1. PRESENTATION DU SITE DONNEES OCEANOGRAPHIQUES

Documents pareils
Trait de côte Histolitt v1.0 Descriptif technique Version du document 1.0 *** Sommaire

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

Le littoral des Bas-Champs (Picardie, France) soumis aux risques perpétuels d inondation

IGN Usages et besoins d informations géographiques sur le littoral

ENQUÊTE PUBLİQUE RÉALİSATİON D'AMÉNAGEMENTS DE STABİLİSATİON DU TRAİT DE CÔTE A LA GUÉRİNİÈRE ET L'ÉPİNE (SECTEUR DES ÉLOUX) Exposé

Évolution du trait de côte et conséquences sur les ouvrages maritimes: Application au Phare de la Coubre (17)

La gestion des écoulements dans les Wateringues du Nord - Pas de Calais Incidence prévisible des changements climatiques

ETUDE DE COMPATIBILITE DE LA ZONE DE RECOUVREMENT DES MODELES NUMERIQUES APPLICATION AUX ETUDES D IMPACT DES PROJETS D ENERGIES MARINES

Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte

L évolution du trait de côte : un bon indicateur de la dynamique sédimentaire de l avant côte? Le cas du Languedoc-Roussillon

Etude de l évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l érosion marine

BAIE DE WISSANT ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

Eléments de doctrine de maîtrise de l'urbanisation dans les zones à risques proposée par la DDTM en l'attente de validation en CAR

A I La problématique d érosion à Lacanau. B Bilan de l expérimentation locale. > Site test de LACANAU. C Conclusion & perspectives.

Météo Marine. Benjamin Aymard. Cours CNIF 18 Février 2014 Université Pierre et Marie Curie. ./IMAGES/logo-n

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Colloque des arbitres et des commissaires aux résultats Moulin mer

Eric Chaumillon UMR CNRS 7266 Littoral Environnement et Sociétés LIENSs Université de la Rochelle

Mobilité du trait de côte et cartographie historique

Jean Pierre THIBAULT / DREAL Aquitaine / Stratégie nationale

Synthèse des travaux réalisés par la DMN dans le cadre du projet ACCMA

5.2. EVOLUTION DU TRAIT DE COTE SUR LES PHOTOGRAPHIES AERIENNES DE L'IGN ET LES CARTES ANCIENNES DU SHOM

PROJET ACCLIMATE ETUDE SIM-CLIM THEME 3 Etude bilan des possibilités d une simulation climatique régionale

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

Site d étude. Résultats

Tableau 7: Emissions polluantes scénario «futur avec projet 2014»

Évolution du contexte du fait du changement climatique..148 L impact du changement climatique sur les océans et le littoral...148

Animation phénoménologique. --- une approche énactive ---

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Développement d un modèle morphodynamique tridimensionnel empirique moyen-terme : application au site d Omaha beach

IMPACTS DU PRELEVEMENT DU SABLE MARIN SUR L EVOLUTION DU TRAIT DE COTE A YOFF: ESSAI D ETUDE DE VULNERABILITE, (Presqu île du Cap Vert, Sénégal)

Généralités. Front froid

Evolution spatio-temporelle du trait de côte de Sousse à Monastir (Est de la Tunisie)

Suivi pérenne de l évolution du trait de côte à La Réunion vers une intégration dans le SOERE «trait de côte»

Magonty, un quartier tourné vers l écologie de demain

Bac Blanc Terminale ES - Février 2011 Épreuve de Mathématiques (durée 3 heures)

Réunion La Teste ( 08/03/10 )

RAPPORT présenté par. Monsieur Alain COUSIN. Député de la Manche. Laurent Mignaux - Meddtl

Sommaire 3.4. CRUE SUR UN PETIT BASSIN VERSANT INTUMESCENCE - DYSFONCTIONNEMENT D OUVRAGES HYDRAULIQUES...22

Prédiction de couverture de champ radioélectrique pour les réseaux radiomobiles : L apport du Système d Information Géographique ArcInfo 8

METEOROLOGIE CAEA 1990

Compte-rendu des observations posttempêtes sur le littoral aquitain (décembre 2013 janvier 2014) Rapport final

PLAN DE SITUATION C'est le plan qui localise votre terrain PCMI 1. SAINT DENIS - Bellepierre Parcelle AY 592. Ech : 1/ 2000 ème

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Plan de Prévention des Risques Naturels sur les Bas-Champs du Sud de la Baie de Somme Rencontre Nationale IFFORME Dimanche 23 octobre 2011

Diagnostic de la stabilité des peuplements à l aide des données de l IFN

RELEVE D ETAT DU PONT DES GRANDS-CRÊTS. On a procédé une auscultation visuelle entre le 23 et le 29 mars 2007.

