Aliments et santé:mythes et réalités Simone Lemieux, Ph.D, Dt.P. Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels Université Laval 28 mai 2009
Sujets au menu 1. L apport alimentaire et l équilibre énergétique 2. Perceptions de l alimentation santé dans différents groupes de la population 3. Stéréotypes alimentaires Si c est «santé», ça ne peut pas faire engraisser! Cet aliment est-il bon pour vous? La puissance d un nom Effets pervers des stéréotypes alimentaires 4. Quelques mythes sur le contrôle du poids 5. Discussion
Apport alimentaire et équilibre énergétique Un des deux éléments influençant l équilibre énergétique Dans le contexte de l obésité un apport alimentaire est trop élevé seulement lorsqu il fournit plus de kilocalories que les besoins énergétiques de l individu
Apport alimentaire et équilibre énergétique Au banc des accusés: Aliments à densité énergétique élevée; Grosseur des portions; - Différences de prix entre les aliments à densité énergétique élevée vs faible --Etc
Densité énergétique 1 «grosse frite» = 2.5 pommes de terres au four!! 450 kcal 22g de gras poids total=147 g 3.1 kcal/g = > < > 451 kcal 0.4g de gras poids total=414 g 1.1 kcal/g
Perceptions de l alimentation santé Selon Paquette (Can J Public Health, 2005) Fruits et légumes (+) Viande (+/- ; dépend SES) Faible consommation de gras, sel et sucres Fraîcheur, aliments maison, aliments non transformés Équilibre, variété et modération (mais de quoi parle-t on ici vraiment?)
Perceptions de l alimentation santé (ii) (ii) Selon Paquette (suite ) Concept relativement homogène selon le sexe, l âge et le statut pondéral Certaines études apportent de petites nuances à cet égard
Perceptions de l alimentation santé (iii) (iii) Comparaison hommes-femmes Selon Davy et al, JADA 2006: Un % plus élevé de femmes que d hommes mentionnent qu il est important de limiter l apport en gras pour perdre du poids, et qu il est important de limiter l apport en glucides. Selon Oakes et al, Appetite 2002 Femmes parlent plus de teneur en gras et calories alors que les hommes mentionnent plus souvent la fraîcheur des aliments.
Perceptions de l alimentation santé (iv) (iv) Influence d être à la diète Selon Oakes et al, Appetite 2002: Diète (+) Teneur en gras des aliments Diète (-) Fraîcheur Teneur en gras Aliments non transformés
Perceptions de l alimentation santé (v) (v) En résumé Concept défini de façon assez homogène En lien avec les messages nutritionnels véhiculés On ne fait pas référence à la santé psychologique (ou très peu) Chevauchement entre «santé» et «amaigrissement» notamment quand on fouille un peu ce que les gens veulent dire par «modération» et «équilibre»
Stéréotypes alimentaires (1 (1 partie) ère ère (Si (Si c est santé ça ça ne ne peut pas pas faire engraisser!) Notion de l équilibre énergétique..pas claire dans la tête des gens «Ben voyons! 100 calories de pomme ça fait moins engraisser que 100 calories de chocolat» «Les calories, ce n est pas bon pour la santé!» «Si c est faible en gras, c est correct»
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Étude de Oakes (Appetite 44, 2005) 182 hommes; 118 femmes Compare le «potentiel engraissant» d aliments ayant une bonne vs une moins bonne réputation en terme d effets sur la santé, sur une échelle de 1 à 7
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature (47kcal) 125 ml petits pois (62 kcal) Potentiel engraissant (unités arbitraires) (unités arbitraires) 2.95 ± 1.30 1.78 ± 1.01* *Les sujets ne recevaient pas d information sur le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature (47 kcal) 1 banane (110 kcal) Potentiel «engraissant» (unités arbitraires) (unités arbitraires) 2.95 ± 1.30 1.87 ± 0.99* *Les sujets ne recevaient pas d information sur le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature (47 kcal) 1 carotte + 1 yogourt faible en gras (260 kcal) + Potentiel «engraissant» (unités arbitraires) (unités arbitraires) 2.95 ± 1.30 1.52 ± 0.80* *Les sujets ne recevaient pas d information sur le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature (47 kcal) 3 carottes + 250 ml fromage cottage (1%) + 3 poires (569 kcal) + + Potentiel «engraissant» «engraissant» 2.95 ± 1.30 2.47 ± 1.30* *Les sujets ne recevaient pas d information sur le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Même avec de l information sur la teneur énergétique des aliments, on obtient des résultats surprenants (Oakes, Food Quality and Preference, 2005)
