FACTEURS DÉTERMINANTS DE LA CAPACITÉ DE REMBOURSEMENT DU CRÉDIT AGRICOLE A LA CNCAS (Cas de la riziculture daas la vallée du Fleuve Sénégal)



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Transcription:

LAMINE GUEYE FACTEURS DÉTERMINANTS DE LA CAPACITÉ DE REMBOURSEMENT DU CRÉDIT AGRICOLE A LA CNCAS (Cas de la riziculture daas la vallée du Fleuve Sénégal) Mémoire présenté la facultk des hdes supérieures pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M.sc.) Département d'économie Agmalimentaire et des Sciences de la Consommation FACULT~ DES SCIENCES DE L'AGRICULTURE ET DE L'ALIMENTATION UNIVERSITÉ LAVAL O Lamine Gueye; 1999

National Library 1 of Canada Acquisitions and Bibliographie Services Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street 395, rue Wellington Ottawa ON K1A ON4 Ottawa ON KI A ON4 Canada Canada The author has granted a nonexclusive licence allowing the National Library of Canada to reproduce, loan, distribute or sell copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts fiom it rnay be prïnted or otherwise reproduced without the author's permission. L'auteur a accordé une licence non exclusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfiche/film, de reproduction sur papier ou sur format électronique. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation.

Cette étude est une contribution aux investigations qui tentent d'expliquer les performances du crédit de groupe des institutions impliquées dans le financement du secteur rurai. Pour le cas de la CNCAS, cette étude vise a identifier les facteurs de nonremboursement et à évaluer l'impact des caractéristiques socio-économiques des groupes sur le remboursement du crédit en riziculture. Les résultats obtenus montrent que les facteurs de non-remboursement sont identifiés principalement au niveau des performances agricoles, de la commercialisation mais également du système de crédit. L'analyse économétrique de certaines caractéristiques des groupes a révélé que la taille des groupes et la diversification de leurs activités n'ont pas d'impact significatif sur la probabilité de remboursement du crédit. En revanche la capacité de remboursement des groupes, la présence d'un règlement intérieur et leur niveau de formation ont des impacts significatifs sur la probabilité de remboursement du crédit de groupe a la CNCAS.

REMERCIEMENTS Ce travail est le fruit de la contribution de certains organismes et personnes à qui nous aimerions adresser quelques mots de reconnaissance. Nous restons très reconnaissant : - à I'ACDI pour avoir financé nos études et a tout son personnel de la section PCBF en particulier a Madame Roberge pour ses très précieux conseils. - au CRÉA (Centre de Recherche en Économie Agroalimentaire) et à la Chaire en Développement International de 1 'Université Laval pour leur soutien matériel et financier. Que Monsieur Frédéric Martin trouve ici I'expression de nos sincères remerciements pour avoir accepte de diriger ce travail. Nous gardons une grande admiration pour Monsieur Robert ROMAIN, pour sa rigueur d'analyse et sa disponibilité tout au long de ce travail. A Monsieur Robert Saint-Louis et Sylvain Larivière qui ont bien voulu faire partie de notre comité d'encadrement, nous resterons très reconnaissant des ettorts que vous avez déployés pour l'aboutissement de ce travail. Nos très sincères remerciements à Monsieur Peter Kalkins qui a bien voulu accepter de juger ce travail. Un grand merci a la CNCAS et à son personnel notamment ; les Sieurs Fodé Ndiaye, Mamadou Diouf et Maguette Thiam, c'est grâce à votre bo~e collaboration que la collecte des données et les enquêtes sur le terrain ont été possibles. Je n'oublie pas le personnel de la SAED et le Secrétaire Général de l'union des aménagements publics transférés qui ont participé activement & ce travail.

