un sujet ne présente qu'une pathologie sur l'axe II et enfin, six sujets ne présentent aucun trouble. Les résultats indiquent un lien entre la capacité d'investissement des objets et le niveau développemental de la personnalité. Par ailleurs, les résultats révèlent la présence d'un lien entre la force du moi, la transformation d'un récit et le niveau de d6veloppernent de l'objet. De plus, ces résultats supportent les théories de Bergeret (1976) et de Kernberg (1980) sur les liens entre les structures de personnalité et le niveau de developpement de l'objet. Toutefois, les théories sur les mécanismes de défenses (clivage et idéalisation) et le niveau de développement objectal ne sont pas confirmées après examen des résultats. h u i s Digfir, directeur de recherche Caroline Chiasson

AVANT-PROPOS III Tout d'abord, j'offre ma reconnaissance à mon directeur de recherche M. Louis Diguer, Ph.D. pour avoir permis la réalisation de ce projet. C'est un homme très cultiv6, brillant et professionnel. Il possède également un souci d'exactitude au travail, qui demeurera pour moi un exemple important. De plus, je conserverai de lui ce goût d'apprendre qui motive à se surpasser constamment. Maintenant, peu importe l'évolution que prendra ma carrière, je suis heureuse du fondement acquis. Je remercie aussi mes parents, Paul et Rose-Alma, pour m'avoir encourage moralement et financièrement à poursuivre mes études. Qu'ils sachent que chacun à leur façon, leur exemple fut pour moi un facteur aidant dans I'accomplissement de mes travaux. De plus, je tiens à remercier mes proches collaborateurs pour leur précieux travail. Jean Descôteaux m'a apporté un support statistique de grande qualité, en plus d'avoir participé à la cotation des récits ESP avec Jean-Pierre Rousseau; ce dernier m'a également conseillé lors de l'élaboration de mon échantillon. Syivie Pelletier, quant à elle, a collaboré & la cotation des descriptions ORI, au choix de l'indice de fidélité et a traduit certains textes de S.Blatt. Merci! Finalement, je remercie Éric Dubé, autre collaborateur, pour sa participation à l'entraînement de la grille d'or1 (Marziali et Oleniuk).

TABLE DES MATIERES Résumé......................,... II Avant-propos.................................................III - Table des meres...................................,..............iv Liste da tableaux.................................................vi lei Pr6sentation des deux m~~m..em...e...m..ememe..eem..e...e.ee..ee.wm..a.ee.ee 1.1.1 L'Object Relation Inventory (ORI)...3 1.1.1.1 Introduction sur les relations d'objets.........................3 1.1.1.2 Les premières recherches empiriques..................... 3 1.1.1.3 Object Relation Inventory (ORI)............................. -4..............6 1.1.2.1 Introduction sur les schkrnas narratifs.............................., -6 1.1.2.2 Échelle de Structure de Personnalité (ESP)....................... 8 1.1.2 L' Échelle de Structure de Personnalité (ESP) 1.2. Théories psychodynamiques de la peiso-6.m..e.eem.e..~mm~...mme.e...mm 1.2.1 Type de relation d'objet et type d'angoisse.................................9 1.2.2 Mécanismes de défenses........................................ 1 O 1.2.3 Qualité d'investissement de l'objet..............11 1.2.4 Normalité et force du moi...............................,.........-11 1.3 Présentation des variables.....e.m..e.mma..eme..mm.m...emo.m.e...a..eee.e..~

