Atelier photo * au lycée Léonard de Vinci



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Transcription:

Atelier photo * au lycée Léonard de Vinci Enseignantes : Emilie Crouzet, Anna Desbouvries Intervenant photographe : Bastien Defives Classes concernées : 2 TISC Grâce au soutien renouvelé de la DRAAC, de Christian Torremoneil inspecteur d arts appliqués, de Christian Maccotta directeur artistique des Boutographies et conseiller pédagogique en arts et cultures humanistes à l inspection académique, une nouvelle édition de l atelier photo a vu le jour cette année au lycée. Après l édition 2010/2011 intitulée : «Un JoUR, HEuReUx de construire, J Ai DéCiDé De RêVeR» Voici une nouvelle édition de l atelier photo 2011/2012 intitulée : Du tableau connu à la photo reconnue A l origine du projet, une véritable envie de retrouver le plaisir artistique et décomplexé de la création photographique. Cette année, nous nous sommes ouverts à la couleur et au détournement des grandes peintures classiques. De l analyse d image, en passant par le cadrage, à la mise en scène et au photomontage, les élèves ont suivi tout le processus de création artistique. Chacun a travaillé à rejouer les scènes des tableaux étudiés qui sont devenues tout à coup bien plus familières. Les élèves ont accompagné leur production d une interprétation personnelle sous forme de petite définition poétique. Pour notre plus grand plaisir les élèves du Lycée Léonard de Vinci jouent le jeu de s exposer au musée. * Objectifs pédagogiques : Appréhender son espace de vie quotidien au regard d œuvres extra-ordinaires. S approprier l art par une identité culturelle actuelle. Sensibiliser à la présentation et la représentation du corps d hier et d aujourd hui. Expérimenter la photo comme image, comme signe, comme espace de composition et comme support de communication. * Session 2011/2012

Les grandes œuvres de l histoire de l art La sélection des œuvres proposées s étend de la période de la Renaissance au début du XXeme siècle. Ces tableaux réalisés par de grands génies de la peinture sont emblématiques car elles témoignent de la grande histoire politique ou de la petite histoire de la vie quotidienne. Ces œuvres parviennent à nous car elles ont fait écho à la sensibilité de leurs contemporains et elles nous rappellent aujourd hui les grands moments de l histoire de l humanité, parfois à des époques très lointaines où l appareil photo n existait pas. Encore à notre époque la proximité avec ces œuvres souvent picturales du passé est restée très vivante grâce à la reproduction et à la diffusion de l image, le symbolisme de l oeuvre est activé et réactivé tous les jours. Pourquoi les œuvres d art nous fascinent-elles? Que nous transmettent-elles? Quel regard porter sur cet héritage culturel? * Démarche pédagogique choisie : Pour éviter d avoir une réflexion trop philosophique sur l art, nous avons privilégié une entrée dans le sujet par la pratique que tous les intervenants ont estimé adaptée à notre public d élèves (seconde professionnelle). Pour former un regard plus expert sur l art, l objectif visé était de permettre aux élèves dans un premier temps d observer une œuvre à travers ses champs esthétique et symbolique puis de se la réapproprier grâce à des outils et des notions artistiques. * Consignes A partir de la sélection d œuvres proposées (page cicontre), chaque groupe d élèves choisi une œuvre puis la décrit selon les critères suivants : Lumière? Couleur? Observateur? * Cadrage? * Personnages? * Décor? Thème? La Joconde (Mona Lisa) revisitée par Andy Warhol en 1963 Chaque groupe d élèves propose une réactualisation du tableau à travers un ou plusieurs critères suivants : Lumière - couleur - décor ou thème *Contraintes : Pour reconnaître l œuvre originale, nous avons imposé le respect des critères suivants : Observateur - cadrage - personnages