RÉsuMÉ i.t REMERCIEMENTS ~m.amaoamm.mmmammoomao~m~mammommmmmmmmaa.mmmom.~mmm~~aaaoam~.mm~oamoomaaommmmammam*m*maaam~a~~ 11 * TABLE DES MATIERESa a o m a ~ o o a a a a a ~ ~ ~ ~ m a m m a m a ~ m ~ ~ a ~ ~ m o ~ o a m m a a a m m a a m a m a m m a a iü LISTE DES TABLEAUX o.a.ommam~ommm.mm~o.aaomom~a~am~am~amosamam*ma.~aaooamammmommooo~o~maaoaamm vi 0. LISTE DES GRAPHIQUES ma.m~.maa~~ammmom.a.aoo~aomoom~mmamaaa~~moamm~ommm~m~~ommaammoo~mmmammmam~a~~ma~amv1~ LISTE DES FIGURES... m.ommaoamommmaaammmaamaoaomaam~.mmmmomooaommmaaaoaooeaamammaaaavii~..o LISTE DES ABRÉVIATIONS am~moo~mmm~ma~amam~ma~ammammmmomomoamomm~aaaaooaamoooaamaavi~ CHAPITRE 1 : LNTRODUCTION, PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS... 1 1 1 INTRODUCTION...g...~~.~...~w...o.~... *... 1 I 2 PROBLÉMATIQUE... 3 1 3 OBJECTIFS DE L'ÉTUDE........ e. r.. m. r.... ~ w ~ ~. w. w ~ ~. ~ ~ ~ m. t. ~ * * ~ w * ~ - * ~....... t... * w S CHAPITRE II : REVUE DE LITTÉRATURE ET CADRE THEORIQUE... 6 2.1 REVUE DE LITTÉRATURE...,...,.,.,.......o...*. *..*.**-*...m*.=ma 2.2 CADRE CONCEPTUEL.,.,....16 2.2.1 La capacité de remboursement... 1 6 2.2.2 La caution solidaire... 1 8 23 HYPOTH~SES DE RECHERCHE... 1 9 3.1 CHOIX DE LA &CION D'BTUDE.........m... 21 3.2 COLLECTE DES informations ET ~HANTILLONNAGE...,... 3.2.1 Les entrevues avec des personnes ressource... 22 3 2.2 Les données de base de la CNCAS... 22 3.23 Collecte des données à la SAED... 24 3.2.4 Collecte des domees auprès des groupes... 25 ~om.**o~~.~.~m~.21... 3.3.1 Aaalyse des donnéts secondaires sut le service de crédit i la CNCAS 27 3.3.2 Analyse des données qualitatives......*... 28....*...*...*.**. 3.3.3 Analyse des domées quantitatives...... 2 9

CHAPITRE TV : LE SERVICE DE C ~DIT À LA CNCAS.... 33 4.1 IMPLANTATION DE LA CNCAS......,. 33 4.1. 1 Repères historiques... 33 4.1.2 Présentation de l'agence de Saint-Louis... 3 5 4.1.3 Évolution du portefeuille de I'agence... 36 4.3. 1 Croissance du crédit et solvabilité des clients... 36 4.1.3.2 Croissance du crédit. et chute des raza de remboursernenr... 37 4.1.3.3 Chute des pré et stabilkation des encours... 38 4.1.3.4 Sécurisation du portefeuille ei relèvement des taux de remboursement... 40 4.2 LES CLIENTS DE LA BANQUE...O...... A4 1.2.1 Les sections villageoises... 44 42.2 Les groupements d'intérêt économique... 44 4.2.3 Les organisations fédératives autonomes... 45 4.3 LES IMPACTS DE L'INTERVENTION DE LA CNCAS.... d 5 4.3.1 lmpacts sur la production... -56 4.3.2 Impacts sur les équipements... 5 0 1.3.3 Impacts sur les revenus... 5 1 4.3.4 Impacts sur la commerciaiisation... 5 2 CONCLUSION CHAPITRE V : IDENTIFICATION DES FACTEURS DE NON- REMBOURSEMENT DU CRÉDIT RIZICOLE... 54 5.1 CHOU( DES PARTICIPANTS AUX CROUPES FOCALISÉS. SS 5.2 LOCALISATION DES PARTICIPANTS... 55 5.3 LES FACTEURS DE NON-REMBOURSEMENT DO CRÉDIT A W CNCAS...,-... SS 5.3.1 Les facteurs identifiés... 55 5.3.2 Commentaires sur les facteurs identifiés par les groupes focalisés... 56 5.3.2.1 Facteurs liés aux perf rmtmces agricoles... 57 5.3.2.3 Facteurs liés à la commerci01isution...**...*...*..,.,.... 64 5.3.2.3 Facteuts liés aux prucédutes de demande et d'octroi du crédit... 66 CONCLUSION.....C.rm.w.~.m.~.~.~.t,.t,.~.o.H 77.~.