4-10 ~ d 6 l i t é m * ~. o o ~. ~ ~ e o - ~ ~ e ~ o ~ ~ ~ ~ o ~ ~ ~ ~ ~ e ~ ~ ~ ~ o ~ o ~ ~ ~ ~ ~ ~ e e e ~ 4.2* NO- 21 4.3.CodWions entre le degd d9ambivaience et Ie niveau conceptuel de IyORL.31 4.4.Corréiations entre les items et échelles p@mciynami~ues de la ESP.-22 4.5. Corrélations entre I'ORI et 19ESP. 22. 5.1. Capacité d'investissement objedal et niveau de développement de la personnalité... 25 5.2. Force du moi. transformation d'un récit et niveau de développement objecta1... 36 5.3. Sruchires de personnalité et développement objecta1...o... -27 5.4. Mécanismes de défenses: clivage et idéaiisation primitive =29. 5.5. Limites de I'hde 30. Références... 32 Annexe.. A: Tableaux du memoue....,....-38 Annexe B: Documents et exemple relatifs à l'échelle de Srucnire de Personnalité... -48 -CONSIGNE STANDARDISÉE (RAP)...-49 -GRILLE D'ANALYSE DE L'ESP.........-50 -MANUEL DE COTATION DE L' ESP (version abrégée)... -54 -UN EXEMPLE DE COTATION D'UN RÉCIT... 66 Annexe C: Documents et exemple relatifs à I'Object Relation Inventory... 68 -CONSIGNE STANDARDISÉE (ORI)... 69 -MANUEL DE COTATION POUR LE NIVEAU CONCEPTUEL ET LE DEGRÉ D'AMBIVALENCE... 70 -UN EXEMPLE DE COTATION D'UNE DESCRIPTION PARENTALE... -76 Annexe D: Formulaire de consentement... 79 -FORMULAIRE DE CONSENTEMENT...80

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Comparaison entre les lignées structurelles (Bergeret, 1976).............-39 Tableau 2: Hypothèses spécifiques: corrélations entre les échelles de I'ORI et les échelles et items de I'ESP.......-...40 Tableau 3: Fidélité interjuges: moyennes des pourcentages d'accord pour les dix items de I'ESP..................41 Tableau 4: Fidélité interjuges: moyennes des corrélations de Pearson pour les cinq échelles de I'ESP...........................,.....,...........................................42 Tableau 5: Corrélations entre les dix items et cinq échelles de I'ESP........................... -43 TabIeau 6: Corrélations entre les variables de I'ORI et de 1'ESP... 45 Tableau 7: Composition du modèle linéaire pour l'échelle degré d'ambivalence en fonction des items d'esp...........................,............................,.................... -46 Tableau 8: Composition du modèle linéaire pour l'échelle niveau conceptuel en fonction des items d'esp.......,......47

ÉTUDE DE VALIDITÉ CONCURRENTE DE L'OBJECT RELATION INVENTORY (ORI) ET DE L'ÉCHELLE DE STRUCTVRE DE PERSONNALITÉ (ESP) INTRODUCTION G- Les relations d'objets ainsi que les structures de personnalité sont des concepts centraux dans l'ensemble des théories développementales et psychanalytiques contemporaines. Ces concepts trouvent leur sens dans la pratique clinique. Toutefois, jusqu'à maintenant, peu de recherches empiriques se sont intéressées à valider empiriquement les liens entre ces concepts. Cette étude, à visée exploratoire, a pour objectif de comparer I'Object Relation Inventory (ON)(Blatt et al.. 1979) et l'échelle de Structure de Personnalité (ESP) (Diguer, 1994). afin de vérifier spécifiquement lu liens entre les relations d'objets, les stades développernentaux et les structures de personnalité. L'Object Relation Inventory est une méthode non-projective permenant d'évaluer certaines dimensions des relations d'objets sur un continuum développemental. Plus précisément, l'échelle Degré d'ambivalence, permet de vérifier dans quelle mesure le sujet exprime des sentiments opposés tels I'arnour et la haine envers les objets significatifs. D'autre part, l'échelle Niveau Conceptuel comprend cinq niveaux de développement du concept d'objet, soit les niveaux sensorimoteur, percephel, iconique externe. iconique interne et conceptuel. L'atteinte du dernier niveau indique l'intégration de i'objet total. tandis qu'à l'inverse, les niveaux inferieurs indiquent une intégration incomplète de l'objet. Diguer (1994), a construit l'échelle de Structure de Personnalité (ESP). Cet instru- ment permet d'identifier la structure relationnelle mise en scène dans un récit. L'ESP est constituée de deux parties. La première, l'analyse S&niotique, permet de segmenter le récit en ses composantes principales. La deuxième, l'analyse Psychodynamique, permet de qua1 i- fier ces segments à partir de la classification des structures de perso~dité de Bergeret (1974) et Kemberg (1984). Cette section comprend 22 items psychodynamiques référents aux méca-

