L industrie Agroalimentaire dans l UEMOA Panorama, Problématiques, Enjeux et Perspectives



Documents pareils
Comment développer les métiers agroalimentaires en Afrique subsaharienne? Extraits d étude

Le secteur agroalimentaire en Provence-Alpes-Côte d Azur

L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

AVANT-PROPOS. Directeur de la Division de la statistique de la FAO

ATELIER DE RESTITUTION DU 27 NOVEMBRE 2014 ETUDE SECTEUR AGROALIMENTAIRE PROGRAMME EDEC

Offre et demande potentielle ECOWAS STDF 13/ OIE/ FAO/ CIRAD

R y o aume aume du du Maroc Mar Mai 2009

BOAD en Bref. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

L Assurance agricole au Sénégal

diffusion externe les services d'orange pour l agriculture en Afrique

PJ 28/12. 7 février 2012 Original : anglais. Comité des projets/ Conseil international du Café 5 8 mars 2012 Londres, Royaume Uni

Enquête industrie Agroalimentaire

Programme d Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP) du Cameroun. Le 5 novembre 2013

PRESENTATION DES PROGRAMMES

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

Veuillez trouver ci-dessous un nouveau bulletin de veille sur le développement rural.

méthodologiquem Quelques précautions

REPUBLIQUE TOGOLAISE. Travail Liberate Patria MINISTERE DE L AGRICULTURE, DE L ELEVAGE ET DE LA PECHE -PNIASA - PLAN D ACTION DU VOLET NUTRITION

Contribution à l introduction :

PLAN R E V A RETOUR VERS L AGRICULTURE

L industrie agricole et agroalimentaire canadienne et l économie mondiale en

Les économies de l Afrique de l Ouest : un portrait statistique

CONGRES INTERNATIONAL SUR L ASSURANCE ET LA RÉASSURANCE DES RISQUES AGRICOLES. Partenariat Public Privé dans l Assurance Agricole

L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE : LE PREMIER SECTEUR ECONOMIQUE FRANCAIS

industrie agroalimentaire

Qui sont-ils? Pedro. Tamacha. 9 En quantité, Tamacha mange suffisamment, mais son alimentation n est pas satisfaisante en qualité.

«Cette femme réduit le grain en farine grâce à une pierre à moudre (metate) et un broyeur cylindrique (mano)». 1 LA PROBLEMATIQUE

Analyse prospective des marchés à l export, par secteur et par pays

Conférence LSA - Préparez vos négociations commerciales 2012! Maîtriser les coûts d achat des matières premières

DUXTON ASSET MANAGEMENT

Panorama de la grande distribution alimentaire en France

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

LISTE V AU PROTOCOLE A MAROC. Description des produits

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE

Demande de Soumission - Transformateur

Docteur Bendeddouche Badis Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Directeur EP SNV

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

Qu est-ce que le commerce équitable?

%# *$" (# #$" %' %" # $( $ & " & $ " # " & %# #% # $# %" # - " % $ %"# %" %&" " $ %# %"# $ " # %" " $$" " % " #% # %"" $%"

Foire aux Savoirs CONSOLIDER LA RESILIENCE A L INSECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE AU SAHEL ET EN AFRIQUE DE L OUEST

Impact économique du secteur des coopératives. George Karaphillis CED Institute, Cape Breton University

Pour une meilleure adéquation emploi / formation dans le secteur agroalimentaire au Burkina Faso

Séminaire de présentation du Programme d'appui à la Diversification de l'économie en Algérie

Région Haute-Normandie. Plan régional pour l internationalisation des entreprises en Haute-Normandie

Premières estimations pour 2014 Le revenu agricole réel par actif en baisse de 1,7% dans l UE28

Directeur de Publication Bassambié BATIONO Directeur de la Recherche et de la Statistique courrier.zdrs@bceao.int

Participez et gagnez!

15% 10% -5% % de ch. par rapp. à l année préc. -10% Conserves Meat de fruits et légumes et aliments de spécialité

LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES ACTEURS DES FILIÈRES AGRICOLES: L EXPERIENCE DU PROJET MISTOWA. Plan

Le KARITe. equitable. & biologique. Bon pour. vous. bon pour. elles

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

PRODUITS MORTELS LES PESTICIDES DANS LE COTON

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

Point de vue de l'industrie alimentaire sur l'élimination des gras trans dans les produits alimentaires

Title Dialogue HerePublic-Privé pour des Secteurs Spécifiques: L Industrie Agroalimentaire

En Afrique, les opportunités d emploi offertes aux femmes proviennent à 92 % de l économie informelle (estimation). JORGEN SCHYTTE/Still Pictures

Plan d Investissement Agricole

Groupe SOEXIMEX. Secteur d activité. SOEXIMEX Un acteur majeur du commerce international. Histoire Chiffres clés Activités

Présenté par OUEDRAOGO Adolphe Chef de Brigade de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

Exemples de projets financés par l Union européenne et les Etats membres dans le cadre du Partenariat UE-Afrique sur le coton

UN PRODUIT MONDIALISÉ : LE CAFÉ

Agricultures paysannes, mondialisation et développement agricole durable

Les formations agroalimentaires dans la Loire

Réunion d experts Financement du développement en Afrique du Nord Rabat, Maroc, octobre 2010

Office National des Produits Pétroliers ******** NOT AN OFFICIAL UNCTAD RECORD APPROVISIONNEMENT ET DISTRIBUTION DES PRODUITS PETROLIERS AU MALI

Présenté par Jean Claude Ngbwa, Secrétaire Général de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

Inter-réseaux - Bulletin de veille n septe mbre 2010

ANALYSE DE LA STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR DE BIENS ET SERVICES DE L'UEMOA

Adaptation Aux changements climatiques. Agriculture et sécurité alimentaire: Cas du Burkina Faso

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

Chiffre d affaires de Casino unité : million d euros / Source : Casino

RAPPORT D ETUDE FINAL RAPPORT FINAL

Accès au financement pour la mise en valeur de cultures de diversification dans les régions de caféiculture CFC/ICO/30 (AEP : FGCCC/OCIBU)

Fiscalité des médicaments, consommables et équipements médicaux dans les pays membres de l UEMOA

Fabrication de farines à base de maïs

Fiche 23 D où viennent les produits de mon petit déjeuner?

CHAPITRE IV. 4.1 Stratégies d internationalisation des enseignes françaises

Exposition Universelle Milan 2015 du 1 er mai au 31 octobre 2015

GUIDE PRATIQUE des opérateurs privés. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Afrique. Membre du Groupe SEA-invest

SITUATION DE L AGRICULTURE MAROCAINE

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

à la Consommation dans le monde à fin 2012

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S

FORMATION BAC + 6 DOMAINE DE COMPETENCES

Allégations relatives à la teneur nutritive

Pour une meilleure santé

Universita Degli Studi di Milano. Facoltà di Agraria. Dipartimento di Economia e Politica Agraria Agro-alimentare e Ambientale

AGENCE DE PROMOTION DE L INDUSTRIE ET DE L INNOVATION LES INDUSRIES AGROALIMENTAIRES EN TUNISIE

Mauvaise informa.on agricole = Cycle de pauvreté Producteurs. Commerçants. Gouvernements. Transformateurs

L AIDE AU DÉVELOPPEMENT FRANÇAISE

Les facteurs de compétitivité sur le marché mondial du vin Veille concurrentielle juin 2013 Vinexpo 2013, Bordeaux

Les Journées Régionales de la Création & Reprise d Entreprise 8 ème ÉDITION

Plateforme d informations climatiques au Niger Présentation de l opportunité

STRATEGIE REVISEE DE MISE EN ŒUVRE DE L AGENDA POUR LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE COTON-TEXTILE DANS L UEMOA

Le BTS Sciences et Technologies des Aliments (STA)

ETUDES DEPF. Performances et compétitivité des exportations des filières phares du secteur agroalimentaire marocain.

Transcription:

Panorama, Problématiques, Enjeux et Perspectives Publication PMC Juillet 2008

Performances Management Consulting est une société de conseil en management stratégique, créée en 1995 par des consultants africains ayant acquis une expérience solide dans des cabinets et des entreprises de rang mondial. Le cabinet s est fixé comme ambition d être un acteur de la transformation des économies africaines. Dans ce cadre, le cabinet Performances publie de façon régulière des notes sectorielles sur un secteur clé pour la lutte contre la pauvreté et l émergence de l Afrique. Ces notes vous proposent une description précise du secteur, identifient les enjeux stratégiques et mettent en perspective les défis majeurs auxquels les décideurs publics et les acteurs privés devront faire face. Ce document est la note sectorielle sur le secteur agroalimentaire en Afrique en général, dans la zone UEMOA en particulier. Il est également disponible sur le site web de PMC : www.performancesconsulting.com Performances MC Page 2 sur 89

SOMMAIRE ABBREVIATIONS... 5 Liste des graphiques... 6 Liste des encadrés... 8 Liste des encadrés... 8 Liste des tableaux... 9 I. Contexte général...11 II. III. 1.1 PRESENTATION DE L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE... 11 1.2 LE POIDS ECONOMIQUE DU SECTEUR DE l IAA... 13 1.3 Les principaux acteurs du secteur de l IAA à l'échelle mondiale... 15 1.4 SITUATION DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN AFRIQUE... 16 panorama de l iaa dans l uemoa...19 2.1 Présentation de la chaîne de valeur de l IAA... 19 2.2 Connaissance et analyse des filières de l IAA dans l'espace UEMOA... 22 2.2.1 Offre... 24 2.2.1.1 Oléagineux... 24 2.2.1.2 Céréales... 29 2.2.1.3 Sucre... 34 2.2.1.4 Produits de la mer... 36 2.2.1.5 Fruits, légumes... 40 2.2.1.6 Viandes et produits laitiers... 43 2.2.1.7 Café-Cacao... 46 2.2.2 Demande... 50 2.2.2.1 Corps Gras... 50 2.2.2.2 Céréales... 53 2.2.2.3 Sucre... 54 2.2.2.4 Viande et produits laitiers... 55 2.2.2.5 Café-Cacao... 56 2.2.3 Bilan alimentaire dans l espace UEMOA... 57 2.2.4 Distribution... 58 2.2.5 Activités de soutien de la filière... 59 2.2.5.1 Emballages... 60 2.2.5.1.1 Emballage industriel... 60 PROBLEMATIQUES ET ENJEUX...62 3.1 Problématiques du secteur de l IAA... 62 3.1.1 Obstacles liés aux infrastructures de base... 62 3.1.2 Obstacles liés au dispositif réglementaire... 63 3.1.3 Obstacles liés à la contrefaçon des produits agroalimentaires... 65 3.1.4 Impact de l aide alimentaire sur la compétitivité de l IAA... 65 3.1.5 Obstacles liés au financement... 67 3.1.6 Impact des Biocarburants sur l industrie agroalimentaire... 68 3.2 Enjeux majeurs du secteur de l IAA... 70 3.2.1 Les Normes Qualité... 70 3.2.2 L'industrie agroalimentaire au cœur des nouvelles technologies... 73 3.2.2.1 L'impact des biotechnologies sur le secteur agroalimentaire... 73 3.2.2.2 Le secteur agroalimentaire face aux technologies de l'information et de la communication... 74 3.2.3 L adaptation de l offre à la demande... 75 3.2.4 La Valorisation des produits agroalimentaires du terroir... 76 3.2.5 Enjeux des APE sur le développement de l IAA... 77 IV. Perspectives de développement...79 Performances MC Page 3 sur 89

4.1 Politique industrielle commune de l UEMOA... 79 4.1.1 Programme de promotion de la qualité de l UEMOA... 80 4.1.2 Programme de Mise à Niveau et de Restructuration (PMNR) de l UEMOA... 81 4.2 Axes stratégiques de dynamisation du secteur agroalimentaire de l Union... 82 CONCLUSION...86 BIBLIOGRAPHIE...87 Performances MC Page 4 sur 89

ABBREVIATIONS AIFO : Association des Industriels de la filière Oléagineuse ADRAO: Centre du Riz pour l'afrique APE : Accords de Partenariat Economique BAD : Banque Africaine de Développement BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement BRC : British Retail Consortium Standards CA : Chiffre d'affaire CAA : Conseil africain de l Arachide CEA : Commission Economique pour l'afrique CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l Afrique de l Ouest CIRAD : Centre Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CMA/OAOC : Conférence des Ministres de l'agriculture de l'afrique de l'ouest et du Centre CNAC : Conseil National de l art Culinaire CILSS : Comité Permanent Inter- États de Lutte contre la sécheresse au sahel CORAF : Conseil Ouest et Centre africain pour la Recherche et le développement Agricole CNRA : Centre National de Recherches Agronomiques FAO : Food and Agriculture Organisation FLO : Fairtrade Labelling Organizations International GIE : Groupement d'intérêt Economique GPS : Groupement des Producteurs de Sucre HACCP: Hazard Analysis Critical Control Point IAA : Industrie Agroalimentaire IDE : Investissements Directs Etrangers IITA : Institut d Agriculture Tropical IFS : international Food Standard IFOAM : International Federation of Organic Agriculture Movements ISO : International Organization for Standardization NERICA: New Rice for Africa PIB : Produit Intérieur Brut PNPDL : Programme National Pilote de Développement de Lait OPA : Organisation Professionnelle Agricole OMD : Organisation Mondiale des Douanes OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement ONUDI : Programme des Nations Unies pour le Développement Industriel SOAMET: Secrétariat Ouest africain de Métrologie TEC : Tarif Extérieur Commun TIC : Technologies de l information et de la communication UE : Union Européenne UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UDS : United States Dollar Performances MC Page 5 sur 89

LISTE DES GRAPHIQUES Graphe 1 : répartition des Exportations et Importations alimentaires mondiales par pays...13 Graphe 2 : CA du secteur de l IAA dans les pays développés et émergents...14 (en milliard d euros)...14 Graphe 3 : aperçu des effectifs d employés dans l industrie agroalimentaires à travers le monde (x 1 000)...14 Graphe 4 : part des pays dans le CA des 25 plus grandes entreprises agroalimentaires en Afrique...17 Graphe 5 : chaîne de valeur de l industrie agroalimentaire...19 Graphe 6 : cartographie de l industrie agroalimentaire de l UEMOA...23 Graphe 7 : matrice de positionnement des filières industrielles dans l'uemoa...23 Graphe 8 : parts relatives (%) des pays membres dans les productions totales des principales graines oléagineuses de l'uemoa (1998-2005)...24 Graphe 9 : structure de la production de l'uemoa en graines oléagineuses (1998-2003)...25 Graphe 10 : évolution de la production de Céréales en Afrique de l ouest (en tonnes)...29 Graphe 11 : poids des pays dans la production du mil et du sorgho dans l UEMOA (en %)...30 Graphe 12 : importance du RIZ, SORGHO et MIL dans l activité céréalière des Etats membres de UEMOA...31 Graphe 13 : part des pays dans la production du riz dans l'espace UEMOA (2003)...31 Graphe 14 : évolution des surfaces, productions et rendements pour chaque groupe de produit (1980 =indice 100)...32 Graphe 15 : évolution de la production de canne à sucre dans l UEMOA (2000-2007)...34 Graphe 16 : répartition de production de canne à sucre UEMOA (2001)...35 Graphe 17 : part des pays dans la production de matières premières halieutique dans l'uemoa (2001)...37 Graphe 18 : évolution de la production des fruits et légumes (1980-2006)...41 Graphe 19 : évolution de la production de fruits et légumes dans l'uemoa...41 Graphe 20 : évolution de la production de viande dans l'uemoa en (Tonnes)...44 Graphe 21 : part des principaux pays producteurs de Cacao...46 Graphe 22 : cartographie de la production du café en Afrique...47 Graphe 23 : répartition de la valeur à l'intérieur de la chaîne de valeur...48 Graphe 24 : consommation des produits dérivés du Cacao dans le Monde...49 Graphe 25 : évolution de la consommation de corps gras d'origine animale et végétale (en tonnes) de l'uemoa (1998-2003)...51 Graphe 26 : parts relatives (%) des différents pays dans la consommation de corps gras de l'uemoa (1998-2003)...51 Graphe 27 : poids des pays membres dans les importations totales d'huiles végétales de l'uemoa...52 Graphe 28 : importations de corps gras du Sénégal en provenance de la Côte d Ivoire (en kg).53 Graphe 29 : consommation en céréales dans les pays de l'uemoa...54 Graphe 30 : commerce extérieur du sucre dans les pays de l UEMOA...54 Performances MC Page 6 sur 89

