GORDES Inventaire et étude des peintures de l église Saint Firmin Atelier Thierry MARTEL Octobre 2006
Dans le cadre d une intervention d urgence, M. Chabert maire de Gordes, a souhaité un examen de l ensemble des peintures sur toile de l église Saint Firmin. Ces oeuvres présentent un état de conservation peu satisfaisant à cause des dégradations du bâtiment dues principalement aux infiltrations d eau. Ces dommages ont entraîné d importantes altérations sur les toiles. Les peintures situées sur le côté nord sont véritablement en danger. Les matériaux se dégradent rapidement : les châssis cassent, les toiles se déchirent et l accumulation de gravats, de scrupules au revers provoquent de nombreuses pertes de matière picturale. Ces oeuvres réalisées par des peintres anonymes des XVIIe et XVIIIe siècles, sont pour certaines de qualité et la mise en place d un programme de restauration suivant les priorités, permettrait de les mettre en valeur autant pour les nombreux visiteurs que pour les Gordiens et Gordiennes. Notre examen s est déroulé sur une seule journée, par conséquent, nous n avons pu étudier les revers et les châssis. Pour certaines peintures, nos observations ne sont que des hypothèses à partir des photographies, car nous ne pouvions pas préjuger fondamentalement de leur état de conservation lorqu elles étaient situées à plus de 10 mètres de hauteur. Les travaux réalisés récemment sont en voie de stabiliser le climat dans l édifice. Mais il est nécessaire d intervenir prochainement sur les murs intérieurs ainsi que sur les fenêtres où certains carreaux sont cassés permettant aux pigeons d entrer dans l église. Nous avons remarqué que les réfections des décors peints effectués au XIXe siècle, recouvrent des peintures plus anciennes, datant probablement de la reconstruction de l église au milieu du XVIIIe siècle. Une étude approfondie de ces peintures serait souhaitable. La restauration des éléments décoratifs de l église nécessitera, pour chaque chapelles, la coordination entre restauration des toiles et restauration des peintures murales. Atelier Thierry MARTEL Restaurateur du patrimoine diplômé IFROA (INP-Paris) Rue Lucien Montret 84220 GOULT 04 90 72 38 46 06 80 18 99 72 regard.goult@free.fr
L église de Gordes a été édifiée par les moines bénédictins de l abbaye de Saint Chaffret. Située au pied du village elle était autrefois dédiée à Notre-Dame, comme en témoignent de nombreux actes du XIIIe siècle. Placée au XVIIe siècle sous le vocable de Saint Benoît jusqu à sa réédification au milieu du XVIIe siècle et sa consécration à Saint Firmin. L église actuelle fut construite entre 1749 et 1757 sur les plans et devis des Sieurs Lambertin et Astaud d Avignon, l achèvement de la construction proprement dite date de 1755, comme en témoigne l inscription sur le fronton. D.O.M. HAEC EST DOMUS DOMINI FIRMITER AEDIFICATA BENE FUNDATA EST SUPRA FIRMAN PETRAM AN DNI MDCCLV L église se compose d une nef centrale, d un choeur et de sept chapelles latérales. Les sources documentaires sont : BONNY C., MORAND J.L., CORTASSE M., L église de Gordes, Gordes, s.d. GIORGI R., Les saints, Hazan, Paris, 2002 RAGER C., Pikto-Louvre, Adam Biro, Paris, 1990 HAMMEL J.P., LADRIERE M., Héritages, la culture occidentale dans ses racines religieuses, Hatier, Paris, 1991
Entrée de l église de Gordes Inscription du fronton de l église de Gordes
Les peintures sont disposées dans l ensemble de l édifice selon le plan suivant : Choeur Chapelle su Sacré Coeur Chapelle Saint Firmin Chapelle Saint Joseph Chapelle de la Vierge Chapelle Funéraire Chapelle Saint Crespin Chapelle Saint Eloi Tribune d Orgue Région PACA, Vaucluse, Gordes, église St Firmin, Localisation des tableaux - oct 2006 Martel Thierry