nismes de d&enses, au concept de l'objet, à la force du moi et au degré d'investissement des objets. Les cotes données à chaque item sont additionnées et pondérées afin de donner cinq scores finaux qui correspondent respectivement aux stnictures de personnalité ncwotique, etat-limite et psychotique, à la force du moi et au degré d'investissement du récit. Quarante sujets prennent part à l'étude. Parmi ceux-ci, trente-quatre présentent des troubles psychologiques de gravité variable. Ils sont rencontrés au Service de Consultation de I'Ecole de Psychologie de l'université Lavai (SCEP) par des psychologues ou des étudiants de deuxibrne cycle en psychologie sous supervision. L'administration du Mini-SCID et du SCID-II permet d'établir un diagnostic sur les axes 1 et 2 du DSM-III-R. Ensuite, le participant est invité à raconter IO récits selon la méthode RAP (Luborsky, 1990). ainsi qu'à décrire son père, sa mère et son conjoint (ou son meilleur ami), permettant ultérieurement d'appliquer respectivement, les grilles ESP et ON. La contribution originale de cette recherche repose sur l'étude des liens entre plu- sieurs postulats psychanalytiques tels: les structures de personnaiite, le développement objec- ta1 et le développement de la personnalit&

1. CADRE THÉORIQUE 1.1 Présentation des deux mesures 1.1.1 L'Object Relation Inventory (ORO 1.1.1.1 Introduction sur les relations d'objets Le concept de relation d'objet ut un paradigme de grand intérêt de nos jours en psychologie et en psychanalyse. Historiquement, ce sont des Britanniques tels M. Klein, Fairbairn, Balint et Winnicott qui ont, les premiers, 6laboré leurs théorie. Par la suite, des Américains tels Kemberg. Jacobson et Mahler poursuivirent cette lancée en édifiant, à leur tour, leurs théories des relations d'objets. Récemment, Kernberg a fait un effort majeur pour intégrer plusieurs théories sur les relations d'objet dans un modèle théorique de la psychologie du Moi (Moore and Fine, 1995). Selon Kemberg (1996), une relation d'objet est d'abord la représentation d'une interaction entre soi et les autres significatifs. Cette interaction peut être réelle ou fantasmée, et elle est toujours liée par un affect. Pour qu'il y ait d6veloppement psychologique normal chez I'enfant, il est nécessaire que les premières relations d'objets int6riorisées soient sufisamment positives pour mener à I'accompIissement d'une série d'échelons qui transforment successivement ces relations d'objet en une identité du moi normale. 1.1.1.2 Les premières recherches empiriques Depuis quelques décemies, des chercheurs ont tenté de mesurer empiriquement le concept de relation d'objet. Deux principaux groupes de recherche ont cantribue de façon marquante au développement de méthodes d'évaluation des reprbentations objectales. Le groupe de Martin Mayman de l'université du Michigan a employé des méthodes telles que l'analyse des premiers souvenirs et des rêves, des autobiographies et des méthodes projec-

Uves. A titre d'exemple, en 1967, Mayrnan a montré qu'il était possible de prédire certains niveaux de psychopathologie par l'analyse de contenu des représentations d'objets produites par un sujet au Rorschach. De même, en 1974, Krohn et Mayman ont d6veloppé I'Object Representdon Scule for Drem grâce auquel ils ont établi la validité de construit de la notion de représentation d'objets et l'utilité de leur échelle pour la mesurer. Ces chercheurs ont développé leurs méthodes d'evaluation à partir des thbries de la psychologie du moi (ego psychology), de Margaret Malher, F. Pine, A. Bergman et Otto Kernberg (Lerner 1991; Diguer, Morissette, Normandin, 1997). Un second groupe de chercheurs dirigt par Sydney Blatt de l'université Yale ont, quant à eux, tenté de mesurer les relations d'objets dans une perspective cognitive et stnicturale. Leurs travaux reposent à la fois sur les théories des relations d'objets et de la psychologie du moi, en plus d'intégrer les théories développementales de chercheurs tels J. Piaget et H. Werner. En 1976, Blatt, Breinis, Schimek et Glick dkveloppent a comprehensive Concept of the Object Scale, une procédure de cotation permenant de coter les figures humaines (Hs) au Rorschach sur un continuum développemental. La fidélit6 interjuges fut très satisfaisante recueillant plus de 90 56 d'accord entre les juges. Des résultats empiriques ont dtmontré qu'il y aurait des différences importantes au plan de la structure et du contenu des représentations d'objets dans plusieurs formes de pathologies (Blatt et Lerner, 1983). A titre d'exemple, chez un sujet schizophrène non-paranoide, les représentations objectales sont souvent inappropriées et de bas niveau développemental tandis que chez un sujet hysterique, les représentations d'objets sont plus appropriées et plus élaborées. 1.1.1.3 L'Object Relation Inventory (ON) En 1979, Blatt, Wein, Chevron et Quinlan developpent 1 'Object Relation Inventory (ORI), un des premiers systèmes de cotation des relations d'objet qui repose sur des bases autres que celles liées aux méthodes projectives. Ce système allait fournir du materiel analysable tout comme le Rorschach et d'autres méthodes projectives, mais en réduisant le temps nécessaire à la cotation (Smith, 1993). A l'époque, on avait démontré cliniquement le lien