Graphe 31 : évolution des importations de viandes et dérivés de la CEDEAO...55 Graphe 32 : indice des prix des produits laitiers...56 Graphe 33 : Répartition des zones de production et des principaux pays producteurs et consommateurs de cacao...56 Graphe 34 : indice des prix des denrées alimentaires...58 Graphe 35 : circuit de distribution des produits de l IAA...59 Graphe 37 : évolution de la population sous alimentée en Afrique...65 Graphe 40 : évolution de flux des investissements privés étrangers (Milliards de Dollars)...68 Graphe 41 : évolution et prévision de la population à l horizon 2030...75 Graphe 42 : scénarii envisageables pour l avenir de l industrie agroalimentaire dans l espace UEMOA...83 Performances MC Page 7 sur 89

LISTE DES ENCADRES Encadré 1 : Nestlé, leader mondial ; Danone, numéro un français... 16 Encadré 2 : la recherche en Afrique de l Ouest... 20 Encadré 3 : l Association des Industriels de la Filière Oléagineuse de l UEMOA... 28 Encadré 4 : les principaux acteurs de transformation des produits de la mer... 39 Encadré 5 : les acteurs de la transformation des fruits et légumes en dans l UEMOA... 43 Encadré 6 : la filière avicole dans l'uemoa... 44 Encadré 7 : les acteurs de la transformation du lait dans l'uemoa... 45 Encadré 8 : les maillons de la chaîne de distribution en CI et au Sénégal... 59 Encadré 9 : typologie des emballages... 60 Encadré 10 : Le TEC stimule-t-il les exportations en diminuant le coût des importations?... 64 Encadré 11 : l impact de l aide alimentaire sur les échanges de corps gras... 66 Encadré 12 : présentation des biocarburants... 69 Encadré 13 : international Food Standard (IFS) & British Retail Consortium Standards (BRC) & ISO 22000... 71 Encadré 14 : principales activités du programme qualité... 80 Encadré 15 : phase pilote de mise en œuvre du Programme de Mise à Niveau et de Restructuration... 82 Performances MC Page 8 sur 89

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : les principaux groupes dans l industrie agroalimentaire dans le monde (2005)... 15 Tableau 2 : les principaux groupes agroalimentaires en Afrique... 17 Tableau 3 : caractéristiques de l industrie agroalimentaire dans l espace UEMOA Exemple du Burkina Faso... 21 Tableau 4 : présentation des principales filières agricoles de l'uemoa... 22 Tableau 5 : les principaux acteurs industriels de la filière oléagineux dans l UEMOA... 26 Tableau 6 : les principales minoteries dans l espace UEMOA... 33 Tableau 7 : les Brasseries du Groupe CASTEL... 33 Tableau 8 : les principaux industriels du sucre dans l espace UEMOA... 35 Tableau 9 : répartition de la valeur à l intérieur de la chaîne de valeur de l industrie cacaoyère.. 49 Tableau 10 : évolution de la balance commerciale des produits agroalimentaires... 57 Performances MC Page 9 sur 89

INTRODUCTION La mondialisation marque un tournant dans les relations économiques entre les pays. L évolution du secteur des industries agroalimentaires (IAA) illustre bien cet état de fait : construction de filières mondialisées, impacts écologiques et sociaux des modes de production et d échange, devenir de plus de deux milliards et demi de producteurs dans le monde, transformation socioculturelle des modes de vie et des habitudes de consommation, jusque dans leurs aspects les plus vitaux : nourrir chaque habitant de la planète. Le secteur des IAA 1 représentait jusqu en 2002 la première branche de l industrie manufacturière, avec environ 15% de la valeur ajoutée de ce secteur au niveau mondial. Aussi, de nombreux auteurs s accordent-ils à reconnaître que la transformation des matières premières en produits manufacturés est fortement créatrice de valeur et indispensable pour impulser une dynamique économique, participant ainsi à l'amélioration du bien-être des populations. En conséquence, un grand nombre de pays dans le monde concentre plus d efforts dans ce secteur, afin de répondre à la fois aux objectifs de croissance économique globale et de sécurité alimentaire des populations. Malgré ces efforts réalisés, de nombreux pays restent encore en marge de ce mouvement et des effets positifs du secteur des IAA dans le monde. L Afrique, grande réserve de matières premières, figure parmi ces régions qui peinent encore à amorcer leur décollage dans ce secteur au bénéfice de leurs populations dont le quotidien rime avec pauvreté. Le présent document vise à donner un aperçu sur le secteur des IAA en Afrique subsaharienne en général et en Afrique de l Ouest en particulier, à travers un panorama des principales filières qui s y développent. Il approfondit cet état des lieux par le biais d une analyse détaillée de l évolution des principaux indicateurs, de la chaîne de valeur et des spécificités africaines du secteur des IAA. Il présente une synthèse des problématiques majeures de l industrie agroalimentaire, en dégage les priorités et les principaux enjeux pour éclairer et guider la réflexion sur les perspectives de développement de ce secteur capital pour l émergence des économies africaines et le bien-être des populations. 1 AGIA Alimentation, Panorama des restructurations des industries agroalimentaires 2003, France 2003 / Monde 1987-2003, SEDIAC, Paris, (2004), 125 p. Performances MC Page 10 sur 89

I. CONTEXTE GENERAL 1.1 PRESENTATION DE L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE L IAA dans le monde est un secteur composé de plusieurs pôles de transformation pouvant être regroupés en huit filières, utilisant des procédés toujours plus innovants. Le secteur des IAA regroupe l'ensemble des industries de transformation des matières premières, d origine végétale ou animale, en produits destinés à l'alimentation et à d autres usages. Ce secteur fait partie d'une chaîne, allant de l'agriculture jusqu'à la distribution en assurant les fonctions suivantes : la fabrication de produits alimentaires de qualité, notamment aux plans organoleptiques et de l innocuité ; la fabrication et la commercialisation de nouveaux produits issus de la recherche et de l'innovation; le conditionnement et l'expédition des produits vers les centres de distribution. Ce secteur regroupe à la fois, les entreprises qui fabriquent et commercialisent les produits alimentaires et dans une certaine mesure, les équipementiers qui fournissent le matériel utile à la fabrication de ces produits. En fonction des matières premières traitées et des procédés de fabrication utilisés, le secteur de l Industrie Agroalimentaire est présenté en différentes filières industrielles. Les organisations internationales de l interprofession retiennent une classification en huit (8) filières de transformation : 1. la filière de transformation des conserves, des surgelés et des plats cuisinés ; 2. la filière de transformation des produits à base de céréales ; 3. la filière de transformation des corps gras ; 4. la filière de transformation sucrière; 5. la filière de transformation des produits carnés ; 6. l industrie de fabrication de boissons ; 7. la filière de transformation des autres produits alimentaires (chocolaterie, confiserie ) ; 8. la filière de transformation des produits laitiers. La filière des conserves, des surgelés, et des plats cuisinés repose entre autres sur des procédés de transformation par appertisation et par déshydratation. L industrie des conserves utilisent le procédé de l appertisation qui combine traitement thermique et emballage étanche pour produire des aliments pouvant être conservés pendant plusieurs années à température ambiante. Le traitement thermique doit en effet être réalisé suivant un barème adapté afin de préserver la qualité nutritionnelle des aliments. (Les aliments que l'on peut mettre en conserve en les soumettant à de hautes températures sont les légumes, les viandes, les fruits de mer, les volailles et les produits laitiers. Performances MC Page 11 sur 89

La déshydratation, est une technique qui consiste à éliminer l'eau d'un produit alimentaire pour empêcher le développement des micro-organismes : les produits déshydratés peuvent se conserver à température ambiante. Les techniques de déshydratation sont nombreuses mais il est à distinguer celles permettant l'élimination de l'eau avant son élimination par cryodessiccation ou de lyophilisation. La surgélation, consiste à porter rapidement à cœur la température des aliments à moins de 18 C en vue de leur conservation sur une plus longue durée (c est le cas des viandes surgelées). La filière de transformation des produits à base de céréales, concerne les activités de mouture des graines, principalement pour la production de farines, de semoules, de sons La filière de transformation des corps gras : elle couvre les activités de production des huiles et de margarine à partir de la trituration des produits oléagineux (arachide, sésames, palmier à huile, graines de coton, l anacarde, le soja, le karité etc..) et des corps gras animaux. La filière de transformation du sucre s intéresse aux opérations d extraction du saccharose contenu dans deux (2) plantes saccharifères : la canne et la betterave. La filière de transformation des viandes, elle concerne les activités d abattage des bêtes (bovins, ovins, caprins etc.), les activités de découpe et de filetage, de charcuterie, le conditionnement de la viande en vue de sa distribution. L industrie de fabrication de boissons, concerne la fabrication de l eau minérale, des boissons gazeuses, de vins et spiritueux. L industrie de fabrication des produits laitiers, concentre ses activités sur la fabrication des produits suivants : lait en poudre, concentré de lait, lait caillée, yaourt, beurre, fromage etc. L industrie de transformation des autres produits alimentaires, regroupe l industrie de la confiserie, la chocolaterie et toutes autres activités de transformation de matières premières destinée à l alimentation humaine et animale et qui ne sont pas contenues dans les filières ci dessus citées, abstraction faite de l industrie de transformation du tabac qui n est pas couverte par cette note. Performances MC Page 12 sur 89

1.2 LE POIDS ECONOMIQUE DU SECTEUR DE l IAA L IAA est un secteur qui participe très fortement à la formation du PIB dans les pays. A l échelle mondiale, l IAA représente 4% du PIB de la planète. En terme d échanges, deux (2) principaux acteurs se détachent : l Union européenne et les Etats-Unis. Le premier est le principal exportateur de denrées alimentaires, le second, le principal importateur. Graphe 1 : répartition des Exportations et Importations alimentaires mondiales par pays Importation Autres 48% Australie 4% Brésil 7% Exportation Autres 40% Japon 12% Russie 4% Union européenne 20% États-unis 10% Chine 6% Canada 5% Union européenne 18% États-unis 18% Chine 4% Canada 4% Source : CIAA, OMC (2005) L essentiel des retombées financières de cette industrie est capté par les pays développés. L union Européenne constitue la première puissance agroalimentaire mondiale avec 24% de chiffre d affaire réalisé pour l exercice 2002 ; arrivent ensuite les Etats-Unis (21% de CA) et le Japon (10% de CA). Les pays émergents que sont la Chine et le Brésil totalisent 6% du chiffre d affaire global de la filière. Pour l exercice 2004, le chiffre d affaires généré par cette industrie dans les grands espaces géographiques reste dominé par l UE qui de fait conforte sa place de leader mondial de l industrie agroalimentaire devant les Etats-Unis avec un CA global de l ordre de 836 milliards d euros. L Afrique en général et l UEMOA en particulier se trouvent marginalisés dans ce secteur d activité tant leurs contributions aux échanges sont infimes (moins de 1%). Performances MC Page 13 sur 89

Graphe 2 : CA du secteur de l IAA dans les pays développés et émergents (en milliard d euros) 835 496 242 37 41 61 127 Mexique Australie Brésil Chine Japon Etats- Unis UE Source : CIAA, OMC (2004) En outre, ce secteur à faible intensité capitalistique, reste l un des plus grands pourvoyeurs d emplois au monde. Ce sont environ 23 millions de postes qui ont été répertoriés à l échelle mondiale en 2002 et ce, malgré les tendances de plus en plus accrues vers une forte rationalisation des besoins en ressources humaines dans l industrie en général. Graphe 3 : aperçu des effectifs d employés dans l industrie agroalimentaires à travers le monde (x 1 000) 9 365 5 000 Australie 160 200 270 415 500 590 800 1 200 Canada Source : ONUDI, CIAA, ANIA (2003) Italie France Royaume Unis Allemagne Brésil Japon Etats-Unis 1 600 2 800 Union Européenne Chine Reste du monde Performances MC Page 14 sur 89

1.3 LES PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR DE L IAA A L'ECHELLE MONDIALE Trois (3) catégories d acteurs majeurs se distinguent dans le tissu industriel du secteur agroalimentaire : les artisans qui sont de petits acteurs n utilisant pas de technologie élaborée et dont le travail conduit généralement à des productions de faible volume ; les petites et moyennes entreprises agroalimentaires, très majoritaires, avec une capacité de production significative, des marchés plus importants et qui contribuent fortement à l emploi, notamment en Afrique ; les grandes entreprises et les multinationales qui sont les plus connues ; elles développent leurs activités à l échelle mondiale et représentent un poids économique considérable à l image du groupe Nestlé (numéro 1 mondial de l industrie agroalimentaire). Tableau 1 : les principaux groupes dans l industrie agroalimentaire dans le monde (2005) Groupes Nationalité CA Milliards euros Représentation Effectifs Nestlé SA Suisse 55 200 pays / 508 usines Kraft foods USA 27,4 150 pays/ 175 usines 250 000 94 000 PepsiCo USA 26,2 200 pays 157 000 Unilever UK- Pays Bas 22,2 150 pays 206 000 Tyson Foods USA 20,4 80 pays / 300 usines Coca Cola USA 18,6 200 pays Mars USA 14,5 100 pays 107 000 55 000 ND Danone France 13 194 usines 88 184 Général Mills USA 9,6 ND ND Cadbury Schweppes UK 9,5 35 pays / 101 usines 58 581 ConAgra foods USA 9,5 ND 25585 * Dean foods Company USA 8,4 ND 24500 * Sara Lee Corp. USA 8,4 180 pays 109 000 Chiffre 2005, en Millions de Dollars, ND non déterminé, Chiffre en 2007 Performances MC Page 15 sur 89

Encadré 1 : Nestlé, leader mondial ; Danone, numéro un français Le suisse Nestlé, leader mondial de l agroalimentaire, a réalisé un CA de près de 60 milliards d euros en 2005. Présent sous environ 140 marques (Maggi, Buitoni, Herta, Ricoré, Nescafé, Nesquik, Lion, Crunch, Chocapic, Kit Kat, Smarties, Mousline, Guigoz, Gloria, la laitière.et dans l alimentation animale Fido, Félix, Friskies etc.), il compte plus de 250 000 salariés dans 200 pays. Danone, premier français et douzième mondiale (le classement annuel «The World s Largest Corporations Global 500», établi par la revue nord-américaine Fortune), à réalisé 13 milliards d euros de CA en 2005, dont les deux tiers en europe. Il est présent sur le secteur des produits laitiers, où il est le numéro 1 mondial (Danone, Danette, Taillefine, Actimel, Gervais, etc.). Danone est également présent sur le secteur des biscuits et celui des produits céréaliers, où il était numéro 2 mondial avant de céder son unité de fabrication de biscuits à l américain Kraft foods pour un montant de 5,3 milliards d euros, pour mieux se recentrer sur les filières plus profitables de la boisson et des produits laitiers. Danone emploi près de 90 000 personnes à travers le monde. A coté de ces Grands Acteurs de la transformation agroalimentaire, gravitent un certains nombre d autres opérateurs spécialisés dont les distributeurs qui assurent la disponibilité des produits et leur répartition sur les marchés. Naguère considérée comme de simples relais des industriels de l agroalimentaire, les distributeurs ont vu leur importance s accroître sous la double impulsion de l internationalisation et de la concentration des grandes enseignes. La part de marché de ces géants de l alimentation (Walmart, Carrefour, Auchan, Casino etc.) a fortement augmenté en quelques années. Cette montée en puissance de la distribution a conduit à une réorganisation substantielle des systèmes d approvisionnement. Là où traditionnellement les fabricants maîtrisaient la chaîne de distribution en ayant recours au réseau de grossistes et de détaillants pour vendre et écouler leurs produits aux consommateurs, ce sont maintenant les détaillants, qui du fait de leur proximité avec le consommateur, dominent la chaîne en imposant des normes aux producteurs pour le référencement de leurs produits. 1.4 SITUATION DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN AFRIQUE A l instar de l industrie agroalimentaire mondiale, le secteur des IAA africaines affiche une grande diversité en termes d éventail de produits proposés aux consommateurs. Toutes les filières de transformation de l IAA sont représentées sur le continent. L offre est essentiellement portée par des groupes multinationaux, des investissements privés étrangers, des PME locales, des transformateurs artisanaux... Performances MC Page 16 sur 89