CHAPITRE VI : ANALYSE QUANTITATIVE DES FACTEURS AFFECTANT LE REMBOURSEMENT DU CRÉDIT RIZICOLE... 80 6.1 ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES COLLECT~ES... -80 6.1.1 Situation du recouvrement et répartition des taux de remboursement selon la taille des groupes... 8 0 6.1.2 Les performances agricoles... 82 6.1.2.1 Réparritition des accordr de prêts et du remboursement par type d'aménagement...,.... 52 6.1.2.2 R&ipmltion des rendements selon le remboursement du crédit... 86 6.1.2.3 Répartition du montant des prêts ù I 'hectare selon le remboursement du cridit... 88 6.1.2.4 Répartition des superficies exploitées don le remboursement du crédit... 90 Caractéristiques socioeconomiques... 91 6.1.3.1 Répartition du remboursement des prêts par ype d'organisation... 91 6.1.3.2 Répartition du nivemr d'aiphabétisution selon le remboursement dir cridit... 91 6. I. 3.3 Réparririon de l'indice de diversificarion selon le remboursement dr cré dir... 93 6 1.3.4 Distribution cles groupes de clients selon d'ounes variables discriminantes... 95 6.1.3.5 Disin'bution du prix de vente du paddy selon le remboursement du cridit... 96 CONCLUSION... 97 6.2 ESTIMATION DE L'INDICE DE CAPACITÉ DE REMBOURSEMENT... 9 8 6.3 ANALYSE D'IMPACT DES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES SUR LE REMBOURSEMENT DU CRÉDIT...*...b...œ...v... 103... 6.3.1 Définition des variables...~...~...~...~... 104 6.3.1.1 La variable dépendante... 1 04 6.3.1.2 Les variables indépendmes... 104 6.3.2 Rksultats et interprétation... 105 CONCLUSION... 111 s

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Évolution de l'encours global des crédits ordinaires... 4 Tableau 2 : Structure des activités du portefeuille... 37 Tableau 3 : Structure du portefeuille de la CNCAS en 1995.... 4 0 Tableau 5 : Mise en place du crédit de campagne pour l'hivernage 96/97... 42 Tableau 5 : Mise en place du crédit de campagne pour l'hivernage 97/98... 43 Tableau 6 : Évolution par saison et par année des crédits accordés par la CNCAS pour la production agricole irriguée en Fcfa... 48 Tableau 7 : Coût de production de paddy pour un rendement de 4.5 tonnes et un prix variable ( 80 à 100 Fcfa )... 51 Tableau 8 : Liste des facteurs identifiés par les groupes focalisés... 56 Tableau 9 : Liste des facteurs de non-remboursement.. lies aux performances agricoles... 58 Tableau 10 : Liste des facteurs de non-remboursement...... lies a la commerciaiisat~on... 64 Tableau I 1 : Liste des facteurs de non remboursement liés au système de crédit... 68 Tableau 12 : Facteurs de non-remboursement selon les types d'aménagement... 77 Tableau 13 : Répartition des groupes de clients selon le tau de remboursement... 82 Tableau 14 : Situation des accords de prêts de l'échantillon... 84 Tableau 15 : Situation du remboursement du crédit...,..*...*...**..***...*..*... 85 Tableau 16 : Rendements agricoles selon le type de clients (tonnes /ha)... 86 Tableau 17 : Distribution des groupes selon les rendements... 87 Tableau 18 : Montant des prêts à l'hectare par type de clients... 88 Tableau 19 : Distribution des groupes selon le montant des prêts a l'hectare... 89 Tableau 20 : Superficies par type de clients... 90 Tableau 21 : Distribution des groupes selon la superficie... 91 Tableau 22 : Niveau d'alphabétisation selon le type de clients... 92 Tableau 23 : Distribution des clients selon le niveau d'aiphabétisation... 92 Tableau 24 : Diversification des activités économiques selon le type de clients... 93 Tableau 25 : Distribution des groupes selon L'indice de diversification... 94 Tableau 26 : Distribution des groupes de clients selon les variables discriminantes... 95

Tableau 27 : Variation du prix de vente du paddy... 96 Tableau 28 : Distribution du prix de vente du paddy... 97 Tableau 29 : Résultats des estimations du rendement espéré par la régression multiple et covariances entre variables explicatives...... 100 Tableau 30 : impacts de la saison et des aménagements sur les rendements espérés....................................... 102 TabIeau 31 : Classification des clients........... 106 Tableau 32 : Résultats des estimations du modèle... 1 O6 Tableau 33 : Impact de la capacité de remboursement sur la probabilité.. de remboursement du credit................ 1 O7 Tableau 34 : Impact du règlement intérieur sur la probabilité de remboursement du crédit...*... 110 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique L : Evolution du capital et des tau de remboursement du crédit à la CNCAS...... 38 Graphique 2 : Evolution du financement et des superficies rizicoles dans la vallée du Fleuve Sénégal... 49 Graphique 3 : Evolution du financement et de la production rizicole dans la vallée du Fleuve Sénégal... 49 LISTE DES FIGURES Figure I: Partenariat entre les différents intervenants dans le système de crédit... 57 Figure 2: Itinéraire du prêt... -67