Sélection d oeuvres célèbres de l histoire de l art

Les détournements d œuvres d art Comme en littérature, le recours à la citation, à la parodie, voire au pastiche, est, dans le domaine de l art pictural, aussi ancien que la peinture elle-même. Nombreux sont les exemples de réappropriation, de réinterprétation ou de relecture d un même thème, celui-ci pouvant se répercuter sur plusieurs siècles. Le cas de «La Joconde» est à ce titre exemplaire : on ne compte plus les citations diverses de ce chef-d oeuvre de Léonard de Vinci : dès le XVIe siècle, Mona Lisa inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et des imitations plus ou moins fidèles. Corot, Robert Delaunay et Fernand Léger en ont tiré des variations. Au XXe siècle les surréalistes, pour protester contre «l art établi» détournèrent le tableau : Mona Lisa se vit affublée d une moustache par Salvador Dali, et par Marcel Duchamp sous le titre «L.H.O.O.Q.», reçut une pipe dans la bouche, chevaucha une moto, fut déguisée en ange de la mort, en chien ou en sirène... L esprit de désacralisation n est pas toujours à l oeuvre dans l usage de la citation et si l artiste s inscrit dans les pas de ses pères, il peut de la sorte désirer lui rendre hommage : ainsi, lorsqu il réalise «Le déjeuner sur l herbe» en 1862, Édouard Manet propose une interprétation moderne du «Concert champêtre» du Titien (1508-1509), tableau lui-même inspiré d une oeuvre antérieure de Giorgione. À son tour, le tableau de Manet sera de nombreuses fois détourné par d autres peintres célèbres (Monet, Picasso, Jacquet...). www.artotheque-caen.net

Détournement d œuvres d art et réappropriations graphiques : Page de gauche : utilisation du tableau emblématique La Joconde de Léonard de Vinci comme modèle à des interprétations graphiques personnelles et expressives. La diversité des interprétations d une oeuvre, qu elles soient tournées en dérision ou en hommage, prouve la puissance graphique et symbolique de l image de référence. Détournement d œuvres d art par la photographie : De la mimesis de la Renaissance au réalisme de l appareil photographique, le choix de cet outil de la modernité permet de renouveler l approche traditionnelle au pinceau de la grande peinture classique. C est d ailleurs étonnant de voir revivre la peinture aujourd hui à travers la photographie alors que c est cette même technique qui a précépité le déclin de la peinture réaliste. Le détournement en photo procède par décalage technique d une part et symbolique d autre part en recontextualisant l œuvre de référence dans le présent. * Problématiques du détournement : * Pourquoi La Joconde de Léonard de Vinci est l œuvre qui a été le plus détournée dans l histoire de l art comme dans celle de la publicité? Si les artistes ne sont plus là pour défendre leurs oeuvres, certaines publicités font pourtant polémique. Cette campagne publicitaire pour une marque de prêt-à-porter a été interdite à la suite d une plainte des Evêques de France pour injure envers une religion déterminée en 2005. Mais un nouveau jugement l a autorisée en 2006. Comment différencier citation et copie? Où se situe la limite entre parodie et «injure»? * Pourquoi les marques actuelles ont-elles besoin de ces références au passé? * Comment notre époque s approprie-t-elle son héritage culturel?

Mise en scène et prise de vue à l identique de l original : Thêatralisation pour les modèles : Respect des attitudes et des jeux de regards des personnages mais libre expression de soi! Point de vue pour les photographes : Respect du point de vue, de la ligne d horizon, de la profondeur de champ et du cadrage. Respect de la composition du tableau. Une équipe pour une œuvre : Chaque groupe d élèves devait être tour à tour modèle puis photographe. Sept productions finales : une réussite grâce à la qualité des échanges et à la coordination de chacun! Avec un professionnel consciencieux, animé par le désir de bienfaire, comme Bastien Defives, intervenant photographe du collectif Transit, les élèves ont fait preuve de curiosité et d enthousiasme tout au long des diverses prises de vue et mises en scène. Grâce à la confiance et à la qualité des échanges, les élèves se sont appropriés de manière personnelle le thème proposé (le détournement d oeuvres d art célèbres). Dans cet atelier le jeu des paradoxes (reproduire les poses des tableaux mais avec une expression libre de soi) a suscité l intérêt et la curiosité des participants. Tous se sont prêtés au jeu librement et sans hésitation! Double casquette pour Bastien : metteur en scène et photographe (Aucun participant n a été blessé durant les prises de vue...)

* Consignes : Trouver le point de vue de l observateur et réalise le même cadrage. Point de vue? Cadrage? Les modèles posent... calculent... Atelier du 21 mars de 13h30 à 16h30 sans pause!!! * Bilan pédagogique de la prise de vue : Les photographes... Le choix du thème du détournement a permis d observer et de jouer des oeuvres célèbres de l histoire de l art, de s approprier l art par affirmation d une identité culturelle actuelle, d être sensibilisé à la présentation et la représentation du corps. La théâtralisation : une approche sérieuse et décomplexé. Le choix de l appareil photographique a permis d utiliser une technique avec ses contraintes et ses enjeux. La prise d autonomie et la bonne coordination des élèves a donné de la dynamique à l activité, a entraîné un bon roulement entre les équipes et une bonne productivité, en fin de séance 7 photographies sélectionnées par les élèves.