INVENTAIRES DES PEINTURES Chapelle Saint Eloi 1 - La Vierge, Saint Eloi et Saint Jean-Baptiste, anonyme, XVIIe siècle, hst, 250 x 170 cm 2 - Chemin de croix Station XI Jésus est cloué à la croix 3 - Sainte Marie-Madeleine méditant sur les vanités du monde, anonyme, XVIIe siècle, hst, 180 x 150 cm 4 - Chemin de croix Station XII Jésus meurt sur la croix 5 - Chemin de croix Station XIII Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère Chapelle de la Vierge Marie 6 - La Vierge Marie, l enfant, Sainte Anne, remise du Rosaire à Saint Dominique et Saint Roch, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 290 x 196 cm Chapelle Saint Firmin 7 - Saint Firmin, Anonyme, XVIIIe siècle, hst, 200 x 150 cm 8 - Saint Firmin, Anonyme, XVIIIe siècle, hst (?), 50 x 70 cm Choeur 9 - La Vierge, l enfant et Sainte Anne, donnant à manger à Saint Antoine de Padoue, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 250 x 170 cm 10 - Sainte Marie l égyptienne nourrie au désert par Saint Antoine et les anges, anonyme, XIXe siècle, hst, 350 x 260 cm 11 - Saint Firmin et Saint Chaffret, anonyme, XVIIe siècle, hst, 250 x 170 cm 12 - Saint Louis en Egypte, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 250 x 170 cm Chapelle du Sacré Coeur 13 - Peinture décorative, sans titre, anonyme, XXe siècle, Chapelle Saint Joseph 14 - La mort de Saint Joseph, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 200 x 150 cm Chapelle Funéraire 15 - Le Jugement dernier, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 160 cm 16 - Chemin de croix Station II Jésus est chargé de sa croix 17 - Chemin de croix Station III Jésus tombe pour la première fois Chapelle Saint Crespin 18 - Saint Crespin, Saint Crespinien, Saint Simon, anonyme, 1634, hst, 140 x 160 cm 19 - Chemin de croix Station IV Jésus rencontre Marie sa mère Tribune d orgue 20 - Chemin de croix Station V Simon de Cyrène aide Jésus a porté sa croix 21 - Chemin de croix Station VI Véronique essuie le visage de Jésus 22 - Saint Antoine mendiant et l archange Michel terrassant le dragon, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 150 cm 23 - Sainte Lucie devant le juge, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 140 cm 24 - Sainte Lucie donnant aux pauvres, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 140 cm 25 - Saint Dominique éteignant le brandon de l hérésie, anonyme, XVIIe siècle, hst, 180 x 145 cm 26 - Chemin de croix Station IX Jésus tombe pour la troisième fois 27 - Chemin de croix Station X Jésus est dépouillé de ses vêtements
Chapelle dédiée à Saint Eloi, patron des ferronniers et serruriers. 1 - La Vierge, Saint Eloi et Saint Jean-Baptiste, anonyme, XVIIe siècle, hst, 250 x 170 cm Etat de conservation : L oeuvre présente un très mauvais état de conservation, on relève de nombreuses déformations, la matière picturale est en soulèvement généralisé avec pertes ponctuelles. Ces lacunes laissent apparaître la préparation rouge. La peinture est très encrassée et appauvrie par la perte de liant. Le ciel bleu est décoloré, probablement une dégradation du bleu de smalt. Le bord inférieur est déformé par l accumulation, entre la toile et le châssis, de scrupules, de morceaux d enduit provenant du mur dégradé. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support (rentoilage ou doublage) et de la couche picturale (nettoyage, masticage et réintégration des lacunes). Changement de châssis.