LISTE DES ABRÉVIATIONS ONCAD : Office Nationale de commercialisation et d'appui au développement rural. BNDS : Banque Nationale de Développement du Sénégal. SAED : Société Nationale d'aménagement et d'exploitation des eau du delta du fleuve Sénégal. FPE : Fonds de promotion économique. GIE :Groupement d'intérêt économique. SV : Section villageoise. DAT : Dépôt à terme. OFA : Organisation Fédérative Autonome. PARC : Projet pan&cain de lutte contre la peste bovine. FED :Fonds européen de développement. SOCAS : Société de conservation agro-alimentaire du Senégal. SNTI : Société nationaie de transformation de la tomate industrielle. COPARE : Coopérative agricole régionale. PME : Petite et moyenne entreprise. MDR : Ministere du Développement R d.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION, PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS 1.1 INTRODUCTION Dans les pays moins développés, le financement du secteur nirai a toujours constitué un pilier essentiel des politiques de développement agricole. En effet ce secteur continue d'occuper une bonne partie de la population tout en étant confronté a plusieurs contraintes dont le manque de capitaux, le risque lié aux aléas climatiques et la faiblesse de la productivité. C'est pourquoi durant plus de quatre décennies. les institutions internationales et les gouvernements ont dépensé des sommes importantes dans les projets de financement du développement rurai. Ces investissements ont entraîné une expansion rapide du crédit agricole et une prolifération du nombre d'institutions qui voulaient s'impliquer dans ce domaine, (Adams et ai 1981). Malgré cet engouement Schaefer et al ( 1986) constatent que la plupart de ces institutions de crédit rural ont eu des expériences marquées par la faiblesse des taux de recouvrement, des coûts administratifs élevés. une faible capacité de mobilisation de l'épargne et des dificultks à offrir un service de crédit adéquat aux petits producteurs. Les raisons avancées pour expliquer ces dificultés sont nombreuses. Selon Wenner (1995) elles se situent principalement à trois niveaux du processus de l'offre de crédit : la sélection de l'emprunteur. le contrôle et le recouvrement du crédit. La sélection se fait suivant des critères subjectifs en raison de l'absence de garantie. De plus. l'institution trouve coûteux et difficile l'acquisition d'informations fiables sur de petits emprunteurs très dispersés pour contrôler comment ils utilisent le prêt et si leur projet est couronné de succès. Dès lors, le défi des institutions et des gouvernements a été de trouver un nouveau système de crédit pouvant prendre en compte non seulement le manque de garantie mais aussi l'ensemble des contraintes liées à l'asymétrie de l'information entre le client et l'institution. La nouvelle solution a été le crédit bas6 sur la caution solidaire ou la banque prête à un groupe et conditionne le renouvellement du prêt par le paiement du précédent. Le Sénégal n'a pas été en reste puisque depuis 1966 le crédit institutionnel impliquant les pouvoirs publics a été adminid B des clients constiniés en groupes d'emprunteurs d'abord par l'office National de Commercialisation et d'appui au Développement Rural (ONCAD). qui a fait faillite et dissous

en 1984, ensuite relayé par la Caisse Nationale du Crédit Agricole au Sénégal (CNCAS), dont il est question dans cette étude. Compte tenu des nombreuses dificultés rencontrées dans l'application de cette innovation, les investigations se sont multipliées à partir des années 70 afin d'identifier les raisons de succès ou d'échec des institutions impliquées dans les prêts de groupe. Les plus connues sont celles qui sont consacrées à la Grameen Bank et dont les résultats sont pour le moins controversés. Certains auteurs, dont Sitgliz (1990) attribuent le succès de cette institution au contrôle des membres par leurs pairs, alors que pour Jain (1996), ce sont plutôt les performances des agents de suivi qui expliquent les bons taux de remboursement du crédit. Par ailleurs la reproduction de ce modèle de la Grameen Bank, considérée comme tête de file des institutions a technologie de groupe, a débouché sur d'autres résultats qui donnent une importance capitale aux caractdristiques socio-économiques des groupes. Ceux-ci révèlent en général que les performances des institutions engagées dans le crédit de groupes dépendent des conditions agricoles, écologiques. économiques et sociales dans chaque pays (Bratton 1986). Ces différents résultats suscitent l'interrogation principale de cette étude; à savoir : quels sont les facteurs importants affectant les performances de remboursement des prêts des groupes de crédit à la CNCAS qui administre l'essentiel du crédit agricole au Sénégal? C'est dans L'optique de répondre à cette question que s'inscrit la présente étude qui vise une meilleure compréhension des raisons de succès ou d'échec du crédit de groupe de cette institution. Elle constitue une contribution dont l'objectif essentiel est d'identifier les facteurs affectant les performances des groupes de crédit et de mesurer leurs impacts sur le remboursement du crédit agricole. Ce premier chapitre traite de la problématique relative aux performances des groupes de crédit à la CNCAS et des objectifs fixes pour cette étude. Le suivant présente la revue de littérature consacrée aux différents travaux sur le crédit de groupe d'où sont déduites certaines hypothèses de recherche. Le troisiéme chapitre traite de la méthodologie de recherche, notamment la collecte des données et les méthodes d'analyse. La présentation de la CNCAS