Tableau 2 : les principaux groupes agroalimentaires en Afrique Société PAYS CA millions $ RESUTAT NET SAB MILLER SOUTH A AFRIQUE DU SUD 4274 ND TIGER BRAND AFRIQUE DU SUD 2400 333 CEVITAL ALGERIE 1406 311 TONGAAT-HUILETT GROUP AFRIQUE DU SUD 1127 103 DISTELL GROUP AFRIQUE DU SUD 965 76 AFGRI AFRIQUE DU SUD 924 39 ILLOVO SUGAR AFRIQUE DU SUD 900 74 FLOUR MILLS NIGERIA NIGERIA 856 60 ANGLOVAAL INDUSTRIES AFRIQUE DU SUD 777 46 ASTRAL FOOD AFRIQUE DU SUD 744 73 NIGERIA BREWERIES NIGERIA 699 88 RAINBOW CHICKEN AFRIQUE DU SUD 679 68 CIE SUCRIERE MAROCAINE MAROC 608 13 DE RAFFINAGE CLOVER HOLDING AFRIQUE DU SUD 607 SIIC MAROC 570 NIGERIA BOTTLING CO. NIGERIA 483 CENTRALE LAITIERE MAROC 462 12 45 8 42 Chiffres 2006, en Millions de Dollars, ND non déterminé Sur le continent africain, l IAA est fortement dominée par l Afrique du Sud et les pays de l Afrique du nord qui concentrent les plus importants chiffres d affaire du secteur ; seul le Nigeria, pays de l Afrique de l Ouest, arrive à se positionner parmi ces géants africains de l IAA. Graphe 4 : part des pays dans le CA des 25 plus grandes entreprises agroalimentaires en Afrique DE DOLLARS) AFRIQUE DU SUD; 13158 MAROC; 3078 ALGERIE; 1742 CAMEROUN; 342 EGYPTE; 1232 NIGERIA; 2474 AFRIQUE DU SUD MAROC ALGERIE NIGERIA EGYPTE CAMEROUN Sources : Jeune Afrique En ce qui concerne la distribution, les grossistes approvisionnent les grandes surfaces de type hypermarché, supermarché, superette, station services et autres marchés traditionnels. Performances MC Page 17 sur 89

Les grandes enseignes mondiales de commerce de détail sont présentes sous la forme de franchise pays (utiliser l enseigne et/ou la marque, le savoir-faire, les méthodes commerciales et techniques, les procédures etc.). Ainsi, le groupe Carrefour est présent en Algérie (un hypermarché installé en 2005), en Egypte (3 hypermarchés installés en 2002) et en Tunisie (hypermarché et 3 supermarchés). Le groupe Casino est présent au Sénégal à travers trois supermarchés. Performances MC Page 18 sur 89

II. PANORAMA DE L IAA DANS L UEMOA 2.1 PRESENTATION DE LA CHAINE DE VALEUR DE L IAA La chaîne de valeur de l industrie agroalimentaire couvre cinq (5) principaux volets : o les fournisseurs ; o les activités cœur de filière (la transformation) ; o la distribution ; o le transport et la logistique ; o la recherche et développement. Graphe 5 : chaîne de valeur de l industrie agroalimentaire Fabrication d Équipements Production Matières Premières & autres intrants Transport et logistique Transformation Transformation Semi industrielle artisanale Transformation moderne Trituration Distribution commercialisation Trituration Recherche et développement Consommation Consommation La fourniture de biens et de service dans l IAA résulte de l activité de plusieurs acteurs : Les fabricants d équipements : ils regroupent toutes les entreprises fournissant le matériel utilisé pour la transformation des matières premières, le conditionnement et l emballage des produits fabriqués ; Les producteurs agricoles : cette activité prend en compte l ensemble des producteurs agricoles locaux et internationaux approvisionnant la transformation agroalimentaire ; Les recherche et développement : cette activité transversale est très importante dans la chaîne de valeur de l IAA. Elle comporte de multiples facettes dont le développement de nouveaux produits. Dans l UEMOA, cette activité est portée par les partenaires au développement (l ADRAO, la FAO, etc.), les Organisations Inter Gouvernementale (CILSS, CORAF ), les centres de recherche des Etats membres et les activités de R&D portées par certaines entreprises. Performances MC Page 19 sur 89

Encadré 2 : la recherche en Afrique de l Ouest LA RECHERCHE EN AFRIQUE DE L OUEST La capacité régionale de recherche agricole repose sur les institutions nationales de recherche agronomiques dont disposent la plupart des pays, et sur les institutions à vocation internationale comme l Institut d Agriculture Tropical (IITA), ou enfin des institutions régionales telles que l ADRAO, le Centre AGRHYMET/CILSS, etc.. Plusieurs dispositifs de coordination de la recherche existent et impulsent des travaux et des capitalisations régionales. Il s agit principalement du CORAF (Conseil Ouest et Centre africain pour la Recherche et le développement Agricole) et du CILSS pour les problématiques liées à la gestion des ressources naturelles et la sécurité alimentaire spécifiques aux zones sèches. La recherche agricole Ouest africaine a été fortement réorganisée dans la période des ajustements structurels et du retrait de l Etat. Elle a néanmoins permis la mise au point d innovations et parfois de paquets technologiques adaptés. L IITA a mis au point des cultivars de manioc dont les rendements peuvent dépasser 40 tonnes à l ha. Des variétés de maïs amélioré et de niébé aux rendements dépassant le quadruple des rendements moyens actuels des producteurs sont également disponibles. Mais la plus grande avancée en matière de recherche est celle accomplie par l ADRAO sur le riz. Cette agence de développement du riz en Afrique de l Ouest a mis au point 18 variétés de riz de type NERICA (New Rice for Africa) à partir de croisement du riz africain et asiatique. Les NERICA ont la particularité de permettre la culture du riz sur tous les faciès agro écologiques de l Afrique allant des bas-fonds (Nerica de bas-fonds) aux plateaux (Nerica de plateaux). Ainsi, les NERICA représentent aujourd hui un moyen efficace de réduire l insécurité alimentaire qui frappe de façon cyclique ou périodique plusieurs régions de l Afrique, en augmentant la production du riz dont le continent est importateur net. Les NERICA ont également l avantage d avoir des teneurs en protéines 25% supérieures à certains riz massivement importés notamment de l Asie. Leurs capacités à résister aux parasites, leur tolérance à la sécheresse et aux sols acides et ferreux, leur cycle très court (90 à 120 jours) et leur faible exigence en engrais, sont autant d éléments qui font que l utilisation des NERICA permet d accroître considérablement les rendements et constitue un atout important pour leur diffusion et leur développement rapide en Afrique de l Ouest. La recherche régionale est intégrée dans des réseaux d échanges regroupant des institutions de recherche et des universités dans les pays du Nord et dans les pays émergeants. La recherche agricole est confrontée à trois (3) sortes de problèmes majeurs. Le premier est relatif à sa forte dépendance aux financements extérieurs, situation qui limite son autonomie en matière de définition des programmes et priorités de recherche. Le second concerne l insuffisance de l effectif des chercheurs (trois fois moins de chercheurs agricoles en Afrique de l Ouest qu au Brésil). Enfin le dernier problème concerne la diffusion et la vulgarisation des produits de la recherche. Source : Les potentialités agricoles de l Afrique de l Ouest (CEDEAO) Février 2008 La transformation : elle concerne la production de produits finis et semi finis à partir de la transformation de matières premières. L IAA couvre trois (3) types de transformations majeures : o la transformation artisanale est la plus ancienne ; elle est pratiquée dans l ensemble des filières de l industrie agroalimentaire africaine. o la transformation semi industrielle, à cheval entre l artisanale et l industrielle, avec l utilisation de moyens de transformation plus élaborés (machines semi mécanisées pour les opérations les plus importantes du processus de fabrication). La main d oeuvre utilisée est peu qualifiée ; les procédés de transformation exploités sont d un niveau technologique moyen. La production est régulière et destinée généralement à un marché plus large (proximité, ville, région, nation). o la transformation moderne/industrielle qui se distingue nettement par un niveau technologique élevé (chaîne de transformation entièrement mécanisée et automatisée), une main d œuvre qualifiée, des investissements très importants et une Performances MC Page 20 sur 89

capacité de production plus grande, un circuit de distribution moderne et des produits de qualité supérieure. Tableau 3 : Caractéristiques de l industrie agroalimentaire dans l espace UEMOA Exemple du Burkina Faso Caractéristiques Artisanales Semi artisanal Industriel Taille Micro entreprise Petite et moyenne Grande entreprise entreprise Main-d oeuvre Familiale et/ou sociale Familiale, Spécialisée et importante moyennement spécialisée Produits labellisés Produits traditionnels faible durée Produits normalisés et de conservation labellisés Organisation Entreprise informelle Début moderne, Directions d organisation formelle départements) Investissements Faible à nul Quelques machines Importants et modernes Production Opérations manuelles, Opérations manuelles, Capacités productions élevées Capacité de production Proximité et très ciblé nationale et parfois Capacités productions sous régionale élevées Type de marché Local National / régional National, régional Distribution Circuit court Vente directe Circuit long et vente directe par intermédiaires professionnel Source : Agro consult Le Transport et la logistique : ils constituent un maillon critique de la chaîne de valeur dans l IAA en intervenant en amont et en aval de la transformation. En amont, ils servent à l approvisionnement de la filière en matières premières et autres intrants de base. En aval, ils permettent l acheminement de la production de l usine vers les centres de stockage et la grande distribution. Les principales voies de transport utilisées dans l IAA de l UEMOA sont les voies routières, les voies maritimes via les ports (Port Autonome d Abidjan, le Port de Dakar ), le fret aérien et les voies ferroviaires qui demeurent encore limitées. Distribution et commercialisation Cette fonction regroupe l'ensemble des acteurs du commerce de gros et de détail. Elle concerne l ensemble des opérations par lesquelles un bien sortant de l appareil de production est mis à la disposition du consommateur. Performances MC Page 21 sur 89

2.2 CONNAISSANCE ET ANALYSE DES FILIERES DE L IAA DANS L'ESPACE UEMOA L UEMOA, grande productrice de matières premières, présente un tissu industriel agroalimentaire à haut potentiel qui reste cependant inexploité. Le climat tropical humide et sahélien de l espace UEMOA, favorable au développement de cultures agricoles diversifiées fait de la zone un important producteur de matières premières. L industrie agroalimentaire dans cette zone peut donc compter sur une production abondante de produits agricoles ; dans l ensemble des huit (8) pays de l UEMOA, le secteur agricole contribue en moyenne pour 38% dans le PIB. Tableau 4 : présentation des principales filières agricoles de l'uemoa Bénin Burkina Faso Côte d Ivoire Guinée Bissau Mali Niger Sénégal Togo Fruits & Céréales Tubercules Oléagineux Élevage Pêche Noix de Cacao légumes cajou Café Faible Production Importante Production Aussi, l IAA de l UEMOA couvre une large gamme de filières. L offre de produits agroalimentaires est représentée pour l essentiel par l industrie oléagineuse, l industrie de transformation des céréales et de la viande, l industrie des fruits et légumes, l industrie de la transformation des produits halieutiques, l industrie laitière, l industrie sucrière, l industrie du café et du cacao et dans une certaine mesure l industrie de la transformation de la noix de cajou encore peu développée dans l Union. Performances MC Page 22 sur 89

Graphe 6 : cartographie de l industrie agroalimentaire de l UEMOA ❻ ❶ ❹ ❷ ❺ ❸ ❼ ❺ ❸ ❷ ❻ ❺ ❽ ❹ ❺ ❹ ❶ ❼ ❼ ❹ ❶ ❶ ❸ ❼ ❷ ❻ ❸ ❺ ❻ ❸ ❺ ❻ ❺ ❸ ❸ ❶ ❼ ❼ ❷ ❷ ❼ ❶ ❹ ❸ ❻ ❺ ❶ IAA des Fruits & Légumes ❷ IAA des Fruits de Mer ❸ IAA des Corps Gras ❺ IAA des céréales ❻ IAA du Sucre et confiserie ❼ IAA des Produits Laitiers ❹ IAA des Viandes ❽ IAA du Café-Cacao La plupart des filières de transformation ont une couverture de marché locale et régionale dans les meilleurs des cas. Les seules filières qui participent aux échanges internationaux sont issus de la transformation des produits de la mer, l industrie oléagineuse, l industrie de transformation des fruits (mangues, ananas, etc.), l industrie de transformation du café et du cacao et l industrie de la transformation de la noix de cajou. Graphe 7 : matrice de positionnement des filières industrielles dans l'uemoa Niveau de Transformation Produits élaborés Produits Intermédiaires Matières Premières Lait Huiles Cacao Aviculture Aviculture Boisson céréales Café Sucre Tubercules Céréales Sel Conserves de fruits Cacao Boisson ( produits chocolatés) Huiles Sucre Légumes Tubercules Bétail Céréales vivant Fruits Amandes de cajou produits de Café pêche Cacao (filets) conserves Oléagineux Noix Cacao de cajou de ( ( Masse de de cacao Cacao Crevettes Banane Banane produits de pêche Noix de cajou Fruits & Légumes Ananas Karité M. local M. Regional M. International Performances MC Page 23 sur 89

2.2.1 OFFRE 2.2.1.1 Oléagineux L industrie des corps gras est composée d opérateurs issus d horizons divers. Compte tenu des différents segments qui la composent, la présente étude se focalisera sur le marché grand public des huiles, des margarines et du beurre. Disponibilité de matières premières La production agricole des matières premières oléagineuses dans l espace UEMOA a représenté 4 millions d hectares en moyenne sur les années 1998 2005. L activité de production agricole se répartit entre un secteur industriel avec des plantations satellites des agro-industries, des plantations villageoises encadrées et un secteur villageois. Les graines oléagineuses sont cultivées aussi bien dans les zones forestières (palmier à huile) que dans les zones de savane (arachide, grains de coton, sésames, karité). Le palmier à huile cultivé ne représente que 5% des surfaces emblavées en oléagineux contre 43% et 48% respectivement pour le coton et l arachide. Graphe 8 : parts relatives (%) des pays membres dans les productions totales des principales graines oléagineuses de l'uemoa (1998-2005) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 74% 12% 21% 45% 21% 8% 25% 9% 22% 17% 40% 17% 33% Togo Sénégal Niger Mali Guinée-Bissau Côte d'ivoire Bénin Burkina Faso Régimes de palme Graines de Coton Graines d'arachide Karité Performances MC Page 24 sur 89

Bien que représentant seulement 5% des surfaces emblavées, la production de palmier à huile est la plus importante dans la zone UEMOA. Par ailleurs, il est à noter une répartition inégale de la production des graines oléagineuses dans l espace UEMOA. La production de l UEMOA en graines oléagineuses affiche une nette domination en volume des régimes de palme (45%), suivie de loin par les graines d arachide (26%) et les graines de coton (22%). La production de palmiste est dominée par la Côte d ivoire qui a enregistré sur la période 1998-2005 en moyenne 1,4 millions de tonnes par an de régimes de palme et 44 000 tonnes de noix, suivi par le Bénin et le Togo qui enregistrent respectivement des moyennes de 230 000 et 115 000 tonnes de régimes/an sur la même période. La majeure partie de la production d arachide est réalisée au Sénégal (502 000 tonnes/an entre 1998 et 2003). Il est suivi du Burkina qui a enregistré une production moyenne de 188 000 tonnes par an sur la même période. Pour le coton, le Burkina Faso, le Mali et le Bénin sont les principaux pays producteurs de graines de coton avec une moyenne de 196 000 tonnes/an sur la période 1998-2003. En 2005, le Burkina Faso est devenu le premier producteur de l UEMOA et de l Afrique avec environ 350 000 tonnes de graines de coton produit. Graphe 9 : structure de la production de l'uemoa en graines oléagineuses (1998-2003) Graine de d'arachide 26% Noix de Palmiste 46% Graine de Coton 22% Graine de Karité 5% Graine de Sésame 1% Source : FAOSTAT Cette production de matières premières oléagineuses est utilisée dans les unités de transformation pour la production d huiles, de margarine, de beurre et des aliments de bétails. Performances MC Page 25 sur 89

