La technique de l isolation thermique par l extérieur a d abord été développée pour traiter des problèmes d étanchéité : l objectif était de désolidariser le revêtement (la peau) de son support en interposant une mince couche de polystyrène (2 à 3 cm). Ce procédé s employait sur des façades fissurées. Dans les années 70, la crise de l énergie a incité les industriels et les entreprises à s inspirer de cette technique pour diminuer les déperditions à travers les parois en augmentant l épaisseur de l isolant. Dès 1977, le CSTB a défini les exigences et les règles de performances thermiques des parois et délivré les premiers Avis Techniques à des systèmes d isolation thermique par l extérieur. On en dénombre aujourd hui plus de 150. Le principe de l isolation thermique par l extérieur se décline en quelques systèmes principaux : enduits minces sur isolant, enduits hydrauliques sur isolant, bardages rapportés, vêtures, vêtages, revêtements attachés en pierre mince et façades semi-rideaux. Cette dernière technique consiste à réaliser une façade légère rapportée devant une structure en béton ou en maçonnerie. Elle comporte une isolation thermique (laine de roche ou laine de verre) disposée contre le gros œuvre, une lame d air étant ménagée entre l isolant et le parement extérieur. Utilisée pour les bâtiments tertiaires, ce type de façade adopte le plus souvent une finition en verre, sous différents aspects (transparent, teinté, opacifié...), ou en métal (aluminium notamment). MULTIPLES MATÉRIAUX DE BARDAGE Plus fréquent en façade des immeubles de logements, le bardage rapporté se compose d une ossature fixée au mur-support et d éléments de parement fixés sur l ossature. En bois, en acier, en aluminium ou mixte (bois + métal), l ossature se fixe au mur soit par des vis traversantes, soit le plus souvent par des pattes métalliques chevillées au mur, permettant de placer l isolant thermique et de créer une lame d air ventilée dans l espace ainsi ménagé. L isolant le plus utilisé est la laine minérale (de verre ou de roche) en panneaux ou en rouleaux semi-rigides non hydrophiles. Il se fixe généralement au moyen d ancres en plastique fixées au support. On peut aussi employer du polystyrène expansé classé M1 ou du polyuréthanne expansé classé M1. Une lame d air d au moins 2 cm est toujours ménagée sous la peau. Il existe aujourd hui plus d une centaine de procédés de bardages rapportés sur le marché français. Ils présentent une grande variété de dimensions de formes, d aspects, de matériaux, de modes d accrochage La mise en œuvre s effectue conformément aux règles de l art lorsqu il s agit d un système traditionnel. C est le cas des bardages rapportés à base de bois (écailles ou planches), d ardoise naturelle, de céramique, de terre cuite, Surtoiture Alucobond, en vagues. Photo Alusuisse 30
d aluminium, d acier ou de zinc. Les bardages traditionnels comportent une ossature en bois ou en métal, une isolation thermique au moyen d un isolant et une peau fixée selon les techniques classiques : vis, clous, crochets ou pattes visibles. Pour les autres systèmes, dits non traditionnels, on doit se référer à l Avis Technique. Le besoin de documents techniques de référence pour concevoir et mettre en œuvre les ossatures de bardages traditionnels ou sous Avis Technique s est fait sentir en l absence de DTU (il n existe qu un DTU visant les bardages en bois, le DTU 41.2). Deux documents ont donc été élaborés en concertation avec des groupes de travail mandatés par le Groupe Spécialisé d Avis Technique compétent en matière de bardages rapportés (GS 2). Les Règles générales de conception et de mise en œuvre des ossatures bois et de l isolation thermique des bardages rapportés faisant l objet d un Avis Technique, parues en décembre 1991 (Cahier du CSTB n 2545), sont actuellement en cours de révision. Quant aux Règles générales de conception et de mise en œuvre des ossatures métalliques et de l isolation thermique des bardages rapportés faisant l objet d un Avis Technique ou d un Constat de Traditionalité, elles sont parues en février 2000 (Cahier du CSTB n 3194). La constitution de l ossature métallique et sa mise en œuvre sont communes aux bardages rapportés traditionnels et non traditionnels. En effet, le caractère non traditionnel d un bardage tient le plus souvent aux éléments de paroi qui constituent sa peau. Ils peuvent être réalisés en matériau non traditionnel (mortier de résine, mortier composite ciment-verre, stratifié, polyester, composite ). Ou bien ce sont les formats ou les modes de fixation qui ne sont pas traditionnels (carreaux céramiques de grandes dimensions ou fixés à l aide d inserts). parements