Détail des altérations du bord inférieur dextre Détail des altérations de la partie centrale, lacunes et décoloration du ciel bleu. Saint Eloi, naquit vers 588 à Chatelac, non loin de Limoges, dans une riche et vertueuse famille d origine romaine. Il semble que sa première activité fut celle de maréchal-ferrant, avant l orfèvrerie. Il fut ensuite nommé maître des monnaies et conseiller du trésorier royal. Il fut très estimé pour ses grand dons d artisan et pour son extraordinaire capacité à ne pas gaspiller les matériaux. On raconte que le roi Clotaire II resta étonné de voir qu Eloi avait réussi à faire deux trônes avec l or qu il lui avait fourni pour en faire un seul. Après cet épisode, Eloi fut engagé au service du roi Clotaire II, et il y resta avec son successeur, Dagobert. Mais à la mort de l évêque Acarius, en 639, Eloi décida de devenir prêtre et, en 642, il fut nommé évêque de Noyon. Devenu un habile prédicateur, il se lança dans un inlassable apostolat, convertit les païens germaniques, fonda plusieurs monastères et prodigua ses soins pastoraux dans différentes régions des Flandres. Il mourut le 1er décembre 660. Saint Jean-Baptiste, fils de Zaccharie et d Elisabeth, cousine de marie, il naquit environ six mois avant le Christ. Selon la tradition apocryphe, Marie, qui s était rendue chez sa cousine âgée, aurait pris son fils dans les bras à la naissance. Les Evangiles ne disent rien de l enfance de Saint Jean-Baptiste, alors que les sources apocryphes ont imaginé qu il aurait, tout petit, quitté ses parents pour aller dans le désert mener une vie de pénitence. Il fut le précurseur de Jésus en vivant en ermite dans le désert, en prêchant la conversion et en baptisant dans le Jourdain. Jésus se présenta à lui pour être baptisé. Jean-Baptiste mourut peu après, décapité sur l ordre d Hérode Antipas, qui l avait fait emprisonner pour lui avoir reproché sa conduite (Hérode vivait en effet avec Hérodiale, la femme de son propre frère). Par orgueil, le roi céda à la requête de Salomé, fille d Hérodiade, qui avait si bien dansé au cours d un banquet quelle put lui demander tout ce qu elle désirait ; à l instigation de sa mère, elle exigea la tête de Jean-Baptiste sur un plat d argent.
Etat de conservation : Restaurée en 2005-2006 3 - Sainte Marie-Madeleine méditant sur les vanités du monde, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 180 x 150 cm Sainte Marie-Madeleine, son image suit la tradition qui découle de l interprétation de Grégoire le Grand, selon lequel s identifient dans sa personne les deux figures de Madeleine : celle qui oignit les pieds de Jésus dans la maison de Simon le Pharisien, et la soeur de Marthe de Béthanie. Marie-madeleine serait donc présente dans différents épisodes des Evangiles. Célèbre pécheresse, elle se présenta à Jésus, hôte de la maison de Simon, pour lui demander pardon de ses péchés, lui baignant les pieds de ses larmes, les essuyant de ses cheveux et les parfumant d un onguent précieux. Cet épisode, mis en relation avec celui de Béthanie où, pour honorer Jésus, elle ouvrit un vase d onguent et lui versa sur la tête et les pieds, est une préfiguration et une annonce de la mort du Christ. Marie de Magdala est en effet l une des trois femmes qui, le lendemain du sabbat, se rendirent de grand matin au sépulcre pour oindre le corps de Jésus, et c est elle qui vit le Christ ressuscité devant les apôtres.