Transformation La transformation des graines oléagineuses dans l espace UEMOA reste fortement liée à l activité de production de la matière première. Ainsi, elle est fortement développée dans les pays où la production agricole de la matière première est significative, et reste marginale pour les pays à volume de production limité. La transformation des graines oléagineuses dans l espace UEMOA concerne l ensemble des pays de la communauté économique qui sont tous des producteurs de matières premières oléagineuses. La transformation oléagineuse reste dominée par la production d huiles végétales. L offre industrielle de corps gras dans l espace UEMOA est portée par une quinzaine d opérateurs économiques composés d investisseurs publics (la SOGUIPAH en Guinée Bissau), des privés et des groupes multinationaux (à l image du groupe Geocoton (ex DAGRIS) pour les huileries NIOTO au Togo et SN CITEX au Burkina Faso, le groupe UNILEVER pour les huileries de la société PALM CI, le groupe IPS pour les huileries SHB au Bénin et Cosmivoire en Côte d ivoire). Tableau 5 : les principaux acteurs industriels de la filière oléagineux dans l UEMOA Société CA Production Effectifs Bénin IBCG 2 298 170 862 FCFA ND SHB 6,143 Milliards FCFA Tonnes / an 104* 124 FLUDOR 7.120.856.644 FCFA) 300 Tonnes / jour 211 CODA Bénin ND ND ND Burkina Faso SN CITEC 21,9 Millions d euros 103 000 T/ an JOSSIRA 13,646 Milliards FCFA ND SOFIB-Huileries ND ND PALM CI 107, 6 Milliards FCFA 220 000 T d huile brute PALMAFRIQUE 11 Milliards FCFA 30 000 T d huile brute 2755 283 122 5000 400 PHCI ND 15000 T d huile brute ND Côte d Ivoire SOGB ND 20 000 Tonnes d huile ND SIPEFCI 859 Millions FCFA 40 000 Tonnes d huile ND UNILEVER 101 Milliards 65 000 T d huile raffinée ND COSMIVOIRE 55 Milliards de FCFA 120 000 T d huile brute 564 ADAMAFRIQUE ND 20 000 T d huile raffinée 6000 Guinée Mali Sénégal TRITURAF ND 20 000 T d huile raffinée ND SOGUIPAH ND ND ND HUICOMA ND ND 3000 SUENOR 175 Millions euro 300 000 Tonnes/an 3000 HUILERIE D AGOU ND ND ND Togo HUILERIE DE NIOTO 14,283 Milliards FCFA 350 Tonnes / jour 174 Chiffre 2006, en Millions de Dollars, ND non déterminé Performances MC Page 26 sur 89

La production mondiale d huiles végétales est estimée à 122 millions de tonnes/an sur les cinq (5) dernières années. En 2006, elle a atteint un niveau record d environ 125 millions de tonnes réparties comme suit : Asie (49%), USA et Canada (16%), Amérique Latine et Caraïbes (16%), Europe (12%), CEDEAO (3%) dont (1%) pour l UEMOA. Ces chiffres montrent, la part minoritaire qu occupent l Afrique en général et les pays membres de l UEMOA en particulier dans la production mondiale des huiles végétales. Cette production bénéficie cependant d une intégration en amont significative ; les principaux acteurs industriels de la filière, outre leur activité d extraction de corps gras produisent et commercialisent également des plants et développent des pépinières chez certaines coopératives dans le cadre d un transfert d activités. Cependant, certains transformateurs éprouvent encore des difficultés d approvisionnement en matières premières notamment les graines de coton qui font l objet d un commerce international. En terme économique, la filière des corps gras dans l espace UEMOA représente un chiffre d affaires de 418,3 milliards F CFA. Par ailleurs, la filière s organise avec la mise en place depuis le 4 juillet 2000 d une interprofession des industriels : l'association des Industriels de la Filière Oléagineuse de l'union Economique et Monétaire Ouest Africaine (AIFO UEMOA). Performances MC Page 27 sur 89

Encadré 3 : l Association des Industriels de la Filière Oléagineuse de l UEMOA Les missions assignées à l'aifo-uemoa : Développer et entretenir la coopération et la coordination technique et économique entre les sociétés industrielles des pays de l'uemoa en matière de politiques, programmes, projets, équipements dans le secteur des oléagineux ; Etudier et résoudre en commun les problèmes relatifs à la production, la transformation, la commercialisation, l'exportation des produits oléagineux résultant de leurs activités ; Contrôler l'application effective, au sein des pays de l'uemoa du dispositif de taxation à savoir le Tarif Extérieur Commun (T.E.C.) et ses mécanismes complémentaires de protection tarifaire ; Etablir et consolider selon les relations avec : o les organisations internationales afin que les pays de la zone soient suffisamment représentés dans la production, la transformation, le commerce ou tout autre secteur important du développement des oléagineux ; o les Organisations Régionales et Internationales telles que la Conférence des Ministres de l'agriculture de l'afrique de l'ouest et du Centre (C.M.A/A.O.C.), le Conseil Africain de l'arachide (C.A.A.), l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (F.A.O.), la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, (BAD), la Commission Economique pour l'afrique (C.E.A.), le Programme des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et d'une manière générale avec toute Institution Régionale ou du système des Nations Unies s'occupant des produits oléagineux ; o toute Institution de Recherche, d'assistance Technique ou de Financement, dans le but de promouvoir ou de compléter les activités de l'association ; o les institutions de l'uemoa et les ministères de chaque pays s'occupant des oléagineux afin de favoriser la mise en place de mesures susceptibles d'accroître la production et renforcer, notamment par l'instauration d'une taxe à l'exportation pour annihiler la fuite de la matière première en dehors de la zone UEMOA. Favoriser la mise en place dans les pays de l'uemoa: o mécanisme de fixation des prix aux producteurs d'oléagineux afin de leur garantir un niveau suffisant de revenu leur permettant d'améliorer leurs objectifs de production et par voie de conséquence, assurer la sécurité d'approvisionnement des unités de transformation de la zone ; o observatoire des importations de produits oléagineux en provenance des pays tiers ; o mécanisme de surveillance et de protection des marchés, renforçant ainsi la lutte contre la fraude ; o base de données interactives sur les stocks de produits finis de la filière oléagineuse au sein et en dehors de la zone des pays membres de l'uemoa ; Dynamiser la recherche - développement par la mise en place de conventions de recherche pertinentes et l'incitation à la protection des concessions de recherche et la protection des brevets susceptibles de développer le progrès dans ce domaine; Mettre sur pied les organes subsidiaires nécessaires pour mener à bien les activités de l'association; Représenter les membres de l'association aux conférences, séminaires et groupes de travail sur la production, la transformation et la commercialisation des produits oléagineux; Les Entreprises membre de l'aifo-uemoa Performances MC Page 28 sur 89

Outre, l offre industrielle de corps gras, le marché est en grande partie approvisionné par une centaine d entreprises semi industrielles et artisanales de production de corps gras. En ce qui concerne la transformation artisanale, malgré le manque de statistiques de production, les estimations de la FAO font état d une transformation artisanale de graines oléagineuses dans l espace UEMOA représentant 25% de la transformation totale. Ce chiffre affecte à un certain niveau la productivité de la filière d autant plus que la transformation artisanale produit de l huile brute souvent de faible qualité, destinée à une population qui du fait de la pauvreté grandissante dans l Union se tourne vers ces produits souvent bon marché. 2.2.1.2 Céréales Disponibilité des matières premières La production agricole de céréales dans l espace Ouest africain (toutes céréales confondues) s est fortement accrue, passant de 16 millions de tonnes en 1980 à plus de 47 millions de tonnes en 2006. Ces productions agricoles dans l espace UEMOA concernent deux (2) principales variétés de céréales : les céréales dites principales (riz et blé) et les céréales secondaires (mil, fonio, maïs, sorgho etc.). Les productions agricoles de céréales en Afrique de l Ouest représentent un peu plus de 40 millions d hectares de surfaces emblavées pour une production de plus de 47 millions de tonnes de céréales. Dans cette filière, l activité de production agricole est essentiellement portée par l agriculture familiale. Les céréales sont cultivées aussi bien dans les zones forestières (riz) que dans les zones de savane (riz, mil, maïs, sorgho, fonio). Sur la période 1980 à 2006, la production de céréales a enregistré une progression de 6% dans les pays de la zone sèche alors que cette progression n était que de 5% dans les zones soudaniennes et subéquatoriales ou tropicales humides qui fournissent cependant 75% de l offre céréalière régionale. Cette augmentation de la production est consécutive à l accroissement global des surfaces cultivées de 76% entre 1980 et 2006, soit +2,9% d augmentation en moyenne par an, alors que les rendements n ont progressé que de 51% soit 2% l an. Graphe 10 : évolution de la production de Céréales en Afrique de l ouest (en tonnes) 11 778 726 13 999 135 14 477 496 9 091 018 5 425 024 5 183 641 3 199 964 2 129 165 X 5,5 X 2,6 X 2,8 X 2,8 Maïs Sorgho Mil Riz Source : FAOSTAT 1 990 2 006 Performances MC Page 29 sur 89

La production du mil est tirée par trois (3) principaux acteurs : le Niger avec 49% de la production régionale, le Burkina (23,5%) et le Mali (15,8%). Quant à la production de sorgho, elle reste dominée par le Burkina qui représente 43,4% de la production régionale suivi du Niger (22,8%) et du Mali (18,6%). Graphe 11 : poids des pays dans la production du mil et du sorgho dans l UEMOA (en %) 12,5 15,2 15 18,6 23,5 43,4 49 22,8 Mil Sorgho Source : FAOSTAT Niger Burkina Faso Mali Autres Le mil et le sorgho constituent les premières cultures pratiquées par les ménages ruraux agricoles : au Sénégal, elles représentent 90% de la production céréalière, au Niger, environ 95% et au Mali 52%, ce qui traduit l importance de ces deux (2) cultures dans les activités de production. Parmi les cultures céréalières au Sénégal, le mil occupe presque 75 % des surfaces emblavées. Le sorgho est la céréale la plus cultivée au Burkina Faso. La disponibilité du mil et du sorgho, leur adaptation aux différentes zones agro écologiques du pays et leur convenance à une large gamme d utilisations font qu ils jouent un rôle primordial dans la sécurité alimentaire, la diversification et l amélioration du revenu des différents acteurs. L essentiel de la production de mil et sorgho est autoconsommé par les producteurs, sauf au Sénégal où, en raison de la crise de l arachide, le mil et le sorgho sont de plus en plus cultivés dans un but commercial. Les productions de mil et de sorgho reposent pour l'essentiel sur des systèmes de production traditionnels extensifs. Les rendements restent principalement dépendants des aléas climatiques (importance et régularité des pluies) ; la production évolue donc en dents de scie. Ces rendements restent fréquemment inférieurs à 1 tonne par hectare et sont de l ordre de 600 kg/ha pour le mil et 900 kg/ha pour le sorgho. Performances MC Page 30 sur 89

Graphe 12 : importance du RIZ, SORGHO et MIL dans l activité céréalière des Etats membres de UEMOA Sénégal Mali Niger Guinée Bissau Burkina Faso Riz Togo Bénin Côte d Ivoire Mil Répartition de la production des céréales Sorgho En ce qui concerne la culture du riz, plus de 8 millions de tonnes ont été produits dans la communauté économique des états de l Afrique de l Ouest (CEDEAO) pour l année 2005. En revanche, dans l espace UEMOA, ce sont un peu plus de 2 millions de tonnes de riz qui ont été produites pendant la même période ; une production fortement portée par la Côte d ivoire, le Mali et le Sénégal qui représentent environ 80% de la production de l UEMOA. Graphe 13 : part des pays dans la production du riz dans l'espace UEMOA (2003) 39% 5% 33% 5% 3% 3% 8% 4% Source : FAOSTAT Benin Burkina faso Côte d'ivoire Guinée bissau Mali Niger Sénégal Togo Sur la période 1980-2006, la production de riz a été multipliée par 2,5 avec des progrès considérables en matière de productivité dans certaines zones irriguées comme la région couverte par l Office du Niger. Performances MC Page 31 sur 89

Graphe 14 : évolution des surfaces, productions et rendements pour chaque groupe de produit (1980 =indice 100) Source : FAOSTAT La production de blé dans les Etats de la communauté reste très marginale, la consommation de blé étant forment tributaire des importations. Transformation et poids économique de la filière Le traitement industriel des céréales locales (maïs, sorgho, mil, fonio) reste très marginal, les unités de transformation étant tournées vers la transformation du blé. Les céréales dans l IAA font l objet de transformations multiples : o elles sont utilisées pour la production de farine par le biais des minoteries ; o les farines et semoules issues des minoteries servent de matières premières dans la fabrication du pain, des pâtes alimentaires, des pâtisseries et autres viennoiseries ; o Les céréales sont utilisées également dans l industrie de la boisson particulièrement dans la production de boissons gazeuses dont la bière ; o Enfin, les sous produits issus de la transformation des céréales sont utilisés par l industrie de production d aliments de bétail, sans oublier les opportunités de production de biocarburants. Les principaux acteurs industriels de la valorisation de céréales sont les minoteries (production de farine), les biscuiteries, les boulangeries, les pâtisseries les viennoiseries, les brasseries Les Minoteries les plus importantes de la zone sont ceux du groupe MIMRAN installées en Côte d Ivoire (GMA) et au Sénégal (GMD), les Grands moulins du Mali, ainsi que les autres minoteries installées dans les autres pays de la sous-région ; ces minoteries sont quasiment en position de monopole pour la production de farine sur les marchés nationaux. Leur activité tourne essentiellement autour de la transformation du blé en farine de blé suivant un procédé en trois (3) étapes : o le prétraitement (battage, séchage, stockage) ; o la première transformation (décorticage, dégermage, mouture) conduisant à la farine, la semoule et les grains décortiqués ; o la seconde transformation qui, à partir de la farine et de la semoule aboutit aux aliments prêts à être servis. Performances MC Page 32 sur 89

Tableau 6 : les principales minoteries dans l espace UEMOA Société CA Capacité Installée Bénin Grands Moulins Bénin ND ND Burkina Faso SN Grands Moulins BF 15 Mds FCFA 3 50 000 Tonnes / an Côte d Ivoire Grands Moulins Abidjan 57,572 Mds FCFA 2 ND Mali Grands Moulins Mali 49 894 Milliers $ 70 000 Tonnes / an Niger Les Moulins du Sahel ND ND Grands Moulins Dakar 107 626 Milliers $ ND Sénégal NMA 1 ND 200 T/ jour Moulins SENTENAC ND 7000 T / mois 1 NMA: Nouvelle Minoterie Africaine à Dakar, Chiffre 2006, ND non déterminé, 2 chiffre2004, 3 projection de chiffre CA Les activités de pâtisserie, de boulangerie et de viennoiserie sont considérées comme faisant partie de l artisanat. Ce sont des entreprises à la limite entre le secteur artisanal et industriel parce qu une partie importante des opérations (seconde transformation) est encore manuelle. Leur capacité de production varie entre 150 et 300 t/an. Elles sont très actives dans la transformation de la farine de blé. A coté de ses structures, il s est développé des entreprises semi industrielles de transformation des céréales locales (riz, mil, maïs) dans l UEMOA. Au Sénégal, ce sont plus d une trentaine d unités qui sont concentrées dans les régions de Dakar et Thiès. En Côte d ivoire, La production de riz blanc (décortiqué), destiné à la consommation domestique est assurée par de petites unités issues de la privatisation de la Société d Etat pour le Développement de la Riziculture (SODERIZ). En 2004, la production de riz décortiqué s est établie à 554 000 tonnes, pour 852 795 tonnes de riz paddy. Quant à la production de boissons gazeuses à partir des céréales, elle reste dominée par le groupe CASTEL qui assure une couverture totale du marché UEMOA avec ces brasseries installées dans les différents pays de la région. Tableau 7 : les Brasseries du Groupe CASTEL Société CA Capacité Installée Bénin Burkina Faso Côte d Ivoire Mali Niger Sénégal Togo SOBEBRA ND ND BRAKINA 71, 078 Millions $ 2900 hl/jour SOLIBRA 179,636 Millions $ 5000 hl/jour + 550 000 hl BRAMALI 26,439 Millions $ 280 000 BRANIGER ND ND SOBOA 64,538 Millions $ 740 000 hl / an Brasseries BB ND 625 000 hl / an Avec un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards d'euros et un effectif de plus de 20 000 personnes, le groupe Castel numéro 3 mondial des vins, numéro un des eaux Minérales en France et un des principaux production de boissons Gazeuses et des bières en Afrique est le propriétaire des brasseries de la zone UEMOA. Chiffre 2006, ND non déterminé Performances MC Page 33 sur 89