entre un type de soin parental insensible, non disponible ou inmisif avec la dépression à l'âge adulte. L'OH fut donc d'abord utilisé afin de mesurer la relation qui pouvait exister entre la dépression à I'âge adulte et les représentations parentales (Blatt et al, 1979). Lors d'une entrevue semi-structurée, les sujets ont pour consigne de décrire des per- sonnes significatives de leur entourage (tels leur père et leur mère) par écrit en 5 minutes par description. Ensuite, 2 juges experts cotent indépendamment ce matériel d'après une grille etablie à cet effet. La premi8re section de cette grille comprend 12 attn0iûs à partir desquels on qualifie l'objet sur une échelle likert en 7 points. Ces variables sont les suivantes: af- fection, ambition, bienveillance, chaleur, qualité de l'investissement, intérêt intellectuel, propension à la critique, idéal positif ou négatif, qualité matemante, réussite et la force per- sonnelle. Ensuite, s'ajoute l'échelle Degré d'ambivalence qui varie d'absence il très ambi- valent sur une échelle de 5 points. On vérifie ici dans quelle mesure le sujet exprime des sentiments opposés tels l'amour et la haine ou les aspects négatifs (ex: austérité, vanité, anxiété) et positifs (ex: bonne humeur, intelligence, empathie) dans sa description de l'objet. L'échelle suivante, le Niveau Conceptuel comporte 9 valeurs possibles: sensorimoteur-pré- operatoire (1)' concret-perceptuel (3), iconiqueexterne (5). iconique interne (7), représenta- tion conceptuelle (9); les chiffres pairs sont utilisés lorsque la cote représentant le mieux une description se situe entre ces niveaux. Finalement, une échelle permet d'apprécier la Lon- gueur de la Description sur un continuum de 7 points. Quidan, Blatt, Chevron, & Wein (1992) rapportent une &ude de fidélité dans laquelle 2 juges indépendants ont coté les descriptions parentales de 27 sujets. Les résultats démontrent une fidélité interjuges généralement satisfaisante pour les 12 îzmibufs variant de r = -917(chaleur) à r =A49 (affection). Le Degré d'ambivalence évalue en 3 points (à cette kpoque) fut plus problématique (r = -413). Pour pallier cette faiblesse, on utilisa désormais une échelle en 5 points avec laquelle un r de Pearson de.87 fut obtenu. La fidélité se rapportant au Niveau Conceptuel ainsi qu'à la Longueur de la Description fit aussi satisfkisante: r =.88 à L'indice de Pearson pour chacune des 2 échelles. Une 6tude de Blatt et al. (1991) rapporte elle aussi une bonne fidélité interjuges pour l'échelle conceptueile (r = -88).