constitue le sujet du quanieme chapitre. Ensuite intervient l'analyse de contenu des opinions des groupes sur les raisons de non-remboursement du crédit au cinquième chapitre. L'analyse quantitative des données est abordée dans le sixième chapitre, suivie de la conclusion et des recommandations développées au dernier chapitre. Au Sénégal, la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCAS) est la principale institution bancaire impliquée dans le fuiancement des activités agricoles. Elle a eté créée en 1984 après la dissolution de I'OEce National de Commercialisation et d'appui au Développement rural (ONCAD) intervenue dans la grande mouvance de la restructuration du secteur bancaire. Contrairement à son prédécesseur, la CNCAS est une structure à forte connotation privée regroupant des partenaires très variés tels la Banque Centrale des États de L'Afrique de L'Ouest (BCEAO), les banques locales et l'état sénégalais. Actuellement le capital est réparti entre l'état (25,9%), la Société Nationale de Recouvrement (18,52%). la BCAO (15%). la Caisse Nationale du Crédit Agricole de France (1 O%), la Caisse française de Développement (IO%), la Fédération des Organisations non Gouvernementales (4,8%) et I'UNCAS (4.8%). Sa mission a été recentrée afin de réconcilier les impératifs de fournir un crédit efficace par le financement des activités agricoles et non agricoles et de mieux satisfaire ses bailleurs de fonds. En 1994, l'agriculture représentait 802% des encours de coua terme de la banque. La CNCAS est particulièrement présente dans la filière rizicole ou 76% des encours des opérations sur ressources extérieures Ctaient affectés au seul projet d'appui à la riziculture en 1994. Une orientation qui est justifide par le besoin de réduire le déficit viwier en riz estimé B plus de 80% de la consommation nationale. Toutefois, cette forte concentration du portefeuille de prêts dans les activités de la filière rizicole s'est accompagnée d'un taux de non-remboursement inquiétant, comparé aux autres activités du portefeuille de prêts. Pour illustrer cela, on note que les encours par exercice pour le crédit à la production dans la filière Nicole ont atteint la somme de 6.5 milliards de Fcfa en 1990-1991 ; les impayés pour la pkiode 1989-1995 sont de l'ordre de 6 milliards de Fcfa avec un taux de remboursement de 67% entre 1992 et 1995.

D'autres filières sont également affectées mais dans une moindre mesure. Entre 1991 et 1994 les impayés dans la filiére arachidière étaient de l'ordre de 4,2 milliards. Le solde cumulé et non actualisé des comptes consortiaux s'élevait à 92 millions, entre 1989 et 1994 pour l'arachide (MDR 1996). De meilleurs taux de remboursement sont notés dans le maraîchage et les filières animales, bien que la banque soit très prudente à investir dans ces secteurs. Les prêts consentis pour le sous secteur de l'élevage ne représentaient que 3.8% des encours en 1994 avec un taux de remboursement record de 90%. Cette situation pour le moins préoccupante s'est répercutée sur les prévisions agricoles. Dans la filière rizicole, on a observe un ajustement à la baisse de la mise en valeur des terres agricoles ainsi qu'une réduction des superficies exploitées de 22% entre 1990 et 1995. Au même moment, la production du riz paddy a chuté de 36% (MDR. 1996). Elle est passée à 85 350 tonnes en 1996 contre 107 050 tonnes en 1995 et 131 620 tonnes en 1994, alors que les objectifs prévoyaient une production d'environ 300 000 tonnes. Mais, malgré cette baisse, les encours du crédit ordinaire. y cornpis du crédit agricole, ainsi que le crédit douteux et litigieux net vont à la hausse (tableau 1). Tableau 1 : Évolution de l'encours global des crédits ordinaires Type de crédit Encours au 3 1-12-95 Court terme Moyen tenne Long terme Ddcouvert net Douteux et litigieux Impayés Total Millions Fc fa 3.793 696,9 375,4 2.2272 389,8 801,S 8.283,5 % 45.8 Encours au 3 1-1 2-96 Millions Fcfa 8.4 681,6 F 4.5 1 326,l 26,9 4-7 9,7 1 O0?40 5.078.4 1 42.2 1 A88 4.054.6 399,7 12.028.5 5.7 2,7 12-4 33,7 3.3 100 - Variation Source: Rapport &onornique et fu6cier. Exercice 1996. page 24