2.2.1.3 Sucre Disponibilité de matières premières La production de canne à sucre n a progressé que très légèrement sur les 25 dernières années, pour couvrir les besoins en forte croissance dans la région. Ceci s explique principalement par les bas prix du sucre sur les marchés internationaux et l absence de stratégie de production et de transformation dans la majorité des pays de l Union. L Afrique de l Ouest présente une filière de production de canne sucre qui avec la betterave constitue les deux (2) principales matières premières utilisées dans la production du sucre. En 2005, la production de canne à sucre de l ensemble des pays de la CEDEAO s est élevée à 4 285 058 tonnes. Une production en baisse de 0,3% par rapport à la production de 1990 (4 464 478 T), cette baisse est consécutive à la baisse de 1,6% du rendement à l hectare entre 1990 et 2005. La production de canne à sucre n a progressé que très légèrement sur les 25 dernières années, insuffisamment pour suivre la croissance des besoins en sucre de la région. Elle est passée d environ 4 millions de tonnes en 1980 à 4,7 millions en 2006. En revanche, dans l espace UEMOA, la production est en baisse passant de 3,8 millions de tonnes en 2000 à 3,6 millions de tonnes en 2007. Graphe 15 : évolution de la production de canne à sucre dans l UEMOA (2000-2007) 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 438 449 413 378 369 376 383 363 348 350 367 367 257 298 230 271 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Importation Production Source FAO L essentiel de la production est assurée par trois (3) pays de la communauté : la Côte d Ivoire 40%, le Sénégal 32% et Burkina Faso 15% qui représentent à eux seuls près de 90% de la production totale. Performances MC Page 34 sur 89

Graphe 16 : répartition de production de canne à sucre UEMOA (2001) 890000 Sénégal 5500 Guinée Bissau 1155000 28235 Mali 420000 Burkina Faso Bénin 211354 Niger Côte d Ivoire 73389 Production de canne à sucre en Tonnes La production est fortement intégrée à la transformation : les cultures se font sur des périmètres irrigués à proximité des raffineries. Transformation et poids économique de la filière La transformation industrielle de la canne à sucre est l une des filières les mieux organisées de l industrie agroalimentaire en Afrique ; elle constitue l une des rares filières de l industrie agroalimentaire à être dotée d une interprofession à l échelle régionale (le groupement des producteurs de sucre de l Afrique de l Ouest et du Centre). Les principaux acteurs de la transformation sont regroupés au sein du Groupement des Producteurs de Sucre (GPS) créée en avril 2004 et qui rassemble l ensemble des producteurs des zones UEMOA et CEMAC. Comme dans les autres filières de l industrie agroalimentaire de l UEMOA, les multinationales étrangères sont bien introduites dans la transformation de la canne à sucre, à l image du groupe IPS pour la SN SOSUCO au Burkina Faso, le groupe MIMRAN pour la CSS - Compagnie Sucrière du Sénégal, le groupe chinois COMPLANT pour la société Complant du Bénin et le groupe SIFCA pour les complexes sucriers de la société Sucrivoire. Tableau 8 : les principaux industriels du sucre dans l espace UEMOA Société CA Capacité Installée Effectifs Bénin Burkina Faso Côte d Ivoire Mali Sénégal SUCOBE ND ND ND SN SOSUCO 23, 490 Millions $ 2400 T/jour 3700 SUCRIVOIRE 48, 312 Millions de $ 90 000 Tonnes 6260 SUCAF ND 93 000 Tonnes ND SUKALA, ND 80000 Tonnes ND CSS 60 Milliards FCFA 100 000 Tonnes / an 3000 / 5000 Chiffre 2006, ND non déterminé Performances MC Page 35 sur 89

Le processus de production de sucre génère, outre le sucre, des sous produits dérivés qui sont valorisés dans l agriculture et l agro-industrie : les pulpes et radicelles (aliment pour bétail), la mélasse (industrie de fermentation et aliment pour bétail), le neutrafertil (écumes de sucreries)... En termes d offres de produits, l UEMOA n est pas autosuffisante en sucre. Autrement dit, la production cumulée des principaux acteurs industriels ci-dessus cités n arrive pas à satisfaire les besoins des populations. Pour faire face à ce déficit, l Union a recours à des importations sur le marché international du sucre qui affiche une structure excédentaire avec une production (168,4 millions de tonnes) qui est supérieure à la consommation (159,1 millions de tonnes). Toutefois, cette situation devrait s équilibrer dans les prochaines années ; les principaux pays producteurs de sucre que sont l UE, l Inde et le Brésil devraient en effet baisser leurs exportations pour des raisons de reforme de la Politique Agricole Commune (PAC). Quant au Brésil, 54% de sa production de canne devrait servir en 2008/09 à la production d éthanol pour la fabrication de Biocarburant. Tout ceci ne sera pas sans conséquences pour les pays importateurs et même pour la demande mondiale. Le continent africain en général et l UEMOA en particulier a ainsi une carte à jouer pour améliorer son autosuffisance, mais aussi pour se positionner pour l exportation, car selon ces mêmes prévisions, les pays comme l Inde se positionneraient sur les segments de l importation entre 2010/2011. 2.2.1.4 Produits de la mer Disponibilité de la matière première Dans l espace UEMOA, l approvisionnement en produits halieutiques est assuré par la pêche industrielle et artisanale. Cette activité est dominée par le Sénégal qui représente plus 70% de la pêche dans l UEMOA Les activités de pêche maritime sont subdivisées en deux sous-secteurs : la pêche industrielle et la pêche artisanale. Avec un potentiel annuel de capture de l'ordre de 500 000 tonnes, le Sénégal figure parmi les principaux pays de pêche maritime de l'afrique intertropicale. Les autres pays côtiers ne contribuent que faiblement à la production halieutique maritime régionale. Au Sénégal, la production artisanale représente plus de 80% de la production totale et se caractérise par l importance des sardinelles dans ses captures (80%). Par ailleurs, la part des captures de la pêche artisanale dans l approvisionnement des usines de transformation est de plus de 50 %. Au Bénin, la pêche artisanale fournit 94% de la production halieutique totale, elle a connu une forte augmentation depuis les vingt dernières années. En Guinée-Bissau, avant 1998, les prises de la pêche artisanale étant de l ordre de 60000 tonnes, elle apparaît en plein développement. Performances MC Page 36 sur 89

Graphe 17 : part des pays dans la production de matières premières halieutique dans l'uemoa (2001) 0% 23% Crustacés 3% 3% 71% 4% 2% 14% Poissons 1% 79% Bénin Côte d'ivoire Guinée Bissau Sénégal Togo Source : FAOSTAT La zone maritime du front atlantique présente le plus de potentialités halieutiques. Elle concerne le Sénégal et la Guinée-Bissau au sein de l UEMOA, mais elle est aussi partagée par le Cap Vert, la Gambie, la Guinée et la Mauritanie. La Guinée Bissau possède l une des plus importantes plates formes continentales de l Afrique de l Ouest qui représente près du double de la superficie terrestre du pays. Elle s étend sur environ 50 000 km², pour une zone économique exclusive qui s étale sur 70 000 km². Transformation et poids économique de la filière La transformation industrielle des produits de la mer dans l espace UEMOA est pratiquée dans les pays côtiers (le Sénégal, la Côte d ivoire, le Bénin). L essentiel de la production étant destinée à l exportation vers les pays de l Union Européenne. Une segmentation de l industrie des produits de la mer, avec comme critères les procédés de transformation appliqués, permet de distinguer quatre (4) catégories : o Les Produits frais, qui sont présentés entiers ou prédécoupés aux consommateurs. Ce segment est de loin le plus important dans l UEMOA. Au Bénin, trois quart (¾) de la production halieutique sont consommées frais. o Les poissons séchés : entrent dans cette catégorie, les poissons séchés et marinés. Au Sénégal, elle concerne 30% de la transformation des produits de la mer ; en Côte d Ivoire, elle concerne seulement 1% de la transformation. o Les conserves de poissons qui concernent le thon et la sardine, espèces vedettes de ce segment. Performances MC Page 37 sur 89

o Les rayons traiteurs de la mer, segment en pleine expansion depuis quelques années en France. Les produits traiteurs constituent une catégorie très hétérogène. Ils comprennent notamment les rillettes à base de poisson, la Tarama, le surimi, les poissons précuits, les plats cuisinés frais à base de produits de la mer. Cette activité est inexistante dans la zone UEMOA. La transformation des produits de la mer concerne deux (2) acteurs majeurs : les artisans dont l activité consiste au fumage et découpe du poisson, et les industriels spécialisés dans la fabrication des filets et de conserves. Par ailleurs, la fabrication des conserves suit un processus complexe qui, outre les produits finis, génère des sous-produits dérivés valorisés dans l agro-industrie des aliments de bétail. En 2000 2, quatre vingt cinq (85) entreprises de transformation des produits de la mer avaient été répertoriées par l observatoire de la pêche au Sénégal (OEPS) dans l espace UEMOA. Leurs activités étaient orientées vers la fabrication de boîtes de conserves (Thon, sardine, crustacés ), le filetage des poissons, le décorticage des mollusques et la conservation des prises (produits de la mer) dans des chambres froides. Les entreprises évoluant dans ce secteur d activité sont des sociétés multinationales (par exemple le groupe de pêche Azur présent en côte d ivoire, au Sénégal et au Bénin), des investisseurs privés étrangers et des privés nationaux. 2 SOFRECO Rapport provisoire «Diagnostic stratégique de filières agroindustrielles» 2002 Performances MC Page 38 sur 89

Encadré 4 : les principaux acteurs de transformation des produits de la mer Au Sénégal, selon l Observatoire Economique de la Pêche au Sénégal (OEPS), le secteur de la transformation industrielle concernait en 2000 au total 80 sociétés orientées essentiellement vers les activités de conserverie (3), de filetage- réfrigération- congélation (76), et de traitement des déchets en farine de poissons (1). L activité de conserverie est actuellement dominée par la société PFS (Pêcheries Frigorifiques du Sénégal) et par la SNCDS, la société INTERCO rencontrant de sérieuses difficultés financières. Notons que généralement l essentiel des tonnages débarqués provient des senneurs européens (débarquements d avril à septembre). Toutefois, on note une part croissante des approvisionnements en provenance des thoniers canneurs (débarquement d avril à février). Si les entreprises de traitement (filetage- réfrigération- congélation) ont globalement réussi à mieux valoriser leurs produits (produits plus élaborés) et à diversifier les marchés à l exportation, celles-ci sont toutefois victimes de leur propre croissance, le nombre pléthorique d unités (76 entreprises recensées en 2000) combiné à une diminution des ressources halieutiques en amont, ayant conduit à une crise d approvisionnement. Seules les entreprises intégrant un armement ont pu maintenir un niveau d activité continue. Il convient toutefois de noter que parmi ces unités de transformation, un certain nombre correspond à des ateliers de mareyage - exportation qui limitent leur activité à un conditionnement des produits frais, la valeur ajoutée étant dans ce cas relativement limitée. La production de farine de poisson utilisée comme aliments de bétail est actuellement concentrée au sein de la société AFRICAZOTE, qui transforme les déchets de l industrie du thon ainsi que les surplus en petits pélagiques de la pêche artisanale. La farine de poisson est vendue pour l essentiel aux élevages avicoles du Sénégal et de certains pays de la sous-région. En Guinée Bissau, l activité industrielle concerne la congélation et la conservation à température négative. Les principaux acteurs de cette filière sont ; les chambres froides guinéo chinoise, la chambre GUIALP (guinéo algérienne) l unité de Bolola, construite sur financement Banque mondiale et UE et qui nécessiterait une modernisation de ses moyens de congélation. En Côte d ivoire, comme dans l ensemble des pays de la communauté, la transformation industrielle des produits de la mer (le thon) en est destinée à l exportation vers les pays de l Union Européenne. Deux (2) filiales de sociétés étrangères interviennent dans ce secteur: la société Pêche et froid de Côte d'ivoire (filiale de Pêche et froid) et Scodi (affiliée au groupe Saupiquet) fermé en 2005 et le groupe Castelli. La valeur de la production de ce secteur est de 304,110 milliards F CFA en 2004, dont 27,24% pour les exportations. Le niveau des exportations connaît une baisse constante de 2001 à 2004, passant de 59,20% à 27,24%. L ensemble des opérateurs du secteur sont certifiés ISO : 9001/2000. Au Bénin, la transformation industrielle concerne seulement les crevettes et suit deux (2) process légèrement différents selon le mode de traitement (par cuisson ou en cru). Les crevettes traitées industriellement au Bénin sont destinées en totalité à l exportation. Trois (3) sociétés installées à Cotonou assurent la transformation industrielle et l exportation des crevettes : SOBEP, FSG et CRUSTAMER. L entreprise CRUSTAMER, installée en 1998, vient en tête des entreprises agréées pour l exportation des crevettes. Elle détient un projet d extension de sa chaîne de transformation et de ses capacités de stockage, évalué à 3 milliards de FCFA. La SOBEP, une filiale du groupe PECHE AZUR qui opère en Côte d Ivoire et au Sénégal, s est installée en 1993.La FSG est arrivée sur le marché en 1994. Elle emploie également une vingtaine de permanents, traite et exporte des crevettes mais aussi des mollusques notamment des médaillons de seiche (22,44 tonnes en 1999). La transformation artisanale absorbe environ 30% des débarquements de la pêche artisanale 3 (mollusques, crustacés et poissons), auxquels s ajoutent les invendus de la pêche industrielle. Ces activités sont exercées par des femmes aidées par des hommes pour les opérations de tranchage et lavage. Les équipements sont essentiellement constitués de claies de séchage, de bacs de lavage du poisson, de "fours de fumage" et de magasins ou aires de stockage des produits finis. Les ateliers sont directement 3 SOFRECO Rapport provisoire «Diagnostic stratégique de filières agroindustrielles» 2002 Performances MC Page 39 sur 89

approvisionnés par les pêcheurs (achat ou récupération des surplus pour les femmes de pêcheurs). Les produits sont commercialisés localement (sur les marchés traditionnels) ou à l'intérieur du pays par des commerçants qui viennent s'approvisionner sur place. Les techniques sont simples et ont connu peu d'évolution malgré des tentatives d'introduction de séchoirs solaires et de fumoirs améliorés qui se sont soldées par des échecs. Les équipements rudimentaires sont à l'origine de pertes parfois importantes de la production (jusqu'à 40 %) pour une qualité très aléatoire des produits. Toutefois, la transformation artisanale permet de valoriser et d atténuer les pertes après capture, tout en permettant l approvisionnement des populations à l intérieur des pays. Le poids économique de cette filière est conséquent dans la zone UEMOA, avec cinq (5) pays disposant d un accès à l océan atlantique ; en effet le secteur de la pêche dans l'uemoa génère environ 500 milliards F CFA de chiffre d'affaires. Au Sénégal, avec les années de sécheresse et la crise du secteur agricole, la pêche est devenue le premier poste du secteur primaire devant le phosphate et l arachide. L économie halieutique contribue pour 12% au PIB du secteur primaire et 2,5% au PIB total, avec un chiffre d affaires estimé à 278 milliards F CFA en 1999, une valeur ajoutée de 80 milliards F CFA dont 60 % sur le segment de la capture et 40 % sur le segment de la transformation. En Guinée-Bissau, l'essentiel de la valeur ajoutée est réalisée hors du pays et échappe aux opérateurs locaux (exportation des produits non transformés de la pêche industrielle sous licence). Une partie de la production sert à l approvisionnement des unités de transformation industrielle et artisanale de la filière. 2.2.1.5 Fruits, légumes Disponibilité de la matière première La production des fruits (ananas, bananes, papayes, mangues, agrumes etc..) et légumes (oignons, tomates, etc..) en Afrique de l Ouest a connu un boom (elle a plus que doublé en l espace de 26 ans) pour s établir à un tonnage global (fruits et légumes) de plus de 32,5 millions de tonnes en 2006. La filière des fruits et légumes retenue dans cette note concerne exclusivement les fruits et légumes faisant l objet d échanges sur le marché international (la banane, l'ananas, la mangue et la papaye, les agrumes, le melon, les abricots, la tomate, l oignon etc.). La production de fruits et légumes dans la zone est issue de cultures traditionnelles (plantations villageoises) et de cultures industrielles qui sont détenues par des filiales multinationales installées dans la zone. En Côte d ivoire, la SCB (Société de Culture Bananière) filiale de DOLE contrôle 56 % des exportations de bananes, le groupe BANADOR (filiale de CHIQUITA) en contrôle 27 %. Le reste, soit 17 % sont produits par des petits planteurs. Performances MC Page 40 sur 89