Chapelle de la Vierge Marie 6 - La Vierge Marie, l enfant, Sainte Anne, remise du Rosaire à Saint Dominique et Saint Roch, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 290 x 196 cm Etat de conservation : L oeuvre est en danger, le montant inférieur du châssis a cédé et l ensemble est descendu d environ 20 cm. La toile ne semble retenue que par la statue de la Vierge. La couche picturale est en mauvais état de conservation, les trous, les déchirures, les pertes de matière et les soulèvements généralisés perturbent la lecture de l oeuvre. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Mise sur rouleau de la toile en attente de sa restauration Changement de châssis
Une intervention d urgence : La dépose A la demande de M. Chabert maire de Gordes, la dépose de la peinture s est effectuée le lundi 16 octobre 2006 avec l aide de M. Eymard et des agents municipaux. La statue de la Vierge a été déplacée, Mme Christiane Bonny l a dépoussiérée. Puis, la toile, maintenue en partie haute a été sortie de son encadrement de gypserie du XVIIIe siècle. Préparation de la dépose Elle a été déposée, la face sur un film plastique, afin de démonter le châssis et procéder au dépoussiérage. Les nombreux scrupules retirés, nous avons soigneusement placé entre le film plastique et la peinture une couche de non tissés polyester en vue de la mise sur rouleau. Un rouleau PVC de 25 cm de diamètre est utilisé pour rouler la toile du bas vers le haut. Début de la dépose Mise en place sur le film plastique Détail du châssis, angle supérieur dextre La toile sur le rouleau PVC Revers de la toile après retrait du châssis
La toile présente une coloration orangée, probablement due à la préparation rouge. Nous remarquons que sous les montants du châssis la préparation rouge est très présente. La toile se compose d environ 8 fils de trame et 7 fils de chaîne. Le tissage est lâche. On note trois coutures horizontales. La toile est oxydée, fragile et cassante. On relève quelques déchirures au niveau de la partie supérieure et au centre. Le bord inférieur est partiellement détruit. Revers, détail du tissage de la toile On compte trois aiguilles plantées par la face. Après la dépose, l examen de la face n a pas été possible. Revers, détail de la préparation rouge, très présente sous les montants du châssis Revers, détail des déchirures de la toile Revers, détail d une aiguille plantée par la face La Chapelle de la Vierge après la dépose de la toile.
Chapelle dédiée à Saint Firmin, 7 - Saint Firmin, Anonyme, XVIIIe siècle, hst, 200 x 150 cm au-dessus 8 - Saint Firmin, Anonyme, XVIIIe siècle, hst(?), 50 x 70 cm Etat de conservation : Les deux peintures sont très appauvries, la perte de liant et la pulvérulence sont visibles sur l ensemble. Pour la grande toile, la partie inférieure est endommagée par les gravas accumulés entre le châssis et la toile. Le châssis semble en mauvais état et le maintient dans le retable est fragile. On note une déchirure le long du bord inférieur. Pour la plus petite, on note un voile blanchâtre sur l ensemble : altération d un pigment ou chanci à confirmer après dépose. La lecture des oeuvres est très perturbée par le degré d altération des couches colorées. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis.
7 - Détail des altérations du bord inférieur senestre 8 - Saint Firmin, Anonyme, XVIIIe siècle, hst (?), 50 x 70 cm Nous remarquons un important blanchiment et de nombreuses taches. Saint Firmin (+ 552), A 22 ans, il est l un des premiers évêques de l ancien diocèse d Uzès dans le Gard (France), il était le disciple et ami de Césaire d Arles. Il assista au Concile d Orléans en 541. Son grand renom de docteur et d orateur s étendit jusqu en Italie. Il meurt à l âge de 37 ans.
