La Seine-Saint-Denis et la Grande Guerre dans les collections photographiques et cinématographiques de l ECPAD (1915-1919) Les archives de la SPCA sur la Seine-Saint-Denis Nombre de reportages : 38 Nombre de films : 12 Les photographies L ECPAD conserve trente-huit reportages photographiques relatifs, totalement ou en partie, au département de la Seine-Saint-Denis. Réalisés par les opérateurs militaires de la Section photographique de l armée (SPA), ces reportages témoignent de l importante activité de soutien et de logistique apportée aux armées. Ces images ont été produites tout au long de la guerre, plus précisément entre le mois de juillet 1915 et le mois de novembre 1918. Voici les principaux thèmes présentés pour chaque année de guerre. Année 1915 À l instar de nombreux départements de France, la première guerre mondiale engendre de profonds changements dans l activité industrielle du département de la Seine-Saint-Denis. Située près de la zone du front, distante de quelques dizaines de kilomètres, la Seine-Saint- Denis devient peu à peu une plate-forme de soutien et de logistique pour les armées. Six reportages datés de l année 1915 témoignent de cette activité, avec pour point central le terrain d aviation du Bourget (réf. SPA 10 M) et également les forts d Aubervilliers et de Rosny (réf. SPA 12 M) qui jouent le rôle de boucliers anti-aériens pour Paris. Les nombreux entrepôts présents dans le département du fait de l important tissu industriel sont transformés en dépôts pour l armée (réf. SPA 5 M). Années 1916 et 1917 Avec la prolongation de la guerre, le département de la Seine-Saint-Denis est fortement sollicité pour accueillir les dépôts militaires, voyant ainsi passer de nombreux convois transportant hommes, armes et munitions. Les blessés évacués vers la capitale passent généralement par le département (réf. SPA 1 L). À l hôpital Maison-Blanche, à Neuilly-sur-Marne, des mutilés de guerre réapprennent un métier (réf. SPA 62 V, SPA 106 D, SPA 12 AD). De nombreux soldats, agriculteurs dans le civil, suivent des formations pour maîtriser à nouveau le maniement des machines agricoles. Les usines du département orientent leur production pour répondre à l effort de guerre, à l image des établissements Ruggieri de Saint-Ouen (réf. SPA 63 B, SPA 57 R). D autres firmes poursuivent leur activité initiale, telle la parfumerie Pinaud, à Pantin (réf. SPA 20 L). Cependant, elles ont toutes pour point commun d avoir du personnel majoritairement féminin, en remplacement des hommes partis au front. Les forts de la ceinture nord de Paris restent mobilisés, aménagés en dépôts de munitions, tel le fort d Aubervilliers et sa production d obus
chimiques (réf. SPA 9 CB). Plusieurs accidents se produisent et des dépôts de munitions explosent. C est le cas à Saint-Denis en mars 1916 (réf. SPA 27 Z) et au fort d Aubervilliers en juin 1917 (réf. SPA 8 CB). Année 1918 En cette dernière année de guerre, le département n est pas épargné par les bombardements allemands qui visent principalement la capitale. Plusieurs reportages témoignent des dégâts provoqués par les raids nocturnes de l aviation allemande (réf. SPA 130 B, SPA 256 M, SPA 133 B, SPA 135 B, SPA 138 B, SPA 265 M). En effet, plusieurs bombes visant les usines situées en Seine-Saint-Denis touchent également des habitations. À cela s ajoute, en mars, le bombardement de la capitale par des canons à longue portée (réf. SPA 138 B). D autres accidents surviennent dans le département. Un dépôt de grenades explose à La Courneuve (réf. SPA 267 M, SPA 138 B). Enfin, de plus en plus de mutilés de guerre reçoivent des soins à l hôpital Maison-Blanche, à Neuilly-sur-Marne, suivant des formations pour réintégrer le monde du travail (réf. SPA 106 D, SPA 12 AD, SPA 172 B). Référence : SPA 12 M 125 Canon sur tourelle contre-avion monté au fort d'aubervilliers. Août 1915. Photographe : Moreau, Albert / ECPAD.
Référence : SPA 5 M 42 Les ouvrières des entrepôts militaires de Saint-Denis réparent des sacs de toile destinés au transport des marchandises. Juillet 1915. Photographe : Moreau, Albert / ECPAD. Référence : SPA 5 T 49 Vue nocturne de l'aérodrome du Bourget en pleine activité. Juillet 1915. Photographe : Tétart / ECPAD.
Référence : SPA 1 L 1 Un train sanitaire en gare du Bourget. Des hommes dans des brancards suspendus à l'intérieur du train. Janvier 1916. Photographe : Samama-Chikli, Albert / ECPAD. Référence : SPA 27 Z 1586 Le 4 mars 1916, à 9h20, le fort de la Double-Couronne explose. L'opérateur photographie les dégâts. Photographe : Schroeder / ECPAD.
Référence : SPA 9 CB 103 Fabrication de gaz asphyxiants au fort d'aubervilliers. Des ouvrières peignent des obus de 75mm. Mai 1917. Photographe : Bauche / ECPAD. Référence : SPA 12 AD 294 Le centre de rééducation Maison-Blanche, situé à Neuilly-sur-Marne. Août 1918. Photographe : Daniau / ECPAD.
Les films Pour la période comprise entre 1917 et 1919, l ECPAD possède dans les collections cinématographiques douze films relatifs au département de la Seine-Saint-Denis. Ces films font écho aux travaux réalisés par les opérateurs photographes militaires, puisque travaillant côte à côte à partir de 1917. En 1917, plusieurs tournages sont organisés au fort d Aubervilliers, point névralgique de la défense de Paris. Aménagé en dépôt de munitions et en fabrique d obus chimiques, le fort est filmé par les opérateurs de l armée (réf. 14.18 B 603). L année 1917 est également marquée par l entrée en guerre des États-Unis. Le général Pershing, commandant en chef des forces américaines en France, assiste à une démonstration de voltige aérienne dans le ciel du Bourget (réf. 14.18 B 609 et 14.18 B 14). Le terrain d aviation du Bourget connaît durant le conflit un essor important qui le conduit à devenir après-guerre l un des plus importants aéroports de Paris. De nombreux tournages sont ainsi organisés sur le terrain d aviation (réf. 14.18 B 214, 14.18 B 293). En 1918, plusieurs tournages se déroulent dans l enceinte de l hôpital Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne. Lors de ces prises de vues, des mutilés de guerre font des démonstrations de l utilisation de prothèses spécialement construites pour leur permettre de reprendre une activité professionnelle. Des soldats mutilés d un bras ou d une jambe, agriculteurs de métier, conduisent ainsi des moissonneuses-batteuses (réf. 14.18 A 938, 14.18 A 937, 14.18 A 916, 14.18 A 914). Enfin, on peut signaler la présence d un film consacré à l activité de la manufacture Pleyel Lyon à Saint-Denis (réf 14.18 A 1086), qui confectionne des pianos. Titre : Les mutilés aux champs. La moisson. Au centre de rééducation des mutilés de guerre de Maison Blanche en Seine-Saint-Denis, des mutilés de guerre sont inscrits dans un programme de rééducation par le travail aux champs. Ces derniers effectuent devant la caméra plusieurs tâches agricoles conduisant des instruments agricoles. Opérateur : Chaix (SPCA) / ECPAD. Référence : 14.18 A 916. Durée : 12 mn 52 sec. Photogrammes extraits du film : Les mutilés aux champs. La moisson à Maison-Blanche. Noir et blanc, muet, Durée : 12 min 52 sec. ECPAD. Réf. 14.18 A 916.