INSTRUMENTATIONS OCÉANOGRAPHIQUES MÉTÉOROLOGIQUES ET HYDROLOGIQUES DÉVELOPPÉES PAR LA SOCIÉTÉ SAFARE-CROUZET

Résumé non technique. Tableaux d estimation

BIEN CHOISIR VOTRE SYSTEME DE GUIDAGE PAR SATELLITES

G.P. DNS02 Septembre Réfraction...1 I.Préliminaires...1 II.Première partie...1 III.Deuxième partie...3. Réfraction

Anduze, tour des Cévennes

Baccalauréat ES/L Amérique du Sud 21 novembre 2013

Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte

Synthèse des travaux menés sur l observation de l évolution du trait de côte. Rapport final

PRÉSENTATION DU PROGRAMME DE SERVICE PUBLIC 2014 DE L IGN

Sillage Météo. Notion de sillage

Caractéristiques des ondes

III RESULTATS LE LONG DU TRACE PREFERENTIEL DE LA LIGNE 2

Bilan d activité 2013 de la surveillance des pollens en Poitou-Charentes

Assurances de biens et de responsabilité

Quetigny-longchamps-auxonne-quetigny ,7 kilomètres; 1 heure, 43 minutes

Energie et conversions d énergie

ÉTUDE DIACHRONIQUE ET HISTORIQUE DE L ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE DE LA BAIE DE TANGER (MAROC)

METEOROLOGIE. Aéroclub Besançon La Vèze. Cours MTO - Ivan TORREADRADO 1. F-SO au FL65 over LFQM

Ce dispositif fiscal, mis en place en 2005, est en vigueur jusqu'en 2016.

Bilan électrique français ÉDITION 2014

La Mesure du Temps. et Temps Solaire Moyen H m.

Projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-Mer

Baromètre sur le financement et l accès au crédit des PME

SOMMAIRE DES DELIBERATIONS DU COMITE DU 13 SEPTEMBRE 2006

Le suivi de la qualité. Méthode MSP : généralités

DÉRIVÉES. I Nombre dérivé - Tangente. Exercice 01 (voir réponses et correction) ( voir animation )

VS2000V+CAPNO. Moniteur de paramètres vitaux À usage vétérinaire. Manuel d utilisation

Avancées et reculs des mangroves guyanaises: bilan par analyse spatiale sur plusieurs décennies

LIDO DU PETIT ET DU GRAND TRAVERS A MAUGUIO-CARNON

Indicateur : population présente tout au long de l année dans les départements littoraux métropolitains

«Une heure pour savoir»

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

CAPTEURS - CHAINES DE MESURES

Institut Informatique de gestion. Communication en situation de crise

UFR Géographie et Aménagement Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 Master 1 Territoires, développement et cultures

Chapitre 7. Circuits Magnétiques et Inductance. 7.1 Introduction Production d un champ magnétique

3. Artefacts permettant la mesure indirecte du débit

Equipement d un forage d eau potable

Étude de la carte de Vézelise. Initiation à la lecture du relief sur une carte topographique

Projet ALDES : Evaluation à l échelle régionale de l aléa tsunami d origine gravitaire

mesure des débits et des volumes dérivés par les canaux gravitaires

Arrêté Royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l incendie et l explosion : Notice explicative

MUNICIPALITÉ DE ST-ETIENNE-DE-BEAUHARNOIS

Simulation d application des règles CNAV AGIRC ARRCO sur des carrières type de fonctionnaires d Etat

Les coûts de la production. Microéconomie, chapitre 7

Améliorations récentes apportées au logiciel NUNIEAU pour la numérisation des marégrammes papiers

Cartes de l étendue des eaux libres liés aux inondations Guide des produits

I- Définitions des signaux.