s accommodent mal des mouvements pas toujours bien maîtrisés des ossatures en bois. LA PIERRE À L HONNEUR Le DTU 55.2 Revêtements muraux attachés en pierre mince (Norme de mise en œuvre NF P 65-202) a également été entièrement révisé en 2000. Ce document élaboré en 1979 n insistait pas suffisamment sur certains points qui ont donné lieu à des sinistres. Notamment, la technique de fixation librement dilatable utilise des attaches en forme d oméga fixées mécaniquement au support et travaillant en console. Les pattes de fixation sont soumises à l Avis Technique et doivent répondre à des critères plus sévères de déformabilité. La pierre prend par ailleurs des formes nouvelles en façade, utilisée en couche mince associée à d autres matériaux. Ainsi, à l École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, la paroi extérieure de la façade respirante (268 m²) est constituée d un complexe marbre-verre collé selon la technique du VEC. Le complexe est composé d une glace extra claire trempée de 10 mm d épaisseur et d une feuille de marbre de 4 mm. La société américaine Stone Panels a développé de son côté un procédé d habillage de façade constitué d un panneau en pierre mince naturelle (granit, marbre métamorphique, grès ) de grandes dimensions collé sur toute sa surface sur une âme en nid d abeille et mis en œuvre sur une ossature métallique. Sur le marché français depuis quelques années, le procédé fait l objet d un Avis Technique qui vise la pose en façade, y compris en assise de rejaillissement. Les ossatures de bardages rapportés sont réalisées à partir de chevrons et liteaux en bois dans la plupart des systèmes traditionnels et souvent en ossatures mixtes pour les systèmes non traditionnels. Dans ce cas, elles sont composées d une ossature primaire de chevrons en bois associées à un réseau de lisses horizontales en alliage d aluminium. Les ossatures métalliques, notamment celles réalisées en alliage d aluminium, sont l apanage des systèmes de bardages haut de gamme dont la plupart des applications concernent le secteur tertiaire. Cependant, les industriels concepteurs et fabricants de parois de bardage sous Avis Technique s orientent de plus en plus vers l utilisation d ossatures métalliques en acier galvanisé ou en aluminium pour des systèmes de milieu de gamme dont les Les bardages rapportés font appel à de multiples matériaux, comme le stratifié et la terre cuite. Photo Guiraud 31
L âme en nid d abeille aluminium comporte de part et d autre un treilllis de fibres de verre préimprégné de résine époxy qui assure la liaison entre le parement en pierre et l âme. Les panneaux comportent en face arrière des inserts en acier galvanisé noyés dans la résine. Ce système présente une plus grande résistance aux chocs que les ouvrages réalisés en pierres minces de 3 cm d épaisseur. VÊTURES ET VÊTAGES, DÉRIVÉS DU BARDAGE Dérivée du bardage, la vêture est un système d isolation extérieure à base de composants (panneaux ou plaques) manufacturés dont les chants sont généralement à profil d emboîtement. Ils associent un parement et un isolant. Ces systèmes non traditionnels sont soumis à l Avis Technique. Les panneaux se fixent mécaniquement à la structure porteuse, en principe sans ossature intermédiaire, au moyen de fixations traversantes (vis et chevilles), de pattes ou de profilés. Solidaire du parement, l isolant le plus utilisé est le polystyrène expansé découpé ou moulé, mais d autres systèmes emploient la laine de roche de forte densité, le polyuréthanne ou le polystyrène extrudé. Autre système non traditionnel soumis à l Avis Technique, le vêtage est un revêtement mural extérieur constitué d éléments manufacturés en plaques, panneaux ou carreaux, fixés sur le support par des moyens mécaniques, sans ossature intermédiaire, contrairement au bardage. L isolant thermique s interpose entre le mur et les éléments du vêtage. Il est fixé ou collé au support, ou maintenu en compression par le vêtage, sans lame d air ventilée. L isolant utilisé est généralement rigide, non hydrophile et classé M1 ou M0 en réaction au feu (polystyrène expansé, laine de roche). ENDUITS SUR ISOLANT Autres systèmes d isolation par l extérieur, les enduits sur isolant sont également considérés comme non traditionnels et donc soumis à l Avis Technique. Certains de ces systèmes se composent d un enduit mince armé d un treillis de fibres de verre, appliqué sur un isolant qui est soit du polystyrène expansé découpé ou moulé, soit de la laine de roche. La fixation de l isolant au mur s effectue par collage avec un mortier-colle, ou par fixation mécanique au moyen de chevilles ou de connecteurs métalliques vissés au