Cette hausse pourrait signifier une réticence des clients à rembourser le crédit ou des difficultés pour l'institution à récupérer les arrérages qui se sont accumulés au cours des campagnes agricoles. Compte tenu de l'importance de la filière rizicole au sein du portefeuille de prêt de la banque et de la place stratégique qu'elle occupe dans la politique agricole au Sénégal. on peut s'interroger sur les véritables causes de difficultés de remboursement du crédit dans cette filière, - Comment peutsn déterminer la capacité de remboursement des clients et motiver les accords de prêts sur la base d'informations suffisantes et fiables? - Quelles sont les perceptions des bénéficiaires vis-à-vis de ltofie du service de crédit et des conditions qui s'y rattachent? - Qu'est-ce qui explique le non-remboursement du crédit pour certains clients alors que d'autres arrivent à respecter leur engagement dans la même filière? - Peut-on identifier des facteurs significatifs de différenciation entre les bons clients et ceux qui sont défaillants? Ce sont là autant de questions pouvant générer une masse d'informûtions susceptible de contribuer à une meilleure motivation des accords de prêts. L'objectif général de l'étude est d'évaluer les facteurs affectant le tau de remboursement des prêts aux groupements de producteurs agricoles dans le département de Dagana au Sénégal. Les objectifs spécifiques sont les suivants : 1) Identifier et prioriser les facteurs affectant le remboursement des prets i la CNCAS; 2) Mesurer l'impact de ces facteurs sur le taux de remboursement, 3) Faire des recommandations pour améliorer La qualité du portefeuille de 1 ' institution.

CHAPITRE II : REVUE DE LITTÉRATURE ET CADRE THÉORIQUE Compte tenu du type de technologie appliquée par la CNCAS au Sénégal, cette revue de littérature sera essentiellement argumentée à partir des travaux consacrés aux prêts de groupe a caution solidaire. Elle implique en général une rétrospective des études effectuées sur l'évaluation des services de crédit, et en particulier sur les facteurs affectant le remboursement des prêts de groupe. Les paragraphes qui suivent rapportent les résultats de ces études. Les travaux de Stiglitz (1990) relatifs au modèle de "contrôle par les pairs" constituent une référence importante dans ce qu'on peut appeler les facteurs de succès de la Grameen Bank qui est parvenue à enregistrer des taux de remboursement et d'épargne satisfaisants. II part de l'idée que dans le cas des prêts de groupe, l'interdépendance entre les membres est spécifiquement créée. Cela implique que chaque membre supporte un risque dans le groupe qu'il n'aurait pas à supporter s'il était seul. Ce risque découle principalement de deux comportements liés a la caution solidaire. - D'abord, sachant qu'il peut compter sur les autres et puisque le risque de non-remboursement est partagé par les partenaires, un membre peut choisir un projet plus risqué que s'il agissait seul. - Ensuite, l'incitation à rembourser le crédit peut disparaître si un membre s'attend à ce que les autres soient défaillants (Zeller 1996). Pour éviter de tels comportements, il est donc raisonnable que s'instaure au sein du groupe une stratégie de contrôle réciproque entre adhérents. Cependant, le problème analytique que cela pose est de savoir si l'instauration d'un système de suivi au sein des groupes valait le coût de l'augmentation de l'interdépendance entre ies membres? Par analogie à la théorie des jeux dont l'objet est de déterminer l'équilibre de Nash applique au remboursement du crédit, le modèle réduit à deux personnes permet à Stiglitz d'affirmer que le succès de la Grameen Bank et des institutions similaires est largement attribuable au système de contrdle par les pairs. Ce systerne donne au groupe un avantage comparatif par rapport à la banque sur les informations relatives aux efforts de valorisation de la part du prêt reçu par ses membres. Chaque membre