TAUX FIXE, TAUX INDEXE

Rapport de suivi du système de télésurveillance de la carrière souterraine Nord Ouest de Saint- Sulpice-de-Cognac (I 6)

MOTO ELECTRIQUE. CPGE / Sciences Industrielles pour l Ingénieur TD06_08 Moto électrique DIAGRAMME DES INTER-ACTEURS UTILISATEUR ENVIRONNEMENT HUMAIN

Transcription:

1. PRESENTATION DU SITE DONNEES OCEANOGRAPHIQUES 1.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE Biscarosse-plage est située (cf. figure 1.1) sur la portion landaise du littoral aquitain, à une vingtaine de kilomètres au sud des passes du bassin d Arcachon. Ce linéaire côtier est rectiligne à partir du Wharf de la Salie une orientation quasiment Nord-Sud. La géomorphologie de ce littoral est marquée par la présence sur plusieurs kilomètres d un cordon dunaire sableux. La plage de Biscarosse ne constitue pas à proprement une entité morphologique propre. Elle s inscrit dans un contexte général qui commande les traits essentiels de son régime sédimentologique. L estran y est relativement étroit (de 75 à 250 m), prolongé par un cordon dunaire assez élevé (15 m d altitude environ). A noter également que Biscarosse constitue le seul secteur urbanisé de cette portion de littoral entre la Pointe d Arcachon et Mimizan à plusieurs dizaines de kilomètre au sud, et constitue à ce titre un secteur sensible face aux problèmes d érosion récurrents sur l ensemble de cette portion du littoral français. 1.2. CONDITIONS METEO-OCEANIQUES Les facteurs océanographiques (vents, marée, agitation, courants) sont les «moteurs» des mouvements sédimentaires. Par ailleurs, les structures des ouvrages de protection (type, cotes, dimensionnement) à mettre en œuvre sont définies à partir des valeurs retenues pour le projet. 1.2.1. LES VENTS Le tableau 1 et la figure 1 nous donne la statistique des vents au Cap Ferret à partir des mesures effectuées par la Météorologie Nationale au sémaphore du Cap Ferret (la station du cap Ferret étant la station Météo-France la plus proche de Biscarosse). Tableau 1 : Statistique de vents au Cap Ferret (1949-1976) Direction Géographique ( ) 2 à 4 m/s 5 à 9 m/s > 10 m/s TOTAL SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 1

N Gironde Landes N Source : Encarta Source : IGN25 Mai 2000 BISCAROSSE-PLAGE-PROTECTION DU LITTORAL Localisation du site de Biscarosse- plage 71 1017 Fig. 1.1

Biscarosse-plage Rond-point Nord Centre de secours Etendue de la protection envisagée Photo 1 : Vue du Nord-Ouest (20/01/2000). Front d érosion principal Aménagement dunaire Enrochement Photo 2 : Vue du Sud (20/01/2000). Juin 2000 BISCAROSSE-PLAGE -PROECTION DU LITTORAL Vues aériennes de la plage de Biscarosse 71 1017 Fig. 1.2

Juin 2000 BISCAROSSE-PLAGE-PROTECTION DU LITTORAL Rose des vents au Cap-Ferret 71 1017 Fig. 1.3

20 2.18 0.98-3.21 40 6.44 2.40 0.11 8.95 60 3.62 1.40 0.07 5.09 80 3.02 1.02-4.07 100 2.68 1.05-3.76 120 1.65 1.08 0.05 2.77 140 2.14 1.28 0.08 3.51 160 1.01 0.63 0.08 1.73 180 1.69 1.08 0.30 3.07 200 0.99 0.84 0.31 2.15 220 2.07 1.65 0.82 4.54 240 1.43 1.65 1.10 4.18 260 2.42 2.76 2.18 7.36 280 2.74 3.13 2.40 8.26 300 2.65 2.74 1.47 6.87 320 4.21 4.17 1.15 9.54 340 1.97 2.32 0.34 4.64 360 3.11 1.70 0.18 4.99 Calme (< 2m/s) : 11.32 % A l'échelle de l'année, les vents de Nord-Est sont les plus fréquents (18,6 %) devant ceux d'ouest (15,6 %) et de Nord-Ouest (15,1 %). Globalement, les vents de secteur Est (SE, E, NE) représentent 36,7 % du total contre 30,7 % aux vents de secteur Ouest (NW, W, SW). La répartition saisonnière met en évidence les faits suivants: en automne et en hiver, les vents de terre (secteur Est) sont les plus fréquents avec 43,3 %, les vents de secteur Ouest ne constituant que 31,% de l'ensemble dont seulement 4,4 % de NW, au printemps et en été la situation est inversée avec respectivement 45 et 49 % de vents de secteur Ouest (dont 24,% et 19% de NW) contre respectivement 32,6 % et 27% de vents de secteur Est. Ceci montre l'importance des brises thermiques sur la direction des vents. En automne et en hiver lorsque la mer est plus chaude que la terre les vents de terre sont dominants, au contraire au printemps et en été les brises de terre sont de courte durée et ce sont les vents marins qui sont dominants. Du point de vue des intensités, il apparaît que : 92 % des vents sont inférieurs à 10 m/s, 7,55 % compris entre 10 et 20 m/s et 0,45 % supérieurs à 20 m/s. Les brises thermiques ne dépassent que rarement 10 m/s, les vents dépressionnaires (vitesses supérieures à 15 m/s) sont de manière prédominante d'origine marine, les mois d'hiver montrent le plus fort pourcentage de tempêtes. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 2

