LA TRINITE SUR MER MADERE L AVENTURE D UN EQUIPAGE DE 3 JEUNES EN MULTICOQUE ETE 2014 Tom et Mathieu Laperche et Pol Conin TEMOIGNAGE DE TOM, SKIPPER de 17 ans Depuis plusieurs années, j ai pensé repartir naviguer avec Hydrofolie que je connais depuis que je suis petit. C est avec ce trimaran que j avais découvert le large, passais mes premières nuits en mer, faisais mes premières manches en multicoque Ceci toujours avec papa qui m apprenait. Il y un an, lorsque qu il a décidé de faire la Transquadra, je lui ai dit «je prends Hydrofolie avec Mathieu et on vous suit jusqu à Madère» C était d abord sur le ton de la rigolade et du rêve (je n avais pas 16 ans) tout en sachant qu au fond c était faisable et que je me sentais capable. Puis cela s est concrétisé, on a réfléchi à la façon de faire, mis des règles en places. Papa avait commencé par dire «20-25kt fichier vous ne partez pas», Thomas Coville m a aussi dit «si il y a du près, je t interdis d y aller». Il fallait tout mettre en œuvre sans pour autant compromettre le baccalauréat. C était la première fois que j avais la gestion complète d un bateau au large, et en plus d un multicoque. C est seulement pendant la traversé que je me suis rendu compte de la confiance que l on me faisait, et que j ai pris conscience de la responsabilité que j avais. J ai dû prendre les bonnes décisions pour amener le trimaran jusqu à Madère. Ça n a pas toujours été facile mais c est dans ces moments là que j ai appris. J en tire donc un super enrichissement dans tous les domaines et j ai surtout vécu des grands moments de plaisir, à glisser en toute liberté, c est cela que l on vient chercher en faisant du multicoque!!
RECIT DE MATHIEU, équipier de 15 ans Tout a commencé en Juillet 2013 lors de l annonce de la participation de papa à la Transquadra en SUN FAST 3600. Tom m a tout de suite dit «et si on prenait Hydrofolie pour les suivre jusqu à Madère. Quelle belle occasion de re naviguer sur ce magnifique trimaran!». Puis, nous en avons un peu discuté même si, tout s est fait très vite. Nous avons ensuite commencé les travaux de réparation et de remise en forme du bateau. Hydrofolie est retourné à l eau début juillet puis, nous avons continué la préparation de l accastillage et de l électronique tels que l AIS, le Pilote, la VHF, ou l IRIDIUM, éléments qui sont indispensables pour une bonne sécurité au large et une bonne communication avec la terre. Pour tout ce matériel, nous avons été aidés par l entreprise Plastimo et par des amis. Après toute cette préparation, nous avons commencé à naviguer. Nous avions seulement 15 jours pour valider, tester, et prendre le bateau en main. Durant ces deux semaines nous avons répété les entrainements tous les 3 en baie de Quiberon et effectué toutes les manœuvres nécessaires pour une bonne maitrise du bateau : prise de ris, envoi des différentes voiles d avant, bascule du mât, foil Lorsque nous avons quitté la Trinité sur Mer le dimanche 27 juillet au matin, il y avait un mélange d émotion et d excitation ou d appréhension, je ne sais pas trop
Même si nous avions tous beaucoup navigué, il fallait savoir gérer le bateau et nous même pour ne pas nous mettre en difficulté. Nous avions eu de bonnes consignes et conseils avant le départ, notamment de la part de Thomas Coville, qui veille sur nous amicalement. Nous partagions le même ponton, il ne manquait pas de s arrêter pour nous saluer et nous rappeler notre objectif : «c est une aventure sans objectifs de compétition où vous partez pour apprendre, prendre de bonnes décisions et vous faire plaisir.» Il nous avait également parlé de «l humain» entre nous qui pouvait être difficile à gérer. Durant la traversée nous avons vraiment appris à gérer, l autonomie, la gestion d un bateau et l anticipation. Quelques heures après le départ, au large de Belle ile, nous avions déjà pris nos marques du large, organisé les quarts, mangé, dormi un peu pour toujours être au top! Lorsque le vent montait nous avons toujours su anticiper, réduire la toile avant que cela ne devienne trop difficile mais aussi pour ne pas prendre de risques avec le bateau. Nous bénéficions également de bons conseils et analyses météo apportés par Dominique Conin qui faisait notre routage. Cela nous a permis de faire cette traversée dans des conditions ventées mais pas difficiles. Il nous a notamment fait faire un décalage dans l ouest pour passer à plus de 200 milles du Cap Finisterre et ne pas avoir du vent et de la mer trop forts. Nous avons eu maximum 30-35 kts mais jamais moins de 10 kts de vent. Cette traversée,,,,, théorique de 1100 milles, qui pour nous a été de 1450 milles était rapide, nous avons mis 6 jours et demi, à une vitesse moyenne d un peu plus de 9 kts, avec des pointes à 23 kts Les journées en mer se sont enchainées rapidement car il y avait toujours quelque chose à faire entre la veille, dormir, manger, regarder l horizon, le bricolage quotidien De plus pendant la journée nous barrions beaucoup. Les combinaisons sèches prêtées par l entreprise finlandaise Ursuit nous permettaient de profiter pleinement des magnifiques surfs à 18-22 kts que nous offrait ce magnifique trimaran blanc.
Lorsque nous sommes arrivés à Madère, notre stop n a été de seulement 24 heures! Juste le temps de prendre une douche, de retrouver papa qui venait de finir la Transquadra en double, et de débarquer Pol qui allait visiter Madère à notre place et rentrait en avion. Nous devions faire vite pour pouvoir profiter des vents de sud qui nous permettaient de rentrer au portant. Quelle chance! Décidément pas de repos pour nous ni pour Hydrofolie qui fêtait ses 35 ans à cette occasion. J étais très heureux de partager cette superbe aventure humaine et sportive avec mon frère Tom ainsi qu avec Pol. Nous avons beaucoup appris et pris beaucoup de plaisir. Je garde plein de belles images de ce périple.
La route verte est celle de l aller La route rouge est celle du retour Nous remercions tous ceux qui nous ont aidé, soutenu, avant et pendant ce projet, et tout particulièrement URSUIT et Mariana pour le prêt de leurs combinaisons sèches indispensables sur le trajet retour, Plastimo et Cathy Milien pour leur aide et conseils techniques de sécurité, Raymarine, pour le super pilote évolution que nous appelions «Nestor» Philippe Bobet, pour le prêt de son Iridium nous permettant de communiquer avec la Terre, Charlie Capelle, pour sa gentillesse, son œil vigilent à notre égard, son aide et ses conseils, Olivier Servetaz, pour la préparation d un nouveau gréement dormant, Carmen Bouchard, pour la fabrication d un nouveau Lazy Bag, Thomas Coville, pour la définition des objectifs de cette traversée lors de nos discussions avant le départ, Et Bruno Dubois à l initiative de la course de papa. Enfin ce projet n a été possible que grâce aux analyses météos quotidiennes de Dominique Conin et surtout grâce à la confiance de Papa et Maman.