Photomontage en arrière-plan en décalage avec l original : * Apport culturel : Les effets personnels de René Magritte, Sculpture de Claes Oldenburg. Un changement d échelle insensé entre les objets de Magritte et une sculpture d Oldenburg démesurée vis à vis du décor. * Objectif visé : Surprendre le spectateur en créant un décalage entre 1er plan et arrière-plan par rapport à l œuvre originale. * Consignes : Réaliser 2 prises de vue par groupe dans le lycée et aux alentours. Détourner l oeuvre originale en créant : un décalage de dimension entre 1er et arrière-plan et un décalage de sens entre 1er et arrière-plan. œuvre originale Décalage de dimension entre perso/décor par rapport à l œuvre originale * Notions abordées : Le vrai, le faux et le décalage Utilisation d éléments symboliques tirés de l environnement de proximité (quartier Mosson) Décalage d échelle et de proportions Décalage du sens entre l œuvre originale et son détournement Décalage technique entre l œuvre originale et son détournement Décalage de sens entre perso/décor par rapport à l œuvre originale

Atelier du 28 mars de 13h30 à 16h30 en salle d arts appliqués * Consignes : Opérer un choix parmi les 2 fonds photographiés en début de séance puis réaliser l assemblage entre premier plan (vous) et arrière-plan. Le recadrage du fond est autorisé. Ornementation : De la production en atelier à la présentation finale du travail Le dessin de cadres décoratifs d inspiration baroque a donné l occasion d une nouvelle réappropriation, cette fois de manière graphique... Le travail d un élève a été sélectionné puis dupliqué grâce à l outil informatique, pour ornementer chaque production et coordonner l ensemble d un projet collectif. Légendes poétiques : Du réalisme de la situation d atelier à l écriture L écriture a permis de mettre en évidence la poésie de l image. Ces légendes poétiques imaginées par les élèves ont été travaillées en français. En voici des extraits : «Tricher c est tester la saveur de la loi» «S exposer c est sourire pour cacher une tristesse» «Crier c est révéler la peur de tout»

Photographies et photomontages Du tableau connu à la photo reconnue Atelier photo * au lycée Léonard de Vinci Enseignantes : Emilie Crouzet, Anna Desbouvries Intervenant photographe : Bastien Defives Classes concernées : 2 TISC * Session 2011/2012

Les chérubins de Raphaël - 1508 (détail de la chapelle Sixtine) «Rêver c est vivre la vie en rose»

Le cri d Edouard Munch - 1893 «Crier c est révéler la peur de tout» La Joconde de Léonard de Vinci - 1503 «S exposer c est sourire pour cacher une tristesse»

«Déjeuner c est ne plus penser à rien» Le déjeuner sur l herbe est une huile sur toile (208 x 264.5 cm) de Edouard Manet -1863

«Laisser une trace c est dégrader avec modération» Les glaneuses de Millet - 1857

«Tricher c est tester la saveur de la loi» Le tricheur de Georges de la Tour - 1635

Le penseur de Rodin - 1902 «Penser c est murir dans le noir»

Exposition et communication du projet Atelier photo * au lycée Léonard de Vinci Invitation envoyée par mail à un large public : Pour notre plus grand plaisir les élèves du Lycée Léonard de Vinci jouent le jeu de s exposer au musée. Nous vous convions chaleureusement à venir découvrir leur travail réalisé dans le cadre d un atelier photo au lycée et exposé lors des rencontres photographiques de Montpellier Les Boutographies. Exposition au Pavillon Populaire du 9 juin au 24 juin 2012 Vernissage au Pavillon Populaire du Musée Fabre le samedi 9 juin à 11h00 Esplanade Charles-de-Gaulle Esplanade Charles-de-Gaulle 34000 Montpellier Invitation imprimée recto verso Des invitations ont été postées aux familles de chaque élève ayant participé au projet collectif.

* Bâche de 150 cm X 300 cm exposée dans le cadre des rencontres photographiques de Montpellier Les Boutographies. Ce projet doit sa qualité à la complémentarité et aux échanges entre les trois principales personnes encadrantes du projet : Anna Desbouvries (Lettres / Histoire) et Emilie Crouzet (Arts appliqués et Culture artistique) enseignantes du lycée Léonard de Vinci et Bastien Defives du Collectif Transit, intervenant extérieur.

Le jour du vernissage, élèves et parents étaient présents. Programme des Boutographies : l atelier photo du lycée Léonard de Vinci est présentés à la page 17.

«L art, c est ce qui rend la vie plus intéressante que l art.» Robert Filliou Nous travaillons déjà sur de nouvelles pistes de réflexions pour l atelier photo * *Edition 2012/2013