1.2.2. LA MAREE 1.2.2.1. CARACTERISTIQUES DE LA MAREE ASTRONOMIQUE La marée de la zone de Biscarosse est de type semi-diurne, de période égale à 12h25. A Biscarosse, le zéro des cartes marines (0 CM), correspondant aux plus basses mers de vives-eaux se situe à 1,89 m sous le zéro de nivellement IGN69. Pour Biscarosse, le Service Hydrographique de la Marine donne les résultats suivants : Tableau 2 : Niveau de la marée à Biscarosse Niveau de la marée Cote en m (Zéro hydrographique) PHM 4.40 PM 95 3.90 PM 45 3.00 Niveau moyen 2.20 BM 45 1.35 BM 95 0.50 PBM 0 La figure 1.4 présente le marégramme (courbe de marée) de Biscarosse pour les coefficients 45 et 95. La cote maximum à Biscarosse est située à 4.40 m au dessus du zéro hydrographique. Les marnages sont relativement faibles (coeff 45 : 1.65 m ; coeff 95 : 3.4 m ; coeff 120 : 4.40 m). 1.2.2.2. SURCOTES METEOROLOGIQUES Les surcotes et décotes météorologiques peuvent être dues à : une augmentation (diminution) de la pression atmosphérique accompagnée d'une baisse (hausse) du niveau de la mer. C'est l'effet dit du "baromètre inversé", une baisse de pression de 1 millibar correspond à une croissance du niveau de la mer de 1 cm, une surélévation des niveaux de la mer sous l'action d'un vent de mer du fait du frottement en surface et de la présence de la côte, un accroissement des niveaux de la mer lié au déferlement des vagues qui peut atteindre 3 à 8 % environ des hauteurs des vagues au large. Les surcotes se produisent essentiellement en hiver lors des tempêtes de Sud-Ouest à Nord-Ouest. Elles se rencontreront dans une moindre mesure au printemps (tempêtes de W-NW) et en automne (tempêtes de W-SW). Il convient de remarquer qu en période de tempête, les trois phénomènes mentionnés ci-dessus existent et peuvent entraîner des surcotes de l ordre de 1 m et très exceptionnellement de 1,5 m Ainsi, il n est pas rare que le niveau moyen de la mer soit supérieur de 0.5 à 1.00 de celui prévu par l annuaire des marées. Ceci est généralement de cas en périodes de tempêtes ou simultanément il y a abaissement de la pression atmosphérique et vents d Ouest. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 3

Courbe de marée Biscarosse-coefficient 45.(Données SHOM). Courbe de marée Biscarosse-coefficient 95.(Données SHOM). Juin 2000 BISCAROSSE-PLAGE-PROTECTION DU LITTORAL Courbes de marée à Biscarosse 71 1017 Fig. 1.4