Choeur 9 - La Vierge, l enfant et Sainte Anne, donnant à manger à Saint Antoine de Padoue, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 250 x 170 cm Etat de conservation : L oeuvre présente un mauvais état de conservation, on relève des chancis dans la partie supérieure, de nombreux repeints altérés, des déformations liées à une perte de tension ainsi que des cloques au niveau du pied de la Vierge. La lecture de l oeuvre est perturbée par le degré important de ces altérations. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis. Saint Antoine de Padoue, né en 1195, dans une famille noble, à Lisbonne, Antoine entre dans les ordres des Chanoines augustins et alla faire ses études à Coïmbre. Il fut tellement impressionné par le martyre de cinq missionnaires franciscains au Maroc qu il décida de passer dans cet ordre et devint frère en 1220. Il entreprit une activité de prédicateur en Afrique, qu il dut interrompre pour des raisons de santé, et il se rendit en Italie. Il fut envoyé aussi à Montpellier et à Toulouse. En France, il dut combattre l hérésie albigeoise. Il fut supérieur provincial de son ordre en Emilie et en Lombardie de 1227 à 1230. Il décida ensuite de s arrêter à Padoue pour se consacrer complètement à la prédication. Il y mourut brusquement, à l âge de trente-six ans. La dévotion rendue à Saint Antoine, d abord locale, se répandit à la suite des sermons de Saint Bernardin de Sienne. Antoine fut un excellent prédicateur et, à sa mort, on lui coupa la langue pour en faire une relique, conservée à Padoue aujourd hui encore. Se développa aussi toute une iconographie, tantôt confondue avec celle de saint Antoine le Grand, d ou provient l attribut du coeur enflammé, symbole de l amour pour Dieu, tantôt influencée par les légendes d autres saints, comme le sermon aux poissons calqué sur le modèle du sermon aux oiseaux de Saint François d Assise.
Choeur 10 - Sainte Marie l égyptienne nourrie au désert par Saint Antoine et les anges, anonyme, XIXe siècle, hst, 350 x 260 cm Etat de conservation : Cette oeuvre donnée en 1861 par l Empereur Napoléon III est en bon état de conservation. La couche picturale est empoussiéré et le vernis légèrement jauni. De petites déformations de la toile sont visibles au niveau du bord dextre. Proposition de traitement : Intervention minimaliste, dépoussiérage de la couche picturale et du revers. Marie L Egyptienne, selon la tradition rapportée par La Légende Dorée, Marie l Egyptienne, s étant enfuie de chez elle à l âge de douze ans, vint à Alexandrie et y fit pendant plusieurs années le métier de fille publique. Au seuil de ses trente ans, mue par la curiosité, elle se joignit à une caravane de pèlerins en route vers Jérusalem. Là, à la suite de manifestations prodigieuses, comme une force mystérieuse qui l empêcha de pénétrer dans le Saint-Sépulcre avec les autres pèlerins, elle eut l inspiration de se retirer dans la solitude pour expier ses péchés en menant une vie de pénitente. Elle acheta trois pains avec lesquels elle se rendit dans le désert et s en nourrit miraculeusement pendant de longues années, avec des dattes et des baies. Ses vêtements s usèrent et elle ne fut plus couverte que de ses très longs cheveux. Pendant toute sa vie d ermite, elle ne fut visité que par Zosime qui, à sa demande, lui apporta la communion près du Jourdain, à l endroit même ou Jésus avait été baptisé. C est en ce lieu que plus tard, Zosime trouva Marie morte et l ensevelit avec l aide d un lion.
Choeur 11 - Saint Firmin et Saint Chaffret, anonyme, XVIIe siècle, hst, 250 x 170 cm Etat de conservation : Cette peinture, située à 10 mètres du sol, au niveau de la coupole du choeur, nous semble dans un état de conservation peu satisfaisant. La couche picturale est très empoussiérée, à senestre on relève des coulures et d autres taches blanches dues aux pigeons. Des anciennes interventions semblent altérées. Proposition de traitement : Intervention sur le support à confirmer après dépose. Nettoyage de la couche picturale, élimination ou harmonisation des anciennes retouches.