Toutefois, il apparaiat que les 12 attributs de I'ORI ne reflètent pas nécessairement des dimensions importantes liées aux représentations d'objets. Ce système de cotation pourrait être amaméiior6 par une théorie de base reprenant des dimensions dites fondamentales des représentations d'objets (Blatt et al., 1991). L'échelle du Niveau Conceptuel serait celle qui possède la meilleure validité de construit puisqu'elle s'appuie sur des concepts psychologiques dérivés de Piaget, Werner et des théories psychanalytiques di5veloppementales. Marziali et Oleniuk (1990) se sont particulièrement intéressés P cette échelle. Reprenant les mêmes fondements théoriques que Blatt, ces auteurs ont dheloppé leur propre système de cotation. Celui-ci comprend 5 scores totaux indiquant le profil des niveaux de représentation objectai. Leurs travaux ont permis de démontrer que les sujets normaux utilisent significativement plus de relations objectales de niveaux supkrieurs (III-V) que les borderlines. Une étude de Daoust, Hébert, Turgeon, Diguer, Rousseau et Descôteaux (1997) présente des résultats allant dans le même sens. En effet, ayant utilisé cette methode auprès de 32 sujets soit névrotique ou borderline, leurs résultats démontrent que les névrotiques utilisent significativement plus de relations d'objets de niveaux supérieurs (III-V) que les borderline. La fidélité interjuges fut satisfaisante, tel qu'en t6moigne un ICC de -90. 1.1-2 L'Échelle de Structure de Personnalité 1.1.2.1 Introduction sur les schémas narratifs Depuis les vingt dernières années, les théories sur les schémas sont devenues graduelle- ment centrales en psychologie clinique et en psychanalyse. Plusieurs auteurs ont rapporté que la plupart des psychotherapies, et particulièrement les thérapies dynamiques et psychanalyti- ques, peuvent être définies à travers la narration d'un schema personnel pathoghe. Lester Luborsky, pionnier dans ce domaine, a émis I'hypothése que l'analyse de récits puisse permettre d'avoir accès à des éléments signifiants de ces schémas et de l'interaction subtile présente entre l'analyste et l'analys6. A partir des années 80, Luborsky developpa le Cure Confüaual Relutionrhip niemes (CCRT). Cet instrument permit d'établir deux conclusions.

Premi&rement, il est possible de faire de la recherche quantitative sur les schémas relationnels centraux qui influencent les comportements, les émotions et les cognitions. Deuxièmement, il est possible d'effectuer de la recherche quantitative sur la relation entre l'analyste et I'anaiysk en thhipie, le transfert (Luborsky, Barber et Diguer, 1993). Un schéma narratif est un modèle conceptuel particulier qui a la charge d'organiser au niveau cognitif les informations contenues (ou contenables) dans un récit (Diguer, 1993). Il existe divers types de modèles conceptuels de schémas narratifs. Propp, linguiste et Fomaliste russe, fut la figure de proue dans ce domaine elaborant notamment 31 sphères d'actions qu'il nomma fonction. Il conceptualisa une triade fondamentale de fonctions nécessaires au schéma narratif (1928). Plus récemment, des linguistes tels Bremond (1973) et Greimas (1970), ont élaboré leur modèle respectif. Chaque modèle de schtma nanatif s'articule autour d'un état initial, d'une transformation et d'un Ctat final. De plus, peu importe sur quel modèle on le défini, le schéma narratif incarne le résultat de l'analyse de l'invariance interindividuelle du fonctionnement cognitif habituei et normal (Diguer, 1993). Fayol (1985) et Diguer (1993) estiment qu'il faut désormais s'interesser aux differences individuelles au niveau du schéma narratif. Ainsi, Diguer (1993) a choisi un modèle conceptuel de structure narrative fondé sur les travaux de psychologues cognitivistes, tels Mandler (1984) et Rumelhart (1977), ainsi que de sérnioticiens tel Greimas pour fonder les assises de ses travaux. A l'aide de la grille d'analyse du programme narratif, il tente d'identifier et d'intégrer les différences individuelles dans ce modde géneral de schéma narratif par le biais de I'analyse de rtcits. Suite à une expérimentation auprès d'un échantillon de 130 récits (13 sujets à 10 récits chacun), les résultats obtenus confrment que les récits proviennent d'un schéma relationnel central propre à chaque sujet développe sous l'influence des expériences significatives qui ont façonné sa vie (Diguer, 1993).