A ces phénomènes, il convient d ajouter en bordure de littoral l effet de la houle qui peut entraîner entre la zone de déferlement et la côte des surélévations du niveau moyen comprises entre 1/10 et 1/20 de la hauteur de la houle au large. 1.2.3. COURANTS DE MAREE Il existe le long du littoral aquitain différentes sortes de courant : Les courants généraux, Les courants de marée, Les courants de dérive dus au vent, Les courants de houle : courants littoraux et rip-currents. Les courants généraux et les courants de dérive dus au vent n ont pas d influence sur la dynamique sédimentaire. Les courants de marée le long du littoral sont relativement faibles et n ont pas d influence sur le régime sédimentaire. Ils sont giratoires (sens des aiguilles d une montre). Au montant, il est dirigé vers le NW, le N et le SE. Au perdant, entre le Sud, l Ouest et le NW. Leurs vitesses sont faibles et ne dépassent pas 20cm/s (LCHF,1979). Les courants les plus significatifs pour la dynamique sédimentaire du secteur sont ceux provoqués par la houle dans lesquels on distingue : Les courants littoraux L obliquité de la houle par rapport à la ligne de rivage entraîne la formation d un courant de dérive qui est l agent moteur du transit sédimentaire. Dans le secteur de Biscarosse, ce courant peut atteindre 1.5 m/s et 0.80 m/s pour des houles ayant des hauteurs respectives de 6 m et 2 m provenant du WNW, il est alors orienté du Nord vers le Sud. Pour des houles ayant les mêmes caractéristiques mais provenant du NW, les vitesses atteindront respectivement 2 m/s et 1 m/s. Les chiffres qui ne constituent que des ordres de grandeur montrent l importance de ces courants littoraux. Ce sont ces courants qui sont les agents de transport du transit littoral. Courants perpendiculaires au littoral (Rip-currents) Les «rip-currents» sont des courants dirigés de la côte vers le large et qui peuvent traverser des zones de déferlement. Ces écoulements sont concentrés dans des zones étroites sensiblement perpendiculaires à la côte et séparés de façon régulière. Le courant que l on trouve aux extrémités des baï nes sont de ce type. La vitesse de ces «rip-currents» peuvent atteindre 2m/s. 1.2.4. AGITATIONS Les houles sont responsables du sapement du front dunaire et de l érosion du trait de côte qui en résulte. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 4

Sur le secteur, nous disposons à Biscarosse des données fournies par un houlographe du Laboratoire National d Hydraulique (1133 jours d observation entre le 22.01.1963 et le 24.01.1968). Une bouée Datawell, mouillé face aux Centre d Essai des Landes, du 1.12.76 au 30.11.1978 (670 jours d observation) permet de compléter ces informations. 1.2.4.1. HAUTEURS 1.2.4.1.1. DISTRIBUTION ANNUELLE Le tableau 3 donne les répartitions fréquentielles des hauteurs Hmax* d après les mesures effectuées le long du littoral aquitain, H max étant la hauteur maximale observée pendant l enregistrement qui a une durée moyenne de 20 mn : On peut déduire de ce tableau que : 30 jours par an la hauteur H max de la houle est supérieure à 4.80 m, une hauteur H max de 7,50 m est dépassée 5 jours/an, une hauteur H max de 9.50 m est dépassée 1 jour/an. 1.2.4.1.2. VARIATIONS SAISONNIERES DES HAUTEURS On peut distinguer deux périodes caractéristiques : Une période dite d été entre les mois d avril et de septembre, Une période dite d hiver entre octobre et mars. Le tableau 3 donne la répartition en fréquence pendant la période d été et d hiver à Biscarosse Tableau 3 : Mesures de la houle effectuées entre 1976-1978 à Biscarosse. H max (m) 0.57 1.14 2.28 3.42 4.56 5.70 6.84 7.98 9.12 10.26 Eté Hiver % 7.10 29.9 1 40.5 14.7 4 5.79 1.64 0.32 % cumulé 7.10 37.01 77.51 92.25 98.04 100 % 1.83 9.25 31.4 1 24.7 3 15.1 1 8.52 5.13 2.66 0.73 0.46 0.17 % cumulé 1.83 11.08 42.49 67.22 82.33 90.85 95.98 98.64 99.37 99.83 100 Au cours de la période d été, 75 % des houles ont des hauteurs H max inférieures à 2 m, la hauteur H max n excède que très rarement 6 m. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 5