Choeur 12 - Saint Louis en Egypte, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 250 x 170 cm Etat de conservation : L oeuvre présente un état de conservation peu satisfaisant, la couche picturale est très sombre, on relève des matités, un vernis jauni, de légères déformations du support et quelques soulèvements. Proposition de traitement : Traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis. Saint Louis, fils de Louis VIII, roi de France et de Blanche de Castille, naquit en 1214, à Poissy. A la mort de son père, en 1226, il hérita de la couronne, mais, comme il n avait que douze ans, il resta sous la tutelle de sa mère jusqu à sa majorité. En 1234, il épousa Marguerite de Provence, belle-soeur du roi d Angleterre Henri III. Louis fut un homme pieux, élevé dans la foi par sa mère, et, à la mort de Frédéric II, il devint le souverain le plus puissant d Occident. Cela ne l empêcha pas de gouverner avec sagesse et droiture, quelque vive que fût la cruauté de l époque. Il se distingua par la recherche de la paix et de la concorde. Il mena deux croisades : lors de la première, il fut fait prisonnier en Egypte avec toute son armée et dut payer une substantielle rançon pour revenir en France. A son retour, il fit face à la révolte des feudataires. Il se consacra à d importantes réformes et à l assistance aux plus faibles. En 1270, il repartit en croisade pour Tunis, d où il ne revint pas, frappé par une épidémie de peste qui lui fut fatale.
Chapelle du Sacré coeur 13 - Peinture décorative, sans titre, anonyme, XXe siècle, 200 x 160 cm Etat de conservation : Bon état de conservation Proposition de traitement : Dépoussiérage
Chapelle Saint Joseph 14 - La mort de Saint Joseph, anonyme, XVIIIe siècle, hst, 200 x 150 cm Etat de conservation : L oeuvre présente des déformations, l empreinte des traverses du châssis est visible. L ensemble de la couche picturale est en soulèvement. On relève de nombreuses griffures à senestre et des lacunes de matières picturales ponctuelles. L état de conservation n est pas satisfaisant. Proposition de traitement : URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis. Saint Joseph, les quelques indications sur Saint Joseph fournies pas les Evangiles sont rapportées par Matthieu et Luc : l époux de marie et père nourricier de Jésus était un homme juste, descendant de la lignée du roi David, qui vivait à Nazareth et exerçait le métier de menuisier. Promis à Marie, et ayant appris qu elle était enceinte, il décida finalement de ne pas la répudier après qu un ange lui fut apparu en songe. Après la naissance de jésus, un ange, toujours en songe, l exhorta à fuir en Egypte pour sauver l Enfant de la persécution d Hérode ; à la mort d Hérode, grâce à une visite de l ange, il put ramener Marie et l Enfant à Nazareth. Joseph est présent une autre fois dans l Evangile, lorsque Jésus, à l âge de douze ans, quitta ses parents pour aller discuter dans le Temple avec les docteurs. On ne sait rien d autre de Joseph, sinon ce qui provient des sources apocryphes, des croyances et des dévotions populaires, qui ont déterminé son iconographie. La figure de l homme mûr, souvent âgé, beaucoup plus vieux que Marie, est dictée par la nécessité de mettre en relief la paternité divine du Christ, les évangiles apocryphes décrivant même Joseph comme un vieillard veuf.
Chapelle Funéraire 15 - Le Jugement dernier, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 160 cm Etat de conservation : L oeuvre présente de nombreuses altérations, au niveau du bord inférieur la toile est trouée et les pertes de matière picturale sont importantes. La couche picturale est empoussiérée et semble en soulèvement généralisé. Le vernis jauni est irrégulier. La toile et le châssis ne sont plus maintenus en partie basse. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis.