Graphe 18 : évolution de la production des fruits et légumes (1980-2006) 18 099 001 14 569 681 9 050 819 X 2 5 352 215 X 2,7 Fruits Légumes Source : FAOSTAT 1980 2006 La contribution de l UEMOA dans cette production s élevait à environ 5 millions de tonnes en 2004, soit environ 0,35% de la production mondiale. Si cette production connaît une évolution positive depuis les années 1981, la croissance de la production elle-même ne s est pas faite dans le même sens. Ainsi, le taux de croissance de la production de l UEMOA qui s établissait à 30% dans les années 1990 s est détérioré, traduisant une baisse de la production due essentiellement au vieillissement des vergers et à l instauration sur le marché de nouvelles normes (les normes de qualité et de traçabilité de EUREGAP) par le principal acheteur (l Union Européenne). Graphe 19 : évolution de la production de fruits et légumes dans l'uemoa 2836 30% 3691 4784 5% 5013 4861-3% 1979-1981 1989-1991 1999-2001 -100% 2003 2004 UEMOA Taux de croissance Source ;FAO Les producteurs les plus importants de l UEMOA sont la Côte d Ivoire (47%), le Sénégal (13%), le Bénin (12%), le Niger (11%), qui ont assuré plus de 83% de la production en 2004. Performances MC Page 41 sur 89

Transformation et poids économique de la filière L industrie de la transformation des fruits et légumes à la différence des autres filières de l IAA est fortement dominée par les PME locales. La transformation des fruits et légumes par l industrie débouche sur la fabrication d une diversité de produits : o Les Boissons : peuvent être regroupés dans cette classe l eau minérale, les jus de fruits et sirop, les boissons gazeuses, les vins et les spiritueux. Le marché des eaux minérales et de source est l un des plus dynamiques du secteur agroalimentaire de l UEMOA. Longtemps dominé par les importations, il s est peu à peu développé avec l apparition de nouvelles entreprises locales. Le secteur des jus de fruits et produits associés s est considérablement développé ces dernières années avec l arrivée de petites structures locales (GIE) spécialisées dans la transformation des fruits locaux. A l instar des autres secteurs de l IAA, la transformation des fruits et légumes est marquée par une forte dualité des acteurs. Ainsi, co-existent au côté du secteur moderne (les acteurs industriels), un secteur très atomisé, constitué d une multitude de petites et moyennes entreprises voire de micro entreprises à caractère familial. o Les condiments et assaisonnements, cette classe comprend la fabrication de sauce tomate (Ketchup), des épices etc. o Les fruits secs, regroupent bien évidemment les fruits séchés dont la teneur en eau est très réduite par rapport à celle des fruits frais. La mangue, les abricots, les arachides, l amande de cajou font partie de cette classe de produits. Performances MC Page 42 sur 89

Encadré 5 : les acteurs de la transformation des fruits et légumes en dans l UEMOA Côte d ivoire Pour l ananas, la Côte d ivoire est le seul pays qui dispose d unités industrielles de transformation. Cette industrie est bien intégrée à la production des matières premières qui intervient en amont. Ainsi, les deux (2) acteurs qui composent cette industrie sont approvisionnés par les producteurs via les organisations professionnelles agricoles avec qui ils sont liés par des contrats et par les plantations industrielles (produits issus des écarts de triage). La CONFIPRAL à Abidjan et la SAFCO à Tiassalé produisent principalement des jus et des tranches en conserve. Pour l'année 1999, le tonnage produit était de 210 560 tonnes dont 75 % destinés à l'exportation et 25 % pour la consommation locale. Sénégal Pour la Tomate, le Sénégal est l un des rares pays d Afrique de l Ouest à disposer d une industrie de concentré de tomate. La SOCAS détient actuellement le monopole de la production de concentré avec deux (2) unités. (Savoigne et Dagana). Ses usines sont approvisionnées par le biais de contrats liés en amont entre les producteurs et la SOCAS. Les deux (2) principaux producteurs exportateurs de fruits et légumes du Sénégal, les sociétés SAFINA et SEPAM, représentent plus de 50% des volumes exportés par ce pays, dont les produits phares sont le haricot vert, la tomate cerise, la mangue et le melon. La transformation industrielle des fruits est assurée par les sociétés SAPROLAIT, SONIA, SENJUS, UNISALI et PATISEN. Burkina Faso L'activité de transformation des fruits, et notamment de la mangue, connaît une croissance rapide au Burkina Faso. Les principaux opérateurs sont l entreprise DAFANI, l'ucobam (Union des Coopératives Agricoles maraîchères du Burkina), les sociétés NOOMDE et GLOSAD, ainsi que le GIE Cercle des Sécheurs (CDS). Bénin Le courant d'exportation d'ananas frais est dominé par les sociétés FRUITEX et SAGRICO. La filière est structurée autour de la FENOPAB (Fédération Nationale des Organisations Professionnelles de l'ananas du Bénin). 2.2.1.6 Viandes et produits laitiers Disponibilité de la matière première Sur la période 1980-2006, les productions animales n ont pas connu un taux de croissance aussi important que les productions végétales, qu il s agisse de l évolution du cheptel ou des productions de produits laitiers et carnés. La production de viande concerne principalement cinq espèces animales : les bovins, les ovins, les caprins, les porcins, et les volailles. Les estimations de la CEDEAO prévoient en moyenne 631 000 tonnes par an pour la production de viande bovine dans l espace CEDEAO. Au total les viandes de ruminants représentent 1,26 millions de tonnes de production annuelle soit 4,75 kg par habitant. L ensemble des viandes produites dans la région totalise un volume de 2,35 millions de tonnes soit 8,7 kg par habitant. La production de lait est estimée à 2,05 millions de tonnes, soit de l ordre de 7,7 litres par habitant, ce qui représente un niveau de consommation très faible. Performances MC Page 43 sur 89

Graphe 20 : évolution de la production de viande dans l'uemoa en (Tonnes) 2353794 2050512 1357957 1253668 X 1,7 X 1,6 729390 272850 X 2,7 Production de viande Production de lait Production d'œufs Source : FAO 1990 2006 Encadré 6 : la filière avicole dans l'uemoa La filière avicole est constituée de deux types d aviculture complémentaires : l aviculture traditionnelle est pratiquée dans tous les villages. L aviculture «moderne» est pratiquée dans les centres urbains et périurbains (environ 1 million de têtes). L aviculture moderne au sein de l UEMOA est une filière d émergence récente (années 80). Elle s est développée surtout dans les pays côtiers et disposant d un marché urbain important : la Côte d Ivoire et le Sénégal. Cette filière avicole a eu un développement très rapide, avec un taux de croissance de 8 à 10% par an. La croissance des filières moderne de viande et d oeufs a été concomitante. L UEMOA représente 0,3% de la production mondiale (230 705 tonnes). Les principaux producteurs de l UEMOA sont la Côte d Ivoire et le Sénégal avec respectivement 65 300 tonnes et 64 100 tonnes en moyenne triennale 2000-2002, représentant ensemble 55% de la production régionale. Au niveau régional, la filière avicole représente un poids économique évalué à plus de 100 milliards de francs CFA de chiffre d affaires. C est au Sénégal que la filière a le poids le plus important dans l agriculture (9%). Dans les autres pays la part de la filière avicole tourne autour de 5 % du chiffre d affaire agricole. Au Mali, la filière traditionnelle représente 96% des effectifs de volaille (environ 23 millions de têtes), même si l aviculture moderne a connu une forte croissance au cours des dernières années. Cette croissance est le fait d opérateurs privés qui se sont organisés en groupes professionnels. Au Sénégal, l élevage extensif représente 80% de la production de viande de volaille. La filière «moderne» est intégrée et emploie directement ou indirectement 10 000 personnes. La filière avicole ivoirienne est la plus structurée de la sousrégion avec une chaîne intégrée qui va de la fabrication d aliment jusqu à une unité d abattage de poulet. Au Burkina Faso, la contribution de l élevage familial de volailles atteint 70% de la production totale de volailles. Cette filière est un enjeu économique important pour l Etat en raison de la rentrée de devises qu elle engendre. Ainsi, les exportations ont rapporté en 1998 environ 1 200 millions de F CFA pour la seule destination de la Côte d Ivoire. Cependant, la situation de la filière s est dégradée au cours de l année 2003, consécutivement à la faillite du transporteur aérien Sabena, aux difficultés d approvisionnement en maïs et en matière première protéique de qualité. Transformation et poids économique de la filière Fortement dépendante de l activité pastorale peu valorisée, l industrie de la transformation du lait dans l UEMOA est fortement tributaire des importations de matières premières. Dans l UEMOA, l activité de transformation des viandes est dominée par les activités d abattage, de découpage et filetage qui restent des activités à dominante artisanale. A part les abattoirs qui sont pour la plupart des structures publiques, il n existe pas d activité industrielle de traitement de la viande. Performances MC Page 44 sur 89

En revanche, l activité de transformation du lait affiche un réel dynamisme tant en ce qui concerne les acteurs en présence que la nature des produits offerts sur le marché. La matière première de cette industrie est composée de la production locale de lait et des importations de lait (poudre de lait). Les principaux acteurs industriels de la transformation du lait s approvisionnent à partir de leurs centres de collectes installés dans les zones de production du lait et ont recours à l importation pour combler leur déficit d approvisionnement. Encadré 7 : les acteurs de la transformation du lait dans l'uemoa Au Mali, l offre de produits laitiers est assurée par des industriels et des artisans. Le traitement industriel du lait est assuré par Malilait (investisseurs privés Maliens), qui couvre la zone géographiquement de Bamako, en fournissant 55% de la demande Malienne de lait frais. La société a acheté, en 2005, 1,2 millions de litres de lait frais local. Les deux (2) autres principaux acteurs du secteur : la Générale Alimentaire Malienne (GAM) et Eurolait. La GAM propose des produits exclusivement à base de lait en poudre importé ; elle produit : des biscuits (délicoco, alpha, doly, biscuits croustillants), des produits laitiers (lait caillé sucré, lait caillé non sucré, yaourt brassé en sachet, lait frais reconstitué) et du jus d orange en sachet et bouteille. Eurolait fait partie du groupe Eurofind qui détient une franchise de Candia et Yoplait ; il a démarré ses activités en 2005 et propose du lait caillé (nature et aromatisé), du lait frais en sachet, du lait en poudre, du yaourt importé de Côte d Ivoire et des boissons aromatisés (Salsa). La société devrait prochainement produire du fromage blanc au Mali. Au Sénégal, 4 entreprises industrielles transforment et distribuent des produits laitiers: Saprolait et Nestlé Sénégal auxquelles s ajoutent deux (2) unités de re-conditionnement de lait en poudre, la Satrec et l entreprise Baralait. A coté de cette offre industrielle, une multitude de PME, et de GIE transforment le lait local. La Saprolait est la première entreprise de transformation laitière au Sénégal ; l entreprise exerce depuis 1938. Elle emploie plus de 100 personnes. Son activité consiste en la transformation du lait en poudre importé pour la fabrication de yaourt, de fromage frais et de crème fraîche et de lait caillé. L emballage est produit sur place, sauf pour le yaourt, pour lequel les pots sont importés de l usine Saprolait d Abidjan en côte d Ivoire. Au Niger, la transformation industrielle est assurée par le secteur privé moderne ; les principaux acteurs sont la SOLANI, Niger Lait à Niamey, et Grande Laiterie à Zinder. En Côte d ivoire, l industrie locale de transformation de lait se compose de 7 principaux acteurs : le groupe NESTLE CI, EUROLAIT, MICRODIS, FINAMARCK, SAPLED, SAPROLAIT, NORMANDIA. La fabrication locale de produits dérivés du lait porte essentiellement sur les yaourts, le lait concentré et le beurre en très petite quantité (environ 2000 T/an,). Le groupe Nestlé présente une offre très variée de produits agroalimentaire qui partent des produits infantiles à base de lait, le lait en poudre, les concentrés de lait. Pour l exercice 2005, l entreprise a réalisé un chiffre d affaire de plus de 73 milliards de FCFA. Il représente 20% pour le lait en poudre (mis à la consommation directe) et environ 3 à 4% pour le lait concentré. Concernant le lait en poudre mis à la consommation, Nestlé représente, environ 90% du marché formel (supermarchés, supérettes). Le circuit informel qui s'octroie une place prépondérante reste difficilement quantifiable. Les deux principaux fabricants locaux de yaourts implantés à Abidjan (Saprolait et Eurolait) produisent à eux seuls environ 40 millions de pots/an (ce qui représente près de 5.000 Tonnes). En plus des unités industrielles de reconstitution de lait et de production de yaourt à partir de poudre importée, l UEMOA compte de nombreuses structures de fabrication de produits laitiers. Il s'agit de petites unités à caractère semi industriel qui transforment le lait avec des processus discontinus, des capacités limitées à moins de 1000 l par jour. La qualité des produits est variable selon les origines et aucun contrôle n'est effectué pour imposer un standard sanitaire minimum. Plusieurs de ces unités ont bénéficié pour leur création de financements publics, c est le cas de la laiterie de Cissin avec un financement de l'union Européenne, la Faso Kossam (à Bobo Dioulasso) avec un financement du PNUD. Les autres unités, créées avec des moyens privés, ont bénéficié cependant des effets sur la relance de la production laitière du PNPDL (Programme National Pilote de développement laitier). Certains ont souffert d'une concurrence déloyale pratiquée par les projets qui ont tenté de monopoliser la collecte à leur profit. Performances MC Page 45 sur 89

2.2.1.7 Café-Cacao Disponibilité de la matière première L Afrique de l Ouest représente à elle seule plus de 2/3 de la production mondiale : Une production fortement tirée par la zone UEMOA. Depuis 1960, la production mondiale de cacao a été multipliée par 3 passant de 1,2 à 3,6 millions de tonnes. Cette croissance a été entrecoupée de chocs résultant de politiques d ajustements structurels, de l apparition de ravageurs/maladies et de mouvements spéculatifs qui affectent la production. Une cinquantaine de pays de la zone intertropicale cultivent la fève de cacao ; trois (3) d entre eux dominent la production mondiale : la Côte d Ivoire (39 %), le Ghana (21 %) et l Indonésie (13 %). Graphe 21 : part des principaux pays producteurs de Cacao Autres 27% Indonésie 13% Ghana 21% Côte d Ivoire 39% Source : atlas web de l intégration régionale L Afrique de l Ouest représente à elle seule plus de 2/3 de la production mondiale. La crise politique ivoirienne n a pas compromis, cette position dominante qui s est au contraire consolidée. Face à la croissance de la demande mondiale, la région a su augmenter sa production. La production est le fait de petits exploitants agricoles, d organisations plus ou moins structurées de type coopératives ou de grands groupes (grandes plantations). A l instar de la production du cacao, les pays africains sont très actifs dans la production du café. Neuf (9) pays ont des conditions climatiques propices à la caféiculture. Hormis le Cap Vert, ils sont répartis sur deux (2) grands bassins caféiers : le premier bassin centré autour de la Côte d Ivoire (Guinée, Liberia, Sierra Leone, Ghana, Togo) et celui du Cameroun avec le Nigeria. La Côte d Ivoire, le Cameroun et la Guinée, produisent à eux seuls 94 % du café, soit environ 240 000 tonnes. Ces produits qui autrefois faisaient seulement l objet d un commerce à l état brut connaissent un début de transformation notamment en Côte d Ivoire. Performances MC Page 46 sur 89

Graphe 22 : cartographie de la production du café en Afrique Source : Atlas web de l intégration régional Transformation et poids économique de la filière Si le cacao est très largement produit dans les pays en développement, les produits dérivés sont principalement consommés dans les pays industrialisés ; les acheteurs de ces pays étant essentiellement l industrie chocolatière et de confection. Un certain nombre de pays producteurs transforment eux-mêmes une partie des fèves. Les produits obtenus (masse, poudre et beurre) sont exportés ou utilisés sur place pour alimenter l industrie chocolatière. La transformation industrielle du cacao dans l espace UEMOA est assurée par de grands groupes multinationaux dont l activité principale est la fabrication de produits intermédiaires (masse de cacao, beurre de cacao) destinés à d autres acteurs en aval du processus de transformation (produits chocolatés). En Afrique de l Ouest, ces activités de broyages représentent 14 % du volume mondial. Les principaux acteurs de cette industrie sont le groupe BARRY CALLEBAUT, le groupe CARGILL, le groupe ADM, le groupe CEMOI et le groupe Nestlé avec une capacité de broyage cumulée de 300 000 tonnes/an. Performances MC Page 47 sur 89