1.1.2.2 : ~'lkhelle de Saucture de Personnalité (ESP) Dans la poursuite de ses travaux, Diguer (1994) a commit l'échelle de Structure de Personnalité (ESP), instrument de mesure dkveloppk afin d'identifier le type de structure de personnaiitk mis en scène dans un récit. Cette méthode d'analyse peut ê e un bon complé- ment au CCRT ainsi qu'aux m&hodes connexes. L'ESP est constituée de 2 parties. La première, l'analyse sémiotique est fondée principalement sur les mvaw de psychologues cognitivistes tels Mandler et Rumelhart et de ~Cmioticiens tel Greimas. De plus, elle corres- pond uès exactement en la grille d'analyse narrative mise au point et testée dans Diguer (1993). Celle-ci permet de découper un récit en ses composantes stnicturdes essentielles, c'est-à-dire les phases du recit: (manipulation, compétence, opération et sanction) et ses ac- tants (sujet d'état, opérateur, objet, opposant, adjuvant, etc). De plus, elle permet de décrire brièvement en termes sémiotiques les relations entre ces actants. La deuxième partie, l'analyse psychodynamique, dérive des modèles de la personnalité et de la psychopathologie de Bergeret (1976) et de Kernberg (1986), qui intégrent les principales théories contemporai- nes sur les relations d'objets. Cette section comprend 22 items psychodynamiques qui ont été identifiés lors de I'analyse sémiotique. Les cotes données à chaque item sont additionnées et pondérées afin de donner 5 scores finaux qui correspondent respectivement aux trois struc- tures de personnalité; soit les echelles psychotique, anaditique et névrotique; la 4e échelle correspond à la force du Moi et la dernière échelle, au degré d'investissement du récit. En 1994, Diguer fit une étude de fidélité sur la première section de I'ESP: I'analyse structurale. Treize sujets acceptèrent de décrire 10 récits où ils étaient en reiation avec d'autres personnes. Trois juges experts ont participé B la cotation. Les resultats obtenus indiquent des pourcentages d'accord variant entre 77.78 et 88.89 ainsi que des r de Pearson variant de.77 à.89 entre les juges. Ces résultats permettent de conclure à une bonne fidélité interjuges pour l'analyse sémiotique. Une étude de Diguer, Rousseau, Morissette et Lefebvre (1995), fut menée afin d'établir la fidélité de la 2e section de I'ESP (partie psychodynamique). Trente-huit sujets

provenant de la région de Québec participèrent à l'étude. Chacun devait raconter 10 récits conformement à la méthode d'entrevue RAP (Lubonky, 1990). Ils etaient tous en traitement psychothérapique au Service de Consultation externe de 1'Ecole de Psychologie de l'université Laval ou dans un hôpital psychiatrique de la region. Ainsi, 380 récits funnt cotés par 3 juges experts ayant reçu un entraînement spécifique. Les résultats ont indiqué une bonne fidélité interjuges. En effet, les pourcentages d'accord obtenus pour 1 'analyse psychodynamique sont tous audessus de 90% indépendamment des combinaisons (ex. juges 1 vs 2, juges 1 vs 3....). De plus, des r de Pearson variant de -57 à.95 furent obtenus aux 4 échelles psychodynamique (les trois structures et la force du moi). Cet instrument, bien que récent, a déjà produit des résultats préliminaires intéressants. A titre d'exemple, Rousseau et ai., (1995) ont démontré que l'échelle psychotique de I'ESP différencie les sujets psychotique des sujets n'ayant pas de trouble de personnalité. Les résultats de fidélité interjuges indiquent des pourcentages d'accord satisfaisants variant de 72,6% à 92,s 1 et un r de Pearson moyen de -69 pour les items psychodynamiques. Une autre étude de Morissette et al., (1995) a permi d'établir I'absence de correspondance entre les diagnostics de troubles de personnalité du DSM-III-R et les structures de personnalité telles que mesurées par I'ESP. Des rkssultats de fidélité interjuges similaires à la précédente étude furent obtenus, 1.2 Théories psychodynamiques de la personnafité 1.2.1 Types de relation d'objet et types d'angoisse Dans la communauté psychanalytique, il est géneralement admis qu'il existe trois grandes organisations de la personnalit6 desquelles découlent, entre autres, un type de relation d'object et un type d'angoisse dominante. La structure psychotique est celle qui est la plus régressée au plan développemental. Ainsi, la relation entre soi et I'objet est mai différenciée. typiquement fusionnelle et l'angoisse associée en est une de morcellement. Chez la structure limite, la relation d'objet est: anaditique, œ qui vient d'amkiitos: "compter sur".