Pendant la période d hiver, au cours de laquelle ont lieu les plus fortes tempêtes, il n y a plus que 30% des houles inférieures à 2 m. Par contre 35 % ont des hauteurs H max comprises entre 2 et 4 m et 9 % dépassent 6 m. 1.2.4.2. PERIODES 1.2.4.2.1. DISTRIBUTION ET RELATION HAUTEUR-PERIODE La distribution des périodes et la relation période hauteur H max établie à partir des mesures à Biscarosse entre 1963-1968 sont données par le tableau 3. Les périodes sont le plus fréquemment comprises entre 9 et 13 s avec un maximum pour des périodes de 10 à 14 s. D une manière générale, la période des houles varie en fonction de la hauteur. Statistiquement la période est d autant plus grande que la hauteur est élevée. Cette relation est applicable pour des périodes inférieures ou égales à 14 s. Pour des hauteurs H max supérieures à 5 m, la période augmente moins rapidement avec la hauteur et ne dépasse que rarement 15 s. 1.2.4.2.2. VARIATIONS SAISONNIERES DE LA PERIODE Comme pour les hauteurs, on distingue au cours de l année deux périodes caractéristiques : une période d été (avril à septembre) où les houles courtes prédominent, une période d hiver (octobre à mars) comportant la majorité des ondes longues. La répartition saisonnière à Biscarosse (1976-1978) est donnée dans le tableau cidessous Tableau 4 : Répartition saisonnière des houles à Biscarosse en fonction de leur hauteur Saison Eté Hiver Tmoyen 4-6 6-8 8-10 10-12 12-14 14-16 16-17 (s) % 11.03 39.30 30.02 14.85 3.71 0.98 0.11 % 11.03 50.33 80.35 95.20 98.91 99.89 100 cumulé % 3.85 25.18 33.61 26.83 8.61 1.65 0.27 % 3.85 29.03 62.64 89.47 98.08 99.73 100 cumulé 1.2.4.2.3. DIRECTION Le tableau 5 donne pour les observations effectuées à Biscarosse (1966-1968) la distribution des directions de provenance (mesurées par fond de 20 à 30 m) en fonction des classes de hauteur H max. Tableau 5 : Direction des houles à Biscarosse en fonction des hauteurs Tranche des Hmax N NNW NW WNW W WSW SW SSW SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 6

(m) 0-1 1-2 2-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 3.1 1.8 0.2 3.3 3.7 1.0 0.3 0.2 0.1 4.2 12.4 4.0 2.4 0.9 0.9 0.8 0.2 0.1 3.2 13.5 12.0 6.0 3.0 1.8 0.8 0.4 0.4 2.2 4.7 4.7 2.1 1.2 0.9 0.6 0.4 0.3 0.1 0.4 0.1 0.1 0.3 0.2 0.3 0.4 0.2 Total 5.1 8.6 25.9 41.1 17.1 0.7 0.5 0.9 Ce tableau montre la prédominance des houles du secteur Ouest à Nord-Ouest qui représente 84.1% des observations. Les houles de hauteur H max supérieures à 6 m sévissent exclusivement du secteur W à NW, les houles provenant du WNW au SSW dépassent rarement 3 m de hauteur H max. Les houles WNW sont les plus fréquentes toute l année. Pendant l été, en juillet-août, les agitations de NW à NNW sont plus fréquentes. Cela est dû au renforcement des brises de mer à cette période. Les houles de SW (WSW à SSW) sévissent le plus souvent en automne. 1.2.5. MOUVEMENTS SEDIMENTAIRES Sous l action des houles, les sédiments peuvent être soumis à des mouvements très divers allant de la simple oscillation, à des déplacements dans le profil ou encore des mouvements massifs le long du littoral (sous l action des houles obliques). 1.2.5.1. TRANSIT LITTORAL Les mouvements sédimentaires des matériaux le long du littoral sont des processus fondamentaux à considérer dans le diagnostic du régime littoral. Sur le secteur de Biscarosse, le transit littoral résultant, de direction Nord-Sud est de l ordre de 520 000 m3/an (bilan d un transit Nord-Sud de 650 000 m3 et Sud-Nord de 130 000 m 3). (LCHF, 1979). L essentiel de ce mouvement s opère au niveau de la zone de déferlement. Une très faible partie de ce transit, de l ordre de 2 à 3 %, concerne la zone de l estran. 1.2.5.2. MOUVEMENTS DANS LE PROFILS Ces mouvements sont liés à l action directe des houles. Les volumes de matériaux mis en jeu lors de ces déplacements peuvent être très importants (plusieurs centaines de milliers de mètre-cube par kilomètre de littoral). Ces mouvements contribuent aux variations des profils et à la modification des niveaux de la plage. Ces mouvements et l instabilité qui en résulte sont des paramètres importants à prendre en compte pour la mise en place d ouvrages de protection. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 7

1.2.5.3. TRANSPORT EOLIEN Le transport éolien (calculé à partir du régime des vents) est estimé sur le secteur des Landes à environ 25 m3/mètre/an. SOGREAH SLX/JVR 71 1017 AOÛT 2000 PAGE 8