En ce qui concerne le Café, à part la torréfaction locale destinée au marché local, la seule industrie de transformation en Afrique de l Ouest est l usine de café soluble du groupe Nestlé en Côte d Ivoire. Cette usine a été installée quelques années après l indépendance avec pour objectif de produire 10 à 15 000 tonnes de soluble. L essentiel de la production de café soluble est exporté dans les pays limitrophes, au Moyen-Orient et en Afrique de l Est. La filière industrielle présentement sous capacité en terme d activité de transformation peut compter sur une production agricole traditionnelle et de rente abondante, la Côte d Ivoire étant un grand producteur de café avec une production de l ordre de 150 000 tonnes de café vert par an. Outre la transformation industrielle, il existe une transformation artisanale de torréfaction des deux (2) produits (café et cacao) qui reste très embryonnaire, la consommation de café et de cacao étant très faible en Afrique, même au niveau des pays producteurs (2% en Côte d Ivoire selon la Bourse du Café et Cacao). Le binôme café et cacao joue un rôle important tant sur le plan social, par le nombre de planteurs et d intermédiaires et sa dimension rurale, que sur le plan économique par les flux financiers qu il mobilise à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Cependant, la répartition de la valeur ajoutée sur la chaîne de valeur de l industrie du cacao montre bien que l essentiel de la création de valeur est captée par les importateurs et les transformateurs qui représentent environ 97% de la création de valeur dans le secteur, les producteurs, les intermédiaires et les exportateurs partagent seulement les 3% de valeurs restantes. Graphe 23 : répartition de la valeur à l'intérieur de la chaîne de valeur Producteurs Intermédiaires Exportateurs Importateurs Transformateurs Distributeurs 0,5% 2,5% 64% 33% Autrement dit pour une barre de chocolat à 1 $ USD, le $ valant 490 FCFA, si l on tente de retracer la valeur pour chacun des acteurs en ne retenant que les producteurs, les importateurs, les exportateurs, la chaîne de transformation et de distribution, environ 97% de la valeur créée sont captés par les activités des importateurs (64%) et la transformation des matières premières (33%). Les exportateurs et les producteurs de matières premières se partagent les 3% restant soit 0,5% pour les producteurs de matières premières et 2,5% pour les exportateurs. Performances MC Page 48 sur 89

0,5% 0,5% Producteurs 2,5% 2,5% Exportateurs 64% 64% 33% 33% Importateurs Transformateurs - Distributeurs Ces constats militent pour une évolution de stratégie en faveur de la transformation de la production agricole de matières premières en lieu et place de l exportation des produits de base. Tableau 9 : répartition de la valeur à l intérieur de la chaîne de valeur de l industrie cacaoyère Eléments de la chaîne de valeur % de Valeur captée Producteur 0,5 Importateurs 64 Chaîne de transformation et de distribution 33 Exportateurs 2,5 Total 100% Graphe 24 : consommation des produits dérivés du Cacao dans le Monde 13% 12% 25% 50% Europe Amérique Asie & Océanie Reste du monde Source : Atlas de l intégration régionale Performances MC Page 49 sur 89

En somme, la présentation de l offre du tissu industriel de l'uemoa fait apparaître trois (3) catégories de filières : 1. des filières industrielles fortement intégrées à la production agricole en amont : il s agit notamment de la transformation des oléagineux et du sucre où une partie importante de la production agricole sert à alimenter l industrie située en aval. Les entreprises qui composent ces filières organisent leur développement à l échelle pays avec dans certains cas une expansion sur le marché régional qui reste dominé par des produits plus compétitifs (produits asiatiques, et européens). 2. des filières industrielles s approvisionnant en matières première sur le marché international : ces filières concernent la transformation des céréales (le blé) et des produits laitiers ; elles sont approvisionnées en matières premières via le marché international, la production agricole de l UEMOA étant soit insuffisante ou peu compétitive pour les besoins de l industrie. 3. et des filières encore sous le contrôle de la transformation artisanale et semi industrielle : il s agit surtout des filières de transformation des céréales locales, de la viande, des fruits et légumes. Ces filières restent encore en majorité artisanales et peinent à se développer pour passer à une véritable phase d industrialisation. 2.2.2 DEMANDE 2.2.2.1 Corps Gras Dans un contexte de déficit de l offre de production oléagineuse et d huiles végétales pour couvrir la consommation locale qui connaît une croissance forte de 9%, le marché a constamment recours aux importations. La notion de consommation admise dans cette partie couvre l ensemble des quantités de corps gras utilisées pour l alimentation humaine, l alimentation animale, la transformation pour l alimentation humaine et les autres utilisations. Depuis 1998, on note une augmentation continue (+7%/an en moyenne) de la consommation d huiles végétales de l UEMOA qui atteint en 2003 près de 1,02 millions de tonnes. Cette consommation s est accélérée à partir de 2000 avec une croissance moyenne de +9% par an. La consommation d huiles végétales augmente plus rapidement que celle des graisses animales. Performances MC Page 50 sur 89

Graphe 25 : évolution de la consommation de corps gras d'origine animale et végétale (en tonnes) de l'uemoa (1998-2003) 1 500 000 1 000 000 500 000 709 697 653 462 1 019 129 946 447 56 235 72 682 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années Huiles végétales Graisses animales Total Source : FAOSTAT Sur la période 1998-2003, les consommations de corps gras dans l espace UEMOA se sont élevées en moyenne à 836 000 tonnes par an. Sur cette période, les huiles végétales représentent 94% des corps gras consommés, soit une quantité moyenne de 781 000 tonnes par an. Pour les graisses animales, la consommation moyenne est de 54 000 tonnes par an sur cette période, avec un pic d environ 73 000 tonnes atteint en 2003. Le Sénégal est le premier pays de l UEMOA consommateur des graisses animales avec 43% des consommations totales de l Union. Il est suivi de loin par le Mali (19%) et le Niger (18%). Pour la consommation des huiles végétales, la Côte d Ivoire est en tête avec 35% des quantités totales consommées soit une moyenne de 270 000 tonnes par an. Le Sénégal se place en deuxième position des pays de l Union consommateur d huiles végétales avec une consommation moyenne de 191 000 tonnes par an (24%). Graphe 26 : parts relatives (%) des différents pays dans la consommation de corps gras de l'uemoa (1998-2003) 100% Togo 80% 60% 40% 20% 0% 24% 7% 11% 35% 8% Huiles végétales 43% 18% 19% 10% Huiles animales Sénégal Niger Mali Guinée-Bissau Côte d'ivoire Bénin Burkina Faso Source : FAOSTAT Performances MC Page 51 sur 89

La consommation d huiles végétales par habitant de l UEMOA est estimée à 9 kg/an avec une croissance de +1,2% par an. Dans les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger), le niveau de consommation des huiles végétales augmente moins vite (+0,9% par an) que dans les pays côtiers (+1,4% par an). En effet le régime alimentaire de ces pays est également plus pauvre en corps gras (5 kg/an par habitant) que dans les pays désenclavés (12 kg/an par habitant). De plus, la consommation des corps gras d origine végétale dans ces pays sahéliens est tributaire des aléas climatiques qui conditionnent essentiellement la disponibilité et le prix des produits oléagineux. Pour faire face à cette demande sans cesse croissante de la demande en huile végétale, les pays de la communauté ont de plus en plus recours aux importations. L arrivée massive des huiles asiatiques en Afrique de l Ouest explique la prédominance de l huile de palme dans les quantités d huiles importées : 57% en 2003. Les importations d huiles végétales dans l espace UEMOA ont globalement augmenté de façon significative durant la dernière décennie ; En guise d illustration, les volumes importés sont passés de 223 393 tonnes en 1998 à 428 491 tonnes en 2003, soit une hausse moyenne de 14% par an. Les huiles importées proviennent principalement des pays asiatiques (Malaisie et Indonésie) vis-à-vis desquels l UEMOA est en déficit ; le Sénégal est à l origine d une fraction importante (42%) (Graphe 7) de ce déficit grâce à des importations de plus de 110 000 tonnes d huiles végétales par an en provenance de ces pays. Graphe 27 : poids des pays membres dans les importations totales d'huiles végétales de l'uemoa Niger 14% Côte d'ivoire 12% Sénégal 42% Togo 10% Bénin 8% Burkina Faso 8% Guinée Bissau Mali 4% 2% Source : FAOSTAT L examen de la nature des huiles importées dans les pays de l Union montre l accentuation d une situation de dépendance à l égard de l Asie pour la couverture des besoins alimentaires en matière de corps gras. La Côte d Ivoire, jadis grand exportateur de produits oléagineux, occupe actuellement le 3ème rang des pays de l UEMOA importateurs d huiles végétales, derrière le Sénégal et le Niger, avec une part de 12% sur le total des volumes importés dans l Union. La production ivoirienne aurait donc de plus en plus de difficultés à satisfaire à la fois la demande intérieure et sous-régionale. Performances MC Page 52 sur 89

Ces importations au niveau régional concernent exclusivement la Côte d Ivoire pour qui le Sénégal est un client très important dans la mesure où il a importé 21 359 tonnes de corps gras en 2004. Graphe 28 : importations de corps gras du Sénégal en provenance de la Côte d Ivoire (en kg) 25 000 000 20 000 000 15 000 000 10 000 000 5 000 000-2000 2001 2002 2003 2004 Source : Direction des Douanes du Sénégal 2.2.2.2 Céréales La place importante des céréales sèches, la disponibilité du mil et du sorgho, leur adaptation aux différentes zones agro écologiques et leur convenance à une large gamme d utilisations font qu ils jouent un rôle primordial dans la sécurité alimentaire. Ces céréales font peu l objet d importations mais subissent la concurrence des céréales importées, comme le riz et le blé, qui approvisionnement les villes de façon croissante. Les céréales sèches ont encore une place prépondérante dans la consommation des familles rurales. La consommation du riz a connu une forte croissance, passant de 2% par an dans les années 1960 à plus de 10% par an en moyenne entre 1975 et 1983 dans les différents Etats de l UEMOA. Cette évolution s explique par la croissance démographique, le changement des modes de vie et des comportements alimentaires avec l'urbanisation continue et les sécheresses successives des années 1973 et 1984 qui ont accru le recours à l'aide alimentaire et aux importations. En 2000 4 déjà, le riz représentait un tiers de la consommation totale de céréales en Afrique de l Ouest. Cette hausse de la consommation s'est traduite par un accroissement rapide des importations, elles sont passées de 400 000 tonnes en 1975 à plus de 2 millions de tonnes au cours des dix (10) années suivantes, le taux de couverture domestique passant de 72% à 59% après les années 1980. Aujourd hui, c'est encore près de 40% de la consommation de riz en Afrique de l'ouest qui est importée, soit environ 2,75 millions de tonnes. Les projections pour 2020 font état d'importations de l'ordre de 6 à 10 millions de tonnes pour la CEDEAO (plus de 4 millions pour l UEMOA selon les estimations). 4 Etude sur compétitivité des filières agricoles dans l UEMOA Commission DDRE Performances MC Page 53 sur 89

Les principaux importateurs sont le Sénégal (37% de importations totales), la Côte d Ivoire (30%), le Niger et le Burkina Faso (plus de 10% chacun). Les pays asiatiques fournissent 97% des importations (chiffres 2000), avec en premier lieu la Thaïlande, l Inde et le Vietnam. Graphe 29 : consommation en céréales dans les pays de l'uemoa En kg 84 74 3 1 66 19 3 11 20 34 45 11 12 12 155 37 61 103 73 22 47 6 12 24 Bénin Burkina Faso Côte d Ivoire Guinée-Bissau M ali Niger Sénégal Togo Source : FAO 2002 Riz mil sorgho 2.2.2.3 Sucre La consommation africaine de sucre est en hausse constante, se situant actuellement à environ 12,5 millions de tonnes. A l échelle du continent, 75% des besoins sont couverts. Environ 70% de la demande dans le Golfe de Guinée concerne le sucre de bouche. Mais la demande de l industrie, en particulier pour les boissons, augmente avec, dans de nombreux cas, une possibilité de substitution par de l isoglucose produit à partir de céréales. Dans l espace UEMOA, la couverture des besoins de consommation en sucre est assurée à moitié par les importations ; moins de 10% de ces importations résultent des échanges interafricains. Graphe 30 : commerce extérieur du sucre dans les pays de l UEMOA Source : FAO 2002 Performances MC Page 54 sur 89

2.2.2.4 Viande et produits laitiers Il est admis généralement que le niveau de consommation de viande bovine et de petits ruminants diffère selon qu'il s'agit de pays sahéliens ou de pays côtiers. Par exemple, la consommation par tête en 2002 était de l'ordre de 10 à 12 kg/hab/an au Niger et au Tchad alors qu'elle avoisinait les 10 kg/hab/an au en Côte d ivoire. Cette consommation se différencie également dans les zones rurales où elle est plus faible qu'en zones urbaines. Depuis 1994, la croissance de la demande en viande et de l'offre en viande dans les pays de l'uemoa est de l'ordre de 3% tandis que l'offre en viande bovine serait en déclin. En effet, on constate une baisse de la part de la viande bovine dans la diète carnée dans l'espace UEMOA, aussi bien dans les pays côtiers que dans les pays sahéliens. La structure de la demande évolue de façon marquée dans les zones urbaines avec notamment un report vers les produits avicoles et porcins, produits localement ou importés et la croissance de la consommation des produits halieutiques. Le recours aux importations de viande bovine est encore relativement limité, mais on constate une explosion des importations dans certains pays comme la Côte d'ivoire (viande bovine, mais également viande de porcs, de volailles ). Graphe 31 : évolution des importations de viandes et dérivés de la CEDEAO 568201 403696 214697 CEDEAO 2002 2003 2004 Source : Base commerce extérieure CEDEAO Toutefois, il convient de signaler l'émergence d'une demande spécifique croissante portant sur les viandes de qualité destinées à l'approvisionnement au détail des ménages aisés, de la transformation agro-industrielle (conserveries) et de la restauration. L'enjeu à l'avenir pour l'uemoa réside donc dans la place que les viandes africaines pourront tenir dans la consommation carnée des populations. La demande de produits laitiers dans la CEDEAO est en croissance, s établissant en 2005 à 17 Kg/habitant ; la demande en produits laitiers est couverte à 47% par la production locale. Le gap est comblé par les approvisionnements à partir du marché international ; ces importations restent fortement contrariées par les envolées des prix des facteurs de production (dont le pétrole). En effet, en une seule année les cours ont pratiquement doublé comme l indique le graphique ci après. Performances MC Page 55 sur 89

Graphe 32 : indice des prix des produits laitiers En une seule année (2007-2008) le cours du lait sur le marché international a augmenté de près de 160 points Source : FAO STAT 2.2.2.5 Café-Cacao Entre 1960 et 2006, la demande mondiale a augmenté au même rythme que la production pour atteindre 3,5 millions de tonnes. Parmi les «pays utilisateurs», au nombre de 70, on distingue les pays exportateurs, faibles consommateurs mais transformant le cacao en produits dérivés pour l industrie et les pays importateurs transformant et consommant l essentiel de la production. La consommation des pays africains pourtant gros producteurs est toujours restée marginale et le graphique ci-dessous l illustre fort bien. Graphe 33 : Répartition des zones de production et des principaux pays producteurs et consommateurs de cacao Source : ICCO (2007) Performances MC Page 56 sur 89