Chapelle Saint Crespin 18 - Saint Crespin, Saint Crespinien, Saint Simon, anonyme, 1634, hst, 140 x 160 cm Etat de conservation : L oeuvre présente un mauvais état de conservation, la partie senestre est très endommagée par des déchirures et des trous. Les anciennes restaurations sont dégradées. On relève de nombreuses déformations de la toile, le long du bord inférieur la toile est clouée par la face. La couche picturale est empoussiérée, le vernis est jauni. Proposition de traitement : EN DANGER, URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Saint CRESPIN, Crispinus et Saint CRESPINIEN, Crispinianus, martyrs à Soissons au troisième siècle, patrons des cordonniers, honorés le 25 octobre. On croit que saint Crépin et saint Crépinien étaient frères, et qu ils furent du nombre des hommes apostoliques qui, au troisième siècle, vinrent de Rome, avec saint Quentin, annoncer l Évangile dans les Gaules. Ce qui est certain, c est qu ils fixèrent leur séjour à Soissons, et qu à l exemple de saint Paul, ils employaient le jour à prêcher la foi, et la nuit à travailler des mains pour se procurer leur subsistance. Ils avaient choisi, par humilité, la profession de cordonnier. Ils vivaient ainsi depuis plusieurs années, convertissant un grand nombre d idolâtres, lorsqu ils furent dénoncés à l empereur Maximien-Hercule, qui les fit arrêter et conduire devant le préfet du prétoire des Gaules, le plus implacable ennemi des chrétiens. Les deux saints souffrirent d affreuses tortures avec une admirable constance, et ils eurent la tête tranchée. Leur martyre eut lieu vers l an 287. Au dix-septième siècle, Henri-Michel Buch ou Buche, communément appelé le bon Henri, fonda un établissement connu sous le nom de communauté des «Frères cordonniers», et choisit saint Crépin et saint Crépinien pour patrons de cette pieuse association.
Détail des altérations, le long du bord inférieur, clous et assombrissement des anciennes restaurations. Saint Simon, patron des carriers, selon les évangiles, Simon était cananéen, c est-à-dire originaire de Cana, et appartenait au parti des zélotes, qui avait constitué un mouvement palestinien de résistance aux Romains. Les Evangiles n ajoutent rien d autre sur lui et on ignore ce qu il fît après la Pentecôte. Les sources apocryphes, à partir des mémoires apostoliques d Abdias, le disent frère de Jude Thaddée et de Jacques le Mineur, fils d Alphée et de Marie de Cléophas. Ces mêmes sources soutiennent que Simon et Jude allèrent prêcher en Perse, où ils furent tués par des prêtres païens : sur ce point, La légende dorée répète les Actes apocryphes, alors que d autres traditions affirment qu il a été scié en deux comme Isaïe. Selon des indications incertaines rapportées par Eusèbe, Simon aurait été le successeur de Jacques le Mineur sur le siège épiscopal de Jérusalem à l époque tragique de la destruction de la cité sainte. Selon d autres, il serait au contraire allé prêché en Egypte, en Libye et en Mauritanie. Enfin, d après Hégésippe, Simon aurait subi le martyre sous Trajan, en 107, à l âge de cent vingt ans.
Tribune d orgue 23 24 22 25 Disposition des tableaux au niveau de l entrée et de la tribune d orgue
Tribune d orgue 22 - Saint Antoine mendiant et l archange Michel terrassant le dragon, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 150 cm Etat de conservation : L oeuvre présente un très mauvais état de conservation, on relève des trous (cierges), de nombreux repeints désaccordés et une couche picturale en soulèvement généralisé. La toile est détendue. Les anciennes restaurations dégradées perturbent la lecture de l oeuvre. Proposition de traitement : URGENT Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. changement de châssis. Archange Michel, est cité dans la Bible, dans le Livre de Daniel, comme le premier des princes et gardiens d Israël. Dans le Nouveau Testament, il est défini comme archange dans l Epître de Saint Jude, alors que, dans l Apocalypse, il est l ange qui conduit d autres anges dans le combat contre le dragon représentant le démon, et il le vainc. L image de Michel archange, aussi bien dans le culte qui lui fut très tôt rendu que dans l iconographie, provient directement des passages de l Apocalypse. C est sur cette base que furent écrits d autres textes consacrés à Saint Michel, qui finirent par le présenter comme un être majestueux ayant le pouvoir de peser les âmes avant le Jugement dernier. L iconographie byzantine préférait l image de l archange en habits de dignitaire de la cour à celle, utilisée aussi, du guerrier combattant le démon ou pesant les âmes, cette dernière image étant pleinement adoptée en Occident.