support. Pour laisser libre cours à son imagination... Si dès la phase d'étude beaucoup d'idées sont irréalisables, le résultat ne sera que partiellement convaincant. Laissez libre cours à votre imagination! Avec l'alucobond, nous vous donnons la liberté de créer et la possibilité de construire. L'ALUCOBOND, c'est l'inspiration à l'état pur! Les enduits épais sur isolant se composent quant à eux d un enduit monocouche ou bicouche appliqué sur un isolant. Sa fixation au mur s effectue par collage au moyen d un mortier-colle ou par fixation mécanique par des chevilles plastiques expansibles, en polyéthylène ou en polypropylène. Leur longueur dépend de l épaisseur de l isolant, sachant que leur profondeur de pénétration dans le support doit être comprise entre 30 et 40 mm. Les isolants employés sont le polystyrène expansé découpé, la laine de roche, le polyuréthanne expansé et du fibragglocomposite. L armature peut être un treillis ALUSSUISSE 11, rue Louis Armand - BP 55 77832 OZOIR-LA-FERRIÈRE CEDEX Tél. : 01 64 40 77 80 - Fax : 01 60 02 54 09 E-mail : alucobon@alusuisse-cmic.com Site Internet : www.alusuisse-cmic.com La vêture associe, sur un même produit, le parement et l isolant. Photo Sicof 32
métallique, un treillis de fibres de verre ou mixte verre/kevlar. Des fibres de verre longues, incorporées dans l enduit, peuvent aussi jouer le rôle d armatures. DES PRODUITS DE RESTAURATION DES FAÇADES Largement utilisés depuis une trentaine d années en réhabilitation des façades de logements collectifs, les procédés d enduits sur isolant vieillissent et on voit aujourd hui se développer des systèmes de rénovation de ces façades qui ne nécessitent pas d enlever les anciens supports ou revêtements. C est le cas du StoTherm Réno, mis au point par Sto et doté d un Avis Technique, qui simplifie la réfection d enduits et de systèmes d isolation thermique défectueux. Des plaques supports de 8 mm d épaisseur constituées de fines billes de verre sont fixées par chevillage dans le mur, au travers de l ancien système d isolation thermique par l extérieur. Une résille en fibres de verre est ensuite marouflée sur ces plaques avant d appliquer l enduit de finition. La surépaisseur totale n excède pas 15 mm. Quant au bâti ancien, il peut désormais recevoir des enduits monocouches spécialement conçus pour les maçonneries anciennes. Weber et Broutin, Maxit et Lafarge Mortiers ont été les premiers à CERTIFICATION DES TREILLIS TEXTILES POUR ENDUITS DE FAÇADE Les treillis textiles employés aujourd hui dans les enduits de façade sont principalement des treillis en fibres de verre utilisés dans les systèmes d isolation thermique extérieure par enduit sur isolant et comme renfort aux points singuliers des enduits monocouches d imperméabilisation. La mise en place d une certification sur les treillis s inscrit dans une démarche générale menée sur chacun des constituants des systèmes pour s assurer du bon comportement d ensemble de celui-ci. La caractéristique significative des treillis textiles utilisés est la durabilité, liée à la qualité de l enrobage de protection des fibres de verre vis-à-vis de l attaque des agents alcalins des enduits dans lesquels ils sont incorporés. Les performances caractérisées par la certification CSTBat des treillis se résument en un mot : TRaME. T mesure la résistance à la traction, Ra la résistance aux alcalis, M la maille (moyenne des dimensions des mailles), E l élongation, ou résistance à l élongation. Cette classification est indiquée dans les certificats et marquée sur les emballages. 33
proposer des enduits de restauration dotés d Avis Techniques : Pascalit, Maxit Mono 780 GTR et Parexal. Ces mortiers à la chaux, allégés, teintés dans la masse, sont spécialement formulés pour la protection, l imperméabilisation et la décoration des façades anciennes. Compatibles avec les mortiers de chaux des maçonneries d origine, ils peuvent s appliquer sur des maçonneries d éléments de faible cohésion comme les pierres tendres ou les briques foraines, ainsi que sur les bétons de mâchefer, et même sur le pisé ou l adobe pour Parexal. À la fois perméables à la vapeur d eau et imperméables à l eau, ils laissent respirer les murs comme les anciens enduits à la chaux. Ils allient les avantages des enduits anciens à ceux des enduits monocouches bien plus rapides à mettre en œuvre. Le système StoTherm Réno est adapté à la réfection des enduits sur isolant détériorés. Photo Sto Isabelle Duffaure-Gallais CSTB Les nouveaux enduits de restauration de façade associent respect du bâti ancien et technique du monocouche. Photo Lafarge Mortiers Application Maxit Mono 780 GTR à la chaux grasse. Photo Maxit 34