2.2.3 BILAN ALIMENTAIRE DANS L ESPACE UEMOA Au cours des vingt (20) dernières années, les exportations agroalimentaires ont progressé de 95% alors que les importations n ont augmenté que de 64%. La région UEMOA voit donc améliorer sa balance commerciale agroalimentaire qui passe d un déficit de 267 millions de dollars à un excédent de 522 millions de dollars. Elle voit par conséquent sa dépendance à l égard des importations se réduire. Mais la balance des seuls produits alimentaires, excluant les matières premières exportées à des fins non alimentaires, est beaucoup plus défavorable à la région. Les produits importés concurrents des productions locales (céréales, viandes, lait, huiles, sucre) représentent 70 à 80 % des importations agroalimentaires. A elles seules, les importations de céréales, viandes et produits laitiers constituent environ la moitié des importations agroalimentaires régionales et ont doublé en valeur au cours des vingt (20) dernières années. En volume, la croissance des importations de ces trois (3) groupes de produits stratégiques est encore plus nette (multipliées par 2,13), dans la mesure où on assiste à une érosion des prix sur les marchés internationaux sur cette période. Tableau 10 : évolution de la balance commerciale des produits agroalimentaires Source : Données FAO Cette situation est d autant plus alarmante que sur le marché international, les indices de prix des produits alimentaires enregistrent des hausses de cours record. Notamment pour certaines denrées alimentaires tels que le riz, le blé, et le lait (produits qui sont fortement consommés par les ménages Ouest africains). Cette situation préoccupante peut être le début d une prise de conscience pour la promotion d une agriculture et d une industrie agroalimentaire plus dynamique. Dans le cas contraire, elle sera le commencement d une crise alimentaire sans précédent que devront faire face de nombreux de pays africains et ceux de la zone UEMOA en particulier. Performances MC Page 57 sur 89

Graphe 34 : indice des prix des denrées alimentaires Source : FAO STAT 2008 2.2.4 DISTRIBUTION Les produits agroalimentaires dans l espace UEMOA sont mis à la disposition du consommateur par le biais d un circuit de distribution en trois (3) profils : o le circuit ultra court Le circuit ultra court est celui de l industrie artisanale qui distribue directement les produits fabriqués sans recourir à des intermédiaires. o le circuit court Le circuit court, les acteurs les plus concernés par ce mode de distribution sont les entreprises semi industrielles qui ont recours à des détaillants pour assurer la distribution de leurs produits sur une zone plus grande. Leurs produits sont généralement distribués dans les superettes et les boutiques de quartiers. o le circuit long Le circuit long utilise également des intermédiaires en chaîne aux profils plus spécialisés. Les principaux intermédiaires qui composent la chaîne de distribution sont des grossistes, des demi-grossistes, les détaillants et les micros détaillants. Cette chaîne de distribution est utilisée par les entreprises industrielles qui, outre les exigences de couverture de marché, respectent les exigences des distributeurs en terme de qualité pour être référencées. Par ailleurs, certains acteurs industriels ont recours à différents canaux pour distribuer leurs produits. C est le cas de la filière oléagineuse qui à côté de la grande distribution distribue elle-même ses produits. Performances MC Page 58 sur 89

Graphe 35 : circuit de distribution des produits de l IAA Unités industrielles Grossistes Demi Grossiste Detaillants Hyper marché Consommateur Centre d achat Super Marché Superettes Boutiques de Unités semi industrielles quartiers Unités Artisanales Encadré 8 : les maillons de la chaîne de distribution en CI La distribution des produits agroalimentaires en Côte d ivoire est portée par trois (3) principaux acteurs qui assurent la disponibilité des produits dans les points de ventes : o o o Les grossistes Les Demi grossistes Les détaillants Les grossistes : ce sont des Groupes dont les plus importants sont SOCOCE et PROSUMA. Ils font l essentiel de la distribution des produits d UNILEVER et de COSMIVOIRE, Nestlé etc. Ils détiennent leurs propres réseaux de distribution à travers tout le pays. Les demi-grossistes : ce secteur est constitué de réseaux de grossistes qui servent de relais aux premiers grossistes sus-cités. Ils sont composés de commerçants étrangers (les libanais et marocains) et de commerçants nationaux. Les détaillants : ils se composent des chaînes de supermarché et de supérette dans la zone UEMOA (Leader price, les Monoprix, les supermarchés Casino, le réseau des stations service etc.) Ce secteur intègre également les «petits commerçants» dans les quartiers et marchés. 2.2.5 ACTIVITES DE SOUTIEN DE LA FILIERE Les ressources et les services nécessaires à l IAA pour exploiter les marchés avec succès comprennent entre autres : (i) les Emballages ; (ii) les autres services (les utilities, les services de maintenances, la formation, et les transports) qui varient considérablement selon les régions et les pays et qui pèsent dans les choix d investissement des opérateurs économiques. Dans le cadre de cette note, seuls les emballages feront l objet d une présentation. Performances MC Page 59 sur 89

2.2.5.1 Emballages L'industrie de l'emballage dans la zone UEMOA se caractérise par une diversité les produits fabriqués. Presque tous les matériaux sont représentés. En outre, l offre de service d emballage est portée par les acteurs industriels, semi industriels et artisanaux. L emballage est un «assemblage de matériaux destinés à protéger le produit, le transporter, le distribuer, le stocker, le vendre en vue de la consommation» ainsi qu un «moyen de garantir la sécurité de la distribution du produit jusqu au consommateur final dans de bonnes conditions et à un coût minimum» pour l entreprise. L emballage est en quelque sorte le dernier «maillon» de la chaîne de fabrication d un produit alimentaire, il joue un rôle fondamental dans la conservation des produits agroalimentaires qui sont pour la plupart périssables. Il constitue le facteur clé de certains procédés de transformation, notamment la stérilisation par les conserves (ou bocal). En outre, il est le premier élément avec lequel le consommateur est en contact et il entre pour une large part dans sa décision d achat. Encadré 9 : typologie des emballages Typologie des emballages dans la zone UEMOA Papier : carton ondulé, carton plat, étiquettes et alvéoles ; Plastique : sacs, sachets, films, bouteilles, bidons, flacons, pots, seaux industriels, alvéoles et casiers ; Verre : bouteilles. Jutes : sacherie, fil et ficelle, cordage ; Fer : fûts, boîtes, bidons et tines ; Bois : palettes, caisses maraîchères ; Aluminium : capsules ; Autres : rubans adhésifs, accessoires d emballages, colles. La fabrication artisanale de certains emballages (cageots) à partir de fibres végétales locales est également relevée. 2.2.5.1.1 Emballage industriel Les besoins d emballage de l industrie agroalimentaire dans la zone UEMOA sont couverts d une part, par les productions locales et d autre part par l importation. La part des importations est estimée à environ 27 % de la consommation d emballages, soit 85 milliards de FCFA. La production régionale concerne les secteurs du carton-papier, plastique, du métal, verre et des fibres textiles. Le marché des emballages plastiques industriels est constitué d une cinquantaine d entreprises, dominé par des filiales des groupes CFAO et IPS fournisseurs de packaging (emballage, bouchon étiquetage) pour brasseries, chocolateries, huileries, les minoteries et l industrie laitière. Le reste de la demande est assuré par des groupes libanais et des groupes locaux tel que TECHNIPACK au Sénégal. Le marché des emballages de fibres textiles comprend trois grandes sociétés, FIBAKO (Côte d Ivoire), COFISAC (Sénégal), spécialisée surtout dans la production de sacs sisal et polypropylène, et FILTISAC (Côte d Ivoire), transformateur de jute et polypropylène. Les entreprises du secteur ont accumulés un chiffre d affaires avoisinant les 30 milliards de F CFA en 2004. Performances MC Page 60 sur 89

Il n existe pas de production locale de verre d emballage en Afrique de l Ouest. Les verres utilisés sont importés de l Europe en majeure partie, notamment de France, et de l Afrique Centrale avec Cameroun SOCAVER (Société Camerounaise de Verreries). Les boîtes en métal (boîte de conserve pour jus, sirop de fruits, poisson, etc.) sont fabriquées principalement par la société Carnaud Metal Box (Côte d ivoire). La fabrication de fûts métalliques (généralement de 204 litres) est assurée au Sénégal par diverses sociétés, principalement par la FUMOA, en Côte d Ivoire par SOTACI et METALEMBAL CI. Le chiffre d affaires des industries d emballage en métal est de l ordre de 60 milliards de F CFA par an. Performances MC Page 61 sur 89

III. PROBLEMATIQUES ET ENJEUX Toutes les conditions pour l émergence d une industrie agroalimentaire plus performante et profitable à chacun des Etats membres sont loin d être remplies. De nombreuses barrières sont à l origine de cette situation. Il s agit notamment : - des difficultés liées aux infrastructures de base dont le transport ; - de la stabilité sociopolitique précaire dans les pays ; - de l environnement des affaires très peu attractif ; - de l inadaptation de sources de financements aux besoins du secteur agroalimentaire ; - des problèmes de la sécurité alimentaire - et du phénomène de la fraude et de la contrefaçon. 3.1 PROBLEMATIQUES DU SECTEUR DE L IAA 3.1.1 Obstacles liés aux infrastructures de base Le faible niveau de développement des infrastructures de base (transport, communications, énergie) renchérit le coût des facteurs et augmente les charges de production dans l IAA L insuffisance voire l absence d infrastructures régionales, dans les domaines routier et énergétique, constitue un handicap sérieux au développement et à l intégration des économies. Cette situation retarde également l aboutissement de la réalisation d un marché commun qui sera profitable à l ensemble des acteurs. Notamment, en ce qui concerne l approvisionnement en matières premières et un accès plus large aux marchés pour l écoulement de la production. En effet, l espace UEMOA accuse un retard important par rapport aux autres régions du monde en termes d accès des populations aux infrastructures et services de base. Plusieurs pays de la sous-région connaissent des coupures très fréquentes d électricité principalement dues à un déficit énergétique sans précédant dans la zone UEMOA. En dépit d un important potentiel, la production d énergie électrique dans la zone est restée l une des plus faibles pour des coûts parmi les plus élevés au monde. Ces facteurs handicapant pour l industrie ont poussé nombres d entreprises à intégrer la production électrique pour couvrir leurs besoins (groupes électrogènes, centres isolés de production) et assurer la continuité des activités, avec comme conséquences des surcoûts de charges d exploitation. Les infrastructures de transport sont très dégradées et le maillage est faible. Le transport ferroviaire est pour l instant peu adapté au transfèrement des marchandises. Par exemple, les trajets Bamako - Dakar et Ouagadougou - Abidjan durent plus de 2 jours. Performances MC Page 62 sur 89

De plus, la fluidité routière n est pas encore une réalité. En 2000, on dénombrait par exemple un barrage payant tous les 14 kilomètres sur l axe Lagos Abidjan et tous les 30 kilomètres sur l axe Ouagadougou Abidjan. 3.1.2 Obstacles liés au dispositif réglementaire Le tarif extérieur commun (TEC) n a pas contribué de façon significative à l augmentation des échanges intra - régionaux. L édification du marché commun de l UEMOA a débutée en 1996 par la réglementation des échanges intra-communautaires. Ce projet organisé autour de la mise en place du régime préférentiel dans les échanges et l élimination des barrières non tarifaires a abouti en janvier 2000 à la mise en œuvre du TEC. Dans les faits, les effets escomptés n ont pas été atteints. Au contraire, elle a contribué à baisser la protection des marchés vis-à-vis des produits importés exposant ainsi l industrie agroalimentaire des pays de l UEMOA à la concurrence internationale et à l accentuation des phénomènes de fraude liés aux importations et réimportation opérées par des acteurs pays de l Union sans payer les droits. Dans le même temps, il y a eu un important retard dans l édification dans l espace UEMOA d un marché intégré de libre échange pour l industrie intracommunautaire avec notamment la persistance de réflexes nationaux de protection. Tout ceci a contribué à impacter la compétitivité déjà précaire des filières de transformation et les exposer à la concurrence des multinationales européennes et asiatiques (les secteurs du sucre et des oléagineux). Le déficit alimentaire a donc augmenté de 55% de 1995 (avant le TEC) à 2003, passant de 2,9 à 4,3 milliards USD. Ces déficits portent sur les produits de première nécessité : le riz, le blé, la farine, les produits laitiers, le sucre et l huile, où les hausses d importations ont été plus fortes encore en volume. Ces hausses sont consécutives à la baisse des prix à l importation favorisée par le TEC de l UEMOA, les tarifs nationaux appliqués étaient bien supérieurs avant 2000 (à l exception du Bénin). Ce cercle vicieux a réduit la production régionale et augmenté les importations. Conclusion : l effet d échange préférentiel que devait susciter cette politique de tarification n a pas eu l impact attendu. La persistance de la croissance du déficit sur le long terme serait insoutenable pour les gouvernements de la communauté. Avec la croissance de la population Ouest africaine (CEDEAO) qui devrait atteindre 560 millions en 2050 dans un contexte de faiblesse de l économie, les Etats seront incapables de générer des ressources suffisantes pour payer les importations alimentaires qui en résulteraient sans créer d autres déficits. Performances MC Page 63 sur 89

Encadré 10 : Le TEC stimule-t-il les exportations en diminuant le coût des importations? Le TEC stimule-t-il les exportations en diminuant le coût des importations? L analyse des données pour les pays de l UEMOA montre que la mise en place du TEC ne semble pas avoir déterminé l évolution des exportations. Il est difficile d affirmer que les pays qui ont le plus profité du désarmement tarifaire consécutif à la mise en place du TEC sont les pays qui ont la plus forte base industrielle alors qu ils auraient dû profiter d un accès moins coûteux aux intrants. Néanmoins, on constate pour ces pays une progression plus régulière de leurs exportations (cas du Sénégal, de la Côte d Ivoire et du Bénin). Il faut aussi prendre en compte qu il s agit en même temps des principaux pays d entrée des produits pour la sous-région qui ont peut-être plus bénéficié de l avantage de la baisse des tarifs pour la réexportation (confondue avec les données d exportation). La régularité de la progression avant et après 2000 dément finalement l effet dynamisant de la mise en place du TEC sur les exportations. Graphe 36 : évolution des exportations des pays UEMOA avec l instauration du TEC Source : données CEDEAO, calculs iram On ne peut donc pas imputer l évolution du commerce régional à la modification des tarifs. Par exemple, si l on observe l évolution du commerce entre le Bénin et le Nigeria, on constate qu en dépit du réarmement tarifaire qu a constitué le TEC pour le Bénin (c est le seul pays pour lequel c est le cas), les réexportations vers son grand voisin ont continué à augmenter, alors que les importations qui servent à ces réexportations ont vu leurs taxation augmenter. Cela ne peut que s expliquer par la particularité d autres facteurs tels que la monnaie ou les politiques commerciales du Nigeria et donc qui échappent à la qualification classique d «entraves au commerce». Performances MC Page 64 sur 89

3.1.3 Obstacles liés à la contrefaçon des produits agroalimentaires La contrefaçon et la piraterie ont un impact majeur sur l économie : elles représentent environ 10% du commerce économique mondial 5. Selon le coordonnateur Afrique de l Organisation Mondiale des Douanes, plus de 30% des produits consommés (toutes catégories confondues) en Afrique, sont issus de la contrefaçon. Ces statistiques concernent aussi bien les produits alimentaires qui font de plus en plus l objet d un commerce illicite. Ces pratiques ont une conséquence considérable sur la survie des industries dont les marchés se réduisent progressivement. En effet, mis sur le marché, les produits contrefaits rentrent en concurrence avec les productions d origine, moins compétitives car ne supportant pas les mêmes charges, surtout au plan fiscal. 3.1.4 Impact de l aide alimentaire sur la compétitivité de l IAA Les aides alimentaires apportées aux pays de l UEMOA, s ajoutant aux volumes importés, contribuent à la détérioration de la compétitivité déjà précaire de l industrie locale. Conformément à la décision prise au sommet mondial de l'alimentation à Rome en 1996, et visant la réduction de moitié du nombre d'individus souffrant de malnutrition dans le monde d'ici à 2015, les Etats les moins avancés de la planète bénéficient d une aide alimentaire pour combler les déficits en alimentation de leur population. Les pays africains en général et les pays de l UEMOA en particulier figurent en bonne place dans ce programme d aide qui concerne de nombreux produits dont les céréales (le blé, la farine, le riz, le maïs etc..), le lait, les corps gras etc.. Graphe 37 : évolution de la population sous alimentée en Afrique Source: UN MDG database et World Bank MDG database Dans la pratique, l aide reçue sous la forme de produits est soit distribuée gratuitement (cas de catastrophe humanitaire grave), soit injectée sur le marché afin de réguler les prix (politique de régulation des prix par l Etat), soit vendue à des prix relativement bas afin de garantir l accessibilité à un plus grand nombre. Si ces programmes d aide ont le mérite de soulager les difficultés alimentaires des populations, elles ne sont pas sans conséquences sur la compétitivité des entreprises locales. En effet, les produits issus de 5 www.muséedesmarques.com Performances MC Page 65 sur 89