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Transcription:

Sources- FranceAgriMer, avril 2014 moyenne 2009-2013 ANMF Des débouchés exigeants en protéines Export 55 % Marché intérieur 45 % 18.5 Mt 15 Mt 41 % vers l U.E 59 % vers pays tiers 80% 20% Alimentation humaine Les exigences de nos principaux clients Alimentation animale Biocarburants Amidonnerie Des besoins en quantité de protéines (11 11,5%) et en qualité Autres 11% 20% Semences 3% 3% 33% Les fabricants de plus en plus attentifs à la teneur en protéines 31% Meunerie Alimentation animale Exigences requises pour la fabrication de différents produits de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie * Cahier des charges d'état (sources : France Export Céréales, Synacomex 2014) (Valeurs indicatives soumises à variations selon les industriels) La teneur en protéines : un critère essentiel pour satisfaire les besoins français et conserver les parts de marché à l export

interactions Azote et variété Les principaux leviers Agir sur la teneur en protéines du grain Les différents facteurs en jeu Choix variétal A fertilisation azotée équivalente, la teneur en protéine dépend largement de la variété Fertilisation azotée C est le principal levier pour modifier la teneur en protéines : dose (pour 40 kg N/ha) fractionnement (3 apports/2apports) forme (ammonitrate/sol. azotée) Attention : concurrence des adventices, mauvaise structure du sol 1 à 1.2% 0.6% 0.3% 0.8% Facteurs climatiques non maîtrisables Sécheresse, excès d eau, fortes températures Remarque : l irrigation peut favoriser l efficacité de l engrais et l absorption d azote post floraison 1.5 à 2% Autres éléments de l itinéraire technique Peu ou pas d effet : date de semis, apport de soufre, désherbage, protection fongicide, techniques de récolte et stockage. négligeable

Bien choisir sa variété A même niveau de rendement : des variétés plus ou moins riches Pour un même rendement 1% de protéines d écart entre variétés Une relation négative entre rendement et protéines Depuis 2007, l inscription au catalogue français des variétés est facilitée pour celles associant rendement et teneur en protéines Le choix variétal oriente dès le semis l espérance en protéines de la récolte. Choisir des variétés présentant un bon compromis rendement/protéines.

Fertilisation azotée : une affaire de dose Dose totale : viser le bon compromis +/- 20 kg N/ha +/- 0.3% protéines Meilleur compromis rendement, qualité et environnement et de forme Avantage à l ammonitrate 3 apports d ammonitrate contre 3 apports de solution azotée, à dose totale identique = +2 à 4.5 q/ha et + 0.6 à 0.8 % de protéines Cette supériorité de l ammonitrate par rapport à la solution azotée s exprime également pour l apport fin montaison-gonflement : +0.4% La dose totale est un élément clé de la teneur en protéines de la récolte Utiliser les outils de calcul de dose faisant appel à la méthode du bilan Privilégier la forme ammonitrate A considérer aussi : urée + additif (inhibiteur d uréase)

2 nœuds Dernière feuille pointante Dernière feuille étalée Gonflement Epiaison floraison Fertilisation azotée... aussi une affaire de fractionnement 1 er apport «tallage» ou «sortie hiver» L efficacité des engrais minéraux est très directement liée au stade d apport : les apports les plus précoces (tallage) sont les moins bien valorisés (ne pas dépasser 50-60 kgn/ha). 2 ème apport «épi 1 cm» La fraction majeure de la dose totale est apportée autour du stade «épi 1 cm» : sa valorisation est étroitement liée à la disponibilité en eau et à la vitesse de croissance du blé. En cas de risque d absence de pluie, il est conseillé de retarder l apport ou de l anticiper légèrement, voire de le fractionner. 3 ème apport «dernière feuille étalée-gonflement» La pluviométrie après apport est déterminante mais souvent suffisante. q/ha % de prot. Bien positionner le 3ème apport Le bon compromis rendement et protéine Réservez 40-60 kg N/ha pour cet apport qualité au stade «dernière feuille gonflement» Passer à 4 apports sécurise rendement et protéines

Les outils de pilotage de la fertilisation azotée : une nécessité Un préalable : calculer la dose d azote à l aide d une méthode prévisionnelle comme la méthode du bilan. Mettre en réserve 40 kg N/ha (voire plus) permet de piloter l apport tardif au plus près des besoins réels de la plante et des objectifs de qualité visés. Vérifier que rien n a gravement perturbé l absorption des apports antérieurs. Des outils de pilotage permettent de connaître le statut azoté de votre blé et d ajuster votre dose prévisionnelle. Certains outils proposent une déclinaison «protéines» de leurs règles de décision pour sécuriser l atteinte de la teneur visée, dans les limites permises par la variété tout en minimisant l impact sur l environnement. Exemple : N-Tester (Yara-Arvalis) dose N Insuffisante* dose N optimale* L outil de pilotage permet de recentrer la dose autour de l optimum dose N excessive* % = nombre de cas sur 208 essais Dose prévisionnelle Méthode du BILAN 40% 38% 22% BILAN + Outils de pilotage 22% 61% 17% * Jugée a posteriori sur les résultats de chaque essai Outils de pilotage: indispensables pour le meilleur compromis rendement/protéines

Le climat un rôle déterminant sur la teneur en protéines du grain F l o r a i s o n Deux sources d azote pour le grain : La remobilisation de l azote absorbé avant floraison présent dans les tiges et les feuilles représente 80% du contenu final du grain. L absorption post floraison de l azote minéralisé à partir de la matière organique du sol ou éventuellement apporté par fertilisation tardive représente environ 20% du contenu en azote du grain. C est un facteur majeur d augmentation de la teneur en protéines, mais est soumis à une forte variabilité. La teneur en protéines du grain est le résultat de la dilution de cette quantité totale d azote absorbé dans l amidon du grain L'influence du climat Avant floraison Excès d eau ou sécheresse perturbant l absorption d azote Températures élevées de la levée à début montaison : forte absorption précoce d azote et excès de tiges, peu favorable à sa remobilisation vers le grain Pluies en cours de montaison et à gonflement: favorable à l absorption d azote en période de forte croissance (notamment de l épi) Après floraison Conditions climatiques favorisant les maladies racinaires (piétin échaudage ), qui limite la photosynthèse et l absorption d azote Températures échaudantes : remobilisation d azote moins pénalisée que l accumulation de matière sèche Sécheresse (effet concentration de l azote dans le grain) Mais perte de rendement! (irrigation intéressante si fertilisation azotée ajustée)