Pour ce type de sujet, les objets deviement indispensables pour assurer soins et protections. Ils vivent des angoisses depressives en lien avec la perte de l'objet. Finalement, le type de relation privilégié des névrotiques est gknital. La plupart du temps, la relation à l'autre est envisagée en termes de plaisir et de déplaisir. Cette saucaire est la plus Claborée au plan développemental. L'angoisse de castration est présente en lien avec la transgression de l'interdit (Bergeret, 1976). Le tableau 1 présente en détails ces distinctions structuraies (ainsi que certains mécanismes de défenses, discutés ci-dessous). Voir Tableau 1 1.2.2 Mécanismes de défenses Selon Kernberg (1980, 1996), les sujets de structures limite et psychotique présentent des mécanismes de défenses primitifs regroupés autour du clivage de l'objet. Ces défenses sont: l'identification projective, I'idéalisation primitive, le déni, la toute-puissance et la devalorisation. Au moyen de ces défenses, la structure limite protégerait son moi des conflits éventuels en séparant compiètement les experiences contradictoires (bonnes et mauvaises) du soi et des objets significatifs. Le psychotique, pour sa part, se protègerait de la désintégration des frontières entre lui et les autres. Ces défenses primitives se retrouvent occasionnellement chez les sujets de structures névrotique dans certains contextes où d'autres mécanismes de plus haut niveau ne suffkent pas. Kernberg (1980) indique que les sujets de structure névrotique présentent des dbfenses de haut niveau dérivées du refoulement, tels la formation réactionnelle, I'isolation, l'annulation, l'intellectualisation et la rationnalisation. Ces dkfenses protègent le moi des conflits intrapsychiques en permettant le rejet de (a représentation gênante (toutefois sans clivage). De plus, Bergeret (1976), indique la dramatisation comme &tant un mode typiquement

nevrotique d'expression. Ce mode d'expression permettrait la mise en &ne de relations con- flictualisées, par exemple, à l'intérieur de récits. 1.2.3 Qualité de l'investissement de I'objet Selon Kernberg (1992; 1996) I'investissement des objets en profondeur ne serait possible que chez une structure névrotique normale. En effet, le sujet névrotique serait capable d'échanges objectaux empreints de tendresse et d'affection. Seuls les sentiments de culpabilitk inconsciente dans certaines relations pathog5nes spécifiques engendreraient I'incapacite d'investir profondément les objets. Chez la structure limite, les relations intimes manquent d'intégration, à cause de la diffusion d'identitk. ce qui occasionnerait un investissement des objets déformée et problématique. Ainsi, Kernberg rapporte que chez le névrotique l'agressivité est au service de I'érotisation tandis que chez l'état-limite, 170ppos6 se produit, ce qui nuit à la qualité de l'investissement des objets (1992). Chez le psychotique, la qualité d'investissement des objets serait d'autant plus chaotique du fait qu'il y a perte des frontières entre le soi et l'objet. En conséquence, le maintien de l'empathie nécessaire aux relations sociales, serait largement déficitaire particulièrement en periode d'hallucinations et de délire. 1.2.4 NormaIité et force du moi Selon Kernberg (1996), la structure névrotique est un préalable à une identité normale et à une bonne force du moi. En conséquence, seule cette structure pourrait gerer efficacement l'anxiété, I'irnpulsivit6 et la productivité au travail. La faiblesse du moi se manifesterait chez les patients limites par leur manque de tolérance à l'anxiété, leur manque de persévérance et de productivité au travail, leur qualité d'investissement de I'objet problématique, etc. Les sujets de saucture psychotique, quant à eux, n'ont pratiquement aucune chance d'atteindre la normalité dans leur vie (Kernberg, 1996). En effet, ils présentent tous une forme atypique de psychose par laquelle se révèle un moi si faible qu'il peut perdre le contact avec Ia réalité.