du groupe connaît la façon dont le prêt est utilisé par son partenaire. Si un ou plusieurs membres sont prédisposés à la défaillance, les autres le savent et sont prêts a le subventionner. Plus la capacité de remboursement des membres solvables est importante. plus ils seront à même de suppléer les défaillances des autres. Si tous les membres ont les mêmes difficultés, la subvention devient improbable. Pour contourner cette Çventualité. des dispositions prudentielles sont à prendre sur la taille des groupes et la manière dont les membres sont sélectionnés. Pour la taille des groupes, le risque de défaillance d'un membre se voit amplifié dans les groupes de petite taille. Cependant une petite taille incite et facilite l'exercice du contrôle par les pain parce que le gain découlant de ce contrôle est plus important que le risque de défaillance d'un membre. Lorsque le groupe est de grande taille. l'application du contrôle par les pairs est plus difficile. Le coût résultant de la défaillance d'un membre est minime pour inciter à un contrôle par les pairs. De plus, chacun voudra que les autres dépensent beaucoup plus d'énergie pour assurer le contrôle et subir les désagréments découlant de la mauvaise utilisation des fonds. Pour la sélection des membres, lorsque l'institution n'intervient pas dans la formation du groupe. l'engagement de chaque membre de la cornmunaut6 dans une association à caution solidaire est déterminé par son niveau de risque et par celui des autres. Le regroupement pourrait se faire suivant un processus a plusieurs étapes. D'abord les individus les plus risqués vont chercher à se regrouper avec les individus les moins risqués dans l'espoir que leur défaillance soit comblée par leurs partenaires. D'après Zeller (1996), la raison en est que les individus ont généralement tendance à exploiter le risque économique en cherchant A se regrouper avec d'autres dont les revenus sont négativement corréles avec les leurs. Par ailleurs, puisque la sdection se fait selon les caractéristiques des membres. les plus crédibles n'éprouvent aucune gêne à signaier leur bonne capacité d'endettement (Werner i 995). Ensuite, la sdlection adéquate interviendra lorsque les individus les moins risqués de la communauté reco~aitront qu'ils ont intérêt à se regrouper ensemble dans des circonstances de prêts conditiomés par la caution solidaire.

Enfin, les membres les plus risqués qui trouvent très coûteux de signaler leur faible capacité d'endettement vont s'exclure des groupes et seront forcés de se regrouper ensemble. Ils seront soit privés de crédit ou se contenteront de prêts a des taux d'intérét plus élevés que ce qui est communément appliqué aux autres groupes. En conclusion, si les groupes sont relativement de petite taille et si les membres cohabitent, il est possible de détecter à moindre coût les tentatives de détournement des fonds et d'évaluer les efforts mutuels pour assurer le succès des projets. Ils peuvent développer une forte incitation à rembourser le crédit par le système de contrôle des pairs en raison des caractéristiques similaires de risque du groupe (Stiglitz 1990, We~er 1995). Cette homogénéité réduit le coût du contrôle puisque les membres sont engagés dans des activités similaires (Dereveux et Fisher 1993). Ces avantages disparaissent si Ir groupe est de grande taille et les membres trop dispersés. Poursuivant les investigations pour un programme similaire a la Grameen Bank. Matin (1996) a identifié les facteurs de remboursement du crédit à caution solidaire dans quatre villages de Madhupur Thanan. Il a combiné l'analyse statistique de la situation du recouvrement du crédit à une enquête approfondie auprès des clients sur les raisons de délinquance. Il confirme la conclusion à l'effet que le plus grand succès des groupes de crédit inities par la Gramen Bank vient de leur capacité à développer un modèle procurant aux groupes des informations locales pour compenser les contraintes de l'asymétrie de l'information entre les groupes et la banque. Cependant, il signale que ce modèle est très dépendant de la dynamique du contexte d'application. La taille des prêts, la période d'adhésion des membres, et l'accès a une autre source de crédit peuvent aussi affecter le remboursement du crédit. A titre d'illustration, Matin remarque que l'approche par la caution solidaire est plus efficace si la taille des prèts est faible et plafonnée. Elle n'est plus adaptée lorsque la capacité d'endettement des anciens clients augmente ou si la taille des prêts est déterminée en fonction de cette ancienneté. Cette pratique fait naître des tensions entre nouveaux et anciens adhérents qui se répercutent sur le niveau de recouvrement espér6. Les nouveaux se sentent lésés et mimés de recevoir de petits prêts alors qu'ils sont solidaires du remboursement au même titre que les anciens qui reçoivent plus.