Tribune d orgue 23 - Sainte Lucie devant le juge, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 140 cm Etat de conservation : La peinture située au-dessus de la tribune d orgue semble être dans un état de conservation peu satisfaisant, on relève de nombreuses taches blanches sur l ensemble de l oeuvre et des irrégularités de surface. La toile paraît légèrement déformée. Proposition de traitement : Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale. Changement de châssis. Sainte Lucie, subit le martyre à Syracuse vers 304, pendant les persécutions de Dioclétien. Les Actes de son martyre rapportent l histoire d une jeune Sicilienne de famille patricienne qui s était consacrée au Christ et avait décidé de donner ses biens aux pauvres et de renoncer au mariage. Le fiancé auquel elle était promise la dénonça au consul de Syracuse, qui la fit emprisonner et finalement décapiter après que se fut révélée vaine tout tentative de l emmener dans un lupanar, de la violer ou de la brûler vive. La légende de Lucie, d où est tiré son principal attribut iconographique, provient de fait que son nom fait référence à la lumière, ce qui a suscité dans l imagination populaire l invention d une torture concernant les yeux : ses yeux lui auraient été arrachés et elle les aurait remis en place elle-même. Une telle croyance, que La Légende dorée ne rapporte pas, influença les représentations de Sainte Lucie à partir du Moyen Age, de même que l influença le récit par Jacques de Voragine de l intervention de l Esprit saint qui, alors quelle était interrogée par le consul, rendit son corps si pesant que rien ni personne, pas même de nombreuses paires de boeufs, ne put la déplacer.
Tribune d orgue 24 - Sainte Lucie donnant aux pauvres, anonyme, XVIIe siècle, hst, 200 x 140 cm Etat de conservation : La peinture située au-dessus de la tribune d orgue semble être dans un état de conservation peu satisfaisant, on relève de nombreuses taches blanches sur l ensemble de l oeuvre et des irrégularités de surface. La toile paraît légèrement déformée. Proposition de traitement : Dépose du tableau, traitement fondamental du support et de la couche picturale.
Tribune d orgue 25 - Saint Dominique éteignant le brandon de l hérésie, anonyme, XVIIe siècle, hst, 180 x 145 cm Etat de conservation : L oeuvre semble dans un bon état de conservation, malgré quelques taches blanches. Les précédentes interventions semblent importantes et recouvrent probablement une peinture usée. Proposition de traitement : Vérification de l adhérence et de la cohésion des différentes strates. Traitement esthétique de la couche picturale, harmonisation des anciennes restaurations. Dépoussiérage du revers. Saint Dominique (Domingo de Guzman) est né vers 1170 à Caleruega, en Castille. Il était le quatrième fils du gouverneur de la ville. Quand il eut 14 ans, un de ses oncles, archiprêtre le fit entrer à l université de Palencia. Il aida les pauvres pendant une famine. En 1204, il accompagna son supérieur Diego de Acevedo, pour une mission religieuse. Ce fut pour Dominique la première occasion de rencontrer des hérétiques albigeois à Toulouse, où il perçut probablement l importance de ce que serait la mission de sa vie : les réconcilier avec l Eglise. A cette fin, il se consacra à la fondation de l ordre des Frères prêcheurs et voulut constituer des communautés qui seraient des centres d études de la culture sacrée. Le nouvel ordre fut approuvé par le pape Honorius III, qui demanda toutefois que soit adoptée une règle déjà existante : Dominique choisit celle de Saint Augustin, à laquelle furent ajoutés des statuts propres. L ordre se répandit rapidement dans tout l Europe. En 1221, Dominique mourut à Bologne, où s était réuni, l année précédente le premier chapitre général de l ordre. Dans ses portraits, le saint est tonsuré et porte la robe blanche et le manteau noir de son ordre ; ses attributs iconographiques sont le lys et l étoile au front, symbole de la sagesse.