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature 47kcal 125 ml petits pois 62 kcal Potentiel engraissant (unités arbitraires) (unités arbitraires) 3.38 ± 1.29 1.65 ± 0.77* *Les sujets connaissaient le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature 47 kcal 1 banane 110 kcal Potentiel «engraissant» (unités arbitraires) (unités arbitraires) 3.38 ± 1.29 1.87 ± 0.88* *Les sujets connaissaient le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature 47 kcal 1 carotte + 1 yogourt faible en gras 260 kcal + Potentiel «engraissant» (unités arbitraires) (unités arbitraires) 3.38 ± 1.29 1.98 ± 0.97* *Les sujets connaissaient le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (1 (1 ère ère partie) Snicker s miniature 47 kcal 2 bananes + 2 poires 420 kcal + Potentiel «engraissant» (unités arbitraires) 3.38 ± 1.29 2.73 ± 1.36* *Les sujets connaissaient le contenu en énergie des aliments
Stéréotypes alimentaires (Cet aliment est-il bon bon pour vous?)?) Perception différente selon qu on évalue un aliment par son nom plutôt que par son contenu «How good is this food for you?» Échelle de 1 à 5 (1=très bon; 5=très mauvais)
Stéréotypes alimentaires (2 e partie) Nom jugé mieux que description 250ml cottage (1%) 30g pretzels 250 ml yogourt (faible en gras) 90g thon 1oeuf cuit dur 30 ml beurre arachides 1 carotte Description jugée mieux que nom 1 beigne glacé 340ml bière 250 ml pâtes 1 1 barre Snickers 1 pomme de terre au four avec la pelure Oakes and Slotterback, Appetite 2001
Stéréotypes alimentaires (2 (2 e e partie) Perception de la valeur nutritive globale (contenu en vitamines et minéraux)d un aliment très affectée par la présence de sucre, gras ou sel ajoutés.. Échelle de 1 à 7 1=très peu de vitamines et minéraux 7=beaucoup de vitamines et minéraux
Stéréotypes alimentaires (2 (2 e e partie) Pomme (5.7) > pomme-caramel (3.8) Raisins secs (5.0) >raisins secs enrobés de chocolat (3.5) Carottes cuites vapeur (5.8)> carottes avec beurre (4.7) Poulet rôti (4.7) > poulet frit (2.8) Maïs (4.7) > maïs en crème (4.3) Noix (4.5) > noix salées (3.6) Oakes, Appetite, 42, 2004
Stéréotypes alimentaires (3 (3 e e partie) (La (La puissance d un nom )
Stéréotypes alimentaires (3 (3 e e partie) Wansink et al, Food Quality and Preference, 2005
Stéréotypes alimentaires (3 (3 e e partie) Wansink et al, Food Quality and Preference, 2005
Stéréotypes alimentaires (4 (4 e e partie) Impact de tout ça Manger trop d aliments santé? Pas vrai pour fruits et légumes, toujours sous les recommandations Par contre pour aliments transformés d appellation «santé»?
Appetite, 2009 Quantité consommée Biscuits «santé» Biscuits «maison» 56.0 ± 34.6 41.6 ± 27.8*
Stéréotypes alimentaires (En (En résumé) Notion de calorie pas claire Dichotomisation des aliments en bons et mauvais Relation inverse entre perception d être bon pour la santé et goût? Danger de donner trop de détails sur le contenu nutritionnel? (crée des attentes, augmente la contribution cognitive de la prise alimentaire, réduit la contribution «viscérale»)
Quelques mythes sur le contrôle du poids Le début et à la fin d une diète amaigrissante Les gens ont souvent l impression qu ils effectuent des changements pour un moment et qu ensuite ils pourront revenir à leurs anciennes habitudes En perdant du poids, les besoins énergétiques diminuent donc si on retourne aux mêmes apports énergétiques, inévitablement, on se retrouve en bilan énergétique positif, ce qui provoque une (re) prise de poids.
Quelques mythes sur le contrôle du poids Les calories consommées en soirée font plus engraisser que celles consommées plus tôt dans la journée Une calorie est une calorie...peu importe quand elle est consommée
Quelques mythes sur le contrôle du poids Certains aliments comme le pamplemousse font brûler les graisses.
Quelques mythes sur le contrôle du poids Les aliments «légers» font maigrir Qu en pensez-vous??
Quelques mythes sur le contrôle du poids Des ressources intéressantes Manger des bananes attire les moustiques..et plus de 150 autres mythes et réalités en matière d alimentation. Julie DesGroseillers, Dt.P. Les Éditions la la presse, 2009 http://www.obesity.org/ Par exemple: Relative Weight and Sickness Absence Mikko Laaksonen, Kustaa Piha and Sirpa Sarlio-Lähteenkorva Obesity 15; 465-472;
Du pain sur la planche Discussion Concepts simples comme la notion de calorie sont mal compris Le plaisir est un ingrédient de la santé sous estimé Manger moins avec la tête? Revoir la notion de la modération et s y pencher en tant que chercheurs et professionnels de la santé (tous les systèmes d identification des bons aliments vont un peu à l encontre de cette notion) Garder ça le plus simple possible en ce qui a trait aux messages nutritionnels véhiculés dans la population