Ainsi, la caution solidaire a certes permis l'accès au crédit a un plus grand nombre de personnes, mais peut avoir des limites selon les changements du contexte d'application. S'intéressant toujours aux performances de la Grameen Bank, Besley et Coate (1995) ont essayé de comprendre l'impact de la caution solidaire sur la décision des membres de rembourser le crédit. Ils confirment I'irnportance de la capacité de remboursement mais font l'hypothèse que les performances sont plutôt attribuables à la volonté des membres du groupe. C'est ce facteur qui importe une fois que le projet est réalisé. Dès lors, compte tenu de la difficulté d'apprécier correctement ce facteur, les membres du groupe peuvent appliquer des pressions et des sanctions sociales sur les défaillants pour augmenter cette volonté de remboursement. La théorie des jeux a été utilisée pour déterminer comment des sanctions sociales affecteraient les performances des groupes. Las résultats ont montré que la caution solidaire peut jouer dans les deux sens. Elle a un effet positif si les membres du groupe qui ont eu du succès daas leurs projets sont prêts à payer pour ceux qui n'ont pas réussi à valoriser leur crédit. L'effet negatif intervient lorsque tous les membres du groupe sont défaillants ou si quelques membres veulent rembourser un montant inférieur à ce qu'ils ont reçu. Toutefois, pour contenir ces effets et reriforcer la caution, le groupe peut appliquer des sanctions ou exercer des pressions sur les partenaires défaillants pour les amener à rembourser le crédit. Si les sanctions sont suffisamment sévères. la seule condition d'équilibre entre défaillant et solvable est que chacun rembourse sa part du prêt. Elles sont d'autant plus efficaces que le degré de cohésion sociale au sein de la communauté est important. Robinson et Schmidt (1988) ont justifié cette idée en affirmant que l'homogénéité du groupe basée sur le respect des classes sociales, de la parenté, du voisinage, de I'ethnie et de la religion est positivement corrélée à sa performance. Cette liaison est surtout maintenue par l'entraide mutuelle et inconditionnelle des uns envers les autres. Bardhan (1993) décrit cette aide inconditionnelle entre membres d'une communauté comme la capacité de s'imaginer dans la ((chaussure de l'autre N. A I'opposé, dans un groupe à forte cohésion sociale, lorsque des sanctions sont appliqudes A un défaillant, celui-ci peut subir des désagréments importants en plus de la mauvaise réputation pue cela engendre au sein de la communauté. Les sanctions

peuvent prendre plusieurs formes : pertes d'actifs par saisies et réduction de la coopération avec les partenaires défaillants dans des domaines autres que le crédit. Ces résultats confirment que les garanties sociales sous forme de sanctions infligées par la communauté peuvent discipliner les clients. Ils justifient aussi pourquoi la caution solidaire est souvent retenue comme technologie de prêt dans les pays moins développés où la cohésion est très forte et importante pour la survie du groupe. En revanche, les résuitats de l'étude qualitative et descriptive menée par Jain (1996) sur les raisons du succès de la Grameen Bank different considérablement des principales conclusions précédentes. lain suggère que la politique de crédit de l'institution ne constitue pas une explication plausible aux performances obtenues et réfute clairement ['existence de garanties sociales qui sous tendraient la caution solidaire. Ainsi le succès de In Grameen Bank doit ttre expliqué par des facteurs autres que celle-ci. En lieu et place de la caution solidaire, il attribue plutôt ce succès aux facteurs organisationnels relatifs au service de crédit de L'institution. Cette organisation s'est traduite pnr des performances appréciables que les agents de terrain ont obtenues grâce à la supervision et aux vérifications fréquentes auprès des groupes cibles. Ils sont aidés en cela par une banque qui a réussi à développer une stratégie de gestion décentralisée des problèmes qui se posent a leur niveau. Cette stratégie est combinée i une bonne politique de communication, de formation 1 recyclage et de motivation qui s'est révélée efficace dans le maintien de la cohésion et du dynamisme au sein des agents. Ce qui a consolidé leur bonne image, augmenté leur fierté et leur moral. crée une ambiance de travail dans un environnement où chacun se sent protégé des interférences indésirables avec le milieu extérieur. De même, les résultats de Diagne (1997) contrastent aussi avec ce qui est communément admis par plusieurs chercheurs qui attribuent le succès de la Grameen bank B L'application de la caution solidaire. Comme L'ont déjà signalé Besley et Coate (1990)' il admet que le remboursement du crédit en beaucoup plus un problème de volonté que de capacite de remboursement. Un emprunteur peut avoir une mauvaise volonté à payer même s'il a la capacité de rembourser le crédit. Toutefois, par la théorie des jeux, il démontre que les